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Versailles et l’antique

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Versailles-et-l-antique.jpgVersailles et l’antique

Du 13 novembre 2012 au 17 mars 2013 - Salles d’Afrique et de Crimée.

Souvent qualifié de «Nouvelle Rome», le château de Versailles est une référence permanente à l’Antiquité et à la mythologie, tant par le goût des différents souverains pour leur collection d’antiques que par l’esthétique qui a présidé à la création du château et de ses décors. l’exposition «Versailles et l’antique» est l’occasion unique de rassembler plus de deux cents œuvres (sculptures, peintures, dessins, gravures, tapisseries, pièces de mobilier et objets d’art) provenant des principales collections françaises, du musée du Louvre et de Versailles. Pour la première fois depuis la révolution, les antiques les plus prestigieux reviennent au château dans une scénographie théâtrale et spectaculaire.

Versailles fut une nouvelle Rome à plusieurs titres : par sa démesure, par son ambition de traverser les siècles, par les multiples références aux grands modèles de l’Antiquité. Au XVIIe siècle, cette période constitue un absolu indépassable, avec lequel les souverains les plus ambitieux ont voulu rivaliser : c’est pour renouer avec cette grandeur que Louis XIV a créé Versailles comme siège du pouvoir.

L’antique, c’est d’abord un ensemble d’œuvres, de témoignages matériels et artistiques, de reliques d’une glorieuse civilisation disparue. Tous les puissants du XVIIe siècle les convoitent. Plus que tous les autres souverains européens, Louis XIV a cherché à acquérir les pièces antiques les plus prestigieuses ou à les faire copier. Versailles en a été le sanctuaire : statues et bustes des grands appartements et des jardins, camées et médailles et petits bronzes du cabinet du roi... La collection rassemblée à Versailles offre la vision d’une Antiquité recomposée pour la gloire du roi.

En dehors de sa présence à Versailles, l’Antique a été un principe fécondant et stimulant pour tous les créateurs qui se sont succédés à Versailles. Les modèles antiques universellement connus, notamment par la gravure, ont été assimilés et réinterprétés. Les artistes se les sont réappropriés au point que leurs œuvres pouvaient prétendre surpasser les originaux. L’influence de l’Antique a touché tous les champs artistiques. L’architecture, les jardins, le décor, l’art de l’éphémère renvoient parfois à des modèles précis facilement identifiables.

Au-delà des rapports formels avec l’esthétique antique, les décors de Versailles et de Marly ont mis en scène les dieux et héros de la mythologie et de l’histoire. Les palais et leurs jardins constituent un univers dominé par la figure d’Apollon, qui règle les heures du jour, les saisons de l’année, les tempéraments des humains. Mais bien d’autres divinités et héros de l’Antiquité incarnent la vision politique de Louis XIV et de ses successeurs.

Pier Luigi Pizzi, metteur en scène italien de théâtre et d’opéra, a conçu la scénographie de l’exposition tel un décor qui évoque des atmosphères. Une exposition est, selon lui, un spectacle où les œuvres dialoguent comme des acteurs pour stimuler la curiosité, ménager la surprise et susciter l’émotion des visiteurs.

 

Salle 1 - Galerie de Pierre Basse

Présence de l’antique à Versailles

Pour la première fois depuis la révolution, les sculptures antiques les plus prestigieuses qui ont orné le palais et les jardins sous l’Ancien Régime retournent à Versailles. À l’entrée de l’exposition, l’une des plus spectaculaires est la statue d’Isis, qui se trouvait dans la rotonde de l’Orangerie. À l’issue de l’exposition, cette œuvre sera déposée par le Louvre et retrouvera ainsi son emplacement d’origine à Versailles. Dans la galerie de pierre basse sont aussi présentées, sur des socles hauts et alternant avec des ifs, les huit sculptures actuellement connues qui proviennent du bosquet de la Salle des antiques. Au-delà, les Muses ayant fait partie du décor des jardins de Marly forment également un ensemble.

Au bas de l’escalier sont rassemblées les pièces maîtresses : la Diane de Versailles, présente dans les collections royales depuis le XVIe siècle, la Vénus d’Arles, donnée par la ville d’Arles à Louis XIV, l’Apollon lycien, acheté en 1680, et, acquis de haute lutte à Rome en 1686, le Cincinnatus et le Germanicus Savelli.

 Versailles-et-l-antique-Arte-mis--dite-Diane-de-Versaill.jpgCincinnatus savelli ou Hermès rattachant sa sandale - D’après une œuvre créée vers 320 av. J.-C. (?) par Lysippe - IIe siècle apr. J.-C. (?), Statue, marbre, H. 161 cm ; l. 84 cm ; pr. 57 cm Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines.

Chef-d’œuvre longtemps isolé des collections royales françaises, la statue avait suivi l’itinérance de la cour des rois de France. Selon le témoignage du représentant du roi d’Espagne, Don Martin de Aragón y Gurrea, duc de Villahermosa, le pape Paul IV Caraffa, cherchant à obtenir le soutien du roi de France pour chasser les Espagnols de Naples, avait offert la statue à Henri II en 1556. Malgré le récit de Sauval, qui écrivit qu’elle « fut d’abord placée au château de Meudon », celle-ci décora, à l’époque du règne de Charles IX au moins, le jardin de la Reine à Fontainebleau où elle fut remplacée par une réplique en bronze. Puis, durant presque cent ans, de 1602 à 1696, elle rejoignit le Louvre et les Tuileries. Sous Henri IV, elle fut d’abord placée dans la salle des Antiques du Louvre pour laquelle elle fut restaurée par Barthélemy Prieur en 1602. Puis, au début du règne personnel de Louis XIV, elle décora l’appartement bas du roi aux Tuileries, où elle fut gravée par Mellan en 1669. Elle figura dans la niche centrale de la galerie des Glaces de Versailles de 1696, au moins, à 1798, date à laquelle elle revint au Louvre après un siècle passé à Versailles.

On ignore cependant l’origine exacte de cette sculpture. On avait imaginé au XVIIe siècle qu’elle figurait la Diane d’Éphèse, associant ainsi à la statue la renommée de ce sanctuaire qui comptait pour l’une des sept merveilles du monde antique. On a pensé un temps qu’elle proviendrait de Némi, l’antique Nemus Dianae, principal sanctuaire de la déesse dans le Latium, mais la statue de culte dont les fragments ont été découverts au XIXe siècle par des archéologues britanniques révéla un type statuaire très différent. On peut donc suggérer qu’elle fut découverte à Rome même dans la première moitié du XVIe siècle sans préciser si elle ornait une demeure impériale, un bâtiment public ou un sanctuaire. Nous ignorons également dans quel état de conservation la statue a été trouvée car plusieurs campagnes de restauration ont fortement modifié son apparence. Le froid poli doit remonter à l’intervention de 1602 bien documentée de Barthélemy Prieur puisque son contrat en fait état.

La tête et les pattes de l’animal sont par ailleurs refaites au point qu’on a douté de son identité. Le port de bois de ce cervidé de petite taille, au sexe féminin clairement indiqué, est attesté dans l’Antiquité pour la biche de Cérynie. Pourtant, d’autres répliques antiques qui reproduisent le même type statuaire, à Leptis Magna notamment, montrent la déesse accompagnée d’un chien.

Cette statue de Diane chasseresse a été très admirée pour l’audace de sa composition et le dynamisme de son attitude. La tête impassible, fortement tournée vers l’épaule droite mais qui semble ignorer la main droite tirant une flèche du carquois, s’oppose au bras gauche tendu en avant accompagnant la vigoureuse enjambée. Le vêtement, un chiton fin à rabat remonté pour faciliter la marche rapide, participe du même mouvement. Le rendu précis de la matière gaufrée de l’étoffe donne de la nervosité à l’ensemble comme le surprenant repli au-dessus du genou gauche. Le manteau, roulé pour servir de ceinture haut placée sous les seins, reprend la composition : le pan qui tombe de l’épaule gauche rejoint en s’incurvant la cuisse droite, soulignant l’inclinaison du corps de la déesse. La multiplicité des points de vue n’est que la conséquence de cet éclatement de la figure dans l’espace. Les mêmes qualités plastiques se retrouvent dans l’Apollon du Belvédère, connu et admiré depuis 1509, au point que l’on n’a pas hésité à associer les deux statues en pendant, imaginant qu’elles figureraient les deux Létoïdes participant au massacre des Niobides. Les originaux que reproduisent ces deux statues ont été attribués à Léocharès, sculpteur athénien du milieu du IVe siècle avant J.C. connu pour avoir travaillé au Mausolée d’Halicarnasse.

Jean-Luc Martinez, directeur du département des Antiquités grecques et étrusques et romaines au musée du Louvre

 

Salle 2 - Salle de Constantine

Le Palais du Soleil

Louis XIV a fait de Versailles un véritable palais du Soleil, demeure d’Apollon exerçant ses influences bénéfiques sur la terre. Selon une vision du monde héritée de l’Antiquité, les rapports harmonieux entre les saisons, les éléments, les planètes, sont représentés dans les décors du château et des jardins de Versailles.

Au centre de la salle, le groupe de Latone et ses enfants, Apollon et Diane, provient de la principale fontaine des jardins. Il met en scène la protection accordée par Jupiter, le souverain des dieux, à celle qui, selon le récit mythologique, le supplie de lui venir en aide.

De part et d’autre de ce groupe sculpté, figurent rassemblés pour la première fois, quatre tableaux des saisons, commandées par Louis XIV, qui ornaient le grand salon du pavillon royal de Marly. Dans la tradition antique, chaque saison est symbolisée par une divinité de la mythologie : Flore pour le printemps, Cérès pour l’été, Bacchus pour l’automne et Éole pour l’hiver.

Versailles-et-l-antique-Latone-et-ses-enfants.jpgLatone et ses enfants - Gaspard (1624-1681) et Balthasar (1628-1674) Marsy - 1668-1670 Groupe, marbre, H. 207 cm ; l. 156 cm ; pr. 130 cm Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

 

Quoique conservé en réserve depuis plus de trente ans, ce groupe de marbre est sans doute une des œuvres les plus célèbres de Versailles. Il fut conçu en même temps que le bassin d’Apollon, à l’extrémité occidentale de l’Allée royale : tous deux illustrent le mythe solaire sur l’axe principal des jardins. Il constitue la première réalisation de grande ampleur en marbre de Carrare pour Versailles. De 1670 à 1980, et depuis lors par l’intermédiaire d’une copie fidèle, il orne le centre de la grande perspective est-ouest des jardins et, depuis 1689, domine l’Allée royale.

L’épisode représenté par les frères Marsy est tiré des Métamorphoses d’Ovide. Poursuivie par la jalousie de Junon, Latone, mère de Diane et d’Apollon, traverse la Lycie dans sa fuite. Elle s’arrête près d’un étang pour se désaltérer, mais les paysans du voisinage tentent de l’empêcher de boire. Face à leurs menaces,

Latone implore le secours de Jupiter, le père de ses enfants. Aussitôt, les paysans lyciens sont transformés en grenouilles et en crapauds. Tourné à l’origine vers le Château, ce groupe de marbre fut disposé au centre d’un bassin peuplé de paysans en cours de mutation et de grenouilles: l’ensemble illustrait le moment précis de la métamorphose, comme figé par un cliché photographique. Venant de la terrasse du Château, qui surplombe le bassin, le visiteur découvrait Latone, qui semblait le supplier de lui venir en aide. Entre 1687 et 1689, le bassin fut profondément remanié par l’architecte Hardouin-Mansart : le groupe central, désormais tourné vers l’ouest, fut juché au sommet d’une pyramide de marbre composée de quatre degrés de forme ovale, sur lesquels prirent place les paysans et les grenouilles d’origine, auxquels furent ajoutés de nouvelles grenouilles et des lézards.

Aucun commentaire du temps ne permet d’établir que le bassin de Latone constitue une allusion à la punition des Frondeurs révoltés contre l’autorité royale. En revanche, le guide de Combes insiste sur l’opposition entre la Beauté, symbolisée par le groupe de marbre, et ceux qui, comme les grenouilles de plomb, ne la reconnaissent et ne la respectent pas. Ainsi, le programme du bassin montre non seulement la protection divine accordée à Apollon, symbole du souverain, mais aussi, de manière plus générale, la victoire de la civilisation, sculptée dans la blancheur du marbre, sur les forces monstrueuses de la révolte, qui luttent contre l’ordre divin.

C’est également sur le plan formel que l’œuvre des Marsy est tributaire de l’antique, comme l’a relevé Thomas Hedin. Par sa pose, la figure de Latone évoque l’attitude protectrice de Niobé, l’élément principal du célèbre groupe des Niobides Médicis. De même, la façon dont le drapé de son vêtement semble glisser sur ses hanches, à peine retenu par la taille, rappelle celui de la Vénus d’Arles.

Alexandre Maral, conservateur en chef chargé des sculptures au château de Versailles.

 

Salle 3 - salle du Maroc

Héros et héroïnes antiques

Les grands hommes de l’Antiquité ont servi de modèles pour les souverains de Versailles. C’est pourquoi on rencontre dans les décors du Château les figures d’Alexandre le Grand bien entendu, mais également de Trajan, d’Auguste, d’Alexandre Sévère, de Scipion ou de Cyrus, le célèbre souverain de Perse.

Les femmes célèbres de l’Antiquité n’ont pas été oubliées à Versailles. De nombreuses héroïnes sont ainsi représentées dans les voussures du Grand Appartement de la reine. Au fond de la salle, une peinture monumentale de Rubens montre Thomyris, reine des Scythes, qui a vaincu Cyrus et qui fait plonger sa tête coupée dans un vase rempli de sang, lui disant de s’en rassasier. Ce tableau était présenté derrière le trône royal dans le salon d’Apollon à Versailles comme un avertissement pour le roi l’incitant à modérer sa soif de conquêtes.

Versailles étant un abrégé du monde antique, les principales cités y étaient représentées par les œuvres et les décors: Rome, mais aussi Babylone et Rhodes, qui sont évoquées par des tapisseries monumentales.

Versailles-et-l-antique-Le-Triomphe-d-Alexandre.jpgLe Triomphe d’Alexandre ou l’entrée dans babylone - Tenture de l’Histoire d’Alexandre d’après Charles Le Brun (1619-1690) ; livrée au Garde-Meuble entre le 17 nov. 1670 et le 12 août 1676 Manufacture des Gobelins Tissage avant 1670 - Laine, soie, argent et or, H. 473 cm ; l. 800 cm et le 12 août 1676 ; no 74 des tentures à or des collections de Louis XIV ; atelier de haute lisse de Jans père, Jans fils, ou Jean Lefebvre Paris, Mobilier national


Les premiers Bourbons, Henri IV et Louis XIII, avaient associé leur nom à Hercule, voire à Constantin le Grand pour le second. Peut-être pour s’en distinguer, Louis XIV préféra, dès 1659 suivant le témoignage de La Mesnardière, s’identifier à Alexandre le Grand

(356-323 avant J.-C.), dont il découvrit les hauts faits en lisant le récit que l’historien Quinte-Curce lui avait consacré. L’intérêt du roi pour ce « héros épique » est confirmé par la commande qu’il passa l’année suivante à Charles Le Brun de La Famille de Darius aux pieds d’Alexandre, premier tableau d’un cycle monumental relatif au conquérant macédonien, complété plus tard par l’artiste de quatre autres compositions (Le Passage du Granique, Le Triomphe d’Alexandre, La Bataille d’Arbèles et Porus blessé devant Alexandre ; musée du Louvre), qui fut bientôt transposé en tapisserie aux Gobelins. Le Triomphe d’Alexandre, modèle de la tapisserie exposée, qui décrit l’entrée victorieuse du conquérant dans Babylone, après qu’il eut vaincu l’armée perse de Darius à Arbèles, fut composé par Le Brun avant 1665. Considérant le travail du peintre, les auteurs anciens ont souvent noté les scrupules archéologiques dont celui-ci fit preuve pour décrire les personnages et leurs vêtements. Ainsi, suivant Perrault, l’artiste avait fait en Italie « une estude particulière, sur les bas-reliefs antiques, de tous les habillemens, de toutes les armes et de tous les ustensiles dont se servoient les Anciens selon les différens pays [de sorte que personne] n’a mieux observé [que lui] ce que les maistres de l’Art appellent le costume. Pour s’en convaincre, il ne faut que voir les cinq grands tableaux qu’il a faits de l’Histoire d’Alexandre ».

Toutefois, les sources visuelles de Le Brun pour reconstituer la Babylone antique se trouvent surtout dans certaines grandes créations de la Renaissance, comme Les Triomphes de César d’Andrea Mantegna (Hampton Court) et la suite tissée de l’Histoire de Scipion de Jules Romain. Par ailleurs, Le Brun a suivi fidèlement le récit de Quinte-Curce traduit par Vaugelas, paru en 1653, selon lequel Bagophanès, le gardien de la citadelle et du trésor royal, « avoit fait joncher les chemins de fleurs et dresser des autels d’argent de chaque costé, qui ne fumoient pas seulement d’encens, mais de toutes sortes de précieuses odeurs. Après luy, suivoient ses présens. C’estoit des troupeaux de bestes et des hardes de chevaux, avec des lions et des panthères que l’on portoit dans leurs cages. Les mages marchoient en suite, entonnant des hymnes à leur mode ; puis les Caldéens, et d’entre les Babyloniens, les devins et les musiciens, chacun jouant de sa sorte d’instrument [...]. La cavalerie babylonienne venoit la dernière, en un si pompeux appareil, hommes et chevaux, que l’excès en alloit au-delà mesme de la magnificence. Le roy au milieu de ses gardes fit marcher le peuple à la queue de son infanterie et sur un chariot entra dans la ville et de là au palais, comme en triomphe ».

 

Salle 4 - Première salle de Crimée

Le Parnasse

Le thème d’Apollon et des muses sur le mont Parnasse permet d’évoquer la protection que le souverain français accordait aux artistes: Versailles en est le plus beau reflet. La grande tapisserie du Parnasse, réalisée d’après Mignard, montre un élément de la galerie du château de Saint-Cloud, demeure du frère de Louis XIV. Elle a orné l’antichambre du Grand Couvert de la Reine à Versailles.

Les muses étaient également présentes dans le décor de l’escalier des Ambassadeurs, le grand escalier d’apparat du château de Versailles. Les grands cartons des muses Euterpe et Melpomène sont des projets pour ce décor malheureusement détruit au milieu du XVIIIe siècle.

Selon un premier projet, le parterre d’Eau situé devant la façade du château devait illustrer le thème d’Apollon régnant sur le Parnasse, mais aussi présidant à l’ordre du monde, symbolisé par un déploiement d’allégories.

Versailles-et-l-antique-le-Parnasse.jpgle Parnasse - Tenture de la Galerie de Saint-Cloud d’après Pierre Mignard (1612-1695) ; Manufacture des Gobelins atelier de haute lisse de Jean Lefebvre ; livrée au Garde-Meuble le 31 mai 1704 ; no 119 des tentures à or des collections de Louis XIV Tissage en 1692-1701 Laine, soie et or, H. 472 cm ; l. 621 cm Paris, Mobilier national

La tenture de la Galerie de Saint-Cloud d’après Pierre Mignard est l’une des plus brillantes réussites des Gobelins sous Louis XIV, comme en témoignent encore aujourd’hui la perfection de son tissage et l’éclat de ses coloris. C’est pour Monsieur, frère de Louis XIV, que Pierre Mignard, le plus grand peintre du règne avec Le Brun, exécuta le décor de la voûte de la galerie du château de Saint-Cloud. Achevé par l’artiste en 1678, cet ensemble décoratif, comprenant dix-neuf panneaux autour du thème d’Apollon et des Saisons, malheureusement détruit en 1870, fut très vite reconnu comme son chef-d’œuvre. Le sujet pourrait avoir été trouvé dans Le Songe de Poliphile, un roman mythologique publié à Venise pour la première fois en 1499. Lors d’une visite mémorable qu’il fit à Saint-Cloud en 1680, Louis XIV prononça à propos du décor brossé par Mignard ce mot célèbre : « Je souhaite fort que les peintures de ma gallérie de Versailles répondent à la beauté de celles-ci. » La phrase fait ici allusion à la galerie des Glaces de Versailles qui n’en était encore qu’à son stade d’élaboration. Il a souvent été admis que c’est pour son compte personnel que Louvois, surintendant des Bâtiments du roi depuis septembre 1683, qui soutenait l’art de Mignard, fit transcrire en tapisserie le décor peint de Saint-Cloud dès 1686. Cependant, comme la première tenture, peu après son achèvement, fut montrée au roi à Versailles en 1692, ce fait reste incertain. Tout porte à croire en effet que le tissage avait été entrepris pour démontrer l’aptitude de Mignard en matière de tapisserie afin de lui permettre de succéder à Le Brun à la direction des Gobelins. Marquée par la fresque de même sujet composée par Raphaël dans la chambre de la Signature au Vatican (1511), la scène figurée sur la tapisserie évoque Apollon, dieu de la poésie et de la musique, entouré des Muses, réunis sur le mont Parnasse, telle qu’elle apparaît sur l’une des extrémités de la galerie créée pour Monsieur et dont l’iconographie pouvait facilement être transposée sur Louis XIV. Le modèle de la somptueuse bordure imitant un grand cadre en relief est l’œuvre de Rodolphe Parent, un collaborateur de Mignard. À la demande expresse du roi, des draperies de pudeur, que l’on peut encore facilement déceler sur la pièce, furent ajoutées par les Gobelins au moment de sa livraison.

Jean Vittet, inspecteur des collections du Mobiler national

 

Salle 5 - Deuxième salle de Crimée

Matériaux antiques

L’influence de l’Antiquité ne s’est pas limitée aux sujets des œuvres et des décors, mais elle s’est étendue aux matériaux employés : marbre, bronze, albâtre, porphyre, faisant de Versailles une nouvelle Rome.

Les vases de porphyre et de marbre jaune antique présentés sur la table et les consoles ont fait partie du décor de la galerie des Glaces. Celui de marbre bleu turquin était dans le salon de la Guerre. Les aquarelles sont en rapport avec le décor de lambris de marbres de couleurs de l’appartement des Bains, qui était au rez-de-chaussée du corps central du château.

Les jardins accueillirent aussi des marbres de couleur, comme l’illustre le bosquet de la Colonnade, représenté à la gouache par Cotelle, mais aussi de nombreuses sculptures en bronze, comme les deux copies d’après l’antique, fondues par les frères Keller, provenant de l’Orangerie.

Versailles-et-l-antique-Vase-en-marbre-bleu-turquin.jpgVase en marbre bleu turquin - Valerio Frugone (documenté de 1683 à 1703) - Vers 1683-1684 ou 1686-1692 Marbre bleu turquin, H. 91 cm ; l. 61 cm Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

«Le vase de marbre gris [...] que vous marquez s’apeler marbre de Bardille et avez payé à Valério Frugone cent vingt-cinq escus a été trouvé très beau. Le roy sera bien ayse d’avoir son pareil et d’en avoir d’autres de ce mesme marbre», écrit Louvois au directeur de l’Académie de France à Rome (Louvois II, no 1027) en avril 1685, à la réception d’une cargaison partie de la Ville éternelle, quelques semaines plus tôt, et contenant ce précieux vase. Ce marbre de bardille dont le nom est la francisation de l’italien bardiglio était tiré des carrières de Carrare et sera plus connu en France sous le nom de bleu turquin. C’est au fournisseur habituel en marbre de l’Académie, Giovanni Martino Frugone, que le directeur s’était adressé et à son frère, Valerio Frugone, qu’il avait passé commande d’un vase. Un dessin coté fut envoyé à Versailles pour être soumis au roi, conformément au protocole mis en place par Colbert, « afin qu’il ne fust rien fait de ces sortes d’ouvrages qui ne fust agréable à Sa Majesté et qu’elle n’en eust veu les desseins avant que de les faire exécuter ». Le dessin est toujours conservé dans le fonds Robert de Cotte à la Bibliothèque nationale. La silhouette générale en calice du vase reprend celle des vases Médicis et Borghèse, parangons du vase antique depuis le XVIe siècle. Mais le sculpteur a su renouveler le modèle, abandonnant la frise à personnages, caractéristique des cratères antiques, au profit d’un décor plus librement ornemental, mieux adapté aux marbrures de la pierre. La découverte à Rome vers 1680 d’un cratère antique au corps orné de rinceaux, qui sera connu sous le nom de cratère Albani, n’est peut-être pas étrangère à cette nouvelle inspiration.

Évoquant le culte à Bacchus, des festons de branches de lierre ornent le corps du vase, tenus dans la bouche de « têtes de Silènes » et accrochés aux anses en volutes rappelant celles d’un chapiteau. La finesse du grain de la pierre a permis un rendu sensible des tiges et des feuillages délicatement nervurés. Le sculpteur a joué avec talent du contraste entre les reliefs mats au grain adouci et les fonds polis, accentuant l’aspect naturaliste des éléments sculptés. Le thème bachique, référence explicite aux grands cratères antiques, est commun à d’autres dessins de vases commandés à la même époque, tels ceux de jaune antique, en 1686, dus au sculpteur Giovanni Antonio Tedeschi .

