Ornement oxymorique au Louvre pour les arts de l’Islam
Vingt ans après le grand chantier de la pyramide, la création du nouveau département des Arts de l’Islam au sein du musée du Louvre représente une étape décisive dans l’histoire architecturale du palais et du musée, un palais en constant devenir et qui porte dans ses gènes, depuis huit siècles, la volonté d’aller de l’avant sans cesse.
La cour Visconti, l’un des derniers espaces du palais du Louvre encore disponibles mais qui demeurait inaccessible au public, fut choisie pour abriter le nouveau département. Le projet des architectes lauréats, Mario Bellini et Rudy Ricciotti, relève le défi de construire un bâtiment d’avant-garde dans un lieu ancien et classé. Éclatant et subtil à la fois, c’est par l’oxymore qu’il répond à la commande publique. Il crée des espaces muséographiques déployés sur 2 800 m2 et répartis en deux niveaux, au-dessus d’une zone d’espaces techniques. Point d’orgue du projet architectural, la cour Visconti est recouverte d’un ouvrage extraordinaire qui respecte les façades historiques tout en l’ornant d'un élément d'une grande originalité.
Après la restauration, de janvier à décembre 2006, des façades et de la statuaire de la cour Visconti, sous l’égide de l’Architecte en chef des Monuments Historiques du palais, Michel Goutal, une excavation de 12 mètres de profondeur a été réalisée dans la cour Visconti. Les quelques milliers de mètres cubes de terre furent évacués par la porte Visconti, un unique accès de 2,7 mètres de large qui donne sur le quai du Louvre. Les fondations des façades existantes ont été reprises, consolidées et prolongées jusqu’au fond de la fouille, grâce à la technique du « Jet Grouting » : il s’agit de mettre en œuvre un jet de fluide à très haute pression (400 bars) pour déstructurer le terrain et le mélanger à un coulis liquide. Ce procédé de mélange hydrodynamique terrain-coulis forme un « béton de sol » in situ dans la masse du terrain qui permet de prolonger les fondations historiques jusqu’à la couche calcaire afin de procéder au terrassement.
La cavité ainsi créée a permis la réalisation de deux niveaux enterrés :
- un niveau technique constitué d’un radier, où sont disposés tous les équipements techniques gérant les espaces muséographiques (dont centrales d’air, contrôles de la température, de l’hygrométrie et de la ventilation, alimentations électriques),
- un niveau parterre constitué d’une dalle en béton armé. Le plancher du niveau rez-de-cour est constitué d’une structure mixte acier/béton permettant de limiter l’emprise de poteaux dans les futurs espaces du musée. Un escalier en béton coulé en une seule fois relie le sous-sol au rez-de-cour sur les 6 mètres qui les séparent.
Au rez-de-cour des nouveaux espaces, les parois verticales en verre transparent donnent sur les façades de la cour. Le simple vitrage sans ajout de profil métallique ne fait aucun obstacle au regard. Les volumes de verre sont larges d’environ 2,40 m de manière à correspondre avec la trame de joints de la résille métallique de la verrière. Ils sont de hauteur variable, entre 0,5 m et 6 m.
Tous les produits verriers de base sont du type « low iron » ou « extra clair » purifiés des oxydes de fer pour éviter les reflets verts.
Les sols en dalles noires incrustées de copeaux de laiton créent un écho chromatique entre le doré de la verrière et la couleur noire du béton autoplaçant des murs. Cette dominante sombre laisse la part belle aux objets précieux ou aux motifs colorés de la collection des Arts de l’Islam que ces espaces accueillent.
Au parterre, la vision de la couverture reste présente grâce aux ouvertures dans le plancher du rez-de-cour, conservant à la verrière son rôle unificateur de la collection. Depuis les salles environnantes (galerie Daru, galerie des mosaïques au rez-de-chaussée haut du musée ; salle des États au 1er étage), le regard du visiteur est interpellé par le jeu des ondulations de l’ouvrage original qui donne à l’ensemble toute sa poésie.
