DOMAINE DE CHAUMONT-SUR-LOIRE, NOUVELLE ACTE EN 2013 POUR L'ART CONTEMPORAIN
Premier
Centre d’Arts consacré à la relation de la création artistique et de la nature, le Domaine de Chaumont-sur-Loire invite, une fois encore, en 2013, plasticiens et photographes à un rendez-vous avec l’esprit
des lieux.
Les commandes faites aux artistes - toutes les œuvres présentées à Chaumont-sur-Loire sont créées spécialement pour le Domaine - apportent au parc et au château une nouvelle dimension, faite
d’émotion et de découverte esthétique. Chaque artiste invité expérimente des matériaux, des situations, des contextes inédits.
Œuvres sensibles, conçues spécifiquement pour les espaces choisis par les artistes, elles dialoguent intimement avec les arbres, les pierres et l’imaginaire du visiteur. Le grand sculpteur
britannique David Nash a imaginé, pour Chaumont, une œuvre originale sise près du château et a conçu une installation pour les appartements princiers du monument.
S’emparant, comme lui, d’arbres et de branches issus du Parc historique du Domaine, l’artiste autrichien Armin Schubert a inventé d’étonnants tumulus, méticuleusement sculptés. Klaus Pinter,
également originaire d’Autriche, pose, pour sa part, une surréaliste sphère sous l’Auvent des Ecuries, ceinte d’une carapace, dorée, de feuilles de magnolias.
Tirant également parti de l’architecture du Manège, il y installe une fascinante et singulière sculpture flottante et translucide, jouant avec le souffle vital et le souffle du vent. Quant à Eva
Jospin, ce sont d’étranges et théâtrales forêts réalisées en carton qu’elle offre, dans le château, au regard du visiteur.
Le grand architecte et designer italien Andrea Branzi a conçu, pour sa part, une mystérieuse enceinte sacrée pour les Prés du Goualoup, retraite inaccessible, tressée de verre et de branches. Non
loin de là, l’artiste japonaise Fujiko Nakaya sculpte les brumes et le vent à deux pas d’un bosquet de délicats bouleaux. C’est sur l’eau et le manque de cette précieuse ressource que Michel
Gérard attire notre attention près du Château d’Eau du Domaine, avec ses structures métalliques inspirées des réservoirs, bien connus du New-yorkais qu’il est devenu.
Mais les photographes et vidéastes ne sont pas en reste dans ce jeu permanent de l’art et de la nature qui s’opère à Chaumont-sur-Loire et nous offrent aussi des œuvres montrées pour la première
fois : d’insolites et bouleversantes images de jardins japonais réalisées par Claude Lefèvre, de fascinants paysages de Loire sublimés jusqu’à l’abstraction par Nicolas Lenartowski, d’incroyables
fleurs peintes par Jacques du Sordet. Quant à l’artiste américain Jeffrey Blondes, c’est dans une profondeur et une lenteur inaccoutumées que nous entraînent ses poétiques vidéos, peignant toutes
les lumières et toutes les couleurs des saisons.
Le Domaine s’enorgueillit, enfin, d’accueillir jusqu’à la fin 2013, les 72 vitraux de Sarkis créés spécialement pour le Château de Chaumont-sur-Loire, dans le cadre d’une commande spéciale de la
Région Centre.
ARTS PLASTIQUES
DAVID NASH
PARC HISTORIQUE ET APPARTEMENTS PRINCIERS
Projet artistique
Magicien sculptant avec brio des formes étonnantes, David Nash a pour particularité de travailler presque exclusivement avec le bois, les arbres et l’environnement naturel. Il est considéré comme
l’un des artistes qui ont le mieux réussi à sublimer la nature, à se l’approprier et à lui donner du sens. L’art et la nature sont, selon lui, indissociables. Il ne cherche pas à la dominer, mais
à travailler en harmonie avec elle. Dans la lignée du Land Art, David Nash utilise des techniques traditionnelles et rejette tous matériaux modernes.
Il façonne notamment ses œuvres à l’aide des éléments (air, eau, feu), dirigeant la croissance des arbres ou l’érosion naturelle “à la manière des potiers chinois qui, l’esprit concentré sur le
volume de vide invisible à l’intérieur du vase, modelaient l’argile autour de la forme de cet espace.” Il ne sculpte pas uniquement le bois, provenant majoritairement d’arbres trouvés sur les
lieux de ses interventions, mais il crée également à partir de végétaux en croissance. En 1999, il s’essaie au travail du bronze, utilisant le feu et la terre. La patine cendrée et fumée de ces
sculptures, rappelle ses œuvres en bois. La grande exposition qu’il a présentée en 2012 à Kew Garden (Londres) et qui s’achèvera au printemps 2013 a constitué un événement très remarqué.
À Chaumont-sur-Loire, David Nash présente une œuvre inédite de bois brûlé sise à deux pas du château et une installation originale rassemblant dessins et sculptures dans les appartements
princiers du monument.
Repères biographiques
Né le 14 novembre 1945 à Esher dans le Comté de Surrey au Royaume-Uni, David Nash a toujours été attiré par le bois. Enfant, il avait déjà une aversion pour les arbres plantés en rang. Après des
études à Kingston College of Art et Brighton College of Art, il intègre en 1969 l’une des plus prestigieuses écoles d’art au monde, Chelsea School of Art. Dans un souci d’économie, il décide de
s’éloigner du milieu urbain et s’installe au Pays de Galles à Blaenau Ffestiniog. L’environnement naturel et intellectuel qu’il y trouve, permet à l’artiste de développer son art. Il aménage sa
maison et son studio dans une chapelle.
Cercle de vingt-deux frênes que l’artiste entretient et élague depuis trente ans afin de former un dôme, “Ash Dome” imaginé dans les années 70, est sans doute son œuvre la plus célèbre.
Il est élu “Royal Academician” en 1999. Ses sculptures en bois, constituées à partir d’œuvres conçues pour des galeries d’art et des musées locaux, sont exposées partout dans le monde, notamment
aux Etats-Unis, au Japon et en Pologne.
