KEITH
HARING - The Political Line* - au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, et au CENTQUATRE,
Du 19 avril au 18 août 2013
Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, avec le CENTQUATRE, consacre une rétrospective de grande envergure à l’artiste américain Keith Haring (1958 – 1990). Cette exposition permettra
d’appréhender l’importance de son œuvre et plus particulièrement la nature profondément « politique » de sa démarche, tout au long de sa carrière.
Avec près de 250 œuvres réalisées sur toile, sur bâche ou dans le métro, - dont une vingtaine de grands formats seront exposés au CENTQUATRE, cette exposition est l’une des plus importantes
jamais réalisées sur cet artiste.
Keith Haring fut l’un des artistes les plus célébrés de son époque, et aujourd’hui encore tout le monde connaît son style incomparable et son répertoire de signes emblématiques. Il a été exposé
avec Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat, Roy Lichtenstein, Robert Rauschenberg, Jenny Holzer et Daniel Buren, dès la Documenta 7 en 1982 et dans des musées et biennales du monde entier.
Virtuose du dessin - qu’il pratiquait depuis l’enfance à haute dose - Keith Haring a étudié à la School of Visual Arts à New York. Génie de la ligne, travailleur incessant et rapide, il a
énormément produit, réalisant ses œuvres en écoutant de la musique. Il a utilisé de multiples supports et eu recours aux medias de son époque allant jusqu’à commercialiser des produits dérivés
dans son célèbre Pop Shop à partir de 1985.
Les messages et les idées politiques qu’il a véhiculés ne constituent pas seulement une part de son héritage, mais ont considérablement influencé les artistes et la société. Ses « subway drawings
» réalisés dans le métro, ses peintures, ses dessins et sculptures, étaient porteurs de messages de justice sociale, de liberté individuelle et de changement. Icône du Pop art, artiste subversif
et militant, Keith Haring a multiplié les engagements tout au long de sa vie : très jeune, il était animé par une envie de transformer le monde.
Untitled,
1982, BvB collection Genève, © Keith Haring Foundation
En utilisant délibérément la rue et les espaces publics pour s’adresser au plus grand nombre, il n’a cessé de lutter contre le racisme, le capitalisme et toutes sortes d’injustice et de violence,
notamment l’Apartheid en Afrique du sud, la menace de guerre atomique, la destruction de l’environnement, l’homophobie et l’épidémie du sida (dont il est mort non sans avoir créé une fondation
caritative au profit de la lutte contre la maladie). Le parcours de l’exposition rend compte de ses prises de position critiques.
Cette exposition majeure se devait d’être organisée à Paris. En effet, présenté dès 1984 par l’Arc, au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris dans l’exposition Figuration Libre
France/USA, aux côtés de Robert Combas, Hervé Di Rosa, Jean-Michel Basquiat... Keith Haring a séjourné, travaillé et exposé à de nombreuses reprises à Paris, ville qu’il affectionnait
particulièrement.
Keith Haring, the Political Line* Grands formats Le CENTQUATRE présente les œuvres grand format de l’artiste, parmi lesquelles des bâches et des peintures sur les thèmes de la religion, de la
menace nucléraire et du Sida ainsi que plusieurs sculptures monumentales comme Head Through Belly et King and Queen. Le visiteur pourra également pénétrer dans Le Pop Shop
réalisé dans un container à Tokyo en 1988. La pièce monumentale des Dix Commandements (dix panneaux de sept mètres de haut) fera l’objet d’un accrochage spectaculaire dans une salle.
http://www.104.fr/
Untitled, 9 avril 1985,
Collection particulière, © Keith Haring Foundation
Parcours de l’exposition
Le parcours de l’exposition, organisé de manière thématique, qui débute par l’accrochage de ses premiers travaux, rend compte de ses prises de position critiques avec près de 250 œuvres dont une
vingtaine de grands formats sont exposés au CENTQUATRE. Cette exposition est l’une des plus importantes jamais réalisées sur cet artiste.
L’individu contre l’État
Déjà dans ses premières œuvres Keith Haring s’oppose au pouvoir de l’Etat. Haring croit résolument en l’individualité et en la liberté pour chaque individu. Il dépeint l’artiste graffeur attaqué
par des chiens qui aboient, le personnage déchiqueté par quatre mains géantes ou celui qui casse le bâton avec lequel on vient de le frapper. Haring a également représenté ce personnage à
l’allure de robot qui vise les personnes anonymes marquées d’une croix comme des cibles. L’artiste dénonce à travers certaines de ses œuvres les groupes stéréotypés et classifiés par l’Etat, et
dénonce aussi les êtres qui oublient leur propre individualité.
