Sur les pas de
Jules Massenet - France 5 - Dimanche 20 janvier à 8H45
La Galerie France 5
Encensé de son vivant par ses pairs, le compositeur Jules Massenet a laissé une œuvre importante que boudent, depuis sa mort, il y a un siècle, les grandes scènes lyriques françaises. Une injustice qui mériterait grandement d’être réparée...
Dernier des douze enfants d’un industriel stéphanois, jules Massenet (1842-1912) a produit une œuvre impressionnante : plus de vingt-cinq opéras, parmi lesquels Marie-Magdeleine, Le Roi de Lahore, Manon, Werther, Thaïs ou encore Don Quichotte, quelque 280 mélodies, des ouvrages sacrés, des musiques de scène, des musiques pour piano... « Il composait tout le temps », rappelle le critique musical jacques Bonnaure. C’est avec sa mère, qui s’occupe de sa formation scolaire et artistique, que Massenet débute, à 6 ans, l’apprentissage du piano. Reçu, à 11 ans au conservatoire, en présentant la Sonate en ré mineur no 17 de Beethoven, il va vite démontrer sa virtuosité que récompensera, en 1859, un premier prix de piano. Une autre consécration ne tarde pas à arriver. Elève d’Ambroise thomas, qui dirige la classe de composition, Massenet reçoit, en 1863, le prestigieux grand prix de Rome. « L’Italie a été pour lui une révélation extraordinaire, assure Anne Massenet, arrière-petite-nièce du compositeur. Il s’est lié avec des musiciens, des sculpteurs, des graveurs... Et de cette fraternité à la villa Médicis, il a tiré le plus grand profit. » Jouées tout au long de sa vie à l’Opéra-comique et au Palais Garnier, ses œuvres lyriques vont assurer sa renommée internationale, encore intacte hors de nos frontières, notamment en Allemagne et aux Etats-Unis. « Ce qui est intéressant chez Massenet, ce n’est pas là où il est classique et où on sait qu’il va aller, mais là où il nous surprend, et il nous surprend sans arrêt », relève l’une de ses interprètes, la soprano Natalie Dessay. Une autre des singularités de son répertoire lyrique, explique aussi la soprano Nathalie Manfrino, est «qu’il exige du chanteur d’utiliser toute sa tessiture pour passer des graves profonds au suraigu dans un même air.» Un obstacle technique qui, au-delà des effets de mode, a sans doute contribué à faire tomber dans l’oubli, chez nous, sa « musique subtile, à la belle richesse mélodique ».
Christine Guillemeau
Documentaire
Durée
52’
Auteurs
Alain Duault et Franck Chaudemanche
réalisation
Franck Chaudemanche
Narration
Alain Duault
Production
Eclectic Production, avec la participation de France Télévisions
Année
2012
Crédits photographiques : © GIANNI DAlGI OrtI / thE PIctUrE DESk / AFP