ARMIN SCHUBERT
“OBJETS SPHÉRIQUES” PARC HISTORIQUE
Projet artistique
Fin observateur du paysage, l’artiste autrichien Armin Schubert est un créateur d’architecture naturelle. S’inspirant des détails de la nature et des structures, il travaille essentiellement à
partir de matériaux bruts fournis par la nature (pierres, branches, racines, feuilles, terre.... ). Il réorganise ensuite ces pièces banales en nouvelles unités, les assemble selon leurs
caractéristiques (formes, couleurs, textures) et cherche à leur donner une nouvelle apparence, une nouvelle signification. En tant que composants d’un ensemble travaillé, ces “rebuts” retrouvent
valeur et dignité et révèlent une nouvelle vision aux spectateurs.
L’idée de l’œuvre esquissée, la réalisation s’effectue manuellement, avec peu de moyens techniques. Durant la phase de production, il laisse souvent le matériau guider sa main.
Il accorde également une grande importance à la relation avec l’environnement. Particularité du paysage, luminosité, distances sont prises en compte. L’œuvre est, en effet, définie par l’espace,
le contexte.
“Sensible depuis toujours au paysage, aux particularités de l’environnement, de la nature et de ses structures, je désire créer des objets, des entités nouvelles et expressives en transformant et
réassemblant les formes, les couleurs et les propriétés matérielles offertes par la nature.
Mes installations prennent leur temps ; elles nécessitent une phase préparatoire souvent longue comprenant le cumul patient et passionné de matériaux. Trouver l’emplacement définitif de l’objet
en plein air fait partie pour moi intégralement du concept artistique. Le caractère du paysage, ses dimensions et sa luminosité en sont les déterminants.
Normalement, j’y travaille à la main et ne fais appel au support technique que dans des cas spéciaux.
Pour moi, l’acribie et la patience sont des sine qua non pour donner l’expression voulue à un objet. En tant qu’artiste, je suis une sorte de cultivateur de la terre. Je réponds à la complexité
des phénomènes et procédés naturels par des “landmarks” matériels, témoins de l’interaction humaine sur un terrain qui s’y prête.
Dans la haute montagne inhabitée, zone du jeu libre des forces de la nature, on ne saurait trouver que rarement des œuvres d’art, ou d’artisanat, ou les traces de celles-ci. La présence humaine
n’y est que temporaire et on y est contraint d’apprendre à se soumettre aux conditions de l’environnement – contrairement à ce qui se passe d’ordinaire dans le cadre de notre civilisation
hautement technicisée.
Ce qui perdure, ce sont des installations singulières, leur compte-rendu photographique et un trésor d’expériences personnelles. Généralement, j’érige des objets en utilisant un matériau naturel
aussi peu modifié que possible et en les transformant en un ensemble esthétique.
Ceci pour inciter les visiteurs et passants attentifs à réfléchir sur leur propre rapport avec la nature, à se comporter avec circonspection en matière d’écologie et de ce fait, à contribuer à
une gestion durable de ĺenvironnement.” Armin Schubert
Repères biographiques
Né en 1950, à Lustenau en Autriche. De 1971 à 2010, Armin Schubert est professeur d’allemand, d’art et de biologie à Dornbirn en
Autriche. Dans le cadre de ses activités, il réalise de nombreux projets artistiques et participe depuis 2004 à la Biennale Arte Stella. Il effectue des stages de formation autodidacte en Arte
povera, Art in nature, Land Art et Environmental Art.
KLAUS PINTER
“SANS TITRE” MANÈGE ET AUVENT DES ECURIES
Projet artistique
Artiste singulier et inspiré, Klaus Pinter explore avec passion, depuis 1967 et jusqu’à aujourd’hui, le potentiel des structures gonflables. Compositions polyphoniques, constituées de matériaux
antagonistes et de motifs ornementaux, elles illustrent la volonté de l’artiste d’échapper à l’attraction par la fluidité, la plasticité, la légèreté, de se libérer de la surface plane pour
s’emparer de l’architecture environnante. Sa démarche est aussi originale que ses installations qui, depuis quarante ans, flottent au dessus des modes. Ces installations “pneumatiques”, ces
“éphémérides de la modernité”, comme les appelle Yves Kobry, doivent être entendues au sens étymologique, autrement dit, elles sont douées du souffle vital, d’une âme, non seulement parce
qu’elles sont mues par une réflexion, mais parce qu’elles survolent et entrent parfois en collision avec l’histoire et la culture. Alliant la précision et la rigueur de l’architecte à la
fantaisie du poète, le travail de Klaus Pinter déroute et fascine.
À Chaumont-sur-Loire, ce dernier présente une extraordinaire sphère sertie de magnolias d’or dans l’Auvent des Ecuries et installe une sublime structure en lévitation dans le Manège des chevaux.
Autant dire que la poésie est au rendez-vous avec ces étranges et poétiques formes déposées par on ne sait quelle divinité sylvestre.
Repères biographiques
Né en 1940 à Schärding am Inn, Klaus Pinter est un artiste sculpteur autrichien. Après son diplôme de l’Académie des Beaux-Arts de Vienne, sa carrière artistique commence au début des années 60 à
la galerie Fuchs à Vienne. Après sept années passées à New-York et des séjours de plusieurs années à Belgrade, Bonn et Paris, il vit maintenant à Vienne et dans l’île d’Oléron.
En fondant, en 1967, le groupe Haus-Rucker-Co à Vienne, il se démarque des Beaux-Arts et se pose en précurseur de l’installation, mise en situation d’une œuvre dans un contexte donné. Il
contribue au cours des années 1970 au rayonnement de la scène radicale autrichienne.
Engagé dans une critique virulente de la notion de progrès, de l’industrialisation et de ses conséquences sur l’environnement, Pinter concentre ses recherches avec Haus-Rucker sur
l’expérimentation d’un nouveau rapport au corps. L’artiste qui, depuis toujours, s’est penché sur l’architecture des lieux historiques, musées ou sites, nous invite à réfléchir sur les notions
d’espace, de symbole et de tradition. Ses travaux les plus connus sont conservés dans les collections du MOMA (Museum of Modern Art, NYC), dans celles du Centre Pompidou à Paris et à l’Albertina
à Vienne. Une rétrospective importante vient de lui être consacrée à Vienne (2012).
