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L’éclat éternel du musée de l’Acropole

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L-e-clat-e-ternel-du-muse-e-de-l-Acropole-.jpgL’éclat éternel du musée de l’Acropole

L’architecture muséale, interprétée comme “machine expositive” de la culture contemporaine, a adopté une nouvelle centralité dans la production d’édifices contextualisés, monumentaux et scénographiques selon la créativité de l’auteur. A partir des années quatre-vingt, on conçoit des architectures aux solutions formelles multiples, semblables à des sculptures, souvent plus importantes que leurs contenus, afin qu’elles adoptent une valeur iconique avec le temps.

 L’éclat éternel du musée de l’Acropole4

Le nouveau Musée de l’Acropole de Bernard Tschumi (2009) se dresse aux pieds du Parthénon, dans le quartier historique de Makryanni, zone “charnière” entre les fouilles archéologiques et la ville contemporaine. Il contient plus de 350 vestiges et sculptures de la Grèce antique et couvre un espace d’exposition de 14 000 mètres carrés, réparti sur trois niveaux de 23 mètres de hauteur chacun.

L’architecte franco-suisse, connu pour son “Parc de la Villette” à Paris (1982), a choisi pour son musée un conteneur simple et essentiel, aux proportions mathématiques, dans le respect de la symétrie et de l’harmonie de l’architecture grecque. La protagoniste du projet est, d’une part, la lumière naturelle qui modèle les espaces d’exposition et les œuvres exposées, et d’autre part, une lecture inédite de l’espace muséal qui se “transforme en vitrine” et, avec la Galerie du Parthénon située au 3e étage, offre un panorama imprenable à 360° sur l’Acropole et l’Athènes moderne.

 L’éclat éternel du musée de l’Acropole3

Le noyau principal de la collection est représenté par les œuvres de la période Archaïque (VIe siècle av. J.-C.), profanées en 480 av. J.-C. par les Perses, auxquelles s’ajoutent les sculptures de la période Classique (Ve siècle av. J.-C.) avec les marbres de Phidias, Miron, Polyclète.

La visite du musée commence dans le hall, marchant sur des dallages vitrés qui montrent et protègent les fouilles archéologiques grâce à une solution de colonnes et pilotis placés un par un, en accord avec les archéologues, de façon à ne pas provoquer de dommages aux pièces. Dans le premier niveau se trouvent le salon d’entrée et les espaces des expositions temporaires, un auditorium, une librairie et d’autres services annexes. On accède à la Galerie Archaïque par une rampe en verre donnant sur les fouilles archéologiques, où se trouvent des pièces allant de la période Archaïque à la période Romaine. Ce niveau se présente comme un espace spectaculaire à double hauteur soutenu par de hautes colonnes, où le spectateur peut se déplacer librement et observer les œuvres de différents points de vue. Au 3e étage, on accède, partant de l’espace rectangulaire de la Galerie du Parthénon structurée autour à une cour intérieure légèrement tournée pour suivre l’orientation originaire de la Frise, avec ses murs transparents qui utilisent des technologies du verre innovantes afin de protéger l’espace contre la chaleur et la lumière excessives. Les vitres, à part le fait de moduler un espace rigide et symétrique, offrent un éclairage “naturel”, idéal pour les sculptures, placées en comparaison visuelle directe avec l’Acropole.

 L’éclat éternel du musée de l’Acropole

La Galerie du Parthénon est un musée dans le musée, car elle offre au spectateur une reconstitution sans précédents, où l’on a reconstruit la Frise (actuellement fragmentée et dispersée dans plusieurs musées du monde), le positionnement des métopes entre les colonnes et le déroulement des frontons du Parthénon. Le parcours expositif est une expérience archéologique et esthétique structuré, comme une narration historique dans un espace qui se déroule à travers des œuvres d’art antique, dans un endroit conçu pour être traversé, de l’entrée jusqu’à la spectaculaire Galerie du Parthénon, comme un voyage dans le temps, à la recherche des origines de la Beauté.

L’éclat éternel du musée de l’Acropole1

Le musée est une structure simple, envisagée pour l’utilisation immédiate des contenus, sobre et classique même dans l’usage de matériaux traditionnels comme le béton, le verre et le marbre, dont le choix même semble la matérialisation de la volonté de créer un pont entre le passé et le présent. Le béton, aussi bien préfabriqué que coulé en place, constitue la structure principale de l’édifice et sert de fond à la plupart des œuvres exposées. Le marbre (antiquité) met l’accent sur les sols : noir pour les espaces de circulation et beige clair pour les galeries et les structures en béton (modernité). Les baies vitrées, entièrement transparentes, filtrent délicatement la lumière par un système de sérigraphies et offrent un dialogue constant entre l’extérieur et l’intérieur.

Le musée de Tschumi a été conçu comme un ouvrage destiné à durer dans le temps et à vieillir avec élégance, conservant les œuvres symboliques de la Grèce classique dans une architecture qui est, à son tour, le symbole de la Grèce moderne.

L’éclat éternel du musée de l’Acropole2


Pensée du Jour

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beaumarchaisPensée du Jour

« Le vent, qui éteint une lumière, allume un brasier.  »

Pierre-Augustin Caron Beaumarchais  1732 - 1799

Zone de turbulence pour le secteur du bâtiment en France…

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secteur-du-ba-timent-en-France.jpgZone de turbulence pour le secteur du bâtiment en France…

De la fédération française du bâtiment à la Capeb, en passant les organismes d’Hlm, tous sont unanimes, le secteur souffre du contexte de crise économique. Et son effet direct sur les acteurs de la filière en 2012 marque un net ralentissement de l’activité.

La construction de logements individuels notamment, 115 000 constructions de logements individuels ont été lancées en 2012 par les ménages contre 145 000 en 2011. Ainsi que les mises en chantier de logements collectifs sont également en baisse (-17% de janvier à novembre 2012 par rapport à 2011).

Un net recul qui fait craindre au secteur une année 2013 inquiétante.

Concernant l’artisanat du bâtiment, l’activité a marqué un recul brutal de –2,5 % au 4e trimestre 2012. C’est donc le troisième trimestre consécutif avec un recul de croissance. Sur l’ensemble de l’année 2012, la perte globale d’activité est de -1% en volume.

La CAPEB fait état d’un repli de –2,5% par rapport au 4e trimestre 2011 marqué par un recul de -4% dans le segment du neuf et -1,5% dans celui de l’entretien-amélioration. Le secteur de la construction neuve a particulièrement souffert ces derniers mois : les mises en chantier de logements se sont effondrées de -23,8 % entre septembre et novembre 2012 (par rapport à la même période de l’année précédente).

Selon USH, Union sociale pour l’habitat, qui a adressé ses vœux à la presse par son président Jean-Louis Dumont, le secteur du logement social évite un vrai marasme au secteur du bâtiment. L’Observatoire FANIE indique pour 2012 une chute générale des mises en chantier de 17% (348 000 en 2012 contre 421 000 en 2011).

Le secteur du logement social au sens large - Hlm et Sem - poursuit pour sa part une activité à haut niveau, conséquence de la montée en charge du Plan de cohésion sociale, des activités de rénovation urbaine et des interventions d’amélioration de la performance thermique du parc Hlm existant. Les mises en chantier étaient de 68 000 en 2008, 80 000 en 2009, 98 000 en 2010, 105 000 en 2011. 2012 n’afficherait, somme toute, qu’un repli modeste de 5% après donc des records historiques pour s’établir à environ 100 000. Toutefois, l’USH constate un ralentissement même de cette activité en raison d’incertitudes compromettant ainsi les objectifs de production de 150 000 logements sociaux nouveaux par an.

Et pourtant, le rôle conjoncturelle du logement social dans le secteur du bâtiment, doit permettre d’être un levier à la profession.

De telles incertitudes marquées par des chutes du nombre de permis de construire, notamment en novembre 2012, pour la première fois de l’année, le nombre de permis de construire déposés sur 12 mois cumulés est en recul : -1,4 %. L’entretien- amélioration voit également son activité régresser de -1,5 %. La hausse du taux de TVA de 5,5 % à 7 % et la chute d’environ 25 % des transactions immobilières dans l’ancien en 2012 ont particulièrement marqué ce marché. Au dernier trimestre 2012, l’ensemble des métiers affiche une baisse d’activité comprise entre - 1,5 % et - 4 %, la maçonnerie restant l’activité subissant le recul le plus important. Contrairement au trimestre précédent, les entreprises artisanales, comprises entre 10 et 20 salariés, connaissent une dégradation de l’activité plus importante (-3 %) que les entreprises de moins de 10 salariés (- 2,5 %) au 4e trimestre.

Seule lueur d’optimisme, les travaux d’APEL qui sont encore en croissance positive de +1 %, même si cette croissance ralentit fortement puisqu’elle était de +4,5 % au même trimestre de l’année précédente.

Ainsi, la Capeb estime que près de 37 % des entreprises artisanales indiquent une baisse des carnets de commandes dans la construction neuve et 28 % en entretien-amélioration. L’ensemble des corps de métiers est concerné par cette dégradation. Enfin, tendance qui se confirme, trimestre après trimestre, plus d’un quart des professionnels déclarent (en solde d’opinion) subir une détérioration de leur trésorerie. Cet indicateur atteint ainsi son niveau le plus bas depuis deux ans.

En terme d’emplois, Patrick Liébus, Président de la CAPEB, s’inquiète : « D’ici un an et demi, nous prévoyons la destruction de près de 40 000 emplois dans la filière, soit l’équivalent de quatre fermeture de l’usine d’Aulnay de PSA. Quel gâchis ! Quand la construction des 40 000 logements du futur dispositif Duflot commencera à avoir des effets bénéfiques sur l’économie du secteur, des centaines, voire des milliers d’entreprises auront déjà disparu. Si l’on veut éviter de sombrer dans le cercle vicieux dans lequel la crise entraîne toujours moins d’activité, il faut des mesures volontaristes. »

 

Selon, l’USH, cette situation couvre donc une réalité qui fait craindre que l’objectif des 500 000 logements dont 150 000 logement sociaux par an sera difficile à réaliser.

Un contexte particulier qui ne favorise pas une dynamique économique en raison de multiples facteurs connus. Un écart des indices Insee des prix à la consommation et des coûts à la construction. Ainsi, de 2007 à 2012, l’écart s’est creusé inexorablement. Celui du coût de la construction a progressé de 14 % tandis que les prix à la consommation n’a évolué que de 9%.

La condition territoriale, zones tendues, ou non tendues. Il y a de fortes disparités entre les territoires tant dans les niveaux de prix ou de loyers que dans leurs évolutions. On peut parler bien sûr de zones tendues et de zones non tendues ; mais ces zones sont loin d’être homogènes en leur sein. Et là où les besoins de production neuve ont pu diminuer, les besoins d’intervention pour maintenir ou améliorer le parc existant demeurent, voire s’accroissent.

Trois menaces qui pèsent sur la réalisation du plan gouvernemental de construction de logements sociaux mais aussi sur le secteur du bâtiment.

Tout d’abord, l’USH met en avant le passage de la TVA à 7 % à 10 %, une menace

Pour commencer : la TVA représentait, au taux de l’an dernier (5,5%) et sur les investissements - logements neufs et réhabilitations lourdes - de l’an dernier (15 milliards d’euros), un coût pour les organismes de 800 millions d’euros. Le passage du taux à 7% entraîne un coût supplémentaire de 230 millions d’euros à investissements constants. Le passage à 10% représenterait encore un surcoût de 450 millions d’euros, soit l’équivalent des aides à la pierre. Et si les organismes se conforment au plan gouvernemental, en réalisant 4 milliards d’euros de plus d’investissements pour réaliser leur part de l’objectif de 150 000 logements sociaux par an, le surcoût combiné se portera à 850 millions d’euros par rapport à la situation actuelle et à plus d’1 milliard d’euros par rapport à la situation de 2010.

Il en résulterait par ailleurs un accroissement des coûts qui est exactement l’inverse de ce qui est recherché. Au moment où nous ne cessons de constater que les coûts de construction augmentent depuis dix ans deux fois plus vite que les loyers, cette mesure accroîtrait encore cet écart.

 Ensuite, l’USH évoque le peu de garanties sur les aides à la pierre. Les loyers moyens du parc Hlm sont en moyenne inférieurs de 40% à ceux du parc privé. En masse, les locataires devraient payer 12,6 milliards d’euros de plus si les loyers établissaient au niveau du parc privé. C’est autant qui manquerait aux autres secteurs de l’économie à travers la consommation des ménages.

Les subventions de l’Etat par logement ont beaucoup diminué : la dotation moyenne pour un logement Plus (hors complément au titre de la surcharge foncière) était de 2 700 euros en 2008 et n’est plus que de 400 euros en 2013 !

Il y a donc un risque majeur que les loyers proposés aux futurs locataires soient de ce fait trop élevés, réduisant leur fonction sociale, et finissant par créer une situation où il serait inévitable d’accroître les aides à la personne, beaucoup plus coûteuses.

Par ailleurs, l’USH estime indispensable le maintien des aides à la personne. L’aide à la personne (APL) doit normalement solvabiliser les ménages les plus défavorisés en leur permettant de s’acquitter de leur loyer. Mais elle joue de moins en moins ce rôle. Le loyer théorique pris en compte pour le calcul de l’aide (« loyer plafond de l’APL ») croît depuis plusieurs années moins vite que le loyer réel.

En 2013, l’accroissement du loyer plafond de l’APL a été indexé sur l’indice de référence des loyers, mais au prix d’un financement exceptionnel demandé à Action Logement pour trois ans, à hauteur de 400 millions d’euros par an la première année, appelés d’ailleurs à baisser, dès 2014.

Solaire photovoltaïque à concentration: l'apparition d’un Réseau industriel ?

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module-photovoltai-que-a--concentration.jpgSolaire photovoltaïque à concentration: l'apparition d’un Réseau industriel ?

Améliorer le rendement d’une installation solaire photovoltaïque grâce à des systèmes optiques qui concentrent la lumière reçue par chaque cellule. Il suffisait d’y penser ! Développé par un nombre grandissant d’industriels, le solaire photovoltaïque à concentration laisse entrevoir de belles marges de progression.

Elle est le cœur du système photovoltaïque, là où la lumière se transforme en courant électrique. La cellule est composée de la jonction de deux couches de matériau semi-conducteur, l’une riche en électrons, dite N (négative) et l’autre pauvre, dite P (positive). Cette jonction crée un champ électrique où peut naître un courant si de l’énergie lumineuse arrive. Les meilleures cellules commercialisées aujourd’hui ont un rendement de 22 % (le maximum théorique étant de 30 %). Toutes, ou presque, sont en silicium, sous forme monocristalline pour les meilleures – et les plus chères à produire. Comment aller au-delà ? Tout d’abord en multipliant les jonctions dans une même cellule. On trouve sur le marché des cellules à triple jonction d’un rendement de plus de 43 % (maximum théorique de 49 %) ; ce sont elles qui sont utilisées pour le photovoltaïque à concentration. La prochaine génération, imminente, aura quatre jonctions mais les laboratoires étudient déjà des versions à cinq ou six (maximum théorique 65 %)1. Pour ces nouvelles architectures, le silicium laisse peu à peu la place à de nouveaux matériaux, dits III-V car ils sont composés d’éléments des colonnes III et V du tableau de Mendeleïev. D’autres voies, du domaine de la recherche fondamentale, sont explorées: utilisation de nanomatériaux pour des empilements de couches très minces, travail sur la géométrie de surface de la cellule afin de capter plus de lumière, etc.

C’est donc dans ce cadre que les chercheurs du CEA-Liten à l’INES se sont engagé à poursuivre leurs études et ont commencé à sérieusement investir dans cette nouvelle filière. Elle consiste à améliorer la productivité d’une installation solaire photovoltaïque en augmentant la quantité d’énergie lumineuse reçue par surface de la cellule: des systèmes optiques concentrent la lumière et la cellule reçoit l’équivalent de plusieurs soleils. Bien entendu, cela n’empêche pas de profiter des progrès intrinsèques des cellules. C’est d’ailleurs leur niveau de performance atteint vers la fin des années 1990, en constante augmentation, qui ont poussé les industriels, comme Isofoton ou Amonix, à s’intéresser au CPV. D’autres firmes sont nées, SolFocus ou Abengoa Solar, pour développer toute une gamme d’installations de puissances variées. Et notamment la mise sur le marché courant 2011 des modules photovoltaïques à concentration d'Heliotrop, baptisé « 900 soleils »

L’énergie lumineuse démultipliée. Les systèmes les plus simples sont des panneaux photovoltaïques conventionnels auxquels sont accolés des miroirs plans. Ils concentrent de 2 à 10 fois la lumière solaire, fonctionnent avec des cellules « classiques » et conviennent à des installations de faible puissance. Les centrales plus importantes – certaines atteignent 150 MW – utilisent des dispositifs optiques sophistiqués, comme des miroirs cylindro-paraboliques, des lentilles de Fresnel ou de grandes paraboles, qui concentrent jusqu’à plusieurs centaines de fois la lumière. Pour être constamment orientées vers le soleil, ces optiques sont installées sur des structures mobiles guidées par des appareils qui détectent l’astre et suivent sa course : les trackers. L’ensemble est complexe et coûteux, mais assure en retour un éclairement quasi constant des cellules en journée, donc une production électrique soutenue, contrairement aux installations fixes qui présentent un étroit pic de production lorsque le soleil passe à la perpendiculaire du capteur.

Les cellules à l’épreuve de plusieurs soleils. Tous les problèmes ne sont pas résolus pour autant. Par exemple, les cellules supportent mal les hautes températures qui affectent leur rendement et leur durée de vie. C’est aujourd’hui un axe majeur de R&D. De même, la fiabilité des installations et l’intégration des différents éléments font l’objet de recherches actives. C’est sur ce dernier aspect que le CEA base sa stratégie : « Les industriels spécialistes des cellules, des optiques ou du tracking font très bien leur métier. Nous venons en soutien en leur proposant ce qui fait notre force : l’accès simultané à toutes les disciplines, qui nous donne une vue d’ensemble du système » explique Mathieu Baudrit. Une vision loin d’être anodine : il n’est pas rare en effet d’augmenter le rendement global d’une technologie de plus de 10 % en améliorant l’intégration de ses éléments!

Des innovations testées en conditions d’exploitation. Outre l’optimisation des centrales, le CEA travaille sur leur durée de vie en conditions d’exploitation, un aspect hors de la portée des partenaires industriels. L’INES met alors à profit ses enceintes de vieillissement accéléré ainsi que le site de tests en extérieur à Cadarache. Chaque projet se déroule peu ou prou selon le même scénario. Un dispositif « témoin », représentant l’état de l’art, est d’abord installé. Puis, à chaque étape du développement, un autre dispositif, intégrant la nouveauté développée entre le partenaire industriel et le CEA, est implanté sur le même site. Et ce jusqu’à la fin. Cela permet à tout moment une comparaison réelle en termes de rendement et de production d’électricité. Aujourd’hui, le « record » de rendement de modules CPV est de 33,9 %, contre 20 % au mieux pour le photovoltaïque conventionnel. Jusqu’où pourra-t-on aller ? « On devrait atteindre 36 % avec les cellules actuelles. Mais une nouvelle génération de cellules arrive, et devrait assurer encore dix ans de progression jusqu’à 40 voire 50 % de rendement au niveau des modules » estime le chercheur.

La maîtrise des débits d’un réseau ECS, l’assurance d’une température souhaitée en tout point du réseau.

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Reseau-ECS-.jpgLa maîtrise des débits d’un réseau ECS, l’assurance d’une température souhaitée en tout point du réseau.

Tout d’abord, de façon à appréhender le fonctionnement hydraulique d’un réseau ECS, il est important de considérer l’ensemble de ses constituants et de maîtriser les notions d’hydraulique de base.

Le réseau : il est constitué de l’ensemble des canalisations et de ses accessoires.

L’installation d’eau chaude sanitaire : elle comprend la production d’eau chaude et le réseau d’eau chaude.

Le réseau aller : il distribue l’eau chaude depuis la production jusqu’aux différents points d’usage.

Le réseau retour : il ramène l’eau chaude à la production.

Reseau ECS-1Illustration du réseau aller (en rouge) et du réseau retour (en vert)

Le bouclage : lorsque les points de puisage sont éloignés de la production d’ECS, une canalisation « retour » permet d’éviter le refroidissement du réseau grâce à une circulation permanente de l’eau chaude. On parle de réseaux bouclés ou de bouclage des réseaux. La circulation dans les boucles, même les plus éloignées, permet d’obtenir une eau chaude dans un délai très court.

Une boucle comprend :

Reseau ECS-2Illustration des boucles (jaune, rouge, vert, bleu)

• une canalisation aller avec

- une vanne d’arrêt équipée d’un robinet de vidange. Cette vanne permet de vidanger la colonne ;

• une canalisation retour avec

-un organe de réglage,

-une vanne d’isolement pour assurer la maintenance de l’organe de réglage.

Une antenne terminale correspond au tube final d’alimentation. Elle ne fait pas partie de la boucle. Elle est piquée sur le collecteur aller. Chaque piquage est équipé d’un ensemble de protections EA (vanne d’arrêt et clapet EA).

Un collecteur : un collecteur aller (distributeur) est une canalisation depuis laquelle partent au moins deux canalisations aller. Un collecteur retour est une canalisation dans laquelle viennent se rejoindre au moins deux canalisations retour. Le point de départ du collecteur est l’endroit où se rejoignent deux boucles.

Le collecteur retour général désigne le collecteur où se rejoint l’ensemble des canalisations retour. Il est situé immédiatement en amont de la pompe de circulation.

Reseau ECS-3Illustration des collecteurs aller (rouge) et collecteurs retour (vert)

Un circuit : il se compose d’une boucle et des collecteurs qui la relient à la production.

Reseau ECS-4Illustration d’un des quatre circuits (rouge) composant le réseau à quatre boucles

Un tronçon : un réseau se découpe en tronçons qui correspondent à une canalisation de même diamètre et de même nature sans piquage.

La pompe de circulation : le rôle de la pompe est d’assurer un débit permanent dans les canalisations. Elle est caractérisée par une courbe de fonctionnement : hauteur manométrique totale (HTM) en fonction du débit.

Les organes de réglage : ils permettent de répartir les débits dans l’installation. Un organe de réglage, appelé « vanne de compensation », doit être mis en place sur le collecteur retour général. Cet organe de réglage équipé de points de mesure de pression peut éventuellement servir de mesureur de débit.

S’agissant des notions d’hydraulique :

Le débit

Le débit s’exprime en m3/s (mètre cube par seconde) ou plus communé- ment L/h (litre par heure) : il s’agit de la quantité d’eau qui circule dans une canalisation pendant un temps donné. Il est lié à la vitesse de circulation de l’eau.

La formule de calcul du débit dans une canalisation peut s’exprimer par :

Q (m3/s) = v (m/s) x S (m2) (Équation 1)

Q (L/h) = v x S x 3,6 x 10

 

Où :

Q est le débit de l’eau dans la boucle en litre par heure (L/h) ; v est la vitesse (m/s) ; S est la section de la canalisation (m2).

Pour un même diamètre interne, plus la vitesse de l’eau augmente, plus le débit est important.

Diamètre de canalisation (cuivre en mm)

Vitesse (m/s)

Débit (L/h)

14

0,06

35

14

0,2

110

14

0,5

277

Illustration du calcul du débit en fonction de la vitesse

 

Le débit dépend également du diamètre de la canalisation : pour une même vitesse, plus le diamètre intérieur de canalisation est grand, plus le débit est important.

Vitesse (m/s)

Diamètre de canalisation (cuivre en mm)

Débit (L/h)

0,2

12

80

0,2

14

110

0,2

16

145

Illustration du calcul du débit en fonction du diamètre    

 

Débit de bouclage :

La température est une conséquence directe du débit, plus le débit augmente plus l’écart de température entre le départ et le retour de boucle diminue.

La relation entre le débit et l’écart de température d’une boucle est donnée par la formule suivante :

Q (L/h) = P (W) / 1,16 x ΔT (°C) (Équation 2)

Où :

P est la somme des déperditions thermiques (puissance totale dissipée) de la boucle en Watt (W) ;

Q est le débit de l’eau dans la boucle en litre par heure (L/h) ;

ΔT est l’écart de température en °C entre l’aller et le retour de la boucle.

Cette équation n’est pas suffisante pour calculer le débit de bouclage minimal nécessaire. Le débit de chaque boucle est fixé en prenant la plus grande valeur de débit entre :

− le débit calculé en fonction des déperditions thermiques ;

− le débit permettant une vitesse minimale de circulation de 0,2 m/s dans la canalisation retour ;

− le débit résultant d’une distance de passage suffisante dans l’organe de réglage. Cette distance doit permettre le passage de particules de 1 mm de diamètre.

Il faut noter que les débits de bouclage doivent couvrir les déperditions des collecteurs. En général, les débits liés aux contraintes de vitesse et distance de passage minimum dans les organes de réglage donnent des débits supérieurs aux besoins. Dans ces conditions, l’écart de température global est inférieur à 5 °C.

Dans le cas de collecteurs déperditifs, il y a lieu de contrôler que l’écart de température global soit au moins égale à la valeur souhaitée - 5 °C en général.

Dans le cas contraire, il est nécessaire de prendre un écart de température de l’ordre de 2,5 °C pour calculer le débit des bouclages (la mise à jour du DTU traitera ce point).

Il est important de ne pas confondre les valeurs de calcul du dimensionnement, en général 55 °C au retour pour un départ à 60 °C et la réglementation qui impose une température supérieur à 50 °C en tout point du réseau. Une installation neuve doit donc avoir une température égale ou supérieure à 55 °C en tout point du réseau.

Reseau ECS-5Répartition des débits dans un réseau à quatre boucles - 

Perte de charge du réseau

La perte de charge (Pdc) du réseau est notée ΔP et s’exprime en Pa (Pascals) ou plus communément en mmCE (millimètres de colonne d’eau).

On distingue les pertes de pression par frottements continus (pertes de pression régulières) et les pertes de pression singulières. Les premières sont dues aux caractéristiques du fluide (viscosité et turbulence) ainsi qu’à la rugosité des parois du tube tandis que les secondes sont dues aux décollements de la veine fluide et aux tourbillons provoqués par les accidents divers (coudes, réductions, robinets, tés, etc.).

Des abaques combinant débit, vitesse, diamètre de canalisation permettent de déterminer les pertes de charge pour un tronçon de 1 mètre de canalisation ; c’est la perte de charge linéique notée « j » (mmCE/m).

Pour un tronçon d’une longueur donnée, il suffit de multiplier la perte de charge linéique par la longueur du tronçon (L, en mètres), on obtient alors l’expression de J (appelé « grand j ») :

J (mmCE) = j (mmCE/m) x L(m) (Équation 3)

Dans l’exemple, la perte de charge est majorée de 15 % afin de tenir compte de la perte de charge singulière dans la boucle. Un calcul est nécessaire pour définir précisément la majoration liée aux pertes de charge singulière.

