La LPO de 1912 à 2012
La ligue pour la protection des oiseaux fêtera son centenaire au cour de cette année 2012.
Le 26 janvier 1912, la Ligue Française pour la Protection des Oiseaux, future LPO, voit le jour lors d’une séance de la Société Nationale d’Acclimatation de France, dont le siège social se situe à Paris. Au plan légal, l’association est une section de la SNPN (Société Nationale pour la Protection de la Nature).
C’est la non-observation par la France de la Convention Internationale sur la Protection des Oiseaux utiles à l’agriculture de 1902, qui est à l’origine de cette création.
Un siècle en faveur de la protection des oiseaux, qui commence en 1912, lorsque les chemins de fer de l’Ouest organisent de véritables safaris pour abattre les "calculots" (nom donné aux macareux moines) sur l’archipel des Sept-Iles, au large de Perros-Guirec. Pendant de longs week-ends, des milliers de macareux, guillemots et petits pingouins tombent ainsi sous les plombs avant de remplir les poubelles de la ville. En deux ans de carnage, la population de macareux passe ainsi de 20 000 à 2 000 oiseaux !
La mobilisation d’une poignée d’amoureux de la nature aboutit à l’interdiction de ces massacres et à la création de la première réserve ornithologique de France sur l’archipel des Sept-Iles. La gestion de cet espace est alors confiée à la LPO, fondée la même année pour pallier les carences de l’État dans l’application des lois internationales pour la protection des oiseaux.
Symbole de la LPO, le macareux moine (Fratercula arctica) est un oiseau de la famille des alcidés dans laquelle on trouve, nicheurs en France, le guillemot de Troïl (Uria aalge) et le pingouin torda (Alca torda). Tous les trois ont des livrées noires et blanches.
Le signe distinctif remarquable du macareux moine, surnommé "calculot ou clown de mer", reste son gros bec, comprimé latéralement en forme de triangle et bariolé, en période nuptiale, de rouge, jaune et bleu foncé. Il présente également une silhouette caractéristique : une grande tête, une courte queue et un corps rond. D’une trentaine de centimètres de long, son envergure peut atteindre 60 centimètres pour un poids de 375 à 550 grammes.
Ses pattes palmées, qui sont relativement courtes, orange vif en été virant au jaune en hiver, lui servent de gouvernail sous l’eau. Pour se propulser, il bat des ailes. Oiseau piscivore, le macareux passe la plupart de son temps en mer. Il pêche en groupe en chassant sous l’eau (lançons, sprats et mollusques).
Disposant d’une langue râpeuse, présentant des formations en épines orientées vers l’arrière, il peut emporter simultanément jusqu’à 60 proies dans son bec.
En période de nidification, il revient sur terre pour se reproduire et se réunit en larges colonies sur le haut des falaises. Il y creuse un terrier (généralement sous le couvert herbeux) pour y élever son unique poussin, dans un nid de plumes. Les lieux de reproduction les plus connus sont situés en Islande, en Écosse et en Scandinavie. En Bretagne, il niche dans l’archipel des Sept-Iles.
La mise en Réserve des Sept-Iles, en 1976, protège aujourd’hui d’autres espèces nicheuses telles que le pingouin torda, le guillemot de Troïl, les goélands argenté, brun et marin, la sterne de Dougall, le grand cormoran, le fulmar boréal, le puffin des Anglais, l’océanite tempête, le cormoran huppé, le fou de Bassan mais aussi le faucon pèlerin.
Les effectifs du macareux ont été touchés par trois marées noires successives qui ont atteint les Sept Iles :
. le Torrey-Canyon en avril 1967 (400 couples en 1967 contre 2 500 en 1966)
. l’Amoco Cadiz en mars 1978 (620 couples en 1978 contre 800 en 1977
. le Tanio en mars 1980 (130 couples en 1980 contre 330 en 1979)
Forte de 45 000 adhérents, 5 000 bénévoles actifs, 450 salariés sur le territoire national et de son réseau d’associations locales actives dans 74 départements, la LPO est la première association de protection de la nature, dédiée à la biodiversité, en France.
