Quantcast
Channel: Le blog de l'habitat durable
Viewing all 4277 articles
Browse latest View live

L’Eco-Quartier Danaube présenté aux « défis de ville »

$
0
0

L-Eco-Quartier--Danaube-.jpgL’Eco-Quartier  Danaube présenté aux « défis de ville »

La rencontre entre Roland Ries, sénateur-maire de Strasbourg et Christian Devillers, architecte-urbaniste a permis de présenter le projet d’aménagement de l’écoquartier Danube.

Ce débat organisé en partenariat avec l’hebdomadaire Le Moniteur des Travaux publics et du Bâtiment et animé par Frédéric Lenne, directeur du département Architecture, urbanisme et technique du Groupe Moniteur permet la confrontation entre un élu local et donc maître d’ouvrage et un architecte ou un urbaniste, qui ont pour objectif d'exposer les conditions de réussite d'un projet architectural ou urbain exemplaire.

Après avoir présenté le grand projet urbain " Strasbourg : de nouveaux horizons vers ‘’les deux rives’’ … Plus qu’un simple quartier écologique, l’eco-quartier entre dans un véritable processus didactique, pour Christian Devillers, urbaniste en chef du futur quartier, le Danube, il doit s’inscrire dans un engagement durable afin de créer des lieux de vie attractifs et agréables en ville pour les habitants d’aujourd’hui, en préparant et préservant celui des générations futures et réveillant le côté architectural et urbain de la ville. De nouvelles formes urbaines se manifestent résultant principalement de la modification des modes de vie et des usages. Cette nouvelle façon de pensée construit la ville de demain, entre mobilité et mixité, la ville est aujourd’hui segmentée: logements, commerces et entreprises se situent le plus souvent dans des espaces distincts et monofonctionnels (zones d’activités, zones commerciales, lotissement). Les déplacements motorisés deviennent indispensables, accentuant ainsi les émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique. Par ailleurs, les prix élevés des terrains au centre ville contribuent à repousser les ménages les plus modestes en périphérie, entrainant une ségrégation entre les ménages de cultures, de conditions sociales et d’âges différents. Christian Devillers a établi une conception du projet urbain du Danube axée sur la question de la mobilité, souhaitant un quartier d’échanges et de rencontres.

Comment habiter et travailler dans des lieux limitant les temps de déplacement ? Comment faire pour que commerces, équipements et services construisent une ville de la proximité ?

Situé sur l’axe Heiritz-Kehl, le futur écoquartier Danube occupe un emplacement stratégique entre le quartier de l’Esplanade et celui de Neudorf. Au cœur d’une dynamique urbaine forte et ambitieuse qui tend à faire se déplacer le centre de gravité de Strasbourg vers l’Est, dans le prolongement de la promenade du Bassin d’Austerlitz, à proximité immédiate de la future promenade du Bassin Dusuzeau et de la première tour de logement de Strasbourg, ce secteur de projet offre aujourd’hui l’opportunité de créer un morceau de ville intégré, et de résorber une fracture urbaine tout en mettant en œuvre - en grandeur nature - un laboratoire de la ville de demain, dans la continuité des quartiers existants.

Les quelques 650 logements et les activités seront construits au sein d’immeubles collectifs, le quartier proposant 2 façades, un front urbain donnant sur le boulevard (route du Rhin) et rassemblant l’essentiel des activités, et une façade largement ouverte sur l’eau.

Danube occupe une situation stratégique dans la ville : à 15 minutes à pied de la cathédrale, desservi par 2 lignes de tramway, il est situé entre les quartiers du Neudorf et de l’Esplanade. Il permettra de rapprocher le Neudorf du centre ville de Strasbourg, et s’inscrit dans le grand projet de développement « Heyritz-Kehl », qui porte sur la reconquête de 250 hectares de friches en direction du Rhin et de l’Allemagne.

Le projet Danube se situe dans la zone de friches portuaires qui constituaient le front défensif sud de l’enceinte allemande, achevée en 1885. A partir de la loi de 1922 et jusque dans les années 1980, l’emprise des fortifications a été une zone peu ou non constructible, qualifiée de « ceinture verte ». Les friches portuaires de l’axe ouest-est entre le centre de Strasbourg et le Neudorf ont depuis des décennies un aspect de no man’s land, séparant des parties de ville qui se « tournent le dos ». Comme un rappel de la présence des industries portuaires implantées le long du Rhin, ce secteur n’en a pourtant plus la fonctionnalité depuis longtemps.

Contrairement à ce qu’on pouvait en espérer, les imposantes opérations construites progressivement dans le secteur ne créent que peu de liens entre elles et avec les quartiers voisins (Hôtel de Police, CUS, Cité de la Musique, multiplexe, archives communautaires et départementales, Vaisseau).

Pour le projet Danube, l’enjeu est donc de créer un pont urbain qui facilitera la rencontre entre quartiers, déjà facilité par les nouveaux ponts Churchill et Danube.

L’ambition de la SERS et de la CUS est de réaliser sur ce secteur un laboratoire de recherche de la ville durable. Malgré les problèmes de pollution des sols, déjà largement gérés, le futur écoquartier Danube possède de nombreux atouts en matière environnementale. Très bien desservis par les transports en commun dont le tramway (2 lignes à termes) et le réseau viaire (RN4), le quartier Danube a le potentiel de devenir un véritable quartier dans lequel la place de la voiture serait réellement limitée.

La mise en place d’une politique de compensation volontariste en faveur des modes doux à toutes les échelles - depuis le logement jusqu’aux portes du quartier s’appuiera sur un travail fin de concertation avec tous les partenaires du projet.

L’innovation d’un éco-quartier par rapport à un quartier classique est de repenser la place de la voiture et de concevoir l’espace urbain en fonction des transports alternatifs (marche à pied, vélo, bus, tramway,...). Les cheminements internes au quartier sont dédiés prioritairement aux piétons et cyclistes : sûrs et agréables, ils facilitent aussi l’accès aux arrêts de transports en commun.

Pour encourager les déplacements des cyclistes, des lieux de stationnement confortables et sécurisés pour les vélos sont installés au plus près des entrées d’immeubles et des stations de transports en commun.

L’inter-modalité sera fortement encouragée pour tous les habitants du quartier («Pass» bus/tram/Vél’hop/Auto’trement/TER pour chaque résident). Afin de renforcer les habitudes de chacun des habitants, des “bouquets de services”, composés de commerces de proximité et de services liés aux modes doux, seront situés en entrée de quartier. Ils permettront aux habitants d’articuler avec aisance mobilités et proximité : on pourra ainsi déposer son enfant à l’école maternelle ou à la crèche après avoir laissé son vélo chez le réparateur de l’autre côté de la rue. On pourra ensuite faire un saut rapide au point AMAP situé face au réparateur de vélos avant d’aller travailler grâce à une voiture Auto’trement garée à proximité.

Les piétons y disposeront de la priorité sur tous les autres usagers, la vitesse des voitures sera partout limitée à 20 km/h. La mesure la plus emblématique concerne les normes de stationnement : le coefficient se limite à 0,5, soit une place pour deux logements. Les parkings – quatre en sous-sol – seront relégués aux entrées du quartier. Dans les rues, seule une poignée d’espaces de livraison et d’arrêts minute seront disponibles. Les sens de circulation interdiront le trafic de transit et des écluses viendront encore apaiser la circulation automobile subsistante, pour ne pas dire résiduelle : le plan directeur de l’équipe Devillers prévoit une circulation inférieure à 200 véhicules en heure de pointe du matin entre 8 et 9 heures. La réduction de la place de la voiture s’accompagne d’un panel de mesures en faveur des modes de déplacement alternatifs. Un « Pass Mobilité », présenté comme unique en France sera utilisable comme titre de transport et comme moyen de paiement pour les services de mobilité. Il permettra d’avoir accès, entre autres et au choix, au réseau de bus et de tramway, à un parking privatif, au service de location de vélos Velhop et à la coopérative d’autopartage Auto’trement, dont deux stations seront implantées au sein du quartier. Autre initiative, la création de deux surfaces commerciales, appelées « bouquets de services », où les habitants pourront acheter journaux et billets de transports en commun, mais aussi louer et faire réparer un vélo, voire se faire livrer des colis ou des paniers de légumes pour ceux qui seraient membres d’une Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne)... Plus classiquement, l’espace dévolu au vélo sera important. « Impressionnant », renchérit Alain Jund : « On est sur une base de 3 % de la Shon logements, soit 1 200 places de stationnement sécurisées, dont les deux-tiers de plain-pied et les autres situées dans les caves et dans les étages », souligne-t-il. A cela s’ajoutent 800 places pour la partie bureaux, bordée par une nouvelle piste cyclable menant de la place de l’Etoile à Kehl. Convaincu, le ministère de l’Ecologie a désigné l’an dernier le projet Danube. lauréat dans la catégorie « mobilité durable » de son appel à projets « EcoQuartiers ».

Le traitement de la zone de rencontre qui permettra d’accueillir tous les déplacements à l’échelle du quartier fera l’objet d’un soin particulier, afin de parvenir à fluidifier au maximum les parcours des piétons et des cyclistes. La qualité des ambiances, des matériaux utilisés et de la végétation qui accompagneront la zone de rencontre seront pensés en examinant le rôle de la lumière dans ces espaces publics.

La mise en place d’une stratégie nocturne à l’échelle du quartier, en contraste avec l’environnement lumineux permettra d’amorcer un travail sur la maîtrise de la temporalité de la zone de rencontre (jour, nuit, heures creuses, heures de pointe, été, hiver ...). Cette dernière fera l’objet d’une consultation attentive avec les habitants, notamment dans le cadre de la mise en place “des écluses” (dispositifs de ralentissement qui réduisent ponctuellement la largeur de passage pour les véhicules). Les rez-de-chaussée donnant sur ces espaces publics seront animés et variés (équipements, entrées de logements, commerces, ateliers ...) et contribueront à la vie de la zone de rencontre.

En matière énergétique, la prise en charge annoncée de la fourniture énergétique du quartier via le réseau de chaleur de l’esplanade permettra de se concentrer sur les performances énergétiques des bâtiments, en essayant notamment d’offrir à tous un niveau d’ensoleillement maximum. La gestion alternative des eaux pluviales dans le quartier assumera un rôle emblématique dans la composition du jardin portuaire où le thème de l’eau sera valorisé. Les bassins de stockage temporaire des eaux pluviales situés au cœur du grand espace central, lieu de rassemblement et de vie de quartier, permettront de favoriser la biodiversité et de lutter contre la formation d’îlots de chaleur en ville. Ils créeront un environnement qualitatif et attractif aux yeux des futurs habitants, en lien visuel et fonctionnel avec les bassins d’Austerlitz, Dusuzeau et l’environnement « naturel » immédiat du quartier.

Mixité sociale et liberté architecturale :

Les éco-quartiers, par leur architecture variée et innovante, proposent une diversité de logements en termes de formes, de tailles et de statuts d’occupations (accession, locatif) différents. Celle- ci permet d’offrir des logements adaptés aux besoins de tous: familles, étudiants, personnes âgées, handicapés...

La mixité se gère à différentes échelles, de l’îlot au bâtiment (immeubles intergénérationnels par exemple).

Une part significative de logements sociaux est incluse dans le quartier. Une place est également faite à l’autopromotion. Des espaces partagés à l’échelle d’un ou plusieurs bâtiments (buanderie, salle de détente, maison de quartier) contribuent à tisser des solidarités nouvelles entre les habitants.

Une cohabitation entre activités économiques, bureaux, artisanat et logements est prévue afin de compléter le tissu économique des quartiers voisins et de créer un quartier animé.

Les éco-quartiers prévoient des lieux de rencontre pour animer le quartier (square, place de jeux, maison de quartier) et favoriser l’émergence de dynamiques collectives. Certains locaux sont même mutualisés afin d’économiser l’espace et de partager les coûts ; une cour d’école peut par exemple être ouverte au quartier en dehors des heures de classe.

Un éco-quartier recherche, dans la conception des espaces publics et des bâtiments, une adaptabilité à l’évolution des modes de vie. Un parking-silo peut, par exemple, à terme, être réaménagé en bâtiment d’activités ou un bâtiment d’activités en logements.

Les ateliers urbains de 2008 ont mis en évidence la nécessité de créer sur le site du futur écoquartier Danube, un quartier mixte à toutes les échelles typologiques programmatiques et sociales, tout en mettant en œuvre un dispositif innovant d’attribution des parcelles.

La question de la mixité morphologique et fonctionnelle en lien avec celle de la mixité sociale constitue un élément essentiel de la réussite d’un projet urbain à dominante résidentielle. Nous avons donc cherché dans le cadre de l’élaboration de ce projet une organisation du tissu urbain compatible avec toutes nos priorités :

• l’édification progressive de la ville,

• l’accès de tous aux services et aux équipements, dans un espace public animé (ici mixité rime avec proximité) ,

• un spectre large de catégories sociales (d’un côté une attribution équitable des logements aidés, de l’autre une valorisation raisonnable des logements «libres»), 

C’est notamment pour cette raison que des îlots ouverts et “complexes” permettent de mêler des logements collectifs, intermédiaires et individuels en plus des statuts d’occupations variés et des activités. Ce découpage en îlots complexes est aussi un gage de diversité et de richesse formelle puisqu’un îlot peut être réalisé par plusieurs architectes sous la direction d’un coordinateur, et peut aussi très bien accueillir des opérations d’autopromotion.

Si les plafonds de hauteur et les intentions architecturales et volumétriques distinctes en fonction des types d’îlots sont donc déjà définies, le plan directeur exprimera ce qui est essentiel au projet et ce qui doit être respecté mais ménage une liberté d’expression architecturale, condition nécessaire (mais pas suffisante) de la qualité architecturale (et donc urbaine).

Ainsi, bien que plusieurs images du quartier soient déjà réalisées donnent déjà à lire des ambiances possibles, la conviction que ce projet ne prendra forme qu’autour d’une ambition collective partagée entre les différents acteurs/auteurs du projet.

Le quartier accueillera une diversité d’habitants et proposera des logements aidés (50%, en locatif et en accession), en accession à la propriété (40%), mais aussi des habitations construites par des groupes d’autopromotion (10 %) et une maison de retraite. On y trouvera également des commerces et des services, des bureaux, une école maternelle, une maison de l’enfance et du quartier. Les bâtiments seront économes en énergie, consommant près de deux fois moins que les immeubles actuels. Des immeubles passifs et à énergie positive seront aussi expérimentés. Ces derniers produiront plus d’énergie qu’ils n’en consommeront. L’eau de pluie sera réutilisée afin de limiter la consommation d’eau potable. Le projet Danube permettra de résorber les nuisances du site afin de proposer un cadre de vie sain.

L-Eco-Quartier--Danaube-1.jpg


Appel à manifestation d’intérêt sur les véhicules à hydrogène

$
0
0

Logo investissement d avenirAppel à manifestation d’intérêt sur les véhicules à hydrogène

 Dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, ministre de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement, François BAROIN, ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, Laurent WAUQUIEZ, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Eric BESSON, ministre chargé de l’Industrie, de l’Energie et de l’Economie numérique, et René RICOL, Commissaire général à l’Investissement annoncent le lancement d’un appel à manifestations d’intérêt piloté par l’ADEME et dédié aux véhicules routiers à hydrogène.

Le secteur des transports est le secteur le plus consommateur de pétrole en France (70% de la consommation totale) et le plus grand émetteur de dioxyde de carbone (34%). Des solutions alternatives sont aujourd’hui nécessaires afin de réduire la dépendance énergétique de la France et de diminuer ses émissions de polluants. L’hydrogène constitue l’une de ces solutions.

La technologie des piles à combustible, en associant de l’hydrogène avec de l’oxygène, permet de produire de l'électricité pour propulser des véhicules électriques ou en prolonger l’autonomie. L’hydrogène peut également être utilisé comme carburant pour des moteurs thermiques à combustion interne.

L’appel à manifestations d’intérêt soutiendra les projets permettant :

            d’augmenter les performances technologiques et économiques des véhicules routiers à hydrogène (par exemple, optimisation du rendement des piles à combustible et des systèmes de stockage, optimisation de la durée de vie et du coût),

            de valider les performances obtenues en conditions réelles de fonctionnement,

            d’optimiser les aspects sécurité et sûreté de fonctionnement des solutions proposées.

Avant un déploiement à grande échelle de ces technologies, une phase préindustrielle est nécessaire. Ainsi les projets présentés devront notamment :

            s’assurer de la faisabilité technique et économique des solutions en les testant en situation réelle,

            confirmer leurs bénéfices énergétiques et environnementaux,

            préparer la phase d’industrialisation en travaillant en particulier sur les coûts de conception et de fabrication des piles à combustible,

            structurer les compétences des acteurs industriels sur le territoire en vue d’un déploiement international.

Sont inclus dans cet AMI :

            les véhicules routiers, du cyclomoteur jusqu’au camion,  

            les véhicules équipés d’une pile à combustible,

            les travaux portant sur le système de piles à combustible dédié au véhicule ainsi que sur les

composants nécessaires à son alimentation en hydrogène (réservoirs, conduites, vannes, connectiques, etc.),

            la production embarquée d’hydrogène,

          les travaux portant sur les moteurs à combustion interne utilisant l’hydrogène comme combustible, ainsi que sur leur environnement (réservoirs, alimentation, etc.).

Cet AMI complète et prolonge deux AMI déjà lancés par l’ADEME : ØØ l’AMI Hydrogène et piles à combustible, dont l’axe thématique n°2 concerne l’expérimentation de

flottes captives (loueurs, grandes entreprises et sociétés de services) utilisant l’hydrogène comme

source énergétique (permet de minimiser les coûts d’infrastructures d’approvisionnement),

ØØ l’AMI Chaîne de traction électrique, dont l’axe thématique n°1 concerne l’utilisation de piles à combustible comme prolongateur d’autonomie.

Le ruban vert s’installe sur la ligne du T3…

$
0
0

T3Le ruban vert s’installe sur la ligne du T3…

 

Un sillage de verdure de 14,5 km accompagne le prolongement du tramway T3. 60 000 m2 de gazon seront posés sur la plate-forme et près de 1 500 arbres seront plantés de la porte d’Ivry à la porte de la Chapelle. C’est tout un nouveau paysage qui est créé, un boulevard jardiné, où de multiples végétaux viennent embellir l’espace public. Des petites graminées aux grands arbres d’alignement, la biodiversité va se développer. Pour les riverains et tous ceux qui empruntent les boulevards des Maréchaux, le cadre de vie va être amélioré.

Les premières bandes de gazon ont été posées en novembre 2011 et déroulées à Porte Dorée dans le 12ème arrondissement. 

