How Much
does your Building Weigh, Mr Foster ? – 16 mai 2012-
Un documentaire qui évoque à travers un voyage dans divers pays l’ascension de Norman Foster, né dans une famille populaire de Manchester et reconnu aujourd’hui comme l’un des architectes les plus brillants de son époque.
Le projet a été initié par Antonio Sanz, photographe, réalisateur, scénariste et commissaire de plusieurs expositions internationales prestigieuses. Sa collaboration étroite avec Ivory Press l’a conduit à proposer cette idée dans la continuité du travail monographique entrepris par cette société d’édition de livres et de magazines artistiques. Ce documentaire est le premier long–métrage produit par Art Commissioners, société apparentée à Ivory Press et dont Antonio Sanz est le directeur général. Spécialisée dans le commissariat et la promotion d’artistes comme Richard Long, Anish Kapoor, Sol Lewitt ou Cai Guo-Qiang, Art Commissionners souhaite entreprendre avec ce film une série de productions sur les figures clefs de l’art et de la culture au XXIème siècle.
ELENA OCHOA FOSTER - PRODUCTRICE
Elena Ochoa est présidente d’Ivory Press et Art Commissioners. Professeur de Psychopathologie, collaboratrice de plusieurs journaux dont El País, journaliste à la radio et à la télévision espagnole, Elena Ochoa fonde la maison d'édition Ivory Press en 1996. Elle y dirige le CPhoto Project visant à promouvoir la photographie et l'art contemporain, via des publications comme C International Photo Magazine, des expositions et des supports académiques. Membre du conseil d’administration de Mutual Art Trust, de la fondation Isamu Noguchi et de la Tate Fondation de 2004 à 2008, elle préside le Conseil International de la Tate Gallery. Elle est également curatrice d'expositions. Elena Ochoa Foster est mariée à l’architecte Norman Foster avec qui elle a deux enfants.
Trajectoire du film
Ce documentaire anglo-espagnol écrit et narré par Deyan Sudjic (directeur du Design Museum et l’un des grands écrivains et critiques actuels du monde de l’architecture) a demandé deux ans de travail. Montré pour la première fois lors du 60ème Festival de Berlin, où il était sélectionné dans la section Berlinale Special, il a remporté le prix TCM du public en tant que meilleur film européen au Festival de San Sebastián, le prix du meilleur documentaire au Festival international du film documentaire de Louvain « Docville » et le Grand Prix Documentaires au Festival2Valenciennes.
NORMAN FOSTER :
Norman Foster est né dans une famille modeste à Manchester le 1er juin 1935. Il quitte l'école à l'âge de 16 ans pour rentrer dans la vie active et effectuer son service militaire dans la Royal Air Force. Tout en travaillant pour gagner sa vie, notamment à la mairie de Manchester, il suit des cours d'architecture et d'urbanisme à l'université de Manchester d’où il sort diplômé en 1961. Une bourse lui permet de rejoindre l’Université de Yale où il obtient sa Maîtrise d’Architecture. En 1963 il fonde le cabinet Team 4, en compagnie de Richard Rogers et de leurs épouses respectives, Wendy Cheesman Foster et Su Rogers. Leur travail pour les usines Reliance de Swindon pose les bases de l'architecture dite High tech, qui sera leur marque de fabrique. En 1967, Team 4 est dissout. Rogers travaille alors avec Renzo Piano, tandis que Foster monte le cabinet Foster Associates, aujourd'hui rebaptisé Foster + Partners.
Norman Foster a remporté plus de 300 récompenses et prix d'excellence à travers le monde, et plus de 60 victoires en concours nationaux et internationaux. En 1990 il est fait chevalier par la Reine d’Angleterre puis décoré de l’Ordre du Mérite en 1997. Titulaire du prestigieux Prix Pritzker en 1999, il est anobli la même année. Il devient alors Baron Foster of Thames Bank. Foster + Partners fait partie des plus importants cabinets mondiaux. Il compte plus de 500 collaborateurs répartis dans plusieurs agences à travers le monde et travaille sur des projets dans plus d’une vingtaine de pays.
En quoi ce film peut-il intéresser un cinéphile ?
Pourquoi un film autour d’un architecte ?
