Les Défis du Bois 2013, une édition rhizomatique…
L’édition 2013 des Défis du Bois, dont le thème est celui ‘’entre ciel, terre et eau’’, a couronné l’ensemble des équipes participants à l’épreuve.
C’est au Cours, un parc à l’anglaise de 28 ha, plus précisément sur les rives de la Moselle, qui traverse la ville d’Epinal, que les Défis du Bois ont installé le site de cette 9ème édition.
Près des allées bordées de tilleuls, les concurrents seront au cœur d’un havre de paix, planté d’essences exceptionnelles, dont des cèdres, douglas, araucaria, hêtres pourpres et châtaigniers. Quoi de plus naturel de faire le lien entre le ciel, la terre et l’eau…
Plus du tiers de la Lorraine est couvert de forêts (35,5 %). surnommées «La Wood valley», les Vosges accueillent tous les métiers de la filière, de la matière première aux techniques les plus innovantes, à travers les Centres de Recherche et Développement (CRIttBois, LERMaB, ENstIB, Pôle Fibres Grand Est).
La forêt vosgienne, riche en résineux et en feuillus, représente un taux de boisement de 48%, avec 282.000 hectares diversifiés et gérés durablement.
Les Vosges sont le 3ème département en nombre d’entreprises travaillant dans les métiers de la filière, avec près de 1000 établissements représentant 13 000 emplois.
Epinal est la commune la plus boisée au niveau national et a mis le bois au cœur de la stratégie de son développement. Fin 2011, le Pays d’Epinal Cœur des vosges a obtenu la labellisation d’un Pôle d’Excellence Rurale Bois Feuillus et a lancé la marque «Hêtre des Vosges».
Avec l’ENstIB, la seule école publique d’ingénieurs en France spécialisée dans les technologies du bois, le CRItt Bois et le Campus Fibres, Epinal est un véritable centre de ressources en matière d’enseignement, de recherche, d’innovation et de transfert de technologie.
Depuis 2005, ils sont plus de 450, répartis en 90 équipes, à avoir partagé cette aventure humaine pendant 64 jours et 72 nuits pour la création de 90 œuvres aussi originales qu’innovantes.
Ils viennent d’Ecosse, de France, d’Autriche, de République tchèque, d’Equateur, d’Allemagne, de Chine ou encore du Canada.
Ils sont quelques uns des centaines de jeunes architectes ou ingénieurs bois, qui ont vécu les 8 éditions des Défis du Bois depuis la toute première, en 2005.
Ils arrivent du monde entier, fraîchement diplômés, pour vivre une expérience unique, dans un contexte étonnant, où leur créativité et leurs savoir-faire devront s’adapter aux contraintes techniques et au travail en équipe.
Ils ne se connaissent pas, ils n’ont jamais travaillé ensemble. Ils seront répartis par tirage au sort en 10 groupes homogènes, pour mettre à profit 8 jours et 7 nuits de travail et relever les Défis du Bois, lancés par les organisateurs. après le Centre de Congrès, le château médiéval d’Épinal, la carrière de grès rose Collot, ils seront cette année aux bords de la Moselle, en cœur de ville.
Ils sortent des meilleures écoles d’architecture ou d’ingénierie françaises et internationales et vont dépasser la barrière de la langue et de la culture pour s’accorder et concevoir ensemble une œuvre audacieuse, créative et néanmoins cohérente et solide.
1er Prix : Prix des scieurs de hêtre
Équipe "TORII-PASS"
Aurèle CHARLET
Mathias HUMBERT
Anaïs ISABEY
Andreas NIKOLOPOULOS
Léa SCHOLL
Ce pourrait être un portail sacré japonais, une séparation magique entre le monde physique et le monde spirituel. Ici la prolongation ciselée des pieux apporte un soutien gracieux à des cantilevers boisés. De fines chandelles moisées prennent alors le relais pour arrimer quatre jetées cardinales, légères et triangulées. Le voyage imaginaire peut commencer.
Prix BTP 88 : Prix de la spartialité
Équipe “CABANE DEPLOYÉE”
Christos BLETSAS
Gabriel GOZZO
Maxime HUCK
Pavlina LYEROVA
Adeline MARQUIS
C’est un sacré défis que de composer une structure avec des panneaux aériens qui cadrent le chemin. Un regard vers le ciel, un autre vers la terre, un autre enfin vers l’eau. Des rectangles nervurés de hêtre et emplis d’alvéoles translucides s’étreignent pour former une folie curieuse entre galerie et péristyle, entre mole protecteur et cabane des songes.