Réglé 125 écus le 6 mai 1684 par le nouveau directeur, Mathieu de La Teulière, le vase arriva finalement à Versailles en avril 1685 et, fort de l’accueil favorable qu’il reçut de Louis XIV, un second du même modèle fut commandé, pour lequel un premier acompte fut versé le 25 mai 1686. La fabrication du second vase devait toutefois prendre beaucoup plus de temps puisqu’il ne fut achevé que six ans plus tard. C’est seulement par une lettre du 26 février 1692 que La Teulière pouvait annoncer : « Le vase de bardille à volutes, dont le pareil fut envoyé en France par ma première voiture, est enfin achevé. » Le second vase resta dans les salons de l’Académie de France en attente de l’éventuel départ des œuvres commandées par le roi, que l’état de guerre quasi permanent depuis 1688, provoquant insécurité sur les mers et crise financière en France, maintenait bloquées en Italie. Le transport, plusieurs fois reporté, n’eut lieu qu’au printemps 1715 et le vase ne fut finalement présenté à Louis XIV qu’en août, à Marly, quelques semaines avant la mort du roi. Le premier vase avait été placé dans le salon de la Guerre, où il est mentionné par Félibien en 1703 dans sa Description sommaire de Versailles : « trois vases dont deux sont de porphire, & le plus grand de marbre gris artistement travaillé, se trouvent posez sur des socles du côté de l’apartement ». À l’arrivée du second vase, la paire fut finalement exposée dans le salon de la Paix, où les vases sont décrits dans l’inventaire du château de 1722.

Bertrand Rondot, conservateur en chef chargé des objets d’art au château de Versailles

 

Salle 6 - Petite galerie

Sculptures inspirées de l’antique

La sculpture antique a été une source d’inspiration constante pour les artistes de Versailles et de Marly. Pour les jardins de cette résidence satellite de Versailles, Louis XIV fit réaliser un programme original autour de Diane et de ses compagnes : entre autres, le sculpteur Flamen réalisa successivement les groupes de Diane et de Callisto.

Également pour Marly, afin de constituer un groupe de figures s’élançant à la course, Lepautre copia une fameuse sculpture antique représentant Atalante et Coustou réalisa Hippomène lancé à sa poursuite.

Réalisées l’une pour Versailles, l’autre pour Marly, deux statues de Vénus callipyge (c’est-à-dire aux belles fesses) ont été copiées d’après l’un des plus célèbres modèles antiques : elles présentent des variantes significatives, l’une ayant les fesses couvertes d’un voile pudique.

Versailles-et-l-antique-Atalante.jpgAtalante - Pierre Lepautre (1659/1660-1744) / 1703-1704 Statue, marbre, H. 128,9 cm ; l. 57 cm ; pr. 98 cm Signée sur le tronc d’arbre à gauche : « lepautre fecit 1704 » Paris, musée du Louvre, département des Sculptures

La statue antique se compose d’une tête et d’un torse en marbre du Pentélique complétés pour en faire une statue d’Atalante. Les restaurations sont très importantes, le visage et tous les membres avec le tronc d’arbre qui en assure la stabilité. Piganiol affirme que cette restauration fut faite par François Duquesnoy. Acquise à Rome pour le cardinal Jules Mazarin (1601-1661), elle fut ensuite conservée dans le palais parisien du cardinal, où elle fut inventoriée en 1653 et 1661. Colbert l’acquit pour les collections royales en 1665, avec d’autres antiques célèbres. Elle fut reproduite en gravure en 1671 par Claude Mellanparmi les antiques du château des Tuileries où, selon Félibien, elle figurait dans l’antichambre (1677). Les Bâtiments du Roi en firent exécuter une copie, fondue en bronze par Vinache en 1688-1690, légèrement plus petite (0,5 %), en raison du retrait du matériau à la fonte. Elle fut placée à l’entrée des Appartements verts de Marly, à l’allée des Boules, en pendant à une copie du Faune au chevreau du même Vinache, alors que l’entrée du bosquet symétrique était gardée par des copies en bronzes fondues par Keller de la Vénus Médicis et d’Adonis. Mais déjà en 1695, le roi allait donner à son fils, le Grand Dauphin, des statues pour son château de Meudon. Les quatre bronzes copiés par Keller et par Vinache quittèrent donc Marly. À ce moment, l’original antique était arrivé dans le parc de Marly. Le 22 août 1694, les bâtiments payèrent 153 livres à Bertin pour la restauration de trois statues antiques des magasins de Versailles, qu’il posa à Marly. La statue, attestée dans le bosquet de Louveciennes en 1697, émigra, en 1703, à la place de la fontaine de la colonne du bosquet de Marly, au centre d’une place ronde dès lors nommée place d’Atalante.

Pendant ce temps, la direction des Bâtiments du Roi commandait à Pierre Lepautre une copie légèrement plus grande (2,5 %), payée par acomptes du 30 décembre 1703 au 23 août 1705. Parallèlement s’inscrivait la commande d’un beau piédestal payé en 1705 aux ornemanistes Armand (1657-1715) et Montéant (actif de 1688 à 1723). La statue et son piédestal furent placés en 1706 dans le bosquet du Couchant. À cette date, l’antique était rentrée en magasin. L’œuvre fut placée au parc de Trianon dans la Salle des quatre figures. Cinq ans plus tard, on pensa à exécuter un pendant à l’Atalante de Lepautre. Et Guillaume Coustou fut chargé de sculpter la figure d’Hippomène. Le modèle en fut créé dès 1711. Coustou exécuta rapidement le marbre entre le premier acompte du 11 février 1712 jusqu’au parfait paiement le 20 juillet 1712. L’Atalante de Lepautre fut placée en 1711 au centre d’un des bassins des Carpes dans la Salle verte au sud-ouest, qui fut réformé en avril 1713 quand on plaça en symétrie la statue d’Hippomène. Il s’agissait autant de créer des pendants susceptibles d’orner des bassins symétriques que de raconter de belles histoires. Ici, les deux statues illustraient un épisode des Métamorphoses d’Ovide: un oracle ayant prédit à Atalante qu’elle changerait de forme si elle se mariait, celle-ci décourageait les prétendants en les défiant à la course et faisait mettre à mort les vaincus, après les avoir distancés. Mais Hippomène reçut de Vénus trois pommes d’or. Lors de la course, il jeta une à une les pommes. Atalante les ramassa, ce qui retarda sa course qu’elle perdit. Hippomène ayant oublié de remercier Vénus de cette victoire, il fut transformé, ainsi qu’Atalante, en lions par Cybèle, qui les attacha à son char. [...]

Geneviève Bresc-Bautier, conservateur général, directeur du département des Sculptures au musée du Louvre

 

Salle 7 - Troisième salle de Crimée

La mythologie galante

À partir de la fin du XVIIe siècle, la mythologie galante a été particulièrement à l’honneur à Versailles, mais aussi dans les décors du Grand Trianon et du château de Meudon, résidence du Grand Dauphin, fils de Louis XIV.

Dans ce domaine, les divinités principales sont Vénus et l’Amour. Psyché et l’Amour forment le thème de la grande tapisserie réalisée d’après Jules Romain, qui ornait le salon des Nobles du Grand Appartement de la reine au XVIIIe siècle.

La maquette préparatoire pour le décor de la voûte du salon d’Hercule montre un aspect galant du mythe : après sa mort, Hercule est reçu au sein de l’Olympe par Jupiter, qui lui présente comme épouse la belle Hébé, déesse de la Jeunesse.

Versailles-et-l-antique-Iris-re-veillant-Morphe-e-ou-la.jpg Iris réveillant Morphée ou la grotte du sommeil - René Antoine Houasse (1645-1710) - 1688-1689 Huile sur toile, H. 203 cm ; l. 152 cm Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

Ce tableau fait partie, au même titre que Vénus à sa toilette et Mercure de Bon Boulogne, de la grande commande passée en 1688 de toiles mythologiques destinées à décorer les appartements du Trianon de marbre et dont René Antoine Houasse fut l’un des principaux bénéficiaires avec François Verdier. L’œuvre était accrochée en dessus de cheminée dans la chambre du Sommeil, avec deux dessus-de-porte illustrant les différentes phases du repos : l’endormissement avec Mercure et Argus, le sommeil profond avec Diane et Endymion (Narbonne) et le rêve et l’éveil avec Iris et Morphée.

Si les Métamorphoses d’Ovide sont la source commune de ces tableaux imposée par la direction des Bâtiments du Roi, le sujet d’Iris et Morphée fait preuve d’une grande originalité car il n’a été que très rarement traité dans la peinture occidentale, contrairement aux deux autres. Le Sommeil et Morphée sont deux personnages mythologiques différents, le premier étant le père du second. Envoyé par son père pour apparaître en songe aux mortels, Morphée a la capacité de prendre la forme de n’importe quel être humain. Ovide fait bien cette distinction, mais Houasse confond Morphée avec le Sommeil, ce qui constitue sa seule licence par rapport au texte. En effet, le Sommeil est habituellement représenté comme un vieillard tandis que son fils, comme dans le tableau, a le physique et les traits d’un jeune homme. Les sources contemporaines identifient d’ailleurs systématiquement le personnage comme étant Morphée. L’action est tirée du livre IX : Céyx, roi de Trachine, fait naufrage et se noie alors qu’il se rend en Asie pour consulter l’oracle de Claros, malgré les supplications de sa femme Alcyone. Junon donne l’ordre à Iris de persuader le Sommeil – Morphée dans le tableau – de faire paraître ce malheur en songe à Alcyone. Inquiète, celle-ci se rend sur le rivage où elle a quitté son époux et retrouve son cadavre flottant. Les dieux ayant pitié de sa douleur transforment les deux amants en oiseaux. Houasse a représenté le moment précis où Iris pénètre l’antre du Sommeil, réveillant le dieu par l’éclat de sa robe.[...] Iris, dont la chevelure et le profil au nez droit rappellent la statuaire antique, réveille Morphée, représenté sous la forme d’un jeune homme ailé allongé sur un lit de repos doré, orné d’une frise de vagues à la grecque, inspiré du mobilier contemporain. Les fleurs de pavots qui émanent de la corne sur laquelle il s’appuie engourdissent l’air et provoquent le sommeil. Les formes anthropomorphes fantomatiques se distinguant dans la nuée écartée par Iris incarnent les songes, tout comme les putti endormis au pied du lit qui dérivent probablement de la Vénus endormie avec des amours d’Annibal Carrache, l’un des tableaux les plus célèbres du siècle illustrant le thème du repos. La grande fidélité aux vers d’Ovide et l’absence de référents visuels directs – pas même une gravure d’illustration dans une édition française des Métamorphoses– combinent les qualités d’érudition et d’imagination nécessaires au bon peintre d’histoire au XVIIe siècle.

Houasse construisit sa carrière en grande partie grâce à Le Brun, dont il devint l’un des plus proches collaborateurs avec François Verdier. L’essentiel de sa production dans les années 1670-1680 se fit sous la direction de Le Brun, que ce fût aux Gobelins ou sur les grands chantiers royaux. Sa manière était alors très proche de celle de son protecteur dont il interpréta de nombreux dessins, tant des figures isolées que des compositions d’ensemble, ce qui contribua à lui forger, à tort, une image de simple imitateur. À l’extrême fin des années 1680, Houasse sembla pourtant s’affranchir quelque peu de la manière de Le Brun, alors en disgrâce et dont la peinture plaisait moins. Les toiles peintes par Houasse à Trianon en 1688-1689 incarnent le tournant de ce changement dans la carrière et la production de l’artiste, peu avant la mort de Le Brun en 1690. Par leur palette raffinée et l’adoption d’un modelé ferme inspiré de l’antique, elles renouaient, par certains aspects, avec les grands modèles de la peinture parisienne des années 1650, notamment Eustache Le Sueur – Minerve enseignant la sculpture aux Rhodiens peint pour le cabinet du Billard en est l’exemple le plus saisissant –, tandis que la touche vaporeuse d’un tableau comme Iris et Morphée fait aussi penser à certaines œuvres de la fin de la carrière de Mignard. Tout en s’éloignant de Le Brun, Houasse proposait ainsi des solutions originales tournées vers la France, une sorte de néo-atticisme, se distinguant des coloristes comme Charles de La Fosse attirés à la fois par l’Italie de Titien et par la Flandre de Rubens, alors que d’autres modèles visuels étaient également en vogue à Paris autour de 1700, des Bolonais à Corrège en passant par Pierre de Cortone.

Matthieu Lett, allocataire de recherche de l’École du Louvre

 

Salle 8 - Quatrième salle de Crimée

Permanence de l’antique au XVIIIe siècle

Cédant à une nouvelle mode, les principaux personnages de la cour se font peindre sous un travestissement mythologique : Nattier a représenté Madame de Pompadour, la favorite de Louis XV, en Diane chasseresse, tenant l’arc à la main, mais aussi les filles du souverain, sous les traits de Diane ou de Flore.

Avec leurs médaillons représentant les muses, les boiseries monumentales de Versailles illustrent le regain des formes et des thèmes antiques dans le dernier tiers du XVIIIe siècle. Ce goût retrouvé pour la noblesse des formes antiques est aussi magnifiquement illustré par les cinq paires de chenets en bronze doré disposées dans les cheminées.

Versailles-et-l-antique-Le-cabinet-des-Muses.jpgLe cabinet des Muses - Attribué à l’atelier de Jules Hughes Rousseau, dit Rousseau l’Aîné (1743-1806), et de son frère Jean-Siméon Rousseau, dit Rousseau de la Rottière (1747-1820) Vers 1785 Bois sculpté et peint Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

Cet ensemble exceptionnel date de la fin du XVIIIe siècle et, plus précisément, des années 1785. Le dessin des lambris de style néoclassique inspiré de l’Antiquité pourrait avoir été élaboré sous la direction de l’architecte Richard Mique. Les lambris furent probablement exécutés dans l’atelier des sculpteurs Rousseau.

Seuls six des grands panneaux d’un ensemble de onze éléments –neuf panneaux, deux fausses portes – sont ici présentés. Le dessin de chaque panneau rectangulaire se caractérise par la présence sur son décor finement sculpté d’un cadre simplement mouluré, mais bordé d’une légère frise de guirlandes de fleurs et de feuillages au pourtour. Au centre, chaque lambris présente dans un médaillon souligné d’un rang de perles le profil d’une Muse en bas relief. Le médaillon est posé sur le chapiteau à enroulement d’une console à canaux et feuille d’acanthe à la base de laquelle est inscrit le nom de chaque Muse. Des cornes d’abondance, des branches de laurier nouées, des palmettes, des cassolettes, des athéniennes ou des vases sculptés contribuent à l’ornement décoratif de chaque panneau.

Les attributs des Muses sont suspendus à des couronnes ou guirlandes de fleurs et autres rinceaux d’ornements arabesques. Trois profils regardent à gauche : Melpomène (dont le profil en bas relief est perdu), muse de la Tragédie, a pour emblème des masques ; Calliope, muse de la Poésie épique et de l’Éloquence, dévoile une lyre et un casque; Terpsichore, muse de la Danse et de la Poésie, est accompagnée d’une flûte de pan, de trompettes et d’un tambourin à cymbales. Les trois autres médaillons regardent vers la droite : un livre ouvert avec un ouroboros, une couronne de laurier et une trompette sont les attributs de Clio, muse de l’Histoire ; la longue-vue, la couronne d’étoiles, le compas et la sphère sont les instruments scientifiques de la muse de l’Astronomie, Uranie ; la lyre et le chapeau caractérisent Érato, la muse du Chant et de la Poésie amoureuse.

Les trois autres panneaux présentent les profils de Polymnie, muse de l’art du mime – la Pantomime –, Euterpe, muse de la Musique, et Thalie, muse de la Comédie. D’après l’histoire antique, les Muses présidaient à l’ensemble des créations de la pensée humaine. Selon les dernières études menées, cet ensemble homogène au programme iconographique ambitieux proviendrait du pavillon de la Surintendance, à Versailles, à l’extrémité de l’aile du Midi, qui fut réaménagé en 1787 pour Monsieur, comte de Provence. Il ornait précisément la seconde antichambre ou salon des Nobles du frère de Louis XVI, qui servait au jeu ; c’était une vaste pièce carrée ouvrant au sud par deux fenêtres et chauffée par une cheminée en marbre griotte à l’est. Ces six superbes panneaux, aujourd’hui revêtus d’une simple couche d’apprêt, sont révélés pour la première fois au grand public. Ils témoignent du goût antiquisant présent dans les décors du château de Versailles à la veille de la Révolution.

Vincent Bastien, historien de l’art

 

 

Salle 9 - Couloir de la salle de la Smalah

Le Grand Projet

À Versailles, le goût pour l’antique fut tel que Louis XVI envisagea de reconstruire presque complètement le château hérité de ses prédécesseurs. Les projets présentés montrent que le nouveau Versailles devait surpasser le gigantisme des monuments de la Rome antique. Ce rêve antique fut compromis par la crise financière qui devait emporter la monarchie.

Versailles-et-l-antique-E-le-vation-perspective-sur-la-.jpgÉlévation perspective sur la cour - Jean-François Heurtier (1739-1822) - 1781-1787 Plume et encre noire, lavis gris et rehauts d’aquarelle dans le bas sur traits de crayon noir, H. 30,5 cm ; l. 60 cm Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

Le projet de Jean-François Heurtier est sage et réaliste. Seules les façades en brique de la cour Royale et de la cour de Marbre sont reconstruites. Le programme n’est cependant pas complètement respecté, puisque l’aile Gabriel n’est que très partiellement conservée. La perspective montre un projet rassurant pour les finances. La proposition de Heurtier est un mélange des projets de Gabriel et de Pierre Adrien Pâris: les pavillons à fronton restent traditionnellement détachés et encadrent une cour carrée dont la façade principale est habillée d’une colonnade d’ordre colossal couronnée de statues. Mais le génie manque : les articulations ne sont pas maîtrisées et l’effet est lourd sans être puissant et majestueux. Le projet est humble. L’est-il par respect pour l’œuvre de Louis XIV ? Les façades semblent traitées de manière indépendantes les unes des autres, unies tant bien que mal par la corniche. Celles qui encadrent la colonnade, en retour des pavillons, sont les plus étonnantes. Elles sont lisses, sans ressauts et sans avant-corps. Le rez-de-chaussée est rythmé par cinq grands passages marqués de deux colonnes dont l’entablement supporte un balcon ; les baies de l’étage sont surmontées de frontons triangulaires sur consoles et agrémentées d’un balcon en pierre. L’absence de socle et d’articulation entre les deux niveaux, la répétition systématique des motifs au deuxième niveau montrent la difficulté de l’architecte à penser une architecture palatiale. La composition est à mi-chemin entre les dessins épurés des projets utopistes d’un Boullée et les dessins maîtrisés et délicats d’un Pâris ou d’un Bélanger.

Côté jardin, l’architecte s’autorise une intervention sur les façades de l’Enveloppe. Il ne s’agit pas de la construction d’ailes supplémentaires comme le proposent Boullée, Peyre le Jeune ou Potain, mais d’une modification des cinq premières travées du corps central en partant des ailes du Midi et du Nord. Heurtier propose une régularisation des élévations des Grands Appartements en supprimant les ressauts des façades et en ajoutant un avant-corps à colonnes de chaque côté. Si la proposition est intéressante, les aménagements intérieurs qui en résultent le sont moins. Pourtant inspirée du projet de Pierre Adrien Pâris, la distribution du palais est peu convaincante. Les enfilades de pièces sont monotones, peu claires, et la moitié des Grands Appartements s’en trouve chamboulée.

Comme chez Pâris, l’accès à l’étage noble s’effectue au centre de l’édifice, sous la colonnade, par un grand escalier droit, ici sans colonnes et d’un caractère antique plus marqué. Ouvert sur le degré par une gigantesque arcade, le vaste palier est éclairé par trois baies thermales. Il dessert la Grande Galerie à l’ouest, l’appartement du Roi au nord et celui de la Reine au sud. Le souverain dispose de trois premières pièces sur la cour intérieure nord, puis de quatre ou cinq autres ouvrant sur la cour Royale. La chambre et le Grand Cabinet occupent le centre du palais. Quelques pièces de service doublent cette dernière enfilade. La succession traditionnelle des salles et de leur fonction est conservée, mais la chambre de parade affecte étrangement des dispositions de chambre à coucher, alors que le cabinet du Conseil est devenu aussi vaste que le salon d’Hercule. Jean-François Heurtier côtoyant Louis XVI, faut-il voir dans ces particularités la traduction d’une volonté royale ? La chambre de la Reine est dessinée de la même manière. Son appartement est, quant à lui, maintenu dans l’enfilade sud de l’Enveloppe, mais le sens en est inversé. Les deux ailes bordant la cour Royale sont réservées au service de leurs altesses.

Comme dans presque tous les autres projets de la consultation, l’architecte a prévu une salle de comédie à l’emplacement du pavillon d’Orléans. L’escalier des Princes est détruit pour laisser la place à un vaste foyer, rotule desservant la galerie de pierre, le nouvel escalier et le corps central. Un troisième escalier est bâti dans l’aile nord contre le salon de la Chapelle. La distribution, qui n’est pas d’une grande finesse, paraît hésitante. Heurtier conserve par exemple le passage vers la cour des Princes et de la Chapelle en élargissant l’emprise des pavillons, mais y construit un mur à la place de la grille existante, établissant une fausse continuité entre deux éléments sans lien. Précisons que l’architecte a produit différents projets, dont l’un propose un aménagement intérieur bien réglé et plus délicat ; peut-être celui que nous venons d’étudier n’est-il pas abouti.

Basile Baudez, maître de conférences à l’université Paris-Sorbonne, Paris IV et Fabien Passavy, architecte du patrimoine, cabinet Frédéric Didier A.C.M.H., château de Versailles

 

Salle 10 - salle de la Smalah

Fêtes à l’antique

Plusieurs des festivités du mariage de 1770 eurent lieu à l’Opéra royal du château de Versailles, qui venait d’être édifié. Un des projets de décor de scène pour ce lieu de spectacles, agrandi pour l’exposition, montre un arc de triomphe et une colonne rostrale antiques. Ainsi, l’Antiquité était présente jusque sur la scène, pour le plus grand plaisir des souverains et de la cour de Versailles.

Versailles-et-l-antique-Surtout--dit--du-mariage-du-Daup.jpgSurtout, dit «du mariage du Dauphin» - Anonyme, attribué à la maison Beurdeley - 1769-1770 Manufacture royale de porcelaine de Sèvres Pâte tendre, entablement en biscuit de porcelaine, bronze doré, glace, marbre du XIXe siècle, H. 62,5 cm ; l. 290 cm ; pr. 130 cm Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

Cette impressionnante colonnade à l’antique présentée sur une table est en réalité un surtout, pièce ornant une table de banquet. Cet objet hors norme servit pour le festin du mariage du futur Louis XVI avec l’archiduchesse Marie-Antoinette, le 17 mai 1770. La colonnade dorique de 40 colonnes supporte un entablement en biscuit de Sèvres : quatre paires de colonnes sur chacun des deux grands côtés et trois colonnes en triangle au huit angles. Les métopes ont un décor très fin sculpté, montrant alternativement le chiffre du roi en palmes, la fleur de lys, l’aigle à deux têtes et le dauphin. Les colonnes sont en marbre gris veiné blanc et jaune, le fond de glace est à bordure de bronze doré avec des festons de draperie. Un dessin de Moreau le Jeune nous restitue le mariage du Dauphin et de Marie-Antoinette, le surtout y est bien visible. Au centre de la colonnade dominait, pour l’événement un biscuit : une statue du roi Louis XV d’après J-B Pigalle. Des groupes de figures de biscuit accompagnaient la figure royale. Chef-d’œuvre de la Manufacture de Sèvres, le surtout constituait un spectacle à lui seul.

 

La scénographie de Pier Luigi Pizzi

Trois questions à Pier Luigi Pizzi

En quoi a consisté votre rôle de scénographe?

L’exposition met l’accent sur l’antique à l’époque de Louis XIV. Avec la mise en scène, les décors, il fallait retrouver l’atmosphère qui lui a permis de réunir ces œuvres. L’exposition tente de restituer l’esprit qui animait le roi et ses successeurs. Il faut que tout cela soit éloquent, raconte une époque !

Voyez-vous des points communs entre une scénographie comme «Versailles et l’antique» et les mises en scène que vous faites pour le théâtre et l’opéra?

Le théâtre est un bon vecteur pour faire passer un message. Au théâtre, quand le rideau se lève, vous avez le droit à une surprise. Dans une exposition, si la scénographie fonctionne, il se passe la même chose. Il faut calculer, maintenir l’effet de surprise pendant tout le parcours.

Dans l’exposition « Versailles et l’Antique », on commence par découvrir une série de sculptures dans la Galerie de pierre basse. Puis on monte par l’escalier, aux salles d’Afrique dont les murs sont chargés de tableaux, comme dans un musée de peinture... Mais je ne veux pas tout dévoiler ! Si l’on sait tout, cet effet de surprise n’existe plus.

Comment décririez-vous le contexte artistique au XVIIe siècle?

Si la référence aux grandes époques antiques est commune à la plupart des artistes, certains, comme Le Bernin, utilisent le même langage mais de façon plus libre. À côté de la rigueur et de la simplicité épurée du classicisme, on voit apparaître une nouvelle dynamique, le baroque, qui tente de redonner du mouvement aux formes « statiques » du classicisme. Les schémas classiques peuvent être rompus, par exemple, en jouant sur l’émotion.

Pier Luigi Pizzi en cinq dates

1930            Naissance à Milan.

1952            Après des études en architecture, première expérience dans le théâtre comme décorateur pour Don Giovanni de W.A. Mozart.

