Un nouveau pont sur le Canal de l’Ourcq…
Un des objectifs du tramway est d’améliorer les liens existants entre Paris et les communes voisines.
Au niveau de la porte de Pantin, le tracé du tramway quitte les boulevards des Maréchaux pour venir longer la ville de Pantin par la route des Petits Ponts et rejoindre ensuite les Grands Moulins de Pantin.
Le projet a prévu la création d’un pont, qui permet de prolonger la route des Petits Ponts jusqu’aux Grands Moulins de Pantin en franchissant le canal de l’Ourcq.
Il accueille le passage du tramway ainsi que des circulations douces (piétons et vélos) et sera accessible aux personnes à mobilité réduite.
Le tramway dessert ainsi le secteur compris entre le Parc de la Villette et la gare RER E Pantin dont fait partie le nouveau pôle d’activité installé sur le site des anciens Grands Moulins de Pantin.
Une délimitation des usages par les choix de matériaux :
- une plate-forme en béton texturé, de couleur claire, végétalisée au niveau des rampes pour limiter l’accès au tramway ;
- des cheminements piétons et vélos avec un platelage de chêne ;
- une bordure de granit de 30 cm de large en guise de séparation avec la plate-forme.
Une passerelle accessible aux personnes à mobilité réduite. La différence de niveau entre les rues de la clôture et la rue Delphine Seyrig rend impossible la création de deux rampes accessibles. Par conséquent :
- au sud, la rampe a une pente inférieure à 4 % ;
- au nord, le pont disposera d’un ascenseur car présentant une pente de 7 %.
La structure du pont est en acier, peinte en blanc et la sous face de la plate-forme du tramway et habillée de panneaux en bois. Les pièces de pont sont travaillées pour alléger et animer la sous face de l’ouvrage, créant ainsi un rythme à l’échelle de l’espace sous la passerelle. > Les garde-corps sont constitués de montants en acier et d’une main courante en chêne.
Ils sont doublés d’une maille métallique afin de ne pas laisser d’ouverture, tout en assurant un effet de transparence.
L’ouvrage comporte trois travées de 32,5 m – 55 m – 32,5 m entre les axes d’appuis. Deux bouts de 0,80 m sont ajoutés à chaque extrémité, conduisant à une longueur totale de 121,60 m. La coupe transversale présente un caisson central de forme trapézoïdale de 2,50 m de hauteur, de 2,50 m de largeur en partie basse et 2,00 m de largeur en partie haute. Ce caisson est dimensionné pour limiter les déformations du tablier et reprendre les efforts de flexion longitudinale et de torsion.
Des consoles architecturales sont disposées tous les 2,50 m de chaque côté du caisson ; elles portent les voies de tramway ainsi que le cheminement piétons/cycles par l’intermédiaire d’une dalle orthotrope. Des diaphragmes sont placés dans le caisson au droit de chaque console tous les 2,50 m. Le tablier s’étend sur 13,32 m de large. Une culée et une pile sont construites de chaque côté des berges pour soutenir l’ouvrage. Le tablier repose sur ses appuis par l’intermédiaire d’appareils d’appui à pot. La travée centrale pèse 292 T. Elle est acheminée par camion en 36 convois depuis Lauterbourg (Alsace).
La 17 mars 2011, il aura à peine plus de 2 heures aux équipes d’Eiffage et d’Eiffel pour relier les deux rives de l’Ourcq au niveau des Grands-Moulins. Le matin même, pourtant, il n’y avait, de chaque côté du canal, qu’un pilier et un début de rampe. Toute la partie centrale était manquante. De quoi attiser la curiosité du promeneur. Comment les ingénieurs allaient-ils combler ce vide en quelques heures ? La solution n’est pas venue des airs mais des eaux. La partie centrale a en effet été assemblée sur une barge et hissée lentement à la bonne hauteur par paliers de 50 centimètres. Pour la maintenir, le temps de porter les soudures, l’équipe en charge de la construction du pont, a utilisé des vérins. Une fois la mise en place terminée, plusieurs jours seront nécessaires pour fixer définitivement la partie centrale. Il était tout de même possible de se promener sur le pont juste après la prouesse technique.
Dessiné par Bernard Reichen, l’architecte des Grands Moulins, a souhaité une inscription de l’ouvrage paysagère, la structure en acier très ouvragée et les piliers évasés apportent à l’élégance de l’ouvrage qui participe à l’harmonie aux alentours par sa présence. Même la partie supérieure de la structure a fait l’objet d’une attention particulière. Le motif dessiné pour être vu depuis le canal est repris au niveau de la balustrade.
Le nouveau pont fait près de 121 mètres de longueur. La partie centrale à elle seule mesure 55 mètres. Deux voies sont prévues pour le tramway, une autre est réservée aux circulations douces. Piétons et vélos partagent le même espace, matérialisé au sol par d’élégantes lamelles de chêne. De leur côté, les voies réservées au tramway seront engazonnées, une fois les rails posés. Reste aussi à créer les deux stations qui desserviront Pantin, une au niveau du restaurant Courtepaille, l’autre après le pont permettant une interconnexion avec le RER E, à proximité des Grands-Moulins. Les aménagements le long du tracé sont également à finaliser. Le tram arrivera à Pantin en passant sous les piles du boulevard périphérique. Une couverture de 2 200 m2 sera réalisée au centre du carrefour pour permettre une cohabitation harmonieuse avec la circulation automobile. Depuis la future station située à cet endroit jusqu’au stade Ladoumègue, un large parvis sera aménagé. Le rond-point sera remplacé par une avenue avec un terre-plein central, bordée de vastes trottoirs accueillant des pistes cyclables, agrémentées d’arbres et de plantations. Autre aménagement de taille, le futur site de maintenance et de remisage des tramways sera situé près du pont, sur la partie nord du stade Ladoumègue. Les travaux ont débuté. Une fois les bâtiments construits, l’équipement sportif sera entièrement reconstitué à la surface. La mise en service du pont est prévue en fin d’année. Les premiers voyageurs devraient monter à bord du tramway fin 2012.