ILYA ET EMILIA KABAKOV AU GRAND PALAIS POUR MONUMENTA 2014…
Après Anish Kapoor, Daniel Buren, la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, a annoncé la prochaine édition de MONUMENTA en la confiant à Ilya et Emilia Kabakov, artistes russes résidant aux États-Unis.
Une sixième édition qui se tient traditionnellement au Grand Palais, et se déroulera du 5 mai au 22 juin 2014.
Confrontation sans équivalent dans le monde, MONUMENTA invite chaque année un artiste d’envergure internationale à investir les 13 500 m2 et les 35 mètres de hauteur de la Nef du Grand Palais, avec une œuvre inédite, conçue spécialement pour cet espace.
Avec MONUMENTA 2014, la Ministre confirme son attachement et celui de son Ministère à une manifestation qui, grâce à une ambitieuse politique en faveur des publics (droits d'entrée, médiation, éditions, programmation culturelle), permet de faire découvrir l'art contemporain à un nombre important de visiteurs mêlant tous les milieux sociaux et tous les âges.
Les cinq premières éditions de MONUMENTA ont permis à un public de plus en plus nombreux de voir les plus grands artistes de notre époque relever le défi de l’immensité de la Nef du Grand Palais : métaphore poétique de l'Univers avec Anselm Kiefer, minimalisme grandiose avec Richard Serra, réflexion sur la mémoire et l'oubli avec Christian Boltanski, expérience sensorielle intime avec Anish Kapoor, et feu d'artifice chromatique avec Daniel Buren, les expériences ont été aussi fortes que diverses, toujours réussies.
Avec Gorod, c'est-à-dire Cité en russe, les Kabakov ont choisi de jouer à la fois sur la grandeur des formes et la taille exceptionnelle du monument mais aussi, avec la malice qui les caractérise, sur un autre gigantisme, celui des idées. Invités à Paris, la ville même où, avec le pavillon soviétique de l’Exposition de 1925, Rodchenko et Melnikov donnaient forme à l’utopie la plus pure, Ilya et Emilia Kabakov souhaitent évoquer ces grandes visions du progrès, de la science et de l’élévation de l’homme, qui ont pu conduire au bord du désastre.
Au travers d'installations spectaculaires et surprenantes, imprégnées d’humour et de poésie, Ilya et Emilia Kabakov ont dressé au fil des années une sorte de catalogue des illusions, où l’on voit l’être humain s’affairer avec compétence et acharnement à des réalisations plus ou moins folles. A l’image de ce personnage qui, ayant construit un gigantesque amoncellement d’échelles pour s’approcher de son ange et se jeter dans ses bras, l’œuvre des Kabakov montre l’homme dans son acharnement à s’élever.
La Nef du Grand Palais va permettre aux artistes de donner une dimension nouvelle à ces concepts en les rendant plus immédiatement perceptibles au grand public. La « cité » conçue spécialement pour le Grand Palais, même si elle est truffée de références puisées dans la Renaissance, le romantisme ou la science moderne, se laissera appréhender de façon sensible et concrète, créant la sensation d’entrer dans une dimension supérieure. La déambulation réservera, au détour de ses « chapelles » à l’ambiance sacrée, des moments bouleversants.
MONUMENTA est une manifestation du ministère de la Culture et de la Communication dont la production est assurée par la Réunion des Musées nationaux-Grand Palais.
ILYA ET EMILIA KABAKOV, c’est aussi « La maison aux personnages » en 2009 pour la CUB
Invités pour réaliser leur première commande publique en France dans le paysage urbain, Ilya et Emilia Kabakov ont répondu au thème « l’écriture et le récit » par le surprenant et poétique projet de La Maison aux personnages.
La Maison aux personnages a été envisagée par Ilya et Emilia Kabakov en cohérence avec les bâtiments en pierre qui l’entourent, entre l’échoppe bordelaise et la maison de quartier. Conçue comme une œuvre totale, la Maison aux personnages n’est pas une maison comme les autres. C’est un petit musée dans le paysage urbain. Chaque jour, son jardin est traversé par le tramway et ses milliers de voyageurs. Encerclée d’arbres et de buissons, la maison est implantée au cœur d’un square, îlot singulier qui attire la curiosité. Sa surface de 148 m2 est composée d’un rez-de-chaussée et d’un étage, accessible depuis un escalier extérieur. Sa spécificité réside véritablement dans la vie de chacun de ses locataires imaginaires.
Depuis l’extérieur, il est possible d’observer à travers les fenêtres les différentes pièces de la Maison aux personnages. Il s’agit de sept installations, empreintes d’onirisme et de poésie. En regardant de plus près, le spectateur découvre les étranges occupations de chacun des sept locataires ainsi que leurs modes de vie. Des textes, placardés sur la façade, permettent aux spectateurs de s’introduire dans leur histoire personnelle et de comprendre qui ils sont. A leur manière, ils vivent chacun une passion intarissable qui égaie leur solitude. Il y a, par exemple, le petit homme qui ne jette jamais rien et dont la vie est faite d’objets de récupération en tout genre. Un autre raconte sa soif d’inventions, sa fascination pour l’univers cosmique, un autre encore cherche à vivre les destins aventuriers de héros qu’il s’est lui-même créés.