Elle agit au quotidien pour la sauvegarde de la biodiversité, à partir de sa vocation de protection des oiseaux. Reconnue d’utilité publique en 1986, son activité s’articule autour de trois grandes missions :
I - protection des espèces :
La LPO est impliquée dans 13 plans nationaux d’action en faveur des oiseaux parmi les plus menacés de France (outarde canepetière, râle des genêts, butor étoilé, balbuzard pêcheur, gypaète barbu, vautour moine, vautour percnoptère, faucon crécerellette, milan royal, aigle de Bonelli, grand tétras, pies-grièches, albatros d’Amsterdam...).
Elle gère également la réintroduction ou le renforcement de populations d’oiseaux menacés, comme les vautours fauves et moines dans les Grands Causses (Mission Rapaces), le faucon crécerellette dans l’Aude et les outardes canepetières en Poitou-Charentes.
L’association crée, anime et participe à de nombreuses enquêtes nationales et internationales. Elle coordonne actuellement le nouvel Atlas des oiseaux nicheurs de France (3e génération, 2008-2012). Par ailleurs, elle contribue activement à la demande du ministère en charge de l’Ecologie, et avec le MNHN, au rapport sur l’état et les tendances des populations d’oiseaux en France.
Elle propose à l’État, aux collectivités régionales et locales, son expertise sur le patrimoine naturel, et concourt ainsi à la protection d’espèces et d’habitats menacés dans la gestion des sites Natura 2000.
Pour venir en aide à la faune en détresse, et notamment aux oiseaux, souvent victimes des effets néfastes de notre société moderne, la LPO gère 7 centres de sauvegarde, un relais, 2 Unités Mobiles de Soins et coordonne le programme "Oiseaux en détresse". L’année dernière, les centres LPO ont recueilli 5 695 animaux, dont 412 mammifères et quelques reptiles. Plus de 40 % de ces animaux ont pu être relâchés.
II - conservation des espaces :
Gestion Des milieux naturels
Marais De l'ouest
Face à la régression des prairies humides du marais Poitevin (40 % mises en culture en 20 ans) et à l’effondrement des effectifs nicheurs et migrateurs consécutifs, la LPO définit à partir de 1989 une stratégie pour la sauvegarde des 100 000 hectares de ces zones humides. Elle lance une campagne en leur faveur et débute ses acquisitions.
Avec son réseau d'associations locales, la LPO est l’un des principaux gestionnaires d’espaces naturels de France. Elle gère plus de 27 000 hectares de milieux naturels dont près de 15 000 ha en réserves naturelles (notamment celle des Sept-Iles dans les Côtes-d’Armor et de Moëze-Oléron en Charente-Maritime), et plus de 1 600 ha en propriété. Ces espaces sont principalement des zones humides dont la LPO est un des gestionnaires historiques majeurs.
La LPO gère ou cogère des réserves naturelles depuis 1976, année de création de la réserve des Sept-Iles. Au-delà de ce site emblématique, la LPO s’est ensuite investie dans la mise en place de réserves naturelles littorales dans l’Ouest atlantique.
Aujourd’hui, l’association gère 10 réserves naturelles nationales :
- réserve naturelle nationale des Sept-Iles (Perros-Guirec, Côtes-d’Armor)
- réserve naturelle nationale des marais de Müllembourg (Noirmoutier-en-l’Ile, Vendée)
- réserve naturelle nationale "Michel Brosselin" de Saint-Denis du Payré (Vendée)
- réserve naturelle nationale de la baie de l’Aiguillon (2 réserves naturelles nationales : Vendée et Charente-Maritime)
- réserve naturelle nationale de Lilleau des Niges (Les Portes-en-Ré, Charente-Maritime)
- réserve naturelle nationale du marais d’Yves (Yves, Charente-Maritime)
- réserve naturelle nationale de Moëze-Oléron (Moëze et côte oléronaise, Charente-Maritime)
- réserve naturelle nationale du Val d’Allier (Allier)
- réserve naturelle nationale du sabot de Frotey (Haute-Saône).