Produit près de Fontainebleau, à Bourron-Marlotte, le gazon est conditionné en rouleaux de 0,60 m de large et 35 m de long. Acheminés à Paris, ils sont directement déroulés sur la plate-forme du tramway. C’est un mélange de graminées (ray-grass, pâturin, fétuques..), adapté pour tenir compte de l’ombre et du soleil, du type de sol et des usages, économe, qui nécessite moins d’arrosage et peu d’entretien. Ce résultat est obtenu grâce à un mélange de Fétuque et de Koeleria minimisant le besoin en eau et en entretien. Les graminées regroupent près de 12 000 espèces réparties en plus de 700 genres. On y trouve la plupart des plantes communément appelées « herbes », mais aussi les bambous, les céréales, la canne à sucre.

T3-2

L’aménagement paysager le long du prolongement du T3 va enrichir considérablement le « capital vert » des Maréchaux. Ces espaces ont toujours accueilli une réelle diversité végétale : le projet s’appuie sur ce patrimoine pour redessiner le paysage urbain et multiplier les sources d’habitat et de nourriture pour la faune.

Un ensemble de végétaux a été choisi pour assurer à la fois l’unité globale du tracé et la diversité nécessaire aux différents sites. Tous les végétaux ont été sélectionnés pour allier robustesse et esthétisme. La majorité des stations sera agrémentée d’un ou de plusieurs arbres, choisis pour leur forme ou leur feuillage caractéristiques. Cela accentuera davantage la tonalité végétale du tracé.

T3-1

1. Les arbres « monumentaux » : pour marquer les entrées dans Paris, dans le cadre de l’aménagement des portes (pins, séquoias, cèdres...).

2. Les arbres de première grandeur : pour compléter les alignements existants sur les boulevards, avec des espèces identiques (platanes, sophoras...).

3. Les arbres de deuxième grandeur : pour renforcer les grands alignements (arbres fruitiers à fleurs, chênes verts...).

4. Des arbres de troisième grandeur sont plantés en station (amélanchiers, cerisiers, merisiers...).

5. Les haies taillées : pour délimiter nettement des espaces.

6. Les tapis de graminées : pour jouer sur les formes et les couleurs.

7. Les couvre-sols et les vivaces : pour rythmer le parcours avec leur généreuse présence végétale.

L’aménagement paysager du prolongement du T3 ne se limite pas au tracé de la ligne. Il met en relation le sillage de verdure du tramway avec des squares (ex : square Variot, square Séverine, square Charles Hermite...), des jardins (ex : jardin Serge Gainsbourg) ou encore le bois de Vincennes et le Parc de la Villette, en passant par les espaces majeurs aménagés sur les principales portes de Paris. Sont aussi créés de nouveaux cheminements verts et de nouveaux espaces plantés qui s’ouvrent vers les quartiers et les communes voisines.

Le square Charles Monselet : Porte du Pré Saint-Gervais, le square Charles Monselet est entièrement réaménagé offrant ainsi plus d’espace aux piétons. Le talus en contrebas est remplacé par de nouveaux escaliers en granit. Des nouveaux arbres, des massifs de plantes vivaces, ainsi que de nouvelles haies taillées, sont plantés à l’entrée du square.

Le quai de la Gironde : Grâce à l’arrivée du tramway le long du canal Saint-Denis, un nouvel espace public à dominante végétale est créé sur le quai de la Gironde. Particularité de ce nouvel espace vert, il sera planté de cerisiers à fleurs d’automne.

La promenade Amalia Rodrigues :Dans la descente du boulevard d’Algérie, la promenade Amalia Rodrigues sera enrichie de boqueteaux de pins et d’un jardin d’eau biologique, dans la continuité du square de la Butte du Chapeau Rouge.

La porte de Charenton, un lien vert avec le bois de Vincennes. Cette porte relie Paris, Charenton-le-Pont et le bois de Vincennes. Une fois le carrefour réaménagé de plain-pied, elle va devenir une « antichambre verte du bois ». Une belle esplanade sera plantée devant le stade Léo Lagrange et le cimetière de Valmy.

T3-3

Un nouveau pont sur le Canal de l’Ourcq…

$
0
0

pont sur le Canal de l’Ourcq1Un nouveau pont sur le Canal de l’Ourcq…

Un des objectifs du tramway est d’améliorer les liens existants entre Paris et les communes voisines.

Au niveau de la porte de Pantin, le tracé du tramway quitte les boulevards des Maréchaux pour venir longer la ville de Pantin par la route des Petits Ponts et rejoindre ensuite les Grands Moulins de Pantin.

pont sur le Canal de l’Ourcq

Le projet a prévu la création d’un pont, qui permet de prolonger la route des Petits Ponts jusqu’aux Grands Moulins de Pantin en franchissant le canal de l’Ourcq.

Il accueille le passage du tramway ainsi que des circulations douces (piétons et vélos) et sera accessible aux personnes à mobilité réduite.

Le tramway dessert ainsi le secteur compris entre le Parc de la Villette et la gare RER E Pantin dont fait partie le nouveau pôle d’activité installé sur le site des anciens Grands Moulins de Pantin.

Une délimitation des usages par les choix de matériaux :

- une plate-forme en béton texturé, de couleur claire, végétalisée au niveau des rampes pour limiter l’accès au tramway ;

- des cheminements piétons et vélos avec un platelage de chêne ;

- une bordure de granit de 30 cm de large en guise de séparation avec la plate-forme.

Une passerelle accessible aux personnes à mobilité réduite. La différence de niveau entre les rues de la clôture et la rue Delphine Seyrig rend impossible la création de deux rampes accessibles. Par conséquent :

- au sud, la rampe a une pente inférieure à 4 % ;

- au nord, le pont disposera d’un ascenseur car présentant une pente de 7 %.

pont sur le Canal de l’Ourcq2

La structure du pont est en acier, peinte en blanc et la sous face de la plate-forme du tramway et habillée de panneaux en bois. Les pièces de pont sont travaillées pour alléger et animer la sous face de l’ouvrage, créant ainsi un rythme à l’échelle de l’espace sous la passerelle. > Les garde-corps sont constitués de montants en acier et d’une main courante en chêne.

Ils sont doublés d’une maille métallique afin de ne pas laisser d’ouverture, tout en assurant un effet de transparence.

L’ouvrage comporte trois travées de 32,5 m – 55 m – 32,5 m entre les axes d’appuis. Deux bouts de 0,80 m sont ajoutés à chaque extrémité, conduisant à une longueur totale de 121,60 m. La coupe transversale présente un caisson central de forme trapézoïdale de 2,50 m de hauteur, de 2,50 m de largeur en partie basse et 2,00 m de largeur en partie haute. Ce caisson est dimensionné pour limiter les déformations du tablier et reprendre les efforts de flexion longitudinale et de torsion.

Des consoles architecturales sont disposées tous les 2,50 m de chaque côté du caisson ; elles portent les voies de tramway ainsi que le cheminement piétons/cycles par l’intermédiaire d’une dalle orthotrope. Des diaphragmes sont placés dans le caisson au droit de chaque console tous les 2,50 m. Le tablier s’étend sur 13,32 m de large. Une culée et une pile sont construites de chaque côté des berges pour soutenir l’ouvrage. Le tablier repose sur ses appuis par l’intermédiaire d’appareils d’appui à pot. La travée centrale pèse 292 T. Elle est acheminée par camion en 36 convois depuis Lauterbourg (Alsace).

La 17 mars 2011, il aura à peine plus de 2 heures aux équipes d’Eiffage et d’Eiffel pour relier les deux rives de l’Ourcq au niveau des Grands-Moulins. Le matin même, pourtant, il n’y avait, de chaque côté du canal, qu’un pilier et un début de rampe. Toute la partie centrale était manquante. De quoi attiser la curiosité du promeneur. Comment les ingénieurs allaient-ils combler ce vide en quelques heures ? La solution n’est pas venue des airs mais des eaux. La partie centrale a en effet été assemblée sur une barge et hissée lentement à la bonne hauteur par paliers de 50 centimètres. Pour la maintenir, le temps de porter les soudures, l’équipe en charge de la construction du pont, a utilisé des vérins. Une fois la mise en place terminée, plusieurs jours seront nécessaires pour fixer définitivement la partie centrale. Il était tout de même possible de se promener sur le pont juste après la prouesse technique.

pont sur le Canal de l’Ourcq4

Dessiné par Bernard Reichen, l’architecte des Grands Moulins, a souhaité une inscription de l’ouvrage paysagère, la structure en acier très ouvragée et les piliers évasés apportent à l’élégance de l’ouvrage qui participe à l’harmonie aux alentours par sa présence. Même la partie supérieure de la structure a fait l’objet d’une attention particulière. Le motif dessiné pour être vu depuis le canal est repris au niveau de la balustrade.

Le nouveau pont fait près de 121 mètres de longueur. La partie centrale à elle seule mesure 55 mètres. Deux voies sont prévues pour le tramway, une autre est réservée aux circulations douces. Piétons et vélos partagent le même espace, matérialisé au sol par d’élégantes lamelles de chêne. De leur côté, les voies réservées au tramway seront engazonnées, une fois les rails posés. Reste aussi à créer les deux stations qui desserviront Pantin, une au niveau du restaurant Courtepaille, l’autre après le pont permettant une interconnexion avec le RER E, à proximité des Grands-Moulins. Les aménagements le long du tracé sont également à finaliser. Le tram arrivera à Pantin en passant sous les piles du boulevard périphérique. Une couverture de 2 200 m2 sera réalisée au centre du carrefour pour permettre une cohabitation harmonieuse avec la circulation automobile. Depuis la future station située à cet endroit jusqu’au stade Ladoumègue, un large parvis sera aménagé. Le rond-point sera remplacé par une avenue avec un terre-plein central, bordée de vastes trottoirs accueillant des pistes cyclables, agrémentées d’arbres et de plantations. Autre aménagement de taille, le futur site de maintenance et de remisage des tramways sera situé près du pont, sur la partie nord du stade Ladoumègue. Les travaux ont débuté. Une fois les bâtiments construits, l’équipement sportif sera entièrement reconstitué à la surface. La mise en service du pont est prévue en fin d’année. Les premiers voyageurs devraient monter à bord du tramway fin 2012.

pont sur le Canal de l’Ourcq3

La Maison de La Jeunesse du Muy, qui préserve de la jeunesse mais aussi de l’environnement

$
0
0

Maison de La Jeunesse du Muy4La Maison de La Jeunesse du Muy, qui préserve de la jeunesse mais aussi de l’environnement

Sur un territoire en devenir, La nouvelle "Maison de la Jeunesse", située au 205 bd Charles de Gaulle est le nouvel espace pour l’accueil des jeunes de la commune sur près de 1200 m2.

S’agissant de la jeunesse, il est apparu incontournable à Madame Le Maire Liliane Boyer et à Catherine Joyeux l’adjointe aux AffAirES SCoLAirES à LA PEtitE ENfANCE Et à LA JEuNESSE, la réalisation d’un bâtiment symboliquement très fort et résolument tourné vers un futur plus écologique. un lieu unique et spacieux, qui réunit enfin tous les services dédiés aux différentes étapes de la jeunesse.

La construction Bois s’est alors imposée.

Maison de La Jeunesse du Muy

Le permis de construire accepté le 21 septembre 2009, les ntravaux ont pu démarrer en mars 2010. La Maison de la Jeunesse a été livrée début septembre 2011, soit 18 mois de travaux. La structure dispose d’une équipe de professsionnels au service des enfants et des adolescents de la commune. Cette équipe travaille en étroite collaboration avec l’ensemble des élus en responsablilité de ce secteur, en particulier avec Catherine Joyeux.

Une équipe active, qui va désormais bénéficier d’un lieu à la hauteur de ses compétences, le tout au service de la Jeunesse Muyoise.

Un complexe qui regroupe :

- un pôle enfance

Pour les 0/3 ans avec une crèche multi accueil

- un pôle jeunesse

Pour les 3/5 ans, 6/11 ans et 12/17 ans. Avec les activités périscolaires mais aussi l’accueil de loisirs dès 7h30 au sein des écoles, les animations, la restauration de 11h30 à 13h30. Tout comme une aide aux devoirs et un accueil de loisirs avec une ludothèque de 16h30 à 18h30 au sein de la MAiSoN DE LA JEuNESSE.

- Des activités extrascolaires au sein de la MAiSoN DE LA JEuNESSE pour les 3/5 ans et les 6/11 ans . Un accueil de loisirs est mis en place les mercredis de 8h à 18 h, à la journée ou à la demi-journée, avec ou sans repas, mais aussi des ateliers théâtre et danse le mercredi.

Pôle de loisirs : La maison de la Jeunesse est un accueil de loisirs pendant les vacances scolaires (octobre, février, avril et juillet et août).

- pôle ado : pour les 12/17 ans

C’est un accueil de loisirs le soir après la classe de 16h30 à 18h30 mais aussi les mercredis et samedis de 13h30 à 18h30. Et pendant les vacances scolaires (octobre, février, avril et juillet et août) du lundi au vendredi de 9h à 18h.

- Le guichet unique

Ce service au sein de la maison de la Jeunesse permet de faire toutes les inscriptions et paiements des activités péri et extra scolaires dans un même lieu et tout au long de l’année.

Maison de La Jeunesse du Muy2

En tout 13 personnes ont été recrutées : 1 directrice pour la créche, 4 éducatrices jeunes enfants, 5 auxiliaires puéricultrices, 3 femmes de service. A noter que les salariées de l’ancienne créche associative «Les petits Diables» ont été reintégrées au sein de la nouvelle structure.

Marie Parente, architecte DPLG a réalisé La maison de la jeunesse en ossature bois avec une isolation thermique performante et écologique et des toitures végétalisées. Madame le Maire désirait un espace convivial et chaleureux, très proche des concitoyens, ouvert sur l’extérieur et contribuant à embellir l’espace public mais aussi un lieu améliorant l’environnement et réduisant les dépenses d’énergie....

La maison de la Jeunesse, un bâtiment symboliquement fort :

Sa façade longue est implantée parallèlement à l’artère principale du secteur, le boulevard Charles de Gaulle.

Une contre allée entre le trottoir élargi du boulevard et le bâtiment, a été créée et un alignement d’arbres donne de d’ombre dans ce secteur. Ce nouvel espace public piéton de presque de 12 mètres de large permet tout à la fois de monumentaliser l’impact du bâtiment et de renforcer la convivialité de l’espace public

La plus grande caractéristique du projet, est son ossature bois avec une isolation thermique et écologique. En effet le bois a l’immense avantage d’être le matériau le moins polluant qui existe. Le bois est issu de la nature et aide la planète à rejeter le Co2 puisque pendant sa lente constitution il fabrique de l’oxygène. De surcroît le bois offre des avantages majeurs : un aspect très chaleureux, des atouts thermiques, des chantiers rapides et propres, et un confort habitable incomparable. De plus la conception en ossature bois du bâtiment supprime les ponts-thermiques.

Cap sur des économies d’énergie de chauffage et de climatisation.

L’isolant utilisé est la fibre de bois, matériau propre et efficace. L’épaisseur du bois de 18 mm est équivalent thermiquement à 1 mètre de béton. Les toitures sont conçues végétalisées ce qui renforce encore la protection thermique de l’ouvrage. En plus une ventilation double flux pour tous les locaux a été mise en place pour réduire au maximum les déperditions de calories.

Maison de La Jeunesse du Muy1

Les volumes sont protégés du soleil de l'ouest et au sud par la grande pergola. Cette protection est accompagnée pour les volumes exposés d'un bardage en lames de bois verticales, qui recouvrent à la fois la façade et les baies. Elle est surmontée par le portique en double hauteur et forme un vaste parvis extérieur sur le boulevard coordonnant les accès différents jeunes ou parents. La crèche et le centre aéré ont leur propre entrée indépendante de plain pied. Au centre du bâtiment un grand hall rejoint directement les espaces pour les jeunes 6-12 ans. L’accueil est assuré par un bureau qui dirige ensuite vers les locaux polyvalents ou les espaces réservés. Adolescents, jeunes enfants ou centre aéré.

Les façades du bâtiment jouent une alternance de couleurs et de motifs et symbolisent ainsi la diversité et la richesse des différents services représentés dans l’équipement. Les parements des façades des 2 volumes formant les boites sous la pergola, sont habillés de panne aux bois couleur acajou type trespa. En contraste le reste de la façade est traitée en caillebotis bois ajouré vertical. Cet habillage filtre la lumière intérieure et préserve l’intimité des occupants par rapport au parvis public. La façade Est sera elle, recouverte de ce même matériau lisse type trespa (dans un coloris clair), adapté aux jeunes enfants. Pour pondérer la lumière à l’intérieur de ces espaces, des parois opaques de plus en plus larges s’alternent au fur et à mesure que le volume émerge de l’ombre de la pergola. En façade arrière, la protection solaire est traitée par des portiques, dans lesquels sont intégrés entre le RDC et le premier étage des caillebotis métalliques horizontaux. ils apportent une ombre devant les fenêtres des crèches et du centre aéré devant les jardins. Les toitures du bâtiment sont végétalisées et légèrement en pente, afin de favoriser les écoulements des eaux pluviales.

Maison de La Jeunesse du Muy3

INFORMATION FICTION PUBLICITE (IFP) « Le théâtron des nuages » du 10 mars au 3 juin 2012 - MAC/VAL

$
0
0

IFPINFORMATION FICTION PUBLICITE (IFP) « Le théâtron des nuages » du 10 mars au 3 juin 2012 - MAC/VAL

Au printemps prochain, pour la première fois en France, le MAC/VAL réunit un ensemble d’œuvres d’INFORMATION FICTION PUBLICITE (IFP). Construite sur la base d’un dispositif inédit qui actualise un certain nombre de pièces historiques et favorise de nouvelles combinaisons, l’exposition mettra en évidence la manière dont IFP a anticipé et interrogé les conditions de possibilité de l’art à partir des années 80.

IFP5

Avec « Le théâtron des nuages » d’IFP, le musée d’art contemporain du Val-de-Marne accueille pour la première fois une exposition d’art contemporain à caractère historique. « C’est un rendez-vous que l’on reproduira à l’avenir, en présentant des travaux d’artistes vivants qui ont planté les jalons de la création artistique en France de ces 50 dernières années ; et ce, toujours en lien avec la collection du musée » expliquent Alexia Fabre, Conservateur en chef, et Frank Lamy, chargé des expositions temporaires et commissaire de l’exposition IFP aux côtés de David Perreau. Ce dernier avait organisé l’exposition rétrospective d’IFP présentée fin 2010 au Mamco de Genève, qui avait déjà permis de vérifier l’impact décisif de cette « agence » sur l’art des années 80 — le terme d’« agence », revendiqué par le groupe, prend ici tout son sens compte tenu de son champ d’investigation : la représentation de l’art, sa médiatisation, sa diffusion, etc. De 1984 à 1994, IFP a produit un œuvre qui jalonne aujourd’hui une étape importante de l’histoire de l’art contemporain du XXème siècle ; un œuvre qui interrogeait l’art lui-même et ses conditions de monstration.

