2ème session du programme REHA « Requalification à haute performance énergétique de l’habitat »
Le ministère de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement (Plan Urbanisme Construction Architecture) en partenariat avec l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH), l’Agence Nationale de la Rénovation Urbaine (ANRU), l’Union Sociale pour l’Habitat (USH), l’Union Nationale pour l’Habitat des Jeunes (UNHAJ), le Centre National des Œuvres Universitaires et Sociales (CNOUS) et l’ARC (Association des Responsables de Copropriétés) lancent une seconde consultation sur le programme REHA « Requalification à haute performance énergétique de l’habitat » en vue de réaliser des opérations novatrices.
L’objectif du programme REHA est de promouvoir la requalification de bâtiments de logements dans les secteurs public et privé, et d’encourager l’innovation industrielle. Si la très haute performance énergétique constitue un enjeu central du programme, ce n’est pas le seul défi posé par la remise en état des bâtiments de logements existants dans le cadre d’une approche globale de développement durable. La requalification, qui vise à mettre des bâtiments existants à un niveau de performance équivalent au neuf, induit en effet une réflexion et une intervention autour d’enjeux divers et imbriqués: urbains, architecturaux, techniques, environnementaux, économiques et sociaux.
Il s’agit de constituer un vivier de solutions innovantes et opérationnelles, qui permettent d’apporter des réponses aux enjeux d’insertion urbaine, de qualité architecturale, de qualité d’usage, d’excellence énergétique, de performance environnementale, de sécurité, d’efficience économique et sociale etc., puis de tester ces solutions, réponses concrètes, adaptables et déclinables dans des situations comparables.
La requalification offre en outre un certain nombre d’avantages par rapport aux deux modalités d’intervention qu’on observe traditionnellement sur le patrimoine bâti existant :
par rapport aux opérations de réhabilitation centrées autour d’objectifs essentiellement thermiques
- une durée de vie du bâtiment ouvrant un nouveau cycle de vie
- une qualité et une attractivité renforcées
par rapport aux opérations de démolition-reconstruction
- une logique économique pertinente
- un bilan environnemental plus favorable notamment grâce à l’économie d’énergie grise
Si le fil rouge du programme REHA est la performance énergétique, une opération de requalification vise une amélioration des performances globales du bâtiment qui valorise certaines qualités patrimoniales et s’étend à la reconfiguration des espaces extérieurs, ainsi qu’à un travail sur la qualité urbaine.
La nature même de la problématique suppose une approche transversale et un croisement des disciplines et des pratiques, associant savoir-faire théorique et capacité de mise en œuvre technique et opérationnelle. C’est pourquoi, la consultation REHA s’adresse à des équipes constituées a minima d’un binôme associant un maître d’œuvre (architecte, BET thermique acoustique,...) et un partenaire industriel ; chaque équipe étant libre de compléter ce tandem par un groupe de compétences singulier (entreprises, urbaniste, paysagiste, écologue, organisme financeur, société de gestion, d’exploitation, de maintenance...) au regard du(des) cas d’étude choisi(s) et de ses caractéristiques climatique, urbaine, architecturale, technique, sociale.
Dans cette optique, les équipes candidates - constituées a minima d’un binôme associant un maître d’œuvre et un partenaire industriel - sont invitées à formuler leurs propositions parmi un panel de 16 opérations-supports issues des secteurs public et privé.
Dans un double objectif de faisabilité économique et d’industrialisation, la réflexion a été étendue à une échelle plus large et à des patrimoines plus variés : groupements de bâtiments de logements collectifs, bâtiments à façades sur rue protégée, ensembles d’habitat groupés individuels ou intermédiaires.
- les groupements de bâtiments de logements collectifs, permettront d’explorer la déclinaison de la proposition présentée par l’équipe à l’échelle d’un ensemble de bâtiments (adaptabilité du procédé industriel, réflexion sur la diversification architecturale, économie d’échelle, méthodologie de mise en œuvre...) ;
- les bâtiments à façade sur rue protégée pourront interroger la possibilité d’une intervention sur la façade sur cour. La difficulté pour traiter ce type de bâtiment à forte inertie thermique, en raison de l’impossibilité d’intervenir sur la façade sur rue, peut-être l’occasion d’explorer les potentiels des cours elles-mêmes (amélioration de l’accessibilité du bâtiment, systèmes de distribution par coursives, ITI / ITE, couverture des cours...)