Et 5 réserves naturelles régionales :
- réserve naturelle régionale des Coteaux du Pont-Barrée (Maine-et-Loire)
- réserve naturelle régionale du marais de la Vacherie (Champagné-les-Marais - Vendée)
- réserve naturelle régionale de La Massonne (La Gripperie Saint-Symphorien et Saint-Sornin, Charente-Maritime)
- réserve naturelle régionale de Cambournet-sur-le-Sor (Tarn)
- réserve naturelle régionale des Partias (Hautes-Alpes).
Parmi les réserves naturelles nationales, quatre se situent sur le littoral atlantique : Lilleau des Niges depuis 1980, le Marais d’Yves depuis 1981, les Marais de Moëze depuis 1985 (complété en 1993 par la partie maritime sur Oléron) et les deux réserves de la baie de l’Aiguillon, créées en 1996 et 1999, et gérées aux côtés de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS).
Ces quatre sites sont étroitement connectés et les oiseaux d’eau les utilisent selon leur besoin écologique. Ces espaces constituent donc un ensemble remarquable au sein des Pertuis Charentais puisqu’il forme le premier site d’accueil pour les oiseaux d’eau en hiver, loin devant la Camargue. Ils constituent un complexe écologique exceptionnel.
III - éducation et sensibilisation :
Acteur essentiel de l’éducation à l’environnement, la LPO bénéficie de l’agrément "Education nationale" et "Jeunesse et sport". Elle siège au CFEEDD, instance nationale d’éducation à l’environnement et développe des partenariats avec plusieurs acteurs de l’éducation (Fédération des clubs Connaître et Protéger la Nature-FCPN, Fondation pour l’Education à l’Environnement en Europe-FEEE...).
Elle propose à tous les publics, et plus particulièrement aux scolaires, des visites guidées, des ateliers, des conférences, des expositions, et participe aux grands événements nationaux, tels que la Fête de la nature, la Nuit de la chouette, l’Eurobirdwatch...
Ainsi, 200 000 personnes sont sensibilisées, chaque année, à travers plus de 5 000 activités pédagogiques pour tous (scolaires et grand public).
En collaboration avec ses partenaires, elle amplifie son action éducative vers les familles et les jeunes. Avec l’éducation à la nature comme dénominateur commun, la FCPN et la LPO ont signé un premier accord-cadre en 2005, renouvelé en 2006 et reconduit tacitement tous les ans. Cet accord vise, notamment, l’échange de compétences et d’informations, et la réalisation d’actions et de journées thématiques communes. Cet accord s’est concrétisé avec la réalisation d’une campagne d’éducation commune, "Chemins : j’aime la nature sur les bords", marquée par un évènement annuel, le week-end "Rendez-vous sur les chemins".
Par ailleurs, elle organise, tous les deux ans, avec les Parcs Naturels Régionaux, la Nuit de la chouette.
100 ans d’actions :
1912 - création De la LPO
Le 26 janvier 1912, la Ligue Française pour la Protection des Oiseaux, future LPO, voit le jour lors d’une séance de la Société Nationale d’Acclimatation de France, dont le siège social se situe à Paris.
1921 - Naissance Des refuges LPO
Le 1er Refuge LPO, appelé "Refuge de la Cabine", est créé dans le nord de la France, en forêt de Mormal, ancienne futaie de 17 hectares rasée par la guerre 14-18. La Première Guerre mondiale a, en effet, bouleversé les milieux, dégradé profondément la nature et privé les oiseaux communs de leurs sites de nidification. En 1919, Magaud d’Aubusson décide de "ré-acclimater" les oiseaux, notamment les espèces liées aux cultures, tandis qu’en 1920, Adrien Legros, futur référent Refuges de la Ligue, publie un texte intitulé "Sanctuaires d’oiseaux".
1925 - Première structuration De la LPO
Création de la Fédération des Groupements français pour la Protection des Oiseaux, avec Jean Delacour comme Président.
1957 - création De la première association locale LPO
La LPO Haut-Rhin devient la première association locale à porter le nom de LPO. Cette création marque le début du réseau local LPO.
1964 - Nouvelle structuration De la LPO
La LPO est alors associée à la Fédération Française d’Ornithologie (canariculteurs et éleveurs d’oiseaux de cage) par le biais de son président, Marcel Cioutat, qui devient vice-président de la LPO.
