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34 piliers pour édifier la charpente industrielle française….

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Nouvelle-France-Industrielle.jpg34 piliers pour édifier la charpente industrielle française….

Des EnR aux usines du futur, en passant par l’industrie du bois au Cloud Computing, le gouvernement par l’intermédiaire du ministère du redressement productif a présenté un plan visant à relancer l’outil industriel à travers différents secteurs économiques.

Réveiller les acteurs économiques et industriels afin d’enclencher une nouvelle donne industrielle française.

Pour ré-introduire un outil fondé sur des technologies françaises, le gouvernement s’est appuyé sur un travail conduit par la Direction générale de la Compétitivité, de l’Industrie et des Services (DGCIS) du Ministère du Redressement productif, appuyé par l’expertise internationale du cabinet McKinsey.

Ce travail a donc rendu la synthèse de 34 pôles d’activités prioritaires pour une reconquête dessinant le visage de la nouvelle France industrielle.

Ces 34 plans sont issues d’une réflexion à la confluence d’une triple transition, énergétique et écologique d’abord, numérique et digitale ensuite, technologique et sociétale enfin.           

Le potentiel estimé par McKinsey en valeur ajoutée et en emplois de ces 34 plans est important. Ils concernent potentiellement 480 000 emplois à dix ans et représentent 45,5 milliards d’euros de valeur ajoutée dont près de 40 % à l’export.

L’application de cette reconquête s’effectuera par différentes étapes. Tout d’abord, la première consistera dans les prochaines semaines à constituer et à réunir pour chacun de ces plans les équipes par projet composées d’industriels et de représentants de l’État et du Conseil national de l’industrie. Chaque plan sera animé par un chef de projet issu, dans la majorité des cas, du monde industriel et économique. Celui-ci aura la charge de réunir les acteurs et de faire aboutir ces plans de façon concrète et opérationnelle. Il devra préciser les objectifs à atteindre, les freins à surmonter, les outils à mobiliser, les financements à solliciter (notamment dans le cadre des investissements d’avenir), les éventuelles expérimentations à conduire, les partenaires à associer et le calendrier à suivre.

L’ensemble des ministères et des autorités publiques concernées (BPI, CGI, opérateurs de l’État) sera associé à l’élaboration de ces plans, permettant ainsi à l’État d’aligner de façon cohérente l’ensemble de ses outils au service d’un même projet (réglementation, formation, financements, commande publique...).

 

Panorama sur les 34 pôles de reconquête industrielle :

Energies renouvelables :

Le plan doit permettre de relever les trois défis majeurs du secteur : la diminution des prix de revient des énergies les plus matures comme l’éolien terrestre ou le photovoltaïque; le développement d’un leadership technologique pour sécuriser, face à la concurrence internationale, les marchés émergents que sont, par exemple, les énergies marines, la géothermie ou le solaire photovoltaïque à concentration ; enfin le déploiement des énergies thermiques autour de filières industrielles françaises d’équipement

Nouveaux prototypes d’hydroliennes et d’éoliennes flottantes, développement de la cellule solaire très haut rendement à bas coût, exploitation accrue des sources d’énergie du territoire... La France doit occuper une place prépondérante dans un marché dont la croissance, sur les six prochaines années, pourrait représenter un volume de deux à trois milliards d’euros de valeur ajoutée dont la moitié réalisée à l’export.

 

La voiture pour tous consommant moins de 2 Litres aux 100 km :

Construire une France des véhicules écologiques, économiques et populaires, consommant moins de 2 l / 100 km.

Ce plan permettra le développement de nouvelles technologies économes en carburant, en associant l’hybridation des moteurs, l’allègement des véhicules, la réduction des pertes mécaniques et de roulement. Les travaux sur la connectivité des véhicules donneront lieu à une amélioration de la conduite et à une meilleure sécurité au volant.

Un des défis majeurs du plan est de réduire la consommation des véhicules sans en augmenter le prix. Cette offre industrielle nouvelle, soutenue par l’État dans le cadre du programme des investissements d’avenir et de l’appel à manifestation d’intérêt lancé en juillet, est au cœur de la mutation de notre filière automobile et doit permettre son rebond durable.