IFP2

À partir du 10 mars, le MAC/VAL donne à son tour un éclairage inédit sur IFP, en parfaite association avec les artistes, Jean-François Brun et Dominique Pasqualini et en misant sur une très forte documentation. Si l’exposition ne présente pas de nouvelles pièces - et pour cause, les activités de l’agence cessent en 1994 -, elle associe volontairement les deux protagonistes à son élaboration même, avec la volonté de réactiver, réactualiser, voire même « amplifier » certaines œuvres emblématiques comme les images de ciels nuageux, les bâches, les caissons lumineux ou autres plots, en plaçant le visiteur au centre du processus.

Quand l’art devient label...

IFP1

C’est en 1984 que Jean-François Brun, Dominique Pasqualini et Philippe Thomas fondent leur « agence » sous le sigle IFP, acronyme de INFORMATION FICTION PUBLICITE (IFP) : trois lettres pour trois termes qui proviennent d’un diagnostic et d’une réflexion sur l’actualité (de l’art) ; trois termes « abandonnés dans un certain flottement qui autorisent plusieurs niveaux de lecture : un sens commun, un sens plus philosophique et un sens plus général »; trois notions « nodales » également choisies parce qu’elles permettaient alors de définir un nouveau territoire théorique à partir duquel penser l’art (et l’état du monde). IFP « c’est un emblème, mais c’est aussi éventuellement un diagnostic de ce qu’est l’art, notre définition de l’art en général, à savoir que l’art est une affaire d’information, de fiction et de publicité » disent J-F. Brun et D. Pasqualini.

Les activités d’IFP débutent dans une période où émerge une génération d’artistes anglo-saxons qui fait aussi de l’image et des mass-média le centre de sa pratique (Jenny Holzer, Barbara Kruger, Sherrie Levine, Allan Mc Collum, Richard Prince). Les propositions de Jean-François Brun, Dominique Pasqualini et Philippe Thomas (jusqu’au printemps 1985 pour ce dernier) prennent alors des formes variées et diffuses : conférence (L’invention des figurants, 1984), ventes de livres et de disques (Entendons-nous bien, toute la lumière reste à faire sur la réserve de Ligne Générale, 1984 et Vers l’espace du non- encombrement..., 1985), défilé de mode (Dorothée bis, 1984), inserts (revues File et Artistes, catalogue Alibis, 1984), etc.

... et qu’il s’invite au musée

IFP3

L’exposition conçue par le MAC/VAL donnera à voir une importante sélection d’œuvres : ces objets et ces images « génériques » qui ont définitivement singularisé l’art d’IFP. Le public sera invité à entrer dans leur « théâtron »: une immense structure centrale montée en échafaudages tendus de bâches, sans manquer d’évoquer une agora, qui présentera dans son centre des caissons lumineux (utilisés ici avant de devenir un gimmick de l’art des années 80) et qui sera lestée de plots. Une pièce « à vivre », mais aussi à regarder. Ici, IFP fait de ses explorations personnalisées des outils ouverts qui s’adressent avant tout au public en lui permettant de donner du sens à ce que publicité – autrement dit espace public – veut dire.

« L’art fait partie prégnante de la vie » soutiennent J-F. Brun et D. Pasqualini.

IFP4

Informations pratiques

MAC/VAL, musée d’art contemporain du Val-de-Marne

Place de la Libération 94400 Vitry-sur-Seine www.macval.fr contact@macval.fr Tél: 01 43 91 64 20

NOUVEAUX HORAIRES D’OUVERTURE : Du mardi au vendredi de 10 h à 18 h Du samedi au dimanche de 12 h à 19 h Fermé le lundi. Clôture des caisses 30 minutes avant la fermeture du musée.

Centre de documentation : du mardi au vendredi de 12 h à 18 h et samedi de 12 h à 19 h. Renseignements 01 43 91 14 64. Restaurant : « Le Chantier » est ouvert du mardi au vendredi de 12 h à 15 h 30, et le samedi et le dimanche de 12 h à 19 h. Contact : 01 46 80 28 77 – www.lechantier.eu

Tarifs

Tarif plein : 5 € Tarif réduit : 2.5 € (groupes de + de 10 personnes, enseignants, seniors de plus de 65 ans). Gratuité : voir les conditions sur le site internet. Pour bénéficier de ces gratuités, un justificatif vous sera demandé.

Vestiaire visiteurs gratuit : ouvert de 10 h à 17 h 45 la semaine et de 12 h à 18 h 45 le week-end. Audio-guide gratuit à l’accueil du musée. Entrée gratuite pour tous les premiers dimanches de chaque mois. Abonnement : Tarif : 15 €/ pers., 25 €/ pour deux.

Le « LAISSEZ PASSER » donne l’accès libre à tous les espaces du musée pendant 1 an.

Accès

(À 10 minutes de Paris) En voiture : Depuis le périphérique, prendre la porte de Choisy (sortie porte d’Italie ou porte d’Ivry), prendre la D5 (anciennement N 305) jusqu’à la place de la Libération à Vitry-sur-Seine (sculpture de Jean Dubuffet Chaufferie avec cheminée). Accès du parking gratuit du musée : rue Henri de Vilmorin.

En métro et RER :

Ligne 7 direction Mairie d’Ivry ou Tramway T3 arrêt Porte de Choisy. Puis bus 183 direction Orly Terminal Sud, arrêt musée MAC/VAL.

Ligne 7 direction Villejuif / Louis Aragon, arrêt terminus. Puis bus 180 direction Charenton-Écoles ou bus 172 direction Créteil-Échat. Arrêt Musée MAC/VAL.

Ligne 8 direction Créteil-Préfecture, arrêt Liberté. Puis bus 180 direction Villejuif/Louis Aragon, arrêt musée MAC/VAL. RER C : Gare de Vitry-sur-Seine. Puis bus 180 direction Villejuif-Louis Aragon. Arrêt Musée MAC/VAL.

RER D : Gare de Maisons-Alfort – Alfortville. Puis bus 172 direction Bourg-la-Reine RER. Arrêt Henri de Vilmorin.

IFP6

PRODURABLE, Le salon des Professionnels pour le Développement Durable et la RSE, 23 et 24 mars 2011, au CNIT, Paris-La-Défense (4ème édition).

$
0
0

PRODURABLE-2012-.gifPRODURABLE 2012 - Mercredi 28 et Jeudi 29 Mars 2012 - Palais des Congrès de Paris - Porte Maillot

Quelle transition vers une économie verte et vertueuse ?

La cinquième édition du Salon PRODURABLE, l’événement phare dans l’agenda de la Responsabilité Sociale d’Entreprise (RSE) se tiendra pour la première fois cette année au Palais des Congrès de Paris, les 28 et 29 mars prochain. L’économie verte sera au cœur des échanges de cette nouvelle édition, nourrie par l’expertise de nombreux invités français et étrangers.

Dans une conjoncture économique délicate et à cinq mois du sommet de Rio 2020, si les nations et entreprises ont pris « conscience » des préjudices d’un développement économique déconnecté des enjeux liés au développement durable, elles ne l’ont pas significativement transcrit dans leur « business model ». Et pourtant, le rappel des Nations Unies  est clair : le nouveau modèle de développement devrait être celui d’une économie qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l’équité sociale tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources. Nous en sommes encore bien loin…..

Aussi, pour promouvoir et favoriser l’indispensable changement, PRODURABLE, au travers de ces 48H de la RSE,  rassemble témoignages, bonnes pratiques, études de cas et expertises pour aider les responsables d’entreprises à passer du pourquoi au comment sur les enjeux de responsabilité environnementale et sociale.

Les 28 et 29 mars prochain,  PRODURABLE innove en proposant un programme à double visée :

Le Congrès RSE & LEADERSHIP : Think global ! Prospectif, Stratégique, international, et co-participatif, il s’adresse aux dirigeants désireux de prendre une longueur d’avance, de s’inspirer auprès de patrons « agissants », et de trouver les clés de l’inéluctable transformation de nos organisations.

Le Programme EXPERTS & SOLUTIONS : Act local ! Concret, illustré, sous forme d’études de cas, c’est la boite à outil des opérationnels qui repartent avec de vraies solutions, quelque soit leur secteur ou leur métier!

 

Deux journées pour « fédérer, promouvoir, favoriser, identifier, informer et former », autour de temps et d’espaces de networking pour créer des synergies et favoriser de nouvelles opportunités business. 3000 professionnels sont attendus.

Infos pratiques :

Lieu :
Palais des Congrès
2 place de la Porte Maillot
75017 Paris
Horaires :
Mercredi 28 mars de 9H00 à 18H30
Jeudi 29 mars de 9H00 à 18H00

 

Tarifs :

>> Pass Affaires est à 75€ TTC (soit 62,71€HT) et inclut :

ATTENTION jusqu'au 28 février le Pass Affaires est 45€TTC !

 

- Accès au au programme expert/solution et aux études de cas pendant les 2 jours de PRODURABLE

- Accès à l'exposition pendant les 2 jours : près de 100 partenaires réunis

- Service de rendez-vous d'affaires : pendant les 2 jours des rencontres préprogrammées parfaitement ciblées, avec des donneur d'ordre ayant des besoins clairement identifiés

- Un exemplaire de NewDDeal (3eme édition), le 1er Guide professionnel du Développement Durable et de la RSE

 

Tarif spécial pour les associations, ONG et les collectivités publiques : merci de nous contacter au 01 45 22 94 40 ou à info@produrable.com


>> Pass Congrès


ATTENTION jusqu'au 28 février tarif préférentiel !

Si vous êtes une entreprise :

- Avant le 28 février : 390€ TTC pour 1 jour et 650€ TTC pour les 2 jours

- Après le 28 février : 500€ TTC pour 1 jour et 900€TTC pour les 2 jours

Si vous êtes une ONG ou une association

- Avant le 28 février : 195€ TTC pour 1 jour et 325€ TTC pour les 2 jours

- Après le 28 février : 250€ TTC pour 1 jour et 450€ TTC pour les 2 jours

Ce pass comprend

- Accès au au programme expert/solution et aux études de cas pendant les 2 jours de PRODURABLE

- Accès à l'exposition pendant les 2 jours : près de 100 partenaires réunis

- Service rendez-vous d'affaires : pendant les 2 jours, des rencontres préprogrammées, parfaitement ciblées, avec des donneurs d’ordres ayant des besoins clairement identifiés

- Un exemplaire de NewDDeal (3eme édition), le 1er Guide professionnel du Développement Durable et de la RSE

Le + Pass Congrès

 

- Accès au congrès pendant les 2 jours

- Le compte-rendu des conférences  

- Pauses café

- Déjeuners d'affaires

 

INNOVATIVE BUILDING Le Salon Professionnel du Bâtiment Performant, Intelligent et Durable - 5, 6 et 7 avril 2011, Paris - Porte de Versailles – HALL 1

$
0
0

Innovate Building

INNOVATIVE BUILDING Le Salon Professionnel du Bâtiment Performant, Intelligent et Durable - 3,4 & 5 avril 2012 Paris - Porte de Versailles - Pavillon 4

Après une première édition prometteuse le salon Innovative Building se tiendra pour la deuxième année consécutive les 3, 4 et 5 avril 2012 à Paris - Porte de Versailles.

Résolument tourné vers l’avenir, Innovative Building apporte un éclairage fort sur les innovations technologiques et solutions du marché de la construction, des infrastructures, des systèmes, des services et de la gestion pour le bâtiment.

Concevoir et mettre en œuvre des solutions techniques et commerciales performantes. Intégrer l’éco-conception. Développer et renforcer la sécurité des réseaux, des bâtiments et des occupants. Gérer l’information, l’énergie, la consommation d’eau, la qualité de l’air, le confort thermique... Maitriser les charges, le fonctionnement, l’efficacité.

3 jours d’échanges entre professionnels et prescripteurs-décideurs, des secteurs résidentiel collectif - Tertiaire – Santé – Education - Industrie ou sont présentées toutes les solutions pour répondre aux nouvelles directives et aux nouveaux enjeux en termes d’efficacité énergétique et de développement durable.

Innovative Building, le salon professionnel du bâtiment innovant, performant, intelligent et durable se déroule au sein du Pavillon 4, conjointement à la semaine de l’environnement de travail (Bureaux Expo by Siseg, Services Entreprises Expo by Siseg, Les Assises de l’Environnement de Travail et des Services Généraux, Les Assises des Services Achats), en partenariat avec l'Arseg et le Plan Bâtiment Grenelle.

 

THEMES DES CONFERENCES PLENIERES 

 

Cycle Règlementation Thermique 2012 

    RT 2012 et thermique du bâtiment expliquées pour les pros

    Tout comprendre de la thermique du bâtiment, de la RT 2012, et des évolutions prévisibles de la réglementation énergétique et environnementale.

 

       La mise en oeuvre pratique de la RT2012.

    Ce que ça change dans la conduite d'un projet, dans la relation entre les acteurs et dans la planification d'un chantier.

 

Cycle Automatisme, pilotage, sécurité, smartgrid, éclairage 

    GTB, sécurité,  automatismes, instrumentation du bâtiment, mesure de la performance énergétique des bâtiments, smartgrid : 
    nouveautés et  apports des technologies actives et de gestion technique du bâtiment dans la construction à la RT2012.  
    L'apport de la mesure, de la régulation et des équipements dans les projets de rénovation énergétique des bâtiments et dans les usages

  

Cycle Rénovation du bâti existant

     La loi prévoit de réduire les consommations d'énergie des bâtiments existants de 38 % d’ici à 2020.
     Des travaux d'amélioration doivent être réalisés avant 2020 dans le tertiaire privé et public et 400 000 logements seront rénovés chaque année à partir de 2013.
 
      Isolation, équipements et usages en rénovation
     Quelles parts de réductions peut-on attendre de la modernisation des équipements de chauffage, de l'amélioration de l'enveloppe, des comportements ?
     À quel coût ?

     Comment mener un projet de rénovation en copropriété ?

 

 

Cycle Immeubles neufs très basse consommation et passifs

     Retour d'expérience dans le logement social, le logement collectif privé et le tertiaire
 
      Tour d'Europe du bâtiment passif.

  

Cycle Production et stockage d’énergie dans le bâtiment

     Cogénération, solaire, géothermie, biomasse, etc.
       Nouveautés et recherches en matière de production ou de récupération d'énergie dans le bâtiment.

 

Cycle Droit et financement

    Lois Grenelle et RT2012
      Examen des politiques publiques en  faveur de l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments et
    du développement de la production et du stockage d'énergie.
    Les modalités de l'obligation de travaux imposée au parc tertiaire existant d'ici à 2020.
      Les nouvelles mesures légales en faveur de la rénovation en copropriété.
       Contrat de performance énergétique (CPE)
       Les certificats d'économies d'énergie

 

Cycle Normes, labels et certifications dans le bâtiment

    Panorama des normes et des certifications environnementales du bâtiment et des organismes qui les délivrent.  
    Les labels de qualité expliqués : méthodologie, contrainte, coûts. S'y retrouver dans les labels et normes des matériaux.

 

L’accès est autorisé sur présentation du badge nominatif ou d’une invitation accompagnée d’un justificatif (carte professionnelle...).

Date, horaires et lieu :

Jours d’ouverture : Mardi 3 avril - Mercredi 4 avril - Jeudi 5 avril 2012
Lieu : Paris - Porte de Versailles - Pavillon 4
Horaires : 9h00 -18h00

Transports :
 
Métro : Ligne 12 - station Porte de Versailles

Bus : Lignes 39, 80 - arrêt Porte de Versailles - Parc des Expositions

Tramway : T3 - arrêt Porte de Versailles - Parc des Expositions

 

 

Contact

INNOVATIVE BUILDING

Tour Ventôse - 2/6, rue des Bourets


92150 Suresnes - France


Standard : + 33 (0)1 41 18 63 75


Fax : +33 (0)1 41 18 60 67

Mail : info@innovative-building.fr

www.innovative-building.fr



Pensée du Jour

$
0
0

Steve-Jobs.jpgPensée du Jour

« Ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition. L’un et l’autre savent ce que vous voulez réellement devenir. Le reste est secondaire.  »

Steve Jobs  1955 - 2011

Promotelec et Promodul/APee s’associent pour la rénovation énergétique remarquable du logement

$
0
0

Efficacité energétiquePromotelec et Promodul/APee s’associent pour la rénovation énergétique remarquable du logement

Afin de favoriser le développement de rénovations énergétiques de qualité dans l’habitat, les associations Promotelec et Promodul s'engagent.

Afin de favoriser le développement de rénovations énergétiques de qualité dans l’habitat, les associations Promotelec et Promodul, à travers son organisme de formation APee (Académie de la Performance et de l’efficacité énergétique) décident d’agir de concert autour de la valorisation auprès du grand public, des bailleurs privés et des bailleurs sociaux (maîtres d’ouvrage) :

- du Label Promotelec Rénovation Energétique ;

- des professionnels experts en rénovation énergétique, certifiés « Auditeurs Energétiques Promodul/APee » par Promodul/APee.

L’objectif majeur pour les deux associations est d’accroître le nombre de rénovations s’inscrivant dans la chaîne de qualité globale et durable.

Dans un souci d’optimisation de la qualité, le Label Promotelec Rénovation Energétique exige des maîtres d’ouvrage d’être accompagnés par des professionnels experts en rénovation énergétique.

Dans ce cadre, la valorisation et l’accompagnement des professionnels certifiés « Auditeurs Energétiques Promodul/APee » par Promodul/APee visent deux objectifs. Le premier est d’encourager les entreprises à s’engager dans des démarches de qualité et ainsi mettre à jour, en continu, leurs compétences. Le deuxième est de simplifier les démarches des maîtres d’ouvrage qui souhaitent s’engager dans des travaux de rénovation énergétique, respectueux de l’esprit du Grenelle de l’environnement, en trouvant, le plus simplement possible un professionnel de qualité.