Dans l’exemple, la perte de charge totale de la boucle correspond à la somme des pertes de charge de chaque tronçon de canalisation de la boucle majoré de 15 %.

ΔP(mmCE)=Σ(j×L) ×1,15  (Équation 4)

Plus le débit dans une canalisation est important, plus la perte de charge augmente.

Diamètre interne d’une canalisation en cuivre (mm)

Vitesse (m/s)

Débit (L/h)

j (mmCE/m) Extrait abaque

14

0,06

33

0,6

14

0,2

110

5

14

0,5

277

27

Illustration de la correspondance entre la perte de charge d’une canalisation en cuivre et le débit circulant 

 

Pour un même débit, plus la canalisation est importante, plus les pertes de charge diminuent. 

Diamètre interne d’une canalisation en cuivre (mm)

Vitesse (m/s)

Débit (L/h)

j (mmCE/m) Extrait abaque

12

0,28

110

11

14

0,2

110

5

16

0,15

110

2,5

Illustration de la correspondance entre la perte de charge d’une canalisation en cuivre et le diamètre d’une canalisation en cuivre à débit constant

 

Perte de charge d’un organe de réglage

L’organe de réglage permet d’absorber un excédent de pression. Il se caractérise par le coefficient de perte de charge noté « Kv » et correspond à un débit (m3/h) pour une perte de charge de 1 bar.

Le Kvs d’un organe de réglage est le débit qui traverse un organe de réglage lorsqu’il est grand ouvert (c’est-à-dire le Kv à grande ouverture).

L’équation (5) valable pour un écoulement turbulent dans la vanne, indique la relation entre le débit, la perte de charge et le Kv de la vanne considérée.

 Kv = Q(m3/h) / √ΔP(bar) (Équation 5)

Le Kv est un orifice de passage d’une surface et d’une forme permettant de créer une chute de pression pour un débit précis.

En pratique, pour choisir un organe de réglage, le Kv doit être calculé. Un Kv correspond à une valeur d’ouverture, soit un nombre de tours ou une position de réglage dans un organe de réglage, ou soit à un orifice pour un diaphragme.

Par exemple, pour une pression absorbée de 2m CE (0,2 bar) et un débit de 110 L/h, on obtient un Kv de 0,24. On peut dire que cet orifice permet d’obtenir un débit de 240 L/h pour une perte de charge ramenée à 1 bar.

Une fois le Kv calculé, un organe de réglage est choisi à partir des abaques fournis par le fabricant, afin que le Kvs de l’organe choisi soit le plus proche du Kv calculé.

Les valeurs Kv des vannes, auxquelles correspondent des distances de passage, sont données sous forme d’abaques ou de tableaux par les fabri- cants. Les valeurs Kv dépendent de la technologie utilisée, du diamètre de la vanne et de la position de réglage. De la même façon, le Kvs de chaque vanne est une donnée du fabriquant.

Le Kv calculé conduit à un orifice de très petite taille. Un kv trop faible ou le choix d’un organe inadapté entraînent un excès de bridage des organes de réglage et son éventuel colmatage.

Pour une pression absorbée de 2mCE et un débit de 110 L/h, on obtient un Kv de 0,24. Pour ce même Kv, la distance de passage dans l’organe de réglage varie en fonction du choix du matériel :

 

Organe de réglage (OR)

OR A

OR B

OR C

OR D

OR E

Distance de passage (mm)

0.1

0.3

0.5

1

>3

 Exemples de distance de passage dans différents organes de réglage du marché pour le même Kv 

 

Exemple d’une opération d’équilibrage sur un réseau composé de quatre boucles :

Cet exemple décrit un cas réel de réhabilitation d’un réseau ECS composé de quatre boucles d’ECS. Quatre étapes sont nécessaires pour réaliser l’opération d’équilibrage et ainsi assurer un fonctionnement hydraulique satisfaisant :

− la remise en conformité du réseau avec la réglementation thermique et notamment l’isolation des canalisations qui doivent être maintenues en température ;

− le calcul des pertes de charge des circuits, à partir des débits, des vitesses et des diamètres des canalisations ;

− l’opération d’équilibrage ; − le choix de la pompe.

Calcul des pertes de charge

Le débit de chaque bouclage sera fixé en prenant la plus grande valeur calculée entre les déperditions thermiques, la vitesse minimale et la distance de passage minimale imposée. Cette dernière valeur varie en fonction du modèle choisi.

Dans notre exemple, les débits de bouclage retenus sont les suivants :

− Boucle 1 : 180 L/h, nécessaire pour obtenir une distance de passage de 1 mm dans l’organe de réglage

− Boucle 2 : 110 L/h, nécessaire pour imposer une vitesse de circulation de 0,2 m/s pour un DN 14/16 de canalisation

− Boucle 3 : 110 L/h, nécessaire pour imposer une vitesse de circulation de 0,2 m/s pour un DN 14/16 de canalisation

− Boucle 4 : 140 L/h, nécessaire pour compenser les déperditions thermiques importantes en raison de la longueur de la boucle

Reseau ECS-6Identification des tronçons du réseau

 

La perte de charge totale de chaque tronçon est calculée à partir des diamètres, des débits, des longueurs des canalisations et des pertes de charge linéique des tronçons. Le tableau 10 rassemble l’ensemble des données calculées.

 

Tronçon

Diamètre interne de la canalisation en mm (cuivre)

Débit passant dans le tronçon (L/h)

Vitesse (m/s)

Longueur (m)

Perte de charge linéique j a (mmCE/m)

Abaque

Perte de charge du tronçon J (mmCE) J = j x L

Perte de charge totale du tronçon b ΔP = J x 1,15

1

26

540

 

10

4,4

44

50,6

1’

20

540

0,48

10

15,2

152

174,8

2

26

360

 

48

2,1

100,8

115,9

2’

16

360

0,5

48

21,6

1036,8

1192,3

3

20

140

 

45

1,4

67,5

77,6

3’

14

140

0,25

45

7,8

351

403,6

4

20

180

 

8

2,3

18,4

21,6

4’

14

180

0,32

8

12,1

96,6

111,3

5

20

220

 

3

3,3

9,9

11,4

5’

14

220

0,4

3

17,3

51,9

59,7

6

14

110

 

50

5,2

260

299

6’

14

110

0,2

50

5,2

260

299

7

16

110

 

10

2,8

28

32,2

7’

14

110

0,2

10

55,2

52

59,8

a : La valeur de j indiquée est déterminée à l’aide d’un abaque liant la nature de la canalisation, son diamètre, le débit et la vitesse.

b : Les pertes de charge régulières sont majorées de 15 % pour tenir compte des pertes de charge singulières

Calcul des pertes de charge totales de chaque tronçon

 

Puis, les pertes de charge par circuit sont calculées : il s’agit d’additionner les pertes de charge des tronçons, c’est-à-dire du collecteur aller, des canalisations aller et retour de la boucle et du collecteur retour composant le circuit.

Circuit

Tronçons constituant le circuit

Perte de charge ΔP (mmCE)

1

1+4+4’+1’

358,3

2

1+2+5+6+6’+5’+2’+1’

2 202,7

3

1+2+5+7+7’+5’+2’+1’

1 696,7

4

1+2+3+3’+2’+1’

2 014,8

Calcul des pertes de charge totales de chaque circuit

 

La perte de charge du réseau est la perte de charge du circuit le plus défavorisé, c’est le circuit présentant la perte de charge la plus importante.

Par conséquent, la perte de charge de référence est donc de 2 202,7 mmCE, correspondant au circuit le plus défavorisé, c’est-à-dire le circuit n° 2.

Dans le cas où les pertes de charge de quelques bouclages sont trop importantes, deux solutions sont possibles :

− créer des pertes de charge en ajustant le diamètre des canalisations dans le respect des vitesses imposées. Il est nécessaire de simplifier les réseaux autant que faire se peut. Dans le cas contraire, intégrer par secteur des vannes de compensation avec un réglage qui soit le plus près possible du Kvs (grande ouverture) ;

− augmenter le débit dans le(s) bouclage(s) concerné(s) pour obtenir le Kv désiré.

 

L’équilibrage d’un réseau

L’objectif de l’équilibrage est de créer pour chaque circuit une perte de charge équivalente à celle du circuit le plus défavorisé afin de répartir rationnellement le débit total dans chaque boucle.

Cette répartition du débit dans chaque boucle est opérée en créant des pertes de charge à l’aide des organes de réglage et/ou des sections des canalisations.

Le rôle des organes de réglage est d’absorber l’excédent de pression équivalent à la différence entre la perte de charge de référence et la perte de charge du circuit considéré. En théorie, un réseau équilibré peut être obtenu en ajustant les diamètres. C’est l’auto équilibrage qui facilite la mise au point de l’équilibrage.

Le calcul des pertes de charge des circuits a montré que toutes les boucles doivent avoir au final une perte de charge de 2 202,7 mmCE pour assurer dans chaque boucle le débit souhaité.

Circuit

Perte de charge sans organe de réglage (mmCE)

Perte de charge souhaitée par circuit (mmCE)

Perte de charge à créer par l’organe de réglage (mmCE)

1

358,3

2 202,7

1 844,4

2

2 202,7

2 202,7

0

3

1 696,7

2 202,7

506

4

2 014,8

2 202,7

187,9

Calcul des pertes de charge à créer dans chaque circuit

 

À titre d’information, afin d’obtenir une « autorité » de réglage, les pertes de charge des organes de réglage doivent être au minimum de 200 mmCE, si aucune mesure sur l’accessoire n’est possible. Pour les vannes équipées d’une mesure de pression, il faudra 300 mmCE pour des raisons de précision.

Les positions de réglage de ces organes sont déterminées à partir des caractéristiques hydrauliques calculées (Kv) et des abaques fournis par le constructeur. Ces derniers doivent aussi indiquer la distance de passage au regard du Kv.

 

Circuit

Débit (L/h)

Perte de charge à absorber (mmCE)

Kv

Position de réglagea (nbre de tours)

Distance de passageb (en mm)

1

180

1 844,4

0,42

2,2

1

2

110

0

Ouvert

4

2

3

110

506

0,49

2,3

1,15

4

140

187,9

1,02

4

2

Positions de réglage et distances de passage des organes de réglage

 

Choix de la pompe

Les caractéristiques d’une pompe sont représentées sous la forme de plusieurs courbes, chacune correspondant à une vitesse de rotation de la pompe. Comme la pompe, le réseau se caractérise par une courbe liant le débit et la perte de charge. Plus le débit augmente et la plus la perte de charge augmente. Le point d’intersection entre la courbe de la pompe et la courbe du réseau correspond au point de fonctionnement du réseau.

La pompe de circulation doit pouvoir compenser la perte de charge de l’installation, c’est-à-dire la perte de charge du réseau (calculée ci-dessus) plus la perte de charge de la production (échangeur à plaques, clapet anti-retour, etc.), et fournir un débit de circulation égale à la somme des débits souhaités dans chacune des boucles.

Reseau ECS-7Exemple de courbes de fonctionnement d’une pompe de circulation (schéma extrait des techniques de l’ingénieur)

 

PdC installation = PdC réseau + PdC production

Q installation = Somme Q bouclage

Pour rappel dans l’exemple, les débits souhaités dans les boucles sont de :

− Boucle 1 : 180 L/h

− Boucle 2 : 110 L/h

− Boucle 3 : 110 L/h

− Boucle 4 : 140 L/h

Soit au total Q installation = 540 L/h

Les pertes de charge de l’installation dues :

− au réseau sont de 2 202 mmCE ;

− à la production5 (pour un ballon ou une capacité) sont de 500 mmCE. Il faut y ajouter 300 mmCE correspondant à celle du clapet en aval de la pompe.

 

Soit au total PdC installation = 3 002 mmCE

En conséquence, les caractéristiques techniques minimales de la pompe sont :

−HMT : 3 002 mmCE ;

− débit de la pompe : 540 L/h.

Dans la réalité, le point théorique de fonctionnement du réseau ne coïncide pas avec la courbe caractéristique d’une pompe. Ainsi, il est nécessaire de choisir une pompe dont les caractéristiques sont au moins égales aux paramètres calculés.

Reseau ECS-8 

 

Dans l’exemple, la pompe 1 sera retenue. Le débit correspondant au point de fonctionnement (B) avec la pompe 1 donnera un débit supérieur au point de fonctionnement calculé (A). Une vanne de réglage, appelée « vanne de compensation », doit être placée sur le collecteur retour général pour absorber l’excédent de pression et ainsi amener la pompe au débit calculé. Dans notre exemple, l’excédent absorbé par la vanne de compensation est de 1,5 mCE.

 

Différentes configurations de bouclages et distributions

De manière générale, plusieurs configurations sont possibles. Elles sont représentées ci-dessous sans les accessoires.

Ces bouclages peuvent être mis en œuvre selon différents types de distribution. Classiquement, le retour de boucle suit l’aller, mais il existe des solutions différentes comme l’illustrent les schémas suivants.

Reseau ECS-9Les différents types de bouclage 

 

Dans le cas de réseaux complexes, il peut s’avérer nécessaire d’organiser le réseau en secteur et d’installer des organes de réglage supplémentaires sur les collecteurs retour de chaque secteur. L’objectif est d’obtenir des ouvertures maximales des organes de réglage du secteur contrôlé, de simplifier l’opération d’équilibrage et de faciliter le diagnostic du fonctionnement du réseau ECS (mesures de débits et de températures). Ces vannes doivent être le plus proche possible du Kvs pour faciliter le nettoyage de l’ensemble des organes de réglage.

 

Dangers du multibouclage

Les configurations de bouclages représentées au paragraphe 3.4 sont schématiques et simplistes. Dans la réalité et la complexité des bâtiments existants, le nombre de boucles est de plus en plus important. De plus, la préoccupation des maîtres d’œuvre et d’ouvrage est de boucler au plus près des points d’usage (antenne < 3 m) ; cela a pour conséquence de multiplier le nombre de boucles par 3 ou 4. On parle d’installations « multi- bouclées ».

Les installations de distribution d’ECS multibouclées présentent un réel danger sanitaire à moyen terme. En effet, même dans l’hypothèse où celles-ci ont fait l’objet d’une étude hydraulique (calcul des débits, Kv déterminés) et sont équipées d’organes de réglage adaptés, le fonctionnement de l’installation entraîne le colmatage des organes de réglage en raison des dépôts, du sable ou du tartre présents naturellement dans l’eau. Une maintenance régulière sur ces organes (à manœuvrer tous les 2 à 12 mois selon le type d’établissement) est indispensable pour assurer un bon fonctionnement de l’hydraulique du réseau. Dans le cas d’installations dont le nombre de boucles est très important, 100, 500 voire 1 000, la mise en place d’une maintenance est irréaliste compte tenu des coûts et des moyens humains disponibles.

Dans le cas où elles n’ont pas fait l’objet d’une étude hydraulique (calcul des débits, Kv déterminés), l’installation ne pourra être équilibrée. Le cumul des débits de bouclage peut être supérieur au débit admissible dans la canalisation aller (cf. Tableau 15).

Il est fréquent de constater, par exemple, que l’aller peut supporter un débit de 4 m3/h et que le besoin du retour soit de 15 m3/h. Dans ces cas, l’hydraulique du réseau sera à corriger et le maître d’ouvrage devra gérer l’ensemble des opérations et des conséquences liées à ces travaux.

La perte de charge du réseau est trop importante pour être maîtrisée par les organes de réglage du marché. Ce défaut de conception doit être corrigé, car ils présentent un risque majeur de développement des légionelles.

 Reseau ECS-10 Les différents types de distribution d’un réseau ECS bouclé :

Configuration A : Distribution classique où les canalisations aller suivent le retour

Configuration B : Distribution appelée « parapluie », le collecteur aller distribue par le haut du bâtiment les différentes canalisations aller et rejoignent un collecteur retour en partie basse du bâtiment

Configuration C et D : Distribution horizontale, le collecteur chemine au plus près des points de puisage

 

Outre les problèmes de maintenance et de conception du réseau de distribution, des difficultés apparaissent avec la capacité de la production ECS à répondre aux besoins en eau chaude. Il est important de mettre en parallèle le débit de recyclage nécessaire pour faire fonctionner correctement l’installation et le débit que peut fournir la production d’ECS, tout cela en tenant compte des pertes de charge à compenser par les différentes pompes (pompe de charge et pompe de recyclage). Dans le cas contraire, le débit de recyclage vient perturber le fonctionnement des productions semi instantanées et instantanées.

 

Aspects énergétiques

Le Grenelle de l’environnement a fixé une consommation d’énergie primaire inférieure à 50 kWh/m2/an en moyenne pour les bâtiments de type basse consommation (BBC). Actuellement, le poste ECS représente 25 % de la consommation globale, mais ce chiffre pourrait augmenter jusqu’à 50 % dans les projets BBC.

L’équilibrage des réseaux d’ECS contribue à réduire cette part à travers la diminution des consommations électrique et en eau. Un calcul précis devra être mené en fonction notamment de la typologie des réseaux et des profils de consommation d’eau pour évaluer le gain énergétique potentiel.

 

Par ailleurs, il conviendra de vérifier que la somme des débits des boucles permettra de garantir une température suffisante en tout point du réseau et plus particulièrement dans le cas de collecteurs de grandes longueurs. Pour cela, il est nécessaire de mettre en place un calorifugeage adapté dans le respect de la réglementation thermique.

 

Conclusion : maîtriser les débits dans un réseau ECS, c’est obtenir la température souhaitée en tout point du réseau.

Quand le satellite décrypte la vague du Tsunami

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Quand-le-satellite-de-crypte-la-vague-du-Tsunami1.jpgQuand le satellite décrypte la vague du Tsunami

Les dégâts qu’engendre un tremblement de terre de forte magnitude concèdent d’importantes pertes humaines mais aussi d’infrastructures. Ainsi pour comprendre ce phénomène de séisme, de nombreuses simulations permettent une évolution normative des processus de construction. Reconstruire sur des décombres requiert donc la mise en œuvre d’un mécanisme aidant les collectivités à anticiper et à répondre aux perturbations causés par les dégâts et à assurer la reprise après catastrophe.

La compréhension par modélisation des séismes à partir de données cumulées exerce une prédiction sur les effets d’une telle catastrophe.

Toutefois, même si ce type d’information s’inscrit dans une logique de révision normative, un autre aspect important est le phénomène de tsunami engendré par un tremblement de terre, lequel est encore difficile à appréhender.

L’Anr, l'Agence nationale de la recherche, a lancé un programme de recherche sur l’analyse des stations GPS terrestres japonaises, acquises avant, pendant et après le séisme du 11 mars 2011.

Un seul objectif dans le cadre de ce projet, la préservation de milliers de vies humaines et d’une manière plus formelle celle de l’anticipation des catastrophes naturelles.

Dans ce schéma, le processus qui a engendré ce tsunami suit le tragique tremblement de terre sur les côtes japonaises en ce mois de mars 2011.

La « Subduction », qui désigne la reptation des plaques tectoniques. Un mouvement d'aspiration, d’expiration, un enroulement infiniment long des écailles qui composent la croûte terrestre, et plongent les unes sous les autres avec une lenteur tectonique.

En moyenne, la plaque Pacifique se glisse sous le Japon à raison de 8 cm par an. Elle fonce à toute lenteur vers le centre de la Terre, forçant le passage, contraignant ses voisines, notamment près de la surface, où les plaques frictionnent. Les contraintes s'accumulent. Des ressorts se tendent durant des siècles, comme dans une machine de guerre moyenâgeuse. Quand ils cèdent, ils rendent en quelques minutes l'énergie folle qu'ils ont accumulée — l'équivalent cette fois de 600millions de bombe d'Hiroshima. Au Japon, ce fut le 11 mars 2011, à 14 h 46, heure locale. L'épicentre du séisme fut presque instantanément localise au large, à 160 km de la ville de Sendai et à une profondeur d'environ 30 km, grâce aux premières ondes se déplaçant à plus de 6km par seconde. Depuis le traumatisme de Kobé, en 1995, le Japon est bardé de capteurs sismologiques. C'est sur eux que repose la toute première alerte. Dès 14h49, la magnitude fut annoncée à 7,9 sur l'échelle de Richter, accompagnée d'une alerte tsunami annonçant une vague de 6 mètres. La magnitude fut relevée deux jours plus tard à 9, ce qui fit du séisme le quatrième jamais mesuré sur Terre, comparable à ceux qui secouèrent Sumatra en 2004 (magnitude 9,2), et le Chili en 2010 (8,8).

Le Japon vit avec les tremblements de terre depuis qu'il est Japon. Ses architectes sont des maîtres de la construction parasismique. Grâce notamment aux progrès des dernières années dans la prévention du risque sismique, le tremblement de terre lui-même fit peu de victimes quand celui de Kobé, pourtant 400 fois moins puissant, tua plus de 6400 personnes. Mais la secousse de 14h46 ne fut que le prélude à une catastrophe de bien plus grande ampleur: les dispositifs de reconnaissance et d'alerte avaient, en même temps que la magnitude, largement sous-estimé l'ampleur du tsunami qui allait ravager les côtes.

Lorsque l’énergie du «ressort» est libérée, la plaque en compression se détend et déforme le fond de l’océan. Ce sont ces déformations à très grande échelle (des distances de plus de 100km) qui génèrent un tsunami. Celui du 11 mars mit moins de 30 minutes à atteindre les côtes les plus proches de l'épicentre. Ses vagues mesuraient par endroits 25 mètres de haut, soit quatre fois plus que ce qui fut anticipé par les autorités lors de la construction des défenses côtières des villes et villages les plus exposés. Le tsunami emporta plus de 15 000 personnes. Il endommagea plusieurs réacteurs nucléaires disposés le long des côtes japonaises, dont deux réacteurs à eau bouillante de la centrale nucléaire de Fukushima, entraînant l'évacuation d'un demi-million de réfugiés.

Low Tide - Le Japon du chaos-1© Denis Rouvre

Pourtant le Japon est largement instrumenté », rappelle Pierre Bosser dans son bureau de l'ENSG, avec vue sur le campus de Champs- sur-Marne. Pierre Bosser, 31 ans, est enseignant-chercheur à l'ENSG, associé au Lareg, le laboratoire de recherche en géodésie de l'IGN. Sa thèse de doctorat portait sur l'amélioration des méthodes de calculs GPS par une meilleure prise en compte de la dégradation des signaux lors de la traversée de l'atmosphère. Elle s’intitulait «Développement et validation d'une méthode de calcul GPS intégrant des mesures de profils de vapeur d'eau en visée multi-angulaire pour l'altimétrie de haute précision» et fut soutenue en 2008. Depuis 2011, Pierre Bosser analyse les données des stations GPS japonaises terrestres dans le cadre du projet TO-EOS. TO-EOS est l'acronyme de «Tohoku-Oki Earthquake from Earth to Ocean and Space»: Tohoku est le nom de la région du nord-est du Japon qui a le plus fortement ressenti le séisme du 11 mars et To-hoku-Oki est le nom du séisme. 

Ce programme vise à analyser conjointement les enregistrements terrestres, marins et spatiaux afin d’évaluer différentes approches permettant de mieux anticiper de futurs séismes et tsunamis. Ces approches peuvent être basées sur le long terme (l'accumulation des contraintes plusieurs siècles avant la rupture), le court terme (l'évolution des propriétés sur la faille dans les jours précédant la rupture), ou permettre la caractérisation de l’événement dans les minutes suivant son apparition.

Ce projet a été sélectionné par le programme Flash initié conjointement, seulement quelques mois la recherche (ANR) et son homologue au Japon, la JST (Japan Science and Technology Agency). Ce programme associe et compare la recherche de mouvements à terre, dans l'espace et en mer, l'étude des signaux GPS valant à la fois pour l'espace et la mer. En utilisant l'énorme quantité d'observations effectuées depuis la Terre, l'océan et l'espace, est-il possible d’anticiper l’occurrence des futurs grands séismes ?

Lancé en octobre 2011, le projet associe le laboratoire Géoazur (installé à Sophia-Antipolis, près de Nice), l'Institut de physique du globe de Paris (IPGP), l'Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et deux instituts japonais : l'Earthquake Research Institute (ERI) de l'université de Tokyo et le Geospatial Information Authority (GSI, l'équivalent japonais de l'IGN). «Ils avaient besoin d’un organisme qui sache traiter les signaux GPS», dit modestement Pierre Bosser. Les GPS, terrestres ou volants, il connaît. Ceux du Japon, il est allé les voir sur place : environ 1200 stations terrestres permanentes, soit une tous les 20 km. Leur radôme blanc les fait ressembler à des cotons-tiges de 5 mètres de haut. Elles font du réseau Geonet japonais l'un des plus denses de la planète. Le réseau GNSS permanent (RGP) qu'entretient l'IGN en France se contente de 332 stations pour un territoire une fois et demie plus grand. Le Japon dispose du « top du matériel », entretenu par le GSI. Les données sont enregistrées chaque seconde et transmises en continu aux salles de contrôle. Ces données à haute fréquence sont conservées deux semaines, sauf cas exceptionnel.

Le 11mars 2011 à 14h50, juste après le séisme, une bonne partie du Japon s'était déplacée horizontalement de deux mètres, certaines zones de cinq. Toutes les stations, avec une ampleur dépendant de leur localisation, ont enregistré ces mouvements. La priorité du travail est d'obtenir la meilleure précision des mesures GPS autour du moment du séisme (quelques heures), pour extraire des perturbations infimes mais pouvant nous renseigner sur les mécanismes de génération de la rupture.

Les signaux issus des mesures GPS sont multiples: des mouvements lents du sol, inférieurs au centimètre, survenant longtemps avant le séisme, et traduisant une activité sismique qui peut être éloignée d'une centaine de kilomètres; des mouvements immédiats, que l'on repère mieux... lorsqu'il est déjà trop tard. Ou, piste plus récente, des perturbations de l'ionosphère : la vague de tsunami crée une onde atmosphérique qui monte vers le ciel. L'ascension jusqu'à l'ionosphère, à 300 km du sol, dure une dizaine de minutes. L’onde, pendant ce temps, est amplifiée jusqu'à 10000 fois. Comment la repérer? En temps ordinaire, l'ionosphère affecte déjà la transmission des ondes radio ou GPS qui la traversent. Les satellites, pour compenser les perturbations, émettent sur deux fréquences. Aux infimes décalages entre deux fréquences correspond une perturbation de l'ionosphère — par exemple celle créée par un tsunami. Un des objectifs du projet TO-EOS est donc d’évaluer si les «cartes» ainsi obtenues des perturbations de l’ionosphère permettent une détermination rapide (quelques minutes à quelques dizaines de minutes) de la localisation et de la magnitude des séismes et tsunamis. En complément de la sismologie classique, ce type d’approche pourrait être mis en place à moindre coût (quelques stations GPS suffisent) et permettrait d’imager les phénomènes qui ont lieu en mer.

Dans l’imagerie de l’ionosphère ou dans la mesure des mouvements du sol, les données GPS ont un rôle crucial. Et elles ne seront jamais trop précises. Les satellites GPS sont des horloges atomiques volant à 20000km d'altitude et lancés à 14 000km/h.

