Mécanismes participatifs en lien avec les Agendas 21 ??? Précieux !!!
Après avoir publié une synthèse du 9ème rapport de l’observatoire national des zones urbaines sensibles montrant de manière significative que l’écart se creuse entre ces zones et le reste du territoire, un cahier, issu de l’Observatoire des territoires durables, présente une vision politique des territoires à travers différents enseignement tirés de la société civile afin d’impulser des action de construction, d’animation pour mettre en œuvre un véritable projet territorial autour du développement durable…
Le blog avait publié en aout 2011, le cahier 5 et le cahier 4 en septembre 2010.
Le 4 portait sur l’économie et le développement durable à travers une stratégie territoriale. Des réflexions centrées les politiques économiques actuelles pour une nouvelle compréhension des principes du développement durable répondant aux enjeux actuels tant sur le plan écologique que social.
Le 5 se centrait sur la réaffirmation des priorités sociales du développement durable. Le social au cœur des préoccupations et la cohésion pour seule condition d’un développement durable. « Sociétés en transition, risques sociaux, réaffirmer les priorités sociales du développement durable »
Ce 6ème cahier de l’observatoire des territoires durables qui s’est construit sur près de deux ans, a porté les fruits de sa réflexion sur la mise en œuvre des processus participatifs en lien avec les projets territoriaux de développement durable. La participation, fondement des agendas 21 locaux, définis dans le chapitre 28 d’Action 21 en 1992, est l’un des cinq éléments de méthode inscrits dans le cadre national de référence des agendas 21 locaux. Sur le papier, le lien entre participation et agenda 21 « va de soi ».
Est-ce que les actions communes apportent une véritable solution à l’échelle territoriale ? Et à quelles conditions la participation de tous les acteurs permet-elle de transformer les modes de vie, l’économie territoriale, les façons de pensée, les politiques locales pour une société plus durable ?
Pas si simple de mettre en place et surtout pas si simple d’intéresser citoyens, associations pourtant indispensable à l’élaboration d’un projet territorial.
Cette étape a été (et reste) délicate : nombre de collectivités locales déplorent la faible quantité et représentativité des participants, pour un dispositif qui peut être jugé très chronophage. Mais elles saluent l’intérêt des propositions émises pour enrichir le projet et reconnaissent l’utilité et la pertinence des échanges produits.
Maintenir, élargir et approfondir cette participation aux étapes de mise en œuvre et d’évaluation des démarches de développement durable sont trois autres défis adressés aux collectivités. En 2011, ces questions plus précises étaient encore peu abordées dans la littérature et les colloques consacrés aux projets territoriaux de développement durable.
Au terme de cette réflexion, la participation, n’apparait plus uniquement comme un moyen de rationnaliser l’action publique mais comme un enjeu démocratique, de construction commune du projet politique local et de l’intérêt général. Faire participer aux différentes étapes, citoyen, acteurs privés (PME, PMI, artisans, grands groupes), associations, pouvoirs publics, devient ainsi le socle d’une démocratie inclusive basée sur la réciprocité et la co-responsabilité.
À l’ère du numérique et de la co-construction, quelles innovations sont déjà à l’œuvre sur les territoires ? Pourquoi participer, pourquoi faire participer ? Comment promouvoir une exigence de participation qui dépasse le couple traditionnel élu-citoyen pour élargir le champ des participants à l’ensemble des acteurs qui constituent les forces vives du territoire : entreprises, réseaux, tissus associatifs, institutions, artistes, jeunes... ? Comment emmener ces acteurs ? Comment passer de la participation à la « parti- cip’action » ? Plusieurs niveaux d’interrogations se sont superposés, à la fois philoso- phiques, pratiques et opérationnels. En écho aux préoccupations des collectivités, l’Observatoire national des agendas 21 locaux et des pratiques territoriales de déve- loppement durable a souhaité réinterroger la philosophie et les pratiques de participa- tion, autour d’une ambition forte : faire l’expérience collective de l’intérêt général.
Ce cahier « Agenda 21 et Participation, La voix de tous sur la voie de l’intérêt général », rassemble l’ensemble de cette réflexion, issue notamment de l’Atelier, organisé avec le Conseil général de Gironde et ses partenaires à Bordeaux, en novembre 2011.
A travers expériences, analyses d’acteurs, compilations des échanges de l’Atelier, il démontre que pour atteindre cet objectif d’inclusion pour construire l’intérêt général partagé, des ingrédients importants sont à réunir : le travail de prospective, l’appui sur une mobilisation large de l’intelligence collective, le recours à des exigences fortes méthodologique et organisationnelle. Enfin, la pratique de la participation dans les agendas 21 est une occasion forte pour renouveler le rapport à la chose publique et à l’exercice de la démocratie par tout à chacun : c’est un ferment d’une innovation démocratique à travers les expérimentations qui y sont conduites, les modes d’implications nouvelles des acteurs (réseau capacitation, entreprise pro active, élu aux missions renouvelées).
Ce Cahier a pour objet d’aider les collectivités à redécouvrir et mettre concrètement en œuvre le lien intrinsèque entre participation et projet territorial de développement durable. Il s’intéresse à tous les acteurs de la participation : les acteurs socio-professionnels, les associations, les institutions, les citoyens. Ce Cahier apporte des clés et des suggestions pour mobiliser chacune des parties prenantes, dans sa singularité mais aussi dans un collectif, avec l’idée que la participation n’est pas seulement un dialogue, mais bien la construction et la concrétisation d’actions collectives. Avec l’idée aussi qu’elle ne s’arrête pas une fois défini le projet territorial de développement durable, mais qu’elle est une condition sine qua non de sa mise en œuvre et de son amélioration continue.
À travers les expériences croisées des élus, agents de collectivités, citoyens, associations ou entreprises et l’analyse des chercheurs et des praticiens, le Cahier rassemble un état des pratiques de participation dans les agendas 21 et projets territoriaux de développement durable.
Pour ce faire, la première partie expose la nécessaire appropriation démocratique des enjeux multiformes que posent le XXIe siècle en termes sociaux, écologiques et économiques. Les modèles représentatifs traditionnels et la légitimité des systèmes d’experts sont en crise. Face à leur insuffisance, la participation se pose en garante des solutions les plus adaptées dans un contexte complexe et incertain.
Seront ensuite exposés dans une seconde partie, les principes et les exigences de la participation pour un projet réussi. Une véritable démarche participative s’appuie sur la mobilisation et le partage des expertises de chaque groupe d’acteurs, dans l’optique de construire collectivement un projet de société souhaité.
Enfin, la troisième partie met l’accent sur le caractère innovant qu’apporte et entraîne la démarche participative. En effet, au-delà des « règles » liminaires à adopter, la participation implique des formes d’innovation pour chaque acteur dans son rôle pour la communauté.
Agenda 21 et participation : la voix de tous sur la voie de l’intérêt général