Norberto López Amado (NLA) : J’ai toujours été attiré par l’architecture et le mystère de la création de chefs-d’œuvre qui transcendent l’aire d’intervention de leurs créateurs. C’est ce qu’accomplit Norman Foster et j’espère que dans 50 ans, ce documentaire pourra toujours permettre de connaître la personne à l’origine de ces bâtiments qui traverseront le temps. Carlos Carcas (CC) : Je ne suis pas architecte et je n’ai pas une grande culture architecturale. La question principale pour moi est donc : « pourquoi devrais-je me soucier d’architecture et en quoi m’importe-elle ? ». Je crois que le film pose cette question et démontre qu’un bâtiment n’est pas qu’une jolie chose, mais que la différence entre une création intelligente et une création médiocre a un grand impact sur la vie des gens, en particulier dans les grandes villes.
Quand et comment l’idée du documentaire est-elle arrivée ?
CC : Antonio Sanz et moi avons travaillé sur plusieurs projets avant celui-là. Cette idée de documentaire venait de façon récurrente dans nos conversations. En 2007, Foster a reçu le Prix Aga Khan d’architecture et j’ai été chargé de suivre l’événement. Le voyage comprenait la visite de l’aéroport de Pékin avant son inauguration. Foster avait obtenu la permission de filmer pour la première fois depuis le début des travaux. J’ai donc filmé la remise du prix à Kuala Lumpur mais aussi la visite de Foster à l’aéroport. C’est durant ce déplacement que l’idée du film s’est vraiment concrétisée. Les choses s’étaient très bien passées, nous nous étions bien entendus et Elena, qui vient plutôt du monde de l’art, a compris que ce film était une bonne idée.
aire un documentaire est comme faire un grand puzzle sans savoir à quoi ressemblera l’image finale... Pouvez-vous expliquer quel a été votre travail de préparation ?
NLA : Il s’agit d’un processus de construction lent, rigoureux et exigeant. Tout cela pour arriver à la conclusion que « moins est plus », comme l’a appris Norman Foster de Buckminster Fuller, l’un de ses mentors. C’est devenu notre mot d’ordre. CC : En plus de potasser une montagne de livres sur l’architecture, le plus important pour moi a été de passer du temps avec Foster et les personnes qui travaillent avec lui. A Pékin, j’ai pu constater la pression extraordinaire exercée sur l’équipe d’architectes chargée de construire le plus grand bâtiment du monde en un temps record. Je me souviens de notre arrivée au terminal. Il n’y avait ni passagers avec leurs bagages ni taxis pour les attendre. Alors que nous approchions, j’ai découvert cette gigantesque lame futuriste se détacher dans un ciel bleu et clair. Ma respiration s’est arrêtée. C’était comme atterrir sur Mars et tomber sur une colonie perdue. J’ai réalisé à ce moment que j’étais entouré de personnes très spéciales. C’est pourquoi, lorsque nous avons réellement débuté le travail sur le film, la première étape a été d’aller à la rencontre de ces gens dans le bureau de Londres. J’ai assisté à des réunions, fait des interviews mais au lieu de prendre des notes, j’ai utilisé la caméra qui est mon support de travail habituel. J’ai donc beaucoup tourné au début mais l’intérêt pour moi n’était pas forcément de faire des rushes mais de connaître ces gens et de me faire connaître d’eux.
Vous aviez déjà réalisé d’autres films, qu’il s’agisse de documentaires, d’œuvres de fictions ou de séries télévisées. Etait-ce très différent de réaliser ce documentaire ?
CC : La principale différence était d’arriver à capturer le portrait d’une personne en perpétuel mouvement et qui traverse de grandes distances à grande vitesse. Ajoutez à cela qu’au fond de lui, Foster n’avait pas envie que l’on fasse un film sur lui. Il a une liste impressionnante de choses à faire et cela ne faisait certainement pas partie de ses priorités. Faire un film avec quelqu’un dont vous comprenez qu’il préférerait ne pas vous croiser avec une caméra, voilà la véritable difficulté de ce film ! Mais finalement Foster s’est montré très généreux.
Que trouvez-vous le plus difficile : travailler avec des acteurs ou des bâtiments ?
