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Un rythme faible du marché de la rénovation énergétique…

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Renovation énergétique efficiente-Un rythme faible du marché de la rénovation énergétique…

Malgré un nombre toujours croissant d’amélioration énergétique des logements anciens le rythme de développement du marché de l’amélioration énergétique demeure faible. Ainsi, si le nombre de logements obtenant après travaux une efficacité thermique satisfaisante, s’il augmente pour atteindre 300 000 logements par an, augmente moins que dans l’édition OPEN 2008. OPEN, l’Observatoire Permanent de l’amélioration énergétique du logement (CAH, BIIS), réalisé à la demande de l’ADEME : une évaluation des volumes et de la qualité des travaux d’amélioration énergétique entrepris.

Et ce malgré un contexte économique difficile, le marché de l’amélioration énergétique fait preuve de dynamisme en raison d’un coût de l’énergie en constante augmentation.

L’observatoire montre aussi que même si le marché se maintient, les travaux thermiques se contracte et fait baisser le panier. Ainsi, les foyers sont très regardants sur le type de travaux et ont tendance à privilégier les moins onéreux. Sur les cinq segments de travaux étudiés par OPEN, trois régressent, avec une chute importante des équipements de chauffage, deux progressent, celui de l’isolation d’agencement intérieur et celui, plus récent, de l’isolation des murs par l’extérieur. L’isolation des parois opaques (toiture, murs intérieurs et murs extérieurs) est devenue en 2010 un segment d’égale importance avec ceux des ouvertures et du chauffage.

Autre point, malgré la crise, le recours au bricolage par les ménages n’augmente pas et l’observatoire précise même qu’ils font de plus en plus confiance aux professionnels en déterminants leurs choix sur des solutions toujours plus performantes.

Les rénovations qui cumulent trois types de travaux : ouvertures, chauffage et isolation, progressent fortement. Mais le nombre de logements obtenant après travaux une efficacité thermique satisfaisante, s’il augmente pour atteindre 300 000 logements par an, augmente moins que dans l’édition OPEN 2008. Le développement de la rénovation énergétique paraît ainsi toujours insuffisant pour satisfaire aux objectifs de réduction des consommations d’énergie et de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2020 et 2050.

Depuis que l’ADEME a lancé l’observatoire OPEN en 2006, plusieurs campagnes annuelles de résultats ont permis de décrire le marché de la rénovation thermique des logements. En 2007, puis en 2009, furent rendues publiques les deux premières campagnes de résultats. En 2008 et 2010, des résultats partiels sur une base d’enquête restreinte ont été enregistrés. Avec la cinquième campagne de 2011, l’observatoire OPEN produit sa troisième grande série de résultats.

L’observatoire OPEN confronte l’ensemble des composantes du marché de l’amélioration énergétique de l’habitat en étudiant l’offre des industriels et des professionnels du bâtiment, ainsi que la demande des ménages propriétaires ou locataires de leur logement. Pour cette nouvelle édition, les enquêtes ont été réalisées en ligne avec des objectifs de réponses exploitables respectant des quotas par catégories : 10 000 ménages interrogés, dont 2 520 de façon approfondie sur les travaux susceptibles d’avoir amélioré la qualité thermique de leur logement, 1 370 industriels, 5 000 professionnels du bâtiment et 5 000 chantiers analysés dans le détail. Les enquêtes ont été faites en 2011 sur des travaux réalisés en 2010.

Le champ de l’étude OPEN, marché support de l’amélioration énergétique des logements, regroupe les travaux présentant des occasions d’amélioration énergétique et notamment des travaux de rénovation par opposition aux travaux d’entretien. Ces travaux sont de cinq types: toiture, agencement (appelé dans les études précédentes : intérieur), ouvertures, chauffage et façade. Les solutions techniques sont classées, comme en 2008, selon trois niveaux de performance énergétique : minimum, médium et optimum.

Le faible rythme de développement du marché de l’amélioration énergétique peut s’expliquer par plusieurs phénomènes, notamment par un manque de lisibilité sur les objectifs de performance en rapport avec la qualité des travaux à engager, encouragé notamment par une multitude d’offres commerciales discordantes. Cette situation est fortement appuyée puisqu’elle est inégale par rapport à la capacité financière du ménage.

Face à la crise économique et financière qui marque la période observée de 2008 à 2010, le marché de l’amélioration-entretien des logements régresse fortement (- 13 % en nombre de logements, - 6 % en dépenses). Mais si les particuliers face à la crise sont moins nombreux à entreprendre des travaux, ils sont un peu plus nombreux à réaliser des travaux thermiques pour contrer la hausse des prix de l’énergie (baromètre ADEME 2011). L’Observatoire OPEN relève ainsi, en 2010, un nombre de logements avec travaux dans le champ OPEN en légère progression (2 385 000 en 2010 contre 2 360 000 en 2008).

