Le nouveau parc naturel marin des Glorieuses, un complexe récifal précieux
Mis à l’étude par Jean-Louis Borloo, Ministre de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer de l’époque, ainsi que Chantal Jouanno, Secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie de l’époque et Marie-Luce Penchard, Ministre chargée de l’outre-mer faisant suite aux travaux du Grenelle de la mer, qui avait conclu à la nécessité de créer une nouvelle aire marine protégée dans les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf), collectivité d’outre-mer formée des îles Éparses, des îles australes (Kerguelen, Crozet, Saint-Paul et Amsterdam) et de la terre Adélie en Antarctique. Les Taaf représentent 2,39 millions de km2 de zones économiques exclusives, soit le deuxième espace maritime français, ainsi Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, s’est félicité ce matin de la création du parc naturel marin des Glorieuses, quatrième parc marin français et deuxième de l’océan indien. Avec le parc naturel marin de Mayotte, dont il est contigu, la France se dote d’une aire marine protégée de plus de 110 000 km2, la plus grande créée à ce jour.
Situé à l’entrée du canal du Mozambique, dans l’océan Indien, le parc naturel marin des Glorieuses s’étend jusqu’à la limite de la zone économique exclusive. L’archipel des Glorieuses est composé de deux îles principales : la Grande Glorieuse et l’île du Lys. 7 km2 de terres émergées à l’entrée du Canal du Mozambique qui procurent à la France une ZEE de 48 350 km2. Avec une position privilégiée du point de vue biogéographique et courantologique, les Glorieuses comportent une variété d’habitats qui contribue à la grande diversité biologique marine des eaux.
Le parc naturel marin des Glorieuses, dans les Terres australes et antarctiques françaises, accueille un récif précieux de 17 km de long et d’une superficie de 165 km2. Il sert de zone refuge à de nombreuses espèces menacées : tortues marines, mammifères marins, requins et raies, oiseaux marins. Sa création correspond à un engagement du Grenelle de la Mer qui avait conclu à la nécessité de mieux protéger ces îles lointaines de l’océan indien.
« Situé dans un archipel quasi indemne, cet espace emblématique par la richesse de sa biodiversité marine constitue une référence sur le plan mondial et une extraordinaire plate-forme pour la recherche scientifique » a déclaré Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET.
Les deux parcs naturels marins de Mayotte et des Glorieuses fonctionneront avec des moyens communs, ce qui permettra d’assurer une cohérence technique aussi bien dans la rédaction des plans de gestion que dans les actions des deux parcs. Cependant, compte tenu des particularités administratives de chacune de ces zones, les conseils de gestion seront distincts.
Le conseil de gestion du parc naturel marin sera composé de 20 membres représentants de l’État, des organisations professionnelles, notamment de pêcheurs, d’associations de protection de l’environnement et d’experts. Il devra élaborer le plan de gestion du parc selon les quatre orientations de gestion présentées dans le décret :
• Protéger le patrimoine naturel, particulièrement les tortues, les récifs coralliens et les mammifères marins, notamment par une surveillance maritime adaptée aux enjeux et par la sensibilisation des acteurs et des usagers ;
• Faire des eaux des Glorieuses un espace d’excellence en matière de pêche durable ;
• Faire de cet espace un lieu privilégié d’observation scientifique de la biodiversité marine du canal du Mozambique pouvant intégrer des observatoires pour contribuer à l’amélioration des connaissances ;
• Encadrer les pratiques touristiques et accompagner le développement d’un éco- tourisme respectant le caractère préservé de cet espace.
Le parc naturel marin des Glorieuses est le premier des 3 parcs marins prévus en 2012. Le parc marin des estuaires picards et de la mer d’opale et le parc marin des pertuis charentais et de l’estuaire de la Gironde devraient compléter d’ici le mois de mai un processus engagé suite au Grenelle de la Mer.
La création du parc aux Glorieuses s’inscrit pleinement dans la dynamique de développement d’un réseau cohérent d’aires marines protégées, issue des engagements du Grenelle de la mer. Ce dernier prévoit en effet le classement des écosystèmes tropicaux et la création d’aires marines protégées outre-mer. A terme, les aires marines protégées devront représenter 10% de l’espace maritime français en 2012, puis 20% en 2020.
L’archipel des Glorieuses présente :
- Un complexe récifal précieux de 17 km de long et d’une superficie de 165 km2, quasiment indemne de pressions anthropiques directes. Les missions scientifiques y sont difficiles à mettre en place mais régulières. Elles ont permis, à ce jour, le recensement de près d’un millier d’espèces dont plus de 150 espèces de cnidaires et 349 espèces de poissons récifaux.
- Une zone refuge pour de nombreuses espèces menacées. On trouve notamment aux îles Glorieuses : tortues vertes et imbriquées, raies, requins de récif et pélagiques dont les grands requins blancs et les requins baleine, une douzaine d’espèces de mammifères marins dont les baleines à bosses venant mettre bas et se reproduire, ainsi, des oiseaux marins comme les noddis bruns et les sternes fuligineuses qui s’y reproduisent. Une dizaine d’espèces de l’archipel sont répertoriées comme menacées selon la liste rouge UICN et figurent par ailleurs dans les annexes des conventions régionales et internationales ratifiées par la France.
- Une connexion avec le parc naturel marin de Mayotte dont le périmètre avec le banc de
Geyser jouxte le secteur de la mise à l’étude du Parc naturel marin des Glorieuses notamment le banc de la Zélée. Cette unité géographique et biologique rendait le rapprochement des politiques et des moyens de gestion nécessaire.