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La banquise de l'Arctique a perdu quelque 11,83 millions de km2 entre mars et septembre 2012.

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La-banquise-de-l-Arctique-.jpgLa banquise de l'Arctique a perdu quelque 11,83 millions de km2 entre mars et septembre 2012.

Selon l’OMM, Organisation Météorologique Mondiale, l’année 2012 a vu une fonte record des glaces de l'Arctique.

Les données enregistrées sur les périodes 2001 et 2011 sur les températures ont montré qu’elles étaient les plus chaudes jamais enregistrées et, d'après l'Organisation météorologique mondiale, les dix premiers mois de 2012 laissent à penser que selon toute vraisemblance, la courbe suit son tracé malgré l'influence, en début de période, du phénomène La Niña qui a normalement pour effet de refroidir le climat.

La déclaration provisoire de l'OMM sur l'état du climat mondial en 2012 fait aussi état d'une fonte record de la banquise de l'Arctique et d'une multiplication des extrêmes météorologiques et climatiques dans de nombreuses régions du monde.

L’OMM a rendu publique cette déclaration à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques organisée à Doha, le 28 novembre dernier.

La période janvier-octobre 2012 se classe au neuvième rang des périodes les plus chaudes jamais observées depuis le début des relevés, en 1850. La température moyenne à la surface du globe (terres émergées et océans confondus) pour cette période présente une anomalie estimée à environ 0,45°C (0,81°F) au-dessus de la normale calculée pour les années 1961 à 1990 (14,2°C), d'après la déclaration.

L’année a débuté par un épisode La Niña d'intensité faible à modérée, qui était apparu en octobre 2011. En début d'année, un tel phénomène a tendance à faire baisser la moyenne mondiale des températures, et 2012 n'a pas fait exception à la règle. Après la dissipation de La Niña, en avril2012, la température moyenne à la surface des terres et des océans a continué d'augmenter mois après mois, creusant l'écart par rapport à la normale. La moyenne semestrielle pour les mois de mai à octobre 2012 se classe parmi les quatre plus élevées jamais enregistrées pour cette période de l'année.

«La variabilité naturelle du climat est due à des phénomènes comme El Niño et La Niña qui ont une incidence sur les températures et les précipitations aux échelles saisonnières et annuelles mais ne remettent pas en cause la tendance générale au réchauffement sur le long terme imputable aux changements climatiques anthropiques», a déclaré le Secrétaire général de l'OMM, Michel Jarraud.

«L'étendue des glaces de l'Arctique a atteint un nouveau minimum record. La banquise a fondu cette année à un rythme alarmant qui met en lumière les profonds bouleversements survenant dans les océans et la biosphère», a ajouté M. Jarraud. «Le climat évolue sous nos yeux et continuera de le faire à cause des gaz à effet de serre dont la concentration dans l'atmosphère ne cesse d'augmenter, atteignant une fois encore des niveaux records».

La banquise de l'Arctique a atteint le 16 septembre son minimum saisonnier – 3,41 millions de km2, soit l'étendue la plus réduite qui ait été constatée depuis le début des observations par satellite. Inférieur de 18% au précédent minimum record observé le 18 septembre 2007, le chiffre de cette année représente une diminution de 49%, soit près de 3,3 millions de km2 (environ la superficie de l'Inde), par rapport à la moyenne des minima saisonniers calculée pour la période 1979-2000.

La banquise de l'Arctique a perdu quelque 11,83 millions de km2 entre mars et septembre 2012.

L'OMM publiera le 4 décembre prochain un rapport décennal sur l'état du climat mondial intitulé «2001-2010, A Decade of Extremes» (2001-2010, la décennie des extrêmes). Ce rapport met en lumière la tendance au réchauffement de la planète entière, des continents et des océans durant la décennie écoulée, en soulignant les répercussions sur la santé, la sécurité alimentaire et le développement socio-économique.

La-banquise-de-l-Arctique-1.jpgAnomalie de la température près de la surface (°C) par rapport à la période de référence 1961-1990

Phénomènes marquants mentionnés dans la déclaration provisoire sur l'état du climat mondial en 2012

Températures: Pendant les dix premiers mois de l'année, des températures supérieures à la moyenne ont été constatées sur la majeure partie des terres émergées, plus particulièrement en Amérique du Nord (la partie continentale des États-Unis d'Amérique, à l'exception de l'Alaska, est en passe de connaître l'année la plus chaude de son histoire), en Europe méridionale, dans l'ouest et le centre de la Fédération de Russie et dans le nord-ouest de l'Asie. Une grande partie de l'Amérique du Sud et de l'Afrique ont connu durant les dix premiers mois de l'année des températures supérieures à la normale, les anomalies positives les plus marquées concernant certaines régions du nord de l'Argentine et de l'Afrique. Les températures ont également dépassé la moyenne dans la majeure partie de l'Asie, avec toutefois des anomalies négatives dans le nord de la Chine. Enfin, l'Asie méridionale et la région du Pacifique ont connu dans l'ensemble un temps anormalement chaud, à l'exception de l'Australie.

Extrêmes: Des phénomènes extrêmes ont été observés un peu partout dans le monde, mais certaines régions de l'hémisphère Nord ont connu une multiplication des extrêmes entre janvier et octobre 2012.