 

Bornes électriques de recharge :

Il s’agit de couvrir l’ensemble du territoire d’un réseau complet de bornes de recharge, afin que nos concitoyens puissent faire le choix du véhicule électrique, en sachant qu’ils trouveront toujours sur leur parcours une solution de recharge accessible en cas de besoin. Ce plan permettra de faire de la France la «championne de la mobilité électrique» et de positionner les constructeurs français en tête d’un marché qui pourrait dépasser 75 000 véhicules en Europe en 2015. Il permettra également aux équipementiers électriques de développer de nouvelles activités créatrices d’emplois.

 

Autonomie et puissance des batteries :

L’essor du marché du stockage d’énergie pour l’adaptation des réseaux électriques à l’intégration des énergies renouvelables combiné au développement du marché des véhicules électriques induit un besoin croissant de nouvelles batteries au rendement poids/puissance/énergie/coût unitaire accru.           

Le plan a pour ambition de développer une technologie française permettant de produire des batteries sur notre territoire, de manière compétitive.            Sur un marché mondial en forte croissance, ce plan a pour objectif d’accompagner par l’innovation technologique l’électrification de nos moyens de transports : automobiles, avions, bateaux, qui nécessitent de nouvelles capacités de stockage.

 

Véhicules à pilotage automatique :

Autonome, équipé de capteurs et de logiciels embarqués, le véhicule à pilotage automatique interagit avec son environnement, communique avec les autres véhicules, facilite les manœuvres de conduite et contribue à améliorer la sécurité routière en supprimant les erreurs de conduite. Au moment où les grands acteurs de l’internet s’intéressent à la voiture, les constructeurs et les équipements automobiles prennent le virage de la transition numérique et développent une offre compétitive de composants automobiles, de capteurs et de logiciels afin de proposer, d’ici à 2020, des véhicules autonomes à prix abordable. L’ambition de ce programme est de faire de l’industrie automobile française une des pionnières dans l’automatisation des véhicules en levant notamment les obstacles réglementaires à son développement. Un marché de plusieurs milliards d’euros à l’échelle mondiale d’ici à dix ans s’ouvre aux pionniers de ce marché nouveau.

 

Avion électrique et nouvelle génération d’aéronefs

La filière aéronautique française, structurée autour de grands acteurs mondiaux et d’un tissu d’ETI et de PME efficaces, détient une position de leader mondial. Les avions ou hélicoptères français sont des références dans tous les pays.            La préservation de ces avantages concurrentiels, issus d’une intégration modèle entre les industriels et l’État sur plusieurs dizaines d’années, est un enjeu essentiel.            Le plan s’appuie sur les priorités identifiées par le Conseil pour la recherche aéronautique civile, notamment la mise au point de nouvelles méthodes de production, la recherche de configurations d’avions plus silencieuses et économes en carburant, ou le développement de systèmes de pilotage plus performants.           

           

Dirigeables - charges lourdes

Le plan permettra de faire émerger une filière française leader sur le marché mondial en fort développement des nouveaux matériels aériens civils, avions et hélicoptères sans pilotes (drones) et dirigeables, ainsi que de développer les nouveaux services s’appuyant sur ces matériels.           

Les dirigeables permettront le transport point à point de charges lourdes, notamment en zones d’accès difficile, ou trouveront des applications de grues aérostatiques ou de plateformes d’observation des espaces souverains et de sécurité publique. Le plan mobilisera l’ensemble des leviers de politique publique: soutien à la R&D, pôles de compétitivité (Pégase et Aérospace Valley), accompagnement des PME, commande publique, évolutions des règlementations. La France possède toutes les compétences nécessaires au déploiement de ce plan: grands industriels de l’aérospatial, équipementiers (capteurs, télécommunication...) et PME (Delair-Tech, Swat- m3g, A-NSE,...) présentes sur des niches.            La mise en place récente d’une réglementation nationale clarifiant les conditions d’emploi des drones civils constitue un atout pour le développement de ces filières nouvelles.

 

Logiciels et systèmes embarqués

Le pilotage automatique d’un avion, l’antipatinage d’une voiture, les systèmes de contrôle d’une centrale thermique reposent sur des logiciels embarqués. Le marché mondial du logiciel embarqué atteint aujourd’hui 130 milliards d’euros, avec une croissance annuelle de l’ordre de 2 %.

La France y occupe une part significative avec un chiffre d’affaires d’environ 10 milliards d’euros. L’enjeu du plan sera de consolider le secteur, notamment dans le domaine de l’édition de ces logiciels, et de soutenir l’innovation, pour faire émerger des entités puissantes et exportatrices.