A travers sa rébellion contre l’establishment et ses interventions performatives, il adresse ainsi des messages défiant l’autorité tutélaire de l’état contre l’individu.
Capitalisme
Radical dans son rapport au monde consumériste, Keith Haring règle des comptes et donne à voir une critique acerbe du capitalisme et de la société de consommation. A travers certaines de ses
œuvres l’artiste s’insurge en représentant l’hégémonie des États-Unis et du dollar. Keith Haring admire Andy Warhol décliné dans plusieurs de ses œuvres en Mickey Mouse. Ce dernier par ailleurs
véritable artiste homme d’affaires, encourage Haring à ouvrir en 1986 un Pop Shop sur Broadway où tous les objets vendus (t-shirts, casquettes...) sont commercialisés à l’effigie de ses œuvres
dans un décor imaginé par lui-même, reprenant l’idée chère à Haring de l’art accessible à tous.
Les œuvres dans l’espace public
Haring a commencé très tôt à exercer son art dans l’espace public, lorsqu’il s’est installé à New York en 1978. Il réalise les affiches publicitaires altérées en photocopiant par centaines des
titres remaniés faits à partir des collages de manchettes de journaux et les placarde dans la rue sur des lampadaires ou des kiosques.
Les activités urbaines de Haring atteignent leur apogée lorsqu’il commence à réaliser ses dessins (Subway Drawings) dans le métro sur des panneaux noirs destinés à recevoir des affiches
publicitaires. De 1980 à 1985, ses dessins à la craie (plus de 5000) sont à la fois une performance physique et artistique, voire un acte politique, produire de l’art pour tout le monde car
visible par tous. L’artiste a aussi beaucoup aimé collaborer avec les artistes de son temps, grapheurs, musiciens, danseurs, il y avait chez lui une forme de frénésie et de plaisir à produire des
œuvres communes et transgressives.
Untitled, 1982,
Collection particulière, © Keith Haring Foundation
Religion
Keith Haring qui a grandi dans un milieu chrétien traditionnel considère avec beaucoup de recul et un esprit critique l’histoire et notamment celle de la colonisation et de la religion. Haring
pensait qu’ « une grande partie du mal qui se produit dans le monde est causée au nom du bien (religion, faux prophètes, artistes de pacotille, hommes politiques, businessmen...). »
Dans ses dessins et peintures, des croix pénètrent les corps, se collent aux cerveaux. Haring crée dans ses œuvres tardives des scènes dramatiques dans lesquelles l’Église et ses dogmes sont
dénoncés comme étant nocifs pour la société et l’individu. Néanmoins tout en luttant contre toutes les « religions de contrôle », Haring respecte la foi individuelle.
Mass Media
Dans ses premières œuvres Keith Haring évoque à plusieurs reprises la menace de la substitution de notre réalité par les nouvelles technologies que sont les écrans (télévision et ordinateur). Il
s’inquiète par ailleurs du danger qui pèse sur la créativité et l’individualité face à l’hégémonie technologique. Dans certaines de ses toiles, il peint ainsi à l’intérieur d’écrans les
thématiques qui le préoccupent comme la puissance atomique, le corps du Christ ou encore Mickey Mouse. La télévision et les écrans d’ordinateur dans ses peintures et ses dessins remplacent
parfois le cerveau. Il a lui-même bénéficié très tôt d’une couverture médiatique incroyable et a paradoxalement joué rapidement de la peopolisation de sa vie et de ses relations avec Madonna,
Andy Warhol, Grace Jones, Jean-Michel Basquiat...
Racisme
Keith Haring s'intéresse à de nombreuses facettes de l'histoire, il est notamment révolté par toutes les discriminations dans un monde pour lui empreint de racisme et d’oppression (histoire de la
colonisation, guerre du Vietnam). L’homme blanc « mauvais » représente pour Haring le pillage, l’oppression, l’esclavage, la cause de la pauvreté. Dès son arrivée à New York il est fasciné par la
diversité des populations, il rencontre et fréquente des minorités qui l’attirent et desquelles il se sent proche. Tout au long de sa carrière Haring s’est ainsi attaqué aux problématiques
sociopolitiques et a produit un art dit engagé.
En 1985 à la manifestation contre l'apartheid dans Central Park, il fait imprimer en 20 000 exemplaires un poster Free South Africa qu’il distribue lui même.