Les signaux qu'elles émettent à destination des stations terrestres ou d’un récepteur de voiture, sont perturbés par l'ionosphère, par la troposphère (les couches basses et humides de l'atmosphère), parfois par les reliefs au sol. La vapeur d'eau les ralentit. La précision dépend aussi de l'environnement de la station, de la qualité du matériel et de celle des corrections opérées. Pour exploiter ces signaux d'une manière fine, il faut les corriger en permanence et concevoir des logiciels capables de traiter des données en masse. Il faut «réduire le bruit» des signaux pour augmenter leur précision, et détecter, sans erreur, les plus petits déplacements. Pierre Bosser a reçu des partenaires japonais du projet, seconde par seconde, les positions des 1 200 stations japonaises quatre jours avant, pendant, et deux jours après le séisme.

D'ordinaire, au Lareg, le travail s’effectue sur une position par jour ou par semaine. Là, l’estimation suit une position par seconde et par station, sans compter la prise en compte des effets de l'atmosphère. La coordination de ces paramètres est « une véritable alchimie », dit Pierre Bosser. Par ailleurs, le traitement est différentiel ou relatif: les calculs se porte sur les différences entre les stations. Mais cela exige un temps de calcul trop important. L’utilisation d’une méthode appelée PPP (pour positionnement ponctuel précis) à partir de la localisation exacte des satellites pour étudier chaque point séparément, station par station. »

Le traitement est effectué sur le déphasage du signal, la différence entre le signal attendu et le signal observé. Lorsque est déterminé une position par seconde, en mesure planimétrique, la mesure s’obtient mieux que le cm: 8 à 10mm; en vertical, la mesure se fait à 15 à 20 mm. Les résultats sont ensuite communiqués à Géoazur, chargé de la base de données du réseau GPS permanent des laboratoires français Renag et à l'Institut de physique du globe de Paris.

Pierre Bosser a d'abord étudié les données des stations les plus proches de l'épicentre. En juin, il a fourni une première solution, sur l'intervalle six heures avant / deux heures après le séisme. Puis il a élargi son analyse aux autres stations, et agrandi la fenêtre temporelle en s'intéressant aux quatre jours ayant précédé et suivi le séisme. Une journée de données des 1 200 stations pèse dix gigaoctets de données brutes.

L'analyse d'un jour de données, pour la détermination d'une position d'une station à chaque seconde, dure environ 60 minutes si l'on sait jongler avec les calculateurs pour réduire la durée des calculs. Des premières analyses qu'il a faites, Pierre Bosser a produit un schéma animé. Les déplacements des balises terrestres y sont représentés en temps réel (1 Hz) ou accéléré (10 Hz) par des flèches rouges s'allongeant jusqu'à l'insupportable vers le sud-est. Les ondes du séisme y atteignent le Japon, secouent sa côte Est, le déplacent de plusieurs mètres. Les couleurs marquent l'ampleur des déplacements. La station d'Osso, la plus proche de l'épicentre, fait un bond horizontal de 5,24 mètres vers l'est, s'enfonce verticalement de 1,21 mètre. Tout l'enjeu est de faire parler ces stations le plus précisément possible, sans que l'on sache encore ce qu'elles sont capables de révéler. L'étude des déplacements des stations avant le séisme a permis de mettre en évidence qu'une meilleure précision est encore nécessaire. Celle des perturbations de l'ionosphère après le séisme, lisibles dans le déphasage des signaux GPS, est plus avancée. Le projet ANR TO—EOS est une course contre le temps. Il sera clos au printemps 2013. I

D'après l'IGN

Quand-le-satellite-de-crypte-la-vague-du-Tsunami.jpg

Pensée du Jour

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Robert_Burns.jpgPensée du Jour

« Ah, si quelque Puissance nous accordait le don / De nous voir tels que les autres nous voient ! / Cela nous libèrerait de bien des bévues / Et de bien des idées sottes. »

Robert Burns  1759 - 1796

La Maîtrise des débits, des températures, dans l’objectif de limiter la prolifération des légionelles

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ECS1.jpgLa Maîtrise des débits, des températures, dans l’objectif de limiter la prolifération des légionelles

Le CSTB a édité un guide portant sur la maîtrise du risque de développement des légionelles

dans les réseaux d’eau chaude sanitaire. Destiné au chef d’établissement ou au responsable gestionnaire, il apporte une meilleure lisibilité des actions à engager sur les installations d’eau chaude sanitaire (ECS) dans le cadre d’une stratégie globale. Il est construit de manière à permettre l’identification rapide des différentes composantes du réseau, les difficultés majeures et les pistes d’actions envisageables.

En dépit des efforts techniques fournis pour sécuriser les réseaux d’eau chaude sanitaire (ECS), divers événements ont révélé le travail qui restait à accomplir dans ce domaine. L’application des textes réglementaires, si elle est indispensable, n’est pas toujours suffisante. La conception, la maintenance et l’exploitation du réseau doivent s’appuyer sur une évaluation du risque de contamination en fonction des contraintes de chaque type de bâtiment :

•Établissement recevant du public (ERP)

•Immeubles d’habitation

•Locaux de travail

Après avoir édité un article sur le bon contrôle des débits d’un réseau ECS, afin de garantir une température souhaitée en tout point du réseau. Cet article précisera le contexte réglementaire pour l’ensemble des établissements (ERP, immeubles d’habitation, locaux de travail) face au risque lié aux légionelles et la description de l’écosystème bactérien des réseaux.

La prévention de la légionellose et la gestion du risque lié aux légionelles à l’intérieur des bâtiments sont encadrées en France par plusieurs textes officiels qui s’appliquent aux propriétaires et gestionnaires des immeubles d’habitation, des locaux de travail et des ERP.

Les Dispositions générales

Les propriétaires des réseaux d’eau intérieurs des immeubles et des établissements sont tenus de respecter les obligations réglementaires du code de la santé publique (CSP) (articles L. 1321-1, R. 1321-1 et suivants, notamment R. 1321-49 et R. 1321-53) relatives aux eaux destinées à la consommation humaine (EDCH). Ces obligations portent notamment sur :

• la distribution d’une eau respectant, au niveau de l’ensemble des robinets des usagers, les limites et références de qualité réglementaires ; ces exigences de qualité portent à la fois sur des paramètres bactériologiques et des paramètres physico-chimiques, témoins notamment de la non-altération de la qualité de l’eau par les matériaux des réseaux d’eau (fer, cuivre, nickel, plomb, etc.) ;

• la surveillance permanente de la qualité de l’eau délivrée au consommateur : celle-ci intègre nécessairement l’examen périodique des installations de distribution d’eau, la tenue et la mise à jour régulière d’un carnet sanitaire des installations, et éventuellement la réalisation d’analyses complémentaires en fonction des dangers identifiés ;

• l’information du consommateur en cas de problème de qualité de l’eau distribuée et l’information des autorités sanitaires en cas d’incident pouvant avoir des conséquences pour la santé publique ;

• la mise en œuvre d’analyses complémentaires à la demande des autorités sanitaires, notamment en cas de risques pour la santé en relation avec l’usage de l’eau distribuée ;

• la construction des réseaux avec des matériaux conformes aux dispositions réglementaires (arrêté interministériel modifié du 29 mai 1997 et circulaires d’application et dispositif complémentaire d’attestations de conformité sanitaire) pour leur contact avec l’eau1 ;

• l’utilisation de produits et de procédés de traitement de l’eau, de produits de nettoyage et de désinfection autorisés ;

• la possibilité pour chaque consommateur, d’avoir accès à une eau froide non soumise aux traitements complémentaires mis en œuvre sur les réseaux d’eau de l’établissement. Par exemple, chaque consommateur doit disposer d’un point d’eau non traitée lorsque l’eau froide distribuée fait l’objet d’un traitement d’adoucissement.

Les propriétaires des réseaux d’eau intérieurs des immeubles et des établissements sont tenus de mettre en place les mesures nécessaires à la bonne gestion de la température de l’eau qui doit constituer un objectif essentiel à la prévention de la prolifération des légionelles dans les réseaux d’eau. Les obligations réglementaires relatives à la température de l’eau sont les suivantes :

• la température de l’eau froide doit être inférieure à 25 °C (référence de qualité mentionnée dans l’arrêté ministériel du 11 janvier 2007 relatif aux limites et aux références de qualité des eaux brutes et des EDCH) ;

• la température de l’ECS doit être supérieure à 50 °C sur l’ensemble du réseau d’ECS et inférieure à 60 °C aux points de puisage (à l’exception des tubes finaux d’alimentation des points de puisage « antennes » et dans les pièces destinées à la toilette où la température de l’eau ne doit pas dépasser 50 °C) ;

• la température de l’ECS au niveau des équipements de stockage doit, lorsque le volume total des équipements de stockage est supérieur ou égal à 400 litres, et à l’exclusion des ballons de préchauffage, être en permanence supérieure ou égale à 55 °C à la sortie des équipements ou être portée à une température suffisante au moins une fois par 24 heures (cas des ballons à accumulation).

Les obligations relatives à la température de l’ECS, publiées au travers de l’arrêté interministériel du 30 novembre 2005 relatif aux installations fixes destinées au chauffage et à l’alimentation en ECS des bâtiments d’habitation, de bureaux ou locaux recevant du public s’appliquent à l’ensemble des réseaux d’eau neufs ou entièrement rénovés à partir du 15 décembre 2006. Les modalités d’application de cet arrêté sont explicitées dans la circulaire DGS/DSC/DGUHC/DGE/DPPR n°126 du 3 avril 2007. Il est rappelé que la température maximale est de 60 °C au point de puisage des établissements non rénovés après cette date.

 

Les Dispositions spécifiques

En complément de ces dispositions générales, des dispositions spécifiques incombent aux responsables d’établissements qui accueillent des populations particulièrement vulnérables aux risques liés à la présence de légionelles dans les réseaux d’eau intérieurs.

- Les établissements thermaux

Les établissements thermaux doivent suivre les dispositions mentionnées dans l’arrêté du 19 juin 2000 modifiant l’arrêté du 14 octobre 1937 modifié relatif au contrôle des sources d’eaux minérales naturelles et dans la circulaire DGS n° 2000-336 du 19 juin 2000 concernant la gestion du risque microbien. Dans ce type d’établissement l’absence de légionelles est exigée. Ces textes fixent les limites de qualité de l’eau et la gestion du risque associé.

- Les établissements de santé

Les établissements de santé doivent suivre les consignes mentionnées dans la circulaire DGS/DHOS n° 2002-243 du 22 avril 2002. Les établissements sont tenus de mettre en œuvre un plan d’action de prévention de la légionellose qui intègre nécessairement :

• l’expertise des installations avec la mise en place d’un programme de surveillance qui intègre la recherche des légionelles et la mesure régulière de la température de l’ECS ;

• l’élaboration et le suivi du carnet sanitaire ;

• la mise en place de protocoles de gestion dans le cas de présence de légionelles, de patients à haut risque et de cas de légionellose ;

• la planification des travaux de réfection des réseaux.

La circulaire précise notamment les produits qui peuvent être utilisés pour le nettoyage et la désinfection des réseaux d’eau et les actions curatives à entreprendre en fonction des résultats d’analyse de légionelles. Cette circulaire a fixé à 103 UFC/L en Legionella pneumophila le niveau d’action à partir duquel le responsable de l’établissement doit mettre en place les mesures relatives à l’information, à l’évaluation de la contamination des réseaux, à la mise en place de mesures correctives et de protection des populations. Pour les patients à haut risques particulièrement vulnérables, l’absence de légionelles aux points d’usage est exigée.

Le Guide de l’eau dans les établissements de santé, diffusé par la circulaire DHOS/DGS n° 2005-417 du 9 septembre 2005, récapitule l’ensemble des obligations réglementaires relatives à l’eau dans les établissements de santé et précise des recommandations de bonnes pratiques2.

Parallèlement, l’arrêté du 1er février 2010 impose des fréquences minimales d’analyses de légionelles et des mesures de la température de l’ECS applicables pour les établissements de santé et les autres établissements respectivement décrits dans les tableaux 1 et 2.

Tableau 1 : Fréquences minimales des analyses de légionelles et des mesures de la température de l’ECS dans les établissements de santé (extrait de l’arrêté du 1er février 2010)

Points de surveillance

Mesures obligatoires pour chacun des réseaux d’eau chaude sanitaire

Sortie de la/des production(s) d’eau chaude sanitaire (mise en distribution)

Température de l’eau : 1 fois par jour (ou en continu)

Fond de ballon(s) de production et de stockage d’eau chaude sanitaire, le cas échéant

Analyses de légionelles : 1 fois par an

– dans le dernier ballon si les ballons sont installés en série

– dans l’un d’entre eux si les ballons sont installés en parallèle

Point(s) d’usage à risque le(s) plus représentatif(s) du réseau et point(s) d’usage le(s) plus éloigné(s) de la production d’eau chaude sanitaire

Analyses de légionelles : 1 fois par an

Température de l’eau : 1 fois par semaine (ou en continu)

Points d’usage représentatifs situés dans des services accueillant des patients identifiés par le comité de lutte contre les infections nosocomiales (ou toute organisation chargée des mêmes attributions) comme particulièrement vulnérables au risque de légionellose

Analyses de légionelles : 1 fois par an

Température de l’eau : 1 fois par semaine (ou en continu)

Retour de boucle (retour général) le cas échéant

Analyses de légionelles : 1 fois par an

Température de l’eau : 1 fois par jour (ou en continu) au niveau de chaque boucle

Les établissements sociaux et médico-sociaux

Les établissements sociaux et médico-sociaux d’hébergement pour personnes âgées doivent suivre les consignes mentionnées dans la circulaire DGS/DHOS/DGAS n° 2005-493 du 28 octobre 2005. Les consignes sont proches de celles relatives aux établissements de santé. Les plans d’actions mis en place par les établissements doivent figurer parmi les actions prioritaires dans le cadre des conventions tripartites. Ils intègrent nécessairement la surveillance de la qualité de l’eau vis-à-vis des légionelles, l’expertise des installations de distribution d’eau et la définition, le cas échéant, des travaux de réfection (Tableau 2).

Les autres établissements recevant du public

Les autres ERP, et notamment les établissements hôteliers, doivent mettre en place les contrôles – analyses de légionelles et mesures de température aux fréquences mentionnées dans le tableau 2 – dans les conditions prévues par l’arrêté du 1er février 2010. Par ailleurs, il leur est recommandé de :

• assurer un entretien régulier des réseaux, lutter contre l’entartrage et la corrosion ;

• assurer une circulation équilibrée de l’ECS dans les bouclages et une gestion appropriée de la température de l’eau ;

• formaliser des procédures et tenir à jour un carnet sanitaire des installations.

Pour nombre d’entre eux, cette surveillance constitue une action de prévention nouvelle. La circulaire du 21 décembre 2010 relative aux missions des ARS dans la mise en œuvre de l’arrêté du 1er février 2010 apporte des précisions sur les modalités de mise en œuvre de l’arrêté au travers d’un guide à l’attention des maîtres d’ouvrage qui traite des thèmes suivants :

• les légionelles et la légionellose ;

• la responsabilité des établissements ;

• la surveillance à réaliser au niveau des points techniques ;

• la surveillance à réaliser au niveau des points d’usage à risque ;

• les laboratoires chargés des prélèvements d’eau et des analyses de légionelles ;

• les objectifs cibles relatifs aux taux de légionelles aux points d’usage à risque ;

• les dispositions qui incombent aux établissements qui restent inoccupés;

• les mesures de prévention à mettre en œuvre ;

• les mesures curatives en cas de dépassement des objectifs cibles.

Tableau 2 : Fréquences minimales des analyses de légionelles et des mesures de la température de l’ECS dans les établissements sociaux et médico-sociaux, les établissements pénitentiaires, les hôtels, les résidences de tourisme, les campings et les autres ERP (extrait de l’arrêté du 1er février 2010)

Points de surveillance

Mesures obligatoires pour chacun des réseaux d’eau chaude sanitaire

Sortie de la/des production(s) d’eau chaude sanitaire (mise en distribution)

Température de l’eau : 1 fois par mois

Fond de ballon(s) de production et de stockage d’eau chaude sanitaire, le cas échéant

Analyses de légionelles : 1 fois par an

– dans le dernier ballon si les ballons sont installés en série

– dans l’un d’entre eux si les ballons sont installés en parallèle

Point(s) d’usage à risque le(s) plus représentatif(s) du réseau ou à défaut les point(s) d’usage le(s) plus éloigné(s) de la production d’eau sanitaire

Analyses de légionelles : 1 fois par an

Température de l’eau : 1 fois par mois

Retour de boucle (retour général) le cas échéant

Analyses de légionelles : 1 fois par an

Température de l’eau : 1 fois par mois au niveau de chaque boucle

Il convient enfin de signaler que la prévention de la légionellose et la gestion du risque lié aux légionelles dans les ERP ont fait l’objet d’un guide de recommandations du Conseil supérieur d’hygiène publique de France (CSHPF), diffusé par la circulaire DGS n° 2002-273 du 2 mai 2002.

 

La contamination des réseaux par la légionelle

La Legionella :

Les légionelles d’origine hydrotellurique se rencontrent dans les réservoirs aquatiques naturels (rivières, lacs, étangs), dans les sols humides, les composts et les boues d’épuration. Même si ces bactéries sont détectables dans des eaux dont la température varie de 6 °C à 63 °C, leur optimum thermique de croissance se situe entre 25 °C et 43 °C (Konishi et al., 2006). Ainsi, les légionelles colonisent de nombreuses installations liées à l’activité humaine : principalement les réseaux d’ECS, les installations de refroidissement par dispersion d’eau dans un flux d’air (tours aéroréfrigérantes [TAR]) utilisées pour la climatisation d’immeubles tertiaires ou le refroidissement sur les sites industriels, les bains à remous (« spas ») mal entretenus, mais aussi parfois les équipements de stations thermales, les fontaines décoratives, etc.

La colonisation de réseaux d’ECS par des micro-organismes est de plus en plus identifiée comme source récurrente de problèmes sanitaires. Cette biomasse est fixée sur les parois des canalisations des réseaux dans une matrice de polymères organiques (couche visqueuse de quelques micromètres à quelques millimètres d’épaisseur), aussi appelée « biofilm ».

Le biofilm peut être à l’origine de la corrosion des canalisations et de la dégradation de la qualité de l’eau mais peut aussi entraîner des problèmes de contamination microbienne de l’eau, véhiculée dans le réseau. En effet, le biofilm joue alors un rôle protecteur vis-à-vis des légionelles en raison de sa structure et de la présence de protozoaires (par exemple les amibes).

Dans un réseau contaminé, la proportion de légionelles présentes se répartit à plus de 95 % emprisonnées dans le biofilm et à moins de 5 % libres dans l’eau (Flemming et Walker, 2002, Saby et al., 2005).

Il existe une confusion entre les bactéries libres (pélagiques ou planctoniques) et la situation réelle du circuit avec une méconnaissance de la présence et de la quantité de biofilm. En effet, les légionelles fixées dans le biofilm (sessiles) sont de 50 à 1 000 fois moins exposées aux traitements que les bactéries pélagiques (McBain et al., 2002). Green (1993) a même montré qu’une dose de 1mg/L de chlore libre était suffisante pour tuer L. bozemanii planctonique alors qu’une concentration quatre fois plus élevée était nécessaire pour pénétrer le biofilm et atteindre les Legionella sessiles. De plus, pour une concentration donnée en désinfectant, un temps de contact bien plus long doit être appliqué pour atteindre les bactéries sessiles par rapport aux pélagiques (Wright et al., 1991). Ce phénomène est dû à la consommation des désinfectants par le biofilm. En conséquence, les résultats des tests des produits de désinfection réalisés in vitro sont très différents des observations faites in situ.

Legionella_pneumophila_01.jpg

Présentation de la maladie : légionellose :

La légionellose représente l’un des principaux risques infectieux liés aux réseaux d’ECS. En milieu hospitalier, ils sont à l’origine de la plupart des cas de légionellose nosocomiaux.

Parmi les bactéries les plus couramment isolées dans le biofilm, les légionelles font l’objet d’une surveillance spécifique du fait de leur impact sanitaire. Elles sont en effet responsables de deux types d’affections, l’une bénigne et pseudo-grippale (fièvre de Pontiac) et l’autre, infection respiratoire aiguë (légionellose) transmissible par l’inhalation d’aérosols contaminés.

La période d’incubation de la légionellose est habituellement comprise entre 2 et 10 jours. Le diagnostic repose majoritairement sur la recherche d’antigène urinaire chez le patient (spécifique des infections à Legionella pneumophila du sérogroupe 1, pathogènes). La mortalité augmente dès lors qu’il s’agit de personnes fragiles (immunodéprimées) et de sujets âgés.

En France, la maladie est à déclaration obligatoire4 depuis 1987. Jusqu’en 2005, le nombre de cas enregistrés était en augmentation ce qui s’explique principalement par une amélioration de la surveillance, celle-ci reposant sur le diagnostic et la déclaration aux autorités sanitaires (figure 1). Depuis 2006, le nombre de cas a diminué progressivement, témoignant de l’impact des mesures engagées dans le cadre du plan national santé-environnement (PNSE) 2004-2008 et du plan gouvernemental de prévention de la légionellose. Par ailleurs, la létalité a également diminué et s’est stabilisée autour de 10 %. Près de 1 200 cas ont été notifiés en 2009 et 1 540 en 2010. Les données sont publiées chaque année sur le site de l’Institut de veille sanitaire (InVS).

Severe_Pneumonia_Caused_by_Legionella_pneumophila_Serogroup.jpg

Influence de l’hydraulique sur le développement des légionelles :

La lutte contre le développement des légionelles est devenue une priorité dans la production d’ECS, en particulier dans les établissements de santé, mais également pour toute production collective d’ECS (immeubles d’ha- bitation, ERP et locaux de travail). Il y a cependant parfois plus d’échecs que de succès dans la lutte contre cette bactérie. Cela est dû à plusieurs facteurs :

− un dimensionnement inadapté des réseaux ECS bouclés. En effet, la mauvaise circulation dans les boucles d’ECS, entraîne une diminution de la température et la formation d’un biofilm. La formation du biofilm est la principale cause de prolifération dans les réseaux d’ECS. Cette circulation difficile a pour origine l’absence ou le calcul erroné du dimensionnement des canalisations de retour de boucle d’ECS. Elle peut aussi engendrer le colmatage des canalisations et/ou des organes d’équilibrage ;

− une mauvaise connaissance de la qualité physico-chimique des eaux, de la présence de bras morts, de l’état général du circuit (corrosion, entartrage, etc.).

Afin de lutter efficacement contre les légionelles dans les réseaux d’ECS, il est indispensable de limiter leur développement. Ainsi, il est nécessaire d’agir à deux niveaux :

• Assurer un fonctionnement hydraulique satisfaisant dans les boucles d’ECS et ainsi maintenir l’eau à une température élevée, supérieure à 50 °C, en tout point des canalisations maintenues en circulation par la pompe, depuis la production jusqu’au piquage des antennes. Pour cela, le dimensionnement ne doit pas se baser uniquement sur le calcul des pertes thermiques. Le calcul des pertes de charge du réseau d’ECS, le respect des vitesses de circulation dans les canalisations et des plages de fonctionnement des organes d’équilibrage sont tout aussi importants pour un bon dimensionnement des boucles d’ECS.

• Lutter contre l’entartrage et la corrosion par une conception et un entretien adaptés à la qualité de l’eau et aux caractéristiques de l’installation. Le nombre d’actions de maintenance à mener doit être réaliste et permettre leur mise en œuvre effective.

La réalisation de ces actions limite, voire supprime, la nécessité de réaliser des interventions curatives sur les réseaux ECS qui ne garantissent pas une efficacité à long terme. De plus, de tels traitements peuvent avoir pour conséquences un déséquilibre de la flore microbienne et une dégradation des installations (corrosion), favorisant ainsi la création de nouveaux gîtes favorables à la prolifération des légionelles.

Les traitements disponibles :

Il est important de signaler que les traitements de désinfection ne sont efficaces que dans les tronçons en circulation. La maîtrise de la température en tout point du réseau en circulation permet de s’affranchir de tout traitement de désinfection.

Il existe de nombreux traitements sur le marché qui sont classés en fonction :

− du type d’eau à traiter. En effet, l’ECS relève du code de la santé publique (dispositions relatives aux eaux destinées à la consommation humaine) alors que les TAR ont moins de contraintes, l’eau étant considérée comme industrielle ;

− de la phase de traitement. Celui-ci peut être préventif (traitement en continu) ou curatif (traitement choc) dans le cas d’un circuit d’eau contaminé.

Les méthodes de traitement sont de trois types : physiques, thermiques ou chimiques. Cependant, les méthodes physiques comme la filtration membranaire ne sont que peu utilisées, en dehors des filtres terminaux (Kim et al., 2002).

Le tableau 3 présente l’ensemble des traitements qui sont autorisés en France pour désinfecter les réseaux ECS.

Tableau 3 : Désinfectants utilisables en France dans les réseaux ECS (circulaire du 22 avril 2002)

Produits

Utilisation en traitement continu

Utilisation en traitement discontinu a

Utilisation en traitement choc curatif b

Composés chlorés générant des hypochlorites (hypochlorite de sodium ou de calcium, chlore gazeux, hypochlorite de calcium)

1 mg/L de chlore libre

10 mg/L de chlore libre pendant 8 h

100 mg/L de chlore libre pendant 1 h

ou 15 mg/L de chlore libre pendant 24 h

ou 50 mg/L de chlore libre pendant 12 h

Dichloro-isocyanurates (de sodium ou de sodium hydratés)

Non

10 mg/L en équivalent chlore libre pendant 8 h

100 mg/L de chlore libre pendant 1 h

ou 15 mg/L de chlore libre pendant 24 h

ou 50 mg/L de chlore libre pendant 12 h

Dioxyde de chlore

1 mg/L de chlore libre

Non

Non

Peroxyde d’hydrogène mélangé avec de l’argent

Non

100 à 1 000 mg/L de peroxyde d’hydrogène c

 

Acide peracétique en mélange avec du peroxyde d’hydrogène

Non

Non

1 000 ppm en équivalent H2O2 pendant 2h

Soude

Non

pH > 12 au moins 1 h d

 

PROCÉDÉS

Choc thermique

60/50 °C dans le réseau et inférieur à 50 °C dans les pièces de toilette

Traitement discontinu : 70 °C pendant 30 min

 

Filtration membranaire seuil de coupure 0,2 μm

Oui

Non

Non

a: Les modalités de désinfection préconisées pour les traitements discontinus n’ont été validées que pour de petits réseaux, et les retours d’expériences ne permettent pas de les valider actuellement pour les réseaux de taille plus importante.

b: Les concentrations de désinfectants sont données à titre indicatif. Il faut s’assurer au préalable de la tenue des matériaux avec les types et les doses de désinfectants utilisés.

c: Pour un temps de contact fonction de la concentration et pouvant aller jusqu’à 12 heures.

d: Cependant des précautions doivent être prises pour la tenue des matériaux. Cette solution doit être envisagée en dernier ressort et avec de grandes précautions eu égard au

risque encouru par le personnel.