 

Satellites à propulsion électrique

Domaine d’excellence de l’industrie française, les satellites géostationnaires de télécommunication représentent un marché avec de fortes perspectives de croissance, principalement à l’export. Permettant la couverture en très haut débit de zones peu denses et géographiquement isolées, au moins une vingtaine d’entre eux devrait être lancée d’ici à 2017. Leader européen de l’industrie spatiale, la France doit rapidement s’adapter aux évolutions du marché issues de l’apparition des plateformes à propulsion électrique, plus légères et moins chères. Cette évolution de la demande des utilisateurs concerne donc l’ensemble de la filière spatiale française, les systémiers Thalès Alenia Space (TAS) et Astrium, ainsi que les équipementiers tels que Snecma, Saft ou Sodern. Ce plan va donc permettre d’accompagner les industriels dans la conception, le développement et la maîtrise technologique des plateformes à propulsion électrique, ainsi que des process industriels associés. Ainsi, pour les satellites très haut débit, qui constituent le gisement de croissance le plus important, l’industrie européenne peut espérer capter jusqu’à un tiers du marché à horizon 2017.

 

TGV du futur

La France pionnière du train à grande vitesse est face au défi de l’ouverture de nouveaux marchés en Asie, au Moyen-Orient, au Brésil. Dans le monde, les lignes à grande vitesse pourraient passer d’environ 10 000 kilomètres en 2010 à environ 40 000 kilomètres à horizon 2030. Le TGV du futur répondra aux besoins nationaux tout en gagnant des parts de marchés à l’international. Il alliera une vitesse de croisière de 320 à 350 km/h, une consommation d’énergie diminuée de 20 à 30%, une modularité permettant d’embarquer sur deux niveaux jusqu’à 640 passagers contre 509 aujourd’hui et une polyvalence répon- dant aux contraintes de circulation sur l’ensemble du réseau européen avec un train dédié non pas à une seule ligne mais à tout un réseau. Ce TGV du futur devra circuler dès 2018, avec un prototype engageant une campagne d’essais au premier semestre 2017.

 

Navires écologiques

Avec près de 90% des échanges de marchandises transitant par les océans et le développement attendu des énergies marines renouvelables et du trafic fluvial d’ici à 2020, l’industrie navale dispose de solides perspectives de développement. Dans un environnement mondial très fortement concurrentiel, la filière française doit être capable de rester compétitive pour répondre à la demande de ses clients en proposant des navires évolutifs et des solutions respectueuses de l’environnement aussi sûres qu’économiques.           

Le plan a pour objectif la mise au point de ces navires de demain. D’abord en anticipant la réglementation pour la protection de l’environnement (réduction des émissions de CO2, d’oxydes de soufre, d’oxydes d’azote, de particules fines, d’eaux usées, de déchets); avec en jeu un gain de 50% sur l’ensemble des impacts environnementaux du navire tout au long de son cycle de vie.

 

Textiles techniques et intelligents

Symbole de la première révolution industrielle, l’industrie textile résiliente s’impose aujourd’hui comme un secteur d’avenir. Malgré des préjugés tenaces, le textile reste une industrie très présente en France et fortement innovante. Le textile de demain, plus technologique et respectueux de l’environnement s’invite partout dans notre vie quotidienne : sport, bâtiment, santé, transport, défense, emballage et agroalimentaire, agriculture et environnement, sécurité et protection... Pour cela, l’État, engagé aux côtés des régions textiles et de l’écosystème scientifique et industriel, encourage l’émergence de nouveaux produits en facilitant leur financement et en trouvant de nouveaux débouchés.

 

Industries du bois

Les propriétés techniques, économiques et environnementales du bois en font un matériau stratégique aux usages multiples : construction, ameublement, chimie, biomasse... Il est désormais possible de construire de grands immeubles en ossature bois et de valoriser les sous-produits de l’industrie papetière. Les innovations techniques offrent de fortes perspectives de croissance économique et de création d’emplois dans les industries du bois. Troisième surface forestière d’Europe, la France possède des atouts exceptionnels qu’il convient d’exploiter davantage. La filière bois constitue, en effet, le deuxième poste de déficit de la balance commerciale avec une situation singulière: nous exportons notre bois fraîchement sorti de nos forêts et importons les produits finis à plus forte valeur ajoutée. Résultat: un poste déficitaire de plus de 6 milliards d’euros par an dans notre balance commerciale. Les entreprises du secteur, majoritairement des PME et des TPE familiales doivent s’organiser, investir et innover. Le plan «Industries du bois» va corriger ce déséquilibre en réimplantant sur le territoire national les activités de transformation et en accélérant l’industrialisation de l’offre. Il s’agit de rendre la filière plus compétitive en améliorant l’accès à la ressource forestière, en développant la construction bois, la seconde transformation en France et en favorisant les usages énergétiques de la biomasse.           