La devise de la LPO devient : "Protégez l’oiseau libre, élevez le canari" et son sigle un merle sur son nid, qui rappelle le graphisme du lait en poudre Nestlé. La LPO, qui compte alors 300 membres, possède un bureau de 2 pièces 129 Bd St Germain avec une secrétaire à plein temps (Odile Blanchet) et un garde pour les Sept-Iles (un marin-pêcheur, Lucien Le Dret, qui reçoit une petite indemnité). Elle est présidée par Jean Delacour, avec comme présidents-adjoints Paul Murat puis le colonel Philippe Milon.
Ses ressources sont, outre les maigres cotisations des membres, une subvention annuelle du Conseil supérieur de la chasse pour les Sept-Iles (3 000 F/an) et les rentrées du Salon des oiseaux organisé chaque automne, depuis 1951, Place de la République.
La LPO possède déjà un réseau de refuges et quelques délégués départementaux. La même année, Jean-François et Michel Terrasse, administrateurs de la LPO, créent une centrale "rapaces".
1965 - lancement De la revue l’homme et l’oiseau
Le colonel Philippe Milon lance la revue trimestrielle "L’homme et l’Oiseau", avec, pour le premier numéro, une de ses photos en couverture : un macareux en parade. Cette photo sert ensuite de modèle au futur logo de la LPO dont le graphisme est réalisé par Antoine Reille. La LPO compte alors 752 refuges couvrant 22 009 ha qu’elle défend contre la loi Verdeille (loi sur les associations communales de chasse agréées) votée en 1964. Celle-ci risquait de rendre la chasse possible dans nombre de refuges. Michel Lacoste et Antoine Reille rentrent au Conseil d’administration en mars.
1966 - la LPO, association indépendante
Date de déclaration de la LPO au Journal Officiel. Elle cesse donc d’être une sous-section de la SNPN. Théodore Monod rentre au Conseil d’Administration.
1967 - Echouage Du TORREY CANYON
Avec la marée noire du Torrey Canyon, qui atteint l’archipel des Sept-Iles le 10 avril, la LPO mobilise, notamment sur un stand de la Foire de Paris. L’association passe alors à 3 000 membres.
1968 - 1er Janvier : la LPO au Muséum
Antoine Reille, resté seul à assumer l’administration générale pendant que Jean Delacour est aux Etats- Unis, transfère les bureaux au siège de la SNPN au Muséum (57 rue Cuvier) et fusionne "l’Homme et l’Oiseau" avec le "Courrier de la Nature".
2 mai : fin Du salon Des oiseaux pour la LPO
Le Conseil d’administration décide de ne plus participer à ce salon, orienté uniquement vers les oiseaux de cage.
1976 - Remaniement Du bureau
A la suite de la démission de Jean Delacour, nommé président d’honneur, le bureau est remanié :
Président : Philippe Milon vice-présidents : Frank Duncombe, Laurent Yeatman, Antoine Reille secrétaire général : Michel Brosselin.
1977 - Installation De la LPO à Rochefort
Dans les années 1970, sous l’impulsion de Michel Brosselin, l’association se bat pour la création d’un réseau national de réserves de chasse maritimes et de réserves naturelles. En 1977, la LPO et FNE (France Nature Environnement) décident de déplacer leur siège de Paris au cœur des marais de l’Ouest, à Rochefort (Charente-Maritime), nouveau siège du Conservatoire du littoral.
La LPO est co-fondatrice et membre de FNE, association créée en 1968 et reconnue d’utilité publique en 1976, qui fédère un mouvement citoyen d'environ 3 000 associations de protection de la nature et de l’environnement en France métropolitaine et en outre-mer. La LPO est également présente au sein du Conseil d’administration du Conservatoire du littoral.
1978 - l’AMOCO CADIZ s’échoue sur les côtes bretonnes
C’est la catastrophe la plus importante jamais connue en France (230 000 tonnes de pétrole déversées sur les côtes bretonnes de la Manche). Elle touche de plein fouet la réserve des Sept-Iles et affecte durablement les populations d’alcidés, notamment celles du macareux moine.
1982 - création Du premier centre De sauvegarDe pour la faune sauvage en Détresse
C’est en Alsace que la LPO crée son premier centre de sauvegarde pour venir en aide à la faune sauvage en détresse. Depuis, 6 autres centres et 2 Unités Mobiles de Soins ont vu le jour.