Isolée de son environnement, la Maison aux personnages développe une approche narrative et imaginaire de la réalité. Elle évoque des passions incroyables, entre rêve et folie. Invitation au repos et à la contemplation, elle encourage les spectateurs à puiser au fond d’eux-mêmes des sentiments qui, peut-être oubliés, résonnent avec les vies extraordinaires de ces personnages à la fois atypiques et touchants.
Pour Ilya et Emilia Kabakov, la Maison aux personnages se présente comme un livre ouvert, auquel chacun peut donner le sens qu’il désire. A travers des narrations individuelles, c’est une réflexion universelle sur la condition humaine.
“ Ce projet émane d’un couple d’artistes russes qui ont quitté leur pays à l’époque où il était très difficile d’y travailler. Leur œuvre, très littéraire, consiste à réaliser des environnements à grandeur réelle très précis, exactement comme si on était dans un appartement, dans un lieu qui a existé et où quelque chose s’est déroulé et auquel nous sommes confrontés : il s’agit en général d’une histoire inspirée ou qui a un rapport avec les grands roman russes (...); les artistes nous proposent tout simplement d’ajouter une maison de plus dans la ville, maison parfaitement banale en proximité avec celles qui l’entourent : certainement pas une création architecturale, mais une maison qui semble toujours avoir existé, là ”.
Alfred Pacquement, directeur du Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, et président du comité artistique du programme de commandes publiques du tramway de Bordeaux.
Ilya Kabakov est né en ex-URSS en 1933, à Dnepropetrovsk (Ukraine). Après des études à l’École d’art de Moscou, il débute comme peintre et illustrateur de livres pour enfants. Ce travail d’illustration constituera sa principale source de revenus jusque dans les années 1980.
Au cours de ces années, il s’engage aussi dans une pratique personnelle du dessin, adoptant un style qui s’apparente à l'expressionnisme abstrait. Il s’écarte peu à peu des règles imposées par une bureaucratie des arts qui ne jure que par le Réalisme socialiste lancé sous Staline. Proche d’artistes dissidents, il s’engage dans des directions bientôt jugées trop novatrices par les autorités russes et devient une personnalité importante de l’avant-garde moscovite. En utilisant son talent d’illustrateur, il crée un instrument visuel de « contre-propagande », usant de moyens rusés, parfois même absurdes, dans le but d’échapper à la censure.
Au début des années 1980, voyageant fréquemment hors de l’URSS, Ilya Kabakov entame un travail d’installations, certaines monumentales, qui évoquent la vie et l’atmosphère quotidiennes en Russie. La réception de cet œuvre trouvera une forte résonance avec la fin de l’ère soviétique. Il émigre en Europe vers le milieu des années 1980. Depuis, les installations, sculptures et peintures de Kabakov ont été exposées dans d’importants musées et galeries du monde entier. Il a reçu de nombreuses commandes publiques et de prestigieuses distinctions, notamment le prix Joseph Beuys en 1993 et le prix Oskar Kokoschka en 2002.
Née elle aussi à Dnepropetrovsk, en 1945, Emilia Kabakov a étudié la musique à Moscou, Irkoutsk et Dnepropetrovsk. Elle a également suivi des études de lettres, en s’intéressant particulièrement à la littérature et à la langue espagnoles. Elle a émigré en Israël en 1973 et vit à New York depuis plus de trente ans, assurant le commissariat de nombreuses expositions.
Ilya et Emilia Kabakov travaillent ensemble depuis 1989. Ils vivent tous les deux à New York.
En 2004, le gouvernement russe a honoré Ilya et son épouse et collaboratrice Emilia en organisant, grâce à la Fondation Solomon R. Guggenheim de New York, leur première exposition officielle en Russie, au Musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg.
Expositions individuelles
2008
Malaga, Espagne – CAC Malaga : « Under the Snow ».
Tampere, Finlande – Sara Hildén Art Museum : « Under the Snow ».
Lodz, Pologne – Atlas Sztuki Foundation : « What We Shall See After Death ».
Moscou, Russie – The State Pushkin Museum of Fine Arts ; Center for Contemporary
Culture Garage ; Winzavod Moscow Contemporary Art Center : « Retrospective ».
Ashikaga City, Japon – Ashikaga Museum of Art, Tokyo, Japon – Setagaya Art Museum, Hiroshima, Japon – Hiroshima City Museum of Contemporary Art et Hamaya, Japon – The Museum of Modern Art : « Orbis Pictus. Children’s Book Illustrator as a Social Character ».
2007
Dortmund, Allemagne – Museum am Ostwall : « Unter dem Schnee ».
Ljubljana, Slovénie - TR3 Gallery avec la participation de la galerie moderne de Ljubljana : « 20 Ways to Get an Apple, Listening to the Music of Mozart ».
2006
Wiesbaden, Allemagne – Museum Wiesbaden : « Der Rote Waggon ».