Écocide, menace nucléaire et apocalypse
Haring s’engage et cherche à encourager toute action de protection pour sauver la planète ; c’est l’époque du développement du mouvement écologiste. Il défend l’idée que la préservation de
l’environnement relève de notre responsabilité. « Nous savons que les « humains » déterminent le futur de la planète. Nous avons le pouvoir de détruire et de créer. »
Son engagement personnel se traduit le 12 juin 1982, lors d’un immense rallye contre le nucléaire, par la réalisation à ses propres frais de milliers de posters à distribuer. En 1988, il visite
le Musée Mémorial de la Paix d’Hiroshima, bouleversé il crée un nouveau groupe d’œuvres évoquant le danger de la guerre atomique.
Dernières œuvres. Sexe, sida et mort
Lorsqu’il débarque à New York pour étudier, Haring assume pleinement son homosexualité. Il y vit d’abord une sexualité débridée, qui transparaît à la fois dans son journal et dans ses œuvres où
le sexe est très présent. Lorsque le virus du sida se propage dans les années 80, la lutte contre cette maladie deviendra sa bataille la plus personnelle ; dès 1985, la thématique du sida
apparaît, comme dans son autoportrait aux pois rouges. Il s’engage en réalisant des affiches en faveur de rapports sexuels protégés, afin d’informer sur cette épidémie. Certaines affiches comme «
Silence = Death » ont un caractère purement militant. Il personnifie le virus sous la forme d’un énorme spermatozoïde à cornes dans une série de dessins et de peintures. Personnage officiel, il
contribue ainsi à divulguer et faire savoir ce qu’on ne disait pas dans les années 80 sur cette maladie. Touché lui-même par le virus (il apprend qu’il est contaminé en 1988), il décède le 16
février 1990 à New York.
Scénographie : Cécile Degos
The Tree of Monkeys, 1984, Courtesy Fondazione Orsi, © Keith
Haring Foundation
Biographie
1958 : Naissance le 4 mai à Reading, près de Kutztown en Pennsylvanie.
1977-1978 : Keith Haring s’inscrit à la Ivy School of Professional Art de Pittsburgh pour se former au dessin publicitaire. Il quitte l’école au bout de quelques mois et étudie en autodidacte le
travail de Klee, Dubuffet, Pollock, Christo..., puis découvre les œuvres d’Alechinsky lors d’une rétrospective au Carnegie Museum of Art de Pittsburgh. En juillet 1978, le Center for the Arts de
Pittsburgh lui consacre sa première exposition.
1978-1979 : Il s’installe à New York et découvre une ville cosmopolite et énergique. Il assume son homosexualité et la vit pleinement. Il s’inscrit à la School of Visual Arts (SVA) où il étudie
entre autres la sémiotique. Parmi ses professeurs on compte Joseph Kosuth ou Keith Sonnier. Il expérimente de nombreuses techniques telles que la vidéo, la performance et les collages. Il
découvre l’oeuvre de William S. Burroughs et Brion Gysin. Il rencontre des musiciens, des artistes performers, et des graffeurs mais aussi Kenny Scharf, Jean-Michel Basquiat, Tseng Kwong Chi,
John Sex, avec qui il fréquente les clubs new-yorkais.
1980 : Il commence à dessiner à la craie sur les panneaux noirs qui recouvrent les emplacements publicitaires laissés vacants dans le métro (jusqu’en 1985) : c’est l’époque des Subway
drawings. Il participe à de nombreuses expositions, entre autres dans des boites de nuit, comme le Club 57 ou plus tard le Mudd Club.
1981 : Il fait la connaissance du jeune graffeur LA II, avec lequel il collabore pendant plus de trois ans. Il peint sur des matériaux divers (plastique, métal, objets trouvés, statues de
jardin...).
1982 : Il projette durant un mois une animation sur un panneau lumineux de Times Square à New York. Il participe à la Documenta 7 de Cassel en Allemagne organisée par Rudi Fuchs et commence à
sillonner l’Europe pour de nombreux projets. Tony Shafrazi devient son galeriste et organise sa première exposition personnelle qui connaît un vif succès. Il peint sa première fresque sur le mur
d’un terrain de basket sur Houston Street.
1983 : Il se lie d’amitié avec Andy Warhol. Il expose à la Biennale du Whitney Museum de New York et à celle de São Paulo au Brésil. Il peint sur un corps pour la première fois – celui du
chorégraphe Bill T. Jones –, puis l’année suivante sur celui de Grace Jones. Il expose des reliefs en bois et des sculptures chez Shafrazi.
1984 : Il participe à la Biennale de Venise. Il se tourne vers des actions caritatives en faveur des enfants. Il voyage en Europe et participe à Figuration Libre - France/ USA, une
exposition collective au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris / ARC.