EVA JOSPIN
“FORÊT ” CHATEAU
Projet artistique
Ce sont d’étranges et fascinantes forêts que nous propose Eva Jospin. Elle se consacre depuis plusieurs années à la question du paysage et de sa représentation et utilise un médium unique, le
carton, pour sculpter ses grandes “Forêts”. Les corrélations entre ce matériau et l’objet qu’il représente, sont à la fois logiques et contradictoires. Eva Jospin explique qu’elle aborde le
carton dans ses oppositions. Ce support brut, revêche et d’apparence fragile, va être maîtrisé, dompté, comme anobli pour, au terme de ce processus créatif, (re)devenir un arbre et incarner ainsi
la solidité d’un tronc comme les délicates complexités d’une forêt.
“Eva Jospin n’oublie rien de l’enjeu qui gît au fond de ces sous-bois, frondaisons et clairières : restituer un enchevêtrement sans fin, excéder par la virtuosité de l’arrachage et de la découpe
les illusions de la profondeur, expérimenter les limites d’un cadre et d’une surface pour tromper l’œil”. Dominique Païni. L’artiste, qui conçoit ses œuvres comme un espace de projection, décline
les formes et la densité des forêts, et explore l’inépuisable imaginaire poétique qu’elles suscitent. En un regard, la magie de l’œuvre opère. Presque malgré lui, le visiteur est happé par la
puissance évocatrice de cet élément naturel ; plus ses yeux plongent dans les strates de branchages et de feuillages, et plus son esprit s’égare. “Car se perdre : n’est-ce pas le seul danger qui
s’attache à ce labyrinthe naturel qu’est une forêt ?” Dominique Païni.
Repères biographiques
Eva Jospin, née en 1975, est diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2002.
ANDREA BRANZI
“RECINTO SACRO” PRÉS DU GOUALOUP
Projet artistique
Architecte et théoricien, Andrea Branzi n’imagine pas dissocier la pratique de la théorie. Il conçoit l’architecture, non comme l’art de la construction, mais comme une forme de pensée articulée,
liée à la connaissance. Il s’intéresse particulièrement à l’architecture radicale, dont il sera l’un des pionniers en Italie. Forme extrême d’une architecture utopiste et théorique, ce mouvement
contestataire et
“révolutionnaire” a cherché à redéfinir les bases de l’architecture, à se libérer des structures établies et des frontières matérielles en offrant plus de libertés individuelles, une mobilité
dans l’espace social.
Toute sa vie, Andrea Branzi a questionné la relation de l’être humain avec son environnement. Selon lui, le design et l’architecture sont des outils conceptuels pour modifier les modes de vie et
le territoire. Le projet “No Stop City”, utopie critique mettant en scène une ville sans qualité basée sur le modèle de l’usine et du supermarché, illustre remarquablement cette idée.
La sculpture de verre qu’il a conçue pour Chaumont-sur-Loire propose une enceinte secrète, sacrée, inaccessible, où nul ne peut pénétrer, et où la végétation va se développer librement.
Repères biographiques
Né à Florence en 1938, Andrea Branzi est un architecte et designer italien. Diplômé d’architecture, il est un personnage majeur du design néo moderne. Il a travaillé dans des domaines aussi
variés que le design industriel, l’architecture, l’aménagement urbain, l’éducation et la promotion culturelle. En 1964, il fait partie des fondateurs de l’agence de design d’architecture
avant-gardiste Archizoom, qui prône une abstraction totale de l’architecture. Il est également le fondateur et le directeur de la prestigieuse école de design milanaise “Domus Academy”. Son œuvre
a fait l’objet de nombreuses expositions dans divers musées internationaux comme les musées des arts décoratifs de Montréal et Paris. Il joue également une part active dans la promotion
d’expositions et participe aux principales initiatives culturelles internationales. Il a collaboré avec les grands producteurs de design en Italie et à l’étranger, Alessi, Cassina, Vitra,
Zanotta. Son travail en tant que designer et théoricien est récompensé en 1987 et 1995 par le Prix international de design, Compasso d’Oro. L’artiste vit et travaille aujourd’hui à Milan, où il
enseigne le design à l’Institut Polytechnique.
FUJIKO NAKAYA
PRÉS DU GOUALOUP
Projet artistique
C’est une sculpture de brume poétiquement posée près d’un bosquet de bouleaux que Fujiko Nakaya réalise à Chaumont-sur-Loire.
Montrer l’intérieur d’un nuage, reproduire sur la peau la sensation des gouttelettes qui le composent, tel est le dessein de Fujiko Nakaya, créatrice inspirée d’oniriques brouillards. “Je crée
une scène pour y laisser la nature s’exprimer” explique t-elle. “Je suis une sculpteuse de brume, mais je n’essaie pas de la modeler. L’atmosphère est le moule, le vent est le burin.” Poétiques,
les installations de l’artiste sont cependant le fruit d’un long travail d’ingénierie et de subtile collaboration avec l’eau, l’air et même le temps. Elle modèle les éléments, jouant avec l’ombre
et la lumière, à la manière du travail vidéographique. Elle opère à partir de brumisateurs d’eau potable à haute pression qui pulvérisent de minuscules gouttelettes, qui s’exhalent en fines
brumes volatiles. Elle calcule ensuite les arrivées et fermetures d’eau, module l’orientation des buses, utilise des ventilateurs destinés à accélérer le mouvement ou des éclairages qui chauffent
l’atmosphère et génèrent des courants de brouillard verticaux.
Les spectateurs qu’elle cherche à impliquer physiquement et sensoriellement ont aussi un rôle à jouer. En tant que “kilos de joules”, ils modifient le processus d’évaporation.
Pionnière de l’art technologique, Fujiko Nakaya exprime à travers ses œuvres éphémères, sa fascination pour les phénomènes naturels qui se forment et se déforment constamment et tente de renouer
le dialogue entre le public et la nature.