Munich, Allemagne – Versicherungskammer Bayern.
Paris, France – Opéra National de Paris : « The Ship of Siwa. Drawings ».
Reykjavik, Islande – Reykjavik Art Museum : « Evening, Morning, Night ».
Bâle, Suisse – Schaulager : « The Album of my Mother ».
Expositions collectives
2008
Rome, Italie – Museo d’Arte Contemporanea di Roma : « UTOPIA ».
Singapour – Singapour Biennale 2008 : « Wonder », The Manas.
Nouvelle-Zélande – Natural World Museum : « Moving Towards a Balanced Earth : Kick The (Carbon) Habit, World Environnement Day 2008 ».
Londres, Royaume Uni – Royal College of Art Gallery: «Of This Tale I Cannot Guarantee A Single Word ».
New York, Etats-Unis – The Temple Hoyne Buell Center for The Study of American Architecture, Columbia University.
Anvers, Belgique – Museum for Hedendaagse Kunst Antwerp : « Collectipresentatie XXI ».
2007
Rome, Italie – Museo d’Arte Contemporanea di Roma : « La Citta Che sale. We try To Build The Future ».
Paris, France – La Maison Rouge, Fondation Antoine de Galbert : « Sots Art. Art politique en Russie de 1972 à aujourd’hui ».
Venise, Italie – Arsenale, La Biennale di Venezia 52 : « Think With The Senses, Feel With The Mind. Art in the Present Time».
Bénévent, Italie – Museo di Arte Contemporanea del Sannio : « We Try To Build The Future ».
2006
Londres, Royaume Uni – Galeria Pescali & Sprovieri : « Heads ».
Los Angeles, Etats-Unis – UCLA, Fowler Museum of Cultural History : « The Missing Peace. Artists Consider The Dalai Lama ».
Athènes, Grèce : « The Grand Promenade ».
Ostende, Belgique – Beaufort : « Beaufort Triennale 2006, Kust brengt Kunst ».
New York, Etats-Unis – Apex Art : « The Difference Between the Comic And The Cosmic In A Single Letter ».
2005
New York, Etats-Unis – Guggenheim Museum : « Russia ! ».
Berlin, Allemagne – Stiftung Archiv der Akademie der Künste : « Künstler Archiv ».
Londres, Royaume Uni – Tate London : « Open Systems: New Art in the 1960s and 1970s » .
Herford, Allemagne – MARTa Herford : « (My private) Heroes ».
San Francisco, Etats-Unis – California College of the Arts : « Monument for the USA ».
Prix et récompenses
2008
Praemium Imperiale – Tokyo, Japon (Ilya et Emilia Kabakov).
2007
Docteur honoraire en Philosophie, Université de la Sorbonne (IV) – Paris (Ilya Kabakov).
1997 AICA Best Show Award (Best Installation in a Gallery, Museum or Specific Site for The Life of Flies at Barbara Gladstone Gallery), International Art Critic Association – New York, Etats-Unis.
1995
Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres, Ministère de la Culture et de la Francophonie (Ilya Kabakov).
Bibliographie
Stoos, Toni. Ilya Kabakov Installations: 1983-2000 Catalogue Raisonne Dusseldorf: Richter Verlag, 2003, 2 volumes.
Meyer, Werner. Ilya Kabakov: A Universal System for Depicting Everything, Dusseldorf: Richter Verlag, 2002.
Kabakov, Ilya. Ilya Kabakov: Public Projects or the Spirit of a Place, Milan: Charta, 2001.
Rattemeyer, Volker. Ilya Kabakov: Der rote Wagon, Nuremberg: verlag fur modern kunst, 1999.
Osaka, Eriko, Ilya Kabakov. Life and Creativity of Charles Rosenthal (1898-1933), Contemporary Art Center: Art Tower Mito, Japon, 1999, 2 volumes.
Groys, Boris, David A. Ross, Iwona Blaznick. Ilya Kabakov, Londres: Phaidon, 1998.
Kabakov, Ilya. Ilya Kabakov on Ulo Sooster's Paintings: Subjective Notes, Tallinn: Kirjastus "Kunst", 1996.
Wallach, Amei. Ilya Kabakov: The Man Who Never Threw Anything Away, New York: Harry Abrams, 1996.
Kabakov, Ilya. The Communal Kitchen, Paris: Musée Maillol, 1994.
Kabakov, Ilya. 5 Albums, Helsinki: The Museum of Contemporary Art and the National
Museum of Contemporary Art, Oslo. Helsinki: ARTPRINT, 1994.
Kabakov, Ilya, Vladimir Tarasov. Red Pavillion, Venice Biennale Venise: Venice Biennale, 1993. Kabakov, Ilya. Life of Flies, Cologne: Edition Cantz, 1992. Kabakov, Ilya. 10 Characters, New York: Ronald Feldman Fine Arts, 1988.
Martin, Jean-Hubert et Claudia Jolles. Ilya Kabakov: Okna, Das Fenster, The Window, Bern: Benteli Verlag, 1985.