Les critères pour être expert en rénovation énergétique par Promotelec

Ils doivent être en capacité :

- De conseiller en rénovation énergétique les bâtiments résidentiels

- De maîtriser les outils de calculs thermiques en utilisant le moteur de calcul TH-C-C ex du CSTB et d’être à même d’encoder les données d’entrée des règles de calcul THC-E ex ;

- D’avoir le niveau et les formations suffisantes pour connaître les réglementations « RT existant » et en permettre leurs justes applications par la maitrise des éléments à saisir dans l’étude thermique

- D’évaluer ou de faire évaluer la sécurité électrique du logement ;

- De connaître et appliquer le cahier des prescriptions techniques du Label Promotelec Rénovation Energétique

Ces capacités doivent leur permettre de faire un bilan initial des consommations énergétiques, de faire des préconisations de travaux en conformité avec le cahier des prescriptions technique du label. Et enfin de pouvoir effectuer un bilan projeté des consommations énergétiques sur la basse des choix de travaux à effectuer.

L’association Promotelec met en place un dispositif spécifique pour accompagner ces « auditeurs énergétiques Promodul APee » avec une formation complémentaire au Label Promotelec Rénovation Energétique. A l’issu de la formation, ils sont officiellement recensés comme professionnels en rénovation énergétique référencés par l’association Promotelec.

Le nouveau parc naturel marin des Glorieuses, un complexe récifal précieux

$
0
0

Le nouveau parc naturel marin des GlorieusesLe nouveau parc naturel marin des Glorieuses, un complexe récifal précieux

Mis à l’étude par Jean-Louis Borloo, Ministre de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer de l’époque, ainsi que Chantal Jouanno, Secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie de l’époque et Marie-Luce Penchard, Ministre chargée de l’outre-mer faisant suite aux travaux du Grenelle de la mer, qui avait conclu à la nécessité de créer une nouvelle aire marine protégée dans les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf), collectivité d’outre-mer formée des îles Éparses, des îles australes (Kerguelen, Crozet, Saint-Paul et Amsterdam) et de la terre Adélie en Antarctique. Les Taaf représentent 2,39 millions de km2 de zones économiques exclusives, soit le deuxième espace maritime français, ainsi Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, s’est félicité ce matin de la création du parc naturel marin des Glorieuses, quatrième parc marin français et deuxième de l’océan indien. Avec le parc naturel marin de Mayotte, dont il est contigu, la France se dote d’une aire marine protégée de plus de 110 000 km2, la plus grande créée à ce jour.

Situé à l’entrée du canal du Mozambique, dans l’océan Indien, le parc naturel marin des Glorieuses s’étend jusqu’à la limite de la zone économique exclusive. L’archipel des Glorieuses est composé de deux îles principales : la Grande Glorieuse et l’île du Lys. 7 km2 de terres émergées à l’entrée du Canal du Mozambique qui procurent à la France une ZEE de 48 350 km2. Avec une position privilégiée du point de vue biogéographique et courantologique, les Glorieuses comportent une variété d’habitats qui contribue à la grande diversité biologique marine des eaux.

Le parc naturel marin des Glorieuses, dans les Terres australes et antarctiques françaises, accueille un récif précieux de 17 km de long et d’une superficie de 165 km2. Il sert de zone refuge à de nombreuses espèces menacées : tortues marines, mammifères marins, requins et raies, oiseaux marins. Sa création correspond à un engagement du Grenelle de la Mer qui avait conclu à la nécessité de mieux protéger ces îles lointaines de l’océan indien.

« Situé dans un archipel quasi indemne, cet espace emblématique par la richesse de sa biodiversité marine constitue une référence sur le plan mondial et une extraordinaire plate-forme pour la recherche scientifique » a déclaré Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET. 

Les deux parcs naturels marins de Mayotte et des Glorieuses fonctionneront avec des moyens communs, ce qui permettra d’assurer une cohérence technique aussi bien dans la rédaction des plans de gestion que dans les actions des deux parcs. Cependant, compte tenu des particularités administratives de chacune de ces zones, les conseils de gestion seront distincts.

 

Le conseil de gestion du parc naturel marin sera composé de 20 membres représentants de l’État, des organisations professionnelles, notamment de pêcheurs, d’associations de protection de l’environnement et d’experts. Il devra élaborer le plan de gestion du parc selon les quatre orientations de gestion présentées dans le décret :

            Protéger le patrimoine naturel, particulièrement les tortues, les récifs coralliens et les mammifères marins, notamment par une surveillance maritime adaptée aux enjeux et par la sensibilisation des acteurs et des usagers ;

            Faire des eaux des Glorieuses un espace d’excellence en matière de pêche durable ;

            Faire de cet espace un lieu privilégié d’observation scientifique de la biodiversité marine du canal du Mozambique pouvant intégrer des observatoires pour contribuer à l’amélioration des connaissances ;

            Encadrer les pratiques touristiques et accompagner le développement d’un éco- tourisme respectant le caractère préservé de cet espace.

Le parc naturel marin des Glorieuses est le premier des 3 parcs marins prévus en 2012. Le parc marin des estuaires picards et de la mer d’opale et le parc marin des pertuis charentais et de l’estuaire de la Gironde devraient compléter d’ici le mois de mai un processus engagé suite au Grenelle de la Mer.

La création du parc aux Glorieuses s’inscrit pleinement dans la dynamique de développement d’un réseau cohérent d’aires marines protégées, issue des engagements du Grenelle de la mer. Ce dernier prévoit en effet le classement des écosystèmes tropicaux et la création d’aires marines protégées outre-mer. A terme, les aires marines protégées devront représenter 10% de l’espace maritime français en 2012, puis 20% en 2020.

L’archipel des Glorieuses présente :

- Un complexe récifal précieux de 17 km de long et d’une superficie de 165 km2, quasiment indemne de pressions anthropiques directes. Les missions scientifiques y sont difficiles à mettre en place mais régulières. Elles ont permis, à ce jour, le recensement de près d’un millier d’espèces dont plus de 150 espèces de cnidaires et 349 espèces de poissons récifaux.

- Une zone refuge pour de nombreuses espèces menacées. On trouve notamment aux îles Glorieuses : tortues vertes et imbriquées, raies, requins de récif et pélagiques dont les grands requins blancs et les requins baleine, une douzaine d’espèces de mammifères marins dont les baleines à bosses venant mettre bas et se reproduire, ainsi, des oiseaux marins comme les noddis bruns et les sternes fuligineuses qui s’y reproduisent. Une dizaine d’espèces de l’archipel sont répertoriées comme menacées selon la liste rouge UICN et figurent par ailleurs dans les annexes des conventions régionales et internationales ratifiées par la France.

- Une connexion avec le parc naturel marin de Mayotte dont le périmètre avec le banc de

Geyser jouxte le secteur de la mise à l’étude du Parc naturel marin des Glorieuses notamment le banc de la Zélée. Cette unité géographique et biologique rendait le rapprochement des politiques et des moyens de gestion nécessaire.

Le nouveau parc naturel marin des Glorieuses1

Arasement des barrages hydroélectriques de Vézins et La Roche-qui-Boit pour l’aménagement de la Vallée de la Sélune

$
0
0

barrages hydroélectriques de Vézins et La Roche--copie-1Arasement des barrages hydroélectriques de Vézins et La Roche-qui-Boit pour l’aménagement de la Vallée de la Sélune 

Le bassin de la Sélune, couvre une superficie de 1083 km2 et compte 57 000 habitants. Le périmètre du SAGE, fixé par arrêté interpréfectoral du 17 septembre 1997, englobe tout ou partie de 79 communes réparties sur trois départements, la Manche, l'Ille et Vilaine et la Mayenne, trois régions, la Basse-Normandie, la Bretagne et les Pays de Loire, et deux Agences de Bassin, Seine-Normandie et Loire-Bretagne.

La ministre de l’Ecologie, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, a confirmé la décision d’arasement des barrages hydroélectriques de Vézins et La Roche-qui-Boit sur la rivière Sélune (Manche).

L’arasement de ces 2 ouvrages de faible puissance hydroélectrique répond à l’engagement du Grenelle de restituer la continuité écologique de ce fleuve côtier, un des tous premiers bassins à saumon de France et secteur d’action prioritaire du ministère en faveur de la restauration des populations d’anguille. Ce projet s’inscrit également dans le cadre la convention pour le développement de l’hydroélectricité dans le respect des milieux aquatiques, convention signée par tous les acteurs du Grenelle. Il sera ainsi mis fin à la concession et l’autorisation dans les jours qui viennent.

Les barrages de Vezins et de La Roche Qui Boit sont situés sur la Sélune Cette rivière prend sa source à Saint- Cyr du Bailleul (département de la Manche), puis traverse le bocage du Sud-Manche pour se jeter 91 kilomètres plus loin dans la Baie du Mont-Saint-Michel.

barrages hydroélectriques de Vézins et La Roche--copie-3

Deux barrages hydroélectriques ont été construits sur la Sélune, le barrage de la Roche-qui-Boit et celui de Vezins. Le barrage de la Roche-qui-Boit a été construit en 1916, par la société des forces motrices de la Sélune pour fournir de l'électricité à l'industrie de la chaussure de Fougères. La production devenant insuffisante, le barrage de Vezins a été construit en 1926. Depuis cette construction, le barrage de La Roche-qui-boit en plus de produire de l’électricité assure un rôle d’ouvrage de compensation permettant de lisser les débits du cours d’eau aval lors des lâchers d’eau sur Vezins.

Lors de la nationalisation de l'électricité en 1946, l'exploitation des barrages a été transférée à EDF. Plusieurs concessions ont été renouvelées depuis cette date. Toutefois le 13 novembre 2009, l'État a décidé de ne pas reconduire la concession au bénéfice d'EDF et d'effacer les deux barrages de Vezins et la Roche-qui-Boit.

Depuis leur mise en service, les 2 barrages font l’objet d’important phénomènes de sédimentation provoqués par la diminution de la courantologie. L’envasement s’est accéléré ces trente dernières années avec la mise en culture des terres agricoles du bassin versant. Les dernières estimations de 2004 situent le volume de sédiments présents à 1,4 millions de m3 pour Vezins et 0,4 millions de m3 pour La Roche qui Boit.

La dernière vidange qui a été réalisée en 1993, s’est traduite par des conséquences dommageables pour l’environnement. Lors de la phase d’assec, une crue estivale décennale s’est produite et a abouti à une importante érosion des stocks de sédiments contenus dans le barrage de Vezins. Ces remises en suspension ont ponctuellement atteint des concentrations de 100 g de sédiments par litre en aval des barrages.

barrages hydroélectriques de Vézins et La Roche-qui-Boit

La Sélune, tout comme la Sée et le Couesnon se jette en baie du Mont-Saint-Michel. De nombreux enjeux économiques sont liés à la gestion de l’eau de la baie. Or le taux de renouvellement de l’eau de la baie est faible (environ 20% par an). Aussi, au delà du bassin de la Sélune, c’est la gestion équilibrée de la baie et de ses 5 bassins versant qui est visée au travers des SAGE.

La Sélune présente des potentialités importantes pour les poissons migrateurs (saumon, truite de mer, lamproie, alose). A ce titre elle est classée selon l’article L432-6 du code de l’environnement. C’est l’une des premières rivières de France en capture de Saumon. Actuellement seul 20% du bassin versant est accessible aux migrateurs compte tenu d’ouvrages infranchissables : une pisciculture sur le Beuvron et 2 barrages hydroélectriques sur la Sélune. La Sélune pourrait être la première rivière de France pour la pêche au saumon en cas de suppression des retenues de Vezins et de la Roche Qui Boit.

Concernant l’arasement des barrages hydroélectriques l’Etat pose le principe de ne pas engager la vidange des plans d’eau avant la mise en œuvre des mesures d’accompagnement économique.

La réalisation de cette opération, nécessaire en tout état de cause, intégrera une gestion exemplaire des sédiments accumulés depuis la dernière vidange de 1993, dans le cadre d’un projet en cours d’étude. Cette spécificité fait suite à la volonté de la renaturation de la vallée et de son accompagnement économique et touristique pour un projet exemplaire en matière de développement durable.

La Ministre a également annoncé une enveloppe financière de 5 M€ pour son accompagnement économique qui vient s’ajouter aux 5M€ prévus pour la renaturation de la vallée en vue de sa valorisation touristique.

Diverses voies de développement économique visant à accroitre l’attractivité de ce territoire ressortent de l’étude en cours. Le tourisme et les loisirs avec le maintien du site de l’ange Michel et l’aménagement du site de la Mazure (plan d’eau pour les pêcheurs, bassin de natation, etc.) le développement de l’aquaculture et de projets tournés vers d’autres énergies renouvelables ou encore le déploiement de la fibre optique et du réseau de téléphonie mobile.

Les projets seront définis plus précisément d'ici le printemps 2013 avec l’achèvement du schéma d’aménagement et l'élaboration du contrat de territoire.

Pour un retour du paysage naturel, actuellement le bassin versant est caractérisé par la présence du bocage à chêne et châtaignier, avec des nuances locales. Le bocage du centre du bassin est régressif au point de devenir transparent. Il apparaît comme une ponctuation d’arbres, ouvrant de larges vues sur des lointains offerts par des ondulations du relief. L’habitat rural est caractéristique du passé bocager de ce territoire. Fortement dispersé en un semis de petits hameaux, cet habitat qui fut longtemps caché par les haies semble aujourd’hui dévêtu par la régression des structures bocagères.

Vers l’est, on trouve un bocage caractérisé par la présence de poiriers haute tige. Cependant, la « forêt de poiriers » des années 60 est en très forte régression et le verger se renouvelle peu. La tempête de 1999 a conduit au remplacement de poiriers hautes tiges par des basses tiges, plus intensifs.

Au nord, la ligne de crête d’Avranches à Mortain apparaît dans le paysage comme une ligne de structure majeure. Sa forte visibilité se fonde sur l’importance de la dénivellation, sa rigidité et la présence fréquente de bois qui en coiffent le sommet et le soulignent.

A l’ouest, l’arrachage des haies et le comblement des chemins creux lors des remembrements ont délibérément ouvert le bocage. La campagne ouverte qui a pris la place du bocage fut tardivement habillée de grandes lignes de peupliers.

La vallée de la Sélune, très encaissée au niveau des retenues de la Sélune présente des berges abruptes et boisées. L’ambiance fermée qui en résulte contraste fortement avec le paysage nouvellement ouvert dans lequel elle s’insère. Le projet de réaménagement améliorera la gestion quantitative et qualitative de la ressource par la recomposition du maillage bocager, la préservation des zones humides et la maîtrise des plans d’eau. Ces actions auront un impact sensible sur les paysages et notamment sur le bocage qui sera revalorisé.

La suppression des barrages permettra d’ouvrir la vallée de la Sélune. La disparition des plans d’eau et la restauration de l’ancien lit permettront à la Sélune de serpenter à nouveaux au milieu de prairies encadrées de bois. La valorisation de cette vallée en fera une porte naturelle vers la baie du Mont Saint Michel.

barrages hydroélectriques de Vézins et La Roche--copie-2

La Baie du Mont-Saint-Michel retrouve la part de Marées …

$
0
0

Baie du Mont-Saint-Michel 11La Baie du Mont-Saint-Michel retrouve la part de Marées …

Après avoir présenté le Mont-Saint-Michel et son caractère unique et ayant publié le projet d’aménagement de la Sélune, qui prévoit en outre l’arasement des 2 barrages hydrauliques, un tout autre projet en amont de la vallée de la Sélune prend forme, celui du rétablissement du caractère maritime de la Baie du Mont-Saint-Michel.

De vastes travaux ont été agencés par le syndicat mixte Baie du Mont-Saint-Michel sur plusieurs années, des travaux hydrauliques de grande envergure pour redonner à ce monument remarquable classé au patrimoine mondial de l’Unesco son caractère maritime.

Baie du Mont-Saint-Michel

Entre le Mont-Saint-Michel et le continent, tout va changer entre 2012 et 2015. la digue-route qui, depuis 1879, fait obstacle aux mouvements des eaux, sera détruite en fin d’opération. Cet acte symbolique marquera la reconquête du site. Un élégant pont-passerelle enjambera les espaces maritimes reconquis, avant de venir se poser sur le futur terre-plein du Mont-Saint- Michel. Il sera mis en service dès 2014.

Le nouvel accès redonnera tout son sens à la traversée en ouvrant le regard sur la baie, le rocher de tombelaine et le Mont-Saint- Michel. les visiteurs seront invités à cheminer vers le rocher dans une sérénité retrouvée.

Située au fond du golfe Normand-Breton, dans l’angle formé par la Bretagne et le Cotentin, la Baie du Mont Saint-Michel occupe une dépression d’environ 500 km2 qui s’est progressivement comblée. Cette baie est soumise à des marées exceptionnelles, atteignant 15 mètres d’amplitude et découvrant 250 km2 d’estran.

La Baie du Mont Saint Michel constitue un vaste écocomplexe de haute valeur paysagère et écologique, dont les différentes unités écologiques fonctionnent en étroite relation. Ce système très productif, tributaire de la bonne qualité des eaux tant marines que continentales, contribue fortement à la richesse économique de la baie (conchyliculture, pêche,...).

Située sur la grande voie de migration ouest-européenne, la baie constitue un site d’importance pour l’avifaune migratrice. A ce titre, elle a été retenue à l’inventaire des ZICO (Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux). La ZICO de la baie est désignée pour partie en ZPS (Zone de Protection Spéciale), par arrêté du 5 janvier 2006 en application de la directive européenne « Oiseaux » de 1979, qui vise à assurer la préservation durable de toutes les espèces d’oiseaux vivant naturellement à l’état sauvage. Les grèves sont le lieu d’hivernage de nombreux limicoles. La nourriture abondante et l’étendue des espaces sont favorables au stationnement des anatidés et les passereaux du grand Nord.

La baie est spatialement utilisée par les oiseaux en fonction de leurs exigences écologiques, du cycle des marées et des facteurs liés aux activités humaines. Elle assure aussi un refuge climatique en cas de vague de froid au Nord. Le phoque et le grand dauphin fréquentent également la baie. La baie constitue une formidable nurserie pour de nombreuses espèces de poissons ainsi qu’un site majeur pour la migration des salmonidés qui remontent la Sée et la Sélune. L’estran abrite des récifs d’hermelles, formations originales parmi les plus importantes d’Europe.

Enfin cet ensemble complexe renferme des espèces végétales protégées au niveau national et régional. La totalité du site est reconnue au niveau mondial par la convention de Ramsar favorisant la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides d’importance internationale.

De même, le Mont Saint Michel et sa baie constituent un site prestigieux, inscrit depuis 1979 au patrimoine mondial naturel et culturel de l’UNESCO.

Des experts internationaux sont formels. À l’horizon 2040, si rien n’est entrepris, le Mont-Saint-Michel sera entouré de prés salés. Cette transformation bouleversera de façon irréversible l’esprit du lieu voulu par les bâtisseurs de l’abbaye.