Après une période 2006/2008 qui avait vu une envolée du panier moyen des travaux thermiques (+ 30 %), la période 2008/2010 marque le pas. L’observatoire OPEN, comme le baromètre ADEME 2011, révèle une dépense par chantier en baisse en 2010 (- 7 % par rapport à 2008). Un arrêt pouvant s’expliquer par un comportement plus prudent des ménages face à la crise, par le resserrement concomitant du crédit d’impôt, mais aussi par le brusque inversement de tendance du cours du pétrole (de 145 $/baril en 2008 à un niveau plancher de 40 $ en 2009 pour revenir ensuite à une moyenne de 80 $). Les ménages ont préféré engager leurs travaux sur le disponible de leurs revenus courants (solution en augmentation de 8 points par rapport à 2008) plutôt que de recourir au crédit. Ils ont plutôt choisi certains travaux moins onéreux (baisse des équipements de chauffage) et se sont sans doute montrés vigilants sur les devis (plusieurs indices de coût de travaux en baisse).

En conséquence, le marché de l’amélioration énergétique est marqué en 2010 par une baisse en valeur (- 5 %). Cette baisse en valeur est plus légère (- 4 %) pour le marché de l’amélioration énergétique réelle, qui se limite aux travaux d’isolation des parois opaques (toiture, façade, murs intérieurs), à la pose de fenêtres performantes (medium et optimum) et/ou à l’installation d’équipements de chauffage novateurs (medium et optimum) : 12,5 milliards d’euros en 2010 contre 13 milliards d’euros en 2008.

Les évolutions des différents types de travaux sont en 2010 très contrastées. Trois segments de travaux sur cinq sont en baisse, mais la régression la plus importante revient aux équipements de chauffage, particulièrement touchés par le recul des pompes à chaleur suite aux changements des règles du crédit d’impôt et à l’inversion de la tendance inflationniste du prix du fioul. Le segment de la toiture limite sa baisse et celui des ouvertures est presque stable. Deux segments progressent : celui de l’isolation des murs intérieurs qui continue sa progression régulière depuis le démarrage de l’observatoire et celui de l’isolation des façades par l’extérieur qui affiche un taux de croissance remarquable. La résistance du marché de l’amélioration énergétique en termes de logements est à attribuer à ce nouveau marché de l’isolation thermique par l’extérieur. L’importance prise par l’isolation des murs dans les priorités de travaux thermiques des particuliers ressort dans le baromètre ADEME 2011 : « près de 80 % des ménages ayant investi dans des travaux de maîtrise de l’énergie ont privilégié des travaux d’isolation des fenêtres et des murs », l’isolation de la partie haute de la maison se place dans les priorités de travaux au même titre que les fenêtres et les équipements de chauffage performants.

Du fait de ces changements, le marché trouve en 2010 un nouvel équilibre autour des trois axes de la rénovation thermique: l’amélioration du chauffage (moins de 30 % de part de marché), l’isolation des ouvertures (plus de 40 %) et l’isolation des parois opaques : toiture/façade/murs intérieurs (autour de 30 %).

Sur le plan de la qualité, les ménages deviennent de plus en plus exigeants, ils choisissent des solutions techniques toujours plus performantes. Les solutions choisies sont de moins en moins MINIMUM et de plus en plus OPTIMUM. Même sur le segment du chauffage affecté par la chute des ventes de pompes à chaleur, le niveau de performance augmente avec la progression des chaudières à condensation.

Les rénovations classées par OPEN en efficacité énergétique TROIS ETOILES (qui cumulent les trois types de travaux : ouverture, chauffage et isolation, ainsi que la pose de solutions techniques performantes) progressent fortement entre 2008 et 2010 (+ 35 %). En 2010, ce sont 135 000 logements (contre 100 000 en 2008) qui ont bénéficié d’une rénovation thermique satisfaisante.

En ajoutant la qualité des rénovations antérieures à celle des travaux observés en 2010, l’observatoire OPEN rend compte de l’impact énergétique des rénovations successives. En 2010, le nombre de logements obtenant après travaux une efficacité énergétique TROIS ETOILES atteint le nombre de 300 000 et gagne plus d’un point par rapport à 2008. Mais cette progression est deux fois plus faible que celle constatée en 2008 sur l’année 2006.

A ce rythme, l’objectif de réduction d’un facteur 4 des émissions de gaz à effet de serre ne pourra être atteint d’ici 40 ans, de même pour les résultats en 2020 du Grenelle de l’Environnement, qui, dans ces conditions de développement, selon les travaux du CIRED, ne seraient qu’à 45 % de leur objectif.