1985 - création De l’oiseau magazine
La LPO lance sa revue nature "L’OISEAU MAGAzINE", dont la rédaction en chef est, depuis cette date, assurée par Yann Hermieu. Ce magazine est à la fois, la "vitrine" de l’oiseau, l’ambassadeur de la LPO et de son développement, et reflète le quart de siècle le plus engagé pour la LPO, depuis sa création. Au fil des années, le nombre d’abonnés ne cesse de croître : de 2 300 en 1985, il est passé à 20 000 aujourd’hui. En 1998, vient s’ajouter un hors-série annuel uniquement consacré aux rapaces diurnes et nocturnes : "RAPACES de France".
1986 - Allain Bougrain Dubourg devient président de la LPO
Sollicité par Antoine Reille, Allain Bougrain Dubourg accepte de devenir président de la LPO, à condition de n’assumer que trois ans de mandat. En fait, la force de son engagement a amené à ce qu'il soit reconduit à ce poste jusqu'à aujourd'hui.
1988 - Première convention De location pour la sauvegarde de 5 communaux en Marais Poitevin (LPO - WWF)
L’année suivante, 9 autres communaux vendéens signent des conventions avec le Parc du Marais Poitevin, la LPO et le WWF, protégeant du drainage quelque 2 000 ha de prairies humides.
1989 - création De la première Délégation LPO
23 ans après, il en existe 33.
1994 - création D’ornithos
La LPO édite "Ornithos", la revue des ornithologues de terrain. D’abord trimestrielle, la revue devient bimestrielle en 2001 et atteint 3 000 abonnés.
1995 - La LPO : représentant officiel De birDlife international en france
Ce vaste réseau mondial d’ONG, qui rassemble 2,5 millions de membres dans plus de 115 associations nationales et dans 6 régions du monde, agit pour la protection des oiseaux et de la biodiversité, et pour le développement durable. Depuis son intégration dans ce réseau, la LPO peut inscrire et renforcer ses actions, suivis et enquêtes, dans un contexte européen et mondial, et apporter, en retour, son expertise et son concours aux actions menées par ce dernier.
1997 - Millionième visiteur à la station LPO De l’Ile-Grande
Cet événement est le symbole du succès de cette station, vitrine de la réserve naturelle des Sept-Iles. Ouverte en 1984, elle accueille depuis, chaque année, 50 000 visiteurs.
1998 - Union Du FIR et De la LPO
Les deux premières associations de protection des oiseaux en France, le FIR (Fonds d’Intervention pour les Rapaces), fort de 3 000 adhérents, et la LPO fusionnent.
La LPO devient, alors, la première association française pour la sauvegarde de la faune.
1999 - L’ERIKA se brise dans le golfe de Gascogne
Le 12 décembre 1999, le pétrolier maltais Erika, chargé de 31 000 tonnes de fioul lourd n°2, se brise en deux dans une tempête au large de Penmarch (Finistère) avant de sombrer et de déverser 20 000 tonnes de fioul sur 400 kilomètres de côtes, tuant des dizaines de milliers d'oiseaux et ravageant la faune et la flore marines. Plus de 74 000 oiseaux sont collectés et transférés vers les centres de sauvegarde.
2000 - Le Droit de non-chasse enfin reconnu
C’est à contre cœur que les parlementaires français adoptent une loi qui donne la possibilité à tout propriétaire de retirer ses terrains des territoires de chasse des ACCA alors qu’ils y étaient contraints par une décision de la Cour européenne des droits de l’Homme.
2006 - une cellule de crise face à la grippe aviaire
Afin d’informer ses adhérents et le grand public sur le risque de grippe aviaire chez les oiseaux migrateurs et dans les élevages domestiques, et aux conséquences possibles sur la santé humaine, la LPO met en place une cellule de crise. Elle participe à l’action conduite par l’Etat, en agissant pour que les oiseaux migrateurs ne deviennent pas les boucs émissaires de cette crise et restent intégralement protégés.