Repères biographiques
Née en 1933 à Sapporo, Fujiko Nakaya est une artiste japonaise connue pour ses sculptures de brume. Diplômée d’études artistiques à l’Université Northwesten d’Evanston aux Etats-Unis, cette
Japonaise qui a vécu en France, aux Etats-Unis et en Espagne, peignait d’abord des nuages avant de les créer. C’est en 1970 à l’Exposition Universelle d’Osaka qu’elle réalise la première
“sculpture de brume” au monde en habillant le Pavillon Pepsi d’un immense voile de brouillard. Elle fait l’objet dans les années 80 et 90 d’une reconnaissance internationale en tant qu’artiste
vidéaste et défenseur des arts alternatifs mais elle continue à créer d’ambitieuses sculptures de brume et des installations au Japon, en Australie, aux Etats-Unis et en Europe. Temporaires ou
permanentes, ses œuvres comprennent des installations dans l’espace et des participations à des performances artistiques. Elle a notamment collaboré avec la chorégraphe américaine Trisha Brown et
le vidéaste Bill Viola. De nombreux prix, the Australian Culture Award, le Laser d’Or du Festival d’Art Vidéo de Locarno, the Yoshida Isoya Special Award, the Special Achievement Price au Japan
Media Arts Festival, récompensent sa carrière.
MICHEL GÉRARD
“WATERTANKS” CHÂTEAU D’EAU
Projet artistique
Pour Watertanks, Michel Gérard s’est inspiré des réservoirs d’eau de New York, nombreux aux sommets des buildings, mémoire importante de la ville qui souligne la présence nécessaire de l’eau
comme base première de la vie pour la nature et les êtres vivants. Ils sont, dans le parc du château de Chaumont, réalisés en métal perforé. Le regardeur peut ainsi voir la nature environnante,
assez précisément, à travers leurs surfaces.
Des plaques d’acier inoxydable poli-miroir partagent verticalement l’espace intérieur circulaire. Chaque plaque, d’une hauteur de 2 mètres, reflète la silhouette et l’image de celui qui
s’approche et derrière lui, plus précisément encore, la nature qui l’environne.
A mi-hauteur de chaque plaque est écrit un court texte : L’environnement à vivre Plante un arbre Verte énergie
Sauve l’eau.
Ces textes évoquent, en quelques mots, un dialogue constructif nécessaire avec la nature à préserver, dont la présence lentement diminue sur notre planète. Les Watertanks posés à proximité du
château d’eau historique crée un dialogue avec ce dernier, évocation de ceux d’une grande métropole telle que New York et du développement de la vie dans des temps historiques et des lieux
différents et, par extension, la vie qui prend origine dans un temps plus vaste.
Repères biographiques
Michel Gérard a réalisé des œuvres environnementales, utilisant pour la plupart l’acier forgé à grande échelle, en France, Allemagne, Corée, Italie, Grèce, Israël, Etats-Unis. Dans les années
1980, son travail a été représenté par deux galeries historiques : La Galerie Jeanne Bucher à Paris et Max Hutchinson Gallery à New York. L’artiste a eu plus de cinquante expositions personnelles
et ses œuvres sont présentes dans des collections privées et publiques internationales. Parmi celles-ci : le Musée National d’Art Moderne, Centre Georges Pompidou, Musée d’Art Moderne de la Ville
de Paris, en France ; Ludwig Museum, Coblence, Stadtische Kunsthalle Mannheim, Wilhelm Lehmbruck Museum Duisburg, Allemagne ; Fattoria di Celle, Pistoia et Musée des Offices, Florence, Italie ;
Musée d’Ixelles, Bruxelles, Belgique ; Everson Museum of Art, Syracuse, New York, Harvard University Art Museum, Cambridge, Massachusetts, Yale University Art Museum, Connecticut, Berkeley Art
Museum, California, USA. Son exposition personnelle “My American Decade 1989-1999” au Neuberger Museum of Art, Purchase, NY en 2002, a voyagé au Musée Sainte- Croix de Poitiers, France.
A New York, Michel Gérard a commencé à utiliser dans ses œuvres, depuis 1989, une grande variété de matériaux, tels que verre, sable, caoutchouc, couscous ainsi que photographies et projections
vidéo. La distance prise avec son pays natal lui a permis de travailler avec la mémoire de son enfance passée à Paris durant l’Occupation pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ont résulté trois
projets montrés en Allemagne, en République Tchèque et en France ainsi que la publication d’un livre “Rue de Leningrad”, nom de la rue où il vivait durant cette période. L’expérience de cette
recherche l’a porté de nouveau vers les bandes dessinées favorites de son enfance. Ainsi plusieurs projets ont trouvé leur origine avec Little Nemo in Slumberland de Winsor McCay, ainsi que la
sculpture. L’enfance de l’art exposée sur l’esplanade du Musée d’Art Contemporain avec son exposition à la Galerie des Ponchettes de Nice en 2008. Une exposition rétrospective Signature
Transformations : 2009 – 1972 au Château de Tours en 2009, a suivi ces expositions. Les travaux récents de Michel Gérard qui engagent des matériaux tels que café, couscous, lentilles dérivent du
souvenir du temps dit des “Restrictions” de son enfance mais aussi réfèrent au problème global actuel de nourriture.
SARKIS
Du 08 avril 2011 au 31 décembre 2013
“AILLEURS, ICI” AILE SUD ET AILE OUEST, OFFICE ET CUISINES DU CHÂTEAU
Projet artistique
Les productions de Sarkis, d’un profond humanisme, consistent en des mises en scène composées d’objets, sculptures, aquarelles, photographies, films, créés par l’artiste lui-même, qui se
nourrissent de références à l’histoire, la philosophie, les religions, les arts ou la géopolitique. Elles tentent en permanence de bâtir un pont entre les œuvres du passé et le monde
contemporain. Qu’il s’agisse d’œuvres d’art, d’œuvres monumentales, de quartiers urbains, ce sont des lieux entiers qu’il investit dans des conditions sans cesse changeantes (matériau, lumière et
couleurs).
Les 72 vitraux créés spécialement pour Chaumont-sur-Loire par Sarkis viennent dialoguer avec les vitraux déjà présents dans le monument, avec les murs et l’histoire du Château.