1990            Mise en scène des Troyens d’Hector Berlioz, qui fait l’inauguration de l’Opéra Bastille.

2005            Directeur artistique du Sferisterio Opera Festival de Macerata.

2012            Scénographie de l’exposition « Versailles et l’antique » au château de Versailles.

 

Informations pratiques

Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles

RP 834 - 78008 Versailles Cedex

Lieux d’exposition

Galerie basse, salles d’Afrique et de Crimée

 

Informations

Tél. : 01 30 83 78 00

Retrouvez le château de Versailles sur : www.chateauversailles.fr

 

Moyens d’accès

SNCF Versailles-Chantier (départ Paris Montparnasse) SNCF Versailles-Rive Droite (départ Paris Saint-Lazare) RER Versailles Château-Rive Gauche (départ Paris RER Ligne C) Autobus 171 Versailles Place d’Armes (départ Pont de Sèvres)

 

Accès handicapés

Les personnes en situation de handicap peuvent se faire déposer dans la cour d’Honneur du Château. Un stationnement est possible en fonction des places disponibles, réservation obligatoire. Accès pour les personnes handicapées à tous les circuits du Château. Prêt de fauteuils roulants non motorisés.

 

Horaires d’ouverture

L’exposition est ouverte tous les jours, sauf le lundi de 9h à 17h30 (dernière admission à 17h). Fermeture exceptionnelle les mardis 25 décembre 2012 et 1er janvier 2013.

 

Tarifs

Exposition incluse dans le circuit de visite du Château. 15 €, tarif réduit 13 € (avec audioguide).

 

Audioguide

Audioguide gratuit, disponible en français et en anglais. Sur un parcours de 25 minutes, 17 œuvres phares de l’exposition sont ainsi présentées au visiteur par les commissaires de l’exposition, ainsi que par des spécialistes qui ont collaboré à la réalisation de cette exposition. Ces commentaires ont été enregistrés devant les œuvres, dans les réserves ou les salles des institutions prêteuses (musée du Louvre, Mobilier national, château de Marly), avant que les œuvres n’arrivent au Château pour le montage de l’exposition. Ces enregistrements donnent aux visiteurs le sentiment d’être en présence des spécialistes, et rendent les commentaires particulièrement vivants.

 

Visites commentées de l’exposition

30 novembre, 6, 12, 15, 26 décembre 2012 à 10h. 13, 15, 19, 23 janvier, 2, 7, 16, 20, 24 février, 2, 10, 13, 15 mars 2013 à 10h. Renseignements et réservations par mail : visites.thematiques@chateauversailles.fr

 

Activités en famille

Animation pour les enfants de 8 à 11 ans, les 27 décembre 2012, 4 janvier, 20, 27 février et 8 mars 2013 à 10h30. Sur réservation. Livret-jeu gratuit pour les enfants de 6 à 12 ans, disponible à l’entrée de l’exposition et aux points information.

 

À la découverte de la gypsothèque du musée du Louvre

C’est l’histoire d’un lieu extraordinaire situé à la Petite Écurie du Château qui abrite depuis plus de trente ans une admirable collection de moulages historiques d’après l’antique. Visites les 8 décembre 2012 à 14h30, 23 février, 23 mars à 14h. Réservation ouverte 14 jours avant la date de la visite, par téléphone au 01 40 20 51 77.


Pensée du Jour

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Nadine-Gordimer.gifPensée du Jour

« La poésie est à la fois une cachette et un haut-parleur »

Nadine Gordimer  1923

La progression de la géothermie n’atteindra pas les 6 500 MWth à l’horizon 2020…

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LA-GE-OTHERMIE-EN-FRANCE2.jpgLa progression de la géothermie n’atteindra pas les 6 500 MWth à l’horizon 2020…

Un état des lieux émanant d’une étude menée par l’association Française des Professionnels de la Géothermie, dresse le suivi du marché de la géothermie en France avec des données chiffrées qui émanent pour l’essentiel du réseau de professionnels que constitue l’AFPG.

L’étude axe ses recherches sur les puissances installées, des évolutions attendues pour les prochaines années et de la structure sur la basse énergie.
Alors que les objectifs de la feuille de route énergétique tablent à 23 % la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie d’ici 2020, l’étude montre que la contribution de l’énergie géothermique doit être multiplier par six dans sa production par rapport à celle de 2006, soit1,3 million de tonnes équivalent pétrole substituées en 2020.

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L’étude précise que pour atteindre cet objectif, il faut multiplier par trois les réseaux de chaleur géothermique et un recours important à la géothermie de très basse température assistée par pompes à chaleur. Elle détaille aussi que sa puissance installée d’électricité devra quant à elle passer de 17 à 80 MWe. Son développement est subordonné en métropole à la mise en œuvre industrielle d’opérations profondes de type EGS (Enhanced Geothermal System) et dans les départements et régions d'outre-mer à l’instauration d’une politique active de prospection et de réalisation.

A l’échelle européenne, la France qui se situe dans les pays intermédiaires dont les ressources sont importantes en basse température, se place au 5ème rang européen des producteurs de chaleur géothermique avec une production annuelle estimée en 2010 à 4 150 GWh par an (chiffre AFPG).

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S’agissant de l’évolution de la production du parc géothermique français, la haute énergie se caractérise essentiellement par deux installations : l’une localisée en Guadeloupe et l’autre en Alsace.

La géothermie haute énergie pour la production d’électricité avec cogénération de chaleur était au point mort depuis quelques années à l’exception de la mise en ligne des 1,5 MWe de la centrale EGS de Soultz-Sous-Forêts. Cette technologie prometteuse fait des émules car de nombreux permis d’exploration sont déjà attribués et beaucoup d’autres sont en cours d’analyse par les pouvoirs publics.

* Il est donc indispensable que la garantie du risque géologique mutualisée et administrée par la SAF Environnement (et qui a démontré sa grande efficacité pour le développement de la basse énergie, en particulier en Île-de-France) soit étendue très rapidement à la haute énergie. L’AFPG œuvrera dans ce sens.

* L’AFPG souhaite également que le tarif d’achat du MWhe géothermique soit porté pour les DROM au niveau de celui de la métropole qui est de 200 euros par MWe heure produit chaque année.

- L’objectif fixé pour la production électrique semble hors d’atteinte, sauf si les projets actuellement en cours dans les Caraïbes se concrétisent rapidement.

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Concernant les usages directs de la chaleur, la géothermie de basse énergie pour les réseaux de chaleur a vu son activité rebondir depuis 3 ans grâce au soutien du Fonds chaleur dont la pérennisation doit assurer le respect des objectifs ambitieux fixés pour la filière à l’horizon 2020. Entre 2010 et 2011 plus de dix forages à 2 000 m de profondeur ont été réalisés. La puissance totale installée est désormais de 391 MWth et assure le chauffage et la production d’eau chaude pour plus de 500 000 habitants avec une production annuelle de chaleur équivalente à 168 000 TEP.

La mise en production de nouvelles cibles réservoirs en Île-de-France et dans les autres bassins sédimentaires sont nécessaires pour atteindre les objectifs. L’apport de techniques nouvelles issues du secteur pétrolier doit optimiser la productivité de réservoirs réputés difficiles. De plus, l’abaissement de la température de l’eau géothermale avant réinjection par le biais de pompes à chaleur de grande puissance doit être encouragé.

Enfin, l’étude fait état du marché de la géothermie en précisant que pour la géothermie de très basse énergie qui nécessite l’utilisation de pompes à chaleur, la puissance installée en 2011 est proche de 1 850 MW. Cela contribue à une production annuelle de plus de 239 000 TEP.

Les leaders européens sont la Norvège et la Suède (85 % des constructions neuves sont « géothermisées ») qui ont des puissances installées respectivement 2 à 3 fois plus importantes. La Suisse réalise annuellement deux fois plus d’installations que la France.

La progression en France est néanmoins très importante puisque la puissance totale installée a doublé par rapport à 2006. En revanche les objectifs de 2020 seront difficiles à respecter sans une pénétration importante de la géothermie dans le domaine de la rénovation des installations de chauffage pour les maisons individuelles.

L’arrivé de la nouvelle règlementation thermique RT 2012 oblige l’AFPG à être vigilante sur les axes de travail à mener auprès des pouvoirs publics afin de valoriser la géothermie assistée par pompes à chaleur. En effet on peut s’étonner de l’absence de la prise en compte des GES et de la part ENR dans le nouveau moteur de calculs. Cette absence associée à l’affichage des consommations en énergies primaires (Ep) et non en énergie finale (Ef) pénalise ou tout du moins ne favorise pas l’intégration des énergies renouvelables et de fait la géothermie.

Le marché pour le particulier est dominé par la mise en place de sondes géothermiques verticales pour des puissances unitaires de 5 à 30 kWth, en revanche les opérations de plus grande puissance sont majoritairement basées sur les doublets sur nappes souterraines superficielles (puissances de 30 à 5 000 kWth).

Cependant le marché se caractérise en 2011 par un recul important des installations pour les maisons individuelles et une progression significative des opérations dans le collectif résidentiel et le tertiaire (grâce entre autre au soutien du Fonds chaleur de l’ADEME).

Il est important de sensibiliser le pouvoir politique sur trois axes principaux :

- l’intégration d’un seuil minimum de part ENR sur tous les bâtiments (Directive Européenne),

- la prise en compte des GES dans la RT 2012,

- l’instauration d’un « Bonus, Malus annuel » carbone (CO2) sur les habitations et les bâtiments au même titre que sur l’automobile. Ceci aurait un impact significatif et dissuasif sur le choix d’une énergie par rapport à une autre.

Ces mesures donneraient un signal fort et favoriseraient le développement du marché de la géothermie et des énergies renouvelables en France.

Les résultats de cette étude montrent que la progression de la géothermie est substantielle depuis six ans avec un doublement de la puissance installée. Mais le seul maintien de cette tendance positive, extrapolée à 2020, ne permettra pas d’atteindre les 6 500 MWth cibles pour la production de chaleur. La géothermie a donc encore besoin de soutien : la poursuite du Fonds chaleur est indispensable tandis que la sensibilisation et la promotion que réalise l’AFPG avec ses partenaires restent essentielles. Le nombre et la diversité des textes réglementaires en vigueur ne facilitent pas la plupart des réalisations géothermiques en France sauf lorsqu’elles sont de minime importance. Un décret en préparation doit améliorer les choses et l’AFPG espère que la refonte annoncée du Code minier accordera à la géothermie les simplifications qui s’imposent pour permettre son développement dans le respect de l’environnement.

Une collusion sur la définition des nouveaux tarifs d’achats d’électricité photovoltaïque

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Tarifs d'achats photovoltaïquesUne collusion sur la définition des nouveaux tarifs d’achats d’électricité photovoltaïque

Faisant suite à l’examen de deux projets d’arrêtés par le Conseil Supérieur de l’Energie  concernant pour l’un la modification des tarifs d’achats de l’électricité photovoltaïque en vigueur, l’autre mettant en œuvre une bonification de ces tarifs en fonction de la localisation de la production européenne des panneaux solaires, le SER, le Syndicat des énergies renouvelables qui regroupe 450 adhérents, a souhaité réagir afin qu’une concertation avec le gouvernement aboutisse vers une croissance durable de la filière avec des mesures définitives.

Faisant suite à la Conférence Environnementale et aux mesures d’urgence annoncées pour la filière photovoltaïque, deux arrêtés portant sur les tarifs d’achat de l’électricité photovoltaïque sont sur le point d’être publiés.

Conformément aux annonces du gouvernement, début octobre, qui avaient été saluées par la profession, plusieurs dispositions ont été présentées lors du Conseil Supérieur de l’Energie du 13 novembre dernier :

- Une hausse de 5 % du tarif pour les installations respectant les critères d’intégration simplifiée au bâti jusqu’à 100 kW (tarif T4), et un plafonnement des baisses tarifaires à 20 % sur quatre trimestres consécutifs ;

- La revalorisation des tarifs pour les installations sur bâtiment jusqu’à 100 kW, sous réserve que les panneaux soient d’origine européenne. La bonification serait de 5 % ou 10 % suivant le degré d’intégration européenne.

 

Ces mesures étaient attendues avec impatience par la profession. La bonification liée au contenu industriel européen constitue une excellente nouvelle pour les fabricants qui se trouvent, depuis mars 2011, soumis aux effets conjuguées de baisses trimestrielles tarifaires inadaptées à la décroissance de leurs coûts de production, et d’une concurrence hors-européenne exacerbée sur les prix. Afin que l’effet de cette bonification soit maximal pour les industriels, il convient néanmoins qu’elle entre en application en même temps que les nouveaux tarifs (et non le 1er mars 2013, comme proposé actuellement).

En parallèle de ces mesures d’urgence, le gouvernement propose, rétroactivement à compter du 1er octobre 2012, une baisse de 20 % du tarif de base (tarif T5) auquel sont éligibles toutes les installations photovoltaïques, en particulier les centrales au sol jusqu’à une puissance de 12 MW. Ainsi, de 102,4 €/MWh, le tarif pour ce type d’installation serait ramené à 84,0 €/MWh, obérant de fait le développement de nouveaux projets.

Cette disposition suscite la crainte des professionnels : en effet, cette baisse de tarif intervient au moment où la baisse des coûts permet enfin aux projets de trouver leur équilibre économique.

Par conséquent, les professionnels attendent, non seulement, la publication des nouveaux tarifs revalorisés, mais aussi une redéfinition claire des autres outils de soutien à la filière, outils devant permettre des retombées économiques locales certaines pour la collectivité. Ainsi :

- SER-SOLER est prêt à réfléchir à un modèle dont les composantes seraient le développement industriel sur toute la chaîne de valeur, un volume de projets suffisant à des coûts maîtrisés pour la collectivité, et favorisant les projets bien intégrés au système électrique, modèle qui ne peut se résumer à une baisse de 20 % du tarif T5 en vigueur ;

- Il est essentiel que les résultats des appels d’offres dits « simplifiés », pour les installations de puissances comprises entre 100 et 250 kW sur bâtiment et portant sur des volumes très limités (30 MW par trimestre), continuent d’être délivrés, pour ne pas créer de nouvelle rupture dans l’activité des entreprises. En parallèle, il convient de lancer dès à présent une réflexion sur le cahier des charges de l’appel d’offres qui lui succédera.

- Enfin, en ce qui concerne le prochain appel d’offres pour les installations solaires supérieures à 250 kW, SER-SOLER contribue déja activement à la définition du cahier des charges en concertation avec le gouvernement, en particulier sur le contenu industriel et sur l’intégration du photovoltaïque dans les systèmes électriques locaux (îlots, quartiers, agglomérations, etc.)

Les professionnels du photovoltaïque, réunis au sein de SER-SOLER, demandent donc avec insistance à disposer d’un mécanisme de soutien de tous les segments de marché, dont les principes favorisent un développement vertueux et pérenne de cette forme d’énergie, avec des niveaux et des volumes qui n’obèrent pas les financements publics mais permettent le maintien des 18 000 emplois identifiés par l’ADEME dans le secteur.

Une information plus prégnante pour les DAAF

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DAAF.jpgUne information plus prégnante pour les DAAF

Une centaine de professionnels s’était donnée rendez-vous à la Maison de la recherche pour réfléchir aux thématiques et aux réflexions concernant l’obligation réglementaire d’équiper les logements en détecteurs autonomes avertisseurs de fumée (DAAF) d’ici au 8 mars 2015.

Les conclusions font ressortir que les professionnels du matériel d’incendie estiment qu’un manque de communication est à l’origine de la méconnaissance par les occupants sur la nécessité d’équiper son logement d’un DAAF. Détecteurs Autonomes Avertisseurs de Fumée. Peu d’informations  diffusent par les pouvoirs publics sur l’obligation d’installer ses équipements dans les logements avant le 8 mars 2015.

La méconnaissance par les occupants de logements : un constat unanimement partagé

Acheteurs de la distribution, représentants des pouvoirs publics, professionnels de l’immobilier, associations de consommateurs, fabricants et distributeurs de DAAF, un constat s’impose pour tous : le grand public est largement sous-informé des moyens de prévention du risque incendie en général et de l’obligation d’équipement en détecteurs de fumée, en particulier.

En l’absence de campagne d’information depuis janvier 2011, le taux d’équipement des ménages n’est d’environ que de 10%.

La loi du 8 mars 2010, fixant l’obligation d’équipement,  est pourtant un outil clé pour prévenir les sinistres incendie dans l’habitation, à l’origine de près de 800 décès et de 10.000 blessés chaque année. Elle fixait notamment une période de transition de 5 ans jusqu’au 8 mars 2015, ce qui devait permettre un équipement progressif et l’appropriation par nos concitoyens de leur propre sécurité.

La nécessité d’une communication pédagogique à l’échelle nationale

Le colloque du 16 octobre 2012 a été l’occasion de faire connaître de nombreuses initiatives de communication menées par les professionnels de l’assurance, de la sécurité incendie, de la prévention des risques et, bien sûr, par les associations. Mais ces acteurs ne peuvent se substituer à la puissance publique, et leurs actions, aussi importantes soient-elles, n’ont qu’une portée limitée.

Les participants ont donc souhaité interpeller les pouvoirs publics : il y a urgence à mener régulièrement des campagnes nationales d’information pédagogique. C’est la condition indispensable pour que la loi du 8 mars 2010 se traduise par une amélioration sensible de la sécurité des Français.

Choisir et installer son détecteur :

Un détecteur avertisseur autonome de fumée doit être marqué CE, avec le numéro d’identification de l’organisme ayant délivré ce marquage, ce qui indique sa conformité aux exigences essentielles de la directive européenne (norme européenne EN 14604).

Le consommateur peut également faire le choix d’un détecteur marqué NF, qui lui apportent des garanties supplémentaires :

- des contrôles et tests complémentaires à ceux effectués dans le cadre du marquage CE,

- des essais de suivi pendant toute la durée de production du modèle certifié NF,

- la livraison systématique du détecteur avec une pile adaptée,

- la présence obligatoire d’une notice,

- une assistance téléphonique à disposition du consommateur,

- une option accessibilité rendant l’utilisation du matériel possible à l’ensemble de la population.

Il est recommandé d’installer, en le vissant, au moins un détecteur par niveau en évitant la cuisine et la salle de bain pour prévenir les alarmes intempestives.

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A cet effet, la nécessité de bien choisir son matériel est cruciale, il existe sur le marché des produits qualifiés de dangereux par la DGCCRF, DIRECTION GÉNÉRALE DE LA CONCURRENCE, DE LA CONSOMMATION.

La loi de prévention contre les risques d’incendie, adoptée en mars 2010, impose l’installation de détecteurs avertisseurs autonomes de fumée (DAAF) dans les logements avant le 8 mars 2015.

Dans ce cadre, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) contrôle les DAAF mis sur le marché français et a déjà mis en évidence la revente de produits non conformes et dangereux.

Un appareil déficient qui ne remplit pas son rôle de prévention ou d’alerte en cas d’incendie donne un faux sentiment de sécurité ne permettant pas aux habitants de maîtriser un départ de feu ou de fuir à temps.

Compte tenu de ces risques et du nombre importants d’appareils qui vont être mis sur le marché d’ici la date du 8 mars 2015, la DGCCRF a décidé de communiquer systématiquement les références des produits qui auront été retirés du marché suite à son action, soit de manière volontaire par les professionnels, soit par le biais d’un arrêté préfectoral.

Les analyses menées par la DGCCRF ont repéré un lot de matériels non-conforme et dangereux, qui va faire l’objet d’un retrait de la commercialisation et d’un rappel des produits.

En l’espèce, les caractéristiques du DAAF concerné sont :

Marque : HOUSEGUARD

Modèle : HS-102

Numéro de lot : KD11400

Suite donnée : retrait-rappel volontaire par le professionnel

Compte tenu du danger grave et immédiat lié à ce matériel, la DGCCRF recommande aux consommateurs de ne pas utiliser ce produit.

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D’une importance capital pour autant :

Eviter les incendies

Les bonnes habitudes :

• ne pas laisser les appareils électriques en veille.

• ne pas surcharger les prises électriques.

• éteindre complètement les cigarettes et ne pas fumer au lit.

• tenir les allumettes et les briquets hors de portée des enfants (qui ne doivent jamais rester seuls à la maison).

• ne pas laisser de casseroles, de poêles ou de plats sur le feu sans surveillance.

• éloigner les produits inflammables des radiateurs, ampoules, plaques chauffantes...

• ne pas raviver un feu ou les braises d’un barbecue avec de l’alcool ou de l’essence.

Les précautions à prendre :

• faire vérifier par des spécialistes les installations électriques, de gaz et de chauffage (notamment les inserts et les cheminées).

• faire ramoner par des spécialistes les conduits et les cheminées une fois par an.

* 1 incendie sur 4 est dû à une installation électrique défectueuse.

* 2ème cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans par accident domestique.

 

Détecter à temps

Avec des détecteurs autonomes avertisseurs de fumée conformes à la norme NF-EN 14 604 et de préférence de marque NF.

• ils détectent les débuts d’incendie et leur sirène vous alerte aussitôt : c’est vital la nuit quand tout le monde dort.

• ils sont faciles à trouver (magasins de bricolage) à installer et à entretenir.

• ils ne représentent pas un gros investissement (20 € seulement en moyenne).

Bien vérifier qu’ils soient conformes à la norme NF-EN 14 604 et en installer à chaque niveau d’habitation, de préférence près des chambres.

- 70 % des incendies mortels ont lieu la nuit.

- L’intoxication par la fumée est la 1ère cause de décès chez les victimes d’incendie.

- La température d’une pièce en feu atteint 600°c en 3 min.

 

Réagir efficacement

En cas d’incendie, ne prenez jamais l’ascenseur

Si l’incendie est chez vous :

• faites sortir tout le monde et évacuez les lieux pour éviter les risques d’intoxication par les fumées précédant la venue des flammes.

• fermez la porte de la pièce en feu puis la porte d’entrée.

• ne revenez jamais sur vos pas.

• appelez les pompiers (18 ou 112) et répondez calmement à leurs questions.

• Ne raccrochez le téléphone que lorsque les sapeurs-pompiers vous y invitent.

Si l’incendie est au-dessous ou sur votre palier :

• restez chez vous.

• Fermez la porte palière et mouillez la.

• appelez les pompiers (18 ou 112).

• manifestez-vous à la fenêtre.

• Baissez-vous si vous êtes dans la fumée et mettez-vous un mouchoir devant le nez.

Si l’incendie est au-dessus :

• Sortez par l’issue la plus proche.

- Dans la 1ère minute, il faut un verre d’eau pour éteindre un incendie.

- A la 2ème minute, un seau d’eau peut encore stopper le feu.

- Mais au bout de la 3ème minute, une citerne est nécessaire !

 

Points noirs, entre isolation et ventilation...

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Points-noirs-entre-isolation-et-ventilation-.--.jpgPoints noirs, entre isolation et ventilation...

Qui n’a jamais constaté des taches noirâtres généralement localisées dans les angles de pièce, des revêtements décollés, des peintures écaillées … ???

Ces désagréments sont beaucoup plus insistants ces dernières décennies en raison de l’évolution des principes constructifs et des modes de vie qui ont sensiblement changé.

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Les maisons et les appartements sont devenus plus étanches, et la ventilation, auparavant naturelle mais non maîtrisée, n’a pas toujours été suffisamment prise en compte.

Avant 1958 : l’aération est aléatoire, les logements perméables à l’air et non isolés.

Les logements ne disposaient généralement ni de chauffage central, ni de salle de bains génératrice de vapeur d’eau. La ventilation se faisait par effet vent d’une façade à une autre par ouverture des fenêtres, par les défauts d’étanchéité des parois et les conduits de fumée.

Une ventilation d’origine naturelle non maîtrisée, des fuites localisées autour des menuiseries et des jonctions entre un plancher et un mur. Les fenêtres fermées autorisaient un échange d’air moyen de 15 m3/h environ (plus leur ouverture), ces logements ne connaissaient pas de problème de condensation. En revanche, ils accusaient une perte de chaleur non négligeable en hiver. Dans ce contexte rien que le fait de « remplacer des fenêtres plus ou moins imparfaites par des menuiseries très étanches transforme automatiquement l’intérieur en cocon.

Si la ventilation du logement n’a pas été prise en compte, les premiers désordres peuvent apparaître dans les six mois suivant la rénovation.

Sans oublier que nous ouvrons moins les fenêtres qu’auparavant surtout lorsqu’elles sont équipées d’un volet roulant puisque ce dernier se ferme sans avoir à ouvrir la fenêtre. Par ailleurs, le bâti ancien régule l’humidité intérieure. Les murs étaient recouverts par 2 à 3 cm de plâtre. Poreux, ce dernier absorbe l’eau lorsqu’il est soumis à une forte hygrométrie intérieure pour la restituer lorsqu’elle diminue. De plus, sa composition minérale ne permet pas le développement de moisissure. Les murs en pierres, en moellons ou en briques absorbent aussi l’humidité et permettent sa transmission vers l’extérieur. Les maçonneries respirent. L’isolation de ces murs par l’intérieur va nécessairement les empêcher de respirer et bouleverser le fonctionnement hygrométrique du logement. De même, si la façade est ravalée avec une peinture ou un enduit étanche. L’eau ne peut plus s’évaporer à l’extérieur et le climat se dégrade à l’intérieur. Le changement de menuiseries rend la façade étanche. L’air ne se renouvelle plus.

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Les désordres constatés, ces dernières décennies, apparaissent bien souvent après des travaux de réhabilitation. Soit à l’occasion d’isolation des parois, ou de remplacement des menuiseries.

Ces travaux qui s’inscrivent dans une amélioration énergétique du logement rendent ces habitats étanches, ils ont notamment modifiés l’équilibre de la ventilation intérieure.

Le constat, souvent le même, montre un renouvellement de l’air bien insuffisant, et un taux d’humidité excessif. Ces deux phénomènes combinés renforcent le caractère de condensation dans le logement.