Plusieurs freins peuvent entraver l’augmentation annuelle du nombre de logements rénovés sur le plan énergétique TROIS ETOILES. Du côté des particuliers, ce sont les propriétaires les mieux dotés financièrement (capacité financière + savoir utiliser les aides) et culturellement (formation technique, expérience, bonne compréhension de la problématique) qui réalisent les travaux les plus performants. Mais la majorité des propriétaires ne possède pas ce capital de façon suffisante. Le net recul du recours au crédit de 2008 à 2010 montre bien que, pour de nombreux ménages, le crédit est réservé à un nombre limité de dépenses jugées indispensables ou particulièrement désirables, ou bien réservé aux difficultés imprévues. Par ailleurs, si on constate qu’un bilan thermique réussi est souvent à l’origine des dynamiques de travaux les plus positives, l’offre actuelle d’accompagnement de type conseils, bilans et diagnostics reste peu lisible pour les propriétaires. Du côté des professionnels, la rénovation énergétique en maison individuelle est considérée comme une affaire de spécialistes, 62 % des entreprises interrogées réalisent leurs chantiers elles-mêmes sans recours à la sous-traitance, 84 % des entrepreneurs disposent d’une qualification professionnelle et 58 % déclarent avoir suivi une formation dans les 24 derniers mois.

Quelle tendance observée :

La motivation des économies d’énergie se renforce -

D’après l’observatoire OPEN, les économies d’énergie sont le premier motif pour réaliser des travaux à impact énergétique. Et la vétusté des équipements ou le prétexte de la panne sont en recul, même pour l’ensemble des ménages ayant réalisé des travaux. Les économies d’énergie semblent challenger de plus en plus la motivation d’amélioration du confort pour réaliser des travaux, même si, pour l’étude TCC ou l’enquête de l’ONTSBTP, cette sensibilité aux économies d’énergie est motivée par la nécessité de réduire les factures énergétiques avant de l’être par une volonté de diminuer les consommations. Des résultats qui vont dans le même sens que l’enquête récente du Plan Bâtiment Grenelle2 et le baromètre ADEME 2011.

Enfin, toutes les études s’accordent pour reconnaître l’efficacité des aides financières dans le déclenchement des travaux et l’intérêt des mesures d’accompagnement dans la qualité des rénovations effectuées. Selon l’observatoire OPEN, 24 % des rénovations énergétiques TROIS ETOILES ont été précédées par un DPE, 16 % ont été financées par l’Eco-PTZ. D’après le baromètre de l’ADEME 2011, 84 % des ménages ont pu bénéficier du crédit d’impôt et 16 % ont souscrit à un Eco-PTZ. L’observatoire OPEN note un léger repli du crédit d’impôt au profit d’autres dispositifs (Eco-PTZ, subventions, ...). Mais, si le financement est la principale raison de blocage des travaux (enquête du PBG), c’est dans la tranche des dépenses de 7 500 € à 15 000 € que l’effet des aides financières est le plus décisif (observatoire OPEN), la capacité financière des propriétaires (capacité personnelle de financement + savoir utiliser les aides) étant déterminante.

Enfin, le manque de lisibilité à moyen terme des différents dispositifs inquiètent les particuliers et les professionnels sur leur pérennité et les changements fréquents des règles d’attribution des aides posent la question de l’indécision des pouvoirs publics sur les solutions techniques à recommander.

Par ailleurs, d’autres études comme TCC, Thierry_CHANCHORLE_CONSEIL, dans laquelle est précisée que la culture thermique des particuliers est très inégale. La performance thermique reste une notion abstraite et n’est que rarement un objectif, d’autant que certaines habitations des années 60 sont faussement réputées inaméliorables. Les représentations des gains possibles liés aux travaux sont inexactes et les priorités de travaux ne sont pas connues. Les offres faites aux particuliers notamment sur Internet, pour diversifiées et innovantes qu’elles soient, n’aident pas les particuliers à y voir clair, car elles ne sont pas structurées, ne font pas partie d’un ensemble cohérent dans l’esprit du public. D’après l’ONTSBTP, la 2ème source d’information des particuliers après le professionnel est Internet. D’après l’enquête du PBG, Internet est plébiscité par les moins de 40 ans, même si les professionnels constituent un recours non négligeable. D’après l’ONTSBTP, les entreprises qui s’estiment les plus motrices sur le marché sont les plus formées et celles qui ont plusieurs compétences complémentaires. Les solutions technologiques innovantes font d’autant moins peur aux entreprises qu’elles ont reçu une formation de type FEEBAT ou qu’elles appartiennent à un réseau commercial (énergéticiens, fabricants, distributeurs). Les entreprises non affiliées à un organisme professionnel, non qualifiées, non formées, ne faisant pas partie d’un réseau commercial sont celles qui bénéficient le moins des aides publiques en place. Mais les formations prennent du temps, sont coûteuses, manquent de notoriété et surtout ne font pas envie, même si 70 % des entreprises qualifiées se déclarent satisfaites après leur qualification et 90 % après leur formation.

Définir les stratégies pour une rénovation énergétique efficiente 


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