Sarkis a conçu ce parcours de lumière comme un cheminement initiatique et mental à travers lequel le visiteur construit sa propre histoire. Il place un vitrail devant les fenêtres de l’aile sud
et de l’aile ouest du Château, dans les cuisines et l’Office. Ces vitraux, dévoilant des images de vie et de mort, d’amour et d’architecture fixent dans l’instant des histoires passées et des
visions futures. Sarkis confronte des images de techniques anciennes avec des images de la vie quotidienne.
Ces vitraux se transforment au gré d’une lumière toujours changeante. La nuit, ils sont éclairés par des diodes, prenant le relais de la lumière naturelle.
L’œuvre de 72 vitraux originaux présentée à Chaumont est une commande spéciale de la Région Centre. Le Domaine de Chaumont-sur-Loire accueille jusqu’à fin 2013, les vitraux de l’artiste
spécialement conçus pour le Château.
La vision de Sarkis
Des chambres presque en ruine dans un château merveilleux : c’est ce contraste qui m’a frappé lors de ma première visite. Il avait neigé. Il n’y avait presque aucun visiteur. Une certaine
mélancolie circulait dans toutes les salles, aussi bien celles ouvertes au public que celles qui leur étaient fermées.
Nous avions commencé la visite du Château par les salles très bien agencées, meublées et ouvertes au public. Ensuite, nous avions poursuivi par les chambres presque en ruine, fermées aux
visiteurs où reposaient des objets abandonnés. Les murs respiraient le temps, le passé. Les pièces n’étaient plus chauffées depuis des décennies - Je me souviens, je m’étais approché d’une petite
fenêtre et j’avais regardé dehors ; le paysage sous la neige m’avait semblé figé depuis très longtemps sous une lumière changeante. Des images figées qui changeraient avec la lumière, se
transformèrent plus tard en faisant naître l’idée des vitraux.
Un scénario allait s’écrire. J’inviterais des gens à une promenade vers les salles à l’abandon, je ne changerais et ne toucherais que très peu de chose, parfois je ne laisserais même pas entrer
les visiteurs qui resteraient au seuil de la porte et regarderaient l’intérieur de la pièce comme une scène de théâtre... Soudain, on apercevrait un vitrail suspendu devant une fenêtre, comme un
acteur en contrepoint. Un vitrail neuf avec sa technique ancienne et son image d’aujourd’hui, évoquant la très grande richesse de notre culture, de tout temps, de tout lieu, d’ici et d’ailleurs :
un cerisier en fleurs dans un jardin japonais, un palais à l’abandon au bord d’un étang à Ahmadabad, un coucher de soleil à Nordland, le flanc de la montagne de marbre blanc de Carrare, le visage
d’une danseuse indienne sous la pluie, l’architecture du Musée Juif à Berlin signée Daniel Libeskind, un puits dans un jardin en Toscane, une morte qui ressuscite dans un film de Dreyer, 12
bougies dans une vieille église arménienne, la naissance d’une nouvelle architecture à la frontière d’un quartier ancien en Angleterre, la danse d’une tribu chaman, le visage d’un homme qui nous
regarde à la veille de mourir, le paysage enneigé vu d’une lucarne du Château de Chaumont...
Chaque fenêtre des chambres, jusqu’alors à l’abandon, aurait son vitrail suspendu, éclairé par la lumière naturelle du jour et une autre lumière, artificielle. Les deux sources lumineuses
accoucheraient d’autres lumières. Une image excessivement riche, figée dans la technique du vitrail et aussi en mouvement grâce aux sources de lumières.
Les vitraux ne racontent pas une histoire, ils sont ouverts à l’histoire de notre monde, à des milliers et à des milliards d’images. Sarkis
2013 sera l’occasion de présenter le film réalisé par Bérangère Casanova, sur la création de l’œuvre de Sarkis à Chaumont-sur-Loire.
PHOTOGRAPHIE ET VIDÉO
CLAUDE LEFÈVRE
GALERIE DU FENIL
Projet artistique
Claude Lefèvre aura passé beaucoup de temps à réaliser de nombreux projets photographiques avant de découvrir le Japon.
Ce sont les films d’Ozu, de Naruse, d’Uchida, de Kurozawa et de tant d’autres réalisateurs qui l’ont éveillé à la culture japonaise, au moment même où il commençait à appréhender la photographie,
dans les années 1970. Dès lors, leurs influences sur son travail, furent prépondérantes : rigueur des cadrages, lumière des intérieurs des maisons japonaises, esthétisme des compositions des
plans et séquences, épure des décors. Claude Lefèvre doit à la culture japonaise, à son cinéma et sa photographie, en particulier, une exigence esthétique qui ne l’a jamais quitté tout au long de
ses travaux photographiques sur plus de 40 années. C’est encore ce qui l’habite dans ce travail, depuis 4 ans sur les quelques 200 plus beaux jardins japonais, “lieux de beauté paysagère”, comme
les désigne le ministère de la culture du Japon.
Ce travail est avant tout un travail d’artiste, artiste photographe, même si parfois sa démarche peut s’apparenter à un travail anthropologique sur l’histoire des jardins, ce qui pourrait être
pour le photographe un travail futur.
C’est donc une histoire de la beauté, une histoire de la beauté des jardins du Japon, beauté séculaire de l’art de mettre en espace, souvent restreint, la beauté du monde naturel, la beauté des
plus remarquables paysages japonais, voire de la Chine, où des paysages de la cosmogonie et des croyances qu’elles soient shintoïstes ou bouddhistes.
C’est cette beauté là que tente de restituer cette exposition.
Repères biographiques
C’est en 1966 que l’aventure photographique de Claude Lefèvre débute quand il commence à travailler au journal “France Soir”. En 1972, a lieu sa première exposition au Musée des Arts Décoratifs.
Dès lors, et avant même de découvrir le Japon, il mène une vie d’errance humanitaire à la rencontre des peuples d’Afrique, Mali, Ethiopie, Somalie, Maroc, d’Amérique, Mexique, Guatemala,
Honduras, Pérou, Panama, Chili, Bolivie, Patagonie, Amérindiens d’Amazonie, l’Inde, l’Asie du sud-est, longuement la Chine, le Vietnam, le Cambodge, l’Indonésie et tant d’autres populations
croisées dans ces confins du monde qui seront autant de sujets d’exposition pour le photographe.