NLA : Filmer l’architecture est très compliqué. Je me suis fait une promesse : «Filmons comme personne ne l’a jamais fait avant nous». Nous avons d’abord voulu comprendre les bâtiments pour être capable d’en rendre compte sans utiliser de mots. Nous avons voulu laisser parler l’architecture, caressant chaque bâtiment pour mettre en valeur les détails qui permettent sa compréhension.
L’esthétique du film est impeccable, les images montrent les bâtiments depuis des points de vues privilégiés, inhabituels et parfois inédits... Qu’avez-vous voulu montrer ? Quelles techniques de tournage avez-vous utilisées ?
NLA : Nous avons voulu capter les émotions qui se dégagent de chaque bâtiment : l’apesanteur, la spiritualité, la prise de risques. J’ai envisagé les bâtiments comme des personnages, avec leurs conflits et leurs vertus. CC : Il était évident que ce film nécessitait deux approches. D’une part, la mise en valeur de l’architecture requérait une technique cinématographique très aboutie avec le matériel, le temps et le soin qu’elle exige. D’autre part, les personnes devaient être filmées sur le vif, avec un équipement léger. En ce qui concerne l’architecture, Tito a su très vite qu’il devait faire une sélection de bâtiments pour raconter l’histoire. Faire un film sur des structures colossales et immobiles a quelque chose de terrifiant. Tito et Valentin Alvarez, le directeur de la photographie, ont fait un travail formidable parce qu’ils ont réussi à créer une danse avec le public qu’ils parviennent à faire voler.
Travailler avec un artiste de cette envergure est toujours impressionnant... Comment décririez-vous Norman Foster après avoir passé tout ce temps avec lui ?
NLA : Norman Foster est un homme qui ne rend jamais les armes, il sait ce qu’il veut et n’est jamais satisfait de ses créations car il pense que tout est perfectible si on ne craint pas de prendre des risques. CC : Je pense avoir eu la chance de côtoyer de nombreuses personnalités remarquables, mais je n’avais jamais rencontré de personne aussi impliquée, aussi passionnée, aussi dévouée à son art que Norman Foster. Foster est quelqu’un qui aime la beauté et veut partager cette beauté. Il n’est pas issu d’un milieu privilégié, il s’est battu, a travaillé et pris des risques pour tout ce qu’il a accompli. Je crois aussi qu’il inspire tous ceux qui travaillent avec lui. D’ailleurs ma façon de filmer a évolué à son contact.
Quel aspect de Norman Foster avez-vous mis en valeur dans ce documentaire ?
NLA : Je voulais que le documentaire soit comme un miroir et j’étais donc le plus heureux des hommes lorsqu’en découvrant le dernier montage du film, Norman a déclaré : « ce documentaire, c’est moi ». CC : L’expérience professionnelle de Foster est longue et réunit une large variété de travaux. Pour chacun d’eux, il y a beaucoup de réflexion mais aussi beaucoup d’amour et d’âme. C’est ce que nous voulions montrer.
LIEUX DE TOURNAGE
Viaduc de Millau, Gorges du Tarn, France Torre Collserola, Barcelone, Espagne Ancien siège social de Swiss Re, Londres, Angleterre Siège social de Hearst, New York, Etats-Unis Sainsbury Centre for Visual Arts, Norwich, Angleterre Agence Foster + Partners à Londres, Madrid et New York Immeuble HSBC, Hong Kong City Hall / More London, Londres, Angleterre American Air Museum, Duxford, Angleterre Siège social de Willis Faber, Ipswich, Angleterre McLaren Technology Centre, Woking, Angleterre Institut de Technologie Petronas, Malaisie Millennium Bridge, Londres, Angleterre The Sage, Gateshead, Angleterre Tour Al Faisaliah, Riyad, Arabie Saoudite Aéroport de Londres Stansted, Essex, Royaume-Uni Great Court du British Museum, Londres, Angleterre Carré d’Art, Nîmes, France Université libre de Berlin, Allemagne Nouveau parlement allemand, Reichstag, Berlin, Allemagne Aéroport International de Hong Kong, Chek Lap Kok, Chine Aéroport International de Pékin, Chine Masdar, Abu Dhabi, E.A.U. Métro de Bilbao, Espagne Vallée de l'Engadine, Suisse Casa de Campo, Madrid, Espagne