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Opération lune, l’épave cachée du Roi-Soleil, dimanche 23 juin à 20.45 sur ARTE.

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Operation-lune1.jpgOpération lune, l’épave cachée du Roi-Soleil, dimanche 23 juin à 20.45 sur ARTE.

Disparu en 1664, le trois-mâts Lune repose à 90 mètres de profondeur. Aujourd’hui, le progrès technologique permet enfin l’exploration de l’épave, retrouvée en 1993. Une enquête archéologique exceptionnelle au sein du vaisseau amiral de Louis XIV.

On a plongé sur la “lune”

La Lune, trois-mâts amiral de Louis XIV, a été retrouvée au large de Toulon par 90 mètres de fond. Des technologies de pointe permettent aujourd’hui l’exploration de cette épave extraordinairement bien conservée. Plongée dans le XVIIe siècle... et dans le futur de l’archéologie sous-marine.

L’histoire est digne d’un polar : en novembre 1664, la Lune, défaite et surchargée, se présente à l’entrée du port de Toulon. Le trois-mâts avait été envoyé par le jeune Roi-Soleil pour ravitailler le corps expéditionnaire qui se battait contre les pirates barbaresques en Afrique du Nord. Mais l’affrontement a tourné à la débâcle pour les troupes françaises et la Lune revient avec, à son bord, entre 800 et 1 000 hommes, la plupart blessés ou malades. Soucieuses de dissimuler ce fiasco, les autorités du port lui refusent l’entrée dans la rade. Elles prétextent le risque de peste et l’envoient mouiller aux îles d’Hyères. Le capitaine proteste, arguant du piteux état de son bateau, vieux de vingt ans et surchargé. En vain : il doit reprendre la mer. Le 6 novembre 1664, “par un très fâcheux temps”, le vaisseau se perd corps et biens sans atteindre son lieu de quarantaine. Il a coulé “comme un bloc de marbre”, dira un témoin. Stratèges et diplomates s’efforcent alors d’étouffer l’affaire. Et la Lune sombre dans l’oubli, pour plus de trois cents ans.

“La ‘Lune’, c’est notre Pompéi”

Le département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) du ministère de la Culture, avec le soutien de la Marine nationale et de Dassault Systèmes, entre- prend aujourd’hui l’exploration de l’épave. “La Lune, c’est la malle au trésor !”, s’exclame Michel L’Hour, directeur du DRASSM et responsable des recherches. Pourquoi un tel enthousiasme ? L’épave, repérée en 1993 par le nautile, un sous-marin d’exploration de l’Ifremer, est extraordinairement bien conservée. Les canons sont encore à poste, le fanal de poupe émerge du sédiment. La Lune a sombré droit. “Le bateau a coulé très, très rapidement. il s’est empli vraisemblablement par le fond. Une pièce essentielle a dû lâcher, et de ce fait, il n’a pas subi de torsion liée à des poches d’air ; il ne s’est pas retourné ; il n’a même pas coulé sur le côté”, explique Michel L’Hour. En outre, la profondeur (90 mètres) l’a préservé des intempéries, des pilleurs et des curieux. Instruments de navigation, vaisselle, mousquets et sans doute restes humains attendent les chercheurs au fond de la Méditerranée. Une véritable fenêtre ouverte sur le XVIIe siècle : “La Lune, c’est notre Pompéi”, déclare encore le directeur du DRASSM.

Un laboratoire d’essai

Lorsque les scientifiques retrouvent la Lune en 1993, ils décident de prendre soin de ses vestiges. Considérant qu’ils ne disposent pas de technolo- gies suffisamment avancées pour une exploration en bonne et due forme, ils attendent presque vingt ans pour se jeter à l’eau. Jusqu’en octobre 2012, où ils mobilisent alors des moyens considérables. Trois bateaux ont été affrétés : l’andré-Malraux, le navire de la DRASSM, le Jason, un remorqueur de la Marine nationale, et le navire de recherche Minibex. Une équipe de documentaristes est également à bord pour tourner Opération Lune – L’épave cachée du Roi- soleil. Guillaume Pérès, son producteur, compare les moyens techniques mis en œuvre à ceux nécessaires à l’exploration du Titanic. Les participants de cette aventure sont en effet unanimes : les épaves de grand fond seront au cœur de l’archéologie sous-marine de demain. “Une opération telle que la nôtre est un laboratoire d’essai”, confirme Michel L’Hour. La Marine nationale a ainsi mis à disposition son New Suit, un scaphandre atmosphérique high-tech permettant aux plongeurs de demeurer dans les profondeurs plusieurs heures durant. Les objets relevés sur le site seront traités à l’aide de nouvelles méthodes de conservation et de restauration. Les technologies de simulation 3D de Dassault Systèmes ouvrent également de nouvelles perspectives. Michel L’Hour se prend ainsi à rêver : “Grâce à la réalité virtuelle, pouvoir fouiller, depuis mon bureau de Marseille, n’importe quelle épave dans le monde.” Dernier objectif, et non des moindres : en déployant de tels moyens, les scientifiques entendent également faire œuvre de pédagogie. Opération Lune invite en effet à découvrir aussi bien des vestiges du XVIIe que les méthodes archéologiques du XXIe siècle.

Documentaire de Pascal Guérin et Herlé Jouon (France, 2013, 1h25mn) ~ Coproduction : ARTE France, Grand Angle Productions, GAD, Dassault Systèmes, Ethic Prod, Alhoa Production



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