Premiers Macareux D’or
Allain Bougrain Dubourg remet les premiers Macareux d’or à des fonctionnaires de la Brigade Anti Criminalité pour leur investissement remarquable contre le trafic d’oiseaux à Paris. Ce trophée est, depuis, accordé tous les ans, à des personnes qui se distinguent par une action exemplaire en faveur des oiseaux et de la protection de la nature.
Manifeste pour l’élection présidentielle
A l’occasion du congrès annuel de l’UICN, Allain Bougrain Dubourg présente le manifeste de l’association destiné aux candidats à l’élection présidentielle de 2007. La LPO demande aux candidats de se prononcer sur 20 propositions portant sur les 8 secteurs qu’elle juge prioritaires. En 2012, elle adressera également un manifeste aux candidats à la Présidentielle.
2007 - Grenelle De l’Environnement
Membre fondatrice, avec neuf ONG du Grenelle de l’Environnement, la LPO fait partie de trois des six groupes (biodiversité, production et consommation durables, gouvernance) et d’un des deux ateliers intergroupes (OGM) du Grenelle. Elle participe activement à leurs travaux et contribue à la définition des 268 propositions faites dans la cadre de ces consultations.
Première Fête de la nature
La LPO s’investit dès la première édition de cette grande fête, lancée à l’initiative du Comité français de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) et du magazine "Terre Sauvage". Depuis, elle propose plus de 150 animations gratuites chaque année. En 2012, la thématique choisie est celle de l’oiseau, en clin d’œil au centenaire de notre association.
45 000 adhérents
La LPO franchit le seuil des 45 000 adhérents qui la soutiennent pour défendre les oiseaux, la biodiversité, les espaces naturels et, par conséquent, l’avenir de l’homme. Grâce à son réseau, la LPO fédère autour d’un même objet un large public : de l’ornithologue expérimenté au particulier qui souhaite préserver la biodiversité dans son jardin, en passant par l’éco-volontaire d’une réserve naturelle ou le soigneur d’un centre de sauvegarde.
Création De la Mission Migration
Sous l’impulsion de la LPO, huit associations (la LPO, Organbidexka Col Libre, le Centre ornithologique Rhône-Alpes, le Groupe ornithologique normand, le Groupe ornithologique corse, la Maison de l’Estuaire, le Clipon et Picardie Nature), appuyées par des experts indépendants, créent la Mission Migration (2007) et sa base de données en ligne www.migraction.net (2008).
Ce réseau, ouvert à tous, a pour objectif de mutualiser les savoirs, de partager les passions, de diffuser les connaissances et de mobiliser l’énergie de chacun afin de garantir l’avenir des oiseaux migrateurs et des espaces dont ils dépendent.
2009 - Installation de la LPO aux Fonderies Royales
La LPO s’engage résolument dans le développement durable et contribue à la lutte contre les changements climatiques à travers la réhabilitation des Fonderies Royales, son nouveau siège social. Cette réhabilitation conjugue conservation du patrimoine et intégration des dernières technologies en matière de développement durable. L’inauguration de ce nouveau siège social se déroule le 19 juin 2009, en présence, notamment de :
. Jean-Louis Borloo (ministre de l’Ecologie)
. Chantal Jouanno (secrétaire d’Etat à l’Ecologie)
. Dominique Bussereau (secrétaire d’Etat aux Transports et président du Conseil général de Charente-Maritime)
. Ségolène Royal (présidente de la Région Poitou-Charentes).
2010 - L’oiseau Mag Junior
C’est l’âge de la paternité pour "L’OISEAU MAGAzINE" qui lance sa version pour les jeunes de 7 à 12 ans : "L’OISEAU MAG Junior" vient d’éclore !
Année internationale de la biodiversité
En 2010, la LPO choisit d’engager un programme d’actions regroupées autour de quatre grandes thématiques liées à la biodiversité (protection, connaissance, loisir nature, agriculture). La synergie initiée lors de cette année sert de tremplin d’innovations et d’actions pour le futur. Afin de ponctuer l’année par des évènements majeurs, la LPO propose un calendrier d’actions mensuelles phares. Mois par mois, la LPO invite le grand public à découvrir la biodiversité dans toutes ses dimensions et à devenir acteur de sa protection.