Le projet architectural du département des Arts de l'Islam - Musée du Louvre Architectes :
Mario Bellini et Rudy Ricciotti © M. Bellini – R. Ricciotti / Musée du Louvre
La verrière
Avec la cour Lefuel, la cour Visconti est la plus ornée des cours intérieures du palais du Louvre. Architecturalement complexe, car de construction hétérogène, elle n’offre pas de ligne de corniche continue sur laquelle aurait pu venir se poser aisément une verrière. Une telle structure aurait culminée, en outre, à plus d’une trentaine de mètres au-dessus de collections qu’elle aurait écrasées visuellement. La solution retenue par le projet lauréat a donc consisté à proposer la création d’un écrin de verre et de métal qui se détache des façades historiques (distance entre 2,5 et 4 mètres).
Véritable prouesse architecturale, la couverture forme un nuage doré flottant au-dessus de la muséographie, une « aile de libellule » comme la nomme Mario Bellini. La structure qui la supporte est constituée d’une résille double nappe, de forme libre, réalisée avec des tubes d'acier de diamètre constant et d'épaisseur variable entre 4 mm et 13 mm, selon les efforts dans ces tubes. Le voile de toiture se compose de trois couches : un ensemble de panneaux de verre, permettant d’assurer l’imperméabilité du complexe, et deux mailles de métal déployé entourant la verrière, de couleur or anodisé, clair et brillant. La maille extérieure sert de brise-soleil et la maille intérieure de plafond. La maille intérieure est complétée par un panneau en nid d'abeille métallique qui, sans réduire le passage de la lumière naturelle, permet de limiter les vues latérales et de révéler des vues directes vers l'extérieur ; ceci donne à la couverture son aspect oxymorique.
La géométrie tridimensionnelle de la peau de verre et de métal a nécessité un important travail de modélisation informatique, et cela, afin de déterminer les relations et les angles d’inclinaisons des triangles qui la composent. L’épaisseur de la nappe est variable, déterminée par les exigences d’épaisseur structurelle ; plus haute au droit des appuis sur les colonnes support, plus mince sur les bords, soulignant l’effet ondulé. La surface est composée de 2 350 triangles métalliques dont la projection sur un plan horizontal forme des triangles isocèles rectangles d’environ 1,20 m x 1,20 m. Ils peuvent être ouverts pour en assurer l’entretien. Ce ne sont pas moins de 135 tonnes qui reposent sur huit points d’appui circulaires inclinés ; quatre d’entre eux vont de l’aile de verre jusqu’au sous-sol, sur une hauteur qui peut aller jusqu’à 9 m. Effilé, leur diamètre n’excède pas 30 cm.
Pour monter ce gigantesque jeu d’emboîtement, les quelques 8 000 éléments de la tubulure se sont vus attribuer un numéro, dès leur découpe par un robot en Slovénie, afin de leur assurer une place exacte dans l’ensemble de la construction. Quarante-cinq éléments pré-assemblés ont été acheminés sur le chantier. Une grue de 350 tonnes et de 57,4 m (hauteur sous crochet) a été montée dans la cour Visconti. Elle a permis d’acheminer près de 130 tonnes de tubulures nécessaires à la construction de la verrière, depuis le quai jusqu’à la cour, en les faisant passer au-dessus du bâtiment. Cette grue a été utilisée majoritairement par le lot « Gros œuvre » pour la phase d’élévation de la cour Visconti, consistant à couler le béton (dalles, radiers, voiles), placer les éléments préfabriqués et poutres métalliques, etc., et occasionnellement à l’évacuation des engins de chantier.
À Cracovie, dans l’atelier de fabrication de la charpente, puis à Paris, lors de la phase finale, l’excellence de l’assemblage a été vérifiée par les moyens de mesures les plus précis. Pour faire face à l’innovation, sur ce chantier hors normes, la structure a été homologuée par une procédure spécifique, un ATEX (Appréciation Technique d’Expérimentation), visant à tester la résistance à la charge de neige, à l’échauffement et à la dilatation entre verres et joints pour s’assurer de leur étanchéité et, également, la tenue dans le temps de l’ensemble du complexe. Il était enfin crucial de vérifier l’absence de point de stagnation des eaux de pluies, alors que certaines pentes sont inférieures à 10%.