Prix SFS Intec : Prix de la stabilité
Équipe "LE HÊTRE ET LE ROSEAU"
Anne-Céline DESCHIZEAUX
Fiona FLECK
Frédéric GIRAUD
Simon PERDEREAU
Marcel VECCHI
Comment conjuguer haute densité du hêtre et frivolité sans masse du roseau, rigueur de la statique et délire de barres stochastiques, rudesse de la matière et délicatesse des fibres porteuses. Derrière ce beau hasard contrôlé se cache la réponse à toutes les questions que nous venons de poser.
Prix Terres de hêtre : Prix de l’élégance
Équipe “VOGEL HOLZ”
Anne-Sophie ACOMAT
Martin BACLÉ
Thomas MALOTAUX
Clément PÉROT
Alexandra STUMMER
On est au bord de l’eau et même d’un beau cours d’eau, mais on ne peut s’empêcher de lever les yeux vers les cieux et de tenter de s’envoler. Des lattes aériennes nous invitent au voyage. Grands cils graciles tournés vers le ciel, ils caressent notre prunelle. Nous ne venons pas sur une telle jetée pour plonger encore moins pour fuir mais tout simplement pour rêver.
Prix Chartres 21 : Prix de la poésie
Équipe "SMOKE ON THE WATER”
Antoine COCHENNEC
Marion SCHAEFFER
Adelina NIKOLOVA
Zoé TOLSZCZUK-LECLERC
Julien WALKOWIAK
Comme une fumée de Moselle, le brouillard nous masque le chemin. Il faut suivre la voie clairement dessinée par des chevrons bien rangés pour traverser l’incertain et déboucher sur le lointain. Ce brouillard débrouillard fait des rebuts des autres nous montre que l’intelligence et la poésie peuvent magnifier les ressources les plus insignifiantes.
Prix France Bois Forêt : Prix du détail
Équipe “ÉCOINÇON”
Julie BIENAIMÉ
Luc CAUFFETIER
Tobias DIENER
Noémie LAURENT
Pierre-Luc LAVOIE
Deux coins s’entrelacent et se prélassent. À peine présents, ils se frottent avec volupté pour bloquer les angles des carrés. Ici deux petits blocs de hêtre effrontés mais tellement soigneusement façonnés s’offrent pour tenir, retenir et soutenir d’immenses cubes aux arêtes grêles.
Prix FFB – Prix du Moniteur : Prix de l’audace
Équipe “UPSIDE DOWN”
Maxime DE MOOR
Simon HIMPENS
Lika KOVALEVA
Arnoul MAFFRE
Malwina MORON
Ici et ailleurs, passage bas et passage haut. Une chaînette en chevrons nous retient pour commencer et nous soutient pour terminer. Un discret escalier chevronné assure la transition. Dans cette belle inversion, la jetée trouve tout son caractère d’entre deux mondes, celui d’ici et l’autre de là bas.
Prix Siat Braun : Prix de la solidité
Équipe “ÂME VAGABONDE”
Mathieu BRISSON
Olivier DELPIROU
Pauline FILLEUL
Philippe MAILLARD
Josefa ROSINSKI
Un profil en I a servi de modèle. Une aile nous sert d’appui et une autre nous sert d’abri. Entre ces deux langues continues en chevrons et liteaux, une âme se plie et se replie comme pour nous dire nos hésitations à rester ou partir et bien sûr, nous protéger des mauvais esprits.
Prix Charpente HOUOT : Prix du mouvement
Équipe “CARAVELLE”
Léa BAGNY
Edvin BERNARDIN
Tobias KNIEJSKI
Achilleas OIKONOMOU
Jennifer REIN
Il faut marcher sur ce vaisseau d’un pas chaloupé pour se préparer à sentir la houle du lointain. Une quille sans véritable étrave ni étambot relie avec souplesse des couples de carrelets triangulés. Une bordée de lattes nous protège des brins. La jetée est encore ici mais tangue déjà de l’ailleurs. C’est l’heure du départ pour la découverte.
Prix DS Smith Plastics : Prix de la cohérence
Équipe "CITHAERIAS"
Sabrina HEINEN
Jiri JAROS
Julien MEYER
Pierre PALMA
Sylvaine ROURE
Deux résilles alaires soutiennent un corps-tablier aux zébrures graphiques. Légèrement désaxées, les ailes de ce lépidoptère s’entrouvrent et nous invitent à rejoindre l’eau. Ici chaque section répond avec intelligence à sa fonction. Les carrelets sont des nervures et les chevrons des sommiers, les voliges forment le platelage et les lattes l’attelage.
Crédits photographiques : © Flora Bignon