 

Les traitements thermiques

Les traitements thermiques sont souvent utilisés pour limiter la prolifération de legionella pneumophila dans les réseaux ECS (immeubles d’habitation, établissements de santé et autres ERP, etc.).

En France, le CSHPF dans son rapport sur la gestion du risque lié aux légionelles recommande que la température du circuit soit portée à 70 °C pendant 30 minutes avant qu’il soit entièrement vidangé. Cette procédure de choc thermique est reprise par la circulaire du 22 avril 2002.

Cependant, les chocs thermiques n’ont qu’une efficacité transitoire (Kim et al., 2002 ; Farhat et al., 2010). Thomas et al. (2004) ont constaté que les amibes résistent à des températures de 70 °C et représentent alors des zones refuge pour les légionelles. Par ailleurs, des travaux récents de Mouchtouri et al. (2007) ont montré que les chocs thermiques dans des réseaux ECS pouvaient n’être pas suffisamment efficaces pour éliminer les légionelles à moins qu’ils ne soient appliqués très régulièrement et associés à un traitement chloré. Enfin, il est important de rappeler le risque de brûlure au contact d’une eau traitée thermiquement au regard du temps d’exposition nécessaire pour détruire les légionelles (tableau 4).

Tableau 4 : Correspondance entre la résistance thermique des légionelles et le risque de brûlure de la peau

Température de l’eau

            Temps d’exposition

Brûlure profonde de la peau*

Destruction des légionelles

70°C

1 seconde

1 minute

60°C

7 secondes

30 minutes

50°C

8 minutes

Croissance stoppée

*Pour une personne, adulte en bonne santé (valeurs publiées en 1992 par la Société française d’étude et de traitement des brûlures ; le risque est encore plus important pour les personnes fragiles et les jeunes enfants).

Il paraît important de signaler que les chocs thermiques ont un effet mécanique sur les surfaces internes des canalisations. Le DTU 60.1 précise qu’ils sont interdits, pour les tubes en acier galvanisé et il convient, par ailleurs, de vérifier le domaine d’emploi des canalisations de synthèse pour réaliser ces chocs thermiques. Enfin, ces chocs induisent une mise en suspension des particules qui peut provoquer le colmatage des organes de réglage et un stress des bactéries qui se réfugient dans les antennes et les bras morts.

 

Les traitements chimiques

Plusieurs agents oxydants sont largement utilisés pour désinfecter les eaux destinées à la consommation humaine (tableau 3). Parmi ces produits, ceux à base de chlore sont les plus utilisés pour lutter contre les légionelles dans les réseau d’ECS. En cas de forte contamination, des traitements chocs sont réalisés en injectant périodiquement des concentrations en chlore libre de 15 à 100 mg/L. Après un temps de contact variant en fonction de la nature du produit et de la concentration injectée (tableau 3), le réseau est alors vidangé et rempli avec de l’eau du réseau public.

Bien que le chlore soit le moyen le plus couramment utilisé pour désinfecter les réseaux ECS, il présente aussi parfois des inconvénients. Tout d’abord, la chloration permet un abattement efficace des légionelles, mais ne les éradique pas totalement. Cela s’explique par la présence de Legionella dans les amibes qui résistent à la chloration (Kilvington et Price,1990 ; Thomas et al., 2004) et par le fait que le chlore ne pénètre pas dans le biofilm (DeBeer et al., 1994). La chloration peut aussi entraîner une augmentation de la corrosion des réseaux, ce qui fournit de nouvelles zones de refuges pour les bactéries (Kim et al., 2002).

Les produits non oxydants sont essentiellement utilisés pour traiter les TAR. Ils ne seront pas évoqués dans ce guide.

 

Quand désinfecter ?

La circulaire DGS du 21 décembre 2010 relative aux missions des ARS dans la mise en œuvre de l’arrêté du 1er février 2010 apporte des informations aux maîtres d’ouvrage au travers du guide joint en annexe : elle précise notamment que l’interprétation des résultats d’analyse doit être contextuelle, et liste les actions qui peuvent être engagées s’agissant des actions curatives lorsque les objectifs cibles sont dépassés (les quantités de Legionella pneumophila doivent être inférieures à 1000 UFC/L d’eau aux points d’usage à risque [douches notamment] et inférieures au seuil de détection au niveau des points d’usage à risque accessibles aux patients particulièrement vulnérables des établissements de santé).

Extrait du chapitre 9 du guide joint à la circulaire DGS du 21 décembre 2010 : « Les interventions à mettre en œuvre par le responsable des installations à la suite du dépassement des objectifs cibles sont celles mentionnées dans les circulaires en vigueur : pour les établissements de santé et les établissements sociaux et médico-sociaux d’hébergement pour personnes âgées, ces mesures sont mentionnées dans les circulaires du 22 avril 2002 et du 28 octobre 2005 respectivement.

Pour les autres établissements, il pourra être procédé en fonction de la situation aux actions suivantes :

1. interprétation contextuelle des résultats d’analyse : vérification de l’origine des écarts par rapport aux résultats d’analyses antérieures, recherche des causes de dysfonctionnement, confirmation du risque ;

2. restriction des usages à risque (douches, bains à remous, etc.) ;

3. mesures correctives (entretien) au niveau des installations d’ECS (production ou/et réseaux) ;

4. renforcement des contrôles et mise à jour de la stratégie d’échantillonnage ;

5. intervention technique pour supprimer l’exposition ;

Ces actions sont prises en application de l’article 4 de l’arrêté du 1er février 2010 qui prévoit que, lorsque les seuils en légionelles ne sont pas respectés, « le responsable des installations prend sans délai les mesures correctives nécessaires au rétablissement de la qualité de l’eau et à la protection des usagers ».

6. Désinfection curative par choc thermique ou chimique : elle ne doit intervenir que si elle est nécessaire, à l’issue de la mise en œuvre des autres actions, notamment lorsque les mesures correctives n’ont pas été suffisantes pour assurer le rétablissement de la qualité de l’eau.


L'opacité transparente des services de l’eau…

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L-EAU.jpgL'opacité transparente des services de l’eau…

L'eau est précieuse, mais elle est source aussi de relations complexes entre communautés et services de traitement...

Avec la publication d’une carte inédite de la qualité de l’eau potable par France Libertés et 60 millions de consommateurs, s’agissant de la transparence évidente de l’eau, celle du service de l'eau serait plutôt opaque.

L'angle choisi par 60 millions de consommateurs et la Fondation Danielle Mitterrand France Liberté depuis deux ans maintenant se voulait volontairement décalé dans l'espoir de mettre à jour quelques surprises.

La fondation France Libertés et l’Institut national de la consommation (INC) incitent les particuliers à interroger leurs élus sur les dérogations et déposer leurs contributions sur le site www.prixdeleau.fr

La qualité de l’eau du robinet est très encadrée en France. Pourtant, en permanence, des centaines de communes bénéficient de dérogations leur permettant, en toute légalité, de délivrer une eau non conforme, dépassant les seuils limites en nitrates, arsenic, atrazine, glyphosate ou autres polluants.

Pour faire avancer la transparence sur cette pratique inquiétante, la fondation Danielle Mitterrand-France Libertés et 60 millions de consommateurs publient sur Internet la première carte des dérogations aux normes sanitaires de l’eau potable. À partir des données fournies par la Direction générale de la santé, le site www.prixdeleau.fr présente l’ensemble des dérogations en cours. Celles-ci sont accordées pour trois ans par les préfets, et parfois renouvelées jusqu’à deux fois.

Plus d’un millier de dérogations, réparties sur 419 communes, étaient ainsi recensées à l’automne 2012.

Cette publication pose cependant des questions :

• Pourquoi certains départements sont-ils beaucoup plus touchés que d’autres, comme celui de Seine et Marne qui concentre presque un tiers du nombre de dérogation ?


• Comment, à l’inverse, d’autres régions, comme la Bretagne ou encore le département de l’Oise parviennent-elles à n’avoir besoin d’aucune dérogation ?

Pour répondre à ces questions, les initiateurs de l’Opération transparence sur l’eau appellent les particuliers à interroger leurs élus sur d’éventuelles dérogations en cours et à faire remonter l’information
sur le site collaboratif www.prixdeleau.fr

Cette enquête sur le Prix de l'eau a donc aboutit à des résultats intéressants et la collaboration de la fondation et de l’institut souhaite pouvoir échanger à ce propos avec le Ministère de l'Environnement en la personne de Laurent Roy pour les mettre en pratique avec l'ensemble des acteurs de l'eau intéressés.

Grâce à la mise à disposition des informations de la base de données du Ministère de la santé, l’enquête a pu dresser la carte des dérogations aux normes de potabilité de l'eau du robinet en France. En clair, quand l'eau est presque potable et que l'on peut y remédier sans danger pour les populations, le préfet donne une dérogation à l'opérateur de distribution de l'eau.

L'information en elle-même n'est ni vraiment inquiétante, ni vraiment intéressante, mais c'est un marqueur formidable. Cette carte marque donc les départements qui sont aujourd'hui en difficulté pour distribuer une eau potable régulièrement.

La bonne nouvelle, c'est qu'ils ne sont que très peu nombreux (6 seulement ayant plus de 5 dérogations pour leur territoire, voir le tableau détaillé). La très grande majorité des départements n'ont besoin de faire appel à aucune dérogation aux normes de potabilité. Même la Bretagne qui est pourtant régulièrement montrée du doigt, semble avoir trouvé les solutions pour distribuer aux Bretons une eau potable selon les normes en vigueur.

« Amis Bretons, arrêtez de porter à longueur d'années des pacs de bouteilles d'eau et revenez à l'eau du robinet qui coute tout de même de 300 à 6000 fois moins cher ! »

Mais la question est elle réglée en cela ?

Absolument pas et loin de là. En effet, cette carte montre que les départements et les collectivités qui s'en donne les moyens ont la possibilité de rendre potable une eau qui pourtant l'est de moins en moins à sa source.

C'est là que le bât blesse.

Nous sommes en capacité de trouver des solutions pour le court terme, la Bretagne est l'exemple avec un grand E grâce notamment à un niveau d'interconnexion des réseaux impressionnant. Pourtant, nous sommes dans la rustine, nous ne solutionnons pas nos problèmes à long terme. Que ferons nous quand les bretons seront obligés d'aller chercher les interconnections de leurs réseaux dans le Vercors ?

Serons-nous alors en pénurie ? Serons-nous à l'agonie ? Les ingénieurs diront que de nouvelles solutions viendront permettre de purifier toutes les eaux mais à quel prix ? Qui pourra le payer ?

Ne serait il pas plus simple d'envisager de changer maintenant en profondeur nos comportements et de sacraliser, le mot n'est pas trop fort, nos zones de captages et au-delà ?

60 millions de consommateurs et la Fondation Danielle Mitterrand France Libertés essayeront en mars prochain d'apporter des réponses à ces questions mais sans attendre cela, je vous propose deux choses :

- La première : arrêtez de boire de l'eau en bouteille et revenez à l'eau du robinet maintenant !

- La seconde : redonnez ce faisant les moyens aux services publics de l'eau de produire un service de qualité tout en trouvant les solutions de long terme pour sauver notre ressource en eau !

 

La carte des dérogations sur les normes de qualité de l’eau en France :

Carte-des-de-rogations-sur-les-normes-de-qualite--de-l-.jpg

Pour en arriver aux dérogations, deux types de seuil de conformité de l’eau existent :

 - les limites de qualité ;
 - les références de qualité.

Ces seuils sont définis par un arrêté qui classe chaque paramètre analysé en fonction de son risque potentielle pour la santé humaine.

Le dépassement des références de qualité, pour certains paramètres, ne remet pas en cause la définition juridique de potabilité de l’eau et donc la conformité de l’eau.

C’est uniquement lorsque les paramètres dépassent les limites de qualité quele préfet en est informé et que la conformité de l’eau est mise en cause. Dans ce cas, la Personne Responsable de la Production/Distribution d’Eau (PRPDE) en informe le maire et le Directeur de l’Agence Régionale de Santé (ARS), qui transmet cette information au Préfet. La PRPDE est tenue d’effectuer immédiatement une enquête afin de déterminer la cause de ce dépassement. Puis, si le Préfet juge que la distribution constitue un risque pour la santé, il est tenu de la restreindre ou de l’interrompre et de mettre en place des mesures correctives. L’information aux consommateurs doit être immédiate et assortie des conseils nécessaires.

Si le dépassement n’entraîne pas un risque pour la santé et lorsque les mesures correctives ne permettent pas de rétablir la qualité de l’eau, la PRPDE dépose une demande de dérogation aux limites de qualité auprès du préfet. La délivrance d’une dérogation est soumise à plusieurs conditions. Tout d’abord le rapport du Directeur de l’ARS doit établir que l’utilisation de l’eau ne constitue pas un danger potentiel pour la santé des personnes. Ensuite, le PRPDE doit apporter la preuve que la mise en place d’une dérogation est le seul moyen raisonnable pour maintenir la distribution de l’eau dans le secteur concerné. Enfin, un plan d’actions concernant les mesures correctives doit être établi par la PRPDE afin de retrouver une eau conforme aux références de qualité. Dans ce cas, le préfet s’assure auprès de la PRPDE que la population concernée est informée rapidement et de manière appropriée.Une dérogation est d’une durée de trois ans et est renouvelable deux fois. Une telle pollution peut donc parfois durer légalement jusqu’à neuf ans ! En contrepartie, les maires doivent s’engager à prendre les mesures pour maîtriser ces pollutions.

 

La liste des dérogations sur la qualité de l'eau par commune.

 

Un peu d’histoire d’eau….

Les principes de déroulement du cycle de l’eau sont, aujourd’hui, parfaitement connus mais il aura fallu plusieurs siècles avant d’en percer tous les mystères.

Élément hautement mythologique, l’eau fascine les penseurs grecs et latins par le caractère mystérieux de son cycle naturel. Ainsi, Platon (428 - 348 av JC) et Aristote (384 - 322 av JC)s’interrogent-ils sur la capacité des seules précipitations à entretenir le cours permanent des fleuves. Ils présument par ailleurs que c’est l’eau de mer qui, en pénétrant dans le sol et en remontant à sa surface, entraîne la formation d’eau douce.



Aristote s’interroge également sur la nature de l’eau. Sa théorie est admise jusqu’au XVIIe siècle. L’eau fait selon lui partie, avec le feu, la terre et l’air, des quatre éléments de base de la matière. Il attribue à chacun d’eux des caractéristiques fondamentales : froid, sec, chaud et humide qui, combinées deux à deux forment ces quatre éléments et composent ainsi l’ensemble de l’univers. Il nie l’existence du vide associé à la discontinuité de la matière, théorie développée un peu plus tôt parDémocrite (460 - 370 av JC) qui avançait l’idée selon laquelle la matière était formée de vide et d’unités indivisibles (le mot "atome" vient du Grec "atomos" qui signifie : indivisible).

- À la Renaissance, Léonard de Vinci (1452 - 1519) est sans doute le premier à remettre en cause la théorie aristotélicienne du cycle de l’eau, qu’il compare à la circulation sanguine du corps humain.

- Bernard Palissy (1510 - 1589), dans son "discours admirable de la nature des eaux et fontaines" en donne quant à lui, une interprétation extrêmement proche de la réalité.

- Pierre Perrault (1613 - 1688), frère du conteur, effectue des mesures de précipitations, d’évaporation et de perméabilité dans le bassin de la Seine.

- Edmé Mariotte (1620 - 1684) démontre ensuite que la pluie ne se contente pas de ruisseler en surface, mais qu’elle s’infiltre dans les couches poreuses du sol pour constituer les nappes souterraines.

- Edmond Halley (1656 - 1742), astronome britannique, homme de la comète, remarque que les évaporations de la Méditerranée sont équivalentes aux précipitations sur ses pourtours.

- En 1743, le mathématicien Alexis Clairaut (1713 - 1765) et Georges Buffon (1707 - 1788) mettent en évidence que "le cycle de l’eau ne peut être qu’atmosphérique".

Il apparaît alors que c’est bien la même eau qui circule partout…recyclée sans cesse depuis plus de 3 milliards d’années…Au XIXe siècle, les progrès de la géologie – particulièrement l’étude des eaux souterraines – et de la météorologie donnent naissance à l’hydrologie moderne.



Mais il faut attendre le début du XXe siècle pour mettre au point des mesures hydrologiques incontestables et établir les connexions qui s’imposent entre eau douce et eau salée, nuage et pluie, évaporation et condensation.  

 

Chiffres clés de l’Eau

• 97,5% de l’eau de la planète est salée.


•   2,5% d’eau douce, principalement immobilisée dans les glaciers.


L’accélération de la fonte de ces derniers risque à court terme de 
mettre en péril l’équilibre hydrique mondial.

Renouvellement :Précipitations terrestres : estimées à 580 000 km3/an

• 79% tombent sur les océans,


•  2% sur les lacs, 


• 19% seulement sur les terres émergées
dont 2 200 km3 (2%) s’infiltrent dans nos nappes souterraines.

LA CONSOMMATION

• On consomme 4.000 km3/ an dans le monde dont 20% proviennent des eaux souterraines

Dans les zones arides, on estime être en situation déficitaire depuis une dizaine d’années.

Les ponctions dans les nappes phréatiques ont été multipliées par 5 au XXe siècle.

• 70% de la consommation totale pour l’agriculture. 
Sauf amélioration significative des systèmes d'irrigation, cette part 
pourrait passer à 90%.


• 20% en usages industriels


• 10% en usages domestiques

L’EMPREINTE DE L’EAU

• L’empreinte sur l’eau d’un état est le volume d’eau nécessaire pour la production des biens et des services consommés par ses habitants :

- 2 483 m3/personne/an aux États-Unis (696 milliards de m3/an)


- 1 875 m3/personne/an en France (110 milliards de m3/an)

- 675 m3/personne/an en Ethiopie (43 milliards de m3/an)

La moyenne mondiale est de 1 243 m3/personne/an 
(7 452 milliards de m3/an)

• 2 000 à 5 000 litres d’eau par personne et par jour

DESEQUILIBRE OU CYCLE NATUREL POUR LES
HYDRO-SCEPTIQUES

• 6,6 milliards d’habitants aujoud’hui (+ 80 millions chaque année)

• Demande d’eau douce : + 64 milliards de mètres cubes par an

• On estime que 90 % des 3 milliards d’habitants qui s’ajouteront à la population du monde d’ici 2050 se trouveront dans les pays en
développement.


• Plus de 60 % de l’accroissement démographique entre 2008 et 2010 se produira en Afrique subsaharienne (32 %) et en Asie du Sud
(30 %), qui, à elles deux, devraient abriter la moitié de la population mondiale en 2100

• Sur les 32,6 milliards de m3 prélevés,5,75 milliards, que l’on appelle « part consommée », ne retourne pas au milieu naturel.

Cette part consommée se répartit comme suit :


- 49% pour l’irrigation (2,8 milliards de m3)


- 24% pour l’eau potable (1,4 milliards de m3)


- 23% pour la production d’énergie (1,3 milliards de m3)


-   4% pour l’industrie (hors énergie) (0,25 milliards de m3)

REPARTITION DES PRELEVEMENTS D’EAU PAR USAGE
ET PAR RESSOURCE

• En 2006, 32 600 millions de m3 prélevées au total en France :

- 59 % (19,1 Mm3) pour la production d’énergie


-   9 % (2,9 Mm3) pour les besoins de l’industrie


- 14 % (4,7 Mm3) pour l’agriculture


- 18 % (5,9 Mm3) pour l’eau potable

- 19 % proviennent des eaux souterraines


- 81 % proviennent des eaux de surface
contre 10% pour les usages domestiques

CONSOMMATIONS COMPAREES 1 ha de maïs irrigué équivaut à la consommation annuelle de 400 personnes ou au volume de 10 piscines

• Un français consomme en moyenne 150 litres d’eau par jour (soit 55 m3 par personne et par an)

• La consommation des foyers français est répartie comme suit :

- 39 % pour les bains et les douches


- 20 % pour les W.C


- 12 % pour le linge


- 10 % pour la vaisselle


- 6 % pour la préparation de la nourriture


- 6 % pour les usages domestiques divers


- 6 % pour le lavage de la voiture et l’arrosage du jardin


- 1 % pour l’eau potable

 

Face à l'urbanisation galopante dans les pays en développement, l'inclusion, la durabilité et la connectivité

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urbanisation-galopante-.jpgFace à l'urbanisation galopante dans les pays en développement, l'inclusion, la durabilité et la connectivité

Pour faire face aux enjeux de l’urbanisation rapide dans les pays en développement, la Banque mondiale a présenté un rapport qui procède à l’élaboration d’études de cas sur l’urbanisation.

Un rapport s’inspirant en partie, d'une série d'examens des modèles d'urbanisation menés par la Banque mondiale. Ce rapport intègre donc les enseignements tirés des études conduites dans sept pays (Brésil, Chine, Colombie, Corée, Inde, Indonésie et Vietnam) sur différents aspects tels que la propriété foncière, l'offre de logements, les coûts du transport et la fourniture des services de base.

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Le rapport de la Banque Mondiale précise que les pays en développement connaissent une urbanisation rapide et estime que les municipalités doivent agir vite pour planifier, connecter et financer des villes résilientes et durables.

Le rapport rappelle que les pays développés se sont, en général, urbanisés progressivement, sur une centaine d'années ou plus, à mesure que les emplois migraient de l'agriculture vers l'industrie. Ce rythme leur a laissé le loisir de tâtonner, essayer et se tromper dans les modèles et les politiques de croissance qu'ils ont appliqués et mis en oeuvre.

Ce temps de compréhension urbanistique ne se pose pas pour les pays en développement qui ne peuvent pas se permettre de tenter aujourd'hui : ils sont confrontés à une migration rapide qui, dans certains cas, fera passer la proportion des citadins de 20 % actuellement à plus de 60 % d'ici à peine 30 ans.

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Le rapport précise que face aux enjeux multiples de cette mutation, les autorités municipales sont en première ligne. Il précise que qu’il leur faut, dès à présent, déterminer comment faire face à l'essor, déjà en cours, de la population urbaine - en matière de logements (abordables), de transport, d'emploi, d'infrastructure et d'accès aux services essentiels - tout en limitant le plus possible l'impact de l'urbanisation sur l'environnement et en se préparant à l'accroissement des vulnérabilités résultant du changement climatique.

Les pouvoirs publics doivent donc réussir à maîtriser ce processus rapide d'urbanisation : c'est la condition d'une croissance résiliente et durable.

Outre l’importance d’une planification urbaine, le rapport de la BM place comme l’un des enjeux principaux la question financière fait également partie intégrante du défi et, avec elle, la nécessité de trouver de nouveaux moyens de financement de l'infrastructure.

C’est donc de cadre que la Banque mondiale a réalisé un rapport à l'intention des édiles intitulé Planning, Connecting and Financing Cities-Now: What City Leaders Need to Know (« Planifier, connecter et financer les villes aujourd'hui : ce que les municipalités doivent savoir »).

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Ce rapport, qui s'appuie sur des études de cas, définit un cadre pour la planification et le financement de la croissance urbaine. Son objectif est d'aider les responsables publics à repérer les obstacles à l'urbanisation et à trouver la combinaison de mesures la plus efficace sur le plan politique, technique et budgétaire, tant pour leur ville que pour le pays.

Rassemblant de nombreuses réflexions, sur comment créer des emplois et développer les services de base ? Comment améliorer les conditions de vie dans les quartiers et informels et dans les zones à risques ? Comment gérer la structure physique de la ville ? le rapport fournit autant de pistes de réponse.

« Les municipalités doivent commencer, à tous les niveaux, à déployer une politique d'aménagement bien pensée et résolument tournée vers l'avenir, afin de consolider leur tissu économique et de veiller à l'équité et à la durabilité, indique Somik Lall, économiste spécialiste des questions urbaines à la Banque mondiale et l'un des auteurs du rapport. La façon dont elles se préparent à une urbanisation rapide sera fondamentale non seulement pour leur propre devenir, mais aussi pour les progrès de l'économie dans le monde. »

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Le cadre de développement urbain proposé dans ce rapport repose sur trois axes :

- la planification : il s'agit de définir une trajectoire d'aménagement pour les villes, c'est-à-dire les modalités de l'urbanisation, en particulier les politiques d'aménagement urbain et d'expansion de l'infrastructure et des services publics de base.

- la connectivité : il s'agit de rendre les marchés du travail, des produits et des services plus accessibles au niveau de toute une ville, ainsi qu'aux autres villes et aux marchés d'exportation.

- le financement : il s'agit de trouver les capitaux de départ qui permettront d'investir dans l'infrastructure et les services à mesure que l'urbanisation prendra de l'ampleur.

Selon les auteurs du rapport, la planification de l'aménagement du territoire et de la fourniture des services essentiels constitue le volet le plus crucial si l'on veut parvenir à une croissance urbaine efficiente, propre et solidaire, mais aussi se prémunir de modèles de développement non durables.

Le rapport se penche sur les politiques destinées à mettre en place les biens publics et l'infrastructure de base, ainsi qu'à définir clairement les droits de propriété et à déterminer la valeur du foncier de manière à faire correspondre l'offre et la demande. Il montre également la nécessité d'instaurer des règles pour encadrer l'intensité d'utilisation des sols et l'intégrer dans le développement de l'infrastructure (transports, en particulier).

Une fois en place, l'infrastructure urbaine influera sur les possibilités futures d'aménagement de la ville. En intégrant les plans d'urbanisme et l'implantation de l'infrastructure, on peut également promouvoir l'inclusion et endiguer la formation et l'expansion des bidonvilles. Ainsi, en Tunisie, un programme national d'amélioration de l'habitat informel a ramené la proportion des taudis de 23 % en 1975 à 2 % en 1995. D'importants investissements des entreprises de service public dans les réseaux d'eau et d'égouts ont contribué au succès de ce programme.

Le rapport signale que le coût initial de l'infrastructure semble toujours une difficulté pour les villes car les investissements requis pour construire les réseaux de transports publics ainsi que les systèmes de traitement des eaux et de gestion des déchets dépassent largement le budget de la plupart des municipalités.

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Le rapport détaille trois grandes stratégies qui aideront les autorités municipales à financer leurs investissements dans l'infrastructure :

Privilégier et renforcer la solvabilité des municipalités. Cette solvabilité peut reposer sur les flux de trésorerie provenant des redevances et taxes payées par les utilisateurs et, si nécessaire, sur les recettes générées par des actifs à effet de levier. On peut aussi faire appel aux marchés des capitaux, soit en émettant des titres obligataires soit en empruntant auprès d'établissements ou d'intermédiaires financiers spécialisés.

Coordonner les financements publics et privés en fixant des règles claires et cohérentes. À condition d'obtenir une assurance suffisante quant à la fermeté des engagements pris, les partenariats public-privé peuvent permettre d'alléger la charge budgétaire liée aux projets d'amélioration de l'infrastructure.

