Brest et les perspectives
marines d’avenir…
Alors que s’est tenue la convention Internationale des Energies Marines Renouvelables, les 10 et 11 avril, à Brest, la cité navale entend devenir un leader sur la recherche et les compétences industrielles en constructions navales ainsi que sur les énergies marines renouvelables.
Brest, où fut créée l’Académie de Marine en 1752, s’est ainsi toujours préoccupée de la mer : l’explorer, la rendre plus sûre à la navigation, la valoriser, en exploiter durablement les ressources et en préserver la diversité.
Cité ouverte sur l’océan, elle est la première métropole océanographique européenne, Brest est classée dans les dix premières au monde, pour les sciences et les technologies de la mer.
Premier site français pour l’entretien de la flotte militaire et pour la réparation navale, Brest est dotée de cinq ports, rassemblant les cinq marines : militaire, scientifique, marchande, de pêche et de plaisance.
Premier centre nautique en voile légère, Brest forme des générations de scolaires et de jeunes compétiteurs qui lui ont rapporté trois médailles olympiques, un score inégalé.
C’est en partant de Brest que les explorateurs du XVIIIe siècle sont allés explorer le monde et sa diversité. Ils ont rapporté de précieux échantillons de la faune et de la flore, et une connaissance accrue d’autres cultures et d’autres continents.
C’est en partant de Brest que les grands navigateurs et les chercheurs scientifiques du XXIe siècle sillonnent les océans, utilisant des matériaux et des technologies de pointe, développés dans ses laboratoires.
Cette vocation maritime a forgé son identité et préservé une culture commune, plaçant aujourd’hui Brest, ville hauturière, au cœur de l’expertise maritime internationale.
Idéalement abritée par sa rade, Brest occupe une place stratégique pour la surveillance des côtes. En 1631, Louis XIV charge Richelieu d’y implanter un arsenal. Son développement est poursuivi par Colbert et bénéficie du génie de Vauban : bassin de radoub, casernes, magasins, hôpital...
En 1690, le Comte de Tourville appareille depuis Brest à la tête d’une imposante flotte et remporte la victoire de Béveziers sur une flotte anglo-néerlandaise, tandis qu’en1780c’estleComtedeGrasse qui quitte à son tour le port du Ponant et remporte la bataille de la Chesapeake sur les Britanniques, victoire décisive pour l’indépendance des colonies américaines. Au XVIIIe siècle commence l’âge d’or des grands voyages où s’illustrent de célèbres explorateurs au départ de Brest : Bougainville, Kerguelen, La Pérouse puis d’Entrecasteaux.
Brest conserve précieusement la trace de ces grands voyageurs qui ont découvert la diversité du monde : le Jardin des Explorateurs, le Port du Château, le Conservatoire National Botanique - dont le travail pour la préservation des espèces envoie d’extinction est mondialement reconnu - ou le Musée de la Marine...
Les naturalistes et découvreurs d’aujourd’hui sont océanologues, physiciens, biologistes, géologues ou géographes. Leurs navires se nomment Pourquoi pas ? (Ifremer/ SHOM), Atalante ou Thalassa (Ifremer), Antea (IRD), Curieuse, Astrolabe ou Marion Dufresne (IPEV), La Pérouse ou Beautemps-Beaupré (SHOM) ou encore Vagabond, le voilier polaire. De nombreuses missions continuent d’être initiées depuis Brest. Elles contribuent à mieux connaître et à mieux comprendre les océans.
Classée parmi les dix premières métropoles maritimes mondiales, Brest est aussi le premier site européen pour les sciences et technologies de la mer.
La ville concentre ainsi plus de 50% de la recherche française dans ses grandes écoles, à l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) ainsi que dans ses instituts de recherche tels que l’IUEM (Institut Universitaire Européen de la Mer), l’Ifremer (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer) ou encore l’IPEV (Institut Paul-Émile Victor) dont les missions sont concentrées sur les régions polaires des deux hémisphères.
Ses scientifiques y travaillent en réseau dans une approche pluridisciplinaire et d’excellence de la recherche.
Cette excellence s’est vue reconnue et confirmée par l’État : c’est de ces interactions au meilleur niveau de la science qu’est né le Laboratoire d’Excellence sur la Mer, le LabexMER « a changing ocean », en 2011.
Porté principalement par l’IUEM et l’Ifremer, ce laboratoire est un défi de connaissance lancé pour dix ans. Les questions qu’ils s’engagent à traiter sont au cœur des questionnements internationaux, elles touchent à la compréhension de l’océan global, aux grandes profondeurs et aux scénarios du futur pour le littoral.
Outre l’obtention du LabexMER, des Equipex NAOS et IAOOS ou encore de l’Institut d’Excellence pour des Énergies Décarbonées « France Énergies Marines », Brest a été désigné site secondaire de l’Institut de RechercheTechnologique B-com.
Brest est également à l’initiative de Sea Tech Week, la semaine internationale des sciences et technologies de la mer, et de Safer Seas, colloque international pluridisciplinaire consacré à la sécurité et à la sûreté maritime. Ces deux événements rassemblent à Brest, à la pointe de la Bretagne, des milliers d’experts.