La mise en valeur de ce potentiel d’excellence contribuera également à faire connaître aux consommateurs français les nouveaux usages du bois et donc à développer les débouchés de la filière. Le bois de France, transformé en France, fournira ainsi énergie, matériaux de construction et biens de consommation tout en représentant un potentiel pouvant aller jusqu’à 60 000 emplois nouveaux notamment dans les zones rurales. Ce plan permettra de faire des forêts de France la source renouvelable d’une industrie moderne, innovante et responsable.

 

Recyclage et matériaux verts

Éviter le gaspillage des ressources naturelles et de l’énergie ainsi que diminuer l’impact de notre économie sur l’environnement figurent parmi les enjeux majeurs du siècle qui s’ouvre. Notre nation doit en outre sécuriser ses approvisionnements en matières premières de toutes natures. Le recyclage des matériaux constitue dès lors une solution d’avenir. Le plan «Recyclage et matériaux verts» a pour but de faire évoluer nos modes de consommation, de production et de distribution vers une économie circulaire. Les filières industrielles et agricoles, en favorisant l’éco-conception, le recyclage et la valorisation des déchets, devront s’adapter. Dans les territoires, des projets d’écologie industrielle pourront être engagés sur des circuits localisés de produits et de matières.

 

Rénovation thermique des bâtiments

La ville est un territoire complexe qui doit concilier qualité de vie et activité économique. Rénover les logements existants, c’est construire la ville durable, améliorer le quotidien des habitants et encourager un secteur économique important. L’efficacité énergétique permettra de lutter contre le réchauffement climatique. Grâce au plan «Rénovation thermique des bâtiments» annoncé par le Président de la République le 21 mars 2013, investir dans la rénovation énergétique de son logement sera désormais facile. Outre ses volets visant à augmenter la demande de rénovation, celui dédié à la professionnalisation de la filière vise à proposer une offre abordable de travaux efficaces avec les meilleures technologies disponibles, assurant à chacun la certitude d’une qualité accessible à tous. La filière française, qui possède un véritable savoir-faire et couvre tout le processus de l’efficacité énergétique (architectes, bureaux d’études, artisans, fabricants d’équipements, industriels du génie climatique et des nouvelles technologies, grandes entreprises du BTP) est prête à répondre aux enjeux de la rénovation thermique. Elle est portée par une R&D dynamique, soutenue par plusieurs pôles de compétitivité. Le plan encourage les synergies entre les différents acteurs afin de fournir une offre intégrée et de développer la compétitivité des industriels et des artisans français. Plus de 75 000 emplois, directs et indirects, sont en jeu, dont environ 4 000 dans les filières industrielles associées.

En structurant l’offre industrielle française de la rénovation thermique des bâtiments, ce plan vise à industrialiser des solutions exportables pour améliorer la qualité de vie et la facture énergétique des habitants en France comme à l’étranger.

 

Réseaux électriques intelligents

Notre consommation d’électricité a changé dans sa pratique et dans sa nature. Nos machines, les véhicules électriques par exemple et nos usages se sont transformés. Nos modes de production d’électricité ont également évolué à la faveur du développement des énergies renouvelables et intermittentes et de l’évolution de notre bouquet énergétique. L’intégration des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans les réseaux électriques peut y contribuer en créant des réseaux intelligents. Les smart grids permettent de devenir acteur de sa consommation d’électricité. Le lancement d’un plan «Réseaux électriques intelligents» a vocation à consolider les filières électriques et informatiques françaises sur de nouveaux marchés à forte croissance et créateurs d’emplois. Les investissements totaux au niveau mondial sont estimés à près de 30 milliards d’euros par an dès 2015. Le plan permettra également d’accompagner le déploiement de Linky ou les expérimentations de maisons instrumentées et intelligentes. Ce plan «Réseaux électriques intelligents» permettra de placer les industries françaises en chefs de file des réseaux électriques intelligents.