Depuis 2009, Claude Lefèvre mène un travail passionné sur les 200 jardins classés “lieux de beauté paysagère” par le ministère de la culture du Japon.
NICOLAS LENARTOWSKI
“DÉRIVES, À FLEUR DE LOIRE” ASINERIE
Projet artistique
C’est à bord d’un petit avion que Nicolas Lenartowski survole la Loire pour réaliser ses prises de vue aériennes.
Le territoire ligérien offre une lumière incomparable au photographe, qui a su voir dans les méandres de ce fleuve majestueux, d’incroyables tableaux abstraits. Le sujet devient matière, mais si
les images de Nicolas Lenartowski s’inscrivent résolument dans l’abstraction, elles restent néanmoins des photographies du réel et de la nature, à l’image des peintures d’Olivier Debré.
Bancs de sable, eaux basses et hautes, végétations mouvantes du grand fleuve sauvage qu’est demeurée la Loire, sont transfigurés, sublimés par le regard et l’objectif de l’artiste.
Repères biographiques
Photographe pendant 12 ans chez Phox à Blois, Nicolas Lenartowski se spécialise dans la prise de vue Studio pour la publicité, le portrait, le mariage. Passionné par la photographie, il cumule
les expériences en travaillant en parallèle avec une agence de reportage “Profession Reporter”. Il se lance pendant cinq ans dans ses premiers sujets et met en images les métiers de la mer. C’est
la rencontre et le travail, pendant trois ans, comme assistant et photographe du cinéaste animalier Laurent Charbonnier (Le peuple Migrateur, Océans,...) qui vont confirmer le désir de continuer
cette profession et lancer Nicolas Lenartowski comme reporter photographe professionnel. En 2003, il s’installe en free-lance et crée “Destination Images”. Il travaille avec l’écrivain et
journaliste Philipe Huet, collabore avec de nombreux magazines d’environnement et de protection de la faune sauvage, tels que “Terre Sauvage, Horizon Nature, Pyrénées Magazine, Trente Millions
d’amis, Image DOC...”.Il collabore avec de nombreux éditeurs, Jacques Hesse, Belin, La Martinière - Le Seuil et notamment avec les éditions Delachaux & Niestlé avec la parution de livres. Il
travaille avec les équipes “d’Ushuaïa Nature” et de “Thalassa”. Dans l’agence SIPA presse, il se lie d’amitié avec Kazem Bayram, grand reporter au “National Geographic” qui l’aidera à sublimer
ses photographies.
JACQUES DU SORDET
“TRANSPARENCES” PETITES GALERIES DES ECURIES
Projet artistique
Photographe de reportage pendant près de trente ans, j’ai parcouru le monde en cherchant l’instant magique où, dans mon viseur, tout s’assemble et prend un sens. Saisir l’image dans toute son
intensité, alors qu’elle disparaît déjà, forme le regard et l’exigence artistique.
Au fur et à mesure des années, j’ai commencé toutefois à éprouver une forte attirance pour le dessin et la peinture. Sans doute l’envie de m’extraire du côté “figé” de la photographie, d’explorer
d’autres textures, plus “souples”, plus créatives.
Je me suis donc mis à la recherche d’une technique qui me permette de mêler la liberté créative de la peinture et la puissance de la photo, sans privilégier l’une ou l’autre. La fusion du réel et
de l’imagination, du vrai et du créé ; la matière picturale et le rendu parfait de la photographie.
C’est à partir d’un travail sur les fleurs, qu’elles se sont ensuite imposées comme source d’inspiration. Par essence, elles s’offrent au regard dans toute l’étendue de leurs possibilités sans
contrainte de temps ni de mouvement. À l’image du sculpteur ou du peintre, je peux alors façonner la matière infiniment riche qui les compose. Couleurs, lumière, textures naturelles et peinture,
chaque élément enrichit les autres pour tendre vers une nouvelle matière, tantôt minérale et cristalline, tantôt végétale et marine.
Ce travail est aussi une réponse à la surabondance d’images photographiques qui aujourd’hui scrutent le réel et l’épuisent en oubliant qu’il se révèle davantage lorsque l’on s’en écarte.
Il y a enfin l’aspect artisanal du métier de photographe avec lequel cette série me permet de renouer. C’est un travail méticuleux où le hasard n’a que très peu de place et qui exige une
technicité maîtrisée (lumière, profondeur de champ) sans recourir cependant à aucune forme de retouche.
Bien davantage que “l’accident photographique”, ce qui m’intéresse c’est de mettre en forme, patiemment, scrupuleusement, l’ensemble des éléments qui me permettront d’obtenir ce que je recherche.
Cette série marque une étape essentielle dans mon parcours. À présent, tout est possible, à mon rythme, et selon les contraintes que j’ai choisi d’adopter, en me détachant de celles qui m’étaient
imposées. Une forme de liberté où rigueur et créativité ouvrent la voie à de nouvelles et passionnantes possibilités.
Jacques du Sordet – Mai 2012.
Repères biographiques
Né à Lyon en juin 1962, Jacques du Sordet découvre la photographie à 15 ans (avec une boîte de jeu de construction d’un appareil photo reflex).
De 1984 à 1986 Etude d’ingénieur à Montpellier (ISIM). Première exposition de photographies en 1987 à Lyon à la galerie Michalet (Travail sur le mouvement).
1988-1989 : Mission de coopération au Cameroun en tant qu’ingénieur informaticien et premiers travaux photographiques pour l’hebdomadaire Jeune Afrique.
En 1990, il s’installe à Paris comme photographe indépendant spécialisé dans le reportage de voyages et parcourt le monde. Représenté par l’agence de presse photographique ANA à Paris (Anna
Obolensky) à partir de 1995. Travaux de commandes de photographies de voyages pour des magazines français : Grands reportages, Géo, Figaro Magazine, Musée Art... Publication de livres de voyages
aux Editions du Jaguar (Djibouti, Sénégal, Togo, Madagascar...)