Vagues de chaleur: de grandes vagues de chaleur se sont abattues sur l'hémisphère Nord pendant l'année; les plus importantes sont survenues entre mars et mai sur le territoire continental des États-Unis d'Amérique (à l'exception de l'Alaska) ainsi qu'en Europe. En mars, de nombreux records de chaleur ont été battus en Europe et près de 15000 nouveaux records quotidiens de température ont été enregistrés aux États-Unis. La Fédération de Russie a connu le deuxième été le plus chaud de son histoire, après celui de 2010, et de nombreux records de chaleur ont été battus au Maroc pendant l'été.

Sécheresses: selon les critères de l'Observatoire américain de la sécheresse, près des deux tiers (65,5%) du territoire continental des États-Unis d'Amérique (à l'exception de l'Alaska) étaient dans une situation de sécheresse modérée à exceptionnelle au 25 septembre 2012. En Fédération de Russie, la sécheresse a frappé certaines régions du sud-ouest ainsi que l'ouest de la Sibérie en juin et juillet, tandis que le sud-est de l'Europe, les Balkans et certains pays méditerranéens ont été également touchés pendant l'été. En Chine, la province du Yunnan et le sud-ouest de la province du Sichuan ont connu une grave sécheresse en hiver et au printemps, et le nord du Brésil a été frappé par la pire sécheresse des 50 dernières années. En Australie, le cumul des précipitations pour la période avril-octobre a accusé un déficit de 31% par rapport à la normale.

Inondations: de nombreuses régions d'Afrique de l'Ouest et le Sahel, en particulier le Niger et le Tchad, ont été frappées par de graves inondations entre juillet et septembre à cause d'une mousson très active. Les fortes pluies survenues entre fin juillet et début octobre ont provoqué des inondations exceptionnelles au Nigéria. Certaines régions de Chine méridionale ont connu en avril et en mai les précipitations les plus abondantes des 32 dernières années, et en septembre des crues dévastatrices dues à la mousson ont frappé le Pakistan. Le centre et certaines régions du nord de l'Argentine ont connu en août des pluies et des inondations records, et des précipitations abondantes se sont abattues sur certaines régions de Colombie la majeure partie de l'année.

Chutes de neige et froid extrême: de fin janvier à mi-février, le continent eurasien a été frappé par une vague de froid remarquable par son intensité, sa durée et ses répercussions. Dans l'est de la Fédération de Russie, les températures étaient comprises entre -45 et -50°C à la fin du mois de janvier, et plusieurs régions d'Europe orientale ont enregistré des minima de -30°C. En Europe du Nord et dans le centre de la Fédération de Russie, des températures inférieures à -40°C ont été relevées par endroits.

Cyclones tropicaux: Avec un total de 81 tempêtes (vitesse du vent supérieure ou égale à 34 nœuds, ou 63 km/h) pour les dix premiers mois de l'année, l'activité cyclonique à l'échelle du globe a été proche de la moyenne calculée pour la période 1981-2010 (85 tempêtes). Le bassin de l'Atlantique a connu pour la troisième année consécutive une saison des ouragans plus active que la normale, le nombre total de tempêtes s'établissant à 19, dont dix ont atteint la force d'un ouragan. Le plus notoire a été Sandy, qui a eu des effets dévastateurs dans les Caraïbes et sur la côte est des États-Unis d'Amérique. L'Asie orientale a été durement frappée quant à elle par de puissants typhons qui se sont succédé tout au long de l'année. Le typhon Sanba, le plus puissant de l'année 2012 à l'échelle du globe, a frappé les Philippines, le Japon et la péninsule coréenne, déversant des pluies torrentielles et provoquant inondations et glissements de terrain qui ont touché des milliers de personnes et causé des dégâts se chiffrant en millions de dollars des États-Unis.

Cette déclaration provisoire est diffusée à l’occasion de la dix-huitième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui a lieu à Doha, au Qatar. Les informations et chiffres définitifs pour 2012 seront publiés en mars 2013, sur la base des données climatiques transmises par divers réseaux de stations météorologiques et climatologiques terrestres ainsi que par des navires et des bouées et par des satellites. L’analyse des températures mondiales réalisée par l’OMM repose donc principalement sur trois ensembles de données complémentaires. L’un de ces ensembles est le jeu de données combiné tenu à jour par le Centre Hadley du Met Office du Royaume-Uni et l’Unité de recherche sur le climat de l’Université d’East Anglia (Royaume-Uni). Le deuxième ensemble est le jeu de données tenu à jour par l’Administration américaine pour les océans et l’atmosphère (NOAA), et le troisième est fourni par le Goddard Institute for Space Studies (GISS), qui relève de la NASA. D’autres informations sont tirées de l’ensemble de données fondé sur les réanalyses ERA-Interim, qui est tenu à jour par le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT).

La-banquise-de-l-Arctique-2.gifAnomalie de la température moyenne (°C) pour l'ensemble du globe / Année

Centre Hadley et Section de recherche sur le climat (Royaume-Uni)
Centre national de données climatologiques (NOAA)
Goddard Institute for Space Studies (NASA)

 

La-banquise-de-l-Arctique-3.jpgAnomalies de la température à la surface du globe (terres émergées et océans confondus) depuis le début de l'année par rapport à la normale calculée pour la période 1961-1990)


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