Capitaliser sur les actifs existants pour financer de nouveaux actifs en tenant compte de la politique d'aménagement du territoire. Différentes solutions sont ici envisageables, notamment des taxes foncières et immobilières, des cessions de terrains ou des baux fonciers, des taxes d'aménagement, des taxes sur les plus- values foncières ou un financement par de nouvelles taxes foncières.

L'expérience de Lima, au Pérou, met ces évolutions en évidence. Lorsque la ville a voulu contracter un prêt pour développer son infrastructure, elle a commencé par recevoir une assistance technique financée par les bailleurs de fonds qui devait lui permettre de demander à une agence de notation de lui attribuer une note de crédit. Elle a ainsi pu emprunter 70 millions de dollars auprès d'une banque commerciale, et peut espérer un jour bénéficier de financements à long terme assortis d'un service de la dette raisonnable, afin de couvrir ses charges de fonctionnement, ce qui revêt une importance vitale. Ce prêt a été partiellement adossé à une garantie de 32 millions de dollars consentie par l'IFC.

Dans les pays en développement, de nombreuses municipalités n'ont pas accès à des emprunts à long terme faute de marchés locaux du crédit ou de transparence dans les transactions sur les obligations municipales. Les investisseurs privés peuvent contribuer à combler cette lacune, par exemple via des marchés de services, des contrats de gestion, des baux et la privatisation. Toutefois, selon les auteurs du rapport, à long terme, les autorités devront recourir aux recettes publiques, par exemple à des taxes foncières ou à des prélèvements analogues, et aux emprunts de longue durée si elles veulent financer la maintenance et l'extension de l'infrastructure publique.

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En définitive, le rapport établit qu’en favorisant la concentration de la population et de l'activité économique dans des zones restreintes, et en adoptant des politiques axées sur l'inclusion, la durabilité et la connectivité, les villes pourront transformer leur économie, faciliter les interactions sociales et économiques et créer un marché dynamique pour les idées, lesquelles seront transformées en innovations par les chefs d'entreprise et les investisseurs. Sans une planification, une conception et des investissements appropriés dans le développement de villes durables, un nombre de plus en plus important de personnes continuera de subir les effets adverses sans précédent, non seulement des changements climatiques, mais aussi d’une croissance économique réduite, d’une baisse de la qualité de vie et d’une instabilité sociale croissante.

Il est à noter par ailleurs, qu'au cours des deux dernières décennies, les changements démographiques et économiques ont contribué à faire des villes et des centres urbains l’habitat dominant de l’humanité. Ce sont dans les villes que les améliorations rapides des conditions socio-économiques et environnementales sont possibles, mais aussi là où ces changements sont les plus nécessaires. Les villes des pays émergents sont de plus en plus les moteurs de la prospéritté mondiale alors que les ressources de la planète s’épuisent rapidement. Il est donc plus essentiel que jamais que les États s’engagent à atteindre l’objectif d’une urbanisation durable comme levier essentiel du développement.

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Les grandes voies du grand débat national sur la transition énergétique

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Transition-e-nerge-tique.jpgLes grandes voies du grand débat national sur la transition énergétique

Annoncé lors de la conférence environnementale des 14 et 15 septembre 2012, et après son lancement le 29 novembre 2012, l’aménagement du calendrier avec le comité de pilotage s’est donc achevé. La ministre chargée de l’énergie, Delphine Batho a présenté les grandes lignes directrices du grand débat national sur la transition énergétique, ouvert et citoyen.

Lancé officiellement depuis deux mois, ce grand débat doit permettre de définir les politiques énergétiques dans 10, 20, 30 ou 40 ans et de mesurer les investissements nécessaires en fonction des différentes synthèses sélectionnées.

Un débat qui doit faire émerger un projet de société autour de nouveaux modes de vie sobres et efficaces en énergie.

Le processus devra produire les bases d’une stratégie de transition énergétique pour le pays :

• Construire un accord solide sur une trajectoire cohérente de transition énergétique conforme aux engagements, et précisant les points de passage à la fin de la mandature en 2017, 2020, 2025 et 2050.

• Produire des recommandations pour l’élaboration de la « loi de programmation de la transition énergétique », pour préciser les politiques et mesures nécessaires à la mise en œuvre de la transition énergétique.

La dynamique du débat

La conférence environnementale a arrêté quatre questions autour desquelles le débat s’articule. Ces questions, formulées dans la feuille de route pour la transition écologique, sont les suivantes :

1. Comment aller vers l’efficacité énergétique et la sobriété ? L’évolution des modes de vie, de production, de consommation, de transport ainsi que des services énergétiques nécessaires doit constituer le point de départ.

2. Quelle trajectoire pour atteindre le mix énergétique en 2025 ? Quel type de scénarii possibles à horizon 2030 et 2050, dans le respect des engagements climatiques de la France ?

3. Quels choix en matière d’énergies renouvelables et de nouvelles technologies de l’énergie et quelle stratégie de développement industriel et territorial ?

4. Quels coûts et quel financement de la transition énergétique ?

 

Les grands rendez-vous :

1- Les citoyens débattent dans les territoires

D’ores et déjà les régions et les collectivités locales se mobilisent pour débattre de la transition énergétique

Parmi les initiatives :

Pays de la Loire :

La Région des Pays de la Loire a organise à Angers le 13 novembre le premier des 5 débats des Etats régionaux de l'énergie. Une initiative labellisée par le ministère de l'Environnement et qui s'inscrit dans la démarche prospective Pays de la Loire 2040.

Début 2013, une quinzaine de rencontres tout public sont prévues dans les 5 départements afin d’établir une vision partagée de l’avenir des territoires. Des panels citoyens viendront également approfondir la réflexion dans le cadre de cette opération de prospective baptisée

"Pays de la Loire 2040».

En complément des partenaires collectivités territoriales, associations, entreprises de la région Pays de la Loire ont confié à la chaire de développement humain durable et territoires de l’Ecole des Mines de Nantes une animation de débats décentralisés.

A la date du 1er janvier 2013 : 24 débats ont été organisés regroupant 1080 participants.

PACA :

Le vendredi 30 novembre 2012 la Région PACA a invité l’ensemble des partenaires et acteurs de l’énergie au lancement de la Conférence régionale de l’énergie, débat ouvert et citoyen appelé à se dérouler entre décembre 2012 et mai 2013. Des fiches pédagogiques ont été élaborées avec les services de l’Etat. Des débats sont prévus dans les lycées de la région. Un site internet dédié au débat sera mis en place.

Six débats sont programmés dans les départements et une synthèse régionale courant juin.

Rhône-Alpes :

Rhône-Alpes a organisé sa première conférence régionale du débat sur la transition énergétique le 10 décembre. Le conseil régional Rhône-Alpes prend part activement à la préparation de ce rendez-vous national en mettant à disposition un site internet dédié, où l’on peut y télécharger la charte de la labellisation des initiatives dans les territoires.

Ile de France :

Dans le cadre du débat national, la Région en partenariat avec l’Agence régionale de l’environnement et des nouvelles énergies (Arene) organisent une série de trois conférences régionales et de débats locaux sur l’ensemble du territoire francilien. La première des conférences a eu lieu le 18 janvier 2013 où Thierry Wahl, secrétaire général, est intervenu pour présenter le dispositif national et son articulation avec les débats territoriaux. Le Président de la Région Jean Paul HUCHON et le Préfet de Région Jean DAUBIGNY sont intervenus à l’ouverture de cette première journée consacrée à un état des lieux du territoire, mais aussi aux actions remarquables pouvant incarner une nouvelle approche énergétique

 

2- Les journées de l’énergie : 29, 30 et 31 mars

Les entreprises de l’énergie et les collectivités ouvriront les portes de leurs installations au grand public le vendredi 29, samedi 30 et dimanche 31 mars 2013.

Ce seront des opérations portes ouvertes comparables à des journées du patrimoine de l’énergie.

Le vendredi et le week-end pour permettre aussi bien aux groupes scolaires de réaliser des sorties pédagogiques et également offrir aux Français l’opportunité de découvrir des lieux, des initiatives et les acteurs de l’énergie de leur région.

En partenariat avec le Ministère de l’Education Nationale, des outils ludiques et pédagogiques de sensibilisation du jeune public seront mis à disposition des enseignants pour les accompagner.

Ces outils donneront des clés de compréhension sur l’énergie, sensibiliseront aux enjeux de la transition énergétique et susciteront la discussion dans les salles de classe.

Deux jours dédiés à la transition énergétique donnant aux Français la possibilité de visiter des bâtiments, installations qui leurs sont fermés habituellement.

Visiter des lieux d’exceptions, participer à des animations pour les petits comme pour les grands sont autant d’occasions pour permettre aux Français de mieux comprendre les questions d’énergie et d’entrer de plain pied dans le débat national sur la transition énergétique.

Comme chaque année, le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie organise la semaine du développement durable qui se tiendra du 1er au 7 avril 2013. Les journées de l’énergie s’appuieront sur cette semaine à laquelle le gouvernement a décidé de donner pour thème : la transition énergétique.

 

3- La journée citoyenne : le 25 mai

Dans les 26 régions de France, le même jour, une démarche de démocratie participative de grande ampleur basée sur un protocole unique « world wide views » développé par le Danish Board of Technology récemment utilisé lors de la conférence d’Hyberabad des Nations Unies sur la biodiversité.

Dans chaque région, des panels d’une centaine de citoyens seront réunis pour débattre ensemble des enjeux de la transition énergétique.

Le protocole d’animation de la journée prévoit un socle commun à travers la mise en débat de questionnements identiques auxquels s’ajoute une question choisie par chaque région coorganisatrice sur des enjeux locaux liés à la transition énergétique.

Un dispositif de centralisation des résultats de la consultation assurée au fur et à mesure de la journée permettra d’établir une cartographie fine des attentes et opinions des citoyens.

La journée citoyenne incarne de manière tangible la dimension de proximité souhaitée pour ce débat : proximité citoyenne, proximité territoriale en affirmant que l’un et l’autre sont des leviers de la transition énergétique.

Tous les éléments produits dans le cadre du débat avec les citoyens seront transmis au conseil national du débat sur la transition énergétique afin d’enrichir sa réflexion sur les recommandations finales.

 

Pour répondre à l’engagement d’atteindre un public nombreux et divers, la dynamique du débat s’appuie sur des initiatives portées par des organisateurs multiples, en proximité avec des sujets, des publics et des territoires.

Tout organisateur à caractère collectif peut faire une demande pour labelliser un évènement,

-                  auprès du secrétariat général du débat pour les initiatives nationales

-                  auprès des conférences régionales qui ont reçu une délégation de labellisation pour les initiatives locales

Les événements proposées à la labellisation du débat national doivent avoir pour objectif de diffuser de l’information sur la transition énergétique, permettre l’expression des préoccupations de tous et doivent traiter le plus largement possible les différents aspects de la transition énergétique.

Ils ont aussi vocation à constituer une contribution sous des formes adaptées : compte-rendu de réunions, propositions, synthèses. Afin d’obtenir la labellisation débat national sur la transition énergétique, ils devront s’engager à respecter la charte de labellisation mise en place.

Les événements labellisés devront s’engager à :

-            proposer un cadre de débat ouvert, associant les citoyens, territoires et acteurs afin de favoriser l’appropriation des enjeux de la transition énergétique et donc l’implication du plus grand nombre.

-            partager un état des lieux des enjeux sociaux, économique, environnementaux et industriels de la mise en œuvre de la transition énergétique.

-            identifier les contraintes à court et long terme pour faire émerger des choix conformes à l’intérêt général.

-            construire ensemble une vision d’avenir en engageant la France dans la transition

énergétique

-            sensibiliser tous les publics à la transition énergétique afin d'assurer une prise de conscience et inciter au changement des comportements,

-            débattre des conditions de réussite de la transition énergétique,

-            produire des recommandations pour l'élaboration de la loi de programmation,

-            traiter, à minima, une question de la feuille de route pour la transition énergétique posée lors de la conférence environnementale.

Etre labellisé débat national sur la transition énergétique : des droits et des devoirs

Le site internet du débat, ouvert à compter du 31 janvier, permettra la participation et la traçabilité de l’ensemble des contributions et des initiatives de chacun. Il fournira, aussi, la base documentaire permettant à tous de connaître les données et les enjeux du débat national.

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L’historique du climat reconstitué au Groenland

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IPEV_Groenland_.jpgL’historique du climat reconstitué au Groenland

 

Un épisode chaud du passé décrit grâce au forage des glaces les plus anciennes du Groenland. L'Histoire du climat vient d'être reconstituée sur 130 000 ans au Groenland grâce à l'analyse de carottes de glace extraites lors du forage NEEM mené par une équipe internationale de scientifiques impliquant en France, le CNRS, le CEA, l'UVSQ, l'université Joseph Fourier et l'IPEV.

Les chercheurs ont pu récupérer pour la première fois en Arctique de la glace formée lors de la dernière période interglaciaire, il y a 130 000 à 125 000 ans, marquée par un important réchauffement arctique. Selon leurs travaux, la calotte du Groenland aurait contribué seulement de 2 mètres aux 4 à 8 mètres de montée du niveau marin caractéristique de cette période. Publiée le 24 janvier dans Nature, cette étude apporte des informations précieuses pour comprendre les relations entre climat et montée du niveau des mers.

NEEM est un projet de forage international visant à extraire des carottes de glace au nord-ouest du Groenland, afin d'obtenir pour la première fois en Arctique des échantillons couvrant les derniers 130 000 ans donnant accès à la dernière période interglaciaire, l'Eemien, un épisode chaud du passé.

Pilotée par l'Université de Copenhague et impliquant 14 pays, dont la France, l'équipe de NEEM a foré plus de 2,5 km jusqu'au socle rocheux en deux ans, entre 2010 et 2012. Elle a ainsi extrait le premier enregistrement complet de l'Eemien, fournissant des estimations des changements de température, de quantité de précipitations et de composition atmosphérique.

Les carottes de glace du Groenland, formées par l'accumulation et le tassement de couches de neige, ont été scrutées par une palette d'analyses effectuée sur la glace elle-même mais aussi sur l'air piégé dans cette dernière. La mesure des isotopes stables de l'eau informe sur les changements de température à la surface de la calotte et de transport d'humidité au cours du temps.

Composition isotopique de l'eau et composition atmosphérique de l'air piégé ont permis aux scientifiques de caractériser les variations passées du climat, enregistrées au Groenland année après année, comme dans les anneaux de croissance des arbres. La quantité de gaz présente dans la glace renseigne enfin sur les variations d'épaisseur de la calotte de glace, la teneur en air piégé variant en fonction de l'altitude du site.

IPEV_station_summit_au_groenland.jpg©IPEV

A partir de ces analyses, les scientifiques ont été en mesure de décrire les changements climatiques sur les derniers 130 000 ans au Groenland. Résultats : durant l'Eemien, il y a 130 000 à 125 000 ans, le climat du nord du Groenland aurait été de 4°C à 8°C plus chaud qu'actuellement. Ces températures sont plus élevées que celles simulées par les modèles de climat pour cette période.

Pour autant et de manière surprenante, l'altitude de la calotte, au voisinage de NEEM, n'a baissé que de quelques centaines de mètres sous le niveau actuel. En effet, au début de la période interglaciaire, il y a environ 128 000 ans, elle était 200 mètres plus élevée que le niveau actuel, puis l'épaisseur de la calotte a diminué à un rythme d'en moyenne 6 cm par an.

Ensuite, il y a près de 122 000 ans, l'altitude de la surface était environ 130 mètres sous le niveau actuel. L'épaisseur de la calotte est alors restée stable (autour de 2 400 mètres) jusqu'au début de la dernière glaciation, il y a près de 115 000 ans. La calotte du Groenland n'a donc pu contribuer que de 2 mètres aux 4 à 8 mètres de la montée du niveau marin caractéristique de l'Eemien.

Par ailleurs, les chercheurs estiment que le volume de la calotte du Groenland a diminué d'environ 25% en 6 000 ans durant l'Eemien. Au cours de cette période, une intense fonte de surface est enregistrée dans les carottes de glace par des couches de regel. Ces dernières résultent de l'eau de fonte, fournie par la neige de surface, qui s'est infiltrée dans les couches de neige plus profondes puis a regelé.

De tels évènements de fonte sont très rares au cours des derniers 5 000 ans, confirmant que la température de surface au site de NEEM était nettement plus chaude pendant l'Eemien qu'actuellement. Ce phénomène a tout de même été observé durant l'été 2012 par l'équipe présente sur le site du forage NEEM.

Ces résultats confirment la vulnérabilité de la calotte du Groenland aux augmentations de température. Cependant, le fait qu'elle n'ait pas entièrement disparu au cours de l'Eemien implique que la calotte de l'Antarctique serait responsable d'une part importante des 4 à 8 mètres de la montée du niveau marin qui s'est produite au cours de l'Eemien.

La calotte de l'Antarctique, dont l'évolution passée reste mal connue, serait donc susceptible de réagir de manière significative au réchauffement climatique. Cette reconstitution du climat de l'Eemien fournit des données de référence qui seront confrontées aux simulations du climat et de l'évolution des calottes de glace, seuls outils disponibles pour évaluer les risques d'évolution future du climat et du niveau des mers.

IPEV_Marion_Dufresne.jpg©IPEV

1613-2013, Le Nôtre au Château de Versailles…

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Versailles-Le Nôtre1613-2013, Le Nôtre au Château de Versailles…

À l'occasion du quatre-centième anniversaire de sa naissance, le château de Versailles rend hommage tout au long de l'année 2013, au jardinier de Louis XIV, architecte, paysagiste exceptionnel, mais aussi collectionneur d'art averti, ami et confident du roi dont l'esthétique continue d'inspirer les créateurs du monde entier.

André Le Nôtre naît à Paris aux Tuileries, le 12 mars 1613, dans une famille de jardiniers du Roi et de dessinateurs de jardins. Après avoir été formé à l’histoire, à la géométrie, à l’agronomie et à l’hydrologie, Le Nôtre entre dans l’atelier de Simon Vouet, peintre de Louis XIII. Là, il apprend la peinture et l’architecture, approfondit ses connaissances en matière d'optique et de perspective. Il y rencontre Jacques Sarrazin, Louis Lerambert, Pierre Mignard et Charles Le Brun.

Le Nôtre entame sa carrière en 1635 comme jardinier de Gaston d’Orléans, oncle de Louis XIV. Au service de la monarchie dès 1637, il devient en 1643 dessinateur du Roi et en 1657, contrôleur général des bâtiments, jardins, arts et manufactures. Ses travaux pour Fouquet, révélés par la grande fête de Vaux-Le-Vicomte (en 1661) et des gravures immédiatement diffusées, lui attirent une réputation internationale. Il commence, en 1662, les premiers travaux pour Versailles simultanément à ceux des jardins de Chantilly pour le Grand Condé.

Versailles-Le Nôtre1

À Versailles, ville et parc, avenues et allées, ne forment plus qu’une entité au centre de laquelle se trouve le château. Des terrasses du palais aux extrémités du grand parc, Le Nôtre remodèle l’espace selon un double axe (est-ouest et nord-sud) jusqu’à faire du Grand Canal l’articulation de l’ensemble vers une perspective sans fin. Le Nôtre redessine et remodèle terrasses, parterres et bosquets pour en faire un chef-d’œuvre d’équilibre et de fantaisie. Les allées secondaires conduisent aux bosquets qu’elles délimitent et qui ménagent à leur tour plus d’une surprise au visiteur ! Parterres, allées principales et carrefours sont jalonnés de statues et d’ifs taillés aux formes les plus étonnantes qui font de Versailles un haut lieu de l’art topiaire.

Ce savant équilibre se retrouve décliné avec une imagination infinie dans les autres réalisations du jardinier : Saint-Cloud pour le duc d’Orléans, Sceaux pour Colbert, Clagny pour Madame de Montespan...Outre Versailles, Le Nôtre réalise pour le roi les jardins de Fontainebleau (à partir de 1642), le jardin des Tuileries, la grande terrasse de Saint-Germain , les grandes avenues pour quitter Paris (Champs- Elysées) ou gagner Versailles, ou encore les jardins de Trianon.

Anobli, Le Nôtre bénéficie jusqu’au bout de la faveur du roi et – fait rarissime – de son amitié. En 1693, au moment de se retirer à l’âge de 80 ans, l’artiste, grand esthète et collectionneur, lègue au Roi, les œuvres les plus prestigieuses qu'il possède. Il meurt à Paris dans sa maison des Tuileries, le 15 septembre 1700 à l’âge de 87 ans, laissant derrière lui une œuvre unique en France et à l’étranger qui a marqué théoriciens, concepteurs de jardins et urbanistes jusqu’à aujourd'hui.

 

De la fenêtre centrale de la galerie des Glaces se déploie, sous l’œil des visiteurs, la grande perspective qui conduit le regard du parterre d’Eau vers l’horizon. Cette perspective originelle, antérieure au règne de Louis XIV, le jardinier André Le Nôtre se plut à l’aménager et à la prolonger en élargissant l’Allée royale et en faisant creuser le Grand Canal. Cette vaste perspective court de la façade du château de Versailles à la grille du parc.

Versailles-Le Nôtre-Parc Versailles perspective

Le parc de Versailles est l’archétype du jardin régulier construit selon un plan architectural rigoureux et géométrique. Pendant végétal de l’architecture des bâtiments, le domaine de Versailles et de Trianon se compose de trois parties distinctes :

-Les jardins avec leurs parterres de fleurs, présents pour l’agrément.

-Les bosquets, architectures de transition entre les parterres et les grands arbres qui ferment l’horizon. Les bosquets, véritables salons de plein air dissimulés au cœur des espaces boisés du petit parc, constituent un lieu de promenade et de divertissement.

-La forêt, percée de larges allées rectilignes et de carrefours en étoile, aménagée pour la chasse à courre.

Louis XIV aime les jardins. Jusqu’à sa mort, il préside personnellement à leur aménagement ; il s’y promène souvent, y accompagne hôtes de marque et ambassadeurs étrangers... De somptueuses fêtes y sont données et le roi élabore un itinéraire préservé par lequel il indique la Manière de montrer les jardins de Versailles.

En 1661, Louis XIV charge André Le Nôtre de la création et de l’aménagement des jardins de Versailles qui, à ses yeux, sont aussi importants que le Château. Les travaux sont entrepris en même temps que ceux du palais et durent une quarantaine d’années. Mais André Le Nôtre ne travaille pas seul. Jean-Baptiste Colbert, Surintendant des bâtiments du Roi, de 1664 à 1683, dirige le chantier ; Charles Le Brun, nommé Premier Peintre du Roi en janvier 1664, donne les dessins d’un grand nombre de statues et fontaines ; un peu plus tard, l’architecte Jules Hardouin-Mansart ordonne des décors de plus en plus sobres et construit l’Orangerie. Enfin, le Roi lui-même se fait soumettre tous les projets et veut le « détail de tout ».

La création des jardins demande un travail gigantesque. D’énormes charrois de terre sont nécessaires pour aménager les parterres, l’Orangerie, les bassins, le Canal, là où n’existaient que des bois, des prairies et des marécages. La terre est transportée dans des brouettes, les arbres sont acheminés grâce à des chariots de toutes les provinces de France ; des milliers d’hommes, quelquefois des régiments entiers, participent à cette vaste entreprise.

Les Jardins s’ordonnent autour de deux grands axes qui se coupent à angle droit au niveau de la terrasse et qui commandent de vastes perspectives :

- l’axe nord-sud depuis le bassin de Neptune jusqu’à la Pièce d’Eau des Suisses.

- l’axe est-ouest depuis la façade de la galerie des Glaces jusqu’à l’extrémité du Grand Canal. C’est la perspective majeure de Versailles que Le Nôtre a ouverte sur l’infini. Elle conduit le regard jusqu’à l’horizon et mesure 3200 mètres, de la façade du château à la grille du Parc.

Depuis 1992, les jardins sont en cours de replantation, et après la tempête dévastatrice de décembre 1999, les travaux se sont accélérés au point que, dans bien des parties, ils ont déjà retrouvé leur physionomie d’origine.

Le Parterre d’Eau :

Versailles-Le Nôtre Parterre d'Eau1

Ces deux grands bassins rectangulaires reflètent la lumière et éclairent la façade de la galerie des Glaces. Pour Le Nôtre, la lumière est un élément du décor, au même titre que la verdure ; dans ses compositions, il équilibre les masses d’ombre et de clarté.

Les deux parterres d’Eau apparaissent comme le prolongement de la façade du château. Plusieurs fois modifié, cet ensemble ne reçut sa forme définitive qu’en 1685. Le décor sculpté fut alors conçu et dirigé par Charles Le Brun : chaque bassin est décoré de quatre statues couchées figurant les fleuves et les rivières de France : La Loire et le Loiret, Le Rhône et la Saône, La Seine et la Marne, La Garonne et la Dordogne ; auxquelles s’ajoutent quatre nymphes et quatre groupes d’enfants. De 1687 à 1694, les frères Keller, fondeurs, coulent dans le bronze, à l’Arsenal de Paris, les modèles fournis par les sculpteurs, de Tuby à Coysevox.

Les parterres d’Eau ne sauraient être séparés des deux fontaines, dites des Combats des Animaux, achevées en 1687, qui encadrent le grand escalier descendant vers le bassin de Latone. Six statues allégoriques décorent l’ensemble : L’Air, Le Soir, Le Midi et Le Point du Jour, Le Printemps et L’Eau. Elles font partie de la « grande commande » de statues en marbre faite par Colbert en 1674.

 

Les bosquets

Le bosquet de la reine :

Versailles-Le Nôtre-bosquet-de-la-reine1

 Ce bosquet a remplacé le fameux Labyrinthe qui illustrait à ses carrefours trente-neuf fables d’Ésope par des fontaines en plomb peintes au naturel mettant en scène des animaux. Construit en 1669 sur une idée du conteur Charles Perrault, il fut détruit lors de la replantation des jardins en 1775-1776, pour être remplacé par le bosquet de la Reine. Le décor sculpté actuel fut mis en place à la fin du XIXe siècle.

La salle de Bal :

Aménagée par Le Nôtre entre 1680 et 1683, la salle de Bal s’appelle aussi bosquet des Rocailles, en raison des pierres de meulière et des coquillages rapportés des côtes africaines et malgaches sur lesquels l’eau ruisselle en cascade. Au centre, une « île » en marbre, aisément accessible, servait à la danse, art dans lequel s’illustrait Louis XIV. Les musiciens se tenaient au-dessus de la cascade et, en face, un amphithéâtre aux gradins recouverts de gazon permettait aux spectateurs de s’asseoir.

Le bosquet de la Girandole :

Le bosquet de la Girandole, pendant de celui du Dauphin, remplace au sud les anciens quinconces plantés sous Louis XVI. Depuis sa création, il a connu peu de modifications, décoré de termes commandés par le surintendant des Finances, Nicolas Fouquet, pour son château de Vaux-le-Vicomte, et exécutés à Rome sur des modèles de Poussin.

