La quête d'un système énergétique mondial propre est en panne
L'expansion rapide des technologies des énergies renouvelables est l'un des rares points positifs dans l'évaluation autrement sombre de progrès mondiaux en matière d'énergie à faible émission de carbone, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a déclaré dans un rapport annuel à la Conférence ministérielle de l'énergie propre (CEM) le 17 avril qui rassemble les ministres représentant les pays responsables de quatre cinquièmes des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
"La volonté d'assainir le système énergétique mondial est au point mort," a déclaré Maria van der Hoeven, Directrice exécutif de l'AIE à la CEM.
Malgré de nombreuses réflexions par les dirigeants mondiaux, et malgré un boom des énergies renouvelables au cours de la dernière décennie, le rapport intitulé "Identifier les progrès de l'énergie propre", révèle que ‘’l’unité moyenne d'énergie produite aujourd'hui est fondamentalement aussi sale qu'il ya 20 ans."
Pour illustrer cette inertie, le rapport a établi le lien entre l'indice de l'intensité carbone du secteur de l'énergie (ESCII), qui indique la quantité de dioxyde de carbone émise, en moyenne, par unité d'énergie donnée, en 1990 évalué à 2,39 tonnes de CO2 par tonne d'équivalent pétrole (tCO2/tep), à celui de 2010 évalué à 2,37 tCO2/tep.
Alors que les températures mondiales tendent à grimper en raison d’émissions croissantes de gaz à effet tels que le dioxyde de carbone - dont les deux tiers proviennent du secteur de l'énergie – cette stagnation est du principalement par la croissance du charbon et du manque en général de process innovant en matière d’énergie propre, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE)
Selon Maria van der Hoeven, il est urgent d’entreprendre une expansion rapide dans les technologies énergétique à faible émission ‘’si l'on veut éviter un réchauffement potentiellement catastrophique de la planète, mais nous devons aussi accélérer l'abandon des combustibles fossiles sales. "
Toutefois, le rapport note quelque progrès malgré une lenteur alarmante notamment concernant les secteurs du solaire photovoltaïque et de l’éolien qui de 2011 à 2012 ont connu une croissance impressionnante de 42% et 19%, respectivement, en dépit de turbulences économiques et politiques en cours dans le secteur
Le rapport précise que le Brésil, la Chine et l'Inde sont parmi les pays qui ont un soutien politique accru pour le secteur de l'électricité renouvelable en 2012, par exemple. Le secteur automobile a lui aussi bien progressé, avec des véhicules hybrides-électriques dépassant ainsi la barre des ventes annuelles de 1 million. Les ventes de véhicules électriques a plus que doublé pour atteindre 110 000 véhicules.
Le rapport montre également que l'utilisation du charbon appliqué dans certains endroits du globe, notamment en Europe, la part du charbon dans le mix de production d'électricité a augmenté au détriment du gaz naturel.
Dans un monde qui continue de s'appuyer fortement sur les combustibles fossiles, le déploiement de la capture et du stockage du carbone (CCS) est de plus en plus critique, précise le rapport. Alors que les technologies CSC sont à maturité dans de nombreuses applications, le rapport souligne qu'ils sont peu susceptibles d'être déployées commercialement jusqu'à ce que les gouvernements prennent un engagement fort sous la forme d'une politique appropriée.
Le rapport apporte quelques recommandations. Au plus haut niveau, il souligne que le coût réel de l'énergie doit être reflété dans les prix à la consommation, à travers la tarification du carbone et de l'élimination des subventions aux combustibles fossiles. Les technologies telles que les véhicules électriques, éoliennes et solaires auront besoin d'aide pendant plusieurs années encore, mais les politiques devraient être souples et transparentes. Des normes plus strictes et plus larges doivent être engagées vers les performances énergétiques, notamment sur le secteur du bâtiment.
«Les gouvernements du CME représentent 4,1 milliards de personnes et les trois quarts du PIB mondial», a déclaré Mme Van der Hoeven. «Ensemble, ils ont le pouvoir de d’entreprendre une transition vers l'énergie propre, et maintenant il est temps pour eux de l'appliquer."