 

Qualité de l’eau et gestion de la rareté

La gestion de l’eau est un processus qui connaît beaucoup d’innovations, notamment grâce à une logique de réseau intelligent et de chasse aux gaspillages. Le génie écologique dans le domaine du contrôle qualité et de la dépollution est également un enjeu majeur.           

La filière française doit s’attacher à poursuivre le développement d’une offre adaptée aux besoins en eau potable et en équipements sanitaires afin de conforter ou d’accroître sa position sur le marché du contrôle sanitaire de l’environnement dans les pays émergents en forte croissance (à horizon 2050, la Chine, le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud représenteront 40% des besoins mondiaux en eau). Innover sur un marché mondial dans une filière d’excellence, préserver sa place de leader, accompagner les objectifs environnementaux et sanitaires de politique publique et développer de nouveaux services permettant aux particuliers, collectivités et industriels une meilleure maîtrise des coûts sont les enjeux stratégiques du plan «Qualité de l’eau et gestion de la rareté».

 

Chimie verte et biocarburants

Le secteur de la chimie est doublement dépendant des hydrocarbures: comme énergie et comme matière première. L’augmentation irrémédiable de leur prix pèse sur notre branche chimique dont les sites industriels sont dispersés, de petite taille et parfois vieillissants. Encourager l’innovation pour maintenir la compétitivité est donc une priorité.

La filière doit s’orienter vers une chimie verte et durable répondant aux exigences d’économie d’énergie, de préservation de l’environnement et de développement économique afin de se placer au cœur de l’après-pétrole. Deuxième productrice en Europe et septième mondiale, l’industrie chimique française est aujourd’hui confrontée au double défi de la compétitivité et du développement durable. Ce plan doit permettre d’industrialiser les biocarburants de deuxième génération et d’investir massivement dans la troisième génération. Il soutient le développement des bioraffineries et des biotechnologies blanches ainsi que la mise sur le marché de molécules et de matériaux à forte valeur ajoutée.

 

Biotechnologies médicales

La France, historiquement en pointe dans le domaine des médicaments issus de la chimie, prend le virage des biotechnologies. La France a tous les atouts pour prendre une place de leader sur un marché dont la croissance devrait avoisiner les 20% par an au niveau mondial ces cinq prochaines années. Aujourd’hui, 70% des produits pharmaceutiques en développement sont des biomédicaments sur un marché pharmaceutique mondial de plus de 1 150 milliards de dollars.           

Le plan «Biotechnologies médicales» doit notamment permettre de renforcer les positions françaises en matière de biotechnologie de synthèse et de thérapie cellulaire en consolidant la recherche partenariale et en soutenant le développement des entreprises de biotechnologies dans le développement de leur offre.

 

Hôpital numérique

La modernisation de l’offre de soins au sein des établissements de santé mais aussi en dehors de l’hôpital doit bénéficier aux patients, aux professionnels de santé et aux industriels. Le plan «Hôpital numérique» est au croisement de trois enjeux: il s’agit d’accroître la qualité de l’offre de soins, de maîtriser les dépenses de santé et d’offrir à la filière industrielle française des opportunités de croissance. Cette modernisation rendue possible grâce à la révolution numérique recouvre le développement des systèmes d’information pour l’hôpital, mais aussi le développement de l’ensemble des outils numériques liés à la santé (e-santé). Le développement d’une offre industrielle française dans le domaine de la e-santé permettra d’accompagner les expérimentations engagées, «hôpital numérique» et « territoires de soins numériques » par les Agences régionales de santé.

 

Dispositifs médicaux et nouveaux équipements de santé

Le marché domestique des dispositifs médicaux représente 11% du PIB. Le marché mondial quant à lui est aujourd’hui supérieur à 200 milliards d’euros et connaît une croissance annuelle de plus de 6%. La structuration de la filière et l’accompagnement des entreprises en croissance sont deux enjeux centraux pour faire émerger des leaders de dimension mondiale. L’offre industrielle française doit se positionner sur les segments à haute valeur ajoutée et à forte croissance des dispositifs médicaux, comme l’imagerie médicale (scanner, échographie, endoscopie...) ou la e-santé (télécardiologie, analyse et gestion des données des patients...). Elle doit accompagner l’évolution de la demande des patients et des établissements de santé dont les commandes peuvent permettre d’industrialiser une offre compétitive et exportable.

