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En 2030, l’éolien pourra faire baisser le prix de l’électricité sur le marché jusqu’à 10%.

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Eolien-electricite-.jpgEn 2030, l’éolien pourra faire baisser le prix de l’électricité sur le marché jusqu’à 10%.

France Energie Eolienne (FEE) a publié en exclusivité les résultats d’une étude macro- économique menée en janvier 2013 avec le Cabinet E-CUBE Strategy Consultants (Cabinet de conseil spécialisé dans l’énergie) sur « La valeur et les coûts de l’éolien sur le système électrique en France ». C’est la première fois qu’une étude référente de ce type est menée en France. Des études semblables ont été réalisées par la DENA pour l’Allemagne ou l’IEA à l’échelle mondiale, mais elles ne sont pas adaptées aux spécificités du système français.

Ces résultats révèlent qu’en réalité, dans le cadre du scénario actuel (50% de production d’énergie nucléaire à horizon 2025), l’éolien réduira la facture d’électricité pour le consommateur à partir de 2025. L'énergie éolienne ne coûtant que 4 euros par foyer et par an en 2013.

En 2030 (date de référence prise dans le cadre du Grand Débat sur l’Energie), chaque MWh éolien produit fera économiser 10 euros au consommateur.

L’éolien français s’essouffle mais offre une stabilité remarquable en matière économique.

Voici les principaux enseignements de l’étude :

1er enseignement : l’injection massive d’énergie éolienne sur le réseau fait baisser mécaniquement le prix de l’électricité

En 2030, l’éolien pourra faire baisser le prix de l’électricité sur le marché jusqu’à 10%. En effet, l’éolien a vocation à remplacer des énergies plus onéreuses et à réduire le prix général de l’électricité.

Le bilan économique de l’éolien terrestre sur le système électrique français se définit comme la différence entre une situation avec éolien terrestre et une situation sans éolien terrestre. Ce bilan est dressé en comptabilisant, par rapport à une situation sans éolien, négativement les coûts supplémentaires, et positivement les valeurs ou coûts évités.

Pour réaliser ce bilan en 2020, sont ainsi pris en compte :

•            Négativement, le coût de production de l’éolien terrestre. C’est le coût le plus simple à estimer. Puisque la production d’énergie éolienne est régulée, son coût pour le système électrique est directement défini. Il s’agit du tarif d’obligation d’achat. La CRE estime qu’en 2020, les charges liées au tarif d’obligation d’achat de l’éolien terrestre seront de ~82 €/MWh.

•            Positivement, la valeur de substitution énergie : 70 €/MWh ;

•            Positivement, la valeur de gestion de la pointe : 3 €/MWh ;

•            Négativement, le coût d’accueil sur les infrastructures de transport : < 1 €/MWh ;

•            Négativement, le coût sur les services systèmes : < 1 €/MWh.

Ainsi construit, le bilan de l’éolien en 2020 s’établit à environ -10 €/MWh. Ce bilan reflète le coût réel du soutien à la filière éolienne par le consommateur. Avant cet horizon, le soutien au développement l’énergie éolienne par les ménages français restera inférieur à 10 €/foyer/an pour l’éolien terrestre, un niveau comparable au niveau actuel (~5-10 €/foyer/an).

Ce chiffre est à mettre en regard de la part de la CSPE liée à l’éolien terrestre. Cette part est aujourd’hui la référence du bilan de l’éolien sur le système électrique, puisqu’elle fixe le montant du soutien au développement de l’éolien par le consommateur final. Pour chaque MWh éolien produit, cette part est calculée en retirant les « coûts évités » au tarif d’obligation d’achat (82 €/MWh). Ces coûts évités sont calculés à partir des prix marchés de l’électricité et sont estimés à 57 €/MWh en 2020 par la CRE. Selon cette approche « CSPE », le bilan est d’environ -25 €/MWh en 2020 versus -10 €/MWh selon notre méthode.

La différence s’explique par le fait que la méthode de calcul CSPE s’appuie sur des approximations. Ces approximations peuvent être considérées comme suffisante aujourd’hui (Cf. illustration 8), mais la part de plus en plus importante de l’éolien dégrade leur fiabilité.

Ces approximations résident notamment dans :

•            La non prise en compte dans la méthode de calcul de la CSPE de l’impact baissier sur les marchés de la production éolienne ;

•            La non prise en compte dans la méthode de calcul de la CSPE de la valeur de gestion de la pointe de la production éolienne.

Lorsque le bilan est dressé en intégrant toutes les valeurs et coûts de l’éolien sur le système électrique, il s’équilibre à horizon 2025.

Avec l’effet combiné de la hausse du prix des combustibles fossiles, et du nécessaire remplacement de la baisse de production nucléaire entre 2020 et 2025, la valeur de l’éolien se pose principalement comme une substitution à la production d’électricité par des combustibles fossiles. Sa valeur suit alors l’augmentation des prix de ces combustibles. A horizon 2020, chaque MWh éolien produit rapporte ~18 €/MWh au client final (100 €/MWh vs. une OA à 82 €/MWh pour l’éolien terrestre, soit +18€/MWh).

A cet horizon, l’éolien pourrait s’inscrire dans une compétition directe avec les autres actifs de production, à condition que les mécanismes de marché soient adaptés pour retransmettre efficacement la valeur totale de l’éolien.

Avec des hypothèses de déploiement plus important de l’éolien dans le cadre de la transition énergétique (scénario éolien FEE, soit 55 GW d’éolien terrestre & offshore en 2030) et de baisse de la consommation (efficacité énergétique du scénario nouveau mix RTE) le constat reste similaire : le bilan de l’éolien devient positif cette fois à horizon 2030.

2ème enseignement : l’éolien contribue à la bonne gestion des pics de consommation

Lors des périodes de grand froid, il y a plus de vent. D’ores et déjà, l’éolien produit au moment où la demande est maximale : courant décembre 2012 par exemple, l’éolien a couvert 8% de la consommation d’électricité. A l’horizon 2020, l’éolien pourra sécuriser la consommation en pointe d’environ 1 million de foyers, évitant ainsi la construction de l’équivalent de 10 centrales thermiques de 500 MW. Cette contribution limite de facto la production des émissions de gaz à effet de serre.

3ème enseignement : l’éolien exige peu d’investissements dans les infrastructures de transport d’électricité L’étude montre que les coûts d’infrastructure liés à l’éolien sont modérés, grâce au réseau de transport déjà existant. En se basant sur le montant de 1 milliard d’euros d’investissement entre 2007 et 2020 avancé par RTE, le coût de développement du réseau pour accueillir l’éolien ne revient qu’à 1 euro / MWhéolien en 2020. Et surtout, il s’agit d’un coût équivalent à celui développé pour d’autres systèmes d’énergie4.

4ème enseignement: L’éolien ne nécessite pas de réserve pour faire face à sa variabilité L’étude montre que les réserves n’ont pas augmenté depuis l’installation de l’éolien sur le territoire : en passant, en quelques années, de 0 à 7 GW de puissance installée, force est de constater que l’éolien n’a pas exigé de construction de centrales thermiques additionnelles pour faire face à sa variabilité. Comme pour confirmer ce fait, RTE n’anticipe pas de hausse de réserves à horizon 2020.

Pour Nicolas WOLFF, président de FEE, « C’est la première fois d’une étude montre les impacts bénéfiques de l’éolien du point de vue économique pour la collectivité. Le Grand Débat mené sur l’Energie doit désormais prendre en compte cet éclairage ».


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