Le volet hydraulique de l’opération agit de concert avec la nature. À terme, il rétablira autour du Mont-Saint-Michel un paysage maritime régulièrement baigné par les marées.

Baie du Mont-Saint-Michel 1

Pour cela, un nouveau barrage utilise depuis 2009 la force des eaux mêlées de la marée et du fleuve. les résultats sont déjà perceptibles autour du Mont et confirmés par des mesures scientifiques régulières. le curage du lit du Couesnon et la remise en eau de l’anse de Moidrey viendront augmenter la capacité hydraulique du fleuve et la puissance des chasses régulées.

Cette reconquête des grèves imposera également en 2014-2015 de restituer à la nature les 15 hectares du parking maritime actuel mais aussi la digue-route qui relie l’îlot rocheux au continent et bloque les courants de marée depuis plus d’un siècle.

Grâce aux eaux de la marée et du Couesnon, les sédiments seront chassés au large. le Mont retrouvera sa dimension maritime pour longtemps.

Le barrage du Couesnon

Baie du Mont-Saint-Michel 3

Ouvrage d’art à part entière, l’architecture du barrage intègre toutes les dimensions d’un site où nature, technique et culture se rencontrent de façon exceptionnelle. Elle concilie une juste inscription dans le grand paysage de la baie, mêlant les fonction- nalités techniques de gestion des eaux et des espaces publics de découverte et de contemplation. Partie intégrante de la baie, en relation sensible avec le Mont-Saint-Michel, le barrage s’inscrit dans une dimension culturelle profonde qui entre en résonnance avec le génie du lieu et l’imaginaire collectif qui s’y rattache.

Au-delà de sa fonction première de régulation des eaux, le barrage est conçu dans toutes ses dimensions, pour prendre en compte et révéler le caractère exceptionnel du site. Dans sa fonctionnalité hydraulique, le projet est dessiné à partir du principe dit de « la vanne-secteur », dont la géométrie se déduit des contraintes de gestion des eaux. Pour des raisons à la fois techniques et architecturales, les huit ensembles de vannes implantés à l’amont du barrage, côté Couesnon, permettent de libérer face à la mer et au Mont une perspective dégagée sur le paysage.

Baie du Mont-Saint-Michel 2

Dans sa dissymétrie, l’ouvrage propose, en complément des équipements hydrauliques, la création d’espaces publics majeurs au-dessus des eaux : face au Mont, le pont-promenade et le balcon maritime offrent au public un espace de contemplation unique. La perspective s’ouvre sur le Mont, dans la variété des lumières et des ambiances, dans la dynamique incessante du paysage et de ses ciels. Au Sud, côté terre, ils permettent de contempler le fleuve canalisé et l’efficacité mécanique des équipements en mouvement régulier.

Dans cet environnement de brassage des eaux et des énergies, mais aussi de rencontres d’hommes, de peuples venus de tous horizons découvrir un lieu chargé de culture et d’histoire, dans le silence de la baie, ces espaces favoriseront la découverte ou la redécouverte de la relation du Mont Saint-Michel avec la nature, l’eau, la terre, le ciel.

Chacune des composantes du barrage est conçue en référence formelle au caractère maritime des lieux, dans le dessin de détail des infrastructures comme dans celui des superstructures : l’architecture est pensée comme indissociable de la réalité fonctionnelle des ouvrages.

les équipements hydrauliques

• les vannes-secteurs

Le projet est dessiné à partir du principe classique de la vanne-secteur. Chacune des huit vannes est actionnée par deux vérins hydrauliques. L’entité homogène que forment la vanne-secteur, ses deux bras et les deux vérins qui les actionnent, constitue de par sa spécificité et sa mobilité cyclique l’élément original du projet ; sa répétitivité dans les huit passes du barrage lui confère une importance singulière.

• les bras et les roues des vannes

Le dessin de l’armature des vannes renvoie aux formes circulaires des instruments de marine comme les sextants, en référence au déplacement cyclique des astres qui anime les marées. La poussée horizontale des vérins qui actionnent les vannes joue dans la direction contradictoire du mouvement des eaux de mer et des eaux du Couesnon. L’ensemble cylindrique que forment les seize roues dans la perspective du barrage est directement appréhendable depuis le pont-promenade par le public.

Baie du Mont-Saint-Michel 4

La rotation des vannes permet d’assurer le remplissage par « sur-verse » (par-dessus la vanne) pour limiter les apports de sédiments, et de vidange par une ouverture progressive en « sous-verse » (sous la vanne), ainsi que l’ouverture hydraulique totale, en fonction du jeu des marées et du mouvement des eaux du Couesnon.

Le bordé amont (ou façade amont) des vannes sur les huit passes forme l’ensemble mobile de l’ouvrage. Côté Couesnon, il assure l’étanchéité du barrage avec le radier et les piles. en tôle d’acier inoxydable, il garantit la cohésion avec le joint d’étanchéité en pied du radier. Côté mer, la façade aval révèle la concavité et la structure de la vanne, notamment lorsque celle-ci est fermée ou en position de sous-verse.

Deux écluses à poissons en berges Ouest et Est du barrage, permettent la remontée des poissons migrateurs depuis la baie jusque dans le Couesnon amont. Elles comprennent chacune : à l’aval, deux vannes-levantes, type vanne-wagon ; à l’amont, une porte-écluse classique munie d’une ventelle. Le jeu d’ouverture et de fermeture alternées de ces équipements, selon les niveaux d’eaux de la mer et du Couesnon, favorise le passage des poissons.

Baie du Mont-Saint-Michel 5

L’efficacité hydraulique des remplissages et vidanges, dépend du débit d’apport du Couesnon fluvial et du niveau de la mer (coefficient de marée). La simulation illustre un cas moyen choisi. Les coefficients de marée requis pour satisfaire les volumes visés varient dans une plage de 50 à 120. Pendant les périodes pluvieuses, l’apport du Couesnon fluvial varie de 67 % pour les plus faibles volumes de chasses (800 000 m3) à 38 % pour les plus forts volumes (1 400 000 m3) avec une moyenne de 50% pour les volumes intermédiaires (1 100 000 m3). À l’inverse, ces mêmes apports ne représentent plus que 5 à 9 % en volume au mois d’août.

Hydraulique

Le barrage est composé de :

• 8 passes de 9 m de largeur hydraulique

• 2 écluses à poissons de 3,10 m de largeur hydraulique chacune, situées de part et d’autre de l’ouvrage

• ouverture hydraulique totale : 78,2 m

• 8 vannes-secteurs d’environ 67 m2 de surface chacune

• radier du barrage posé sur pieux : largeur : 24 m, longueur : 99,6 m, épaisseur :1,20 m

Baie du Mont-Saint-Michel 6

Outre le barrage du Couesnon, plusieurs aménagements hydrauliques vont être entrepris, longtemps barré par les portes à flot du premier barrage construit entre 1966 et 1969, le Couesnon ne jouait plus son rôle de stockage de la marée et de chasse à marée descendante. il avait perdu de sa puissance hydraulique. les sédiments se sont accumulés dans son lit. À l’aval du barrage, le fleuve méandre faiblement au milieu des sédiments et de la végétation.

Les aménagements hydrauliques vont lui redonner la force d’emporter les sédiments loin du Mont et d’entretenir un environnement maritime de grèves autour du rocher. le canal du Couesnon nettoyé, associé à la réserve hydraulique de l’anse de Moidrey, pourra permettre de stocker jusqu’à 1 700 000 mètres cubes d’eau pour les chasses, apportés par les entrées d’eau à marée montante et le débit naturel du fleuve.

Baie du Mont-Saint-Michel 7

En amont du barrage :

• Curage du Couesnon canalisé sur 4,7 kM, entre le barrage et l’anse de Moidrey. pour retrouver la cote du lit du canal (+ 2m IGN 69, repère altimétrique de référence), les sédiments seront curés par des dragues. Estimation des volumes à draguer : 500 000 m3.

• Remise en eau de l’anse de Moidrey. Ancienne prairie humide entourée par le Couesnon et longtemps utilisée pour l’extraction de tangue, sédiment gris argenté constitué de sablons et de particules fines de coquillages, ce réservoir hydraulique complémetaire au Couesnon sera parcouru par 12 km de chenaux.

Une première phase d’extraction a été réalisée en 2005 avec la création de mares destinées aux pélodytes ponctués, amphibiens protégés résidents de l’anse. Estimation des volumes à extraire : 700 000 m3.

En aval du barrage :

• Amorce des chenaux Est et Ouest, pour optimiser le travail d’érosion des chasses du barrage. La tangue extraite à l’aval du barrage servira en partie pour la construction de la nouvelle digue-route et sera aussi évacuée par les chasses du Couesnon. Estimation des volumes : 450 000 m3.

• Démantèlement des cordons d’enrochement du Couesnon (réalisés au XIXe siècle). Ils seront réutilisés pour réaliser le seuil de partage entre le barrage et le Mont, les épis déflecteurs et écarteurs qui favoriseront la divagation du fleuve.

• Démolition des anciens parkings maritimes et de la digue-route. La partie en tangue de la digue-route sera soit valorisée (renforcement des digues à l’est) soit évacuée par les chasses (en fonction des qualités de la tangue). Les protections en enrochements de la digue-route pourront être réutilisées.

Baie du Mont-Saint-Michel 8

Pour atteidre le Mont, deux séquences se composeront : d’abord, une partie en digue dans des herbus sur 1085 mètres, puis le pont-passerelle de 760 mètres qui franchira le Couesnon et les grèves maritimes. Cet ouvrage de liaison a également été conçu pour être le plus discret possible dans le paysage.

Porté par une succession de fines piles, il se perdra dans l’horizon maritime, son tablier affleurant les hautes eaux. Les piétons chemineront en sécurité sur des espaces réservés de part et d’autre d’une partie centrale où circuleront des navettes, sans perturber la tranquillité des promeneurs.

Les cheminements piétons seront recouverts d’un revêtement en bois, rappelant ainsi les ouvrages maritimes tels que les jetées.

Baie du Mont-Saint-Michel 9

Le rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel repose aussi sur la valorisation de l’alternance des marées autour du rocher. Le terre-plein surmonté d’un gué au pied des remparts permet de franchir les derniers 120 mètres entre le pont-passerelle et l’entrée du Mont. Sa hauteur et son modelé ont été établis pour mettre en valeur la fortification du Mont selon les hauteurs des marées et créer un temps d’insularité lors des coefficients de marée exceptionnels. La symbolique du Mont-Saint-Michel maritime sera alors pleinement rétablie.

En moyenne annuelle, le terre-plein sera accessible sans difficulté ou avec un temps de submersion court sans limiter l’accès au Mont 335 jours par an (670 marées sur 705).

Quelques jours par an, lors des coefficients supérieurs à 110, les remparts seront entièrement entourés d’eau pendant deux heures, temps de nettoyage compris. Cela se produira environ 17 jours par an tôt le matin ou tard le soir, au printemps et à l’automne (35 marées/705). Ces événements exceptionnels feront l’objet d’une communication « grandes marées » pour permettre aux visiteurs de profiter de ces instants magiques où le Mont redeviendra une île pour quelques heures.

Quelles que soient les circonstances, les services d’urgence pourront accéder de façon permanente pour garantir la sécurité au Mont grâce à des véhicules amphibies, une aire de pose hélicoptère et des secours formés. Ce point est sous la vigilance de l’état.

Baie du Mont-Saint-Michel 10

Elections présidentielles - Nucléaire : La question demeure indéfinie ???

$
0
0

z-machineElections présidentielles - Nucléaire : La question demeure indéfinie ???

Alors que les échéances présidentielles françaises de 2012 approchent, et que de nombreux débats tintent le périple médiatique, celui du nucléaire reste entièrement posé.

Toujours accaparé par ceux des ‘pour’ et ceux des ‘contre’, un débat totalement stérile puisqu’aucune argumentation sérieuse n’est apportée à la lumière de l’opinion, comme deux aimants que tout oppose mais qui bien au contraire s’attire, à ce sujet, le blog de l’habitat durable avait d’ailleurs publié l’article suivant, «  Peut-on se passer du nucléaire en France … ? » ?

Cette monopolisation entraine un débat de forme sans arborer un véritable raisonnement sur le devenir du nucléaire en France et dans le monde et les enjeux énergétiques qui en découlent …

Pourtant en cette année d’élections, l’avenir du nucléaire doit permettre de se convier dans le débat politique de façon précise, celui qui fixe les facteurs d’influence de la perception de l’énergie nucléaire à travers ses aspects économiques et environnementaux. Fukushima, étant présent dans les esprits, a apporté une vision troublée et les nombreuses questions demeurent actuellement sans réponses ; Le nucléaire est-il vraiment moins coûteux ? Le nucléaire salit-il l’environnement et menace-t-il notre santé ? Le nucléaire est-il risqué ? Les Français veulent peser les réponses à ces trois questions pour évaluer la place du nucléaire dans le mix énergétique.

Avant l’accident de Fukushima, la réflexion portée sur la sûreté des installations, qui n’était pas jusque maintenant primordiale pour les Français, l’est d’autant plus à l’aube des échéances de 2012… Mais outre cette question, celle de l’évaluation du coût économique de la filière comparé à ceux des autres moyens de production d’électricité, ainsi que des réflexions conséquentes aux impacts environnementaux et sanitaires du nucléaire en matière de transparence. Le débat de fond doit être entrepris avec toutes les connaissances et donnant le droit de l’accès aux éléments techniques et scientifiques dont disposent les experts… 

Alors approfondissons ce qui semble peut-être l’un des enjeux fondamentaux pour notre avenir et celui de nos enfants ! Produire de l’énergie par de l’énergie !

De tout temps, l’énergie a joué un rôle majeur dans le développement humain et économique ainsi que dans le bien-être de la société. Par exemple, le bois de chauffage est utilisé depuis la nuit des temps pour faire du feu, tandis que les premières civilisations utilisaient déjà le vent pour naviguer en mer.

Au fil de l’extension des villes, les besoins en énergie se sont accentués. L’homme a commencé à surexploiter les forêts, au point de provoquer des pénuries de bois dans certaines régions. Aussi est-il devenu nécessaire de gérer l’offre et la demande de bois.

En ce qui concerne le vent, la situation est tout autre. Les bateaux à voiles en disposent gratuitement, comme les meuniers pour moudre le grain dans leurs moulins. C’est l’apparition des premières turbines à vent qui a incité les entreprises à mesurer la production de la force éolienne, c’est-à-dire l’électricité ainsi générée, plutôt que le vent lui-même.

Sans la chaleur et l’électricité issues de la combustion, l’activité économique serait limitée et entravée. Les sociétés modernes utilisent de plus en plus d’énergie pour l’industrie, les services, les habitations et le transport. C’est particulièrement vrai pour le pétrole, qui est aujourd’hui le produit le plus commercialisé. Qui plus est, la croissance économique est partiellement liée à son prix.

Néanmoins, ni le pétrole ni les autres combustibles fossiles, tels que le charbon et le gaz naturel, ne sont inépuisables. L’effet combiné de la demande croissante et de l’épuisement des ressources impose une surveillance étroite de la situation énergétique. D’autres raisons rendent nécessaire une connaissance approfondie de l’offre et de la demande d’énergie, notamment la dépendance à l’égard de l’énergie, la sécurité et l’efficacité ainsi que les préoccupations environnementales.

Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est précisément lorsque de plus en plus d’énergie est produite, commercialisée, transformée et consommée, lorsque la dépendance vis-à-vis d’elle s’accroît et lorsque les émissions de gaz à effet de serre figurent en tête des priorités internationales qu’il devient de plus en plus difficile de fournir un panorama fiable et ponctuel de la situation énergétique dans de nombreux pays.

Alors que la production mondiale est assurée en majorité par le charbon (40% en 2010) et le gaz naturel (22%), les énergies renouvelables arrivent juste ensuite (18%), nettement devant le nucléaire (13%). La combinaison de cette valeur avec celle de la part de l’électricité dans la consommation énergétique finale mondiale (17%) nous indique que la contribution du nucléaire à la consommation énergétique mondiale est donc de 2,2%.

Le modèle français de production d’électricité repose, pour un peu plus des trois-quarts, sur l’outil électronucléaire. Le choix de cette énergie s’est confirmé tout au long de la Ve République et s’est étendu dans la durée en fonction de la croissance de la consommation électrique tirée par une démographie et une économie orientées à la hausse. Cette hausse importante de la production nucléaire passant de 10 TWh en 1973 à plus de 400 TWh traduit celle de la consommation électrique qui s’est accrue deux fois plus vite que la consommation d’énergie, en passant d’un peu plus de 150TWh au début des années 1970 à près de 500 TWh aujourd’hui et s’est accompagnée en même temps d’une baisse de la production thermique classique, le nucléaire a donc remplacé le fioul pour la production électrique.

Réduire les consommations énergétiques reste l’enjeu principal d’ailleurs, la lutte contre le changement climatique et la sécurité d’approvisionnement constituent plus que jamais deux objectifs fondamentaux. En effet, les prix de l’énergie, déterminés par l’équilibre entre une offre qui se raréfie - le pic pétrolier s’est, selon l’AIE, produit en 2006 -, une forte demande des pays émergents et le nécessaire renforcement de la sûreté nucléaire, s’orientent définitivement à la hausse.

Dans un tel contexte, les pays industrialisés et les pays émergents devront adopter des objectifs de court terme et les moyens adaptés. La vision court-terme de notre devenir énergétique se dessine bien en Europe avec le « Paquet Energie 3x20 », les 20 % d’économie d’énergie et les 23 % d’EnR pour la France (Grenelle de l’Environnement).

L’accident de Fukushima rebat les cartes du mix énergétique mondial et doit conduire au renforcement de la part des énergies renouvelables. Mais aussi, la recherche scientifique peut permettre d’insérer de nouvelles technologies pour un nucléaire vert.

Un nucléaire de conception militaire et non civil, revenir sur l’article «  Peut-on se passer du nucléaire en France … ? » qui pose là la question de la sûreté des centrales françaises. Et notamment de leur durée de vie ?

La catastrophe qui a frappé la centrale de Fukushima Dai-ichi au Japon le 11 mars 2011 a définitivement démontré qu’un scénario d’accident jugé jusque là trop improbable pouvait se réaliser. Pour répondre aux défaillances multiples et sans précédent de la sûreté nucléaire ainsi mises en évidence, le Gouvernement français a engagé très vite une démarche d’évaluation complémentaire de la sûreté (ECS) des principales installations nucléaires. Les rapports ECS des exploitants ont été publiés en septembre 2011 et leur analyse par l’IRSN a été publiée en novembre 2011. Ces mesures de transparence inédites, accompagnées d’une concertation dans les instances nationales et locales concernées, ouvrent la voie à une expertise plus approfondie.

fukushima1

Un rapport établi par des experts indépendants dresse une analyse critique de la démarche conduite à travers les ECS, depuis leur cahier des charges jusqu’aux conclusions de l’IRSN, en s’appuyant notamment sur l’analyse menée par EDF sur les trois sites de Gravelines, Civaux et Flamanville couvrant les différents paliers du parc de réacteurs ainsi que le projet de réacteur EPR en construction, et sur l’analyse menée par Areva pour les usines de retraitement de La Hague.