Le Jardin du roi :

Le bassin du Miroir se trouvait à l’extrémité d’une grande pièce d’eau appelée l’Île d’Amour ou Île Royale (1674) sur laquelle avaient lieu les essais des maquettes de navires de guerre. Non entretenue pendant la période révolutionnaire, elle fut supprimée en 1817 par l’architecte Dufour, sur ordre de Louis XVIII et remplacée par le Jardin du Roi, jardin clos, tracé à l’anglaise, planté de superbes espèces disparues en bonne partie lors de la tempête de 1999. Seul subsiste de l’aménagement originel le bassin du Miroir.

La salle des Marronniers :

Organisée entre 1680 et 1683, elle se nommait alors galerie des Antiques ou galerie d’Eau et contenait une allée centrale bordée d’orangers, d’ifs taillés, de bassins et de jets d’eau. Sur le pourtour de cette allée étaient alignées vingt-quatre statues antiques. Entièrement remanié en 1704, ce bosquet est alors devenu la salle des Marronniers, ornée de huit bustes antiques et de deux statues.

La Colonnade :

Construite à partir de 1685 par Jules Hardouin-Mansart, la Colonnade a remplacé un bosquet créé par Le Nôtre en 1679 : le bosquet des Sources. Un péristyle accompagne les 32 colonnes de marbre ioniques. Les tympans triangulaires entre les arcades sont décorés de bas-reliefs représentant des enfants. Les claveaux des arcs s’ornent de têtes de nymphes et de naïades. Au centre, un soubassement circulaire de marbre sert de socle au fameux groupe exécuté entre 1678 et 1699 par Girardon : L’Enlèvement de Proserpine par Pluton.

Le bosquet des Dômes :

Très fréquemment remanié, ce bosquet changea de nom au gré des modifications apportées à son décor. Créé par Le Nôtre en 1675, il fut le bosquet de la Renommée, en 1677-1678, en raison de la statue de la Renommée posée alors au centre du bassin et qui lançait un jet d’eau de sa trompette. Entre 1684 et 1704, les groupes des Bains d’Apollon y furent placés d’où son nom à cette période : le bosquet des Bains d’Apollon. Mais en 1677, Jules Hardouin-Mansart construit deux pavillons de marbre blanc surmontés de dômes, qui lui donnèrent son actuelle dénomination, bien que ces éléments aient été détruits en 1820.

L’Encelade :

Versailles-Le Nôtre-l'Encelade1

La fontaine de l’Encelade fut exécutée en plomb par Gaspard Marsy entre 1675 et 1677. Le sujet en est emprunté à l’histoire de la chute des Titans ensevelis sous les rochers du Mont Olympe, qu’ils voulurent escalader au mépris de l’interdiction de Jupiter. Le sculpteur a représenté un géant à demi englouti sous les rochers, luttant contre la mort.

L’Obélisque :

La fontaine de l’Obélisque fut construite par Jules Hardouin-Mansart en 1704, à l’emplacement de l’ancienne salle des Festins ou salle du Conseil, aménagée par Le Nôtre en 1671. Le décor de plomb servit alors à l’ornementation des bassins du jardin du Grand Trianon.

Le bosquet du Dauphin :

Le bosquet du Dauphin, appelé aussi « les Deux-bosquets » avec celui de la Girandole, est l’un des tout premiers tracés par André Le Nôtre vers 1660. À la fin du XVIIe siècle, le sculpteur Théodon compléta la série de sculptures, consacrée aux saisons ou à des divinités mythologiques.

Le bosquet de l’Étoile :

Il est l’un des premiers à être aménagés par André Le Nôtre dans la partie nord du Jardin, en 1666. Le tracé en étoile des allées principales, le labyrinthe des allées intérieures, le centre aménagé en salle de verdure animée par les jeux d’eau de sa fontaine et close de treillages, en font un véritable salon de plein air.

Le bosquet des Bains d’Apollon :

Versailles-Le Nôtre-Bosquet des bains d'appolon

Ce bosquet, que l’on appelait le Marais, fut aménagé durant le règne de Louis XIV, entre 1670 et 1673, à l’instigation de Madame de Montespan, dit-on. En 1704, Jules Hardouin-Mansart conçut pour ce lieu un bosquet nouveau destiné à accueillir les groupes des Chevaux du Soleil et celui d’Apollon servi par les Nymphes. Cet ensemble fut sculpté entre 1664 et 1672 pour orner la fameuse grotte de Téthys, et lorsque cette dernière fut détruite pour construire l’aile nord du Château, on le transféra au bosquet des Dômes. Hardouin-Mansart aménagea donc ce lieu pour mettre en valeur ces œuvres particulièrement remarquables. En 1776, un an après l’ordre donné par Louis XVI de replanter le parc, on demanda au peintre Hubert Robert un projet d’aménagement nouveau. Le bosquet qu’il imagina, achevé en 1778, le fut dans le style, alors à la mode, des jardins anglo-chinois. C’est celui qui demeure aujourd’hui.

Le bosquet du rond vert :

Au nord des jardins, entre le Rond vert (ancien bosquet du Théâtre d’Eau) et l’Étoile (ancien bosquet de la Montagne d’Eau), à l’écart des allées fréquentées, se dissimule un bassin circulaire au milieu duquel s’élève un rocher. Il s’agit de l’Île des Enfants, chef-d’œuvre de fraîcheur réalisé par Hardy en 1710. Sur le rocher sont disposés six enfants nus jouant avec des fleurs, tandis que deux autres s’ébattent dans l’eau.

Le bosquet des Trois Fontaines :

Versailles-Le Nôtre-Bosquet-trois-fontaines

Créé par le Nôtre en 1677, ce bosquet est le seul mentionné sur un plan ancien comme étant « de la pensée du roi ». Il est composé de trois terrasses dont chacune présente un bassin différent. Restauré depuis 2005, il a retrouvé sa magnifique composition et ses jeux d’eau voulus par le souverain : au bassin inférieur, les jets forment une fleur de lys, au centre, des lances verticales et une voûte d’eau, en haut enfin, une colonne d’eau formée de cent quarante jets ; c’est d’ailleurs cette colonne imposante qui alimente les bassins inférieurs. Bien dissimulé par les treillages, ce bosquet avait été aménagé de manière que le roi, à 39 ans, atteint de goutte, puisse y venir en roulette et se déplacer sur les rampes d’accès en gazon.

Le bosquet de l’Arc de Triomphe :

Achevé entre 1679 et 1683, ce bosquet n’abrite aujourd’hui qu’une seule fontaine, La France triomphante, œuvre du sculpteur Jean-Baptiste Tuby. Pourtant, à l’époque de Louis XIV, un grand arc de triomphe s’élève et donne son nom à ce salon de verdure. Les fontaines de la Gloire et de la Victoire qui se tenaient non loin de la première, n’ont pas traversé les époques, probablement fondues au XIXe siècle.

 

Les bassins : le règne de l'eau

Plus encore que l’architecture végétale et les bosquets, l’eau sous toutes ses formes est l’ornement privilégié des jardins français : l’eau cascadante de certains bosquets, l’eau jaillissante des fontaines, l’eau calme des vastes nappes qui reflètent le ciel et la lumière, tel le Parterre d’Eau ou le Grand Canal.

Le bassin de Latone :

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Inspiré par Les Métamorphoses d’Ovide, le bassin de Latone illustre la légende de la mère d’Apollon et de Diane protégeant ses enfants contre les injures des paysans de Lycie, et demandant à Jupiter de la venger. Ce qu’il fit en les transformant en grenouilles et en lézards. Le groupe central en marbre, sculpté par les frères Marsy, représente Latone et ses enfants. L’ensemble se dressait à l’origine, en 1670, sur un rocher. Il était entouré de six grenouilles à demi sorties de l’eau, et vingt-quatre autres disposées hors du bassin, sur la plate-forme de gazon. La déesse regardait alors vers le château. Cet aménagement fut modifié par Jules Hardouin-Mansart entre 1687 et 1689. Le rocher fit place à un soubassement concentrique en marbre et le groupe de Latone regarde désormais vers le Grand Canal. Le bassin de Latone se prolonge par un parterre où sont placés les deux bassins des lézards.

Le bassin de Bacchus :

Bassin dit de l’Automne, il est l’égal des trois autres bassins consacrés aux saisons et proches de l’Allée royale. Bacchus, figure mythologique romaine, enseigne à travers le monde la culture de la vigne. Dieu du vin et l’ivresse, il symbolise l’époque des vendanges et est entouré de petits satyres, moitié enfants, moitié boucs.

Le bassin du Miroir :

Louis XIV commanda le bassin du Miroir vers 1702. Construite en face du Jardin du Roi, la sculpture des deux dragons, qui encadrent le bassin, fut confiée à Jean Hardy. Installé sur trois niveaux, le bassin donne sur cinq allées et quatre statues antiquisantes, dont celle d’Apollon.

Le bassin de Saturne :

Parfaitement symétrique au bassin de Flore, le bassin de Saturne, situé dans la partie sud, a été sculpté par François Girardon et symbolise la saison de l’hiver. Saturne trône au centre, entouré de ses petits amours, sur une île parsemée de coquillages.

Le bassin d’Apollon :

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Dès 1636, sous Louis XIII, existait à cet endroit un bassin, dit alors des Cygnes, que Louis XIV fit orner de l’impressionnant et célèbre ensemble en plomb doré représentant Apollon sur son char. L’œuvre de Tuby, d’après un dessin de Le Brun, s’inspire de la légende d’Apollon, dieu du Soleil et emblème du Roi. Tuby exécuta ce groupe monumental entre 1668 et 1670 à la manufacture des Gobelins, date à laquelle il fut transporté à Versailles puis mis en place et doré l’année suivante.

Le bassin de Flore :

Situé au carrefour de plusieurs bosquets, dont celui de la Reine, le bassin de Flore, déesse romaine des fleurs, des jardins et du printemps, symbolise la première saison de l’année. Sculptée par Tuby, elle est représentée avec une couronne de fleurs, au centre du bassin.

Le bassin de Cérès :

Le Bassin de Cérès, carré, a été conçu entre 1672 et 1679 par Thomas Regnaudin, d’après un dessin de Charles Le Brun. Cérès, déesse romaine des moissons, est assise sur un lit de gerbes de blés, accompagné de bleuets et de roses. Symbole de l’été, il complète celui de Bacchus, Flore et Saturne qui incarnent les trois autres saisons.

Le bassin de Neptune :

C’est sous la direction de Le Nôtre que fut construit, entre 1679 et 1681, le bassin de Neptune, nommé alors pièce d’eau sous le Dragon, ou pièce des Sapins. Ange-Jacques Gabriel en modifia légèrement le tracé en 1736 et, en 1740, on mit en place le décor sculpté. Trois groupes : Neptune et Amphitrite, Protée ainsi que Le Dieu Océan réalisé par Jean-Baptise Lemoyne. Le nouveau bassin, inauguré par Louis XV, suscita l’admiration par le nombre, l’ampleur et la variété des jets d’eau jouant sur les sculptures de plomb. Il compte quatre-vingt-dix-neuf jets d’eau qui constituent un extraordinaire ensemble hydraulique.

Le bassin du Dragon :

Versailles-Le Nôtre-Bassin du Dragon1

L’Allée d’Eau débouche par une demi-lune sur le bassin du Dragon qui représente un des épisodes de la légende apollinienne : le serpent Python, qui fut tué d’une flèche par le jeune Apollon. Le reptile est entouré de dauphins et d’Amours armés d’arcs et de flèches, montés sur des cygnes. Le jet d’eau principal s’élève à vingt-sept mètres de haut, c'est le plus haut des fontaines des jardins de Versailles. De chaque côté de ce bassin restitué en 1889, des allées donnent accès à deux bosquets, celui de la France Triomphante et à l’ouest, celui des Trois Fontaines.

Le bassin des Nymphes :

Recevant la décharge d’eau de la fontaine de la Pyramide, la cascade, dite le Bain des Nymphes de Diane, est ornée de bas-reliefs dont le plus connu, en plomb autrefois doré et situé sur le mur de soutènement, est une œuvre de Girardon (1668-1670). Les autres sont de Le Gros, de Le Hongre et de Magnier.

Le bassin de la Pyramide :

Exécutée par le sculpteur François Girardon sur un dessin de Le Brun, la Pyramide, au centre de son bassin, demanda trois ans de travail. Elle est composée de quatre vasques de plomb superposées, supportées par des tritons, des dauphins et des écrevisses en plomb.

 

Les allées : Des murs de verdure

Au-delà des parterres, les jardins sont quadrillés par un réseau d’allées rectilignes tracées sur un plan géométrique. Au XVIIe siècle, elles étaient bordées de palissades et de charmilles ou d’ormilles, haies de charme ou d’ormes taillées de manière à former de véritables murailles vertes. Quelques nichées étaient aménagées dans ces murs de verdure pour abriter des statues

L'allée royale :

Versailles-Le Nôtre-Allée Royale

Appelée aussi « Tapis vert », en raison de la bande de gazon qui se déroule au milieu, l’Allée royale mesure 335 mètres de long sur 40 mètres de large. Son tracé date de Louis XIII, mais Le Nôtre la fit élargir et scander de douze statues et douze vases, placés par paires symétriques. Pour la plupart, ce sont des œuvres envoyées par les élèves de l’Académie de France à Rome au XVIIe siècle. De part et d’autre, des allées permettent d’accéder aux bosquets que le promeneur découvre au fur et à mesure de son cheminement.

L’allée d’Eau :

Versailles-Le Nôtre-Allée d'eau

D’après son frère Charles, célèbre pour ses contes, c’est Claude Perrault, l’architecte, qui dessina cette allée, dite aussi allée des Marmousets, mot familier issu de « marmots », désignant les enfants. La promenade est scandée de vingt-deux groupes en bronze soutenant des vasques de marbre de Languedoc.

L’allée de Flore et de Cérès :

Symétriques aux bassins de Bacchus et de Saturne, les bassins de Cérès et de Flore symbolisent respectivement l’été et le printemps. Flore, à demi-nue, repose sur un lit de fleurs; elle est également entourée d’Amours qui tressent des guirlandes. Le sculpteur Tuby réalisa ce groupe entre 1672 et 1677. Cérès, la faucille à la main, entourée d’Amours, est couché sur un sol jonché d’épis de blé. C’est l’œuvre du sculpteur Regnaudin.

L’allée de Bacchus et de Saturne :

Les allées de Bacchus (l’automne) et Saturne (l’hiver) sont scandées par deux bassins décorés en leur centre de statues en plomb doré, œuvres des frères Marsy pour l’un et de Girardon pour l’autre. Ils symbolisent avec leurs symétriques de la partie nord les quatre saisons. Dans son guide des jardins, Louis XIV en parle en ces termes : « De l’autre côté, l’allée royale, l’Apollon, le canal, les gerbes des bosquets, Flore, Saturne, à droite Cérès, à gauche Bacchus ».

 

Le Grand Canal :

Versailles-Le Nôtre-Grand Canal

Le Grand Canal est la création la plus originale d’André Le Nôtre qui a transformé la perspective est-ouest en une longue trouée lumineuse. Les travaux durèrent onze ans, de 1668 à 1679. Le Grand Canal, long de 1 670 mètres, fut le cadre de nombreuses fêtes nautiques et de nombreuses embarcations y naviguaient. Dès 1669, Louis XIV fit venir des chaloupes et des vaisseaux en réduction. En 1674, la République de Venise envoya au Roi deux gondoles et quatre gondoliers qui logeaient dans une suite de bâtiments à la tête du Canal, appelés depuis Petite Venise. Si l’été voit la flotte du Roi s’y déployer, l’hiver, patins et traineaux investissent les eaux gelées du Grand Canal.

 

L'orangerie :

Versailles-Le Nôtre-orangerie-

En contrebas du château, l'Orangerie, par son ampleur, par sa hauteur, par la pureté de ses lignes, est l'un des endroits où Jules Hardouin-Mansart a le mieux affirmé son talent de grand architecte. Orangers du Portugal, d'Espagne ou d'Italie, citronniers, grenadiers - certains ont plus de 200 ans - lauriers roses, palmiers y sont conservés l’hiver et se déploient l'été sur son parterre.

Construite entre 1684 et 1686, en remplacement de la petite orangerie édifiée par Le Vau en 1663, elle se compose d’une galerie centrale voûtée, longue de 150 mètres, prolongée par deux galeries latérales situées sous les escaliers des premières et deuxièmes Cent Marches. L’ensemble est éclairé par de grandes fenêtres.

Le parterre de l’Orangerie s’étend sur trois hectares, prolongés visuellement par la pièce d'eau des Suisses. Sous Louis XIV, il était orné de quelques sculptures aujourd’hui au musée du Louvre. Composé de quatre pièces de gazon et d’un bassin circulaire, il accueille en été les 1 055 arbres en caisses sortis dès le début du printemps.

 

La Pièce d’eau des Suisses :

Versailles-Le Nôtre-Pièce d’eau des Suisses

Creusé pour embellir l’axe nord-sud des jardins, théâtre de fêtes nautiques sous l’Ancien Régime, ce grand bassin remplace une zone marécageuse appelée « étang puant » qui causait de nombreuses maladies parmi les habitants de Versailles.

De forme octogonale à partir de 1665, il fut agrandi vers 1678 par les Gardes suisses puis à nouveau en 1682 en le dotant de ses extrémités arrondies. Les terres retirées lors des travaux servirent à la création du Potager du Roi.

À son extrémité sud, on installa une statue équestre du Bernin représentant Louis XIV, transformé en Marcus Curtius par François Girardon car le Roi ne se trouvait pas à son avantage. Il pouvait d’ailleurs accéder à son potager par des allées de platanes maintenant bi-centenaires et une « grille royale » qui donne toujours sur la pièce d’eau.

 

Le domaine de Versailles

Surface totale de 787 hectares dont :

- Grand Parc : 428 hectares

- Domaine de Trianon : 96 hectares

– Jardin et ses bosquets (petit parc) : 77 hectares

- Terrain des Mortemets : 66 hectares

- Domaine de Marly : 53 hectares

- Pièce d'eau des Suisses : 39 hectares

- Grand Canal : 24 hectares - Place d'Armes : 4 hectares

Les jardins

Les structures végétales du jardin

- 350 000 arbres dans le domaine

- 40 km de charmilles

- 32 hectares de pelouse

- 43 km d’allées

- 23 km de treillage

- 700 topiaires de 67 formes différentes

- 6000 arbres taillés régulièrement dont 1886 tilleuls autour du Grand Canal

- 300 000 fleurs plantées chaque année par les jardiniers, dont 260 000 produites dans les serres du domaine.

- 1500 arbres en caisse à l’Orangerie, dont 900 orangers.

Les effets des tempêtes de 1990 et 1999

- 1500 arbres abattus en février 1990

- 10 000 arbres décimés en décembre 1999.

La statuaire en plein air

Éléments sculptés dans le Petit Parc (comprenant vases, vasques, termes, statues, reliefs, mascarons, bustes, candélabres, chapiteaux, groupes), dont :

- 235 vases

- 155 statues, 86 groupes sculptés

Les bassins et fontaines

- 55 bassins et fontaines et plus de 600 jeux d’eau

- 35 km de canalisations hydrauliques (90% en fonte et 10% en plomb)

52 jardiniers et 11 fontainiers pour les jardins de Versailles et de Trianon

Restaurations et Re-créations des œuvres de Le Nôtre au Château de Versailles

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Versailles-Le NôtreRestaurations et Re-créations des œuvres de Le Nôtre au Château de Versailles

Àyant préalablement présenté l'oeuvre de Le Nôtre au Château de Versailles, dans le cadre du quatre-centième anniversaire de la naissance de cet extraordinaire jardinier...

L’année 2013 verra sur l’axe majeur des jardins de Versailles le déroulement d’une grande opération patrimoniale : la restauration du bassin et du parterre de Latone grâce au mécénat de la fondation Philanthropia. Au cœur de la Grande Perspective du parc, ce chantier unique et innovant mettra en valeur les métiers d’art acteurs de cetet restauration. Pour la première fois, les millions de visiteurs qui parcourent chaque année les allées du parc pourront découvrir et suivre en direct toutes les étapes de la restauration de ce chef-d’œuvre de l’architecture des jardins de Le Nôtre.

Le bassin de Latone :

Versailles-Le Nôtre-Bassin-latone1

Le bassin de Latone est sans doute l’œuvre la plus célèbre des jardins de Versailles, avec son buffet étagé en marbre, son riche décor de plomb et de marbre sculpté et ses savants jeux d’eau. Il est situé au centre de la Grande Perspective, marquant le début de l’Allée royale menant jusqu’au bassin d’Apollon. Il est l’ouvrage clef du système hydraulique du parc de Versailles : les eaux collectées dans ses galeries souterraines alimentent ensuite les effets des autres bassins du parc, notamment le jet central du bassin d’Apollon.

Aujourd’hui, plus de trois siècles après sa création, sa restauration est devenue indispensable. Une intervention urgente s’impose à la fois sur ses infrastructures, sa fontainerie et ses décors sculptés. Les altérations affectent la stabilité générale de l’ouvrage, et ont des incidences sur l’étanchéité globale du bassin. Les décors sculptés et les marbres sont aussi fortement fragilisés. Les réseaux de fontainerie, internes et externes, présentent également de nombreuses dégradations qui participent aux dysfonctionnements actuels du système hydraulique.

Les travaux commenceront au début de l'année 2013 pour une période de seize mois et seront réalisés conformément aux techniques anciennes. De nombreux artisans, maîtres d'art et ingénieurs sont appelés à intervenir. Un belvédère, à destination du public, sera construit autour du chantier. Il permettra de suivre l'avancée des travaux tout en favorisant un échange avec les visiteurs.

Cette initiative favorisera la valorisation et la transmission entre les générations, de savoir-faire spécifiques, uniques et fragiles, et soutiendra la vocation et l’esprit d’excellence de jeunes artisans. Elle s’inscrit dans la volonté de la Fondation Philanthropia de valoriser dans le monde d’aujourd’hui et de demain des métiers d’art (dorure, ébénisterie, broderie ou encore travail du marbre et du métal). La pérennité de ces pratiques dépend de leur apprentissage par les jeunes générations et représente un enjeu pour l’avenir. Il importe à la Fondation Philanthropia de soutenir un vivier de talents en mesure de perpétuer ces compétences, parties intégrantes de notre patrimoine immatériel, et par là même d'aider ces jeunes artisans dans leur chemin vers l’emploi.

 

Les parterres de Latone

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À travers la restauration des parterres de Latone, complémentaire à celle du bassin, le cœur du jardin pourra retrouver le dessin originel créé par André Le Nôtre. La Fondation Philanthropia entend ainsi participer à l’effort de mise en valeur des jardins tels que les avaient conçus le jardinier du Roi.

Les parterres de Latone sont situés dans l'axe de composition majeur du domaine (est-ouest), qui prend son origine au château et se prolonge par le Grand Canal. Cet axe préside à la constitution du petit parc dans son ensemble.

Créés en 1665, ces parterres de pièces coupées de gazon, à enroulements et coquilles, existent tels quels jusqu’au début du XIXe siècle. Leur transformation en simples compartiments de pelouses bordés de plates-bandes fleuries est engagée à partir de 1818 et est toujours visible aujourd'hui. Ces vastes parterres, d’une emprise totale de 1,35 hectare.

Le principe général d’intervention sur les parterres de Versailles respecte la cohérence du plan d'ensemble de restauration du jardin initié en 1989 et qui prévoit, pour les parties les plus proches du château ou en covisibilité directe avec celui-ci, une restitution de l'état Louis XIV. L’abondante et très précieuse documentation iconographique ancienne permet de définir avec précision, pour les parterres de Latone notamment, les emprises et tracés dans leur ensemble, mais aussi les détails de composition tels qu'ils sont figurés par les plans de référence choisis. L'iconographie (gravures et tableaux), mais également les sources écrites et descriptions de l'époque, permettent en complément de comprendre l'organisation végétale et la volumétrie d'ensemble.

 

Le bassin des enfants dorés

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Le Bassin des Enfants Dorés (ou bassin de l’Ile aux Enfants) est établi en lisière ouest du bosquet du Théâtre d’Eau ; il fut créé en 1709 par Jules Hardouin-Mansart, lors de la campagne de travaux conduite dans le jardin. Celle-ci verra notamment le percement d’un certain nombre d’allées secondaires en franges des bosquets, venant ainsi ouvrir plus largement les salles de verdure plus secrètes antérieurement composées par Le Nôtre.

Ce petit bassin, de forme elliptique, est orné en son centre d’un groupe de huit chérubins, figures en plomb sculptées par Jean Hardy, exécutées à l’origine pour les bassins du parc de Marly, d’où elles furent déposées pour être transportées à Versailles. Il a conservé, durant trois siècles, sa structure d’origine en maçonnerie de briques pleines directement établies sur un corroi d’argile et recouvertes de feuilles de plomb.

Les caractéristiques de ces maçonneries de structure, conjuguées à l’insuffisance de portance des sols, sont à l’origine des problèmes récurrents d’étanchéité qu’a connus ce bassin. Les déformations des maçonneries de briques ont en effet provoqué des craquelures et ouvertures des feuilles de plomb, malgré les joints de dilatation mis en œuvre. Les figures sculptées en plomb, leurs ouvrages de support et de présentation (rochers en plomb), ainsi que les différents ouvrages de fontainerie présentent également un certain nombre d’altérations.

La restauration de ce bassin, viendra parfaire le réaménagement du bosquet du Théâtre d'Eau, qui formera à nouveau un espace à part entière du jardin de Versailles.

 

Le retour de deux sculptures monumentales

Les jardins se composent aussi bien de sculptures que d’arbres, d’allées et de bosquets. Il était donc naturel d’entreprendre, au cours de cette année Le Nôtre, un projet consacré au patrimoine sculpté en restituant, d’après les originaux, deux groupes réalisés par l’un des plus grands artistes du règne de Louis XIV, Pierre Puget.

« Milon de Crotone » et « Persée et Andromède » ont été retirés des jardins du Château au XIXe siècle pour être placés au Louvre où l’on peut les admirer aujourd’hui encore dans la cour Puget. La réalisation de moulages et leur installation à l'emplacement des deux œuvres d’origine raviveront l’esprit baroque des jardins de Le Nôtre et contribueront à redonner à Puget la place d’honneur qui était la sienne dans le Versailles de Louis XIV.

Les groupes retrouveront leur place à l’entrée du Tapis vert, élément de la Grande Perspective de Le Nôtre. Cette perspective est d’une importance majeure : longue de 3 200 mètres, elle constitue l’épine dorsale de cette véritable architecture végétale que sont les jardins de Versailles.

 

Milon de Crotone

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Milon de Crotone est le plus célèbre des athlètes de l’Antiquité dont les noms ont été gravés dans le marbre à Olympie. Il fut cinq fois vainqueur à la lutte entre hommes. Outre ses victoires à Olympie, il en remporta 7 aux jeux Pythiques, 9 à Némée et 10 aux jeux Isthmiques. Il amassa de nombreuses couronnes tout au long de sa carrière d’athlète.

