D’ici dix ans, plus de
2000 km de lignes à très haute tension et 15 Mds € d’investissements…
RTE, réseau de transport d’électricité, a rendu publique son nouveau schéma de développement du réseau de transport d’électricité et les investissements correspondants, notamment pour inclure la transition énergétique quelles que soient les conclusions qui seront issues du débat à venir.
Elle entraînera une mutation importante du paysage énergétique, ne serait-ce que par le changement de répartition géographique des moyens de production. Le réseau de transport devra être renforcé afin de relier les nouveaux moyens de production aux zones de consommation.
D’ici trois ans, environ 70 nouvelles lignes, majoritairement souterraines :
Le plan de développement à 3 ans (pour les mises en service 2013 à 2015) prévoit la création de 63 liaisons souterraines pour un total de 73 lignes électriques. 700 km de nouvelles liaisons souterraines sont prévues. Ce plan comporte au total 170 projets majeurs : liaisons souterraines, lignes aériennes, postes ou autres équipements programmés sur cette période.
Dans la continuité des investissements déjà programmés, c’est environ 1,5 milliard d’euros par an que RTE entend consacrer sur cette période en investissements industriels de développement du réseau, mais aussi de renouvellement et d‘amélioration de la résistance mécanique des ouvrages pour renforcer la sécurité d’alimentation et la qualité de fourniture.
D’ici dix ans, plus de 2000 km de lignes à très haute tension :
De nombreux équipements sont à réaliser pour adapter le réseau aux défis de la mutation du paysage énergétique. Il s’agit d’un socle d’investissements invariant, qui sera complété par les besoins nouveaux qui pourraient ressortir à l’issue du débat sur la transition énergétique et, le cas échéant, des Schémas régionaux de raccordement des énergies renouvelables. Par nature même, l’électricité générée par le vent et le soleil est intermittente. Faute de capacités de stockage disponibles à grande échelle, le renforcement du réseau permettra la meilleure valorisation de ces nouvelles sources d’énergie propre.
D’ici 2020, ces investissements de RTE représentent environ 15 milliards. En termes de nouvelles infrastructures, ceci constitue : 800 à 1 000 km de nouvelles routes en courant continu souterraines et sous-marines et les stations de conversion associées ; 1 000 à 2 000 km de renforcement de réseau électrique existant ou de nouveaux circuits en courant alternatif aérien 400 000 volts en substitution d’ouvrages existants ; environ 400 km de liaisons souterraines 400 et 225 000 volts ; 15 à 20 nouveaux postes d’aiguillage et de transformation 400 000 volts ; plus de 10 000 MVA de puissance de transformation additionnelle entre le réseau 400 000 volts de grand transport et les réseaux de tension inférieure.
Le coût du transport représente environ dix pour cent de la facture d’électricité d’un consommateur domestique, alors que le réseau permet des économies très supérieures grâce à l’optimisation des coûts de production qu’il permet.
D’ici à 2030, 35 à 50 milliards d’euros d’investissements en fonction du mix énergétique français :
D’ici à 2030, selon les scénarios, RTE estime que 35 à 50 milliards d’euros d’investissements sur le réseau de transport sont à réaliser. Sur ce montant, 5 milliards d’euros portent sur le renforcement des interconnexions électriques avec les pays voisins, et 5 à 10 milliards d’euros pour accompagner la transition énergétique.
De nombreux projets : européens, nationaux et régionaux :
Les interconnexions permettent à l’Europe d’absorber des variations très importantes et très rapides des transits d'électricité et mutualisent largement les moyens de production disponibles. De plus, la France, au carrefour géographique des réseaux européens, est impactée par les fortes évolutions que connaissent ses voisins comme l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie. L’accroissement des capacités d’échange avec l’Espagne, le renforcement des échanges trans-Manche et avec le Benelux et l’Allemagne s’inscrivent dans ce cadre.
D’autres décisions seront aussi à prendre dès 2013, à l’issue du débat national, pour passer notamment le cap de 2022, date à laquelle la transformation du paysage électrique va s’accélérer. Parmi les travaux importants nécessaires pour rééquilibrer le réseau électrique français, citons, par exemple, la restructuration des liaisons du Massif Central, le renforcement du réseau dans le Grand Est de la France ainsi qu’entre la Normandie et le Sud Parisien.
Par ailleurs, le réseau de transport continuera de fluidifier les transits interrégionaux et de faciliter les secours mutuels entre les régions françaises, à l’instar des « filets de sécurité » engagés en Bretagne et en région PACA. Avec le remplacement des centrales les plus anciennes, notamment thermiques, et le développement des énergies renouvelables, l’amplitude et la volatilité des flux augmentent, notamment entre le nord et le sud de la France. Outre la modernisation des lignes aériennes en vallée du Rhône, entre Montélimar et Lyon déjà engagée, RTE prévoit de reconstruire les axes anciens du nord de la France (par exemple entre Lille et Arras ainsi qu’entre Charleville-Mézières et Reims) pour permettre le triplement des capacités, et propose de créer un nouveau lien électrique - par la Méditerranée - entre le Languedoc et la Provence.