Court-circuité le Linky ???
Le Compteur Linky répondrait-il aux exigences normatives européennes et nationales ?
Telle est la question actuellement posée par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir qui estime que la réponse est non.
Le compteur dit « intelligent » Linky ne répondrait pas aux exigences claires des Directives « énergie » rappelées par la Commission européenne, et des lois nationales, et souffrirait de 3 carences majeures.
En cela, UFC-Que Choisir a décidé de saisir le Conseil d’Etat afin qu’il annule sa généralisation et en diffusant aux consommateurs un vrai/faux sur Linky.
Cette intervention fait suite à la rupture des négociations entre ERDF et la FNCCR sur la propriété des compteurs Linky, interprétée parfois à tort comme un blocage du déploiement généralisé de ce compteur dit « intelligent ».
Les carences perçues par UFC :
- L’absence d’évaluation probante préalable à la généralisation
La décision de généralisation a été prise bien que les objectifs assignés aux expérimentations menées en Touraine et à Lyon n'ont pas été atteints. Le planning des poses n'a pas été tenu et de nombreuses défaillances techniques ont été relevées (les compteurs sautaient un peu trop facilement et la télétransmission des données ne se faisait pas). Mais au-delà de ces difficultés techniques, l'impact sur la maîtrise de la demande énergétique n'a pas été évalué.
- L’affichage déporté, le grand oublié
Contrairement aux exigences européennes et aux promesses du Grenelle, les compteurs communicants ne permettent pas aux consommateurs de « mieux connaître leur consommation d'énergie en temps réel et ainsi de la maîtriser ». Pour maîtriser sa consommation d'électricité, il est indispensable de disposer, dans l'espace de vie, d'informations en temps réel sur sa consommation ainsi qu'un bilan de sa consommation, c'est ce que l'on appelle l'affichage déporté.
- La privatisation de l’accès aux données essentielles de consommation
En vertu de la loi, les données de comptage relèvent d’une mission de service public incombant à ERDF. Pourtant, l’arrêté a délégué la gestion de ses données aux fournisseurs ne garantissant pas l’accès de tous à ses informations.
La généralisation du compteur Linky actée depuis l’arrêté du 4 janvier 2012, fait face à de rudes négociations entre EDF et FNCCR notamment sur le plan de son financement. Le prix d’un compteur étant évalué entre 120 et plus de 200 euros. Et ce malgré l'engagement gouvernemental, pris d'une gratuité pour les consommateurs, il faut rappeler que le décret de 2010 prévoit que les consommateurs le paieront via le TURPE (le tarif d'utilisation du réseau public d'électricité). Or, le coût de l’appareil et de son installation est particulièrement élevé (entre 120 euros et 240 euros par compteur, voire selon les récents chiffres d’EDF, de 200 à 300 euros) si l'on compare avec les exemples étrangers (80 euros en Italie, où ce dernier est financé par le fournisseur Enel), précise UFC, ajoutant que le Linky est conçu essentiellement dans l’intérêt exclusif du gestionnaire de réseau et des fournisseurs d’énergie.