 

Produits innovants pour une alimentation sûre, saine et durable

Ces nouveaux besoins sont principalement issus de la volonté de consommer des produits transformés plus sains, plus naturels, et avec des qualités gustatives préservées; des produits se conservant plus longtemps, notamment sans réfrigération afin d’en faciliter l’export, et dont l’impact environnemental serait maîtrisé. Réduire la part d’intrants comme le sel ou le sucre, optimiser les fonctionnalités des protéines pour diminuer ou remplacer des additifs, améliorer les techniques de stabilisation des aliments ainsi que les qualités de leurs emballages pour les conserver plus longtemps, produire avec moins d’énergie, de déchets et moins de gaspillage. Voici quelques-unes des grandes orientations de ce plan. En améliorant la qualité des aliments, leur cycle de vie et leur traçabilité et en anticipant les évolutions règlementaires prévisibles notamment sur les intrants ou les allergènes, ce plan permettra de consolider le marché français et européen et le développement d’une offre à l’export.

 

Big data

Le Big Data regroupe à la fois le traitement de ces grandes masses de données, leur collecte, leur stockage jusqu’à leur visualisation et leur analyse. Comment mettre en relation toutes ces données? Comment les faire parler? Comment les mettre en valeur au service des consommateurs, de nos concitoyens ? Les enjeux sont considérables, d’abord sur un plan économique : on évalue à 8 % du PIB européen la création de valeur liée aux Big Data à l’horizon 2020. Mais les enjeux sont aussi stratégiques, car ils incluent la question de la protection des données numériques. L’objectif du plan «Big Data» est de faire de la France la référence mondiale dans ce domaine. Le plan couvre tout le spectre des verrous à lever: formation de «data scientists», ouverture d’un centre de ressources technologiques pour accélérer la croissance des start-up, soutien à la R&D, organisation de la rencontre entre technologies et marchés verticaux (énergie, villes intelligentes, commerce, sécurité) ainsi que le financement de fonds d’amorçage dédiés.

 

Cloud computing

Le marché mondial du cloud computing est de plus de 2 milliards d’euros en France en 2012, avec une croissance de l’ordre de 25% par an. À ces enjeux économiques s’ajoutent des enjeux stratégiques de souveraineté (par exemple pour la protection des données personnelles ou la sécurité des données stratégiques des entreprises). En 2013, plus des trois quarts des serveurs sont nord-américains. Développer la filière du cloud français et européen, c’est renforcer notre souveraineté numérique et la compétitivité de nos PME. Le renforcement de l’offre française en matière de cloud consistera à soutenir l’innovation des acteurs et à accompagner les éditeurs de logiciels dans le passage de leur offre en SAAS (Software as a Service). Dans le même temps, l’appropriation du cloud par les utilisateurs sera renforcée par la conception d’un guide de bonnes pratiques pour l’usage du cloud et par une commande publique exemplaire. Enfin, la structuration des acteurs de la filière sera effectuée autour de thèmes importants pour le développement du cloud, notamment la normalisation et la sécurité des données.

 

e-éducation

L’e-Éducation est une formidable occasion pour développer l’interactivité et la créativité. Les enjeux économiques sont également considérables: le marché mondial du e-learning est ainsi évalué à 91 milliards de dollars, avec une perspective de croissance annuelle de + 23 % d’ici à 2017. La France peut s’appuyer sur de nombreuses expérimentations en milieu éducatif, que le plan dédié à la refondation numérique de l’école, engagé par le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, va renforcer. Par ailleurs, il existe un tissu dynamique de start-up, travaillant sur le développement d’applications, la conception et les objets connectés (comme les tablettes) à usage éducatif. Structurer l’offre des start-up et des PME en offrant des débouchés concrets à tous les niveaux d’enseignement (primaire, secondaire, supérieure, formation continue), accompagner la transition numérique des acteurs traditionnels de l’éducation, notamment les éditeurs de contenus, faire émerger un écosystème global de l’e-Éducation, depuis le matériel (tablettes, objets) aux contenus en passant par les logiciels, tels sont quelques-uns des enjeux les plus importants du plan «e-Éducation».