Mario Bellini et Rudy Ricciotti, architectes du projet, sont associés au bureau d’’études techniques et économiques BERIM et à H.D.A (Hugh Dutton Associés) pour ce qui concerne la conception de la verrière et des façades ; à 8’’18 en qualité de concepteur lumière ; à Peutz pour l'acoustique.
L’architecture :
Couvrir la cour Visconti par une verrière est une conviction dix-neuvièmiste très nationale pour un espace qui, jusqu’à aujourd’hui, résistait en levant les yeux au ciel. Altérer cette cour par un encombrement architectural culpabilisé impose de façon irréversible aux façades déjà peu lumineuses, une pénombre malheureuse. Éclater les Arts de l’Islam sur plusieurs niveaux, c’est donner au discours muséographique toutes les malchances utiles à la rupture identitaire de sa narration. Créer des mezzanines dans la cour relèverait maladroitement de la culture consumériste de l’histoire spatiale des grands magasins. Imposer aux trésors de l’Orient l’absence d’échappée définitive d’une cour fermée, témoin des épopées stylistiques françaises, forcera entre quatre murs une covisibilité bien maladroite, rappelant au contenu, par un désastreux cognitif, l’omniprésence conceptuelle du contenant auquel l’Orient ne saurait échapper. L’Occident a toujours raison, mais le Louvre ne le pensait pas.
Peut-on rêver une autre attitude qui, avec moins de pesanteur et d’avantage de tendresse, accueillerait amicalement l’Islam à l’image de la main tendue de Montesquieu au Persan en visite à Paris.
La cour Visconti ne sera pas couverte et demeurera visible. Considérant que les sous-sols sont les dernières réserves foncières disponibles et qu’il existe déjà une tradition au Louvre d’exploitation des sous-sols, il s’agira, une fois encore, de ne pas gâcher cette opportunité. Par ailleurs, les deux façades de la galerie Daru ont le privilège, par de belles fenêtres, d’être au contact de l’extérieur et d’offrir au visiteur un repère naturel : voir la pluie, le ciel, le soleil, la lumière belle à Paris, surtout en hiver lorsqu’il neige, tout cela est un privilège rare au Louvre. Couvrir la cour, c’est irréversiblement déséquilibrer la galerie de Samothrace et créer une proximité sémantique désacralisante entre art gréco-romain et arts de l’Islam. Ce projet propose de lutter contre une malédiction qui semblerait vouloir martyriser toute l’aventure, le patrimoine architectural et les arts de l’Islam dans un seul élan auquel il manquerait le doute comme intuition conceptuelle.
Le projet proposera d’organiser sur deux niveaux cohérents les chefs-d’œuvre des Arts de l’Islam en un rez-de-chaussée et un parterre dessous. Le visiteur des galeries périphériques en rez-de-chaussée pourra apprécier la présence féerique, l’intégration sans violence, et la singularité positiviste de cette nouvelle aile muséale respectueuse d’un grand musée de la République.
Le rez-de-chaussée sera couvert par une verrière tissée de maille discrètement diffusante, flottant délicatement sur la muséographie. Le parterre dessous sera visuellement largement relié au rez-de-chaussée par diverses ouvertures hiérarchisées et cadrées. En tout point du rez-de-chaussée comme en certains points de ce niveau, l’on apercevra les façades de la cour et le mouvement sensuel de la couverture. Le lieu des collections de l’Orient méditerranéen dans l’Empire romain –– comme le montre une coupe –– est par ailleurs généreusement relié au dispositif des Arts de l’Islam.