La sculpture de Puget représente la mort étonnante de Milon de Crotone. Ayant vu au bord de la route un vieux chêne abattu, il se voit pris au piège après avoir tenté de le fendre de sa main. Celle-ci se retrouvant coincée, le vieil homme qui a voulu éprouver sa force ne pourra pas échapper à l’attaque de loups, qui dans l’œuvre de Puget, ont été remplacés par un lion, animal jugé plus noble par le sculpteur.

œuvre phare du sculpteur entreprise en 1671 et achevée en 1683, le Milon exprime toute l’intensité dramatique de l’artiste, loin des figures académiques en vigueur à Versailles. Il y a du Michel-Ange et du Bernin dans cette figure emblématique de la sculpture baroque française ! La torsion du corps, le naturalisme du tronc, l’intensité de la douleur du personnage sont fascinent.

 

Persée et Andromède

Versailles-Le Nôtre-Persee et Andromede1

Pour le groupe qu’il exécute entre 1678 et 1684 pour le roi Louis XIV, Puget choisit d’illustrer le célèbre thème de Persée délivrant Andromède. Selon la légende, chantée par Ovide dans ses Métamorphoses puis par Apollodore dans sa Bibliothèque, la mère d’Andromède avait osé comparer sa propre beauté à celle des Néréides, divinités marines suivantes de Neptune. Le dieu ordonna alors que la jeune fille fût enchaînée à un rocher et livrée en pâture à un monstre marin qui dévastait la région, afin d’expier le crime de sa mère. C’est alors qu’intervient Persée, le fils de Jupiter et de Danaé. Alors qu’il s’en retourne dans ses contrées après avoir vaincu la Gorgone Méduse, il aperçoit la jeune fille attachée et en tombe immédiatement amoureux. Il obtient la main d’Andromède auprès du père de la jeune fille, s’il parvient à la libérer. C’est l’issue du combat qui est représentée dans cette œuvre par Puget : Persée, victorieux, recueille la princesse dans ses bras. À leurs pieds on distingue la tête de Méduse, mentionnée dans le texte d’Ovide.

En jouant sur les déséquilibres – gigantisme de Persée et petitesse d’Andromède ; mouvements inversés- Puget rassemble dans cette œuvre toute l’énergie dont on le sait capable. Elle est empreinte à la fois de force et de sensualité. Ce groupe exprime la même audace, le même traitement du mouvement en torsion que le Milon de Crotone. En effet, Andromède fut la seule figure de femme nue sculptée par son ciseau. On peut voir sous les traits du vigoureux Persée le roi lui-même délivrant la France, que symboliserait Andromède. Le Persée et Andromède se révèle être une allégorie de la force et du rôle salutaire du monarque absolu. Cette exaltation du pouvoir royal ne pouvait manquer de plaire à Louis XIV. Ainsi Louvois écrivit-il à l’artiste : « Le Roy a vu votre Andromède dont sa majesté a été très satisfaite ».

 

Pierre Puget, le Michel-Ange de la France (1620-1694)

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Célèbre sculpteur, architecte et peintre baroque d’origine marseillaise, Puget réalise pour répondre à la commande que Colbert lui passe en 1670 ses deux œuvres les plus célèbres: le Milon de Crotone (1671-1683) et le Persée et Andromède (1679-1684). Le Roi séduit par leur fougue, leur accorda une place d’honneur : les deux groupes se font face, situés sur la Grande Perspective au début du Tapis Vert.

Le tempérament indépendant et le caractère torturé de l'artiste, de même que son style audacieux et son sens du tragique ont poussé un grand nombre d’auteurs du XVIIIe et XIXe siècles à le célébrer comme « le Michel-Ange de la France ». Son génie tourmenté s’exprime dans des réalisations telles que les Atlantes de l’Hôtel de Ville ou l’Hercule face à l’hydre de Lerne de 1659.

L’art de Puget, plus proche du baroque italien d’un Bernin que du classicisme français sut néanmoins plaire au Roi. Soutenu en outre par les ministres du monarque, Colbert puis Louvois, il exécuta de nombreuses autres œuvres pour Versailles.

 

Parterres et perspectives royales

Versailles-Le Nôtre-Parc Versailles perspective

Les jardiniers de Versailles, poursuivant leur travail de reconstitution des tracés dessinés par Le Nôtre au XVIIe siècle, s’attacheront en 2013 à rendre leur splendeur aux parterres de Versailles.

En partenariat avec la Ville de Versailles, les allées royales des Mortemets retrouveront leur configuration historique et offriront un nouveau circuit de promenade.

La replantation de l’allée royale de Marly, engagée en novembre 2012, sera poursuivie.

Enfin dans la cadre du patrimoine retrouvé, le réaménagement du bosquet du Théâtre d'Eau, une création contemporaine sera mise à l’honneur.La salle centrale de cet ancien salon de verdure sera réinterprétée par le paysagiste Louis Benech et l’artiste plasticien Jean-Michel Othoniel.

 

Le bosquet du théâtre d'eau

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Le bosquet du Théâtre d’eau, aujourd’hui bosquet du rond vert, se situe au centre de la frange nord du jardin de Versailles entre le bosquet de l’Étoile et le bosquet des Trois Fontaines. Il a été créé, entre 1671 et 1674, par Le Nôtre, secondé des hydrauliciens Francine et Denis. Les fontaines sont l’œuvre de Le Brun. Conçu à l’origine comme un bosquet à découvrir, le Théâtre d’Eau s’offrait à voir progressivement et jouait sur le secret de la révélation graduelle. Modifié dès 1704, très détérioré par la suite, le Théâtre d’Eau fut détruit en 1775 pour faire place à un dessin d’allées et d’engazonnement, ce qui lui valut son nom de bosquet du Rond Vert. De forme carrée comme la plupart des bosquets de Versailles, il comprend une partie centrale de 1,5 hectare aujourd’hui vide et utilisée comme espace logistique.

La salle intérieure du Théâtre d’Eau, formant un carré de 120 m de côté inscrit dans un autre carré de 180 m de côté, sera réaménagée par Louis Benech et Jean-Michel Othoniel. Le projet prévoit dans l’esprit des jardins dessinés par Le Nôtre de tenir compte de l’écologie des lieux, des problématiques de développement durable, d’accessibilité, de coût d’entretien, de sécurité et d’usage impératif de l’eau.

En effet, le parti pris du paysagiste est de créer un bosquet accueillant et ouvert en permanence, alors que les autres bosquets historiques, plus fragiles, sont souvent fermés. Cet espace réinventé permettra au visiteur de goûter à l’intimité de ces salons voulus par le Roi, mais dans un usage d’aujourd’hui : généreux, plus spontané et facile. Le visiteur s’engagera dans une promenade dansante ponctuée de haltes à l’ombre de chênes verts, avant d’atteindre une grande clairière de lumière et d’eau. Celle-ci reprend l’idée de la vocation originelle du bosquet de 1671 autour d’une nouvelle axialité. Elle sera partagée en une salle plus grande et une scène en sur-haut interprétée en deux bassins. Pour pouvoir raconter ce qui a été, sans mythologie, mimétisme, ou détournements, il est néanmoins fait une série d’allusions au travail de Le Nôtre – troubles perspectifs, récurrences de rythmes. De plus, le positionnement d’un jalonnage végétal donnera repères et dimensions du bosquet disparu.

Louis Benech a choisi de s’associer avec Jean-Michel Othoniel pour la réalisation des sculptures. C’est donc sur les miroirs d’eau du bosquet que l'artiste pose à fleur d’eau quatre sculptures-fontaines dorées. Ces œuvres abstraites composées d’entrelacs et d’arabesques de verre évoquent le corps en mouvement, elles s’inspirent directement des ballets donnés par Louis XIV et de L’Art de décrire la danse de Raoul-Auger Feuillet de 1701. La grâce de leurs jets puissants donne vie à des menuets ou à des rigaudons semblables à des dentelles dans l’espace. Ces créations sont des calligraphies dynamiques qui rappellent les parterres en broderie présents à Versailles. Le jardin, le corps et la sculpture sont ainsi étroitement liés.

LE PROJET DE LOUIS BENECH AFFIRME une véritable volonté de discrétion pour mieux s’intégrer dans ce site d’exception. Invisible depuis le Château et le parc, les arbres choisis ne dépasseront pas les 17 mètres voulus par Le Nôtre et seront en parfait accord avec les couronnes d’ifs du bosquet voisin, celui des Bains d’Apollon, de même que les diagonales seront visuellement fermées à la manière des autres bosquets.

LE SOUCI D’UNE ABSOLUE REVERSIBILITE a été également moteur dans le projet. Il était impératif de conserver les vestiges des ouvrages maçonnés et hydrauliques encore présents sur le site. Les parcours des nouveaux réseaux en tiennent compte. Le reste des ouvrages est également conçu intégralement en « sur-œuvre ». L’ensemble du bassin d’acier pourra être démonté et même recyclé, ses assises autoportées permettant d’exclure toute fondation.

Eclatante restauration d’Holy Trinity Church

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Holy-Trinity-Church.jpgEclatante restauration d’Holy Trinity Church

L’église anglicane de Nice (06) retrouve son lustre d’antan.

Pure et sans ciment, souple, homogène et perméable à la vapeur d’eau, la chaux blanche NATHURALTM 100 % naturelle de Lafarge, la plus blanche et lumineuse du marché, est le matériau idéal pour la restauration des monuments historiques.

Elle a été sélectionnée par l’entreprise SELE, filiale du groupe Lefevre, leader de la restauration du patrimoine dans le cadre de la rénovation de l’église anglicane de Nice (06).

Une église ancrée dans l’histoire de Nice :

L’église anglicane de Nice, Holy Trinity Church, située en plein cœur de Nice, date de la fin du XIXème siècle. Elle est construite de 1860 à 1862, d’après les plans de l’architecte anglais Thomas Smith ; les vitraux quant à eux sont créés par le célèbre atelier Lorin de Chartres. Elle est entourée d’un cimetière-jardin.

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Au fil du temps, elle se dégrade, très abimée par les aléas climatiques et par les embruns iodés qui attaquent les pierres. L’église anglicane de Nice nécessite alors une restauration importante afin de lui redonner son éclat et sa splendeur.

Des contraintes particulières, inhérentes au statut du lieu :

Ce chantier présente quelques spécificités du fait de son emplacement en plein centre-ville et de sa vocation. Afin de réaliser cette rénovation dans de bonnes conditions, de nombreuses précautions ont dues être mises en œuvre. En effet, la restauration de l’église étant une restauration totale, il faut s’organiser pour que tous les corps d’état puissent travailler en même temps sans se gêner. Ainsi, les tailleurs de pierre doivent pouvoir travailler, alors que les maîtres verriers rénovent et posent les vitraux. Cette superposition des tâches a nécessité la mise en place d’un planning de chantier très précis afin de faire cohabiter au mieux les différents artistes et artisans.

L’église anglicane étant située en plein centre-ville, les équipes de SELE ont apporté une attention toute particulière à l’environnement afin de limiter au maximum les nuisances. Ainsi, tous les échafaudages sont recouverts d’un filet au maillage très dense pour éviter les poussières. Malgré ces précautions, la poussière arrive à passer et à se déposer, ce qui contraint à nettoyer très régulièrement le chantier, afin que la continuité de l’activité cultuelle du lieu puisse se dérouler dans les meilleures conditions possibles.

Un chantier en plusieurs étapes :

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Les 3 tailleurs de pierres, les 5 maçons et la restauratrice d’art de l’entreprise SELE mettent depuis le 29 aout 2011, tout leur savoir-faire au service de ce joyau du patrimoine niçois, fortement abimé par le temps.

Cette église principalement construite en pierres dures de la Turbie (pierre très froide et peu poreuse, très utilisée dans la région) est composée de 2 niveaux formés chacun de 6 baies, soit un total de 24 baies. Celles-ci sont en pierres tendres ainsi que les sculptures et les 48 mascarons qui les ornent.

L’église est surmontée de 4 clochetons, composés de 8 colonnettes sur lesquelles repose un dais qui sert d’assise à la partie conique du sommet. Les 3 vitraux du chœur et le grand vitrail au-dessus de la porte sont également insérés dans des moulures réalisées en pierres tendres de type pierres de Bourgogne.

Avant de commencer les travaux de restauration de l’église, le jointoiement et le remplacement des pierres abîmées à l’aide de la chaux blanche NathuralTM de Lafarge, il a fallu procéder à différentes étapes de nettoyage de l’édifice : le micro-gommage et le dessalement.

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Le micro-gommage :

L’église est très altérée par les aléas climatiques, la pollution et les embruns iodés du fait de sa proximité avec la mer, à tel point que la lecture de l’édifice devient très difficile.

C’est pourquoi avant d’entreprendre les travaux, il a fallu nettoyer les pierres en les micro-gommant à l’aide d’une poudre abrasive de 400 microns de diamètre.

Les pierres dures et les pierres tendres ont été micro-gommées avec le même matériel mais afin de ne pas endommager les parties les plus délicates comme les baies ou les mascarons, la pression a été largement diminuée et la distance de projection a été augmentée d’environ 30 cm.

Le dessalement :

Après avoir nettoyé les pierres, les compagnons de l’entreprise SELE ont eu la mauvaise surprise de découvrir que certaines pierres souffraient d’une pathologie liée à l’attaque corrosive du sel contenu dans l’air iodé. Afin de confirmer leur hypothèse, ils ont alors procédé à des analyses pour connaitre exactement la teneur en nitrates, sulfates et chlorures. Pour ce faire, ils ont percé la pierre puis récupéré la poussière qu’ils ont ensuite transmise à un laboratoire qui a conclu à une présence anormale de sels. L’entreprise SELE a donc décidé de procéder au dessalement des pierres malades, à l’exception de celles des clochetons, trop abîmées et nécessitant d’être remplacées. Afin de dessaler les pierres, il est nécessaire de projeter, à l’aide d’air comprimé, de la ouate de cellulose vierge à laquelle ont été ajoutées de l’eau distillée et un additif collant pour qu’elle adhère parfaitement à la pierre. Cette ouate forme une compresse humide qui a pour objectif de faire migrer les sels, de la pierre à la ouate de cellulose et de les absorber sur les premiers centimètres. Les compresses sont régulièrement réhumidifiées afin que la migration se fasse le plus lentement possible. Une fois les sels absorbés, les pierres sont grattées à la spatule en caoutchouc ou à l’air comprimé.

Les travaux de restauration :

Les parements de façade en pierres dures ont bien vieillis. Ainsi, une fois guéries de leurs différentes pathologies, les pierres ont pu être restaurées en réalisant de nouveaux joints de finition à l’aide de la chaux blanche Nathu- ralTM de Lafarge. Les joints ont alors été piochés sur une épaisseur de 5 à 7 cm de profondeur afin de créer une bonne accroche pour les nouveaux joints sans pour autant altérer les arêtes de la pierre.

Puis les joints ont été réalisés en plusieurs couches, en recouvrant, selon les souhaits de l’architecte Jean-Baptiste Griesmar, les 2/3 de la pierre afin “de garder le caractère typique de l’édifice avec un appareillage relativement grossier”. Finis à la brosse métallique, ces joints permettent de respecter l’équilibre entre l’aspect pierres et l’aspect mortier. L’architecte souhaitait restaurer à l’identique l’église, c’est pourquoi il a attaché une grande importance aux joints qui devaient s’adapter parfaitement à la blancheur et à la dureté de la pierre de la Turbie mais également à la teinte jaune-ocrée des pierres tendres qui forment les baies. Pour que les joints répondent aux critères de l’architecte, l’entreprise SELE a préconisé de les réaliser avec des sables 0/4 pour que le relief puisse accrocher la lumière.

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Parallèlement, SELE a recommandé l’utilisation de la chaux blanche NathuralTM de Lafarge. Naturelle, elle convient parfaitement aux bâtiments historiques. Son extrême blancheur permet de sublimer les sables et d’obtenir des teintes en adéquation parfaite avec les couleurs des pierres qui sont jointoyées à la chaux blanche NathuralTM de Lafarge.

De plus, sa mise en œuvre est extrêmement simple et permet de réaliser de manière esthétique et rapide de grandes surfaces grace à ses courts délais de durcissement.

Les pierres des clochetons trop abîmées pour être conservées ont été remplacées par des pierres tendres venant de la carrière d’Estaillades qui présentent les mêmes caractéristiques mécaniques et esthétiques que les pierres initiales. Plus de 12 m3 de pierres ont été nécessaires pour cette restauration. Celles-ci sont également jointoyées à la chaux blanche NathuralTM de Lafarge mais avec des sables plus fins (0/2) auxquels ont été ajoutés quelques pigments colorés pour obtenir la teinte jaune-ocre de ces pierres tendres. Une fois ces opérations terminées, l’entreprise SELE va procéder au ragréage avant de passer une eau forte à base de chaux pour uniformiser la façade et lui créer un nouvel épiderme protecteur.

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Un pavillon des arts, témoin historique de Pau…

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Un-pavillon-des-arts-.jpgUn pavillon des arts, témoin historique de Pau…

En 1828, la ville de Pau autorise la construction d’un établissement de bains-douches qui fonctionne jusqu’en 1884. A cette date, il est cédé à la ville qui décide, pour répondre à l’attente touristique, de l’aménager en salle des fêtes et en « casino provisoire ».

Entre 1869 et 1894, de gros travaux sont entrepris à Pau par le grand ingénieur des Ponts et Chaussées, Jean-Charles Alphand (1817 – 1891), notamment connu pour l’aménagement du square du Temple, du Jardin des Champs-Elysées et du Parc Monceau de Paris. Il crée le boulevard des Pyrénées entre la place Royale et le Parc Beaumont. Cette promenade suspendue de près de deux kilomètres, est encore aujourd’hui l’axe majeur de la cité paloise et offre un magnifique panorama sur 150 kilomètres de pics pyrénéens.

Menacée de destruction lors du projet de réaménagement de la Place Royale, l’ancienne salle des fêtes est finalement intégrée en 1907 au vaste projet de Jean-Charles Alphand. Le bâtiment est alors dissimulé par des balcons en arcades et couvert d’une terrasse. L’ensemble prend appui sur les contreforts du boulevard des Pyrénées et accompagne son important dénivelé.

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Ouvrage technique remarquable pour son époque, il constitue une prouesse dans l’emploi du béton armé à l’aube du XXème siècle et permet de créer l’illusion d’un édifice de style classique à deux niveaux. Il est baptisé « Pavillon des Arts » et dédié à l’accueil d’expositions artistiques.

En 2010, la municipalité de Pau décide de lancer un vaste chantier de restauration pour la sauvegarde et la réhabilitation du Pavillon des Arts, toujours accessible par un sentier et par le funiculaire. L’objectif étant de redonner à l’édifice, témoin des fastes années de villégiature paloise, une place active au cœur de la cité, et d’en faire un lieu de rencontre entre experts et citoyens, un lieu de promenade, de débats et de discussions.

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Inauguré en décembre dernier (2012), la rénovation du Pavillon des Arts s'inscrit pleinement dans le projet « Pau Porte des Pyrénées » qui vise à redonner une identité forte à la ville de Pau en s'appuyant notamment sur les richesses patrimoniales, architecturales et naturelles de la cité.

Au-delà de la restauration du bâtiment, il s’est agi de transformer ce lieu situé à l'interface entre la ville haute et la ville basse, en un espace de rencontre, d'échanges et de débats pour tous. Le bâtiment doit accueillir prochainement le Centre d'Interprétation de l'Architecture et du Patrimoine (CIAP), pour mettre en œuvre et promouvoir le label Ville d'Art et d'Histoire que la ville a obtenu en 2011.

Une première phase de travaux effectués en 2010 a permis de restaurer la grande salle du Pavillon pour accueillir les Ateliers de la Cité.

En octobre 2011, la deuxième phase est lancée pour la restauration globale du bâtiment et de la rotonde du funiculaire.

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Sur le Pavillon des Arts, les travaux ont consisté à revaloriser l'ensemble des éléments de pierre, redonner de la couleur aux enduits, affirmer le socle constitué des arches inférieures tout en redonnant à la colonnade supérieure la légèreté et l'élégance de la couronne néoclassique d'origine. L’intérieur du Pavillon a été modernisé pour le rendre plus fonctionnel et accessible. L'accessibilité des espaces aux personnes en situation de handicap a, de plus, été un point particulier du projet, ainsi que l'amélioration des performances énergétiques. L’opération s’accompagne de la réouverture au public de la circulation périphérique abritée par les colonnes, véritable loggia à l'italienne soutenant la terrasse supérieure.

La rotonde quant à elle, a retrouvé son espace octogonal d'origine avec la suppression des cloisons intérieures et bénéficié de travaux d'éclairage, de réfection du dallage et de remplacement des fenêtres et huisseries.

664 heures de travail ont été réservées aux demandeurs d'emploi, bénéficiaires du RSA, jeunes peu ou pas qualifiés ou travailleurs handicapés dans le cadre de la clause d'insertion incluse par la Ville dans les appels d'offre.

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Informer, exposer, former, documenter : tel est l’objectif du Centre d’interprétation de l’Architecture et du Patrimoine (CiAP) qui a vu le jour, au Pavillon des Arts. Ce nouveau lieu de sensibilisation et de formation aux patrimoines et à l’architecture s’inscrit dans la même démarche que celle des Ateliers de la Cité, dédiés eux au projet urbain de la ville. Il s’adresse aussi bien au jeune public, qu’aux habitants et aux touristes.

Mise à disposition de documents, exposition permanente sur l’évolution urbaine, expositions temporaires, conférences, ateliers pédagogiques... De nombreuses sources d’information seront offertes aux passionnés d’histoire, d’art et de patrimoine dans le cadre du projet scientifique et culturel élaboré sous l’égide du ministère de la Culture et de la Communication avec le soutien de la DrAC et de l’Association Nationale des Villes et Pays d’Art et d’Histoire.

Le jeune public ne sera pas en reste. Un service éducatif de l’architecture et du patrimoine est également prévu. Il constitue même l’une des priorités du label Ville d’Art et d’Histoire et complète l’action du CiAP. Sa mission consistera à définir et développer une programmation annuelle (scolaire et hors temps scolaire) et mettre à disposition des outils pédagogiques adaptés pour les enseignants et les élèves. Ce service sera organisé en lien avec le réseau des services éducatifs des établissements culturels déjà structurés. Dans ce cadre, les projets avec le pôle éducatif du musée national du Château de Pau seront développés.

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Les acteurs du chantier

Maîtrise d'ouvrage :

Ville de Pau

Maîtrise d'oeuvre : Laurent Murillo – Architecte Ville de Pau

Bureau de contrôle :

ANCO Atlantique 64140 Lons

Coordonnateur SPS : ELYFEC 40300 Peyrehorade

Entreprises

- Lot 1 : Échafaudages : ULMA - 64230 Lescar

- Lot 2 : Gros oeuvre, plâtrerie, carrelage, étanchéité : ATC - 64160 Morlaàs

- Lot 3 : Menuiserie bois, aluminium, serrurerie : PAYBOU - 64110 Jurançon Menuiserie bronze : Les Métalliers Champenois - 51430 Bezannes

- Lot 4 : Électricité, téléphonie, éclairage : SLTE - 64121 Montardon

- Lot 5 : Chauffage, plomberie, sanitaire : CEGELEC - 64000 Pau

- Lot 6 : Peinture, revêtement sols souples : DUFFAU - 64000 Pau

- Lot 7 : Protection solaire : TEXIA - 64000 Pau

Plan de financement :

Ces travaux de restauration, d’un montant total de 1,2 millions d'euros, concernent l'ensemble du programme de restauration à savoir la salle des Ateliers de la Cité, le bâtiment en lui-même et la rotonde du funiculaire.

Grâce au mécénat de la Fondation Total, la Fondation du Patrimoine a apporté un soutien de 200 000 € à ce projet.

Depuis 2006, la Fondation Total s’associe, en partenariat avec la Fondation du Patrimoine, à la sauvegarde et à la valorisation du patrimoine, plus particulièrement dans les régions d’implantation du groupe Total en France.

Ce soutien est dédié prioritairement à la restauration du patrimoine industriel et artisanal, à la réhabilitation d’éléments notables du patrimoine régional utilisés à des fins culturelles ou touristiques, ainsi qu’à la participation à des chantiers conduits dans un objectif de formation professionnelle et d’insertion sociale. Il s’agit de donner une nouvelle vie aux sites restaurés, de transmettre les savoir-faire des métiers du bâti ancien et de contribuer ainsi au développement économique et social local.

Un budget de 16 millions d’euros sur six ans (2006-2011) a été engagé par la Fondation Total. A ce jour, plus de 110 projets, répartis sur 17 régions de France, ont bénéficié du soutien de ce partenariat. En 2012, ce partenariat a été reconduit pour une période de trois ans (2012-2014).

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Quel programme au Château de Versailles pour le Nôtre 1613-2013 :

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programme-au-Cha-teau-de-Versailles-pour-le-No-t-copie-4.jpgQuel programme au Château de Versailles pour le Nôtre 1613-2013 :

A l'occasion du 400e anniversaire de la naissance d'André Le Nôtre, le château de Versailles lui rend hommage tout au long de l'année 2013. Quatre expositions mettront en lumière ou éclaireront sous un jour nouveau l'art et l'œuvre du jardinier de Louis XIV.

Giuseppe Penone à Versailles-Exposition du 11 juin au 31 octobre 2013

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Pour son rendez-vous annuel avec la création contemporaine, le château de Versailles accueillera en 2013 Giuseppe Penone. L'artiste, chef de file de l'arte povera, rythmera les jardins de Le Nôtre avec ses sculptures d'arbres dans lesquelles végétal et minéral se mêlent pour dévoiler leur essence.

« Avoir la possibilité de faire dialoguer mon travail avec celui de Le Nôtre à Versailles est un grand privilège. Le jardin est un lieu emblématique, qui synthétise la pensée occidentale sur le rapport homme-nature.

Construit pour exalter le pouvoir d’un homme, il souligne en fait la force et le pouvoir de la nature qui minimise l’action de l’homme, obligé à un travail pérenne de manutention pour le préserver. La complexité du dessin suggère la multiplicité des regards, et son extension et grandiosité contraste avec la dimension infime de celui qui le parcourt. L’homme seul disparait dans le jardin au profit de l’esprit de la collectivité humaine qui a généré une telle organisation de la nature.

Mon travail provoque en moi une réflexion analogue : le mimétisme objectif des œuvres annule mon action de sculpteur et concentre l’attention sur l’extraordinaire intelligence de la croissance végétale et sur l’esthétisme parfait présent dans la nature.» Giuseppe Penone

Né en 1947 à Garessio en Italie, Giuseppe Penone a enseigné à l’École des Beaux-Arts de Paris de 1997 à 2012.

Alfred Pacquement, commissaire de l'exposition écrit au sujet de l'artiste : « Figure majeure de la scène italienne des années 1970, il est un expérimentateur infatigable qui expose la surface des éléments et s’attaque à la peau des choses. L’arbre voit mis à nu le mystère de sa croissance, tandis que toutes sortes de traces ou d’empreintes résultent des interventions de l’artiste sur les matériaux qu’il investit.

