Vu sur Terre -
Mardi 10 JUILLET 20.35 – France 5
Il existe encore, sur tous les continents, des territoires préservés des désordres du monde. De retour pour une troisième saison, Vu sur Terre part à la rencontre d’hommes et de femmes attachés à vivre en harmonie avec leur environnement naturel. Première étape : l’archipel du Cap-Vert, au large des côtes africaines.
« Au-delà des paysages très beaux, très contrastés et où la nature est encore préservée, le plus marquant au Cap-Vert, c’est d’abord le peuple Cap-Verdien. »
Barbe poivre et sel et sourire paisible, Jorge Melo vit à São Vicente. Volcanique et dénuée de végétation, São Vicente est l’une des neuf îles habitées que compte l’archipel du Cap-Vert, posé dans l’océan Atlantique à 600 kilomètres des côtes du Sénégal. « Quand je suis arrivé ici, se souvient Jorge, il n’y avait pas d’électricité, pas de téléphone, pas de portables. Pendant des années, j’ai vécu tout seul, sans lumière. Mais j’étais heureux car je vivais dans la communauté des pêcheurs. » Heureux, Jorge l’est toujours. Avec José, son frère, il consacre une grande partie de son temps à la sauvegarde de plusieurs espèces d’oiseaux menacées, qui viennent nicher sur l’îlot inhabité de Razo. Plusieurs fois par an, José, dormant à la belle étoile, s’y installe pour baguer bénévolement leurs petits : « Il n’y a rien au monde qui vaut ce bonheur que je ressens, assure-t-il. Malheureusement, peu d’hommes atteignent ce bonheur parce que, dans leur vie, ils cherchent à accumuler tous ces biens matériels. Pourquoi ? Je pense que le plus grand don de la nature, c’est de faire quelque chose qui te plaise vraiment. Pas pour l’argent, mais parce que tu te sens bien lorsque tu le fais. Il n’y a rien de mieux. »
Entre terre et mer, des espaces coupés du monde cela fait maintenant dix ans que Théo Lautrey a découvert l’ancienne colonie portugaise après ses études d’ethnologie. Quelques années passées en Afrique, au Mali notamment, l’ont conduit jusqu’au Cap-Vert, où il s’est laissé subjuguer par l’île de Santo Antão, à l’ouest de São Vicente. Passant ses journées à crapahuter à la recherche d’itinéraires au milieu des espaces sauvages, le jeune Français forme désormais les guides locaux qui accompagneront les touristes : « Au-delà des paysages très beaux, très contrastés et où la nature est encore préservée, le plus marquant au Cap-Vert, c’est d’abord le peuple cap-verdien. Un peuple qui a beaucoup d’enthousiasme, de joie de vivre, un sens de l’accueil qui s’est perdu dans beaucoup d’endroits et un goût du partage qui n’existe plus chez nous, en tout cas pas sous cette forme-là, parce que ce sont souvent des gens très simples prêts à partager tout ce qu’ils ont, même si c’est trois fois rien, deux bananes ou un fromage de chèvre. » Battue par les alizés qui y soufflent dix mois par an et ensoleillée 350 jours sur 365, l’île de Sal fait, quant à elle, le bonheur d’un sportif comme Mitu Monteiro, 28 ans. Surnommée la « Hawaii de l’Atlantique » pour ses spots incroyables, Sal porte bien son nom : saturé d’iode, son sol empêche toute végétation d’y pousser. Deux fois champion du monde de kitesurf, Mitu prend un plaisir sans limite à transmettre sa technique et sa passion aux enfants : « Il n’y a pas d’argent qui paye cela. Ici, moi, j’ai tout. »
Christine Guillemeau
SÉRIE DOCUMENTAIRE
Durée
6 x 52’
Auteurs
Dominique Pipat et Scott Schneider
Réalisation
Scott Schneider
Production
Patly Productions, avec la participation de France Télévisions