Un grand
Rendez-Vous le 31 mars à Lorient, le Retour de Tara Oceans
Après avoir présenté Le Monde Secret – Tara Oceans – 4 documentaires à partir du 15 avril 2011 – Dans les abysses, il existe un peuple dont le rôle est capital pour la vie sur terre, l’expédition Tara Oceans va toucher à sa fin.
900 jours à parcourir les océans soit près de 115 000 kilomètres autour du globe, l’expédition va s’amarrer à Lorient à l’Avant-port (ponton Belem).
Parti le 5 septembre 2009, le bateau Tara est donc parti de Lorient pour une expédition de deux ans et demi et à navigué sur tous les océans du globe pour y étudier la vie microscopique marine.
Grâce à cette expédition sans précédent, les scientifiques espèrent mieux comprendre le fonctionnement et la diversité de la vie marine et apporter des réponses sur leur rôle face aux changements climatiques. Selon les premières analyses menées sur une trentaine de stations, elles mettent en évidence que 60 à 80 % des gènes caractérisant le plancton nous étaient jusqu’à maintenant inconnus.
C’est parce que le plancton qui est à la base de nombreuses relations trophiques dans les écosystèmes aquatiques constitue à lui seul environ 50 % de la matière organique générée sur terre, base importante à tous écosystèmes, il semble en diminution régulière depuis vingt ans.
Le plancton rassemble près de 98% de la biomasse des océans qui est inconnue à ce jour, il est à l’origine de la vie sur terre, source de biactif pour la médecine, il correspond à 50 % de l’oxygène que l’on respire, un puits de carbone très important de notre planète.
Face aux dérives industrielles, pollutions, et aux impacts d’un changement climatique, l’enjeu de la préservation des écosystèmes marins parviendront-ils à subsister. Tel une problématique que l’expédition Tara Ocean essaiera de soulever.
Ainsi, le Laboratoire européen de biologie moléculaire, EMBL, soucieux d’étendre la recherche scientifique sur la transformation océanique s’est associé à l’expédition qui réunie une équipe internationale et multidisciplinaire inédite d'une centaine de scientifiques.
Ce sont plus de 12 domaines de recherche qui ont intègré océanographes, biologistes, généticiens et physiciens de prestigieux laboratoires collaborant au projet.
Une étude qui a constitué une approche nouvelle. En effet, elle a pris en compte l’ensemble des disciplines scientifiques dédiées à l’étude des océans pour offrir une vision globale du fonctionnement des écosystèmes marins.
Ainsi l’expédition Tara Oceans a eu pour mission d’obtenir des échantillons et des données permettant de caractériser les écosystèmes planctoniques présents dans les océans du monde entier, des virus aux larves de poissons.
Parti sur un voilier d’exploration hors du commun soutenu par le Programme des Nations Unies pour l’environnement et agnès b. Son concepteur, le Dr Jean- Louis Etienne, puis Sir
Peter Blake, et aujourd’hui Etienne Bourgois ont fait entrer Tara et ses expéditions dans la légende. La goélette Tara aura ainsi réalisé 150 stations scientifiques à travers le monde pour
récolter des échantillons destinés à être analysés en laboratoire et a également étudié certains sites coralliens. (Soit 938 jours d'expédition, dont 630 jours en mer et 58 jours d’étude sur les
coraux).
Tara Oceans est également une expédition qui va à la rencontre des populations des pays qu’elle traverse. Lors des 50 escales réalisées près de 5 000 enfants de tous les continents auront pu
visiter Tara et échanger avec les scientifiques. La mission aura été une formidable aventure humaine impliquant plusieurs centaines de personnes à bord et à terre.
En 2012, de retour, la mission continuera en rendant compte de cette aventure de ces deux ans et demi, en passant de Brest à Paris, les protagonistes feront partager leur vécu avec toutes les classes qui nous ont suivi ainsi qu’avec le grand public et les scientifiques.
En effet, dans les prochains mois seront publiés des premiers résultats scientifiques (trois articles sont en cours de préparation, sur la génomique des stations en mer
Méditerranée, l’impact de l’environnement sur la complexité de la biodiversité et les effets de la circulation océanique sur les écosystèmes). Et les analyses des échantillons récoltés se
poursuivront dans les laboratoires pendant de nombreuses années. Les applications possibles de ces résultats sont très nombreuses notamment dans le domaine biomédical et pour les modèles
climatiques.
L’année 2012 sera l’année du partage pour le projet Tara Expéditions qui sera présent au sommet de la Terre à Rio en juin prochain. Le bateau sera en Bretagne tout l’été, notamment à Lorient lors
de l’étape française de la Volvo Ocean Race, à Camaret sur mer et aux Tonnerres de Brest. Puis il se rendra à Paris en septembre 2012 pour plusieurs mois.
Pour le consortium scientifique de Tara Oceans, ce sont 10 ans d'analyses complexes sur les données et échantillons rapportés par l'expédition qui commencent. Ce travail devrait donner pour la
première fois une vision intégrée de l'écosystème planctonique mondial (dans le cadre du programme Oceanomics).
L’équipe Tara est aussi mobilisée pour promouvoir l’agenda Océan lors du sommet de la Terre Rio+20 en juin prochain en collaboration avec l’ONU ainsi que des ONG internationales et
brésiliennes.
En 2013, Tara retournera très certainement en Arctique pour en faire le tour par les passages du Nord-Ouest et du Nord-Est : ce voyage permettra l’étude de la biologie si méconnue de cette
région. Jean-Claude Gascard, qui était du projet Tara Arctic avec le programme scientifique européen Damoclès, est à nouveau coordinateur d’un ambitieux programme européen en Arctique, baptisé
ACCESS (2011-2015), avec lequel nous comptons collaborer. Les scientifiques pensent que des bouleversements majeurs sont en cours en Arctique et qu’un nouvel état des lieux de la biodiversité
serait très important pour l’avenir.
Enfin, les définitions des contours d’un projet d’expédition après celui de l’Artique en cours, un projet d'étude des récifs coralliens de surface mais aussi de profondeur. Cette expédition, réalisée en collaboration avec le réalisateur Luc Jacquet et son association Wild-Touch, se passerait dans le Pacifique et en Asie du Sud-Est, et se terminerait à Hong Kong.