L’importance de respirer le bon air, plus j‘isole et rend mon air chaud plus j’augmente la contenance de vapeur d’eau dans l’air et inversement. Ainsi à 20 °C, 1 kg d'air sec peut contenir 14,7 g de vapeur d'eau et seulement 5,4 g à 5 °C. Lorsque l'air ne peut plus absorber une quantité supplémentaire de vapeur d'eau (14,7 g à 20 °C, par exemple), l'air est dit « saturé » et son humidité relative est alors de 100 %. Mais si à 20 °C, l'air ne contient que la moitié de son poids de vapeur saturante (7,4 g), son humidité relative est alors de 50 %.

Pour un même poids d'eau, l'humidité relative varie avec la température. Plus la température baisse, plus l'humidité relative augmente jusqu'à atteindre 100 %. Si la température du chauffage baisse de 3 °C (de 20 à 17 °C) pendant la nuit, par exemple, l'humidité relative passe de 50 à 60 %. Avec une humidité relative de 100 %, l'air saturé atteint son « point de rosée ». Selon le diagramme de Mollier, un air intérieur chauffé à 20 °C et 50 % d'humidité relative (8,7 g d'eau/m3) atteint son point de rosée à 9 °C. Au-delà de ce point, la vapeur retourne à son état d'eau liquide et commence à se condenser en gouttelettes. C'est le phénomène de rosée et de brouillard. Dans un logement, le refroidissement de l'air ambiant peut le conduire à atteindre son point de rosée au contact ou à l'intérieur d'une paroi.

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Surtout hivernales, les condensations superficielles se résument à un problème de thermique. Elles se produisent d'abord là où la température est la plus basse comme sur les murs extérieurs, un dallage sur terre-plein, etc. Au contact de ces surfaces, l'air chaud se refroidit et atteint son point de rosée. Plus la température extérieure est basse et l'humidité relative de l'air extérieur est haute, plus il y a de risque de condensations à l'intérieur. Le paramètre influent est la propension des parois à laisser passer la chaleur intérieure vers l'extérieur. Elle se caractérise par un coefficient de transmission surfacique U (W/m2.K) qui dépend de l'épaisseur de la paroi et des matériaux qui la constituent. Plus le coefficient U est élevé, moins bonne est la résistance thermique. Un simple vitrage ayant un U = 5,8 W/m2.K se couvre rapidement de buée, voire de ruissellements, dès que l'air extérieur refroidit. Dans ce cas, si le logement est chauffé à 18 °C avec une HR de 70 %, la condensation apparaîtra sur la vitre si la température extérieure est égale ou inférieure à + 9 °C. À l'inverse, plus le coefficient U est faible, meilleure est la résistance thermique d'un mur et moins il a de chance d'être l'objet de condensation. Sa température de surface (15 °C) tout en étant inférieure à celle de la pièce (20 °C) en reste toutefois proche. Or à 60 % de HR, la condensation n'apparaît qu'à 12 °C. En été, les condensations apparaissent dans les sous-sols ventilés. En effet, en pénétrant dans un local enterré, l'air refroidit et se condense. Les condensations superficielles se traduisent par une humidification permanente du parement intérieur des parois.

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La vapeur d'eau en suspension dans l'air peut migrer à travers la paroi extérieure. Les matériaux de maçonnerie (pierres, terre suite, béton...) ont en effet une certaine porosité. Par ailleurs, la vapeur d'eau possède « une pression » dans le mi- lieu qui la contient et la pression est plus forte du côté intérieur. Si aucun « pare-vapeur » n'est apposé sur la face interne du mur, la vapeur « diffuse » vers l'extérieur et le processus peut entraîner sa condensation à l'intérieur de la paroi.

Prenons, par exemple, le cas d'une paroi ayant une bonne résistance thermique. À l'extérieur, la température est de 0 °C et celle du parement externe à 2 °C. À l'intérieur, elle est de 20 °C avec une HR de 60 %. Bien qu'inférieure, la température de son parement interne est de 15 °C. Dans ces conditions, le point de rosée étant à 12 °C, il n'y aura donc pas de condensations superficielles. En revanche, il y aura migration de l'intérieur (parement à 15 °C) vers l'extérieur de la paroi (parement à 2 °C). Lorsque la vapeur d'eau atteindra la zone où la maçonnerie se trouve à 12 °C, soit son point de rosée, elle se condensera dans la masse. La présence d'un revêtement de façade étanche aggrave le phénomène et peut conduire à des désordres graves. Par ailleurs, l'eau retenue dans la paroi augmente sensiblement sa conductivité thermique et par conséquent réduit sa résistance thermique. Il peut perdre jusqu'à 30 % de son pouvoir isolant. Dans le cas d'une isolation par l'intérieur, si le pare-vapeur est posé contre la paroi et non pas vers la pièce, l'isolant se gorge d'eau et perd toute efficacité.

 

1. La dégradation du bâti

Le bâti se dégrade du fait de l'humidité. Le papier peint se pique de moisissures, se décolle, les peintures s'écaillent, les boiseries pourrissent, et éventuellement les isolants se dégradent et perdent leurs performances.

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2. Les moisissures

Elles trouvent un terrain favorable à leur développement. Il existe plusieurs dizaines de milliers d'espèces de champignons microscopiques. Leurs spores libérées dans l'atmosphère pénètrent dans les logements par les ouvertures, les plantes, les personnes (vêtements, chaussures...). Résistant à des conditions extrêmes, elles germent dès que les conditions leur sont favorables. Elles trouvent leur nourriture dans la fine couche de poussière et de débris organiques (azote, carbone, cellulose...) qui recouvrent les surfaces des logements.

Plus les conditions de chaleur, d'humidité et de confinement sont entretenues, plus il y a d'eau de condensation sur le support (souvent supérieure à 80 %) et mieux les moisissures se développent. Elles finissent par former sur les parois des traces noires peu ragoûtantes et dégagent une odeur de moisi caractéristique.

La nature de ces micro-organismes varie en fonction du taux d'humidité des matériaux colonisés. Les espèces ne sont pas les mêmes sur un substrat atteignant 80 % d'humidité (Penicillium, Aspergillus...) ou dépassant les 90 % (Stachy- botrus...). C'est ce qui explique la variété des réactions allergiques provoquées par ces micro-organismes. Dans les atmosphères confinées et très humides, les moisissures peuvent aller, à la longue, jusqu'à coloniser les matelas.

Il faut également savoir que si ces moisissures décroissent lorsque l'humidité du substrat diminue, leurs spores restent très vivaces. Or ces spores, même sèches et pulvérulentes, peuvent entraîner, selon les souches, des troubles de santé plus ou moins graves chez les personnes sensibles. Elles sont susceptibles de déclencher des maladies respiratoires (rhinite, bronchite allergique, toux, rhumes, asthmes...) ; des réactions allergiques (irritation des yeux, du nez, maux de tête...) ou toxiques (hémorragie pulmonaire...).

Les condensations superficielles servant de terreau aux moisissures se manifestent :

dans les angles des pièces ;

en allège et/ou au-dessus des fenêtres ;

derrière les meubles ;

dans les placards de cuisine ou de salle de bains ;

sur les joints de carrelage et de baignoire ;

sur le rideau de douche ;

dans les interstices des parois lorsque l'humidité est évacuée par des fuites d'air dans l'enveloppe du bâtiment ;

sur les bouches d'extraction d'air ;

autour des prises électriques ;

sous les plinthes...

Les moisissures peuvent rendre les logements insalubres… :

Indissociables d'une forte humidité ambiante, d'autres facteurs aggravants peuvent se développer à l'intérieur. Certains sont de véritables fléaux et se font surtout remarquer depuis les années soixante-dix et la vague d'isolation des bâtiments neufs et anciens. Avec les moisissures, ils peuvent contribuer à rendre un logement insalubre et conduire le bâtiment à la ruine :

la mérule. Le manque de ventilation de certains logements a favorisé, depuis une vingtaine d'années, la réapparition en force de ce champignon destructeur du bois humide. Il affectionne les espaces clos, obscures, chauds (20 à 26 °C) et une humidité du bois de 22 à 35 %. La pourriture du bois prend l'aspect d'un feutrage blanc, épais et cotonneux à l'odeur désagréable et légèrement fétide. Très envahissant, il développe rapidement tout un réseau de filaments très ramifié qui est capable de traverser les maçonneries. Les dégâts sont considérables pour le bâti ;

les bactéries et les virus sont véhiculés par l'homme et l'animal. Si la plupart d'entre eux ne survivent pas longtemps dans l'air, d'autres (gram négatif) peuvent subsister des mois et des années sur des surfaces et recoins humides. Ils sont impliqués dans les crises d'asthmes, toux sèche, fièvre...

les acariens. Ces insectes microscopiques prolifèrent dans une ambiance chaude (18 à 22 °C), humide (HR = 65 à 80 %) et confinée. En revanche, ils disparaissent en dessous de 45 % d'HR et par température négative. Leur environnement idéal se réalise la nuit, dans la literie. Le corps humain induit une température de 37 °C pendant six à huit heures avec une HR de l'ordre de 80 %. Ils y trouvent aussi leur nourriture de prédilection : débris de peau, de poils et de fibres textiles. Sachant que nous perdons environ 1 g de peau par jour et qu'un seul milligramme de ces déchets suffit à nourrir dix acariens pendant six mois, il est facile de comprendre pourquoi ils pullulent ! Lorsque les conditions (humidité + chaleur) sont respectées, les acariens se multiplient dans la poussière, les canapés, moquette en laine et même les papiers peints. Plus humides et peu ensoleillées, les chambres orientées au nord sont les plus envahies. Ce sont leurs infimes excréments en suspension dans l'air et non les acariens eux-mêmes qui sont allergisants pour les personnes sensibles : asthme, conjonctivite, rhinite...

les blattes ou cafards. Ces insectes prolifiques se complaisent dans les lieux sombres, chauds, humides et renfermant de la nourriture : cuisine, cave, poubelles, vide ordures... Couplées avec un autre allergène, leurs déjections peuvent provoquer des allergies ;

les termites. Ces croqueuses de cellulose sont attirées par les locaux chauds et humides. Quand elles révèlent leur présence, il est souvent trop tard. Le bois tombe en poussière et le bâtiment en ruine.

À noter : l'humidité relative de l'air augmente aussi les émissions de composés organiques volatiles (formaldéhyde, phtalates, ammoniac...) provenant des matériaux de construction et de décoration : meubles, moquettes, colles... Ces COV peuvent provoquer des maux de tête, irritations des yeux, etc. 

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La rénovation thermique par le bois….

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La rénovation thermique par le bois….1La rénovation thermique par le bois….

Après avoir présenté de nombreux articles sur les atouts du bois dans le secteur de la construction, il est indéniable de constater que son évolution croissante depuis quelques années révèle les nombreuses possibilités quant à son utilisation.

Alors que l’objectif du Facteur 4 global sur les émissions de CO2 à l’horizon 2050 par rapport à la référence de 1990, défini par Loi POPE du 13 juillet 2005. La notion de Facteur 4 désigne un objectif de produire autant de richesse en utilisant quatre fois moins de matières premières et d'énergie. 
Diviser par 4 les consommations d'énergie ou diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre dans un bilan global, le processus de production, le service, le bâtiment, etc....

Pour réaliser ce facteur 4, les deux secteurs majeurs a transformé sont notre rapport aux transports, et la compréhension de l’évolution continue du parc bâti, avec l’apparition régulière d'usages énergétiques innovants.

La consommation d’énergie du secteur du bâtiment qui représente en 2006 pour la métropole, 31 millions de logements dont plus de 26 millions de résidences principales, s’élève annuellement à 560 TWh, soit 30 % de la consommation d’énergie totale finale en France.

Pour atteindre l’objectif ‘’Facteur 4’’, les mesures linéaires de réhabilitation doivent permettre d’enclencher l’interaction, notamment entre l’offre, en disposant de multiples procédés de production sobre en carbone et la demande en incitant à l’efficacité énergétique.

Ainsi, le bois doit trouver sa voie dans la rénovation thermique.

En Bretagne, près de 1,5 millionsde logements nécessitent une réhabilitation éco-efficace majeure, soit plus de 80 % du parc existant. Déjà très investie dans la valorisation du bois, la Région Bretagne a opté pour son utilisation dans le cadre de la rénovation de l'internat du lycée Châteaubriand à Rennes. Une solution innovante qu'Abibois présentera sur le chantier, le 6 décembre prochain.

Un marché en devenir :

En Bretagne, la consommation d’énergie primaire des bâtiments s’établit en moyenne à 285kWh/m²/an. À lui seul, le bâtiment (2/3 habitat, 1/3 tertiaire) concentre 43 % des consommations d’énergie finale et23 % des émissions de gaz à effet de serre (environ 2t/an/hab). Or, si la réglementation (RT 2012) oriente les projets de constructions neuves, pour l’ancien c’est souvent l’incidence sur la facture énergétique (gaz, fuel, électricité) qui décide un propriétaire ou un bailleur à entreprendre des travaux d’isolation pour améliorer les performances énergétiques du bâti.

Le marché de la réhabilitation thermique, grand chantier de la décennie :

 

2013 -2020

 

Résidences principales

Logements construits avant 1975

 

Objectifs de rénovation annuelle

 

 

France

24 M

15 M

500 000 à 1 000 000 (selon la conférence environnementale septembre 2012)

Bretagne

1,6 M

880 000

30 000 à 60 000

 

Pour relever les objectifs réglementaires fixés par le Grenelle de l’environnement à l’horizon 2020, le marché de la réhabilitation thermique a des obstacles à dépasser, notamment dans le domaine des bâtiments d’envergure et des copropriétés, où la rénovation BBC est encore à un stade expérimental, contrairement à celui de la maison individuelle où elle entre peu à peu dans les mœurs. Toutefois, bien qu’encore à l’état diffus dans les bureaux d’études et chez quelques professionnels du bâtiment, les compétences existent et les professionnels de la construction se structurent pour être au rendez-vous de cet enjeu environnemental et économique majeur (pour une ville telle que Rennes,le rythme à atteindre d’ici à 2020 est de plus de3 000 à 6 000réhabilitations thermiques annuelles, selon la conférence environnementale de septembre 2012).

Une opportunité pour le matériau bois et la filière forêt-bois locale :

De la construction neuve à la rénovation

Le positionnement croissant du bois dans la construction neuve s’est fait grâce au fait que ce matériau facilite la mise en œuvre de solutions constructives performantes en énergie.

Que ce soit pour des maisons individuelles ou des bâtiments d’envergure, la rénovation thermique par l’extérieur de ces bâtiments peut être également envisagée avec le matériau bois.

Les solutions bois pour la rénovation thermique par l’extérieur présentent plusieurs avantages :

1. la rapidité d’exécution

2. la réduction des nuisances, notamment en milieu urbains et sites occupés

3. la réduction des ponts thermiques

4. l’intervention possible en site occupé

5. la possibilité d’extension et de surélévation grâce au rapport performance/poids et à la réduction des charge sismiques

 

Ces solutions innovantes font appel à un réseau d’entreprises locales qualifiées et équipées puisque, du fait d’investissements récents, la capacité de l’outil de production de murs à ossature bois en Bretagne est actuellement utilisée à hauteur de 55% (source :

Cellule Economique de Bretagne – novembre 2012).

Ce marché en devenir est donc source d’une dynamique économique locale.

Le marché de la rénovation peut également mettre en relation la ressource forestière avec le client final.

La forêt bretonnerécolte aujourd’hui le fruit des efforts de plantation menés des années 50 aux années 2000. Pour les 20 prochaines années, la Bretagne dispose d’une ressource suffisante, tant en qualité qu’en quantité, immédiatement utilisable par les scieurs locaux.

L’objectif de la filière est de généraliser la logique économique de proximité. Pour cela, elle dispose de plusieurs leviers : l’accompagnement des entreprises, la communication sur les essences et les produits locaux et la démonstration grandeur nature. Combiner les trois donnera naissance à moyen terme à une filière locale organisée et compétitive.

Partant du constat que moins de 10% des bois mis en œuvre dans la construction en Bretagne sont d’origine locale, le marché de la rénovation offre une opportunité nouvelle pour faire progresser ce ratio.

 

L’internat du lycée Châteaubriand de Rennes, premier « démonstrateur » d’envergure :

La rénovation thermique par le bois….

Depuis 3 ans, Abibois prépare les professionnels, les maîtres d’œuvre et les maîtres d’ouvrage à cette opportunité d’une valorisation du bois dans des projets de rénovation.

L’interprofession et son réseau se sont enrichis d’échanges avec des pays comme l’Allemagne ou encore avec d’autres régions françaises également moteurs sur le sujet (Pays de la Loire, Auvergne et Poitou-Charentes).

A la recherche de démonstrateurs pour convaincre plus encore, Abibois a construit un partenariat avec la Région Bretagne en charge de la construction et de la réhabilitation des lycées.

Déjà très investie dans la valorisation du bois, la direction des lycées de laRégion Bretagne a souhaité apporter la preuve par l’exemple en prescrivant l’utilisation de solutions constructives bois pour la rénovation de l’internat du lycée Châteaubriand à Rennes.

Produit et transformé localement, le bois construction présente un éco-bilan avantageux.

Selon laRégion, le bois, au-delà de l’éco-bilan, présente des atouts techniques qui ont prévalu à son choix :

- objectif de performance thermique élevée (restructuration de classe B mini)

- intégration de nouvelles menuiseries dans l’ossature bois

- affranchissement de la trame de façade existante pour permettre une réorganisation fonctionnelle (chambres simples, doubles et triples au lieu des chambres à 4 initiales)

- délais de chantier très courts.

Avec 80% de bois breton en structure (60m3), des isolants en fibres de bois, une nouvelle trame de façade et un temps de pose record, nul doute que ce chantier fera référence.

19 projets sélectionnés sur l’efficacité énergétique à Paris

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19-projets-se-lectionne-s-sur-l-efficacite--e-nerge-.jpg19 projets sélectionnés sur l’efficacité énergétique à Paris

Dans le cadre de son Appel à projets "Efficacité énergétique des bâtiments", la Ville de Paris associée au Laboratoire Paris Région Innovation et à l’Agence Parisienne du Climat, a retenu 19 projets présentés par 18 entreprises.

Un appel à projets efficacité énergétique des bâtiments lancé le 30 mai 2012 qui a pour objectif de permettre aux entreprises de proposer leurs solutions innovantes en matière d’efficacité énergétique puis d’organiser, pour les technologies retenues, leur expérimentation par la mise en relation avec des territoires d’accueil bailleurs de la Ville de Paris, musées, immeubles privés…
 


La thématique principale est centrée sur les technologies liées à la maîtrise et à la gestion des consommations d’énergie, telles que :

Les capteurs de mesure (en tant que tel mais aussi leur implantation)

Les solutions de suivis des consommations

Les compteurs « intelligents »

Les systèmes d’éclairage

Les outils de mesure et de maîtrise de l’hygrométrie

Les outils de mesure et de traitement pour la qualité de l’air

Les outils de régulation chaleur/froid

Les équipements pour les énergies renouvelables et la chaleur fatale (air et eaux grises)

Après avoir publié l’étude EPICEA dernièrement les résultats d’une étude dirigée conjointement par Météo-France, le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) et la Ville de Paris, portée sur une réflexion sur les zones urbaines face aux problématiques liées au changement climatique. La Ville de Paris continue son tracé sur la modélisation d’une ville plus durable.

Les entreprises sélectionnées vont être mises en relation avec des territoires d’accueil (bailleurs de la ville, musées, immeubles privés, etc.) pour expérimenter leurs solutions innovantes en matière d’efficacité énergétique. 



Le comité de sélection constitué d’élus, d’experts et des partenaires de l’appel a retenu des solutions intervenant dans les domaines de la purification de l’air, de la gestion des énergies, des énergies renouvelables ou de la sensibilisation à la réduction de la consommation énergétique. 



Parmi les entreprises lauréates, certaines sont de toutes jeunes start-up implantées dans des incubateurs franciliens mais aussi de grands groupes industriels intéressés par cette opportunité d’expérimentation grandeur nature dans Paris.



Découvrez les projets par catégorie :



 

Equipements

• 2 & GO : Maîtriser et réduire la consommation d'eau chaude
(Twido)

 

AIR SUR : Purificateur d'air mobile (Takkair SGQ)
- Solution de traitement d’air la plus performante pour les professionnels exposés aux pollutions chimiques et agressions microbiennes. Grâce à sa technologie Airficiency©, TAKKAIR SGQ® permet la filtration des particules respirables, la destruction des virus et bactéries, l’élimination des moisissures, spores, ainsi que l’élimination des Composés Organiques Volatils (COV), de l’Ozone, de l’ammoniac, et autres gazs polluants et malodorants présents dans l’air.

 

• AIR SUR : Module de purification de l'air pour CTA (BB17)


 

• La Tuile Solaire : Tuiles photovoltaïques innovantes


 

NANOSENSE : Système de régulation : chauffage, ventilation, traitement de l'air, éclairage


 

SOLAIRE 2G : Panneau solaire hybride : photovoltaïque et thermique


 

VTI AERAULIQUE : Ventilation naturelle et hybride



 

Petit équipement individualisé

• GDF SUEZ ENERGIE SERVICES : Mesure de confort sur bâtiments tertiaires


 

• GREENPOWER SOLUTIONS : Coupure des appareils électrique la nuit (écoclick et ecoprise)



 

Solution avec instrumentation de compteur, télésuivi/télégestion, informations principalement destinées au gestionnaire

• ACTIWATT : Télépilotage des bâtiments professionnels


 

• ECOSENSE : Service numérique d'efficacité énergétique


 

• SIEMENS : Energy Monitoring et controlling


 

• Smart Impulse : Smart analyzer : compteur électrique qui fournit la consommation par type d'appareil



 

Solution avec instrumentation de compteur, télésuivi/télégestion et action importante pour la sensibilisation des usagers

• eGreen : Dispositif d'aide à la réduction des consommations d'énergie


 

• egSmartLight : Lampe communicante sur les consommations d'énergie


 

• INTENT TECHNOLOGIE : Habitat connecté et bâtiment intelligent - maîtrise des consommations énergétiques


 

• NetSeenergy : Télé-services d'éco efficacité énergétique


 

• VERTICAL 2M OneSense Energy : Plateforme de télérelève et de suivi des consommations d'énergie


 

• VOLTALIS : Effacement des consommations


Lauréats de la 2è édition du concours CAPEB " les Lumières de l’innovation 2012 "

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les-Lumie-res-de-l-innovation-2012.jpgLauréats de la 2è édition du concours CAPEB " les Lumières de l’innovation 2012 "

Le concours de l’innovation , à destination des artisans, est organisé par la CAPEB, Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment, syndicat patronal représentant l’artisanat* du bâtiment.

Ce concours permet de valoriser l’artisanat à travers l’innovation afin de bâtir l’avenir du bâtiment du point de vue artisanal…

Ainsi, les artisans investis dans un concept innovant sont mis en lumière par le biais de ce concours.

Ces projets finalistes ont été mis à l’honneur pendant les Journées de la Construction.

les-Lumie-res-de-l-innovation-2012-1.jpg© Capeb

Deux catégorie sont ouvertes afin de révéler toutes les facettes de l’innovation par et pour les artisans du bâtiment : la catégorie Démarches et la catégorie Produits et Services pour les Entreprises.

· Dans la catégorie « Démarches », l’entreprise Domocreuse S.A.R.L. pour l’audace dont ce groupe d’artisans a fait preuve en s’organisant pour gagner un appel d’offres public d’installation et de maintenance de packs domotiques.

· Dans la catégorie «Produits et Services», l’entreprise Distrame S.A. pour la promotion de l’utilisation des caméras thermographiques auprès des artisans grâce à un accompagnement personnalisé et une assistance technique vidéo à distance.

Dans la catégorie « Démarches », réservée aux artisans du bâtiment, le premier prix revient à Domocreuse S.A.R.L., pour son groupement de 25 artisans. Côté « Produits et Services pour les entreprises », l’entreprise Distrame S.A. arrive à la première place pour son système d’accompagnement personnalisé dans l’utilisation de la caméra thermographique

Dans les deux catégories, la CAPEB a choisi de récompenser des entreprises qui illustrent parfaitement le dynamisme de l’innovation dans l’artisanat du bâtiment.

 

1er prix dans la catégorie « Démarches » L’entreprise Domocreuse S.A.R.L., quand un groupe d’artisans est au cœur d’une mission de service public

les-Lumie-res-de-l-innovation-2012-.jpg© Capeb

L’entreprise Domocreuse S.A.R.L. a remporté ce matin le premier prix du concours « les Lumières de l’innovation 2012 » dans la catégorie « Démarches ». La CAPEB a choisi de récompenser l’audace de 25 artisans (électriciens et plombiers) qui se sont regroupés pour remporter un appel d’offres du Conseil Général et assurer ensemble des prestations d’installation et de maintenance de packs domotiques pour les personnes âgées.

Grâce à cette victoire, l’entreprise Domocreuse S.A.R.L. remporte un chèque de 5 000 euros, ainsi qu’une aide à la promotion de sa démarche. Le jury du concours a été particulièrement séduit par cette initiative collective originale, exemplaire et reproductible. La qualité de l’organisation mise en place pour remporter cet appel d’offre a également été saluée unanimement :

· formation de tous les artisans membres du groupement aux « bonnes pratiques pour un chantier occupé par une personne âgée »,

· formation au contenu du pack domotique,

· répartition en maillage sur tout le territoire creusois avec un rayonnement de 30 km,

· mise en place d’un système d’astreinte le week-end.