A la demande d’Anna Obolensky, il prend la direction de l’agence ANA en 1999. L’agence représente une cinquantaine de photographes français et étrangers.
En parallèle à la photographie de voyages, il travaille dans la photographie de mode depuis 2004. En 2011, il s’installe avec sa femme et ses 3 jeunes enfants dans le parc naturel du Perche, et
vit entre la campagne et Paris.
Il s’investit alors dans une recherche personnelle permettant de mélanger photographie et peinture. Il travaille d’abord sur le thème de la nature et du paysage puis se spécialise dans les
natures mortes de fleurs.
Il commence sa série Transparences en avril 2012.
JEFFREY BLONDES
GRANGE AUX ABEILLES
Projet artistique
Jeffrey Blondes a consacré sa carrière à un examen minutieux, patient et intense de la nature. D’un œil consciencieux et considéré plus apparenté à un peintre de nature morte qu’à un artiste de
paysage, il tend à transposer aussi sincèrement que possible le paysage qu’il voit autour de lui. En employant les techniques traditionnelles de dessin, l’aquarelle et la peinture à l’huile,
aussi bien que le moyen plus contemporain de la vidéo, son travail est aussi bien issu des techniques traditionnelles de la peinture de plein air qu’une mise à jour novatrice du genre.
Il y a quelque chose de presque monastique dans le désir de Jeffrey Blondes de repenser le même sujet à maintes reprises, comme une prière souvent répétée ou une litanie, dans lesquelles le
fidèle cherche à découvrir quelque chose de nouveau chaque fois. Jeffrey Blondes a presque un respect obsédant pour la nature.
L’installation vidéo présentée à Chaumont-sur-Loire par Jeffrey Blondes, comprend quatre “dérouleurs photographiques”. Chacun d’entre eux projette une image résultant d’une année complète de
tournage. Chaque écran diffuse un film continu composé de cinquante deux séquences d’une heure, filmées en plan fixe au cours des cinquante deux semaines de l’année, selon un cadrage
rigoureusement identique. Ce travail extrêmement poétique, est un appel à la contemplation et bouleverse les rapports aux temps, il joue sur la durée, le lent écoulement du temps et l’évolution
de la lumière au gré des saisons.
Repères biographiques
Jeffrey Blondes a derrière lui une carrière fructueuse de photographe et de peintre avec plus de 35 expositions personnelles dans des galeries tout autour du monde – mais ses huit dernières
années ont été consacrées à la création de vidéos de 24 et 52 heures en haute définition. Ces vidéos s’inscrivent parfaitement dans la démarche que les familiers de son œuvre connaissent :
observer, attendre et enregistrer les subtilités de la nature.
Sa préoccupation a toujours été d’étudier l’intersection du paysage et du temps ; ce que le mot français “temps” englobe : l’heure, le climat, les saisons, leur rythme et leur cycle.
Le “temps” de Blondes permet à l’observateur patient de s’élever à un niveau où il commence à voir et à sentir le temps passer, percevoir la rotation de la Terre. Dans cet état de contemplation,
le spectateur peut faire un avec les éléments épars de la campagne, ressentir une “a-temporalité” qu’il ne peut pas expérimenter dans le monde frénétique de la vie urbaine.
Travaillant en prise directe avec la nature, Blondes fait assister le spectateur à l’expérience vécue. Toujours fait “sur le motif”, son travail n’est que rarement retouché, ce qui nous permet
d’assister à l’enregistrement d’événements authentiques... en temps réel.
INSTALLATIONS PÉRENNES
![CENTRE D’ARTS ET DE NATURE14]()
Erik Samakh Lucioles, Parc du Château Né en 1959 à Saint-Georges-de-Didonne, Erik Samakh a commencé, en véritable pionnier, à recourir à l’informatique et à
l’électronique dans les années 1980 pour créer des installations sensibles à leur milieu et au comportement du public. Depuis le 1er juillet 2008, l’une de ses installations lumineuses occupe le
Parc du Château. Composée “d’éclaireuses” , suspendues dans les grands arbres du parc, elles se chargent au soleil et émettent une lumière scintillante à la tombée de la nuit. Les lucioles d’Erik
Samakh ont été présentées lors d‘une installation spectaculaire dans le cadre de la Nuit Blanche 2010.
Rainer Gross Toi(t) en perspective et Toi(t) à terre, Parc du Château Né en 1953 à Berlin et installé en Belgique, Rainer Gross a débuté son travail
artistique en tant que sculpteur sur pierre avant de se consacrer au bois à partir du milieu des années 1990. Mettant en scène des processus vivants, changeants et éphémères, Rainer Gross réalise
des installations aux formes fluides, tantôt graphiques, tantôt organiques.
Patrick Blanc Spirale végétale, Cour des Ecuries Botaniste, chercheur au CNRS, docteur ès sciences et lauréat de l’académie des sciences, Patrick Blanc
parcourt les forêts tropicales depuis l’âge de 19 ans. Inventeur des murs végétaux, il propose une création inédite à Chaumont- sur-Loire, aux limites de l’art et de la botanique. Inventant une
structure nouvelle, feuille géante s’enroulant sur elle- même jusqu’à constituer une grotte secrète, ouverte sur le ciel, le botaniste a voulu développer différents biotopes, par un jeu de
pliures, donnant lieu à différentes expositions lumineuses.
Luzia Simons Stockage, Château Née en 1953 à Quixadà, Cearà (Brésil), Luzia Simons vit et travaille à Berlin et Stuttgart (Allemagne). Les œuvres qu’elle
développe à Chaumont proposent un voyage dans la couleur à travers une série de scannogrammes grand format de tulipes dépixélisées et repixélisées. Il ne s’agit pas de scanner des reproductions
de tulipes, mais bel et bien de scanner les fleurs elles-mêmes. Les motifs sont fragmentés, ultra précis dans le détail et agrandis jusqu’à l’inconcevable.
Jannis Kounellis Sans titre, Cusines du Château Né en 1936 au Pirée (Grèce), vivant à Rome depuis les années 1950, Jannis Kounellis est considéré comme une
figure majeure de l’art contemporain et comme l’un des représentants phares de l’Arte Povera, aux côtés de Mario Merz, Giovanni Anselmo, Michelangelo Pistoletto, Luciano Fabro et Giuseppe Penone.