 

Souveraineté télécoms

Ce sont ces technologies qui permettront plus de cybersécurité ou encore le passage du réseau mobile à la 5G, la cinquième génération de la téléphonie mobile. En complément des enjeux technologiques, les enjeux sont économiques, sociétaux et relèvent de la sécurité autant que de la souveraineté nationale. Près de 20 000 emplois sont en effet concernés en France, pour un volume d’exportation de près d’un milliard d’euros. Ce plan contribue au développement de l’internet haut débit fixe et mobile accessible pour tous les Français et sur tout le territoire. Enfin, il s’agit de s’assurer que nos infrastructures de télécommunications peuvent être utili- sées en toute sécurité. Le plan «Souveraineté Télécoms» a l’ambition d’assurer le développement de l’écosystème des entreprises de notre territoire pour que la France maîtrise et déploie les infrastructures indispensables à l’épanouissement de l’économie numérique.

 

Nanoélectronique

L’avancée nanotechnologique permet de réinventer de multiples secteurs industriels. Elle se trouve au cœur de nombreux enjeux économiques et sociaux: énergie, santé, communication. Cette technologie revêt donc un caractère véritablement stratégique pour la politique industrielle.

Le plan «Nanoélectronique» se situe à l’intersection de deux objectifs fondamentaux de l’action gouvernementale : focaliser l’effort public sur les enjeux technologiques qui structureront demain l’industrie mondiale dans beaucoup de domaines, et maximiser l’efficacité des programmes par l’association de tous les acteurs du secteur.            En plus d’augmenter la production, ce plan permettra de faciliter le lien entre les laboratoires industriels et les divers fabricants qui les intègrent dans les produits d’aujourd’hui et surtout de demain. Il s’agit d’encourager la fabrication d’objets d’usage courant qui seront parmi les meilleurs du marché mondial: appareils médicaux innovants, systèmes de traçabilité des produits de consommation, amélioration de la qualité des matériaux, avancées dans l’efficience énergétique par exemple.

 

Objets connectés

Au niveau mondial, on estime à une cinquantaine de milliards le nombre d’objets qui vont être connectés à court terme, soit dix fois plus que le nombre de smartphones.            Cette évolution va transformer notre vie quotidienne en créant de nouveaux usages: dans le domaine de la santé, de l’éducation, du transport, de la sécurité des habitations, et dans de nombreux aspects de la vie quotidienne. Cette dynamique va également transformer radicalement notre industrie, en réduisant la durée des cycles d’innovation ou encore en améliorant la traçabilité. La France peut compter sur un tissu dynamique de start-up qui se sont positionnées très tôt sur le sujet. Qui sait que sur les douze premiers objets connectés les plus vendus aux États-Unis sur l’Apple Store, cinq sont français ?            Le plan « Objets connectés » a l’ambition de développer la filière française pour en faire un leader mondial.

 

Réalité augmentée

Les applications de la réalité augmentée aux marchés industriels sont en plein essor. Des prototypes virtuels sont conçus pour permettre de réduire les coûts de fabrication d’un prototype réel. Demain, l’accès à la réalité augmentée pour le grand public permettra d’offrir de nouveaux services sur mesure : retrouver le prix de tout objet pris en photo par un téléphone, créer de nouveaux services touristiques en reconstituant des monuments disparus, offrir aux patients un meilleur suivi médical. Sur ce marché en forte croissance, la France s’appuie sur de nombreux grands groupes et PME innovantes, aussi bien dans le domaine de la pro- duction de contenus que dans le domaine du «hardware». Le plan «Réalité augmentée» permettra de renforcer les entreprises françaises, fabricants de matériels, concepteurs de logiciels, de soutenir l’innovation et de diffuser les technologies Made in France de la réalité augmentée, pour plus de services personnalisés.

 

Services sans contact

La dynamique des villes intelligentes révolutionne le marché des services urbains. Les services sans contact jouent un rôle essentiel pour leur développement, au bénéfice de tous, en facilitant l’accessibilité à tous les publics. Le plan « Services sans contact » a l’ambition de faire de la France la référence mondiale des villes intelligentes, pour tous les usages quotidiens de la ville (transports, paiements, informations...). L’État et les collectivités locales aux côtés des entreprises, notamment par le biais de la commande publique inno- vante, pourront passer de l’expérimentation locale au déploiement national. La construc- tion de démonstrateurs à grande échelle et l’accompagnement de la transition numérique des acteurs de l’ingénierie urbaine sont au cœur du plan « Services sans contact ».

