Les modes de chauffage mutent face aux enjeux environnementaux
Une étude provenant de Xerfi sur l’état du marché du chauffage face aux nouveaux enjeux environnementaux et plus particulièrement face à la nouvelle réglementation thermique dans le bâtiment (dite RT 2012) fait apparaître de nouveaux défis pour le secteur redistribuant les plans du marché.
En effet la nouvelle application de la RT 2012 conduira à la limitation du chauffage électrique qui jusqu’à maintenant est consenti par la plupart des maîtres d’ouvrage. Les perspectives à l’horizon 2015 par mode de chauffage montrent l’intérêt grandissant des équipements fonctionnant à partir d’énergies renouvelables et apparaissent graduellement comme de nouveaux standards.
L’étude de Xerfi souligne aussi que le diagnostic de performance énergétique (DPE) effectué dans les logements bouleverse les comportements et favorisera des choix économes. Ainsi pour valoriser son bien immobilier dans le cas d’une revente, le propriétaire optera des solutions de chauffage moins énergivores. Cette situation apporte une redistribution macro-économique. Est-ce le déclin annoncé du chauffage électrique ?
Toutefois, le marché du génie climatique, depuis 2010, a subi des impacts sous les effets de la crise économique, les baisses constatées concernent d’ailleurs davantage les marchés de la rénovation que ceux de la construction neuve d’ailleurs, en raison d’une pressions sur le pouvoir d’achat, prudence des entreprises en matière d’investissements, cure d’austérité budgétaire, etc. Un contexte dégradé ne favorisant pas l’activité entraine des ventes d’appareils qui se tassent, tous segments confondus.
Malgré un climat conjoncturel défavorable, les perspectives s’avèrent favorable à la modernisation, et notamment à l’installation d’équipements de chauffage utilisant des ENR (Energies Nouvelles et Renouvelables).
Confrontés à une vive concurrence dans l’habitat individuel, plusieurs fabricants de chauffage se tournent vers les logements collectifs et les bâtiments tertiaires. Cette stratégie permet en effet de soutenir les marges puisqu’elle consiste à proposer des équipements à plus forte valeur ajoutée, car moins standardisés. Le fabricant CIAT, qui avait mis un pied dans l’habitat individuel, est ainsi aujourd’hui revenu sur son cœur de métier : les pompes à chaleur pour les bâtiments tertiaires et industriels de grande taille. Le groupe allemand Viessmann, l’un des leaders du marché européen des équipements de chauffage, mise lui sur les systèmes solaires dédiés aux établissements de santé ou aux logements collectifs. Cependant, la fabrication d’appareils de grande taille n’est pas à la portée de tous. Elle nécessite notamment un savoir-faire spécifique et des réseaux de distribution appropriés. Les opérateurs devront donc également composer avec une conjoncture difficile sur ce segment de marché.
Parmi les autres grands enjeux auxquels font face les professionnels, les experts de Xerfi ont aussi analysé l’innovation. Celle-ci permet aux entreprises d’accroître la compétitivité de leurs équipements mais surtout de se différencier par rapport aux concurrents et de diversifier leur portefeuille-produits. De Dietrich a par exemple lancé un système de chauffage combinant une pompe à chaleur et une chaudière au gaz. D’autres visent une offre multi-énergies à l’image de Jacques Giordano Industries. Historiquement fabricant de panneaux solaires thermiques, il est désormais également présent dans le photovoltaïque et les pompes à chaleur. Quant aux spécialistes des appareils électriques, ils sont condamnés à la diversification. C’est ce qu’illustre l’inauguration par le groupe Atlantic, en juin 2011 à Belfort, d’un site de fabrication de chauffe-eau solaires et thermodynamiques.