
56 TWh d’énergie primaire en production de biogaz pour 2030…
Une étude sur les gisements potentiels de substrats utilisables en méthanisation, menée par l’ADEME, a ainsi permis d’évaluer le gisement global mobilisable à 2030 pour la méthanisation à 130 millions de tonnes de Matière Brute soit 56 TWh d’énergie primaire en production de biogaz. Il est composé à 90% de matières agricoles.
Ce gisement représente 30 % du gisement net disponible, le potentiel de production de biogaz à partir des ressources considérées s’élève à 185 TWh.
L’étude précise que ces ordres de grandeurs semblent cohérents avec d’autres approches prospectives qui peuvent être plus volontaristes au niveau prospectif. En intégrant des ressources comme l’herbe de fauche de bord de route, les prairies naturelles et les CIVE d’été (dans certaines conditions d’évolution des pratiques agricoles et utilisations des terres), le gisement net disponible pourrait atteindre les 240 TWh et le mobilisable à 2030 dépasser les 70 TWh.
L’estimation des gisements potentiels de substrats utilisables en méthanisation est un exercice non sans difficultés, mais pour autant nécessaire dans la planification. Le principal objectif de cette étude de l’Ademe a été de poser une méthodologie commune à l’ensemble des substrats et dont les hypothèses pourront évoluer au rythme des exercices de prospectives.
L’approche employée s’est basée sur une définition d’une terminologie sur le niveau des gisements à évaluer, gisement brut de production, brut disponible, net disponible. Une estimation des volumes des ressources mobilisables à 2030 a été réalisée en posant des taux de mobilisation sur le gisement net disponible (qui reste à priori valable à une échéance de moyen terme). Ces taux de mobilisation ont reposé sur l’état des connaissances actuelles (bibliographie et dires d’experts) et du développement des unités de méthanisation.
L’étude explique que chaque ressource a fait l’objet d’une présentation de la méthodologie appliquée avec les résultats associés.
La démarche prospective proposée a été menée en parallèle des autres démarches prospectives en cours (par exemple le scenario Afterres 2050), elle ne repose pas sur le même jeu d’hypothèses notamment au regard de l’évolution des pratiques agricoles et alimentaires.
Cette étude s’est axée sur la mise en place d’une méthode d’estimation des gisements potentiels de substrats utilisables en méthanisation. Elle a eu pour but d’afficher des résultats globaux au niveau national tout en proposant des chiffres à un niveau départemental qui pourront être intégrés à des documents d’objectifs régionaux. Cette étude a défini 4 types de gisements : le gisement brut de production, le gisement brut disponible, le gisement net disponible et le gisement mobilisable à 2030 inscrit dans un exercice prospectif.
Les ressources prises en compte sont :
· Les ressources agricoles: effluents d’élevage, résidus de cultures, cultures intermédiaire à vocation énergétique ;
· Les ressources d’industries agro-alimentaires (IAA) par secteurs d’activités ;
· Les ressources de l’assainissement ;
· Les déchets verts ;
· Les biodéchets des ménages ;
· Les biodéchets de la restauration, des petits commerces, de la distribution, des marchés.
Les ressources ci-après ont été identifiées comme utilisables en méthanisation mais en phase d’expérimentation ou difficile à estimer, elles n’ont pas fait l’objet d’une évaluation quantitative à l’horizon 2030 :
· Les algues vertes
· Les micro-algues
· L’herbe de bord de routes
· Les prairies
· Les productions agricoles de fruits et légumes
En guise de conclusion, l’étude montre que le gisement mobilisable à 2030 (GM) intègre la hiérarchisation des valorisations par grand type de ressources, les contraintes techniques, économiques et législatives de mobilisation (à travers le calcul du Gisement net Disponible GND estimé à 85% du GBP) ainsi que la vitesse de développement de la filière de méthanisation (à travers le taux de mobilisation du GND fixé pour chaque type de ressource).
Le gisement global mobilisable à 2030 pour la méthanisation a ainsi été évalué à 130 millions de tonnes de Matière Brute soit 56 TWh d’énergie primaire en production de biogaz. Il est composé à 90% de matières agricoles. Ce gisement représente 30 % du gisement net disponible, le potentiel de production de biogaz à partir des ressources considérées dans cette étude s’élève à 185 TWh. Ces ordres de grandeurs sur le gisement net disponible semblent cohérents avec d’autres approches prospectives qui peuvent être plus volontaristes ou intégrer d’autres ressources.
Ce travail peut donc servir de référence dans des démarches prospectives de territoire et une logique d’études ressources. Néanmoins, dans un objectif de développement de projets, il convient de sortir de la logique d’études ressources mais de mettre en place un accompagnement sur des territoires ciblés en termes de ressources mais aussi de débouchés énergétiques (chaleur ou réseau gaz). Cet accompagnement vise à définir une typologie de projet et intégrer les acteurs moteurs. Des chantiers expérimentaux sont également à mener sur les ressources telles que les CIVE d’été, l’herbe de fauche de bords de routes aux vues des volumes que celles-ci peuvent représenter dans un disponible supplémentaire. En intégrant ces ressources, le mobilisable pourrait alors dépasser les 70 TWh.