Attitude artistique se voulant révolutionnaire, l’Arte Povera avait pour objectif de défier l’industrie culturelle et la société de consommation, et de revenir à l’essence du geste créateur,
notamment par le recours, dans le processus de création, à des matériaux dits “pauvres”. Jannis Kounellis est lié à la Galerie Lelong.
Giuseppe Penone Arbre-chemin, 2012, Parc du Château Né en 1947 à Garessio, dans le Piemont italien, Giuseppe Penone vit et travaille aujourd’hui à Turin et à
Paris, où il enseigne à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Interrogeant le lien qui unit l’homme à la nature, il s’affirme rapidement comme l’une des figures de proue du mouvement de
l’Arte Povera, lancé en 1967 par le critique Germano Celant.
Patrick Dougherty Sans titre, Installation dans le Parc du Château C’est en Caroline du Nord, aux Etats-Unis, que Patrick Dougherty a passé son enfance. Son
imaginaire s’est construit dans ces paysages de nature, couverts de jeunes arbres aux branches souples et sculpturales. A l’âge adulte, son diplôme des beaux-arts en poche, il se lance dès 1982
dans une œuvre à mi-chemin entre sculpture et architecture. Si certains le rapprochent du Land Art, l’artiste semble toutefois se soustraire à toutes les catégories : in situ comme au Frederik
Meijer Gardens and Sculpture Park à Grand, ou en plein air, ses œuvres se découvrent à travers le monde.
Tadashi Kawamata Promontoire sur la Loire, Parc du Château Né en 1953 sur l’île japonaise de Hokkaido, Tadashi Kawamata est diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts
de Tokyo. C’est à partir du bois, son matériau de prédilection qu’il conçoit des installations monumentales dans le monde entier. Sa démarche propose une expérimentation collective, une manière
d’interroger les relations humaines, leur contexte social. A Chaumont, il crée en 2011 l’installation “Promontoire sur la Loire” et offre une vue spectaculaire et insolite sur le fleuve et ses
rives, classés au Patrimoine Mondial de l’Unesco.
Anne et Patrick Poirier Capella dans la clairière, Bosquet du Parc / Lieu de rêve, Esplanade de la Loire / L’œil de l’Oubli, Glacière du Vallon des Brumes
Anne Poirier est née le 31 mars 1941 à Marseille et Patrick Poirier le 5 mai 1942 à Nantes. Ils demeurent aujourd’hui à Lourmarin dans le Vaucluse. A Chaumont, trois de leurs œuvres s’inscrivent
avec subtilité dans le paysage du parc. Blocs de granit sculptés ou gravés sont la trace factice de recherches archéologiques, et racontent une histoire aux promeneurs qui les découvrent, pris
dans le lierre et les buissons.
Bob Verschueren Installation II/10 - Réflexion, Pédiluve de la Ferme Bob Verschueren est un artiste plasticien autodidacte, né à Etterbeek en Belgique en
1945. Auteur de multiples installations végétales, il utilise à Chaumont des éléments végétaux trouvés sur place. Deux arbres déracinés superposés dans le Pédiluve invitent à la méditation sur la
passion destructrice des hommes.
François Méchain L’Arbre aux Echelles, Parc du Château Sculpteur et photographe né en 1948 à Varaize, François Méchain intervient en pleine nature dans la
lignée du Land Art. Référence au roman d’Italo Calvino, “Le baron perché” , dont le héros se réfugiait dans les arbres pour échapper aux contraintes de la vie ordinaire, “L’Arbre aux échelles”
qu’il installe dans le Parc du Château est une invitation poétique à regarder le monde d’un autre point de vue, de plus loin, de plus haut. Sur un seul et même arbre, il déroule une multitude
d’échelles oscillant légèrement avec le vent.
INFORMATIONS PRATIQUES
Domaine de Chaumont-sur-Loire
Claudine Colin Communication Tel : 01 42 72 60 01
Etablissement Public de Coopération Culturelle créé par la Région Centre et la Commune de Chaumont-sur-Loire
41150 Chaumont-sur-Loire tél : 02 54 20 99 22 fax : 02 54 20 99 24 contact@domaine-chaumont.fr www.domaine-chaumont.fr
Tarifs
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Plein tarif
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Enfants 12 -18 ans
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Enfants 6 - 11 ans
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Billet Domaine
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16,00 €
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11,00 €
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5,50 €
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Festival des Jardins
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11,00 €
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7,50 €
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5,00 €
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Château
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10,00 €
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6,00 €
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4,00 €
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Entrée gratuite jusqu’à 6 ans
1Ce billet vous permet de visiter la totalité du Domaine: Festival des Jardins, Château, Ecuries et Parc
2Ce tarif comprend la visite du Festival des Jardins et du Parc. Il ne permet pas la visite du Château et des Ecuries
3Ce tarif comprend la visite du Château, des Ecuries et du Parc. Il ne permet pas la visite du Festival des Jardins
Carte Pass : 39,00 euros par an, visitez en journée autant de fois que vous le souhaitez le Festival International des Jardins, le Centre d’Arts et de Nature et le Château (supplément pour les
manifestations nocturnes et les “Splendeurs d’Automne”).
2. Horaires
Le Festival International des Jardins est ouvert tous les jours du 24 avril au 20 octobre 2013, de 10h00 à 20h00 (horaires variables selon les saisons) La visite guidée d’une sélection de jardins
dure environ 1h15. La visite libre nécessite 2 heures.
Le Château et le Parc sont ouverts toute l’année, les expositions du 06 avril au 11 novembre 2013. A partir d’avril, le Château est ouvert de 10h00 à 18h00 (horaires variables selon les saisons).
3. Accès
Chaumont-sur-Loire est situé entre Blois et Tours, à 185 km de Paris. Autoroute A10 et A85, sortie Blois ou Amboise.
Nombreux trains chaque jour sur la ligne Paris Austerlitz - Orléans - Tours, arrêt à Onzain.