Les plis et replis de la couverture forment un drapé soyeux aux reflets facétieux. Le soir, c’est tout un jeu de séduction qui se déploie ainsi entre les fenêtres de la cour Visconti et la lumière s’échappant du département des Arts de l’Islam. Et c’est bien là que réside l’un des choix essentiels du projet : la cour Visconti n’est pas couverte et demeure visible. Moins de pesanteur, davantage de tendresse, ainsi avons-nous voulu tendre à l’Islam une main amicale, à l’image donc de Montesquieu accueillant le Persan en visite à Paris.
Du château médiéval au musée du Louvre
Sous Philippe Auguste (1180 à 1223), Paris est doté d'une nouvelle et puissante enceinte, fortifiée à partir de 1190, que le roi décide de consolider, à l'ouest ; le château du Louvre naît alors, aux portes d'une cité qu'il est censé protéger du danger anglo-normand. Le château renaissant de François Ier sera complété par Henri II et ses fils jusqu'à ce que la construction du palais des Tuileries, situé à environ 500 mètres du Louvre, modifie sensiblement la donne. Jusqu’à Louis XIV, les rois n'auront de cesse de relier les deux édifices l'un à l'autre par un passage direct : le « Grand Dessein » d’Henri IV concrétisera ce souhait par l'aménagement de la Grande galerie.
Le prolongement sous Louis XIII de l'aile ouest de la Cour Carrée marque le point de départ d'un projet ambitieux qui sera mené à son terme par Louis XIV et complété sous Louis XV, transformant ainsi profondément les structures du Louvre et des Tuileries. Le cœur du monument prend alors l'aspect que nous lui connaissons de nos jours.
Après la Révolution, en 1793, le Museum central ouvre au public dans la Grande Galerie et le Salon Carré. D'année en année, le musée s'étend : les appartements d'été d'Anne d'Autriche accueillent les sculptures antiques, puis naissent les salles du musée Charles X et l’aile rue de Rivoli sous Napoléon III. Les collections envahissent peu à peu l'édifice.
Lors de la Commune, en 1871, un incendie détruit les Tuileries : la décision est prise de ne pas reconstruire le château, qui est démoli en 1882. La disparition des Tuileries marque l'acte de naissance du Louvre moderne : à l’exception du Ministère des Finances, le pouvoir quitte le Louvre qui peut se vouer essentiellement à la culture.
Le projet du Grand Louvre
L'amélioration des installations du musée et une meilleure présentation des collections sont une évidente nécessité, lorsque, le 26 septembre 1981, le président de la République, François Mitterrand, annonce que le Louvre sera entièrement dévolu à la culture. Le Ministère des Finances est transféré dans de nouveaux locaux et le projet « Grand Louvre », entraînant un remodelage complet du musée, est lancé.
En 1983, l'architecte américain d'origine chinoise, Ieoh Ming Peï, est désigné pour mener à bien l'agrandissement et la modernisation du Louvre. La pyramide de verre, déterminant les grands axes de circulation du palais et conduisant en sous-sol à un vaste hall d'accueil, est inaugurée en 1989. Des fouilles archéologiques précèdent l'aménagement du sous-sol de la cour Napoléon et la construction de la pyramide. L’année 1993 voit l'ouverture au public de l'aile Richelieu qui constitue son plus important agrandissement de surface muséographique depuis sa fondation deux siècles plus tôt. La couverture des trois cours intérieures, les cours Marly et Puget (sculptures françaises) et la cour Khorsabad (antiquités orientales), permet l'aménagement d'espaces monumentaux adaptés à la présentation de pièces de grandes dimensions, les départements des Peintures et des Objets d'art augmentent considérablement leur superficie alors que les Arts d'Islam disposent enfin de salles permanentes.
Le musée connaît en 1997 de nouveaux aménagements importants autour de la cour Carrée avec l'inauguration des salles de l'aile Sackler (antiquités orientales) et surtout l'ouverture des deux étages totalement réaménagés du département des Antiquités égyptiennes qui double sa superficie d'exposition. Le projet de réaménagement de la salle des États est alors lancé, comme celui de la création de nouvelles salles dites « des trois antiques » creusées sous la cour Visconti. C’est la fin du projet du « Grand Louvre ».