 

1er prix dans la catégorie « Produits et Services » L’entreprise Distrame S.A., une solution 2.0 pour accompagner les artisans dans l’utilisation des caméras thermographiques

les-Lumie-res-de-l-innovation-2012-2.jpg© Distrame

Dans la catégorie « Produits et Services », c’est l’entreprise Distrame S.A. qui a remporté ce matin le premier prix du concours « les Lumières de l’innovation 2012 ». La CAPEB a choisi de récompenser cette entreprise pour son système d'accompagnement personnalisé dans l'utilisation des caméras thermographiques.

En montant sur la première marche du podium, l’entreprise Distrame S.A. remporte une campagne de communication autour de son service. Distrame S.A. a fait la différence auprès du jury grâce à un service complet d’accompagnement des artisans dans l’utilisation des caméras thermographiques :

· accompagnement en amont via des formations dispensées par corps de métiers,

· accompagnement sur le chantier par une assistance vidéo en ligne disponible sur ordinateur, smartphone, ou tablette. Il permet de mettre en relation direct par visioconférence un artisan avec un conseiller. Ce service a été conçu pour accompagner les artisans 24h/24 dans l’utilisation de nouvelles méthodes de travail rapides et efficaces. Il a conquis le jury par sa simplicité et son accessibilité. La dimension 2.0 du service a également retenu l’attention des membres du jury. Distrame S.A. met à la disposition des artisans du bâtiment des outils de SAV high-tech et participe ainsi au développement d’une relation « en ligne » entre l’artisan et son fournisseur.

 

Un coup de cœur et un prix spécial du jury pour deux candidats exemplaires

Le jury a également voulu distinguer la créativité de deux candidats à travers l’attribution de mentions spéciales :

L’Association des artisans bâtisseurs en pierres sèches qui a reçu la mention « Coup de cœur » du jury pour l’action exemplaire de ce groupement d’artisans dans la revalorisation des techniques de construction traditionnelles en pierres sèches. Le jury a particulièrement apprécié cette démarche qui remet à l’honneur une tradition régionale et qui présente l’avantage d’être respectueuse de l’environnement.

les-Lumie-res-de-l-innovation-2012-3.jpg© Association des artisans bâtisseurs en pierres sèches

 

Le Diable Gerbeur « Tiller » de la société Matador France S.A.R.L. qui remporte, quant à lui, « le prix spécial du jury », pour la simplicité de l’appareil et le confort de travail procuré à l’artisan dans le chargement et le transport d’équipements et de matériaux de chantier. Ce diable de transport et de gerbage assistés a retenu l’attention des membres du jury à un double point de vue : non seulement il est adapté au travail individuel, mais aussi et surtout il améliore les conditions de travail de l’artisan en luttant contre les troubles musculo-squelettiques.

les-Lumie-res-de-l-innovation-2012-4.jpg© Matador

Démarche collaborative et innovation 2.0 à l’honneur de la 2e édition du concours « les Lumières de l’innovation 2012 »

Pour sa seconde édition, ce concours a remporté un franc succès. Les artisans du bâtiment confirment ainsi leur volonté d’être innovants et de partager avec leurs confrères leurs expériences.

« Valoriser, développer, diffuser l’innovation pour bâtir le futur de l’artisanat du bâtiment, tel est l’objectif de la CAPEB. Avec ce concours, nous mettons les projecteurs sur des initiatives remarquables qui méritent d’être partagées. Cette année, nous récompensons deux candidats qui répondent parfaitement à ces critères soit parce qu’ils prouvent que la mise en réseau collaboratif entre artisans ouvre la voie à de nouveaux marchés, soit parce qu’ils favorisent l’utilisation de techniques innovantes sur les chantiers», précise Sabine Basili, Présidente du Jury et Vice-Présidente de la CAPEB.

Un palais réinventé… à Nantes

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Un-palais-re-invente--Nantes.jpgUn palais réinventé… à Nantes

Un ancien Palais de justice transformé en Hôtel dont la cérémonie de remise des clés qui s’est déroulée le 8 novembre dernier, inaugure la fin des 27 mois de travaux dédiés à la conversion de l’ancien palais de justice en Radisson Blu Hôtel à Nantes.

Un palais réinventé… à Nantes

La reconversion de l’ancien Palais de Justice en un hôtel quatre étoiles associé à un espace culturel est une première en Europe. Pour réaliser ce lieu d'exception, les acteurs du projet ont relevé cinq principaux défis : l’ouverture de la façade, la redistribution des espaces, la transformation de la salle des pas perdus et de la salle des Assises et la création des chambres. Les nouveaux aménagements, tout en contrastes, créent un environnement moderne dans un bâtiment du XIXe siècle qui est désormais ouvert à la lumière naturelle et riche en couleurs. Ce bâtiment constitue la première restructuration hôtelière certifiée NF Bâtiments tertiaires - démarche HQE®.

Destiné à accueillir majoritairement une clientèle d’affaires pour l’hébergement, le Radisson Blu Hotel, Nantes deviendra un nouveau lieu de vie nantais, ouvert sur la ville. Le restaurant L'Assise propose une cuisine préparée avec des produits locaux de saison, dans un cadre chargé d’histoires.

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Les 142 chambres, dont 15 juniors suites et 5 suites, sont mises à la disposition de la clientèle pour des tarifs allant de 140 € à 390 €. L’établissement a été conçu pour accueillir les séminaires avec une surface de 300 m2. Un spa complète les équipements de l’hôtel avec une salle de fitness, tous deux réservés à la clientèle de l'établissement.

C’est en 2000 que le Palais de Justice de Nantes a cessé d’assurer les fonctions pour lesquelles il avait été construit en 1851 par le Conseil général de Loire-Inférieure (Architectes Séheult et Chenantais), au cœur d’un quartier de Nantes comprenant également la maison d’arrêt et la caserne de la gendarmerie. Depuis le départ des tribunaux vers le nouveau Palais de Justice conçu par Jean Nouvel sur l’Ile de Nantes, le bâtiment était totalement inoccupé.

Au printemps 2004, le ministère de la Justice en a rendu les clés au Département de Loire-Atlantique. Quelque peu abîmé par les années écoulées sans mise aux normes ni occupation, le bâtiment conservait son caractère prestigieux et une grande fonctionnalité. Son emprise foncière de 5 611 m2, ses 10 000 m2 répartis sur quatre niveaux et son square attenant en faisaient un des bâtiments historiques incontournables de la ville. Sa situation sur la place Aristide Briand, dans le centre de Nantes, dans un quartier avec un tissu commercial diversifié et une qualité de vie résidentielle certaine, était un des atouts de ce bâtiment abandonné.

Recouvrant ce patrimoine - non protégé au titre des Monuments historiques -, le Département a pris, dès 2005, le parti de le préserver. Il se mit en quête d’une nouvelle utilisation, qui permette au bâtiment de rayonner au-delà de l’agglomération et de la Loire-Atlantique, au plan national et européen.

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La ville de Nantes travaillait par ailleurs à sa notoriété et à la qualité de son accueil touristique. La mairie avait lancé un vaste plan de réhabilitation de l’Ile de Nantes, un programme culturel ambitieux avec Estuaire et Les Machines de l’Ile. Un plan de réaménagement du centre-ville avait été lancé, pour faciliter la circulation des piétons et des deux roues et développer un commerce haut de gamme encore peu représenté en comparaison avec d’autres capitales régionales françaises.

Tout un quartier en mutation, comme la Caserne qui fait l’objet d’une importante rénovation, La caserne Lafayette reconsidèrée pour valoriser le centre de nantes…., située place Aristide Briand, était également la propriété du Département de Loire-Atlantique. Elle sera prochainement cédée à un promoteur pour valoriser ce patrimoine tout en participant à l’attractivité économique de l’agglomération nantaise. La caserne deviendra un complexe – le Carré Lafayette – mêlant logements haut de gamme et logements sociaux, boutiques de luxe, bureaux et centre de balnéothérapie. Les bâtiments patrimoniaux seront conservés et réhabilités.

Quant à la prison de Nantes, évacuée en juin 2012, mise en vente par l’Etat, elle cherche un acheteur.

Enfin, le Département, en liaison étroite avec le service des espaces verts de la ville, rénove le square Faustin-Hélie, attenant au Radisson Blu Hotel, Nantes. Les travaux, initiés en juillet 2012, s’achèveront à la fin de l’année. La mise en place d’espaces de jeux pour enfants, le repositionnement des lions, initialement sur les marches du Palais de Justice, et la rénovation des grilles complètent le travail de re-végétalisation du site.

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Désireux de trouver à l’ancien Palais de Justice une affectation et un usage à la hauteur de son potentiel, le président du Conseil général de l'époque, Patrick Mareschal, a lancé en avril 2005 trois "marchés de définition" simultanés, mettant aux prises trois équipes pluridisciplinaires explorant chacune une thématique et proposant à l’issue de la procédure un scénario. Une démarche empruntée depuis par d’autres collectivités se trouvant dans une situation identique.

En septembre 2005, le Département a retenu trois équipes explorant les thématiques suivantes : hôtellerie de luxe avec complément culturel ; culture et social - échange des savoirs ; culture et valorisation économique et touristique du patrimoine. Après étude des dossiers, le Département a retenu la proposition d’implanter dans l’ancien Palais réhabilité un hôtel 4 étoiles de niveau international, associé à un espace d’art contemporain.

La collectivité départementale, présidée par Philippe Grosvalet depuis 2011, met les lieux à disposition, sous forme d’un bail à construction de longue durée, 80 ans.

Le Département a ensuite lancé un appel à candidatures afin d'identifier une équipe composée d'un investisseur et d'un opérateur hôtelier. Après des négociations détaillées, les conseillers généraux de Loire-Atlantique ont choisi en mai 2007 l’équipe réunissant AXA Real Estate, Altarea Cogedim, the Rezidor Hotel Group (enseigne Radisson Blu), DTACC (Carvunis Cholet) et l'Agence Nuel.

L'ensemble de cette démarche a été conduit par un comité de pilotage réunissant autour du Département, la Ville de Nantes, la Chambre de commerce et d'industrie et l'association des commerçants de Nantes Plein Centre.

Un lieu de vie ouvert sur le quartier et la ville, ainsi Altarea Cogedim, l’agence d’architectes DTACC (Carvunis Cholet) et l’architecte d’intérieur-designer Jean-Philippe Nuel ont été associés au projet dès l’appel à candidature du Département. Ce projet d’envergure a suscité de multiples réflexions afin de réussir à transformer ce bâtiment austère, dans lequel on ne pénétrait que par obligation, en un bâtiment accueillant et largement ouvert sur la ville. Cette nouvelle adresse s’intègre désormais parfaitement dans son quartier du point de vue architectural et participe également à une redéfinition de la place Aristide Briand. Le travail en partenariat entre Altarea Cogedim, l'agence DTACC et Jean-Philippe Nuel dès le début des études a permis d’imaginer les grandes options prises pour la reconversion de ce bâtiment historique.

Un palais réinventé… à Nantes6

Entre défis architecturaux et défis techniques :

1. L’OUVERTURE DE LA FAÇADE

Sur le fronton du Radisson Blu Hotel, Nantes la plaque “Palais de Justice” est toujours en place. “Nous ne nous sommes même pas posé la question de la retirer,” expliquent Jacques Cholet (DTACC) et Jean-Philippe Nuel. “Il n'y pas eu de débat, cela semblait naturel pour tout le monde de la conserver. L'hôtel assume son passé, cela fait partie de son identité. En revanche, nous avons retiré tout ce qui était trop solennel.” Les statues des deux lions qui encadraient l'entrée ont été déplacées dans le jardin public qui jouxte le bâtiment.

L’agence DTACC a travaillé sur la structure du bâtiment avec l’enjeu majeur de l’ouvrir au maximum. La statue de la Justice qui domine la façade est toujours en place. La voûte qui l’abrite a été complètement évidée, une baie vitrée remplaçant à présent le mur de pierre pour apporter de la lumière naturelle sur la coursive et dans le lobby. Les demi-fenêtres initiales deviennent également des baies vitrées accessibles depuis la rue, le mur derrière les colonnes en haut de l’escalier monumental disparaît afin d’ouvrir le lieu sur l’extérieur. Dans le même esprit, une faille est créée au milieu de l’escalier et marque l’apparition d’un accès de plain-pied à l’hôtel, apportant la modernité nécessaire à sa reconversion. L’escalier en pierre menant de la place au 1er étage a été conservé et peut toujours être utilisé. “Les fondations ont été renforcées et les colonnes remplacées. Ce sont les compagnons du Tour de France qui nous ont accompagnés sur ce projet. Par leur technique de travail, ils nous ont permis d’agrandir l’ouverture à sa taille maximale en créant une voûte en pierre de toutes pièces, comme au temps des Cathédrales,” précise Jérôme Beauvois, directeur général adjoint de Cogedim Atlantique.

2. LA REDISTRIBUTION DES ESPACES

L’intérieur du Palais devait subir la même mutation que l’extérieur. La salle des pas perdus a été reconvertie pour devenir le lobby de l’hôtel. Son accès se fait par l’intérieur du bâtiment avec un nouvel escalier débouchant de manière spectaculaire dans cette salle et bien entendu par des ascenseurs. Cet espace est largement ouvert sur la façade et sur la ville, transformant ainsi radicalement l’effet d’enfermement tout en apportant une grande modernité à ce lieu pour marquer sa mutation.

Il a été nécessaire de retravailler les cours de service intérieures pour les transformer en espaces terrasse pour le bar du lobby et le restaurant. “Sans doute l’un des chantiers les plus ambitieux et les plus complexes qui nous a permis de créer une douzaine de chambres supplémentaires.”, complète Jérôme Beauvois, directeur général adjoint de Cogedim Atlantique.

Le ravalement réalisé pendant les travaux a permis de redonner de l’éclat à la pierre. L’idée étant de toujours apporter plus de légèreté à l’ensemble.

3. LA TRANSFORMATION DE LA SALLE DES PAS PERDUS

La salle des pas perdus est devenue un lobby de 400 m2 environ. Cette transformation a nécessité une grande technicité, notamment au niveau de l’acoustique. Cette salle donne désormais accès à des espaces de réunion et reste un lieu de circulation.

4. LA RECONVERSION DE LA SALLE DES ASSISES

L’ancienne salle des Assises a été reconvertie en restaurant de 88 couverts, de 200 m2 environ. Les boiseries et le plafond ont été retravaillés pour donner un aspect plus contemporain à l’ensemble. Pour les rendre plus lumineux, les lambris des murs ont été lasurés en blanc, avec un aspect glacé. L’estrade du président de la cour d’Assises a été reconstituée et abrite désormais la cave à vin du restaurant. Le soir, un film, consacré à Jules Verne et au voyage est projeté sur les parties hautes des murs, invite à la rêverie, au repos.

5. LA CRÉATION DES CHAMBRES

Tout l’enjeu résidait dans la création d’une grande diversité de chambres en termes d’espace, de volume et de vue, proposant chacune une atmosphère différente. Au total, l’hôtel compte 142 chambres dont 20 suites. Toutes proposent un état d’esprit original et unique. Il en existe 40 typologies distinctes.

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Trois de travaux pour une reconversion réussie, d’un haut lieu de magistrature en un hôtel quatre étoiles associé à un espace culturel est une première en Europe.

L’équipe retenue en 2007 rassemble des entreprises et des opérateurs confirmés (AXA Real Estate, Altarea Cogedim, the Rezidor Hotel Group, DTACC et Jean-Philippe Nuel). Après trois ans d’études, les travaux ont pu débuter en 2010. Les travaux de réhabilitation des parties extérieures et intérieures, avec une surface totale de 11 000 m2 aujourd’hui, ont duré 27 mois au total.

Si le bâtiment n’est pas classé “monument historique”, le plan de réhabilitation est visé par la Conservation régionale des Monuments historiques (ministère de la Culture). Un soin particulier a ainsi été apporté aux parties du bâtiment faisant l’objet d’une restauration. Ce ne sont pas moins de 160 compagnons du Devoir couvreurs, charpentiers, maçons ou tailleurs de pierre qui sont intervenus sur la toiture, la verrière et la façade. Des actions responsables ont été menées sur le site pour le cloisonnement et la réalisation de faux plafonds, avec l’embauche de personnes en difficulté.

A l’issue de trois années de réhabilitation, l’hôtel constitue la première restructuration hôtelière certifiée NF Bâtiments tertiaires - démarche HQE®.

“Plus d’une vingtaine d’entreprises et une dizaine de corps de métier nous ont accompagnés dans l’élaboration de ce vaste projet.

Restaurateurs de pierre, menuisiers, décorateurs... la rénovation du Palais de Justice de Nantes exigeait un éventail de compétences particulièrement large. C’est en cela que sa réhabilitation fut un défi complexe mais passionnant,” explique Jérôme Beauvois, directeur général adjoint Cogedim Atlantique.

“Le Palais est un projet ambitieux où nous avons donné un aspect contemporain, de par l’architecture, l’aménagement, la décoration...

à un bâtiment qui avait eu, avant cela, une première vie. Nous l’avons réellement réinventé”, conclut Julien Dunand, responsable de programme d'Altarea Cogedim Entreprise.

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L’intérieur, aménagé par Jean-Philippe Nuel, l’ancienne salle des pas perdus regroupe les fonctions d’accueil, d’attente mais aussi de détente puisqu’elle devient l’extension naturelle du bar. Le mobilier, résolument contemporain, est composé de vastes îlots matérialisés par des ensembles de canapés qui structurent l’espace tout en créant des pôles de convivialité. Autour de ces îlots, des fauteuils moins formels complètent le dispositif.

Le lobby est couronné par des luminaires qui sont une expression contemporaine du lustre classique.

En périphérie de la salle, derrière le plan des colonnes, les différentes fonctionnalités de l’hôtel (accès chambres, bar, salles de réunion) viennent se “plugger” sous forme de boîtes dont les couleurs contrastent avec l’architecture monochrome du lobby.

L’objectif final est de créer un lieu vivant et interactif entre la ville et l’hôtel lui-même.

Le restaurant L'Assise y concourt également, il se révèle aussi en transparence toujours dans l’axe majeur du bâtiment et face à la ville. Aménagé dans l’ancienne salle des Assises du tribunal, ses boiseries historiques sont conservées, mais peintes en blanc pour gommer le sentiment d’enfermement. Seul le plafond est gardé dans l’état avec ses bois peints pour constituer un tableau historique en apesanteur dans l’espace. Les portes vitrées sur les cours latérales, aménagées en été, participent également à l’ouverture de la salle.

Dans le lobby, le mobilier coloré contribue à désacraliser le lieu, tout comme la cave à vin ou à grappa qui clôt la perspective sur une estrade à l’emplacement même où siégeait la cour du Tribunal. Les sièges du restaurant ont été spécialement créés pour le projet et édités par Ligne Roset.

En soirée, profitant de la double hauteur, il est proposé une véritable scénographie du lieu, la partie supérieure de la salle sur toute la périphérie étant transformée en écran de projection. C’est l’opportunité d’ouvrir l’espace d’une façon différente. Un film a spécialement été créé pour l’ouverture de l’hôtel : Jules Vernes, natif de Nantes, en est le thème avec toute la poésie de son environnement romanesque.

Dans les chambres, c'est finalement sur le thème du clair-obscur que s'opère le contraste, avec deux couleurs principales, des tons chocolat et le blanc du mobilier, en partie conçu sur-mesure par Jean-Philippe Nuel. Si les chambres bénéficient d'une belle lumière naturelle, c'est artificiellement que l'ancrage de l'hôtel dans le passé et dans la ville a été affirmé. Et cela au moyen de reproductions géantes d'œuvres picturales provenant des musées de Nantes, comme les célèbres jeux d'ombres et de lumière du peintre Georges de La Tour ou des photos originales de bâtiments nantais (Christian Zachariasen) saisies dans le même jeu de clair-obscur. Il s'agit à chaque fois d'un détail d'une œuvre différente, agrandi et reproduit sur l'un des pans de mur.

Comme dans les espaces communs, la dimension scénographique est appuyée pour proposer aux clients une expérience sans nuire à la fonctionnalité.

Seules les fenêtres rappellent le bâtiment originel du XIXe siècle. Elles sont d’une hauteur imposante, tout à fait hors norme dans un hôtel contemporain. La lumière naturelle était alors la principale source d’éclairage et les ouvertures devaient s’intégrer dans un bâtiment aux proportions volontairement imposantes pour marquer les esprits.

Les salles de bains notamment s’ouvrent totalement sur la chambre, tout en laissant à chaque client la possibilité de gérer l’intimité par un jeu de portes coulissantes.

Un-palais-re-invente---a--Nantes7.jpg

Crédits photos : ©Christian Zachariasen, sauf bas p.14 et haut p.16 ©Christophe Dugied

Pensée du Jour

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VoltairePensée du Jour

« Un jour, tout sera bien, voilà notre espérance Tout est bien aujourd’hui, voilà l’illusion. »

Voltaire  1694 - 1778

Générateur de richesses, Notre-Dame des Landes ou Nantes Atlantique ?

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Notre-Dame-des-Landes-ou-Nantes-Atlantique.jpgGénérateur de richesses, Notre-Dame des Landes ou Nantes Atlantique ?

 

L’aéroport Notre-Dame des Landes concentre toutes les attentions, le blog tente de suivre les différentes actualités autour de ce projet qui doit être implanté au nord-ouest de Nantes sur un axe reliant Nantes à Rennes, soit à environ 20 km de la capitale des pays de la Loire et à 80 km de Rennes. Un équipement aéroportuaire d’une emprise de 1.650  hectares permettant d’accueillir l’A380, avion de ligne civil gros-porteur et long courrier. Deux pistes, un aérogare, des parkings, et une tour de contrôle qui couvriront près de 1.240 hectares sur 1.650, le reste est mobilisé sur les compensations environnementales obligatoires au titre de la loi sur l'eau.

Coût de la construction évalué à  446 millions d’euros en rajoutant les investissements de navigation aérienne et un investissement liés aux dessertes, le montant total flirte aux alentours de 556 millions d’euros.

Vinci, qui a obtenu la construction et la concession de l’aéroport, prendra à sa charge 315 millions d’euros, et se rétribuera par le biais de la concession sur une durée de 55 ans. Quant à l'Etat, il contribuera à hauteur de 125,5 millions hors taxe et les collectivités territoriales pour 115,5 millions, avec une clause de «retour à meilleure fortune», c'est-à-dire une participation aux résultats d'exploitation.

Mais voilà, ce projet soulève des frondes. Dernièrement, le 17 novembre près de 30.000 personnes ont manifesté leur opposition contre le projet d'aéroport, une participation au cœur de la forêt de Rohanne qui sera détruite pour laisser place aux pelleteuses de Vinci pour la réalisation des pistes d’atterrissage. Un feuilleton qui perdure comme une légende sortant du bois des horreurs.

En effet, cette manifestation n’est qu’une énième mobilisation dont la première date de 1970, après que la métropole Nantes-Saint Nazaire souhaite se doter d’un aéroport international.

Quarante ans de soulèvement avec soubresauts et calme plat dans la procédure dont le dernier épilogue remonte à cette signature du contrat de concession.

D’épilogue en épilogue, de recours en recours, le projet qui est en attente d’une décision du ministère de l’Ecologie pour la destruction de 2.000 hectares de terres agricoles, dont 100 kilomètres de haies, 130 hectares de bois, des zones humides, une faune et flore protégée, soulève de nombreuses interrogations, notamment évoquées par un collectif d’élus qui a commandité une étude économique au Cabinet CE Delft dont l’expérience dans l’étude des impacts environnementaux et économiques de l’aviation et des aéroports n’est plus à démontrer, révèle que l’optimisation de Nantes Atlantique apparaitrait plus génératrice de richesses pour la France que la construction d’un nouvel aéroport à Notre Dame des Landes. Nous sommes face à un besoin très sérieux d’analyse complète des coûts et bénéfices de toutes les options concernant l’amélioration du trafic aérien pour la région nantaise.

L’étude montre surtout que l’aéroport Nantes-Atlantique dont la taille de l'aéroport actuel de Nantes-Atlantique, doté de 320 hectares et d'une piste de 2.900 mètres par 45, est comparable à celle de l'aéroport de San Diego, en Californie (Etats-Unis), qui, lui, accueille 223.000 mouvements par an (contre 38.000 à Nantes-Atlantique), et reçoit 17 millions de passagers.

Conclusion, la capacité de la piste est très loin d’être atteinte. L’aéroport londonien de Gatwick, qui a deux pistes mais qui n’en utilise qu’une à la fois, (pratiquement toujours celle de 3300 m) fait voyager 31 407 256 passagers en 2010, sur 233 403 vols. Par ailleurs, l’aéroport international de Glasgow a atteint presque 9 millions de passagers en 2005 et 2006 (près de 100 000 mouvements) avec une seule piste (2665 m). En comparaison, Nantes Atlantique fait voyager 3 millions de passagers sur près de 40 000 mouvements sur une piste de 2900 m en 2010.

Le comité d’élus, le CeDpa, avait demandé l’abrogation de la Déclaration d'utilité publique (DUP) du projet déposée en 2008 car Le projet déposé par Vinci ne ressemblait pas à celui présenté par l'enquête publique. Le CePpa se basant sur ce critère  déclaration d'utilité publique de 2008 repose sur des bases erronées, elle doit être abrogée". Le recours sur le refus du Premier ministre d'abroger la DUP est toujours en cours d'instruction devant le Conseil d'Etat.