- les ensembles d’habitats groupés, particulièrement attractifs qui représentent un enjeu de premier ordre pour la maîtrise d’ouvrage sociale et les copropriétés, devront permettre d’interroger et de mobiliser une offre industrielle encore peu développée, mais qui pourrait pourtant facilement être mise en œuvre, puis transposée et diffusée dans le parc privé.
Les propositions des équipes s’inscriront au croisement de trois axes permettant d’interroger la stratégie globale de la démarche de requalification au regard de ses dimensions urbaine, économique et opérationnelle : diversification (architecturale, typologique, des statuts, des fonctions...), mutualisation (des équipements techniques, de l’énergie et des services...), densification comme levier d’optimisation du projet (surélévations, extensions, agrandissements, construction de nouveaux logements...).
Axe 1. Diversifier
Les enseignements tirés des dispositifs successifs d’intervention sur l’existant font apparaître l’importance sur le long terme d’une diversification de l’habitat comme outil essentiel d’un rééquilibrage social, et la contribution en matière de qualité des conditions de vie et d’habitat, d’une diversification des statuts et des fonctions, et d’une proximité de services quotidiens. Dans le parc existant, certains ne trouvent plus dans l’offre de logements une réponse satisfaisante à leurs attentes; ces ménages sont tentés par l’exode urbain avec des conséquences néfastes pour tous (désadaptation de l’offre, perte de mixité sociale dans certains quartiers, vacance, étalement urbain...).
Les propositions devront donc s’attacher, en tenant compte des potentiels, des besoins et des attentes, à diversifier les typologies de logements afin de favoriser le développement d’une nouvelle offre et d’une mixité familiale et générationnelle, et favoriser le développement d’espaces dédiés à différents types d’activités et de services (locaux professionnels, associatifs, commerciaux, collectifs...). Il conviendra également d’interroger la diversification de la typologie architecturale elle-même afin de permettre l’identification et l’appropriation de chaque bâtiment (écrêtage, percées, découpage, rythme des façades : agrandissement des ouvertures, prolongements de façade...). Les solutions industrialisées doivent proposer une déclinabilité visant la diversité des modes de vie et des images architecturales qui permette de dépasser la logique de la standardisation ou de l’esthétisation des façades.
Axe 2. Mutualiser
Les propositions des équipes doivent permettre d’interroger la question de la mutualisation des équipements techniques, de l’énergie et des services, question prégnante tant pour les maîtres d’ouvrage sociaux que les copropriétés au regard des niveaux d’investissement et des coûts liés à leurs installation, exploitation et maintenance. L’objectif est d’explorer les dispositifs et systèmes permettant d’aller vers des opérations à bilan énergétique et carbone très réduit, à coûts maîtrisés. Il s’agira, à l’échelle d’un bâtiment, d’un groupement pertinent de bâtiments ou de l’ensemble de l’opération-support, d’interroger l’optimisation du rendement énergétique, les différentes alternatives énergétiques envisageables, les possibles gains d’efficacité, la mobilisation de ressources énergétiques locales, le développement d’énergies renouvelables, les options technologiques comme la production et le stockage d’énergie, la récupération de chaleur, la gestion des équipements collectifs de production et de consommation d’énergie, le développement de services de proximité...Il s’agira également de reposer la question de la création de locaux de services ou d’usages mutualisés, à une échelle pertinente pour apporter des solutions aux problèmes d’entretien et d’accès.
Axe 3. Densifier
La promotion d’un urbanisme économe en ressources foncières passe par l’exploration des potentiels et modalités de densification de l’existant. Pour les maîtres d’ouvrage sociaux, la densification lors d’une opération de requalification peut permettre de renforcer l’attractivité, notamment en développant et en diversifiant l’offre existante par la création de nouveaux logements et de services urbains de proximité.
Pour les copropriétés, une réflexion sur la valorisation foncière peut constituer un facteur d’équilibre économique et les inciter à s’engager dans des opérations ambitieuses. Dans cette optique, les candidats sont invités à interroger les potentiels de densification des opérations-support (surélévations, agrandissements, prolongements de bâtiments existants, construction de nouveaux bâtiments...) pour :
- utiliser les « potentiels fonciers dormants », (COS résiduel, charge foncière activable, vente de charge foncière à des investisseurs...) en fonction de l’attractivité, comme complément au financement des opérations de requalification, comme levier au développement d’une mixité « naturelle » (location marché libre, accession sociale, accession...) et comme vecteur de diversification urbaine et architecturale ;
- optimiser la performance énergétique des bâtiments existants.
Calendrier
Lancement de l’appel à propositions : 16 janvier 2012
Date de remise des propositions : 11 mai 2012
Jury et proclamation des résultats : juillet 2012