Les rapports ECS étudiés présentent des points forts qu’il est important de souligner. Pour la première fois, des hypothèses écartées à la conception et dans la conduite des installations sont envisagées et leurs conséquences examinées. Conformément au cahier des charges, ils étudient de façon systématique les scénarios d’accident grave qui pourraient être déclenchés par un séisme et/ou l’inondation, y compris dépassant le dimensionnement des installations, ainsi que l’ensemble des situations pouvant découler d’une perte des alimentations électriques et/ou des sources de refroidissement. Enfin, les dispositifs qui devraient être mis en place pour prévenir des rejets radioactifs importants sont décrits en détail, et des propositions de dispositifs de renforcement sont introduites. Par conséquent, les documents ECS fournissent un premier éclairage important sur la sûreté nucléaire en France et les mesures qui pourraient être nécessaires pour réduire les risques d’accidents graves telles qu’on doit les envisager après Fukushima.

Principales conclusions :

Le rapport commandité par pour Greenpeace France analyse des évaluations complémentaires de sûreté confirme, au-delà des conclusions tirées dans leurs rapports par les exploitants, qu’à la lumière de Fukushima plusieurs scénarios d’accident majeur doivent être considérés comme plausibles :

• pour les 58 réacteurs en exploitation d’EDF, quelque soit le palier considéré : - un accident de fusion du cœur peut conduire à une rupture brutale de l’enceinte (fuite

atmosphérique majeure) et/ou un percement du radier (contamination des eaux), - un accident de vidange de piscine d’entreposage peut conduire à un feu du combustible et à des

rejets très importants faute d’enceinte de confinement de ce bâtiment ;

• pour le projet de réacteur EPR, les mêmes risques ne peuvent pas être totalement écartés ;

• pour les usines de retraitement de La Hague, un accident majeur peut se produire sur une piscine de combustible ou sur un stockage de déchets liquides hautement radioactifs.

Les rapports ECS constituent un bon point de départ pour envisager le renforcement de la sûreté des installations vis-à-vis de ces scénarios, mais ils présentent en l’état trop de limites et de lacunes pour fonder des décisions définitives.

À l’examen, le cahier des charges très limité et son interprétation par les exploitants ont en effet conduit à des faiblesses importantes dans les ECS :

1. Une réserve générale doit être posée sur les conclusions apportées par les exploitants, du fait d’une part des limites dans l’analyse de l’état réel des installations, et d’autre part que les démonstrations présentées n’ont dans l’ensemble pas pu s’appuyer sur de nouvelles études. De nombreuses conclusions reposent ainsi sur la justification par les « jugements d’experts » et la confiance des ingénieurs dans la qualité de la conception et de la construction des installations ;

2. Le tableau des déclencheurs et aggravations possibles de situations accidentelles n’est pas complet et les situations étudiées dans les ECS ne sont donc pas « enveloppe » des scénarios d’accident. Les éléments suivants manquent ou ne sont pas suffisamment développés dans les ECS : a) les scénarios découlant de défaillances matérielles sur les équipements des installations, d’erreurs

humaines et d’actes de malveillance, b) les défaillances et agressions secondaires pouvant résulter d’un séisme et/ou une inondation et d’une perte d’alimentation électrique et/ou de refroidissement, notamment : (i) ruptures dans les circuits primaire et secondaire de refroidissement des réacteurs, (ii) chutes de charge (y compris d’un assemblage de combustible usé lors de son transfert ou d’un château de transport du combustible), (iii) incendies et (iv) explosions, y compris les explosions d’hydrogène dans les réacteurs et les explosions chimiques de « red oil » à La Hague.

3. Des facteurs susceptibles de rendre plus difficiles la gestion d’un accident, notamment la contamination sur le site due à la défaillance d’installations secondaires non-classées ne sont pas pris en compte. La contamination du site s’est révélée être un facteur important dans les difficultés auxquelles les autorités et le personnel se sont heurtés pour gérer l’accident de Fukushima. Celui-ci a aussi démontré que la contamination hors site peut compliquer la mobilisation des secours extérieurs et détourner les ressources, comme le personnel de protection. À ce titre, la réflexion menée dans le cadre des ECS doit conduire à une réévaluation des scénarios pour la planification de la gestion des conséquences immédiates de l’accident hors site et la gestion post-accidentelle à plus long terme.

4. Plusieurs questions génériques importantes ne sont pas examinées, dont :

a) les limites imposées par les choix non ou difficilement réversibles de conception, telles que le dimensionnement des enceintes des réacteurs ou celui des piscines d’entreposage du combustible sur les sites des centrales et à La Hague ;

b) le rôle que le vieillissement joue dans l’aggravation des conséquences des accidents. Les ECS sont basées sur un état théorique des installations mi-2011 et ne prennent pas en compte le vieillissement, qui augmente le risque de défaillance des dispositifs de sûreté et celui de rupture d’éléments matériels, y compris non remplaçables (cuve et enceinte des réacteurs).

5. En général, les propositions développées autour de l’idée de « noyau dur » pour l’alimentation électrique et le refroidissement, et du renforcement des moyens de gestion de crise répondent par l’aval sans réduire en amont le potentiel de danger. Il manque par exemple dans les ECS :

a) une réflexion sur des facteurs de risques tels que l’utilisation de gaines de combustible en zirconium. Le zirconium joue un rôle central dans les accidents de fusion et dans la production d’hydrogène lors de ces types d’accidents, comme cela s’est produit à Three Mile Island et à Fukushima, mais la possibilité de recourir à des matériaux alternatifs n'est pas abordée ;

b) une évaluation du facteur aggravant que constitue l’utilisation du combustible MOX ou du risque que génère l’entreposage concentré de grandes quantités de combustible, dont une part importante de MOX, à La Hague.

Les documents ECS devraient être révisés selon un cahier des charges plus complet, qui inclut les agressions internes et externes, et la gestion des crises prenant en compte la contamination sur site et hors site. Les analyses présentées devraient également mieux identifier les marges d’incertitude pesant sur les conclusions et les moyens et délais envisagés pour les réduire. En outre, les ECS devraient prendre en compte l’état actuel des installations.

Élargir le cercle de l’expertise de ces dossiers nous semble nécessaire et constitue à terme un moyen de faire émerger et de mettre en débat une approche plus complète pour définir des nouvelles exigences de sûreté et leurs conditions de mise en œuvre. À ce titre, un processus de recensement systématique et de suivi des différents approfondissements et prolongements de la démarche ECS devrait être mis en place, et des revues indépendantes devraient être prévues aux étapes les plus critiques. Ce processus devrait en particulier couvrir la réalisation des améliorations des ECS recommandées ci-après.

Les scénarios d’accident pour les réacteurs : les rapports ECS d’EDF montrent des limites importantes dans l’étude des scénarios considérés. Outre les limites fixées par le champ et le cahier des charges des ECS, EDF écarte systématiquement toute hypothèse d’aggravation des scénarios par des agressions induites par le déroulement de l’accident. De plus, EDF écarte pour les réacteurs l’ensemble des phénomènes les plus redoutés de rupture de l’enceinte par explosion ou percement du radier pour ne retenir que le cas le moins pénalisant d’une montée en pression lente et d’une dépressurisation de l’enceinte. Enfin, EDF ne retient pour les piscines qu’une situation d’échauffement sans vidange qui ne conduit pas à un accident grave, alors que différentes hypothèses pouvant engendrer une vidange et conduire à des conséquences plus sérieuses doivent être envisagées.

Le zircaloy: la gaine des crayons de combustible est faite d’un alliage, le zircaloy, composé principalement de zirconium. Le découvrement du combustible suite à une perte du refroidissement de la cuve déclenche une série de phénomènes qui entraîne la fusion du cœur. Le zircaloy joue un rôle central dans le déroulement de ces événements ainsi que dans la production d’hydrogène et le risque d’explosion. Cependant aucun document ECS n’envisage les possibilités pour remplacer le zirconium comme matériau de gainage du combustible.

Le combustible MOX : vingt-deux réacteurs, tous 900 MWe sont autorisés à utiliser, et vingt-et-un utilisent effectivement un combustible mixte de dioxyde de plutonium et d’uranium (MOX) jusqu’à 30 % du cœur du réacteur. Le combustible MOX pose un ensemble de problèmes de sûreté lors d’un accident, et l’entreposage du combustible usé MOX est plus compliqué de part sa charge thermique plus grande. Les conséquences de la fusion du cœur chargé en combustible MOX ou d’incendies de combustible usé MOX pourraient aussi être beaucoup plus graves que celles avec du combustible de dioxyde d’uranium (UOX). Les documents ECS ne prennent pas compte de ces différences. Cette problématique est importante pour tous les réacteurs chargés en MOX, mais encore plus pour le site de Gravelines, où six réacteurs sont autorisés à utiliser du MOX et cinq d’entre eux l’utilisent. Cette situation est également importante pour La Hague, où au moins 900 tonnes de MOX, principalement du combustible usé, sont entreposées. Cela représente plus que le MOX engagé ou entreposé dans l’ensemble des sites utilisant le combustible MOX. Bien que la charge thermique du combustible MOX usé entreposé sur les sites des réacteurs soit trop grande pour être entreposé à sec, la plupart du MOX à La Hague pourrait être entreposée de cette façon. L’entreposage à sec présente globalement une meilleure sûreté que l’entreposage en piscine.

La conception et le dimensionnement des réacteurs: les choix de conception et de dimensionnement qui ont été retenus lors de la construction des différentes installations ont un rôle déterminant sur leur capacité à résister aux scénarios non envisagés à l’époque considérés dans les ECS. Par exemple :

a) Des différences ont été introduites entre les différents paliers du parc de réacteurs d’EDF. Les réacteurs 1 300 et 1 450 MWe ont une double paroi de béton respectivement précontraint et armé alors que les réacteurs 900 MWe ont une simple paroi en béton armé dont la surface intérieure est recouverte d’une peau métallique destinée à assurer l’étanchéité. La double paroi a été conçue notamment pour mieux résister aux agressions externes. Par contre, l’absence de peau métallique intérieure est susceptible de les rendre plus vulnérable aux agressions internes telles qu’une explosion d’hydrogène. EDF n’a pas examiné les conséquences en termes de robustesse de ce type de différences dans le dimensionnement des paliers du parc français.

b) Les piscines d’entreposage du combustible usé n’ont pas été conçues et ne sont pas traitées avec le même degré de préoccupation vis-à-vis de la sûreté que les réacteurs, car durant les premières décennies de l’énergie nucléaire, seuls les accidents de réacteurs étaient considérés comme importants. Par conséquent, les piscines et les bâtiments combustibles ne sont pas dimensionnés au même niveau que les enceintes de confinement des réacteurs et n’offrent donc pas le même degré de résistance aux agressions externes ou internes. Fukushima a clairement démontré les risques associés aux piscines de combustible usé. De plus, la quantité des radionucléides à vie longue du combustible en piscine, notamment l’inventaire du césium137 (le principal contaminant à vie longue après Tchernobyl et Fukushima) à La Hague est beaucoup plus important que dans n’importe quel réacteur. Face à cette situation, il convient à la fois de réfléchir au renforcement et d’adapter les méthodes de gestion.

Les écarts de conformité et le vieillissement : l’existence d’écarts entre le référentiel des installations sur lequel est basée l’évaluation de sûreté et leur état réel induit un risque important qui ne peut être réduit qu’en améliorant la connaissance détaillée des écarts pour les traiter d’une part, et en prenant en compte la possibilité d’écarts non détectés d’autre part.

De plus, le vieillissement et l’usure des différents dispositifs participant à la sûreté réduisent régulièrement les marges de sûreté réputées acquises à la conception et à la construction. À ce titre, il convient de rappeler que les réacteurs ont été conçus pour fonctionner au moins 30 ans mais pas plus de 40 ans. Or le vieillissement fragilise notamment des éléments non remplaçables et abaisse leur seuil de rupture aux chocs thermiques ou mécaniques, réduisant les marges de sûreté. Aucun renforcement ne semble à même de repousser les limites imposées par le vieillissement. Ainsi certaines enceintes des 1 300 MWe et 1 450 MWe apparaissent déjà dégradées, tandis que pour les cuves de plusieurs réacteurs de 900 MWe les marges estimées vis-à-vis du risque de rupture apparaissent parfois insuffisantes avant 40 ans. Par ailleurs, l’usure continue de l’ensemble des équipements crée un risque diffus et croissant avec le temps de défaillance de la sûreté.

Le réacteur EPR : Le projet de réacteur EPR en cours de construction à Flamanville a été conçu dès l’origine pour mieux résister aux agressions diverses et réduire à la fois la probabilité et les conséquences de scénarios d’accidents graves. Toutefois, sa conception doit être confrontée au retour d’expérience de Fukushima. Des premiers éléments de discussion sont apparus sur l’implantation vulnérable à l’inondation de ses diesels de secours, sur la protection de sa salle de commande contre un accident du cœur ou sur le degré de sûreté de sa piscine d’entreposage. En amont de cette discussion, il faut rappeler que la démonstration générique de la sûreté de l’EPR n’est pas achevée sur des points aussi cruciaux que son système de contrôle commande ou son dispositif innovant de récupérateur de corium. Par ailleurs, le chantier de construction a été affecté par de nombreux problèmes entraînant d’importantes non conformités.

Les usines de retraitement de La Hague : Mis à part le combustible usé stocké sur site, La Hague dispose d’un vaste inventaire de déchets liquides hautement radioactifs qui doivent être refroidis. La perte totale du refroidissement pendant plusieurs jours pourrait entraîner une explosion avec possibilité de dispersion de contamination sur une vaste étendue. En 1957, l’explosion d’une cuve contenant des déchets de retraitement en Union Soviétique a entraîné une contamination qui perdure des sols d’une vaste région. Les autorités norvégiennes en matière de radioprotection ont estimé

Sellafield, au nord-ouest de l’Angleterre, pourrait produire une contamination au césium-137 correspondant à un dixième au moins et jusqu’à cinquante fois des retombées de l’accident de Tchernobyl en Norvège.

Par ailleurs, de « l’huile rouge » (ou « red oil ») est formée quand un mélange de produits chimiques organiques entre en contact avec de l’acide à des températures élevées. Le contrôle du flux des matières et de la température, ainsi que la capacité d’effectuer des mesures sont importantes pour éviter les explosions de red oil. Dans le passé, plusieurs se sont produites aux États-Unis, et plus récemment en Russie en 1993, lorsqu’une partie d’un bâtiment de retraitement a été détruite par la force de l’explosion. L’IRSN a publié un document technique sur ces sujets en 2008. Pourtant, Areva n’a pas examiné le problème des explosions de red oil dans le cadre de l’ECS post-Fukushima, c’est-à-dire dans le contexte de perte totale de refroidissement et/ou de l’alimentation électrique.

Ce rapport démontre bien la réelle dangerosité d’une telle technologie qui rappelons-le provient à l’origine d’une technologie militaire.

La sûreté nucléaire ne peut s’envisager sans une recherche permanente de perfectionnement, aussi bien sur le plan de la résilience des installations que sur celui des conditions de leur exploitation ou encore de la transparence de cette activité vis-à-vis du public. Hors l’accident de Fukushima rappelle qu’une catastrophe d’une telle ampleur remet en toute cause la maîtrise et l’organisation même rigoureuse sur la gestion du nucléaire.

L’histoire du nucléaire montre que la taille de tous les premiers réacteurs était inférieure à celle des réacteurs que l’on déploie aujourd’hui. Comme la tendance générale a toujours été de passer à une échelle supérieure (qui permet d’obtenir des coûts spécifiques inférieurs en raison des économies d’échelle), les centrales nucléaires que l’on installe aujourd’hui sont équipées de réacteurs d’une puissance située entre 1 000 et 1 600 MWe.

Alors quid de la conception des réacteurs qui sont la cause principale du facteur risque ? Etrangement, personne à travers les analyses médiatiques ne rappelle qu’il y a une quarantaine d’années, les responsables ont, entre autres raisons, porté leur choix sur les réacteurs à eau pressurisée dont le circuit primaire est entièrement placé dans l’enceinte de confinement, la turbine étant placée à l’extérieur de l’enceinte et alimentée par un circuit secondaire non radioactif, plutôt que les réacteurs à eau bouillante n’ayant qu’un circuit, le circuit vapeur (radioactif), alimentant la turbine et sortant de l’enceinte (cas des réacteurs de Fukushima). Même si certains dispositifs ont été installés sur les sites français, non pourvus sur les réacteurs de Fukushima comme l’équipement de turbines passives, ou filtres à sable, les réacteurs ERP demeurent très complexes.

Enfin, le coût de la filière électronucléaire demeure un sujet d’importance puisque la France est à l’aube d’une prise de décision qui va impacter les prochaines décennies en raison d’un renouvellement ou non de près de 22 réacteurs dans pas moins de 10 ans puisque en 2022 ces réacteurs atteindront 40 ans de fonctionnement. Et donc par hypothèse d’une durée de vie de 40 ans, le remplacement des réacteurs du parc impliquerait un surcoût d’investissement important. Il faut donc un effort considérable d’investissement équivalent à la construction de ces 11 EPR d’ici la fin de 2022 et de génération 4 dont personne ne connaît encore aujourd’hui ni le dessin ni la faisabilité, ni les risques, ni le coût. !!!!

La mise en œuvre d’un tel programme d’investissement à court terme paraît très peu probable, voire impossible, y compris pour des considérations industrielles.

L’absence de décision, ou une décision motivée pour le pour ou le contre entraineront de préjudices sérieux pour l’avenir du pays. Car quel que soit cette prise de décision, c’est bien le coût moyen de production qui augmentera et générera d’autant plus de précarité.

Superphénix

Domaine de Chaumont-sur-Loire : le Parc et les Prés du Goualoup, un Eden de 10 hectares

$
0
0

Domaine-de-Chaumont-sur-Loire--.jpgDomaine de Chaumont-sur-Loire : le Parc et les Prés du Goualoup, un Eden de 10 hectares

Voulus et financés par la Région Centre, propriétaire du Domaine, la restauration du parc historique du Domaine de Chaumont-sur-Loire et son agrandissement ont été confiés au grand paysagiste Louis Benech. L’aménagement paysager des Prés du Goualoup, nouvel espace de 10 hectares portant à 32 hectares la surface totale du Domaine, est notamment au cœur du projet porté par ce paysagiste de renommée internationale, dont la touche contemporaine mêle la rigueur et l’élégance à la dimension patrimoniale des lieux.