Outre des recours rejetés par le Conseil d’Etat, en juillet dernier contre le décret de la concession, d’autres portent sur l’indemnisation des expropriations dont le montant insignifiant de 16 centimes d’euros soulève de la part des exploitants agricoles colère et dépit. Des grèves de la faim ont eu pour effet de statuer sur le le fait que sans décisions des divers recours juridiques, les procédures d’expulsion seront gelées. « pas d'expulsions avant la fin des recours déposés à la date du 4 mai devant le Conseil d'Etat, la Cour de Cassation et le Conseil Constitutionnel ».

Fin octobre 2012, un recours a par ailleurs été déposé devant la commission des pétitions du Parlement européen, afin d'alerter les autres Etats de l'Union européenne pour non respect du droit communautaire - directive-cadre sur l'eau, oiseaux, habitats, études d'impact – une procédure qui devrait aboutir sur une saisine de la Cour européenne de justice.

S’agissant de la loi sur l’eau, la commission d'enquête publique a rendu un « avis favorable avec réserves » suite aux deux récentes enquêtes publiques loi sur l'eau relatives à l’aéroport et à sa desserte routière. La commission a souligné notamment le caractère expérimental et incertain des mesures compensatoires. Après plusieurs jours de réflexion, l’État semble vouloir poursuivre le projet. Les associations de protection de la nature et de l'environnement estiment qu'il est impossible d'autoriser un projet de cette ampleur dans de telles conditions.

La commission d'enquête publique a rendu ses avis sur les deux enquêtes publiques loi sur l'eau. Il ressort de ces avis deux réserves importantes qui confirment l'insuffisance du dossier et sa non compatibilité avec les dispositions réglementaires en vigueur. D'une part, estimant que la méthode de compensation à la destruction des zones humides est totalement expérimentale, il est demandé qu'un «collège d'experts indépendants apporte une indispensable caution scientifique » à celle-ci. Ceci confirme les sérieux doutes qui pèsent sur la méthodologie employée et son manque de lisibilité et de crédibilité. D'autre part, la commission exige qu'un cadre de conventionnement des porteurs de projet avec la profession agricole pour la mise en œuvre des compensations soit enfin approuvé. Cette deuxième réserve fait écho à la mise en œuvre plus qu'incertaine des compensations ainsi qu'à leur pérennité. En effet comment garantir des compensations efficaces sur la durée de la concession soit 55 ans quand les porteurs de projet n’ont pas encore présenté la moindre convention signée ? Les associations rappellent que la mise en place des mesures compensatoires doit être préalable : une expérimentation ne peut remplir ces critères que si elle est validée avant le début des travaux.

Ces deux réserves révèlent les nombreuses insuffisances des dossiers. En effet la méthode de compensation présentée n'est fondée sur aucune analyse scientifique indépendante, fait incroyable pour un projet de cette ampleur. Une telle analyse, exigée par la commission, doit logiquement conduire à une invalidation de la méthode présentée. La teneur des réserves révèle de telles lacunes des dossiers que les associations s'étonnent que la commission n'ait pas tout simplement délivré un avis défavorable à ce projet dérogatoire qui met à mal la portée de la réglementation environnementale.

Controverses sur l’étude par Deloitte sur les organismes de certifications environnementales

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organismes-de-certifications-environnementales-.jpgControverses sur l’étude par Deloitte sur les organismes de certifications environnementales

En octobre 2012, le cabinet Deloitte, spécialiste de l’audit et des services professionnel a publié une étude sur le bâtiment durable et plus particulièrement sur l'influence notable des certifications environnementales dans le marché de la construction.

L’étude parue par Deloitte porte donc sur une réflexion de l’emprise sur le marché européen des organismes qui gèrent les certifications environnementales et leurs méthodes à travers l’évolution de la réglementation européenne.

L’étude s’est donc appuyée sur l’emprise d’une certification sur tel ou tel marché dont la mesure est évaluée à partir de quatre indicateurs :

1/ Le nombre total de bâtiments déjà certifiés.

2/ Le nombre total de bâtiments en cours de certification.

3/ Le nombre total de personnes «accréditées» (1) sous tel ou tel référentiel de certification.

4/ L’intérêt suscité sur Internet et dans les réseaux sociaux.

organismes-de-certifications-environnementales2.jpg@Deloitte

S’agissant de la lisibilité et de l’harmonisation, l’étude fait paraître l’impossibilité de comparer ou encore de classer les méthodes d’évaluation entre tous les organismes de certification.

S’inspirant de la norme ISO 14000, ces organismes diffèrent dans leur approche et méthodes en termes raison de périmètre, d’indicateurs et de processus de vérification. L’étude, par ailleurs, montre que le manque de lisibilité perceptible au niveau du marché de l’évaluation de la qualité environnementale (un développement mixte à la Défense peut aujourd’hui théoriquement afficher simultanément trois certifications tertiaires -NF/HQE, BREEAM, LEED-, une ou plusieurs pour le logement -H&E par exemple- en plus du DPE avec en résultat une information sur l’énergie totalement incompréhensible) est le pendant du manque de lisibilité réglementaire aux plans national et international.

organismes-de-certifications-environnementales1.jpg

Elle précise que l’absence d’approches communes et de coordination intra-européenne crée un espace favorable aux méthodes extra-communautaires, au premier rang desquelles LEED, aujourd’hui le référentiel de certification de la qualité environnementale du cadre bâti le plus largement utilisé en Europe.

Ci-joint, l’étude – « Le bâtiment vert par les chiffres Les conséquences de la fragmentation »

organismes-de-certifications-environnementales.jpg@Deloitte

Cette étude a entrainé certaines réactions, notamment de la part de France GBC, membre français de l’organisation internationale World Green Building Council (World GBC) qui a souhaité réagir en précisant quelques corrections.

Inexactitudes, erreurs, et omissions relevées dans le rapport publié par Deloitte «Le bâtiment vert par les chiffres, les conséquences de la fragmentation »

Version du 24/10/2012

- Page 4, «Les données que comporte cet ouvrage ont toutes été vérifiées». Les nombreuses erreurs et inexactitudes mettent en doute cette affirmation

- Page 4, « il s’agit d’une revue indépendante », l’un des trois contacts de référence pointés à la fin de l’étude, le directeur adjoint du service Real Estate Advisory de Deloitte, Monsieur Alfonso Ponce, est membre du Steering Committee de LEED et membre de la LEED International Roundtable. Il existe donc un réel conflit d’intérêt entre l’implication d’un des rédacteurs de l’étude dans un système de certification et la finalité de l’étude qui se veut « indépendante ».

- Page 5, le nom de l’organisme de certification de NF HQE pour les bâtiments tertiaires est Certivéa et non « Certivés ». Les auteurs pourraient citer également CERQUAL et CEQUAMI respectivement organismes de certification de NF HQE pour le logement collectif et individuel

- Page 5, « c’est par un abus de langage que l’on parle de certification d’ouvrage, ces outils attestant en réalité de la prise en compte de considérations environnementales à telle ou telle phase du cycle de vie du bâtiment ».

- Page 5 « Ce sont des outils de management et non de mesure de la performance »: c’est faux, il s’agit des deux à la fois. Le COFRAC a reconnu que NF HQE était une certification de produits et services relevant du code de la consommation (Accréditation n°5-0054, Programme 5-1 : Certification de produits industriels entrant dans le champ d'application du Code de la Consommation). L’article L115-27 du code de la consommation définit qu’une certification de produits et services atteste qu’un produit est conforme à des caractéristiques écrites dans un référentiel de certification. Il ne s’agit donc pas de seulement d’un outil de management mais bien d’une attestation que la Qualité Environnementale du Bâtiment est atteinte.

- Page 5, les différences essentielles entre les différentes tierces parties ne sont pas mentionnées. Ainsi, le JRC (Joint Research Center de la commission européenne), identifie en effet des différences essentielles sur ce point dans son « Working Document for A READ ACROSS APPROACH TO IMPLEMENTATION OF THE EU ECOLABEL FOR OFFICE BUILDINGS ALONGSIDE EXISTING EUROPEAN LABELLING SCHEMES » daté de mai 2012:

§ HQE « The auditors are always chosen and funded by CSTB1 and not by the applicant providing a commercial separation of interests that ensures they can be considered as independent third party verifiers” selon le JRC

§ Breeam Assessor: “Independent third party verification is provided but there is potential for commercial conflicts of interest to arise”

§ Leed “Independent third party verification is optional”

- Page 5, concernant le coût de la certification o     A l’international seul un audit est obligatoire (et non trois) dans le système HQE: l’audit

réalisation. Hors audit, le coût de la certification pour un immeuble de 20 000m2 est de 9526€ et non 23 000€.

- Page 6 « l’emprise des certifications environnementales sur le marché européen » : le terme emprise est répété à plusieurs reprises. Ce terme désigne une domination morale et spirituelle, un ascendant intellectuel ou moral de quelqu’un, une influence sur quelque chose.... Ce terme reflète donc une opinion voir un jugement de valeur, contrairement à ce qui est affirmé plus haut : ce document « ne constitue pas une opinion professionnelle ». Impact aurait été plus neutre...

- Page 6 « Il existe une grande variété d’initiatives d’harmonisation des outils d’évaluation au niveau européen ».

o la Sustainable Building Alliance (SBA), qu’au moins un des auteurs de l’étude connait bien pour en avoir été le secrétaire général, n’est pas citée, alors que (source www.sballiance.org) “The main objective is to harmonize and enable comparison between ten existing rating systems at the worldwide level.”

- Page 6 « il est cependant possible de comparer l’emprise des méthodes d’évaluation pour ce qui est des bâtiments de bureau car cette catégorie est partagée par l’ensemble des méthodes. Le tableau 1 fait état de l’ensemble des bâtiments certifiés et en cours de certification en Europe ». Les données de la figure 1 sont erronées, cela a été confirmé par la RICS, le tableau agrégeant les chiffres résidentiel et non résidentiels pour Breeam avec les chiffres non résidentiels pour les autres certifications.

- Page 6, En complément du stock d’immeubles certifiés (qui favorise les systèmes les plus anciens), il nous parait nécessaire de montrer la progression annuelle du nombre de certification. Selon l’étude RICS, la progression entre mai 2011 et mai 2012 fait ressortir les dynamiques suivantes :

o + 415 certifications NF HQE pour les bâtiments tertiaires uniquement

o + 284 certifications BREAM

o + 96 certifications DGNB pour les bâtiments tertiaires

o + 56 certifications LEED pour les bâtiments tertiaires

- Page 7 « À ce jour le modèle français est dépourvu de programme de certification de compétences comparable à celui des autres systèmes d’évaluation ». Cette information est incomplète donc fausse par omission car laisse entendre que la méthode française serait moins robuste que d’autres. Les méthodes LEED et BREEAM délivrent une « reconnaissance » Assessor ou Accredited Professional suite à une formation sanctionnée par un examen. Les certificateurs français, en raison du processus tierce-partie intégrale, qualifient leur propre réseau d’auditeurs. Il en résulte que le modèle NF HQE est le seul système de certification qui atteste de la performance du bâtiment grâce à des audits tierce partie indépendant réalisés in situ.

- Page 8 «il est possible de mesurer la présence de telle ou telle occurrence sur les principaux réseaux sociaux. Cette hétérogénéité ne permet pas de comparaison. ». Cela n’empêche pas les auteurs de produire deux graphiques qu’il faudrait donc supprimer en toute rigueur.

- Page 9 « L’absence d’approches communes et de coordination intra-européenne crée un espace favorable aux méthodes extra-communautaires, au premier rang desquelles LEED, aujourd’hui le référentiel de certification de la qualité environnementale du cadre bâti le plus largement utilisé en Europe. La réponse à cette situation ne peut être que coordonnée au plan européen. ».

o La certification LEED n’est pas la certification la plus utilisée en Europe (cf. chiffres de la RCIS)

o On signale que les opérateurs de toutes les certifications européennes font partie de SB Alliance et que l’US GBC, opérateur de LEED, en a fait partie jusqu’en 2011. “The main objective is to harmonize and enable comparison between ten existing rating systems at the worldwide level.” (source www.sballiance.org).

O On peut regretter que les auteurs ne soulignent pas que SBAlliance est la seule initiative qui, au lieu de créer un nouveau système concurrent de tous les autres et générant par la même de la confusion sur le marché, travaille au rapprochement des certifications existantes. Ce rapprochement est de plus opéré sur la base de normes européennes, reconnaissant par la même, l’avance méthodologique européenne ce que tout auteur indépendant aurait certainement souligné.

Au cœur de la problématique de la rénovation énergétique du bâti ancien à Paris…

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Immeuble-HBM-.jpgAu cœur de la problématique de la rénovation énergétique du bâti ancien à Paris…

De nombreux articles du blog font référence à de diverses analyses de la performance thermique, notamment sur le parc tertiaire.

Face aux enjeux environnementaux, inutiles de rappeler que les échéances auxquelles la France devra faire face, la rénovation du parc immobilier qui concerne plus de 30 millions de logements et 850 millions de m2 de tertiaire sera très difficile à tenir.

Si l’on s’intéresse de près à paris, la typologie des bâtiments sont très divers, mais pour faire face à l’arrivée massive après la première guerre mondiale, des immeubles de logements collectifs fleurissent en périphérie de la capitale. Des opérations mécanisées construites sur le même schéma appelées ‘’habitations à bon marché’’ (HBM).

Ces logements typiques de la couronne parisienne marque une période à laquelle les questions de durabilité, de confort et d’habitat social était étroitement lié, thématique que l’on retrouve aujourd’hui et qui n’a jamais été aussi prégnant.

Après la 1ère guerre mondiale et juste avant la seconde guerre mondiale, la Ville de Paris a accueilli le plus grand nombre d’habitant de toute son histoire, soit environ 3 millions d’habitants sur vingt ans. En 1936, Paris compta plus de 6 millions d’habitants.

Même si la superficie de Paris n’évolue guère, la décision de la démolition de l’enceinte Thiers, en avril 1919 aura pour conséquence de gagner quelques centaines d’hectares pour la construction d’habitats collectifs sociaux.

L’après de la 1ère guerre mondiale, les préoccupations  se concentrent à la reconstruction et la relance de l’industrie et les réflexions sur la notion environnementale se borne sur la garantie d’un logement sain. L‘hygiène pour confort de vie, de l’air et du soleil pour agrément naturel dans le logement.

Elles débouchent sur les propositions d’une forme urbaine ouverte qui privilégie des distances plus importantes entre les bâtiments et qui prend en compte leur orientation.

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Ces logements ‘’HBM’’ présents dans les quartiers périphériques, notamment dans la zone des anciennes fortifications militaires, déclassées à partir de 1919. Cette « ceinture » de logements HBM qui entoure Paris le long des boulevards des Maréchaux, propose les principes d’hygiène du logement en tenant compte de la ventilation et l’ensoleillement maximal des logements et des principes urbains volontairement différents à la ville Haussmanniènne connue sous le second empire.

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Construits sur une bande de terre bien délimité, ces habitations sont desservies par des voies locales larges et hiérarchisées (entre 14 et 20 mètres de large), soit perpendiculaires soit en diagonal par rapport aux voies existantes. La hauteur de ces constructions atteint généralement 21 m à la corniche, découpée en cinq ou six niveaux surmontées d’une toiture en comble.

Ces bâtiments implantés perpendiculairement ou parallèlement à la voie publique, restent bien souvent disjoints les uns des autres. L’architecture est ponctuée de cours qui s’ouvrent sur des voies publiques ou des squares publics. Les façades respectent quant à elles l’implantation classique à l’alignement sur rue.

La morphologie de ces bâtiments propose un corps peu épais, les techniques de construction étaient encore artisanales. La disparition des savoir-faire sur les matériaux anciens (avec les pertes humaines de la première guerre mondiale) et la nécessité de faire baisser les coûts économiques de la construction ont favorisé l’essor de l’utilisation de la brique et du béton. Avec le développement des éléments de structure métalliques et du béton armé, l’ossature porteuse se substitue progressivement à la façade porteuse.

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Pour suivre le fil de l’article, rénover ce type d’habitat n’est pas aisée car même si la rénovation thermique doit avoir lieu, elle doit intégrer les caractéristiques du bâti. En terme d’analyse thermique et thermographique de ces types d’immeuble, le diagnostic n’est pas simple en raison des modes constructifs évoluant rapidement, les premiers schémas constructifs d’HBM seront semblables aux logements ouvriers d’avant-guerre avec des murs porteurs en briques assez épais alors qu’à partir du milieu des années 20 la construction se portera sur des ossatures en béton avec remplissage brique.

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Sur le plan architectural, là aussi tout n’est pas aisé car certains groupes d’habitats possèdent des façades très travaillées avec des modénatures, des décorations en faïence, des balcons en bois, etc. À l’inverse à la veille de la seconde guerre, beaucoup d’ensembles bâtis sont le fruit d’une expression architecturale plus simple.

La grande disparité des modes constructifs et architecturaux fait de cette période l’une des plus complexes à analyser.

S’agissant de la façade porteuse. Avant 1925, les façades sont porteuses les murs sont donc assez épais (33cm) et possèdent peu de ponts thermiques (R = 0,5 K. m2/W).

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Après 1925, c’est une ossature en béton qui porte la façade, le remplissage est en brique. Les murs sont plus fins (22 cm) et perdent donc en performance thermique (R = 0,4 K. m2/W). L’hétérogénéité des matériaux (béton/brique) est visible sur certaines thermographies.

Du point de vue des ponts thermiques géométriques, le niveau d’ornementation assez élevé de la façade ainsi que les saillies créent des zones de moindre résistance thermique qui occasionneront des fuites thermiques au niveau des oriels, balcons, etc.

Concernant l’effet de paroi froide et donc de la sensation de confort thermique dépendent de deux choses: la température du logement et la température des parois du logement. Dans les logements non isolés les murs ont des températures de surface souvent basses ce qui accentue la sensation d’inconfort en hiver et pousse les occupants à surchauffer le logement. Ce phénomène est connu sous le nom de phénomène de paroi froide et caractérise la plupart des logements non isolés. On peut simuler l’évolution de la température au niveau des parois du mur pour une température extérieure de 0 °C et une température intérieure de 20 °C.

Dans le cas des logements construits entre les deux guerres, on constate une température sur les parois intérieures d’environ 16°C. Le phénomène de paroi froide est donc très prononcé.

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L’analyse thermique s’évalue notamment avec des menuiseries parfois inchangées. Très souvent des travaux de remplacement des vitrages ont été conduits sur les bâtiments construits, entre les deux guerres, et ce pour des raisons de gène sonore des façades sur rue. Ainsi la proportion de double vitrage est plus importante sur rue que sur cour. Les simples vitrages qui subsistent entraînent en général des pertes thermiques importantes et participent à l’effet de paroi froide.

L’inertie thermique, l’atout de ses bâtiments anciens. Ses bâtiments anciens ont été construits avec des matériaux denses capables d’emmagasiner de grandes quantités de chaleur, cette propriété s’appelle l’inertie thermique. Lorsque la température varie de façon importante entre le jour et la nuit (en demi-saison par exemple), l’inertie permet de protéger les occupants des variations de température et garantit un certain confort intérieur. De même, lorsqu’un épisode de canicule démarre, les bâtiments à forte inertie mettent un certain temps à s’échauffer et restent donc agréables à vivre sans nécessité de climatiser pendant les premiers jours de la vague de chaud.

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Sur le plan de la ventilation, les bâtiments anciens sont ventilés naturellement, l’air se renouvelle grâce à la perméabilité des menuiseries anciennes, aux trous pratiqués dans les façades (soit lors de la construction soit a posteriori) et enfin par l’ouverture des fenêtres des occupants qui gèrent ainsi eux-mêmes le renouvellement de l’air. La ventilation est une source de déperdition de chaleur puisque de l’air chaud chauffé par les occupants s’échappe à l’extérieur du bâtiment.

Les appartements sont toujours traversants ce qui permet à la ventilation naturelle de fonctionner correctement puisqu’il existe toujours une différence de pression entre l’air extérieur sur rue et l’air extérieur sur cour. Ce point est un avantage très important pour le confort d’été, puisque toutes fenêtres ouvertes l’appartement se ventile efficacement la nuit.

Enfin, sur les équipements de chauffage, qui sont à la fois collectif (gaz, CPCU, fioul) à 60 %, et aussi individuel (gaz et électrique) à 40 %, induisent chez les usagers des niveaux de consommations très différents.

L’avantage des systèmes à facturation individuelle est de responsabiliser les occupants puisque chacun paie ce qu’il consomme ce qui a pour conséquence de tirer les consommations d’énergie vers le bas. À l’inverse le système collectif tirera les consommations vers le haut puisque chacun paie non selon ce qu’il consomme mais selon la surface qu’il occupe.

L’un des traits caractéristique du chauffage collectif dans les HBM est le principe de colonne montante par pièce. Lorsque les colonnes passent le long des façades elles induisent d’importantes pertes thermiques visibles en thermographie.

Dans les HBM ont observe aussi des niveaux de chauffage disparates selon les étages.

La typologie différentes de ces bâtiments construits sur le même plan architectural révèle une complexité sur l’évaluation de la consommation d’énergie de ces bâtiments, car chaque édifice est unique…. la mitoyenneté, les apports solaires, la taille des ouvertures influenceront notablement les consommations d’énergie dans un bâtiment qui n’est pas isolé. S’il faut se risquer à avancer une valeur moyenne on pourra avancer, dans le cas d’un chauffage collectif gaz performant, le chiffre de 200 kWh/m2/an, avec une fourchette de ± 50 kWh/m2/ an selon les configurations morphologiques du bâti.

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Un choix énergétique par l’ITE ou ITI ?

Pour ramener le bâtiment aux alentours de 80  kWh/m2/an on aura vraisemblablement besoin de poser la question de l’amélioration de la performance de l’enveloppe du bâtiment, ce qui pose la question de la valeur patrimoniale du bâti à traiter. Les bâtiments construits entre les deux guerres ont une valeur patrimoniale qu’il conviendra d’évaluer au cas par cas. En effet la production de logements HBM qui est réalisée juste après la première guerre ressemble de beaucoup à la production des logements ouvriers de la fin du XIXe avec dans certain cas un niveau d’ornementation des façades assez développé. À l’inverse les groupes produits à la fin des années 30 ont une écriture architecturale généralement plus simple.

Notons qu’il n’y a pas dans ces bâtiments de différence architecturale entre les façades sur cour et les façades sur rue. Lorsque la valeur patrimoniale est faible (on pense en particulier aux HBM qui n’ont même pas de briques apparentes) la pose d’une ITE est la solution la plus simple à mettre en œuvre, elle permet de traiter efficacement l’enveloppe du bâtiment.

La pose d’un double mur en brique est une solution alternative à la précédente qui peut être mise en œuvre lorsque le bâtiment est en briques apparentes mais que la valeur patrimoniale du bâtiment reste faible (absence d’ornementation). Le double mur en brique est une solution plus chère que l’ITE, plus complexe à mettre en œuvre mais qui permet d’atteindre des performances thermiques plus élevées que l’ITE et qui apporte plus de confort aux occupants, notamment en été.

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Enfin lorsque les HBM possèdent une valeur patrimoniale, les solutions d’ITE et de double mur ne peuvent être mises en œuvre. Faudra-t-il pour autant se pencher sur une isolation intérieure (ITI) ?

Le recours à l’ITI est une solution qui a été abondamment utilisée en France dans la construction neuve des années 80 et 90. Elle a été abandonnée depuis car elle est source d’un certain nombre de désordres (notamment liés à la gestion de l’humidité dans le bâti) qu’il faudra regarder avec grande précaution dans le bâti ancien. La solution d’ITI n’a jamais été utilisée à grande échelle dans les pays du nord, ces derniers ont toujours utilisé les techniques de double mur ou d’ITE.

La difficulté posée par les HBM repose dans l’usage conjoint de brique et de béton. Ces matériaux ont des comportements hygrométriques très différents qu’il faut étudier avec précision dans le cas d’une isolation intérieure. En effet la pose d’une isolation intérieure est susceptible de créer des problèmes condensation dans les parois en brique.

L’illustration du schéma présente un exemple en régime stationnaire sur un mur en brique. L’ambiance intérieure est à 50 % d’humidité relative et à 80 % à l’extérieur. Ces conditions sont un peu dures mais peuvent se produire. Le mur isolé par l’intérieur est susceptible d’être le siège de phénomènes de condensation dans le mur ou l’isolant ce qui est extrêmement problématique. Inversement le mur isolé par l’extérieur semble ne pas poser de problème dans cette première approche. Notons qu’il s’agit la d’une approche statique simpliste qui ne fait pas office de diagnostic (il faut faire une simulation dynamique pour cela) mais qui possède l’avantage de montrer que la solution intérieure est très fragile du point de vue de l’hygrométrie.

L’usage du béton qui se généralise au fil du temps pour les ossatures porteuses ou pour les linteaux aura pour conséquence de nettement compliquer le trajet de l’humidité à travers les parois. Ce point sera à documenter si l’on désire se tourner vers une solution d’ITI.

L’isolation intérieure nécessite la pose d’un pare-vapeur à l’intérieur du logement. Ce qui est déjà un inconvénient en soi car un pare-vapeur n’est efficace que s’il est parfaitement posé, le moindre défaut concentre l’humidité en un point singulier ce qui peut s’avérer extrêmement problématique. Si le choix se porte sur l’ITI, en plus du pare-vapeur, l’occupant devra mettre en œuvre un système de ventilation performant car dans un logement devenu étanche, il faut impérativement évacuer la vapeur d’eau.