 

Supercalculateurs

L’excellence française en mathématiques et plus particulièrement en mathématiques appliquées est reconnue mondialement. La France s’est positionnée de longue date comme l’un des leaders du calcul haute performance et de la simulation numérique. Modéliser les innovations les plus complexes et anticiper par la puissance de calcul: la course mondiale aux supercalculateurs les plus puissants est d’abord un enjeu d’innovation. Intervenant dans de nombreuses branches industrielles de haute technologie comme l’aéronautique, l’automobile, l’énergie, la santé ou le multimédia, la simulation par calcul intensif devient un outil clé dans l’innovation et les process industriels des grands groupes et des PME. Le recours toujours croissant à la modélisation et à la simulation numérique induit des gains importants de performance, raccourcit les temps de développement et rend possible la gestion de projets hyper-complexes comme par exemple les centrales nucléaires, l’A380 ou les lanceurs spatiaux. L’impact de la simulation utilisant les supercalculateurs est un moteur de performance et de compétitivité des entreprises: la maîtrise des technologies du calcul intensif induirait au niveau européen, estime-t-on, une croissance supplémentaire de 2 à 3% du PIB.

 

Robotique

La robotique est une des clés pour maintenir et relocaliser la production et l’emploi industriel en France. Le plan «Robotique» a pour ambition de faire de la France un acteur majeur de la robotique de service et de rattraper notre retard en matière de robotique à usage industriel. Le plan industriel «Robotique» vise à fédérer les acteurs et à accompagner leurs projets de développement, tant en fonds propres que dans le délicat processus du passage du prototype au démonstrateur, puis à l’indus- trialisation de solutions robotiques Made in France. Sa vocation est de coordonner l’effort de tous, qu’il s’agisse de laboratoires, d’entreprises innovantes, de pôles de compétitivité ou de grands groupes, et de soutenir le développement de nouvelles solutions ainsi que les transferts technologiques de la recherche académique vers l’industrie.            Les outils mis en place devront également permettre de mobiliser des investissements publics et privés pour créer les conditions propices au développement des PME et ETI françaises qui ont vocation à s’imposer dès demain comme des leaders mondiaux.

 

Cybersécurité

La cybersécurité permet d’assurer la disponibilité, l’intégrité et la confidentialité des données numériques. Les enjeux sociétaux, stratégiques, d’indépendance et de souveraineté nationale sont au cœur du plan «Cybersécurité». Développer des systèmes informatiques permettant l’échange sécurisé d’informations, c’est permettre le développement d’activités économiques numériques importantes mais aussi donner la garantie à tous les Français que leurs données seront protégées sur notre territoire. Mieux structurer la demande nationale afin d’orienter la R&D publique et privée sur le marché national, puis partir à la conquête des marchés internationaux, mettre en place des projets vitrine de déploiement de solutions de cybersécurité, développer nos entreprises françaises sur les nouvelles technologies de souveraineté, tels sont quelques-uns des enjeux essentiels auxquels le plan «Cybersécurité» devra apporter des réponses.

 

Usine du Futur

Avec moins de 35 000 robots de production installés en France contre plus de 150 000 en Allemagne et près de 65 000 en Italie, la France a un taux d’emplois industriels plus faible que ses compétiteurs et doit rattraper son retard. L’usine du futur devra être plus respectueuse de son environnement, grâce à des modes de production moins consommateurs de ressources et moins générateurs de rejets, plus intelligente, avec des modes de production toujours plus sophistiqués qui repensent l’interface homme-machine. Plus flexible, en utilisant des outils de production reconfigurables, l’usine pourra proposer une offre plus proche des besoins du marché, passant du «mass market» au «custom built». Plus intégrée, connectée au cœur des territoires et proche des acteurs de son écosystème (clients, sous-traitants et fournisseurs), l’usine de demain contribuera à dynamiser un réseau et une économie locale.

Le plan «Usine du futur» permettra à la France d’être au rendez-vous du prototypage rapide, de la convergence des réseaux sociaux, de l’hyperconnexion des entreprises, des inter- faces homme-machine, de la robotique, de la réalité augmentée, du numérique, de l’impres- sion 3D, de l’intelligence artificielle et du design.


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