Sommet de copenhague sur le climat
La LPO, représentée à ce sommet de l’ONU par BirdLife International, défend notamment l’impérative nécessité de protéger la biodiversité et les écosystèmes, tant leur rôle est crucial dans la régulation du climat. L’arrêt complet de la déforestation et de l’assèchement des zones humides, dès 2020, est par conséquent jugé prioritaire.
Conférence De Nagoya
La LPO, représentée par son président Allain Bougrain Dubourg et BirdLife International, est présente à la Conférence des parties signataires à la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) à Nagoya (Japon) en octobre. Très active dans les négociations, BirdLife International éclaire le débat par ses expertises et ses potentialités d’actions. La LPO se réjouit que Nagoya ait permis d’engager un nouveau contrat revalorisant la biodiversité dans l’intérêt de l’humanité.
2011 - stratégie Nationale pour la Biodiversité (snb)
La LPO participe activement, avec FNE et la Ligue ROC, au processus d’élaboration de la SNB 2011-2020 et adhère au texte présenté par la ministre de l’Écologie. Ce texte réaffirme les conséquences de la disparition des espèces végétales et animales qui fait peser des menaces sur le maintien de l’espèce humaine. Le cadre général de ce document et son dispositif adhésion / engagement offrent une opportunité unique de réussir la mobilisation collective indispensable à la sauvegarde de la biodiversité. La LPO reste cependant attentive aux moyens qui seront employés pour répondre aux objectifs.
Liste rouge des espèces menacées en France
Un document exceptionnel, engagé en 2007, fait le bilan de la situation des 568 oiseaux nicheurs, hivernants et de passage en danger en France métropolitaine. Il s’agit de la première étude réalisée sur le risque de disparition de ces espèces d’oiseaux. L’analyse est menée par le Comité français de l’UICN et le Muséum national d’Histoire naturelle en partenariat avec la LPO, la Société d’études ornithologiques de France et l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage.
Nouvelle muséographie pour la Réserve Naturelle Des sept-Iles
La Station LPO de l’Ile-Grande, vitrine de la réserve naturelle des Sept-Iles, se dote d’une nouvelle muséographie afin de mieux accueillir les 100 000 visiteurs qui arpentent cet espace naturel remarquable, chaque année.
A l’approche de son centenaire et afin d’ouvrir vers un nouveau siècle de défis, la LPO a souhaité se fixer de nouvelles ambitions et inscrire son action dans le cadre d’une stratégie à cinq ans.
L’association dispose en interne de tous les talents, au sein de son Conseil d’administration, parmi ses salariés ou à travers son réseau d’associations locales et de bénévoles pour conduire une telle démarche. Mais chacun sait que l’élaboration d’une nouvelle stratégie est un exercice délicat, qui doit permettre de faire émerger des orientations fortes tout en préservant les convictions et en intégrant les contributions de l’ensemble des parties prenantes. La LPO a, ainsi, fait appel un cabinet de conseil en accompagnement du changement, REOR, pour faciliter cette démarche.
Le travail a consisté, dans un premier temps, à interroger les associations locales et les groupes sur leur analyse du contexte, sur son évolution et sur leurs analyses stratégiques, au niveau national et au niveau local. Ce travail a fait l’objet d’une restitution et de travaux d’approfondissement à l’occasion du Conseil National de février 2011. En parallèle, des sondages et enquêtes auprès du grand public, des adhérents et des anciens adhérents ont été réalisés. L’ensemble de ces travaux a été croisé avec les impulsions données par le Conseil d’administration. Un groupe de travail, animé par le cabinet REOR et composé d’administrateurs, de représentants d’associations locales et de salariés de la LPO nationale, a élaboré une première plateforme stratégique, marquée par une nouvelle formulation de l’objet de l’association, la volonté de consolider le socle existant et de renforcer certains éléments clés, à travers sept orientations stratégiques nouvelles ou renouvelées.
Ces propositions ont alors fait l’objet d’une vaste concertation : débat avec les associations locales, présentation suivie d’un échange avec les salariés, validation par le Conseil d’administration et enfin validation en Assemblée Générale, à Volvic, en juin 2011. L’ensemble de la démarche participative aura donc nécessité une année. Elle est un gage d’implication pour le déploiement futur de la nouvelle stratégie.