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L’ITI pose un second problème qui est celui de la perte d’inertie. À l’inverse des bâtiments d’après guerre, les bâtiments anciens ont l’énorme avantage de posséder de l’inertie. C’est pour cela que les consommations d’énergie sont si basses dans le bâti ancien. La solution d’ITI condamne en grande partie l’inertie des façades ce qui est un inconvénient majeur pour le confort d’été. Aujourd’hui toute simulation thermique visant à comparer les avantages et inconvénients entre l’ITI et l’ITE devrait se pencher sur la question du confort d’été et en particulier le comportement thermique du bâtiment lors d’épisodes de canicule. Le rapport à la surchauffe estivale sera différent selon les techniques constructives de l’HBM (mur porteur en brique de 33 cm ou ossature porteuse). L’enjeu de l’ITI en terme de perte d’inertie sera donc différent selon les modes constructifs du bâtiment. Notons que, généralement, les bureaux d’études proposant la solution d’ITI suggèrent de compenser le mauvais comportement thermique du bâtiment isolé par l’intérieur en été en proposant des solutions de ventilation nocturne par ouverture des fenêtres. Les bâtiments HBM se situent principalement sur les boulevards des maréchaux, la question de la gène sonore contraint énormément cette disposition.

Si la baisse des consommations d’hiver encourage les occupants à isoler et que cette isolation crée des surchauffes estivales obligeant à climatiser, on peut rester dubitatif quant à la portée de telles mesures (c’est d’autant plus vrai dans la perspective d’un climat qui se réchauffe).

À l’inverse la solution d’ITE ne compromet pas l’inertie du bâtiment, le tampon thermique que constituent les murs restant en contact avec l’ambiance intérieure. Le double mur quant à lui apporte encore plus d’inertie.

Immeuble-HBM13.jpg

Le troisième problème que pose l’ITI est la création de ponts thermiques. L’interruption de l’isolant au niveau des planchers crée des ponts thermiques et donc une hétérogénéité de la température de façade ce qui peut encore être source de phénomène de condensation. Dans le cas d’une ITE ces questions ne se posent pas.

Le dernier problème posé par l’isolation est la question de la place du dispositif. Concernant l’ITE, un débord de 20 cm est désormais autorisé à Paris sur l’espace public, ce qui constitue un encouragement fort vis-à-vis de l’ITE. Dans le cas de l’ITI, les occupants doivent se résoudre à perdre quelques pourcents de la surface habitable ce qui constitue une perte substantielle de la valeur d’un patrimoine immobilier. Ce dernier point est vraisemblablement le plus gros frein à la mise en place de l’ITI dans le parc privé.

Grand Prix d’Architecture 2012 de l’Académie des beaux-arts

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Grand-Prix-d-Architecture-2012-de-l-Acade-mie-des-beau.jpgGrand Prix d’Architecture 2012 de l’Académie des beaux-arts

Chaque année depuis 1975, l’Académie des beaux-arts organise un concours ouvert à tous les architectes et étudiants en architecture n’ayant pas dépassé l’âge de 35 ans au 1er janvier de l’année en cours. Elle propose un thème général de réflexion individuelle sur l’architecture et l’urbanisme.

Le thème de l’année 2012 s’est porté sur la « Maison Garder ». Tantôt de mauvaise réputation au sein des architectes, qui lui préfèrent les valeurs du collectif au symbole de l’individualisme qu’elle représente. Pourtant la maison est au cœur des préoccupations des individus aujourd’hui et le support d’imaginaires essentiels. Elle a d’ailleurs été partie prenante dans de très nombreux courants de pensées architecturaux qui s’en sont servis tel un laboratoire. Le thème de cette année propose de mettre la maison au centre de la réflexion des candidats, afin de la repenser dans sa composition et conception, en prenant en compte les nouvelles relations entre les individus, la famille et la communauté, mais aussi les nouveaux besoins de la société d’aujourd’hui (modes de vie, préoccupations écologiques, etc).

Ainsi chaque candidat a proposé sa vision afin de reconsidérer la maison, et pour cette édition 2012, le jury, présidé par M. Claude Parent, et composé des membres et des correspondants de la section d’architecture de l'Académie des beaux-arts, a sélectionné 17 finalistes parmi les 104 dossiers reçus et a attribué les prix suivants :

 

Le Grand prix d’architecture de l’académie des Beaux-arts 2012 et prix Charles-Abella (20 000 euros) est décerné à Simon Moisière (école d’architecture de Versailles), pour son projet « Transhumance ».

Grand-Prix-d-Architecture-2012-de-l-Acade-mie-copie-1.jpg© Simon Moisière 

 

Le deuxième prix et prix André-Arfvidson (9 000 euros) est décerné à Raphaël Masson (école d’architecture de Versailles), pour son projet « Biocénose et biotope ».

Grand-Prix-d-Architecture-2012-de-l-Acade-mie-copie-2.jpg© Raphaël Masson 

 

Le troisième prix et prix Paul-Arfvidson, prix spécial du Jury 2012 (4 000 euros) est décerné à Nicolas Simon (école d’architecture de Paris-Belleville), pour son projet « Garder la maison ».

Grand-Prix-d-Architecture-2012-de-l-Acade-mie-copie-3.jpg© Nicolas Simon

 

Deux mentions également décernées à :

Julie Litnhouvong (université de Liège), pour son projet « Maison périphérique ».


Minh Tâm Ngô (école d’architecture de Paris-Belleville), pour son projet « Le ciel dans l’œuf ».

L’académie des Beaux-arts exposera du 13 décembre 2012 au 6 janvier 2013 les projets des dix-sept finalistes au Palais de l'Institut, salle Comtesse de Caen, 27, quai de Conti - 75006 Paris.


Prix de l’Innovation du Salon des Maires et des Collectivités Locales 2012

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Prix-de-l-Innovation-du-Salon-des-Maires.jpgPrix de l’Innovation du Salon des Maires et des Collectivités Locales 2012

Les Prix de l’Innovation du Salon des Maires récompensent des produits, procédés, matériels, systèmes, services ou techniques innovants. Développés par les fournisseurs de biens et services du secteur des collectivités locales, ces innovations apportent des réponses concrètes aux problématiques actuelles qui se posent aux décideurs locaux.

Le jury, présidé par Jacqueline Gourault, vice-présidente de l'AMF (Association des Maires de France), sénateur-maire de La-Chaussée- Saint-Victor, s’est réuni le jeudi 25 octobre afin de délibérer.

78 dossiers ont été retenus et classés en onze catégories :

· Aménagement urbain, Eclairage urbain (19 dossiers)

· Bâtiments, Travaux Publics, Voirie (6 dossiers)

· Développement économique (1 dossier)

· Edition, Presse, Communication (2 dossiers)

· Enfance, Santé, Social (5 dossiers)

· Environnement, Energie (12 dossiers)

· Informatique, Télécommunications (10 dossiers)

· Institutionnel, Finances, Services (3 dossiers)

· Matériels, Transports, Véhicules (6 dossiers)

· Prévention, Sécurité (12 dossiers)

· Sport (2 dossiers)

Le jury présidé par Jacqueline GOURAULT, Sénateur-Maire de LA-CHAUSSÉE-SAINT-VICTOR (41), vice-présidente de l'AMF (Association des Maires de France) et accompagné par Christian BARDET, Directeur des Services Techniques, Ville de JONZAC (17), Marie-Catherine BARIGAULT, Directrice des Services Techniques, Ville de BOIS-COLOMBES (92), Michel BIN, Directeur Général des Services, Ville de MONTROUGE (92), Antoine BLOUET, Rédacteur en Chef, Maires et Présidents de Communautés de France, Lionel CAUMONT, Directeur des Systèmes d’Information, Ville de FONTENAY-SOUS-BOIS (94), Michel DALLONI, Directeur des Rédactions, Pôle Construction, Groupe Moniteur, Jean GIRARDON, Maire de MONT-SAINT-VINCENT (71), François-Xavier LANFRANCHI, Journaliste parlementaire, Hugues PERINEL, Directeur des Rédactions, Pôle Collectivités, Groupe Moniteur, Gérard RAMIREZ, Rédacteur en chef, La Lettre Informatique et Collectivités Locales, Journaliste sipublicinfo.com, a rendu son verdict :

 Lauréat-

·            Aménagement urbain

Prix de l'Innovation : COLUMNIUM®, concept de columbarium familial en colonne favorisant l’intimité et le recueillement pour la famille, présenté par FUNEADESIGN (Pavillon 3, B 39).

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Le COLUMNIUM® est un concept de columbarium familial favorisant l’intimité et le recueillement pour la famille, en apportant des solutions fonctionnelles, esthétiques et performantes pour les communes. Le COLUMNIUM® par une redistribution optimisée des volumes sous forme de colonne, occupe une surface au sol très réduite, soit 1⁄4 de la surface d’une case classique. Le COLUMNIUM® est un monument à caractère familial, puisque la totalité de son volume est exclusivement dédiée à une famille.

Finaliste : BABYLONE, mât pour végétaux grimpants, présenté par AREA (Pavillon 3, F 49). Finaliste : Aménagement cinéraire « OPTIMAL », présenté par FINALYS ENVIRONNEMENT (Pavillon 2.2, H 19).

 

·            Eclairage urbain

Prix de l'Innovation ex-aequo : CITYBOX®, architecture télécom composée de boitiers électroniques insérés dans le pied des candélabres et utilisant le courant porteur haut débit pour améliorer l'efficacité des réseaux d'éclairage public et offrir de nouveaux services aux usagers, présentée par ETDE (Pavillon 2.2, A 38).

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Citybox® est une architecture télécom composée de boîtiers électroniques insérés dans le pied des candélabres, utilisant le courant porteur haut débit pour améliorer l’efficacité des réseaux d’éclairage public et offrir de nouveaux services aux usagers. Elle transforme ainsi sans intervention le réseau d’éclairage public en réseau à haut débit, disponible 24h/24. Pour un service d’éclairage efficace et adaptatif, la solution Citybox® permet de grader l’intensité de chaque point lumineux. Pour une exploitation réactive et transparente, la solution Citybox® permet de contrôler en temps réel et à distance le bon fonctionnement des services opérés. Le déploiement de l’ensemble des services urbains attendus par les populations est rendu par le fonctionnement à haut-débit de la solution Citybox® (mobilité, environnement, sécurité, animation, communication). Citybox® est une innovation brevetée, née de plusieurs années de recherche au sein de la Direction Développement et Technologies d’ETDE.

Prix de l'Innovation ex-aequo : BLOC TRAPPES, système de condamnation de trappe de candélabres par système à énergie transportée, présenté par PREFABAT (Pavillon 2.2, C 34).

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Le bloc trappes est un système de condamnation de trappe de candélabres par système à énergie transportée. Il possède un double verrouillage vérin et électroaimant. Le procédé bloque le système d’ouverture existant par une fourchette prenant un boulon comme une clef plate et empêchant celui-ci de tourner. Sa faible épaisseur permet au bloc trappes de s’adapter sur tous types de candélabre.

 

·            Bâtiment / Travaux Publics / Voirie

Prix de l'Innovation : PLAQUE DE CHAUSSEE 15/5, système de protection de tranchée modulaire qui se compose d’éléments individuels emboîtables les uns dans les autres suivant la longueur de la tranchée, présenté par SEPIA SIGNALISATION (Pavillon 2.3, J 21).

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La plaque de chaussée 15\5 est un système de protection de tranchée modulaire qui se compose d’éléments individuels que l'on peut emboiter les uns aux autres suivant la longueur de la tranchée.

La plaque s’installe aisément à deux personnes en quelques minutes. Son poids est de 44kg et peut supporter un poids de 44 tonnes. Plus besoin d’utiliser de gros équipements spécialisés!

Plus sûre et plus pratique, la plaque de chaussée 15\5 est le remplacement idéal des plaques de route ordinaires en acier.

Finaliste : KIO, tampon de voirie en matériau composite, présenté par POLIECO FRANCE (Pavillon 2.2, C05).

 

·            Enfance / Santé / Social

Prix de l'Innovation : LIGHTHOUSE, siège à roulettes intégrant un vidéoprojecteur interactif qui transforme n’importe quelle surface plane en surface interactive, présenté par VANERUM FRANCE (Pavillon 2.1, B 26).

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L'interactivité mobile qui transforme votre environnement d'apprentissage. Le Lighthouse, siège mobile intégrant un vidéoprojecteur, permet de transformer en quelques secondes n'importe quel espace en un environnement d'apprentissage interactif. Produit Plug & Play, il offre une solution flexible d'intégration de technologies interactives dans les zones sans infrastructure fixe. Son architecture complètement ouverte le rend par ailleurs compatible avec tous les logiciels.

Mobile et compact, le Lighthouse se déplace facilement d'une pièce à l'autre pour être partagé entre plusieurs classes.

Finaliste : SIWAYTM HANDICAP, système destiné à alerter les personnes déficientes sensorielles isolées suite au déclenchement d’une alarme incendie, présenté par SIEMENS FRANCE (Pavillon 3, L 73).

 

·            Environnement / Energie

Prix de l'Innovation : GREASESHIELDTM, séparateur de graisses mécanique et entièrement automatique séparant et récupérant les graisses et les déchets solides contenus dans les eaux usées rejetées par les établissements des métiers de bouche, présenté par ENVIRONMENTAL PRODUCTS & SERVICES (Pavillon 3, F 86).

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Gamme de séparateurs à graisses mécaniques et automatiques qui séparent et récupèrent les graisses et les déchets solides contenus dans les eaux usées rejetées par les établissements des métiers de bouche. GreaseShieldTM évite le bouchage des canalisations et réduit la charge en graisses et matières organiques dans les stations d’épuration. Il n’est plus nécessaire d’avoir recours aux pompages des bacs à graisses ni à l’utilisation de produits chimiques ou d’agents biologiques. Les graisses, Gras et Huiles sont collectés et transformés en une source d’énergie renouvelable.

Compact et facile à installer, il s’intègre parfaitement dans tout local de préparations alimentaires et peut traiter les effluents provenant de plusieurs équipements (plonges, fours, lave-vaisselle, ...).8

Finaliste : UNITE DE VALORISATION DE DECHETS DE PLATRE, avec ou sans complexes isolants, présentée par NANTET LOCABENNES (Pavillon 2.2, B25-26).

 

·            Informatique / Télécommunications

Prix de l'Innovation : MON COURRIER MOBILE, application pour lire et traiter du courrier numérisé à destination de la collectivité sur une tablette, présenté par LOCALEO en partenariat avec DOCAPOST (Pavillon 2.1, G 75).

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« Mon courrier mobile » permet aux élus ou décideurs territoriaux de lire leur courrier sur leur tablette, sans aucune manipulation, ni document à charger. Par un simple feuilletage naturel, du bout du doigt, le décideur consulte et vise son courrier, met en copie un service ou un collaborateur, ajoute une note. De la même façon, le courrier sortant peut être signé d’un simple effleurement de l’écran et expédié sous forme papier directement grâce au service Maileva du Groupe La Poste.

La numérisation du courrier postal entrant à destination de la collectivité pourrait être assurée par Docapost (La Poste). « Mon courrier mobile » est une solution innovante, fruit du partenariat stratégique entre LOCALEO, leader dans les logiciels de Gestion de la Relation Citoyen, et DOCAPOST, filiale du Groupe La Poste pour les solutions numériques.

Finaliste : CAPTOO, logiciel de reconnaissance vocale multi-locuteurs et sans apprentissage conçu pour la réalisation de comptes rendus, présenté par SPECINOV (Pavillon 2.1, F 100).

Finaliste : TOOWAYTM sur KA-SAT, service d’accès Internet haut débit et triple play par KA-SAT, seul satellite haute performance HTS en Europe, présenté par EUTELSAT (Pavillon 2.1, F 78).

 

·            Matériels / Transports / Véhicules Mention d’encouragement : G-CITY, premier véhicule biométhane/gaz naturel à traction électrique, présenté par GDF SUEZ (Pavillon 3, M 56).

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GDF SUEZ et FAM Automobiles se sont associés afin de développer le 1er véhicule biométhane / gaz naturel à traction électrique. Ce véhicule hybride bénéficie d’un système innovant de recharge embarqué des batteries par l’intermédiaire d’un moteur thermique de 3kW, alimenté par des petits réservoirs de biométhane / gaz naturel. Le range-extender (prolongateur d’autonomie) à gaz confère à G-City une autonomie électrique pouvant atteindre plus de 200km.

Ce véhicule à traction électrique n’émet ni CO2 (en mode utilisation biométhane) ni polluants locaux. Ses dimensions (3960x1600x1850),sa modularité (plateau de chargement, benne), ses capacités de chargement (2-2.6 m3 pour 600 kg de charge utile) permettent de l’adapter à de multiples usages.

 

·            Prévention / Sécurité

Prix de l'Innovation : DALIS ALUS, rideau en aluminium coulissant longitudinalement dans des rails entourant les bords des fosses de visite et de maintenance contre les risques de chutes, présenté par REUS TECHNOLOGIES (Pavillon. 2.2, D 27).

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Pour lutter contre le risque de chute dans les fosses de visite et de maintenance, le système DALIS Alu est un rideau coulissant longitudinalement dans des rails longeant le bord de la fosse jusqu’à 17m de long (34 en tandem) et 1.2m de large. Ce rideau est constitué de panneaux en aluminium profilé, articulés entre eux par des axes permettant leur pliage en accordéon. L’originalité du système réside dans le mode de stockage des panneaux : grâce à une cinématique brevetée, ils s’empilent sur une étagère élastique qui s’enfonce proportionnellement au nombre de panneaux empilés; le mécanisme emmagasine l’énergie qui sera nécessaire à leur extraction. De plus, le sommet de la pile obtenue lorsque la fosse est ouverte sert de première marche à l’escalier d’accès, maximisant l’espace utile de la fosse.

Finaliste : POLMIL, système de clôture temporaire Très Haute Sécurité, hautement dissuasif et destiné à assurer une sécurité optimale lors des chantiers, évènements et manifestations sensibles, présenté par BATISEC (Pavillon 2.2, F 05).

YUE MINJUE – L’ombre du fou rire – 14 nov. > 17 mars 2013

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Yue-Minjun-.jpgYUE MINJUE – L’ombre du fou rire – 14 nov. > 17 mars 2013

Jusqu’au 17 mars 2013, la Fondation Cartier pour l’art contemporain présente la première exposition majeure consacrée à Yue Minjun en Europe. Une occasion unique de découvrir le travail de cet artiste chinois aujourd’hui reconnu et dont la célébrité contraste avec la grande discrétion. Revisitant les codes du grotesque par une iconographie haute en couleur et hantée de personnages au rire énigmatique, son œuvre porte un regard ironique et désabusé sur le contexte social de la Chine contemporaine et sur la condition humaine dans le monde moderne. À travers près de quarante tableaux issus de collections du monde entier, ainsi qu’une centaine de dessins encore jamais montrés au grand public, l’exposition dévoile l’esthétique singulière et complexe d’une œuvre qui se dérobe à toute interprétation.

Un artiste à l’image d’une génération fortement marquée par l’histoire de la Chine Contemporaine : le rire Comme exutoire.

Né en 1962 à Daqing, dans la province du Hei Long Jiang en Chine, Yue Minjun peint d’abord en amateur, avant de partir étudier l’art en 1985 à l’école normale de la province du Hebei. C’est dans la communauté d’artistes du village du Yuanmingyuan, près de Pékin, au début des années 1990, qu’il commence à définir son style ainsi que les contours de son principal sujet : le rire. Au même moment se développe en Chine un nouveau courant artistique dont Yue Minjun a souvent été considéré comme un des principaux représentants, le « réalisme cynique ». Marqués par un climat social tout à fait différent de celui des années 1980 et par l’ouverture de l’économie chinoise au marché mondial, ces jeunes artistes rompent à la fois avec le « réalisme socialiste» et avec les avant-gardes. Ils portent un regard plus acerbe et moins idéaliste sur leur environnement :

« C’est pour cela que le fait de sourire, de rire pour cacher son impuissance a [une grande] importance pour ma génération1 », dit Yue Minjun en parlant de ses débuts.

Yue-Minjun4.jpegthe exeCution - 1995 Huile sur toile 150 x 300 cm collection privée

Autoportraits : un même éclat de rire lancé à la face du monde.

Ainsi, les visages peints ou sculptés qui parcourent l’œuvre de Yue Minjun, la bouche béante et les yeux fermés, conservent-ils dans leur extravagance la fixité de masques impénétrables. « Ce rire stéréotypé fait écran à toute quête d’intentionnalité, il dresse un mur, interdit le dedans, bloque toute sensibilité », écrit François Jullien dans le catalogue publié à l’occasion de l’exposition. « Il affiche, sous son explosion à répétition, qu’il ne peut rien y avoir à communiquer. »

Ces portraits, d’abord inspirés des amis de l’artiste, se fondent peu à peu dans un seul et même visage, celui de Yue Minjun, apparaissant dès lors comme autant de miroirs reflétant ce que chacun veut y voir : une caricature de l’uniformisation de la société chinoise, un moyen de survivre dans un monde devenu absurde, ou une simple forme d’autodérision de la part de l’artiste. La reproduction de ce rire se révèle dans le même temps source inépuisable de possibles graphiques, les mêmes personnages aux traits immuables et stylisés occupant seuls la toile ou se démultipliant à l’infini. Mises en scène de façon caricaturale, cocasse, poétique ou tragique, ces étranges figures héritent des codes de certains dessins animés où tout semble possible et où l’absurde devient norme.

Au-delà du « réalisme Cynique » : une esthétique au scénario secret.

Au-delà d’une stricte catégorisation, Yue Minjun déploie dans ses tableaux une esthétique qui lui est propre – déroutante et d’une grande diversité, à la manière d’un scénario au déroulé secret. S’y côtoient les hauts lieux publics de la Chine, voi- tures de marque, avions et dinosaures, ou encore les références à l’imagerie populaire chinoise et à l’histoire de l’art, en des jeux d’assemblages et d’associations d’images où l’artiste se laisse une liberté d’exécution totale et où chaque signe reste ouvert à l’interprétation.

Ainsi l’artiste brouille-t-il comme à plaisir les repères dans le tableau The Execution, inspiré de La Mort de l’Empereur Maximilien de Mexico d’Édouard Manet (1868) dont tous les protagonistes sont remplacés par des personnages souriants, avec au second plan une évocation directe de l’enceinte de la Cité interdite. De même, dans la série évoquant la question de l’absence dans l’image, il reproduit à l’identique les tableaux des grands maîtres de la peinture occidentale ou certains grands tableaux de l’histoire populaire chinoise, en les vidant de l’ensemble de leurs personnages. Ne subsiste que le fond, véritable décor de théâtre désert révélant des paysages lunaires et des architectures surprenantes ou méconnaissables. Face à cette capacité de variation infinie, le visiteur se perd dans un jeu aussi dépourvu d’issue que les immenses paysages labyrinthiques de l’artiste. C’est là que résident toute la force et la subtilité d’une œuvre qui n’a cessé d’évoluer depuis les années 1990.

Entre répétition et variation, chaque tableau acquiert une résonance au sein d’un ensemble dont la puissance visuelle hors du commun est révélée par le regroupement, pour la première fois dans un même espace, de ces œuvres aussi mystérieuses que dérangeantes.

Parcours dans l’œuvre de YUE MINJUN

L’exposition présente un choix d’œuvres réalisées au début des années 1990. Ces toiles, parmi les premières de Yue Minjun, ont été rarement exposées et sont pourtant très importantes dans son œuvre, tant elles témoignent d’une recherche et d’une définition progressive de son style. Pendant ces années, l’artiste s’installe dans la communauté d’artistes du village du Yuanmingyuan, près de Pékin, où il choisit ses amis pour sujets. La représentation est encore réaliste et les physionomies des visages très diversifiées, mais peu à peu, de nombreux éléments stylistiques propres à son travail prennent place dans ses toiles : le portrait, la répétition, l’absurdité des situations ou encore la représentation d’éléments réels, comme certains monuments historiques par exemple.

 Yue-Minjun2.jpgthe artist and his friends 1991 Huile sur toile 187 x 198 cm collection privée, asie

Progressivement, les différentes physionomies s’effacent et tous les visages commencent à ressembler à celui de l’artiste qui se met en scène dans des situations extraordinaires, improbables, et parfois très poétiques. Yue Minjun compare l’élaboration de ces toiles immenses qui semblent raconter une histoire à certaines scènes de dessins animés : l’expression du visage change peu, alors même que les situations dans lesquelles il se met en scène sont toutes marquées par la stylisation des formes, l’absurdité ou la cocasserie.

Dans cette série de tableaux, un certain nombre de références à l’imagerie populaire ou à la tradition esthétique chinoise se mêlent dans des jeux de compositions et des associations graphiques – comme la représentation stylisée de l’eau et des vagues, ou la représentation de certains animaux propres à la culture chinoise. Pourtant, l’artiste ne donne aucune indication quant à l’histoire de ses tableaux, comme si tous les éléments d’un story-board complexe étaient présentés simultanément au spectateur sans aucun repère quant au sens de lecture.

Cette perte d’orientation suscitée par l’absence de scénario, l’omniprésence des visages stéréotypés et l’immensité des toiles devient presque métaphysique devant les toiles qui représentent des labyrinthes impénétrables.

