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La progression de la géothermie n’atteindra pas les 6 500 MWth à l’horizon 2020…

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LA-GE-OTHERMIE-EN-FRANCE2.jpgLa progression de la géothermie n’atteindra pas les 6 500 MWth à l’horizon 2020…

Un état des lieux émanant d’une étude menée par l’association Française des Professionnels de la Géothermie, dresse le suivi du marché de la géothermie en France avec des données chiffrées qui émanent pour l’essentiel du réseau de professionnels que constitue l’AFPG.

L’étude axe ses recherches sur les puissances installées, des évolutions attendues pour les prochaines années et de la structure sur la basse énergie.
Alors que les objectifs de la feuille de route énergétique tablent à 23 % la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie d’ici 2020, l’étude montre que la contribution de l’énergie géothermique doit être multiplier par six dans sa production par rapport à celle de 2006, soit1,3 million de tonnes équivalent pétrole substituées en 2020.

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L’étude précise que pour atteindre cet objectif, il faut multiplier par trois les réseaux de chaleur géothermique et un recours important à la géothermie de très basse température assistée par pompes à chaleur. Elle détaille aussi que sa puissance installée d’électricité devra quant à elle passer de 17 à 80 MWe. Son développement est subordonné en métropole à la mise en œuvre industrielle d’opérations profondes de type EGS (Enhanced Geothermal System) et dans les départements et régions d'outre-mer à l’instauration d’une politique active de prospection et de réalisation.

A l’échelle européenne, la France qui se situe dans les pays intermédiaires dont les ressources sont importantes en basse température, se place au 5ème rang européen des producteurs de chaleur géothermique avec une production annuelle estimée en 2010 à 4 150 GWh par an (chiffre AFPG).

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S’agissant de l’évolution de la production du parc géothermique français, la haute énergie se caractérise essentiellement par deux installations : l’une localisée en Guadeloupe et l’autre en Alsace.

La géothermie haute énergie pour la production d’électricité avec cogénération de chaleur était au point mort depuis quelques années à l’exception de la mise en ligne des 1,5 MWe de la centrale EGS de Soultz-Sous-Forêts. Cette technologie prometteuse fait des émules car de nombreux permis d’exploration sont déjà attribués et beaucoup d’autres sont en cours d’analyse par les pouvoirs publics.

* Il est donc indispensable que la garantie du risque géologique mutualisée et administrée par la SAF Environnement (et qui a démontré sa grande efficacité pour le développement de la basse énergie, en particulier en Île-de-France) soit étendue très rapidement à la haute énergie. L’AFPG œuvrera dans ce sens.

* L’AFPG souhaite également que le tarif d’achat du MWhe géothermique soit porté pour les DROM au niveau de celui de la métropole qui est de 200 euros par MWe heure produit chaque année.

- L’objectif fixé pour la production électrique semble hors d’atteinte, sauf si les projets actuellement en cours dans les Caraïbes se concrétisent rapidement.

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Concernant les usages directs de la chaleur, la géothermie de basse énergie pour les réseaux de chaleur a vu son activité rebondir depuis 3 ans grâce au soutien du Fonds chaleur dont la pérennisation doit assurer le respect des objectifs ambitieux fixés pour la filière à l’horizon 2020. Entre 2010 et 2011 plus de dix forages à 2 000 m de profondeur ont été réalisés. La puissance totale installée est désormais de 391 MWth et assure le chauffage et la production d’eau chaude pour plus de 500 000 habitants avec une production annuelle de chaleur équivalente à 168 000 TEP.

La mise en production de nouvelles cibles réservoirs en Île-de-France et dans les autres bassins sédimentaires sont nécessaires pour atteindre les objectifs. L’apport de techniques nouvelles issues du secteur pétrolier doit optimiser la productivité de réservoirs réputés difficiles. De plus, l’abaissement de la température de l’eau géothermale avant réinjection par le biais de pompes à chaleur de grande puissance doit être encouragé.

Enfin, l’étude fait état du marché de la géothermie en précisant que pour la géothermie de très basse énergie qui nécessite l’utilisation de pompes à chaleur, la puissance installée en 2011 est proche de 1 850 MW. Cela contribue à une production annuelle de plus de 239 000 TEP.

Les leaders européens sont la Norvège et la Suède (85 % des constructions neuves sont « géothermisées ») qui ont des puissances installées respectivement 2 à 3 fois plus importantes. La Suisse réalise annuellement deux fois plus d’installations que la France.

La progression en France est néanmoins très importante puisque la puissance totale installée a doublé par rapport à 2006. En revanche les objectifs de 2020 seront difficiles à respecter sans une pénétration importante de la géothermie dans le domaine de la rénovation des installations de chauffage pour les maisons individuelles.

L’arrivé de la nouvelle règlementation thermique RT 2012 oblige l’AFPG à être vigilante sur les axes de travail à mener auprès des pouvoirs publics afin de valoriser la géothermie assistée par pompes à chaleur. En effet on peut s’étonner de l’absence de la prise en compte des GES et de la part ENR dans le nouveau moteur de calculs. Cette absence associée à l’affichage des consommations en énergies primaires (Ep) et non en énergie finale (Ef) pénalise ou tout du moins ne favorise pas l’intégration des énergies renouvelables et de fait la géothermie.

Le marché pour le particulier est dominé par la mise en place de sondes géothermiques verticales pour des puissances unitaires de 5 à 30 kWth, en revanche les opérations de plus grande puissance sont majoritairement basées sur les doublets sur nappes souterraines superficielles (puissances de 30 à 5 000 kWth).

Cependant le marché se caractérise en 2011 par un recul important des installations pour les maisons individuelles et une progression significative des opérations dans le collectif résidentiel et le tertiaire (grâce entre autre au soutien du Fonds chaleur de l’ADEME).

Il est important de sensibiliser le pouvoir politique sur trois axes principaux :

- l’intégration d’un seuil minimum de part ENR sur tous les bâtiments (Directive Européenne),

- la prise en compte des GES dans la RT 2012,

- l’instauration d’un « Bonus, Malus annuel » carbone (CO2) sur les habitations et les bâtiments au même titre que sur l’automobile. Ceci aurait un impact significatif et dissuasif sur le choix d’une énergie par rapport à une autre.

Ces mesures donneraient un signal fort et favoriseraient le développement du marché de la géothermie et des énergies renouvelables en France.

Les résultats de cette étude montrent que la progression de la géothermie est substantielle depuis six ans avec un doublement de la puissance installée. Mais le seul maintien de cette tendance positive, extrapolée à 2020, ne permettra pas d’atteindre les 6 500 MWth cibles pour la production de chaleur. La géothermie a donc encore besoin de soutien : la poursuite du Fonds chaleur est indispensable tandis que la sensibilisation et la promotion que réalise l’AFPG avec ses partenaires restent essentielles. Le nombre et la diversité des textes réglementaires en vigueur ne facilitent pas la plupart des réalisations géothermiques en France sauf lorsqu’elles sont de minime importance. Un décret en préparation doit améliorer les choses et l’AFPG espère que la refonte annoncée du Code minier accordera à la géothermie les simplifications qui s’imposent pour permettre son développement dans le respect de l’environnement.


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