Au Domaine de Chaumont-sur-Loire, les interventions de Louis Benech viendront ainsi sublimer le parc de 22 hectares, initialement conçu par Henri Duchêne dans un style paysager à l’anglaise et caractérisé par un relief doucement vallonné, des pelouses ceinturées d’allées curvilignes, des arbres isolés ou groupés en bosquets, cèdres, séquoias, ou essences locales. Dans un souci d’harmonie, la restauration de ce parc historique devrait conserver les percées visuelles entre arbres et bosquets qui orientent le regard vers les points forts du site : la Loire, la forêt et surtout le Château.

Au lieu-dit des Prés du Goualoup, Louis Benech interviendra dans « un esprit contemporain », mais avec beaucoup d’humilité, car il marchera sur les traces de ses célèbres prédécesseurs.

Le réaménagement des Prés du Goualoup devrait être inauguré en 2012.

« Dans le jardin, il y a quelque chose qui participe de l’émerveillement devant la Création. » Louis Benech

Louis Benech est venu aux jardins par l’amour des plantes. Titulaire d’une maîtrise de Droit, il a aussitôt choisi de travailler en Angleterre comme ouvrier horticole aux célèbres pépinières Hillier, puis il est devenu jardinier dans une propriété privée de Normandie, et il a finalement entamé en 1985 sa carrière de paysagiste.

En 1990, il est chargé, avec Pascal Cribier et François Roubaud, du réaménagement de la partie ancienne des Tuileries. Depuis, il a travaillé sur de nombreux jardins déjà établis, tels que les jardins de l’Elysée, du Quai d’Orsay, de Courson, la roseraie de Pavlovsk à Saint-Pétersbourg, le domaine impérial d’Achilleion à Corfou et le quadrilatère des Archives Nationales.

Avec son équipe, qui s’étoffe doucement jusqu’à une douzaine de personnes aujourd’hui, il conçoit et réalise plus de 250 projets de parcs et jardins, publics et privés, de Corée à Panama, en passant par le Canada, les Etats-Unis, la Grèce ou le Maroc, travaillant pour des particuliers de toutes nationalités ou de grands institutionnels tels qu’Axa, Hermès, Suez ou Orascom.

Pour chacune de ses réalisations, Louis Benech s’attache à harmoniser le projet paysager et l’environnement architectural ou naturel du site. Avec le souci de créer des jardins pérennes et avec une nécessaire préoccupation écologique, il conjugue esthétique végétale et considération de l’écosystème.

Cofondateur du Conservatoire des collections végétales spécialisées; Membre de la Royal Society of Horticulture ; Membre du « Worshipful Company of Gardeners » de Londres Membre de l’International Dendrological Society(1987) ; Membre expert auprès de l’Observatoire des Tendances du Jardin depuis sa création en 2002 ; «Artiste d’honneur» de l’année 2006-2007 pour l’association La Source (réalisation d’un «jardin extraordinaire» avec les enfants) ; Lauréat du Talent d’Or 2007 au Sommet du Luxe et de la Création ; Membre du CNPJ (Conseil National des Parcs et Jardins, auprès du Ministère de la Culture) depuis 2007 ; Membre du comité de sélection des Journées des Plantes de Courson; Membre du jury du Prix P.J. Redouté ; Président du jury du Festival 2008 des Jardins de Chaumont-sur-Loire.

Les Prés du Goualoup sont d’abord un nouveau parc de 10 hectares permettant aux visiteurs du Domaine de s’imprégner plus profondément de l’esprit si particulier de Chaumont-sur-Loire, avec notamment d’extraordinaires perspectives sur le Château et le paysage, recréées par Louis Benech.

Les Prés du Goualoup seront aussi le lieu de création de nouveaux jardins. Ces jardins pérennes prendront progressivement place, avec le temps, dans le Parc, dans les parcelles de 1 000 m2 dessinées par Louis Benech et auront partie liée avec les grandes traditions du jardin dans le monde.

Le premier jardin, « Ermitage sur la Loire », créé par l’architecte, grand spécialiste du jardin Che Bing Chiu, sera inauguré en 2011. Conçu dans l’esprit du jardin chinois, il est une création contemporaine liée aux traditions d’un art majeur au Pays du Soleil Levant. Evoluant au fil des années avec des pavillons, des arbres et des pierres qui viendront peu à peu l’enrichir, il nous entraîne dans l’univers de méditation des lettrés chinois.

Ce jardin sera complété par la présence de jardins réalisés par des paysagistes chinois contemporains, chaque parcelle de 1 000 m2 étant liée à deux parcelles de 200 m2. Le Domaine accueille ainsi en 2012, un jardin du grand paysagiste Shu Wang, Grande médaille d’or de l’Académie d’architecture en 2011.

Ainsi, avec son grand parc revisité par Louis Benech, avec des jardins éphémères conçus pour une durée de six mois, avec de nouveaux jardins pérennes, accompagnés de leurs jardins satellites, présents pour deux à trois ans, Chaumont-sur- Loire jouera sur toutes les temporalités du jardin, de la plus longue à la plus éphémère, offrant au visiteur le choix le plus large, de la tradition à la création la plus contemporaine.

Domaine-de-Chaumont-sur-Loire---le-Parc-et-les-Pres-du-Gou.png

Le premier jardin qui verra le jour dans les espaces nouvellement inaugurés est un jardin d’inspiration chinoise. Sa réalisation est confiée à l’architecte chinois Che Bing Chiu.

Jusqu’à la fin du XIXème siècle, la Chine a été une source d’inspiration incontournable dans l’art paysager français. Aujourd’hui, alors que d’autres pays comme l’Allemagne ou les Pays-Bas continuent à cultiver cette tradition, la France compte, quant à elle, assez peu de jardins d’inspiration chinoise. Aussi Che Bing Chiu fait-il exception en menant un travail exemplaire pour redonner toute sa place à cet art dans l’Hexagone. Fruit d’une lente gestation, puisant ses racines dans le fondement-même de l’âme chinoise, le jardin est certainement « l’une des formes d’expression les plus accomplies que nous ait légué l’Empire du milieu » : un monde d’Esprit et de Désir, une source de Fleurs de Pêcher, monde idéal et paradis à jamais accessible, comme aime à le qualifier Che Bing Chiu.

« Hualu - Ermitage sur Loire »

Située à l’angle nord ouest du Prés du Goualoup, cette parcelle de 1 100 m2  est placée sous le signe du poète tao Yuanming (365-427). Le jardin est régi par les principes inhérents aux jardins classiques de Suzhou, sans pour autant chercher à copier cette tradition. La dimension temporelle y demeure cependant essentielle, et le jardin sera le lieu où les différents moments de la journée et le rythme des saisons seront évoqués par des aménagements spécifiques et des plantations en adéquation, telles que le magnolia yulan pour le printemps, le lotus pour l’été, le cannelier pour l’automne, ou encore le prunus lamei pour l’hiver. Ce jardin, qui s’enrichira au fil des années, est conçu par son auteur comme une œuvre évolutive.

« Hualu », un jardin signé Che Bing Chiu

Che Bing Chiu est architecte, enseignant en Master à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris La-Villette, Visiting Professor à l’Ecole d’Architecture de l’Université de Tianjin (RP de Chine), membre du Centre de Recherche sur l’Extrême-Orient de Paris-Sorbonne (Paris IV) et du Groupe d’étude du XVIIIème siècle (Université de Bruxelles) et membre du comité scientifique du Yuanming yuan Society of China.

Il est l’auteur d’une traduction annotée du « Yuanye, le traité du jardin » (1634), mention spéciale du Jury du Prix du Livre d’Architecture décernée par l’Académie d’Architecture (France) et l’auteur d’un ouvrage de référence sur l’ancien palais d’Eté le « Yuanming yuan, le jardin de la Clarté parfaite ». Il a participé, avec Monique Mosser et Janine Barrier, à la présentation de « Aux jardins de Cathay : l’imaginaire anglo-chinois en Occident », la première réédition des textes de William Chambers sur le jardin chinois.

En 1997, il a été chargé par l’Ambassade de France en Chine, d’organiser le premier colloque franco-chinois pour la préservation des jardins historiques et depuis, il participe aux échanges culturels établis entre la France et la Chine, dans ce domaine spécifique. Il a initié, en 1998, le projet de préservation et de mise en valeur du site du Yuanming yuan, en collaboration avec une équipe pluridisciplinaire franco- chinois.

Lors des Années croisées France-Chine 2003-2005, Che Bing CHIU a été le commissaire et le scénographe de l’exposition Jardin du Lettré au musée Albert-Kahn, et directeur scientifique du catalogue qui accompagnait cette manifestation labellisée Année de la Chine en France.

La dernière publication de Che Bing Chiu, Jardins de Chine ou la quête du paradis, parue aux Editions de La Martinière (octobre 2010), a reçu la distinction du Prix Redouté, dans la catégorie des livres historiques.

Domaine de Chaumont-sur-Loire - le Parc et les Prés du Gou


« Jardins des délices, jardins des délires » Festival International des Jardins 2012 - Domaine de Chaumont-sur-Loire

$
0
0

« Jardins des délices, jardins des délires » Festival I« Jardins des délices, jardins des délires » Festival International des Jardins 2012 - Domaine de Chaumont-sur-Loire

Pour son 20ème anniversaire, le Festival International des Jardins embrasse une thématique haute en couleurs : Jardins des délices, jardins des délires. Convoquant l’art, la littérature, mais aussi la gastronomie, cette édition se tourne résolument vers la fantaisie.

Haut lieu d’harmonie et de fertilité, symboliquement lié à l’Eden et aux paysages idylliques de l’Arcadie, le jardin est traditionnellement le lieu du bonheur, de l’euphorie, de la félicité, de l’épanouissement de tous les sens. En référence à cette tradition, le jardin de l’édition 2012 sera idéalement un jardin des délices. Mais il sera encore le jardin des délires et de l’audace : le lieu de l’imagination sans limites, de la luxuriance végétale, de l’extravagance botanique, provoquant la surprise et le merveilleux, parfois même le fantastique.

Puisant aux sources d’un imaginaire d’aujourd’hui et de ses pouvoirs techniques et magiques, l’édition 2012 ira de découvertes en inventions. De jardins en jardins, on y rencontrera de véritables cabinets de curiosités, jouant sur l’accumulation, sur les surprises de tous ordres : visuelles, hydrauliques, olfactives... Ses maîtres mots, l’inattendu, l’abondance, l’émerveillement en recèlent toutes les promesses.

Topiaires extraordinaires, fabriques et folies contemporaines, féeries vertes, jungles de poche, jeux d’eau, plantes prodigieuses, excentricités botaniques, légumes ou fruits phénoménaux, les jardins 2012 iront voir de l’autre côté du miroir. Extravaguant ainsi, jardinant l’inconscient, donnant à la raison les raisons de se perdre, de cœur battant en herbes folles, visitant dans l’histoire les jardins fabuleux, jardins de plumes, de couleurs et de chansons, les lauréats du Festival 2012 sauront enchanter, surprendre, étonner, faire rêver.

Faisant preuve de recherche, d’innovation scientifique et artistique, veillant à une très grande diversité végétale et incitant au respect de l’environnement, les équipes de créateurs proposent des jardins originaux, novateurs, audacieux et oniriques. Tout en eux veut conduire au plaisir et à la quintessence des principales beautés de l’univers.

Tel est l’objectif des jardins 2012 de Chaumont-sur-Loire : délires délicieux, délices délirants.

En 2012, le Festival International des Jardins fête son 20ème anniversaire. Depuis 1992, le Festival International des Jardins constitue un panorama étonnant de l’état de la création paysagère et jardiniste dans le monde. En 21 saisons, près de 500 jardins originaux ont été créés, prototypes des jardins de demain.

A la fois mine d’idées et pépinière de talents, ce rendez-vous incontournable donne un éclairage dynamique sur l’art des jardins et intéresse le public et la profession en présentant de nouveaux végétaux, de nouveaux matériaux, des idées et des approches novatrices. La diversité, la créativité et la qualité des propositions des concepteurs ont contribué à établir la réputation mondiale du Festival, devenu un rendez-vous à ne pas manquer pour la découverte des projets d’une nouvelle génération de paysagistes, d’architectes, de scénographes ou de jardiniers...

Pour ses 20 ans (1992-2012), d’avril à octobre 2012, le Festival International des Jardins promet une édition haute en couleurs, dont la présidence du jury a été, cette année encore, confiée à une personnalité de renom : le grand chef Alain Passard.

A côté du Festival, le vallon des brumes, le potager biologique expérimental et tous les jardins permanents du Parc et de la Ferme proposent au public des jardins inventifs et foisonnants évoluant au fil des saisons.

 

Les jardins du Festival

 

« Coulisses d’un festin »

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-1

Etienne RIVIERE et Marion DELAGE, plasticiens, Aline GAYOU, paysagiste DPLG, Mathilde COINEAU, étudiante, Pauline BERTIN, architecte et Laura YORO, costumière France

Folie potagère, ivresse légumière, overdose sucrée : entrez dans le jardin de la fée, pour partager un moment de délice dans son potager magique ! Entre ses mains, la simple fleur ornementale se fait délirante, la comestible devient extravagante, le légume rare bavard. Car il s’agit-là d’un univers pavé de plantes à contremploi et de remises au goût du jour. Les légumes classiques affichent des dimensions folles, les variétés oubliées retrouvent de leur superbe.

A l’entrée, le tunnel végétal, tapissé de grimpantes (haricots et concombres, passiflore et chèvrefeuille) donne le ton. Le cœur fleuri de ce jardin est gardé par une fée en tablier ! Ici s’épanouit l’extravagance : artichauts et poireaux géants, citrouilles magiques, blettes et folles calebasses, insoupçonnables poire de terre et céleri rave, le tout ombragé par d’invraisemblables choux palmiers. Grandeur et folie des sens s’expriment aussi dans les sucrés : melon gourmand, courge sucrine, amour en cage, fraisiers et groseilliers.

Folie des mélanges, déraison gourmande : derrière un mur de bocaux, multicolores et intrigants, se trouve la clé des alliances ! Confitures de capucines, gâteau de courges, chou à la coco, haricots en crinoline ne sont plus de pures folies ! Car ici vit l’arbre aux recettes. Décalées, oubliées, audacieuses, les compositions imaginées par des chefs passionnés sont suspendues dans le feuillage de ce roi végétal. Chacun peut s’en emparer, plagier, détourner, recopier ces idées, suivant ses propres délires et colportant en tous lieux la folie végétale sans limite !

 

« Le jardin bleu » The smoke blue garden

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-2

Jérôme HOUADEC, artiste scénographe et Christian HOUADEC, paysagiste France

« La chenille et Alice se considérèrent un instant en silence. Enfin, la chenille sorti le houka de sa bouche, et lui adressa la parole, d’une voix endormie et traînante. « Qui êtes-vous ? »*. S’il est un monde délirant, exubérant et halluciné, c’est sans nul doute c’est celui de Lewis Carroll. De l’autre côté du Miroir, c’est un univers où règne le non-sens, un pays peuplé d’étranges personnages... Et si nous suivions Alice, sur un chemin nébuleux, à travers la forêt enfumée ? Dans le gris bleuté quasi monochrome, parfumé d’un entêtant Eucalyptus Gunnii, est-ce la folie qui nous guette ? Où est-elle bien là, la fameuse chenille ? Fière, juchée sur son champignon, fumant ces idées sans queue ni tête qui nous contaminent jusqu’à la déraison.

Vaporeuse, caractérielle, mais aussi énigmatique et onirique, Absolem la piquante, navigue entre divagations et délires sémantiques. Entre rêve et réalité, l’étrange insecte à la morphologie éphémère trône en ce jardin. Et, pour qui passe de l’autre côté du miroir, l’envers de son décor de fils révèle la magique métamorphose...

*(Tiré de « Alice au Pays des Merveilles », Lewis Carroll, 1869)

 

« Lèche - vitrine »

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-3

ATELIERRURALTACTIKS- NicolasEPAILLARDet Benjamin JARDEL, architectes et YOHIMBE PAYSAGISTE - Julien MASSÉ, paysagiste France

Un hymne à la tentation ! Ce jardin défierait-il les lois du désir et de la frustration ? L’abondance, la profusion, le luxe de l’excès : tout y attise notre convoitise. La parcelle, généreuse, offerte et flamboyante, regorge de fleurs, de plantes et de fruits tous plus séduisants les uns que les autres. Des délices, des milliers de délices, lumineux et rouges, symboles de désir et de la passion. Mais inaccessibles. Car l’abondance et le rêve se goûtent avec les yeux.

Un cadre métallique nous tient à distance du jardin. Des failles entaillent pourtant l’obstacle et l’on veut croire qu’elles permettraient d’approcher ce trésor de plus près... mais le bonheur reste inaccessible : les orifices, trop étroits, interdisent bel et bien l’accès. Et l’Eden tentateur demeure impénétrable. Folie passagère, démence, psychose, si près du plaisir sans jamais l’atteindre... Et si le cadre se refermait sur le visiteur, pour l’emprisonner ; se révélant être une cage ?! Le principe est alors cruellement inversé : les délices tentateurs sont en pleine liberté, et c’est le spectateur qui est emprisonné ! La frustration multiplie le désir mais elle nous paralyse, comme le désir inassouvi colporté par ces mille vitrines et belles images qui peuplent notre quotidien.

 

« Le potager »

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-4

BUREAU D’ETUDES DE GALLY - Etienne BERTRAND, architecte- paysagiste et urbaniste, Amélie FONTANA, scénographe et décoratrice végétal, Mathilde MONTASTIER, concepteur du Paysage, Vincent ZORZI, Christophe BOUTAVANT, Mathieu JACOBS, designer végétal, Erwan SIMON, Quentin METAYER, Eric GATEBOIS et Marie-Pierre MOUILLARD France

Malgré les apparences, ceci n’est pas un potager. Entrer dans ce jardin, c’est d’abord se croire dans une cour au décor minéral. Des vapeurs d’eau émanent du sol, et l’on croirait marcher dans les tréfonds d’une marmite bouillonnante. Des demi-sphères, végétalisées, évoquent de grosses bulles éclatant à la surface de cette grande soupe. Menthe poivrée, menthe verte, menthe douce envahissent les espaces, et distillent leur parfum.

Achevant ce parcours, les narines étourdies et l’esprit aiguisé, le curieux se retourne pour un dernier coup d’œil... et c’est là qu’apparaît le secret du jardin ! Les jeux de perspectives, de formes et de matériaux opèrent alors un renversement total pour ce jardin trompe-l’œil, qui nous révèle une surprise extraordinaire !