 Yue-Minjun3.jpgad 3009 2008 Huile sur toile 300 x 400 cm collection de l’artiste, pékin

L’œuvre de Yue Minjun est également riche de références artistiques. L’artiste repeint certains grands chefs-d’œuvre de la peinture occidentale, tout en les détournant : il remplace tous les personnages par sa propre silhouette et son rire devient omniprésent. Ainsi l’artiste prend plaisir à brouiller les repères dans le tableau The Execution, inspiré de La Mort de l’Empereur Maximilien de Mexico d’Édouard Manet (1868). Hommage à Édouard Manet, pastiche ironique, ou plus simplement, comme le dit l’artiste lui-même, le souhait de « mettre en scène sa propre image et se faire participer à n’importe quelle scène de son choix, prise au hasard dans les cinq siècles passés » ? Aux côtés de The Execution (Städtische Kunsthalle, Mannheim), l’exposition présente également The Massacre at Chios et Freedom leading the people, inspirées de deux tableaux d’Eugène Delacroix : Scène des massacres de Scio (1824, Musée du Louvre, Paris) et La Liberté guidant le peuple (1830, Musée du Louvre, Paris).

 

Dans une autre série, Yue Minjun peint à l’identique des toiles de grands maîtres, ainsi que certaines images célèbres de l’époque du réalisme socialiste. Privées de leurs principaux acteurs, les œuvres ne sont plus que des décors de théâtre déserts, révélant des paysages lunaires et des architectures surprenantes ou méconnaissables. Dans cette série, Yue Minjun joue avec les souvenirs du spectateur, tout en perturbant son regard. L’exposition présente trois tableaux appartenant à cette série. Si le premier est inspiré de La Mort de Marat (1793, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles) de Jacques-Louis David les deux autres font référence à deux images emblématiques du réalisme socialiste et de l’iconographie maoïste : The Founding Ceremony of the Nation (1953) de Dong Xiwen et La Conférence de Gutian de He Kongde (circa 1970).

 

Parfois, le visage se déploie en gros plan, la bouche grande ouverte sur l’ensemble de la toile. Ces œuvres laissent le spectateur face à la capacité de variation infinie de l’artiste et rappellent aussi une tradition surréaliste où certaines toiles avaient pour intention de rendre visibles les mondes du rêve, de l’imaginaire et de la pensée.

Dans la toute récente série Overlappings, Yue Minjun va même jusqu’à anéantir son propre visage, qui disparaît au profit d’une tension stylistique et graphique hors du commun. Ce n’est plus seulement le visage de l’artiste qui est abîmé, c’est aussi l’intention du rire qui semble devenir impossible, à mesure que l’artiste le reproduit à l’infini et l’efface par la suite.

 

Montrés pour la première fois au grand public, une centaine de dessins dévoilent la pratique quotidienne de l’artiste, comme un carnet de notes et d’inspiration. Ébauches préparatoires, ou notations d’idées fugaces, cet ensemble rappelle que l’œuvre de Yue Minjun est bien plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord: il faut se perdre dans la répétition d’un même motif pour ressentir l’ombre de ce fou rire.

C’est aussi ce qui transparaît dans une série de photographies prises par le frère de l’artiste et projetées à la façon d’un diaporama qui montre l’artiste dans des positions, attitudes et postures proches de celles des personnages qu’il peint. L’artiste expérimente ainsi les poses et les compositions de ses toiles, comme si l’effort physique faisait partie intégrante de la création d’un tableau.

 Yue-Minjun6.jpgmemory-2 - 2000 Huile sur toile 140 x 108 cm collection de l’artiste, pékin

Yue Minjun

Né en 1962 à Daqing, dans la province du Hei Long Jiang en Chine, Yue Minjun peint d’abord en amateur, avant de partir étudier l’art en 1985 à l’école normale de la province du Hebei. C’est dans la communauté d’artistes du village du Yuanmingyuan, près de Pékin, au début des années 1990, qu’il commence à définir son style et trouve le sujet qui deviendra omniprésent dans ses toiles : le rire. Au même moment se développe le « réalisme cynique », un courant artistique qui se caractérise par un désenchantement face aux mutations socio-politiques de la Chine et dont Yue Minjun a souvent été considéré comme l’un des principaux représentants.

Ainsi, les visages peints ou sculptés qui parcourent l’œuvre de Yue Minjun, la bouche béante et les yeux fermés dans un éclat de rire, peuvent-ils être vus comme une caricature de l’uniformisation de la société chinoise, un moyen de survivre dans un monde devenu absurde ou une simple forme d’autodérision. D’abord inspirés des amis de l’artiste puis se fondant peu à peu dans un seul et même visage – celui de Yue Minjun –, ces portraits se révèlent être dans le même temps une source inépuisable de possibles graphiques, les mêmes personnages aux traits immuables et stylisés occupant seuls la toile ou se démultipliant à l’infini.

Après une participation remarquée à la 48e Biennale de Venise en 1999, Yue Minjun acquiert une renommée internationale. Ses œuvres connaissent alors un véritable engouement sur le marché de l’art contemporain et entrent dans de nombreux musées et collections du monde entier. Dans les années 2000, Yue Minjun nourrit son style, immédiatement reconnaissable, de multiples influences et développe de nouvelles séries comme celles des labyrinthes, des Reportraits ou, plus récemment, des Overlappings. Aujourd’hui, il poursuit son activité dans son studio près de Pékin et est considéré comme l’un des artistes les plus influents de sa génération.

 

Dérision

On dit, pour pénétrer l’énigme de ces faces à rictus de Yue Minjun, que ce doivent être, quelque part, des autoportraits. Mais peut-il s’agir pour autant d’autodérision, tant il est vrai que le propre de la dérision est qu’elle ne sait plus distinguer entre soi et le reste ; son rire (sa fêlure) ne se laisse pas cantonner – elle contamine.

Dérisoire signifie, sait-on, qu’on s’en moque et qu’on en rit ; et aussi, par dérivation, que cela n’est pas important et ne compte pas. La dérision fait lever-paraître-s’étaler dans un grand tremblement de sens, comme en un grand éclat de rire, une inconsistance universelle.

Cette dérision, bien sûr, touche l’Histoire avec son grand H, celle qui a « conduit », par quelque nécessité dialectique à repenser, du catéchisme révolutionnaire imposé au sauve-qui-peut du capitalisme triomphant. Elle touche donc, du même coup, tous les faux grands Acteurs et « timoniers » de cette Histoire : la place Tian’anmen est là pour le dressage et les alignements et revues maoïstes. Mais elle touche tout autant celui qui, aujourd’hui, s’arrête devant la toile et se demande, sérieux, perplexe, pressé de ranger cela dans quelque Machine à sens : « Mais qu’est-ce que cela peut donc bien signifier?»

Car parler de « réalisme cynique », comme on l’a fait, est encore trop rassurant. Façon encore de s’en débarrasser. Le propre de ce « jurer par le chien » du cynisme, en effet, est de ne supporter aucun prédicat béquille, et pas plus celui du « réel » qu’aucun autre. Le cynisme est sans garde-fou.

Rire-ridule-rictus

À l’encontre de la bipartition du rire et des pleurs, de Jean-qui-rit et de Jean-qui-pleure (ou de Démocrite et d’Héraclite, ou de la comédie et de la tragédie, etc.), le rire, chez Yue Minjun, fait violemment sauter cette symétrie convenue. Tandis que les larmes signifient univoquement la tristesse, le rire, en effet, renvoie, reflue, vers une énigme ; tandis que les larmes font présager une profondeur, le rire, quant à lui, ouvre sur un abîme. Ou bien encore : tandis que les pleurs invitent à basculer dans une intériorité, et par conséquent portent au partage, le rire rejette dans un dehors, procède à une exclusion.

Cela est encore plus vrai une fois qu’on est passé en Chine. Est-ce qu’on rit parce qu’on est joyeux? Ou parce qu’on trouve comique ce qu’on a sous les yeux ? Si l’on croit le rire naturel sous prétexte qu’il est le « propre de l’homme », selon la formule, on ne peut que d’autant mieux vérifier, face aux peintures de Yue Minjun, combien sa portée mais aussi sa motivation sont culturelles. On rit si souvent pour se dissocier. On paraît approuver, mais pour mieux dénoncer (le faisaient déjà les bouffons à la cour du Prince). Le rire est masque. Il est ainsi une stratégie du rire, en Chine, notamment du grand rire répété, à gorge déployée, haha xiao-xiao, dont la visée offensive est de décontenancer. Sur les premières peintures de Yue Minjun, le rire est encore varié, modulé, singulier, et par conséquent expressif. Il laisse entrevoir une personnalité. Mais quand le rire se fige en rictus uniforme, bouche ouverte en banane ou croissant de lune, et les yeux fermés – seules des ridules restent esquissées –, ce rire stéréotypé fait écran à toute quête d’intentionnalité, il dresse un mur, interdit le dedans, bloque toute sensibilité. Il affiche, sous son explosion à répétition, qu’il ne peut rien y avoir à communiquer. Aussi la formule fameuse à laquelle Bergson reconduit le rire tombe-t-elle juste, si ce n’est qu’elle est, encore une fois, par trop bénigne : le « mécanique » est bien là, en effet, mais, sous son placage, le « vivant » a disparu. Il n’y a plus insertion de l’un dans l’autre, la raideur de l’un faisant ressortir le mouvant de l’autre. Mais tout vivant s’est aboli devant cette convulsion généralisée.

Fausses routes

On dira pourtant, pour plaider la cause de l’humain et de la conscience dans l’œuvre de Yue Minjun, que celle-ci contient aussi des éléments mythologiques : le corps se transformant en arbre dans une scène à la Zhuangzi ; qu’on peut y trouver du narratif : l’appel au secours du noyé ; qu’il y a des bribes de symbolique : voiture de luxe et dinosaures ; ou encore que le contraste ironique est lui-même porteur de sens.

Mais, justement, tous ces processus intégrateurs sont paralysés. Ils sont là erratiques et ne construisent rien. Non seulement ils ne débouchent pas sur une signification; mais même ce qu’on croit reconnaître en eux d’allusions ou de cohérences éventuelles fait un pied de nez à la volonté d’interprétation.

Impossible subjectivité

Stratégie de subversion, dira-t-on : cette peinture vise à dénoncer. Dénonciation du pouvoir totalitaire qui tient les hommes alignés et contraints d’acclamer; et, plus généralement, de tout l’idéologique comme phénomène d’emprise qui uniformise et dissipe la possibilité du singulier. La peinture de Yue Minjun ne fait cependant pas seulement le bilan des dislocations de l’Histoire ; mais elle peint surtout l’impossibilité de s’y constituer en Sujet. Et cela vaut non seulement pour le regardé mais tout autant pour les regardants. Car, face à ces visages non-visages, visages affichés mais évidés, dont l’espace est saturé, les procédures de projection et d’identification sont bien sûr enrayées. L’entreprise de subjectivation tourne à vide. Si « réalisme (cynique) » il y a, « réel » signifie alors laconiquement : sans possibilité d’un Sujet. Du moi est affiché, reproduit partout, mais le sujet est nulle part.

 Yue-Minjun5.jpgthe death of marat - 2002 Huile sur toile 292 x 220 cm collection privée, pékin

Un homme des plus intelligents rit bêtement dans son coin. Et tous les dieux d’en rester déconcertés.

Il y a plus de larmes dans le rire que dans les pleurs. Les parties chaudes des larmes se sont glacées.

Les femmes pleurent toujours deux fois sur ce dont elles ont envie de pleurer. Les hommes trouvent qu’un rire suffit.

Donne un peu plus d’allure à ton visage, afin qu’il ressemble à celui d’Alain Delon, à celui de Liang Chaowei (Tony Leung Chiu-Wai), après il ne sera pas trop tard pour rire.

Du préposé aux visas qui jamais ne rit, et de celui qui est tout sourire, duquel faut-il s’attendre à essuyer un refus ?

Le rire est un art sur le temps.

Les intellectuels rient avec de l’encre plein la bouche, mais quand ils sortent de chez eux leur rire est tiré à quatre épingles, de peur que l’encre ne salisse leur apparence.

La maison du rire est construite en porcelaine, au moindre choc elle se brise.

Quand le rire est brisé, le cœur l’est aussi. Le cœur et les larmes se regardent au travers de la vitre du rire.

Dans l’orchestre symphonique de la justice mondiale, le rire joue d’un instrument qu’il ne maîtrise pas du tout. Tout en affectant un air sérieux, le rire joue son propre silence.

On peut monopoliser le plaisir, mais pas le rire.

La source du rire reste une énigme, elle est enfouie au cœur de la philosophie la plus inaccessible, même l’art ne peut la révéler.

Le rire par son rire allège la matière, les mots en revanche y ont gagné en poids.

Celui qui rit à tout bout de champ n’a même pas ri une seconde.

Si le rire était un pan de terre, il ferait l’objet d’une expropriation par l’État.

Comme Gengis Khan, de l’Europe à la Chine, édifions un système postal pour ces rires jamais expédiés.

Le corps nu du rire : photographié avec un téléphone portable, c’est une photo érotique, avec un appareil reflex mono-objectif, c’est une photo d’art.

Le monde qui ne peut se réfugier dans les pleurs, ne peut davantage se mettre à l’abri derrière le rire.

Rire ou pleurs, les deux se produisent. Même si tu ne souhaites pas avoir un quelconque lien avec l’histoire et l’état actuel du monde, l’Histoire, ce monstre, n’en viendra pas moins frapper à ta porte.

Après avoir aboli le temps, le rire, se riant de l’Histoire, en fait une information.

Le rire a accumulé des choses vertes afin de pouvoir griller les feux rouges.

Quelqu’un portant sa propre tête décapitée, rit sans rime ni raison.

Tout visage humain souriant est le rire de cet homme masqué qui ne rit pas.

Le rire des plus grandes profondeurs est celui que l’on n’entend pas. Le rire du ciel est inaudible lui aussi. Mais il te suffit d’écouter et tu es ce rire.

Le rire des anges est comme une pluie tombant du ciel sur terre mais qui, à mi-hauteur, est séchée par le soleil.

Certains rires sont douloureux, d’autres vous démangent.

Le rire est comme un chien qui aboie chaque fois qu’il a faim.

Le rire est multiplication, mais cela n’a rien à voir avec le calcul.

Le rire une fois débranché est chargé d’électricité.

Le rire jette un regard de travers au parfait honnête homme.

Les lanternes du rire sont allumées dans les yeux du loup.

Le rire du miroir : un rire brisé en mille rires.

Et le rire de rire, de rire, jusqu’à sombrer dans son rire.

Si tu ne peux rire comme un dieu, il te faut au moins rire comme un homme.

Toute la tristesse immémoriale est dans ce rire.

 Yue-Minjun.jpgdessins - 1991 – 2008 crayon et encre sur papier collection de l’artiste, pékin

Informations pratiques

L’exposition est ouverte au public tous les jours, sauf le lundi, de 11h à 20h.

Nocturne le mardi jusqu’à 22h.

Droit d’entrée: 9,50€

Tarif réduit*: 6,50€

Gratuit **

Accès libre pour les moins de 18 ans le mercredi de 14h à 18h.

Réservation : magasins Fnac, fnac.com

* Étudiants, moins de 25 ans, carte Senior, demandeurs d’emploi, Maison des Artistes.

** Moins de 10 ans, Laissez-passer, carte ICOM.

Accueil des groupes

> Visite guidée avec médiateur, du mardi au vendredi, de 11h à 18h (min. 10 pers.)

Tarif adultes: 10€/pers.

Scolaires et seniors: 5€/pers.

>Visite libre du mardi au dimanche, de 11h à 18h (min. 10 pers.)

Tarif adultes: 8€/pers.

Scolaires et seniors: 4€/pers.

Contact

Tél. 01 42 18 56 67

info.reservation@fondation.cartier.com

Laissez-passer

Le Laissez-passer offre un accès prioritaire, gratuit et illimité à la Fondation Cartier, un accès libre le mercredi pour une personne vous accompagnant, des visites guidées des expositions, des invitations aux Soirées Nomades et des entrées à tarif réduit pour les événements exceptionnels (nombre de places limité, sur réservation), une réduction de 5 % à la librairie ainsi que des avantages dans de nombreuses institutions culturelles parisiennes.

Adhésion annuelle: 30€

Tarif réduit: 25€ (carte Senior, carte famille nombreuse)

Tarif jeune: 18€ (moins de 25 ans)

Contact

Tél. 01 42 18 56 67

info.laissezpasser@fondation.cartier.com

Accès

261, boulevard Raspail 75014 Paris

Tél. 01 42 18 56 50

Métro Raspail ou Denfert-Rochereau (lignes 4 et 6) / Bus 38, 68, 88, 91 RER Denfert-Rochereau (ligne B) Station Vélib’ et stationnement réservé aux visiteurs handicapés devant le 2, rue Victor Schoelcher

Yue-Minjun1.jpguntitled - 1994 Huile sur toile collection privée ©Yue Minjun

Pensée du Jour

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George_Eliot.jpgPensée du Jour

« Bénit soi l’homme qui, n’ayant rien à dire, s’abstient de le démontrer à haute voix »

George Eliot  1819 - 1880

D’ici dix ans, plus de 2000 km de lignes à très haute tension et 15 Mds € d’investissements…

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RTE-.jpgD’ici dix ans, plus de 2000 km de lignes à très haute tension et 15 Mds € d’investissements…

RTE, réseau de transport d’électricité, a rendu publique son nouveau schéma de développement du réseau de transport d’électricité et les investissements correspondants, notamment pour inclure la transition énergétique quelles que soient les conclusions qui seront issues du débat à venir.

Elle entraînera une mutation importante du paysage énergétique, ne serait-ce que par le changement de répartition géographique des moyens de production. Le réseau de transport devra être renforcé afin de relier les nouveaux moyens de production aux zones de consommation.

D’ici trois ans, environ 70 nouvelles lignes, majoritairement souterraines :

Le plan de développement à 3 ans (pour les mises en service 2013 à 2015) prévoit la création de 63 liaisons souterraines pour un total de 73 lignes électriques. 700 km de nouvelles liaisons souterraines sont prévues. Ce plan comporte au total 170 projets majeurs : liaisons souterraines, lignes aériennes, postes ou autres équipements programmés sur cette période.

Dans la continuité des investissements déjà programmés, c’est environ 1,5 milliard d’euros par an que RTE entend consacrer sur cette période en investissements industriels de développement du réseau, mais aussi de renouvellement et d‘amélioration de la résistance mécanique des ouvrages pour renforcer la sécurité d’alimentation et la qualité de fourniture.

D’ici dix ans, plus de 2000 km de lignes à très haute tension :

De nombreux équipements sont à réaliser pour adapter le réseau aux défis de la mutation du paysage énergétique. Il s’agit d’un socle d’investissements invariant, qui sera complété par les besoins nouveaux qui pourraient ressortir à l’issue du débat sur la transition énergétique et, le cas échéant, des Schémas régionaux de raccordement des énergies renouvelables. Par nature même, l’électricité générée par le vent et le soleil est intermittente. Faute de capacités de stockage disponibles à grande échelle, le renforcement du réseau permettra la meilleure valorisation de ces nouvelles sources d’énergie propre. 

D’ici 2020, ces investissements de RTE représentent environ 15 milliards. En termes de nouvelles infrastructures, ceci constitue : 800 à 1 000 km de nouvelles routes en courant continu souterraines et sous-marines et les stations de conversion associées ; 1 000 à 2 000 km de renforcement de réseau électrique existant ou de nouveaux circuits en courant alternatif aérien 400 000 volts en substitution d’ouvrages existants ; environ 400 km de liaisons souterraines 400 et 225 000 volts ; 15 à 20 nouveaux postes d’aiguillage et de transformation 400 000 volts ; plus de 10 000 MVA de puissance de transformation additionnelle entre le réseau 400 000 volts de grand transport et les réseaux de tension inférieure.

Le coût du transport représente environ dix pour cent de la facture d’électricité d’un consommateur domestique, alors que le réseau permet des économies très supérieures grâce à l’optimisation des coûts de production qu’il permet.

D’ici à 2030, 35 à 50 milliards d’euros d’investissements en fonction du mix énergétique français :

D’ici à 2030, selon les scénarios, RTE estime que 35 à 50 milliards d’euros d’investissements sur le réseau de transport sont à réaliser. Sur ce montant, 5 milliards d’euros portent sur le renforcement des interconnexions électriques avec les pays voisins, et 5 à 10 milliards d’euros pour accompagner la transition énergétique.

De nombreux projets : européens, nationaux et régionaux :

Les interconnexions permettent à l’Europe d’absorber des variations très importantes et très rapides des transits d'électricité et mutualisent largement les moyens de production disponibles. De plus, la France, au carrefour géographique des réseaux européens, est impactée par les fortes évolutions que connaissent ses voisins comme l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie. L’accroissement des capacités d’échange avec l’Espagne, le renforcement des échanges trans-Manche et avec le Benelux et l’Allemagne s’inscrivent dans ce cadre.

D’autres décisions seront aussi à prendre dès 2013, à l’issue du débat national, pour passer notamment le cap de 2022, date à laquelle la transformation du paysage électrique va s’accélérer. Parmi les travaux importants nécessaires pour rééquilibrer le réseau électrique français, citons, par exemple, la restructuration des liaisons du Massif Central, le renforcement du réseau dans le Grand Est de la France ainsi qu’entre la Normandie et le Sud Parisien.

Par ailleurs, le réseau de transport continuera de fluidifier les transits interrégionaux et de faciliter les secours mutuels entre les régions françaises, à l’instar des « filets de sécurité » engagés en Bretagne et en région PACA. Avec le remplacement des centrales les plus anciennes, notamment thermiques, et le développement des énergies renouvelables, l’amplitude et la volatilité des flux augmentent, notamment entre le nord et le sud de la France. Outre la modernisation des lignes aériennes en vallée du Rhône, entre Montélimar et Lyon déjà engagée, RTE prévoit de reconstruire les axes anciens du nord de la France (par exemple entre Lille et Arras ainsi qu’entre Charleville-Mézières et Reims) pour permettre le triplement des capacités, et propose de créer un nouveau lien électrique - par la Méditerranée - entre le Languedoc et la Provence.

Pénibilité : une subvention pour les TPE du BTP

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Pe-nibilite--BTP.jpgPénibilité : une subvention pour les TPE du BTP

Pour soutenir l’effort des PME, l’OPPBTP a lancé à partir du 21 novembre un dispositif de subvention destiné à financer l’acquisition de matériels visant à réduire les facteurs de risques liés à la pénibilité.

A destination des petites entreprises de moins de 150 salariés et qui souhaitent investir dans des équipements permettant d’améliorer les conditions de travail de ses salariés,  l’OPPBTP a mis en place une subvention spécifique. Les matériels subventionnés doivent permettre de réduire les facteurs de risques liés à la pénibilité (manutentions manuelles de charges, postures pénibles, vibrations mécaniques) ou à un environnement physique agressif (agents chimiques dangereux, poussières, fumées, bruit). 

Cette subvention permet ainsi d’acquérir des équipements d’hygiène comme des bungalows dotés de W-C et de douches, des matériels électriques de manutention (treuils, palans, monte-matériaux…). Par exemple : treuils, palan, engin de levage, chariot de manutention, nacelle élévatrice, aménagement de véhicules utilitaires, siège anti-vibratile, outils portatifs équipés de dispositifs anti-vibratiles, bungalow d’hygiène...

Le montant de cette subvention s’échelonne de 1000 à 5000 euros. Les entreprises de moins de 20 salariés, engagées dans une démarche Adapt-métiers, bénéficient en plus d’une majoration de 20%, soit une subvention maximale de 6000 euros.

Détail du montant de la subvention :

Cette subvention est destinée à l’achat de matériel palliant ou réduisant les facteurs de risque liés à la pénibilité et sera fonction du montant hors taxe de l’investissement selon la grille suivante :

- de 2000,00 € HT à 5000,00 € HT : subvention de 50 % du montant

- de 5000,00 € HT à 10000,00 € HT : subvention de 30 % du montant

- de 10000,00 € HT à 15000,00 € HT : subvention de 20 % du montant

- au-dessus de 15000,00 € HT : subvention maximale de 5000,00 € (cumul des 3 tranches, 2500,00 € + 1500,00 € + 1000,00 €)

Pour les entreprises de moins de 20 salariés ayant réalisé un ADAPT-Métiers, le montant total de la subvention éligible est majoré de 20%, soit une subvention maximale de 6000,00 €.

Les modalités pour bénéficier de cette aide sont simples. L’entreprise, qui a acquis en une seule fois des matériels pour un montant minimum de 2000 euros, s’inscrit dans l’espace e-prevention. Elle télécharge le formulaire de demande de subvention qu’elle remplit et renvoie par courrier au conseiller OPPBTP de son secteur. Celui-ci vérifie la recevabilité du dossier (document unique d’évaluation des risques actualisé, plan d’action de prévention mis en place, présentation du projet d’investissement…) et l’instruit en s’assurant de la pertinence du projet. Si le dossier est recevable, l’OPPBTP verse directement à l’entreprise, sur justificatifs d’achat (facture acquittée), une somme correspondant aux investissements réalisés selon des paliers dégressifs.

L’entreprise devra constituer et soumettre à l’OPPBTP un dossier, comportant :

- Le formulaire de demande de subvention

- Un extrait K-bis de l’entreprise de moins de 3 mois

- Une attestation de versement des cotisations URSAFF de moins de 3 mois

- Une attestation de versement des cotisations de la Caisse de Congés payés de l’entreprise de moins de 3 mois

- Une copie du Document unique d’évaluation des risques et du plan d’action associé, mis à jour dans l’année précédant la demande de subvention

- Le cas échéant, l’avis du CHSCT ou des délégués du personnel relatif à la demande de subvention

- Un engagement sur l’honneur de ne pas avoir bénéficié d’un financement CNAMTS/CARSAT pour le même projet 

- Un relevé d’identité bancaire au nom de l’entreprise

- Les justificatifs d’achat des matériels pour lesquels la subvention est demandée ainsi que le certificat de conformité.

 

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