Les nouveaux projets du Louvre
En 1996, le Président de la République, Jacques Chirac, décide que soit créé un musée des Arts des civilisations et qu'une sélection de chefs-d'œuvre soit présentée au Louvre ; le rez-de-chaussée de l'ancien pavillon des Sessions est choisi pour montrer ces œuvres provenant d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques. Les salles aménagées par J. M. Wilmotte, antenne du futur musée du quai Branly, sont inaugurées en avril 2000.
Après le « Grand Louvre », la mise en valeur des monuments et des collections du Louvre se poursuit, tout comme la restauration et le réaménagement de la Galerie d’Apollon en 2004, de la salle des États généraux en 2005 et des nouvelles salles d’art grec classique et hellénistique en 2010. S’inscrivent aujourd’hui dans ce dessein l’achèvement du projet « des trois antiques », désormais appelé l’Orient méditerranéen dans l’Empire romain, et le réaménagement en cours des salles des Objets d’art du XVIIIe siècle.
Le point culminant de cette nouvelle stratégie est sans conteste l'aménagement du 8ème département du Louvre, selon le projet architectural lauréat des architectes Mario Bellini et Rudy Ricciotti. Le département des Arts de l'Islam, inauguré le 18 septembre 2012, s'installe alors dans les nouveaux espaces de la cour Visconti. Plus grand chantier architectural entrepris au musée depuis vingt ans, l’architecture du département des Arts de l’Islam représente le Louvre du XXIe siècle.
Les acteurs du projet
Maîtrise d’ouvrage
Cristina Haye (Direction de la maîtrise d’ouvrage du musée du Louvre) et son équipe
Maîtrise d’œuvre
Mario Bellini (Mario Bellini Architect(s)), architecte et muséographe
Rudy Ricciotti (Agence Rudy Ricciotti), architecte Renaud Piérard, muséographe
Architecte et designer, Mario Bellini a gagné plusieurs prestigieuses récompenses dont huit Compasso d’Oro et en 2004, il reçu la médaille d’or du président de la République pour la diffusion du design et de l’architecture dans le monde. Le MoMA à New-York, qui lui a dédié une exposition monographique, présente également 25 de ses œuvres dans ses collections permanentes. Depuis les années 80, Mario Bellini a conçu des projets d’importance internationale tels que la zone Portello de la Foire de Milan, le centre de congrès de Villa Erba, le Tokyo Design Center, le siège américain de Natuzzi, le Parc des expositions d’Essen en Allemagne, la National Gallery of Victoria à Melbourne, le siège de la Deutsche Bank à Francfort, le complexe Verona Forum et le Musée de la ville de Bologne. Il travaille actuellement sur le parc scientifique et technologique « Erzelli » à Genêve, sur la bibliothèque public de Turin, et vient de commencer la rénovation de la pinacothèque de Brera à Milan.
Rudy Ricciotti
Architecte et ingénieur, Grand Prix National d'Architecture en 2006, Rudy Ricciotti est représentatif de cette génération d'architectes qui allient puissance de création et véritable culture constructive. Auteur de réalisations marquantes en France, avec notamment le Zénith Stadium de Vitrolles, le Centre Chorégraphique National d'Aix-en-Provence d’Angelin Preljocaj, la restructuration des Grands Moulins de Paris pour l’Université Denis Diderot Paris VII, le Musée des Civilisations d’Europe et de Méditerranée à Marseille ou l’aile des Arts de l’Islam pour le Louvre à Paris. Il construit également à l’étranger : la passerelle pour la Paix sur le fleuve Han à Séoul, le Philharmonie de Postdam à Berlin, le Palais des Festivals de Venise, le Musée d’Art Contemporain de Liège ou encore le Philharmonie de Gstaad pour le festival créé par Yehudi Menuhin.