Brest avec ses cinq ports, la rade de Brest forme un site nautique hors du commun, de 180km2. De ses hauteurs, les Brestois assistent aux départs et aux arrivées des grands navigateurs, aux régates, et suivent le sillage de milliers de bateaux qui viennent y évoluer lors des grands rassemblements maritimes.
Fort de ce potentiel unique au monde, Brest, dans ses perspectives de développement, s’est positionnée sur les secteurs innovants qui prennent leur essence sur la mer…
Alors que les énergies fossiles se réduisent et deviennent de plus en plus coûteuses, les énergies marines renouvelables (EMR) représentent un immense potentiel pour la planète bleue, recouverte à 71 % par les océans : capter l’énergie des courants, des vagues, des marées, du vent sont autant de projets en développement qui commencent à être développés et qui seront générateurs d’emploi. Brest, plate-forme technologique nationale dédiée à la recherche et à la production des EMR, présente toutes les compétences pour les mettre en place et les expérimenter : de l’étude de la corrosion à l’ingénierie de pointe, des télécommunications à la climatologie, de la connaissance du cadre réglementaire évolutif à l’aménagement du littoral.
Seul industriel présent sur quatre technologies (éoliennes flottantes, hydroliennes, énergie thermique des mers, houlomoteurs), DCNS a installé à Brest un incubateur permettant de regrouper et d’accroître les investissements de recherche et développement du Groupe dans ce domaine.
D’ores et déjà, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) a retenu trois projets de construction de démonstrateurs qui vont voir le jour à Brest : Winflo avec un démonstrateur d’éolienne flottante, Sabella et Orca pour leur projet de démonstrateur hydrolien. Brest dispose donc de tous les outils pour assumer son rôle d’acteur majeur de la filière EMR en Bretagne et contribue ainsi à imposer notre région parmi les leaders européens des énergies marines.
L’Institut d’Excellence en Énergies Décarbonées (IEED) est coordonné depuis Brest par l’Ifremer et porte sur le développement des énergies marines renouvelables avec 3 grands axes :
- la recherche sur les énergies marines renouvelables (EMR),
- la coordination de sites d’essais en mer avec un site consacré aux hydroliennes, au large de Paimpol-Bréhat, et un site consacré à l’énergie houlomotrice au large du Croisic,
- la création d’un centre de ressources et de formation.
France Énergies Marines regroupe 55 structures, acteurs publics (Ifremer, UBO, CNRS,…) et industriels (DCNS, Technip, Sabella, Nass and Wind, Alstom, EDF,…).
Seul industriel présent sur quatre technologies (éoliennes flottantes, hydroliennes, énergie thermique des mers, houlomoteurs), DCNS a installé à Brest un incubateur permettant de regrouper et
d’accroître les investissements de recherche et de développement sur ces technologies.
D’ores et déjà, l’Ademe a retenu trois projets de construction de démonstrateurs qui vont voir le jour à Brest : Winflo avec un démonstrateur d’éolienne flottante, Sabella et Orca pour leur
projet de démonstrateur hydrolien.
Brest dispose de tous les atouts pour assumer son rôle d’acteur majeur de la filière énergies marines renouvelables (EMR) en Bretagne et contribue ainsi à imposer notre région parmi les leaders
européens des énergies marines.
Aujourd’hui, le port de Brest entend renforcer ces atouts grâce à des aménagements adaptés. L’enjeu est ainsi de développer immédiatement les aménagements et outils qui faciliteront son indentification par les industriels comme le site le plus intéressant de construction d’éoliennes offshores, grâce à la présence d’un polder et d’une capacité d’accueil très importante. Ce projet de développement est porté par la Région Bretagne qui y consacre 134 millions d’euros.
36 hectares sont ainsi dédiés aux industries portuaires et notamment à l’accueil de celles liées au secteur des énergies marines renouvelables (EMR).
À l’échelle européenne, peu de ports bénéficient à la fois d’un accès maritime aisé, de type 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et de réserves foncières supérieures à 20 ha. De plus, les futures
surfaces incorporées au projet présentent les caractéristiques d’être d’un seul tenant.
- Stabilisation d’une 1ère plate-forme de 17 hectares à aménager
- Création de 360 m de quai industriel
Un port atlantique stratégique
La position du port de Brest, au coeur de l’arc atlantique, en fait un site idéal disposant d’infrastructures et d’équipements performants. C’est également un port de première importance dans le cadre du développement des liaisons maritimes intra-européennes et des réseaux transeuropéens de transport.
- Port en eau profonde assurant l’autonomie des approvisionnements en matières premières (agroalimentaires, produits pétroliers)
- Port multimodal mer-fer-route
- Trafic maritime conteneurisé offrant des opportunités pour tous types d’activités industrielles
- 1er centre français de réparation navale, accueillant plus de 100 navires par an
Atouts géographiques
Le site de Brest se situe à proximité des futurs sites d’essais dédiés aux énergies marines renouvelables et exploités par France Énergies Marines :
- futur site d’essai hydrolien basé à Paimpol Bréhat (90 milles nautiques de Brest),
- futur site d’essai dédié à l’éolien flottant qui sera situé selon toute vraisemblance dans le sud de l’île de Groix (100 milles nautiques de Brest),
- desserte portuaire et ferrée.