1985 : La galerie Leo Castelli à New York organise une exposition de ses sculptures. Le CAPC – musée d’Art contemporain de Bordeaux, lui consacre sa première exposition personnelle dans un musée.
1986 : Il ouvre une boutique, le Pop Shop dans le quartier de Soho à New York, où il vend des produits dérivés de son art. Il exécute des peintures murales à New York (Crack is Wack*)
(*le crack c’est pourri) ou sur le mur de Berlin, et participe au festival de la Wiener Festwochen à Vienne où il collabore avec Jenny Holzer (Protège moi de ce que je veux).
1987 : Il réalise un mur peint à l’hôpital Necker pour enfants malades à Paris.
1988 : Il apprend qu’il est séropositif, comme nombre de ses proches atteints du virus HIV. Il milite encore plus activement pour endiguer la propagation de l‘épidémie (AIDS). Il ouvre un second
Pop Shop à Tokyo dans un container.
1989 : Il réalise des peintures murales à Barcelone, Monaco, Chicago, New York et Pise : on dénombre alors une cinquantaine d’œuvres publiques de Haring dans le monde. Il crée une
fondation portant son nom afin de soutenir les organisations impliquées dans l’éducation, la recherche et les soins liés au sida ainsi que les organismes à but non lucratif qui aident les enfants
défavorisés.
1990 : Il meurt le 16 février à New York des suites de la maladie.
A Pile of Crowns for Jean-Michel Basquiat, 1988, Collection Keith
Haring Foundation, © Keith Haring Foundation
Informations pratiques
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
11, avenue du Président Wilson 75116 Paris Tél : 01 53 67 40 00 / Fax : 01 47 23 35 98 www.mam.paris.fr
Transports
Métro : Alma-Marceau ou Iéna RER : Pont de l’Alma (ligne C) Bus : 32/42/63/72/80/92 Station Vélib' : 3 av. Montaigne ou 2 rue Marceau
Horaires d’ouverture
Mardi au dimanche de 10h à 18h (fermeture des caisses à 17h15) Nocturne le jeudi de 18h à 22h (seulement les expositions) (fermeture des caisses à 21h15) Fermeture le lundi et les jours fériés
L'exposition est accessible aux personnes handicapées moteur et à mobilité réduite.
Tarifs de l’exposition Keith Haring, the Political Line Sur présentation du billet acheté au MAM ou au 104, bénéficiez du tarif le plus bas (5,5€ ou 3€)
dans l'autre lieu pour visiter la 2ème partie de l’exposition.
Plein tarif : 11 € Tarif réduit (plus de 60 ans, enseignants, chômeurs, famille nombreuse) : 8 € Demi-tarifs (jeunes 14-26 ans + RMIste) : 5,50 € Gratuit pour les moins de 14 ans Billet combiné
Danh Vo. GO MO NI MA DA + Keith Haring, the Political Line : 12€ / 9€ / 6€
Billetterie
Billets coupe-file sur www.mam.paris.fr
Untitled, 1982, Courtesy
Keith Haring Foundation et Gladstone Gallery, New York et Bruxelles, © Keith Haring Foundation
CENTQUATRE
5, rue Curial 75019 Paris Informations : 01 53 35 50 00 www.104.fr
Transports
Métro : Riquet et Crimée (ligne 7), Stalingrad (lignes 2, 5 et 7) Bus : arrêts Crimée et Crimée / Curial (lignes 54 et 60) et Riquet (54) Navette : arrêts Riquet ou Curial / Archereau (la
Traverse) Station Vélib' : bornes rue Curial, rue d’Aubervilliers, rue de Tanger, avenue de Flandre, quai de la Seine
Horaires d’ouverture
Exposition ouverte du mardi au dimanche de 13h à 19h30.
Le CENTQUATRE est ouvert du mardi au vendredi de 12h à 19h, le week-end de 11h à 19h. Mercredi 1er mai, le CENTQUATRE est exceptionnellement fermé.
L’exposition est accessible aux personnes handicapées moteur et à mobilité réduite.
Tarifs de l’exposition Keith Haring, the Political Line Sur présentation du billet acheté au MAM ou au 104, bénéficiez du tarif le plus bas (5,5€ ou 3€)
dans l'autre lieu pour visiter la 2ème partie de l’exposition.
Plein tarif : 8€ Tarif réduit : 5€ (-30 ans, +65 ans, demandeurs d’emploi, personnes bénéficiant de minima sociaux, artistes (Maison des artistes, AGESSA), familles nombreuses, groupes (+10
personnes), adhérents des lieux et institutions partenaires). Tarif abonnés, adhérents : 3€