“Toucher, comprendre une forme, un objet, c’est comme si on le couvrait d’empreintes”, écrit-il. Au cœur de sa démarche réside cet impact du toucher ou du regard (l’œil, la main, le doigt sont des thèmes récurrents), ou encore les effets du souffle venu des poumons, qui engendrera une forme inédite. L’homme fait corps avec la nature comme dans le mythe de Daphné, où la nymphe se voit changée en laurier. Penone associe les éléments puisés dans la nature aux fragments de corps humains dans une synthèse inédite et vibrante. Une paupière démesurément agrandie ou une empreinte de phalange deviennent prétextes à des formules graphiques envahissant l’espace. Un ongle est restitué en des proportions gigantesques, ou son empreinte répétée à la dimension du mur. Le marbre, comme le tronc de l’arbre, révèle son anatomie de veines sinueuses tandis qu’ailleurs le cerveau dévoile un paysage. Chacune des propositions plastiques conserve son mystère, l’artiste en étant le révélateur » .

En 2000, Giuseppe Penone a publié Respirer l’ombre à l’École des Beaux-Arts, réédité en 2004 et 2009. Il a exposé récemment en 2004 au Drawing Center à New York, au Centre Pompidou à Paris ; en 2006 au Museum Kurhaus Kleve et à la Fondation La Caixa à Barcelone ; en 2007 il a représenté l’Italie au pavillon italien de la Biennale de Venise. En 2008, une exposition lui est consacrée à la Villa Médicis à Rome et plus récemment au MAC’s Grand-Hornu (2010). En 2012 il est invité à participer à la Documenta 13 de Kassel, et à présenter une œuvre inédite pendant une année à la Whitechapel Gallery de Londres dans le cadre de la Bloomberg Commission.

 

Exposition Le bosquet du Labyrinthe à la bibliothèque municipale de Versailles

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Conçu en 1669 par André Le Nôtre et Charles Perrault pour l’éducation du Dauphin, le bosquet du Labyrinthe fut l’un des plus fastueux de Versailles. Près d’une quarantaine de fontaines, ornées de 333 animaux en plomb polychrome mettaient en scène les fables d’Ésope, au cœur d’un dédale de treillages et de rocailles. Il fut détruit lors de la replantation des jardins en 1775-1776, pour être remplacé par le bosquet de la Reine actuel.

Ce lieu disparu revivra le temps d’une exposition à la Bibliothèque municipale de Versailles, ancien Hôtel des Affaires étrangères de Louis XV, située à proximité du château de Versailles.

Cette exposition remettra également le thème du labyrinthe dans son contexte mythologique (le mythe de Dédale), spirituel, littéraire (Fables de La Fontaine, Phèdre de Racine) et pictural, ainsi que dans l’art des jardins.

 

L'herbier du Roi au Grand Trianon - Exposition du 2 juillet au 29 septembre 2013

programme-au-Cha-teau-de-Versailles-pour-le-No-t-copie-1.jpg© DR

La flamboyance et la diversité des essences des jardins de Trianon n’auraient sans doute pas été si, dès le XVIIe siècle, une passion constante pour l'horticulture n’avait animé la cour. Cet été, une exposition dévoilera les joyaux de la collection des vélins du Museum d'Histoire Naturelle de Paris. Commencée par Nicolas Robert pour Gaston, duc d'Orléans qui la légua à son neveu Louis XIV, elle fut ensuite poursuivie par les peintres des plantes au Jardin du roi, Jean Joubert, Claude Aubriet et Madeleine Basseporte qui, jusque sous Louis XVI, fréquentaient Versailles pour y peindre les fleurs les plus rares.

Trianon étant le palais de Flore, quelques portraits de dames portant bouquets et quelques tableaux de fleurs viendront agrémenter l’exposition, qui se tiendra dans la galerie des Cotelle, mais aussi dans le salon des Jardins, implanté sur l’ancien cabinet des Parfums du Trianon de porcelaine. Les massifs étaient alors plantés de fleurs bleues, blanches et rouges, couleurs du roi et de la Vierge.

Jardin de senteurs au XVIIe siècle, avec tubéreuses, lis et jasmins, les jardins du XVIIIe siècle, lorsque Louis XV entreprit la construction du Petit Trianon autour du Jardin Français planté de reine-marguerite, devinrent un lieu d’étude botanique, où l’on trouvait des plantes venues du monde entier, dont des aloès et des oponces.

Exposition organisée grâce à la participation exceptionnelle du Muséum national d’histoire naturelle.

Un fleurissement historique

Faisant écho à cette présentation, les jardiniers de Trianon restitueront un fleurissement historique de ses parterres : jacinthes bleu turquin, jonquilles de Provence, narcisses de Constantinople.

 

ANDRÉ LE Nôtre en perspective. 1613-2013 22 octobre 2013 – 24 février 2014

Versailles-Le Nôtre

« Bouquet final » de l’année, cette exposition offre, contre les idées reçues, une image aussi nouvelle que surprenante de l’homme, de son art et de son influence. Fouquet aurait découvert Le Nôtre ? Faux. C’est à 45 ans qu’il se serait fait un nom ? Faux. Son savoir-faire se limitait au « jardinage » ? Faux.

Jardinier, dessinateur, architecte, ingénieur et hydraulicien, paysagiste et urbaniste, collectionneur, magicien de l’espace, André Le Nôtre, ami intime du roi, transforme les rêves des princes en réalité. On découvrira aussi sa fascinante modernité dans le monde d’aujourd’hui.

En tant que contrôleur général des Bâtiments du roi, Le Nôtre assume l’une des plus importantes charges auprès de Colbert. Sa proximité avec Louis XIV et ses compétences à ce poste-clé lui permettent de porter à sa perfection ce que l’on appellera le jardin français. Ses créations seront imitées, mais jamais égalées. Leur audace et leur ampleur – nées de la rencontre d’un site, d’un commanditaire et de ce visionnaire à l’imagination et au savoir-faire sans équivalent – bouleversent les conceptions d’alors et fascinent ses contemporains. Au nom de Versailles, son chef-d’œuvre, des créateurs de tous temps et de tous horizons revendiqueront, jusqu’à l’époque actuelle, sa paternité dans les domaines les plus inattendus.

Pour la première fois, l'art de le nôtre, son « génie » et son « secret » seront révélés. Ses projets comme son œuvre sur le terrain, illustrés par de superbes documents de sa main et de celle de son équipe, seront analysés et expliqués de manière précise, ludique et originale.

Pour la première fois, il sera montré comment il travaillait : les problèmes auxquels il était confronté, les solutions qu’il apportait, les moyens scientifiques, techniques et humains qu’il devait mettre en œuvre pour relever tous les défis et transformer chaque projet en une création unique.

Pour la première fois seront mis en évidence les multiples aspects d’un art qui fut non celui des jardins d’un temps, mais bien celui d’un modèle dont l’influence va bien au-delà de ce que l’on imagine en termes de temps et d’espace – de ses collaborateurs immédiats jusqu’aux urbanistes contemporains des États-Unis jusqu’aux confins de l’Asie.

Allier le sérieux scientifique au plaisir de la découverte, démontrer en divertissant, tels sont les principes retenus pour la scénographie de cette exposition qui suscitera à la fois l’admiration devant les chefs-d’œuvre de la collection de Le Nôtre, l’émotion devant ses dessins originaux et la surprise devant des réalisations inattendues.

 

Les jardins de Versailles : un décor de fêtes printemps - été 2013

Fêtes et spectacles sont plus qu’un ornement des jardins, ils en sont l’âme et la raison d’être depuis Louis XIV.

En 2013, les jardins de Versailles résonneront des musiques du Grand Siècle, des éclats des feux d’artifice et des jeux d’eau des bassins et des fontaines. Concerts, ballets, théâtre, opéras couronneront en juin et en juillet l’anniversaire de Le Nôtre à Versailles.

Les grandes eaux de versailles

Les Grandes Eaux Musicales

DÉCOUVERTE DES FONTAINES ET BOSQUETS ET DE LEURS EAUX JAILLISSANTES au rythme de la musique. Plusieurs parcours permettent d'apprécier nombre de chefs-d’œuvre et d'endroits plus secrets du jardin. Dans l'héritage de l'esprit des créateurs de Versailles, revivent les œuvres qui y furent créées durant deux siècles. Tous les samedis et dimanches du 30 mars au 27 octobre 2013, dates exceptionnelles les 29 mars, 8 et 9 mai, 15 août, tous les mardis du 21 mai au 25 juin 2013, de 9h à 18h30.

Les Jardins Musicaux

Au cours de l’été, pour mieux découvrir et profiter des jardins, les bosquets et endroits préservés du parc du château sont accessibles tous les mardis d'avril à mai pour une promenade musicale : un moment de découverte, au cœur des jardins à la française imaginés par Le Nôtre, parmi la multitude de statues qui habitent les allées, et à l’ombre d’espaces sauvegardés du parc par les jardiniers de Versailles.

Tous les mardis du 2 avril au 14 mai 2013 puis du 2 juillet au 29 octobre 2013, de 9h à 18h30.

Les Grandes Eaux Nocturnes

À la tombée de la nuit, le jardin royal de Louis XIV devient un parcours visuel et sonore où bassins et bosquets sont mis en eau et en lumière, mis en scène et en couleur. Cette année encore, des artistes de la lumière et de la scénographie présentent des installations surprenantes. Du 14 juin au 14 septembre, les vendredis 14 juin et 12 juillet, et les samedis du 22 juin au 14 septembre (sauf 13 juillet), de 21h à 23h20.

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Informations pratiques : 

ACCÈS

À pied :

Depuis le bassin de Latone et par les grilles du domaine.

En véhicule :

Par la grille de la Reine et la porte Saint Antoine. Parkings.

Attention : Accès payant et autorisé :

- de 7h à 19h, jusqu'au 31 octobre (haute saison).

- de 8h à 18h, du 1er novembre au 31 mars (basse saison).

ACCÈS HANDICAPÉS

Accès au parc gratuit pour les véhicules transportant des personnes en situation de handicap.

Élévateurs situés en haut du parterre Nord et à la grille de la Petite Venise.

Places de stationnement réservées.

Horaires

Jusqu’au 31 octobre (haute saison)

- Parc ouvert tous les jours de 7h à 20h30*.

- Jardins ouverts tous les jours de 8h à 20h30*.

- Les bosquets accessibles uniquement les jours de Grandes Eaux : les mardis et week-end de 9h à

18h.

Du 1er novembre au 31 mars (basse saison)

- Parc et Jardins ouverts tous les jours de 8h à 18h*.

- Bosquets fermés.

* Sauf événements exceptionnels et intempéries. Consultez www.chateauversailles.fr avant votre visite.

VISITE PARC ET JARDINS

Le parc est gratuit tous les jours, toute l’année pour les piétons et les cyclistes. Les jardins sont gratuits, sauf les jours de Grandes Eaux : les mardis et week-end jusqu’au 28 octobre.

Tarifs Grandes Eaux musicales

Jardins musicaux

Tous les mardis du 2 avril au 14 mai 2013 puis du 2 juillet au 29 octobre 2013, de 9h à 18h30.

7,5 € / 6,5 € tarif réduit

Grandes eaux musicales

Tous les samedis et dimanches du 30 mars au 27 octobre 2013, dates exceptionnelles les 29 mars, 8 et 9 mai, 15 août, tous les mardis du 21 mai au 25 juin 2013, de 9h à 18h30.

8,5€ / 6,5€ tarif réduit.

Achat des billets :

- sur place, à l'entrée des jardins, aux caisses Grandes eaux de 9h à 18h.

- en ligne sur www.chateauversailles-spectacles.fr

Services sur place

Location de véhicules électriques

Tous les jours. Fermé en janvier.

Les véhicules peuvent accueillir 4 personnes.

6 véhicules sont équipés pour les personnes en fauteuil roulant au départ du parterre sud.

30€/heure

Renseignement et réservation: 01 39 66 97 66

Transport par petit train

Tous les jours, sauf 25 décembre et 1er janvier.

Départ du Château, du Petit Trianon, du Grand Trianon et de la Petite Venise.

Aller-retour : 6,90€; 5,3€ tarif réduit pour les moins de 18 ans; gratuit pour les enfants de moins de 11 ans.

Trajet simple (retour vers le Château depuis la Petite Venise ou les châteaux de Trianon): 3,70€

Renseignement et horaires: 01 39 54 22 00 ou www.train-versailles.com

Location de barques sur le Grand Canal

Tous les jours. Fermé de décembre à février.

30 min : 11€—1h: 15€

Renseignement, horaires et réservation: 01 39 66 97 66

Location de bicyclettes

Tous les jours à partir de 10h.

Fermé en décembre et janvier.

1⁄2 journée: 15€—1 journée: 17€

Attention: les vélos sont autorisés uniquement dans le Parc.

Renseignement et réservation: 01 39 66 97 66

Promenades à poneys pour les enfants

Activité proposée jusqu’au 15 novembre et à partir du 15 mars:

- les samedis, dimanches et jours fériés de 11h à 18h.

- pendant les vacances de la Toussaint, tous les jours de 13h30 à 17h30.

30 min : 12€50—15 min : 7€

Segways

Tous les jours.

Promenade accompagnée et commentée jusqu’au domaine de Marie-Antoinette ou autour du Grand Canal (depuis la grille de la Reine).

35€ / 55€

Renseignement et réservation: 06 59 69 74 21

Réductions

Selon les services, des réductions sont accordées aux personnes à mobilité réduite, aux abonnés «1 an à Versailles» et aux détenteurs du passeport.

CONFORT DE VISITE

Trajet pédestre

- Du château de Versailles à la tête du Grand Canal (1000 m): 15 mn.

- Du château de Versailles aux châteaux de Trianon et domaine de Marie-Antoinette (1500 m): 25 mn.

- Du château de Versailles à l’extrémité ouest du Grand Canal (3 500 m): 60 mn.

Les pique-niques sont autorisés dans le Parc et dans certains espaces réservés dans les Jardins.

Toilettes gratuites et accessibles aux personnes handicapées.

Attention: Les vélos et les chiens ne sont pas autorisés dans les Jardins.

RESTAURANTS

La Petite Venise

Cuisine italienne, salon de thé, terrasse et vente à emporter à proximité du Grand Canal.

Ouvert tous les jours, sauf le 25 décembre et en janvier.

01 39 53 25 69 www.lapetitevenise.com

La Flottille

Restaurant, brasserie, salon de thé, terrasse et vente à emporter au bord du Grand Canal.

Ouvert tous les jours.

01 39 51 41 58 www.laflottille.fr

Brasserie de la Girandole

Terrasse et vente à emporter, située dans le bosquet de la Girandole.

Ouvert jusqu’à fin octobre, tous les jours, sauf le lundi. Fermé de novembre à mars.

01 39 07 01 87

VENTE À EMPORTER

La Parmentier de Versailles

Vente de pommes de terre garnies, cuites au four, à emporter.

Tous les jours, sauf le lundi.

La Buvette du Dauphin

Vente à emporter, dans le bosquet du Dauphin.

Jusqu’à fin octobre: ouvert tous les jours, sauf le lundi.

De novembre à mars: ouvert uniquement pendant les vacances scolaires, sauf le lundi.

Pensée du Jour

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Thomas_Paine.jpgPensée du Jour

« J'ai toujours vigoureusement défendu le droit de chaque homme à sa propre opinion, aussi différente qu'elle puisse être de la mienne. Celui qui refuse à un autre ce droit se rend lui-même esclave de son opinion présente, car il se prive du droit d'en changer. »

Thomas Paine  1737 - 1809

Une transition écologique en-cadrée…

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Transition-ecologique-encadre-e.jpgUne transition écologique en-cadrée…

Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, a adressé aux membres de son Gouvernement, les "lettres de cadrage pour la transition écologique en 2013". Ces lettres assignent à chacun des ministres des priorités d’action afin qu’ils contribuent à la réussite de la transition écologique de la société et de l’économie.

Ces lettres déclinent pour chacun des ministres l’ensemble des actions évoquées dans la feuille de route rassemblant les engagements du Gouvernement qui relèvent de leur champ de compétence.

Ces lettres traduisent l’approche nouvelle du Gouvernement en matière d’environnement :

- Pour répondre efficacement aux défis environnementaux et en limiter les impacts économiques et sociaux potentiellement négatifs, l’ensemble de nos politiques publiques doivent être profondément modifiées, ce qui implique des capacités de mobilisation interministérielles et de programmation gouvernementales nouvelles,

- L’écologie ne doit plus être perçue comme un frein à la croissance ; la transition écologique est un des éléments de la sortie de crise.

 foncier, urbanisme et aménagement-

Lettre de cadrage adressée au Ministère de l’Ecologie :

- Elaboration d’une stratégie nationale pour la transition écologique qui entrera en vigueur le 1er janvier 2014, succédant à l’actuelle stratégie nationale pour le développement durable ;

- Préparation de la prochaine Conférence environnementale en septembre prochain ;

- Promotion à l’international et en Europe les objectifs défendus par la France : 40% de réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2030, 60% en 2060 ;


- Pilotage du débat national dont l’issue doit aboutir par une loi de programmation présentée en conseil des ministres en septembre ;

- Soutien actif du développement des énergies renouvelables ;

- Fermeture de la centrale Fessenheim en 2016 et faire de ce site un atout pour le développement d’une filière industrielle du démantèlement ;


- Renforcer le cadre international de la sûreté nucléaire ;

- accélération, avec la ministre du Logement, la rénovation thermique des logements « des réformes ou mesures nouvelles pour assurer un fort changement de rythme en la matière » ;


- Accompagnement et propositions de pistes d’amélioration dans l’élaboration des plans climat-énergie territoriaux (PCET) innovants et ambitieux ;


- L’engagement d’une politique en faveur de la biodiversité en préparant une loi-cadre d’ici l’automne 2013 ;

- Veiller à la réduction du rythme d’artificialisation des sols en lien avec la ministre du Logement ;


- Diminution de l’usage de produits phyto-sanitaires, interdiction des épandages aériens, maintien du moratoire sur les OGM et réalisation du bilan de la politique de l’eau ;

- Réduire les risques sanitaires environnementaux pour les travailleurs et les populations les plus exposées en préparant un plan national santé-environnement (PNSE) ;

- Réforme de la gouvernance environnementale par l’installation dés 2013 du conseil national de la transition écologique ;

- proposer, avec le ministère de l’Economie et des Finances, la façon de développer la fiscalité écologique, qui débouchera mi 2013 sur des propositions pour le projet de loi de finances pour 2014.
Concernant les transports, notamment de marchandises, les efforts devront être portés sur les leviers de relance du fret ferroviaire, l’articulation des ports aves leur arrière-pays et des modes de transport combiné. Il incombera à Delphine Batho à veiller à la mise en œuvre de l’éco-taxe pour les poids lourds et à ce que les choix de la commission « Mobilité 21 » en matière d’infrastructures prennent en compte le critère environnemental.

Trame Verte et Bleue- 

S’agissant du ministère du Logement :

La lettre axe deux priorités : la rénovation énergétique et la préservation de la biodiversité et des continuités écologiques au cœur des politiques d’aménagement du territoire et d’urbanisme.

Sur la rénovation énergétique, en lien avec le ministère de l’écologie, l’engagement doit être axé en priorité sur la rénovation des logements les plus mal isolés avec l’objectif de « mettre aux meilleures normes énergétiques un million de logements neufs et anciens par an à terme ».

A ce titre le ministère s’attachera à :

- accélérer le rythme des travaux de rénovation lourds sur le parc social, en renforçant l’aide apportée par l’éco-prêt logement social et en améliorant les autres aides, comme le dégrèvement de la taxe foncière sur les propriétés bâties (avec le ministère de l’économie et des finances) ;


- veiller à ce que l’Anah puisse consolider son action en matière de lutte contre la précarité énergétique ;


- diriger l’Eco-PTZ et le crédit d’impôt développement durable vers les rénovations lourdes dans une logique de simplicité, d’efficacité et d’équité ;


- à l’élaboration de nouveaux systèmes de financement fondés sur l’intervention des tiers investisseurs.

Le second chantier consistera à favoriser les mesures de densification et à freiner l’artificialisation des sols.

- Par ailleurs, il est demandé de réponder aux enjeux de développement des énergies renouvelables ;

- D’accompagner la rénovation énergétique avec une attention particulière sur la qualité de l’air intérieur, et de sensibiliser les différents acteurs.

- Le ministère devra remettre au Premier ministre cette année, une feuille de route vers la ville durable qui s’appuiera sur le label Eco-quartier, accessible à tous les territoires, mettant l’accent sur le processus, la qualité de la démarche et la certification des résultats dans la durée. L’objectif étant de promouvoir à l’export, avec les autres ministères concernés,  une offre intégrée en matière de développement urbain durable, accompagner la compétitivité des entreprises françaises à l’international et créer des démonstrateurs de la ville durable. Le plan d’action devra être élaboré au cours du premier semestre.

S’agissant, des bâtiments neufs, le premier ministre souhaite :


- définir pour fin 2013, début 2014 un label de performance énergétique et environnementale qui soit en adéquation avec les travaux sur les évolutions de la réglementation ;  

- définir, grâce aux travaux menés en 2013, un label pour les bâtiments à énergie positive (Bepos) en tenant compte du recours aux énergies renouvelables, en proposant une approche de quartier et d’îlot urbain et l’énergie grise des matériaux.

- Valoriser les filières vertes locales, en travaillant avec le CSTB afin d’améliorer les procédures d’évaluation des produits de construction.


- Développer ces filières, en mettant en relation l’offre avec la demande constructive avec une offre de formation adaptée, tant initiale que continue proposée aux professionnels.

Energie- 

Enfin, sur les autres ministères, à commencer par celui de l’Economie et des Finances, la lettre insiste sur la mise en place d’un dispositif consultatif permanent qui examinera les mesures fiscales écologiques et fera des propositions au Gouvernement dans les domaines où les dispositifs actuels apparaissent insuffisants. D’examiner dès le projet de loi de finance 2014 les premières mesures de fiscalité environnementale. D’élaborer, avec le ministère de l’Ecologie, un livre blanc sur le financement de la transition écologique qui devra être finalisé d’ici la fin du premier trimestre 2013, il permettra d’orienter les choix du Gouvernement en la matière.  

La ministre de l’artisanat, du commerce et du tourisme, Sylvia Pinel,  devra engager les « réseaux d’entreprises et fédérations du bâtiment dans une logique de formation et de qualification aux enjeux de la transition écologique dans le bâtiment. Quant à Christiane Taubira, Garde des sceaux, ministre de la Justice, il lui est demandé de veiller en matière de rénovation énergétique des logements (en lien avec Cécile Duflot)  à mettre en place des mesures favorisant les travaux dans les copropriétés et sensibiliser les syndics de copropriétés aux enjeux de cette rénovation énergétique.
Quant à Stéphane Le Foll,  ministre de l'Agriculture, il devra « étudier sans délai les moyens pour valoriser au mieux la ressource forestière par le développement du bois-énergie, par l’utilisation accrue du bois  dans la construction et la rénovation thermique des bâtiments». 
Le ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg, est invité à soutenir l’innovation dans les domaines des énergies renouvelables (solaire, éolien, notamment en mer…), la sobriété énergétique et les technologies du bâtiment, et a participé à l’identification des outils financiers et réglementaires les plus adaptés à l’implication des petites et moyennes entreprises dans la politique de rénovation thermique des bâtiments, en soutenant leur compétitivité.

Transition écologique-

Le choix cornélien pour la maîtrise d’œuvre sur les produits dits durables…

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mai-trise-d-oeuvre-sur-les-produits-dits-durables.jpgLe choix cornélien pour la maîtrise d’œuvre sur les produits dits durables…

Les critères d’évaluation des produits durables de la construction  sont complexes en raison d’un flot important d’informations …

Selon une étude menée par Arch-vision, la prétention de tous les fabricants de proposer des produits durables engendre la confusion chez les architectes. L’étude fait apparaître que les certificats de durabilité sont considérés comme indispensables pour divers matériaux pour les maîtres d’œuvre.

Voici quelques résultats du 3ème trimestre du rapport 2012 de l’European Architectural Barometer, une enquête trimestrielle conduite auprès de 1.200 architectes européens.

La dernière enquête d’Arch-Vision a montré que la demande auprès des architectes européens s’accélère pour la conception de bâtiments durables en utilisant des matériaux durables. Il doivent donc être bien informés sur les systèmes de certification et de notation, mais aussi sur les matériaux et produits à utiliser dans les bâtiments à concevoir. La plupart d’entre eux ont indiqué faire de grands efforts pour actualiser leurs connaissances. Toutefois, l’étude révèle le choix cornélien des maîtres d’œuvre quant à la sélection des dits produits. Déterminer quelles sont les normes, les certifications qui sont les plus crédibles et applicables à un projet particulier semble être un vrai défi et mobilise du temps précieux.

Face aux innombrables certifications de produits environnementaux (environ 600 au monde), il n’est pas surprenant que les architectes européens éprouvent une certaine difficulté à évaluer les produits durables. Ils précisent que chaque fabricant affiche au moins un produit prétendu durable. Inondés par un flot d’informations sur des produits durables, tous les architectes n’optent donc pas forcément pour des marques avec un certificat de durabilité lorsqu’ils choisiront des matériaux.

La plupart des fabricants tentent de suivre le rythme des exigences du marché et de la demande croissante de matériaux et produits durables. Les certifications de produits verts sont donc en augmentation. Toutefois, les architectes ne semblent apprécier et estimer le certificat de durabilité que pour certains matériaux :

· Matériels d’isolation (polystyrène expansé, mousses de polystyrène, laine de pierre, laine de verre)

· Bois

· Plastiques

· Briques

· Béton

· Peinture

Les fabricants de matériaux isolants plaident très dynamiquement pour la durabilité, mais on les considère aussi comme la branche où l’offre d’alternatives durables revêt la plus grande importance. Les efforts des fabricants de matériaux isolants pour créer une image de3 durabili4t8é sont d’ailleu3r1s récompensés : les architectes mentionnent en priorité les noms des sociétés de l’industrie environnementale lorsqu’on leur demande quelles sont les marques durables.

Vu les exigences en matière d’efficacité énergétique, les industries du chauffage et de l’éclairage viennent en tête en ce qui concerne l’importance de promouvoir des produits durables.

Ces résultats, ainsi que de nombreux autres résultats et tendances du développement du marché européen de la construction, figurent dans le Baromètre européen de l’architecture, une recherche internationale réalisée auprès de 1 200 architectes en Europe. Cette étude est réalisée par Arch-Vision quatre fois par an en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. En dehors des indicateurs prévoyant les volumes de construction en Europe, un sujet spécifique est mis en évidence chaque trimestre. Le sujet du 3ème trimestre 2012 est « Le développement durable ». Les architectes sont non seulement une source fiable d’informations concernant les volumes de construction à venir, à laquelle on peut recourir, mais ils jouent aussi un rôle très important en raison de leur grande influence sur la conception des projets et les matériaux utilisés.

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