Renaud Piérard
Renaud Piérard est architecte et ingénieur. Son activité principale depuis plus de 30 ans s’exerce dans le monde des musées. Hier Orsay, puis le Quai Branly. Récemment l’extension du musée de Lille Villeneuve d’Ascq avec Manuelle Gautrand, les musées de Da Nang et de Saigon, le nouveau musée national de Monaco ; aujourd’hui les Arts de l’Islam au Louvre avec Mario Bellini et Rudy Ricciotti ; demain le musée Dobrée à Nantes avec Dominique Perrault, le musée national du Qatar et le musée du Louvre Abou Dhabi avec Jean Nouvel.
Tout au long durant, une cinquantaine d’expositions temporaires dans les domaines les plus variés : beaux-arts, littérature, musique, histoire, société, sciences naturelles, archéologie, ethnographie, industrie, architecture, design, …
Assistants - maître d’ouvrage
OPC et synthèse : EGIS
Coordinateur SPS : BECS
Bureau de contrôle : SOCOTEC
Acoustique et surveillance acoustique et vibratoire du chantier : Jean Paul Lamoureux
Technique : NERCO
Géotechnique : ARCADIS
Principales entreprises
Altempo : lot 0 - installation de chantier - hors maîtrise d'œuvre DAI
Laine Delau et Soletanche Bachy : lot 1 - gros œuvre, reprise en sous œuvre, assainissement
Waagner - Biro : lot 2 - charpente, couverture, façades
Forclum et Spie : lot 3 - électricité courants forts et faibles
Cegelec : lot 4 - CVCD / plomberie
Otis : lot 5 - appareils élévateurs électriques
Chapelec S.A.S. : lot 6 - étanchéite
Desmoinaux : lot 7 - serrurerie, métallerie
Bredy : lot 9 – menuiserie
Flipo : lot 11 - peinture
DBS : lot 12 - plafonds suspendus, cloisons, doublage
Monotile : lot 13 - faux planchers, revêtements de sol
Goppion : lot 14 - vitrines, socles, podiums
Goppion : lot 15 - mobilier muséographique
Axians : lot 16 - équipements muséographiques
Surfaces créées
Espaces muséographiques : 2 800 m2
Calendrier
-14 oct. 2002 - Discours de Jacques Chirac, Président de la République française, annonçant son souhait d’ouvrir un département des Arts de l’Islam au musée du Louvre
- 2003 - Réalisation du programme scientifique et culturel
- 01 août 2003 - Décret d’application entérinant la création d’un 8ème département au Louvre
- 2004 - Lancement du concours international d’architecture et d’ingénierie pour la création des espaces muséographiques et techniques
- 02 nov. 2004 - Jury de sélection des candidats
- 26 juil. 2005 - Annonce des lauréats du concours par le Président Jacques Chirac au Palais de l’Elysée
- Oct. 2005 - Démarrage des études de conception
- Janv.- déc. 2006 - Restauration des façades de la cour Visconti
- Déc. 2006 - Validation des études d’avant-projet
- Oct. 2007 - Lancement des premiers appels d’offres
- Nov.07 - juil.08 - Travaux préliminaires, mise en place des installations de chantier
-16 juil. 2008 - Pose de la première pierre en présence du Président de la République Nicolas Sarkozy, du Prince Alwaleed Bin Talal Bin Abdulaziz Al Saud, de M. Desmarest, président du C.A. de Total et de M. Laffont, P.D.G. de Lafarge
- Début 2009 - Démarrage des travaux, reprise des fondations
- Mi 09 - mi 10 - Dévoiement de l’ancienne galerie technique / Reprise des fondations et terrassement
- 2esem. 2010 - Elévation des parois enterrées
- 1ersem. 2011 - Pose de la couverture et des équipements techniques
- 2e sem. 2011 - Travaux de second œuvre / Travaux des corps d’états architecturaux
- Déc. 2011 - Achèvement de l’enveloppe architecturale
- Mai 2012 - Livraison du bâtiment
- Juin-sept.2012 - Installation des collections
- 18 sept. 2012 - Inauguration du département par le Président de la République française, François Hollande
- 22 sept. 2012 - Ouverture des nouveaux espaces au public