 

« Liberté, Égalité, Fraternité »

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-5

Sim FLEMONS et John WARLAND, paysagistes Royaume-Uni

« Une révolution, c’est une idée qui a trouvé ses baïonnettes » Napoléon Bonaparte

Après des années de soulèvements, la communauté des nains de jardin ne peut plus supporter son extermination. Arrachés à leur tranquille existence souterraine, marginalisés par la société horticole traditionnelle, dérobés par des fronts de libération mal inspirés et moqués par des jardiniers élitistes, ils engagent la révolte.

Les nains de jardin mènent leur propre révolte, en quête de liberté, d’égalité et de fraternité.

Leurs revendications sont simples : - Tous les nains de jardin ont leur propre beauté - Tous les nains de jardin remplissent un rôle esthétique utile dans la société horticole - Tous les nains de jardin ont droit à la quiétude d’un logis souterrain - Les nains de jardin exigent la fin de leur soumission horticole contemporaine

« Hasta la victoria siempre! »

 

« Un jardin psyché-délice »

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-6

Christophe BAERWANGER, architecte-paysagiste, Léa DUFOUR, paysagiste concepteur, Richard MARIOTTE, étudiant en architecture du paysage Sara MOREAU, architecte DPLG et Charles CLÉMENT, collaborateur d’architecte France

Il était une fois une enfant très sage qui s’appelait Olympe. Comme on venait de lui annoncer qu’elle allait rentrer dans les Ordres, dévorée par la peur, elle s’enfonça dans un merveilleux jardin et finit par s’abriter dans une énorme et délicieuse pâtisserie. Elle s’y endormit aussitôt et rêva qu’elle était mangée de l’intérieur.

Les années passèrent... Olympe fut enfin réveillée par un rayon de soleil à son zénith. Sa faim de vivre avait grandi avec elle, autant que son refus de se plier aux règles qu’on voulait lui imposer. Elle s’enfonça alors un peu plus loin dans le jardin, jusqu’à une étrange île flottante. Sous un parasol démesuré, se trouvait une coupe remplie d’un étrange élixir... La jeune fille ne résista pas longtemps à la tentation. Enivrée, elle s’allongea, s’assoupit, et reprit son rêve là où elle l’avait laissé. Olympe se réveilla, alors que le soleil commençait à disparaître. Désormais elle n’avait plus peur de l’avenir, au contraire.

Poursuivant son chemin, elle quitta l’île et atterrit dans une clairière délirante. Elle y cueillit la pomme d’amour et croqua la vie qui s’offrait désormais à elle. Lorsque Olympe sortit de son délire, la lune était pleine. C’est alors qu’elle aperçut la sortie du jardin.

 

« Le jardin bijou »

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-7

Loulou DE LA FALAISE, créatrice de bijoux France

Le Festival a souhaité conserver ce jardin, créé en 2011 par la créatrice Loulou de la Falaise en souvenir de son charme, de son élégance et sa débordante imagination.

Ce « Jardin Bijou » est un jardin précieux, dans toutes les acceptions du mot : il est à la fois emprunt de luxe et sophistiqué, mais demeure aussi un jardin fragile et délicat. Le jardin, ses fleurs, ses fruits et les moments qu’on y passe sont inestimables.

Composé de plantes robustes et fleurissant jusqu’à l’automne, le « Jardin Bijou » a été conçu pour être admiré : ses rayures rappellent celles d’un tissu bayadère. En son cœur, le joyau repose sur un tapis végétal à l’aspect moiré mettant en valeur ses fleurs aux couleurs ’améthyste, de lapis lazuli, de perles et de corail.

C’est aussi un jardin où l’on peut s’attarder : assis sur des bancs aux branches tortueuses et enveloppantes, à écouter l’eau bruissante et scintillante de la fontaine et des ruisseaux étincelants.

« Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur, Ce monde rayonnant de métal et de pierre Me ravit en extase, et j’aime avec fureur Les choses où le son se mêle à la lumière. »

(« Les Bijoux », extrait « Les Fleurs du Mal », Charles Baudelaire)

 

« Le jardin de la Belle au Bois Dormant » Thornrose - a garden of thorny delights

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-8

URBAN ARMADA - Niels DE BRUIN, architecte-paysagiste et Nevena KRILLIC, architecte et TITAN HOMES Ltd Suède

Chargée de rêve et de merveilleux, l’histoire de la « Belle au Bois Dormant » est au cœur de ce jardin. « Thornrose » est le jardin des épineux délices. Flânant dans son château, la princesse guidée par sa curiosité, se pique au rouet de la sorcière. Ensorcelée, la belle plonge dans un sommeil millénaire, dont seul un amour sincère et véritable pourra la sauver.

Le beau et le sublime, le plaisir et la souffrance se côtoient dans ce récit où s’incarnent tour à tour l’effrayante folie d’une sorcière et la superbe sérénité de milliers de rêves.

Suivez la princesse en son jardin. La forêt, les graviers, l’arbre mort sont autant d’obstacles jalonnant votre quête. Un large mur de roses, vous ouvre le chemin, vers un monde merveilleux et tranchant, planté de végétaux fascinants et inquiétants.

 

« D’un monde à l’autre »

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-9

YEWO LANDSCAPES - Dominik SCHEUCH et Edina MASSÀNY, architectes-paysagistes Autriche & Hongrie

L’ambivalence règne en ce jardin. L’inquiétant délire, obscur et fiévreux, laisse la place au pétillement d’un délice euphorique, avant d’ouvrir les portes du merveilleux. Initiatique, pour ainsi dire, ce triptyque joue avec les émotions. Les paysages vierges et pittoresques sont confrontés à la confusion d’une inquiétante végétation ; tout oppose le clair et l’obscur, les délires et délices. Le rêve côtoie le cauchemar.

Un chemin mène d’abord à la mélancolie sombre, au Monde du délire : l’obscurité enveloppante brouille les chemins dans un labyrinthe fait de caisses à vin en bois. L’humidité et la brume s’immiscent, insistantes, suscitant une impression inhospitalière, dans un univers dur et irrationnel.

Le second chemin nous guide ensuite au Jardin des délices, le monde des plaisirs. Végétation luxuriante, couleurs vives et parfum d’euphorie y peuplent la douceur des paysages. C’est avec le Jardin des merveilles que l’on goûte enfin au repos et à la sérénité. L’eau rassérénante y tient une place centrale et tout invite à la contemplation. L’imagination continue alors son chemin, gardant ouvert l’esprit de l’Arcadie.

 

« Locus genii, le génie est partout »

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-10

Cristina MAZZUCCHELLI, Alice STRADA, Alberto CALLARI, Eugenia GARAVAGLIA, Sandro DEGNI et Alessandro MUZZI Italie

La beauté et l’harmonie d’un jardin puisent leur source dans la capacité de son concepteur à révéler l’essence intime qui s’y cache. C’est le Genius loci. Mais ne pourrait-on risquer l’audace de demander à ce génie s’il existe un endroit où il pourrait se déplacer librement, un lieu dans lequel il ne serait pas dérangé, un Locus genii ?

Cette idée extravagante est au cœur de ce jardin, inspiré un classique des Mille et une nuits. Prenez-vous donc pour Aladin et cédez au charme irrésistible de cette grotte. A l’intérieur s’épanouissent des arbres extraordinaires, dont les fruits sont des pierres précieuses. Etourdi par tant de beauté, vous suivez le chemin qui vous mène jusqu’à la lampe du génie protecteur, celui qui exaucera tous vos rêves. Mais là, quelle surprise : il n’y a pas une mais des dizaines de lampes magiques ! Car le génie, fatigué d’être confiné dans un espace étriqué, peut désormais passer d’une lampe à l’autre, dans un joyeux fracas de nuages et de brumes.

Dans quelle lampe se trouve le génie? Inutile de le dire : le génie est partout !

 

« En pâtisserie, tout est permis »

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-11

Matthieu GABILLARD et Simon TREMBLAIS, étudiants et Jean-Luc LARCHER, enseignant - LEGTAANGERS LEFRESNE France

La pâtisserie, comme l’art des jardins, respecte des codes, des principes. Un grain de folie, d’heureux incidents, muent pourtant les recettes et brisent les carcans. C’est alors la nouveauté, la surprise et le renouveau. La ganache, par exemple, est l’invention d’un commis pâtissier maladroit. La tarte tatin, elle, n’est-elle pas le fruit d’une expérience ? Dans l’aventure du goût, le végétal tient une place de choix. Sous les bons auspices du hasard, les nouvelles variétés ont révélé leurs trésors !

Pâtissiers se rêvant architectes, jardiniers chercheurs de saveurs : les uns fascinent les autres, et ces deux univers s’interpellent et s’inspirent. Souvenons-nous du délirant

Antonin Carême ! Grand chef pâtissier, architecte des sucreries, dont les fulgurantes créations pâtissières furent immortalisées dans le « Pâtissier pittoresque », ouvrage qui passionne encore aujourd’hui architectes, paysagistes et cuisiniers !

Entrons donc dans le laboratoire du pâtissier jardinier, découvrons les saveurs, dans une exploration au service de l’audace gustative !

 

« Le délire des sens » Circling senses

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-12

Valentin BUCHWEITZ, Bernhard KUPIERZ, Frieder SCHUMACHER et László TRENKA, étudiants Sigurd Karl HENNE et Karl H.C. LUDWIG, enseignants HOCHSCHULE FÜR WIRTSCHAFT UND UMWELL NÜRTINGEN-GEISLINGEN Allemagne

Nos sens nous trompent, parfois. Nous croyons voir des objets qui n’existent pas. Le jardin est le lieu privilégié de ce jeu des perceptions. On y déambule avec lenteur, animé tout à la fois d’un sentiment d’étrangeté et de joie.

Le cheminement en ce jardin se fait par étapes, la découverte de chacune des parties doit être progressive. Tout commence par un tunnel, inquiétant dans son obscurité rougeoyante. Suivant la lumière qui en perce l’extrémité, notre instinct nous guide vers un espace ouvert et lumineux. Dès la sortie du tunnel, c’est une plongée dans un monde onirique : un rêve de bambou.

Mais alors que les bancs invitent à la détente, des verres multicolores fascinent notre regard. Mobiles, ils se prêtent à de folles compositions. Une infinité d’images peut être composée, jouant du reflet de l’espace et des visiteurs. Créer des images, suivre son inspiration, jouer avec les formes et les couleurs : tout appelle l’inspiration. Mais bientôt, au vagabondage de l’imagination succède la concentration. Car sur le chemin vers la sortie, il faudra être vigilant : le passage sera parsemé d’embûches.

 

« Cordon bleu »

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-13

Le Jardin d’Alain PASSARD conception Béatrice SAUREL avec Soazig DEFAULT et Michel RACINE et la participation de François BARRÉ, Chantal COLLEU-DUMOND, Christian BOURLANGES, Alain COSSON, Caroline DE SADE, Ariane DELILEZ, Alex DENMAN, Hélène et Patrice FUSTIER, Jean-Bernard GUILLOT, Guillaume HENRION, Jean-Pierre LE DANTEC et Dominique MASSON

Le jardin du jury ? Qu’est-ce qui a poussé dans le feu de l’action les jurés de cette année ? Des étoiles, celles qui brillent dans les yeux de son président, le chef Alain Passard, lorsqu’il évoque son jardin des délires délicieux, un Eden de fleurs et de saveurs mêlées, bruissant de vie, de surprises et d’émotions. Le jardin est parti de là, de ces fils invisibles qui guident le geste du cuisinier vers une partition de saveurs. Ils sont à Chaumont-sur-Loire, des cordons bleus sur lesquels dansent, comme autant de breloques, tous les ustensiles qui nous ont donné un jour, l’envie de passer aux fourneaux. Tous relient la main, celle offerte par l’arbre de la parcelle à une assiette géante, une jardinière de légumes « Arlequin », posée entre eau et terre, dans laquelle poussent les ingrédients de cette recette d’été. Feuilles, racines et fleurs multicolores s’y s’épanouissent avec générosité, pour titiller les sens des visiteurs. Tandis que les cucurbitacées s’enroulent jour après jour autour de ces liens, qui font la grande cuisine délicieuse et délirante, aussi.

 

« Orange mécanique »

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-14

Rudy TOULOTTE, architecte DPLG-paysagiste et Carola IGLÉSIAS GARCIA DE SOLA, architecte France & Espagne

Ce jardin serait-il celui des Hespérides, où l’arbre aux pommes d’or est gardé par un dragon ? Les fruits précieux y seraient devenus des oranges... Planté d’orangers, l’espace exalte la fine odeur de ces fruits convoités. Mais le regard a beau les chercher, impossible de déceler les touches fruitées sur les branches stériles.

Une peau d’orange déroulée, de couleur vive, plus artificielle que naturelle, vous guide en immersion dans le jardin... dans l’antre-même de l’orange ! Pressez-vous à l’intérieur, fiez- vous aux parfums délicieux de la fleur d’oranger et à la couleur de l’orange qui vous colle à la peau. Savourer une orange bien juteuse dans ce jardin serait un vrai délice, mais ici, en cette saison, cela serait un pur délire !

Ce jardin planté d’orangers qui ne produisent pas de fruits est un contre-pied à la culture intensive de l’orange, l’un des fruits les plus consommés au monde. Sa culture en est devenue délirante, dans certains pays. Alors en ce jardin, prenez le temps de vous mettre dans la peau de l’orange : trouvez un lieu de repos, d’échange et de réflexion liée au “fruit d’or”...

 

« Paradis terrestre » Mag Mell 

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-15

Rita HIGGINS et Peter LITTLE Irlande

« Mag Mell », c’est un paradis, une île légendaire qui se trouverait à l’ouest de l’Irlande, ou un royaume englouti dans l’océan. Ici sont réunis tous les plaisirs. Ici le bonheur dure toujours, nulle ne manque de pain ou de vin. « Mag Mell », c’est un peu l’Elysée de la mythologie grecque ou le Valhalla Nordique.

Inspiré de l’univers de Bosch, des jungles du Douanier Rousseau, habité de la nature mystique irlandaise, ce jardin est une réflexion sur le paradis perdu, un espace onirique enveloppant et intrigant. A l’intérieur, un chemin de bois qui vous mène jusqu’au centre. De-ci, de-là, de petits morceaux

de Paradis jalonnent votre parcours : extraordinaires fontaines, fascinants fruits-lampadaires, délicieux arbres magiques. Ces structures métalliques aux étonnantes formes courbes et végétales vous accompagnent.

A l’intérieur, un microclimat vous enveloppe. La végétation entoure une fontaine surplombée d’un arc-en-ciel éternel. Feuillage luxuriant, fruits généreux, fraîcheur réconfortante, tout est auréolé d’une lumière bienveillante et résonne des chants de la nature. Observez cet Eden, entrez : vous faite partie de ce Paradis.

 

« Le jardin des renards rouges » Foxes in the garden

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-16

Susan FRYE, architecte et enseignante en architecture paysagisme à l’Université du Nouveau-Mexique, Katya CRAWFORD et Veree PARKER SIMONS enseignants en architecture paysagisme à l’Université du Nouveau-Mexique Etats-Unis

Ambivalent, énigmatique, à la fois inquiétant et tout à fait sympathique, le renard rode dans ce jardin. Une fois passé l’odorant rideau de plantes grimpantes qui en marque l’entrée, le jardin décline la sauge et le chardon. Auréolé de brume, le visiteur est bientôt invité à savourer le charme serein d’un bassin de nénuphars. Mais de l’autre côté de l’étendue d’eau, les renards le guettent. Amis ou ennemis ? Difficile de le dire.

Un étroit chemin dessine la voie vers un grand trône, celui du roi de la forêt. Un peu plus loin, la voie s’ouvre vers la rive opposée, pour approcher les renards. Entre fascination et anxiété, ce jardin joue avec l’ambiguïté de nos sentiments. A travers la figure du renard, il convoque des émotions contradictoires. Ce jardin encourage ses visiteurs à s’approcher des renards. Entre l’ombre et la lumière, le bien et le mal, l’ambivalence est partout, comme dans un rêve.

 

« Emeraude »

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-17

DAUPHINSARCHITECTURE- FaïçalOUDORetHuguesJOINAU, architectes et Quentin GEFFROY, paysagiste France

« Là-haut, là-bas, à portée du regard, tout près jaillit un monde. Qu’habite ce récif de terre ? Je le contourne, en devine des odeurs, des sons, des images, mais il me semble lointain, inaccessible. Je tourne autour et je n’arrive toujours pas à y rentrer, peut-être qu’il n’yapasd’accès?Oulaclefn’estpaslàoùjecrois?»

Entrez dans un monde inconnu. Une fois ses portes franchies, vous voici face à un mur en pisé, lisse, surmonté d’un monde végétal « miniaturisé ». Mais où est le jardin ? Levez les yeux, vous le découvrirez, là-haut, comme sorti de terre : son sol vous surplombe. Des plantes majestueuses sollicitent l’imaginaire : ce jardin, inaccessible, est délicieux de suggestion, mais il est aussi délirant de frustration, car on ne peut qu’en deviner la beauté.

Ponctuellement, sur votre chemin, des extraits d’une revue scientifique sont affichés sur la palissade. Ils révèlent les secrets des plantes que vous devinez, là-haut, dans le jardin.

 

« Sans dessus dessous »

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-18

Adrien DEFOSSE, architecte paysagiste urbaniste CNAM et Damien ROIDOT, architecte paysagiste urbaniste France

Le délire n’est-il pas l’héritier de la folie ? Et la Folie... ne nous procure-t-elle pas des instants délicieux, de plaisir et de liberté... d’effervescence ?! Excentricité, exubérance, imaginaire, délice et démesure coexistent dans ce monde, nous assaillent sans être jamais accessibles que par l’imagination, ou la folie. Vivre ces instants, c’est d’abord connaître le doute, l’inconfort et la difficulté du choix. Sortir des sentiers battus, du cadre et des normes nécessite de pousser certaines portes, d’emprunter d’étranges itinéraires, pour continuer à avancer, à s’initier à la folie.

L’expérience de l’inconnu, du différent, de l’étranger, du hors norme est un impératif en ce jardin. L’immersion y est totale, dans la « folie végétale ». Car il existe un monde, inouï, sublime et délirant dans lequel les fleurs sont géantes, les arbres mystérieux, les plantes envoûtantes...

Ici, plus rien n’est impossible.

 

« Jardin des délires délicieux »

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-19

Guillaume VIGAN, paysagiste et Alexandre GRANGER, architecte et urbaniste France

Volupté, tout n’est que volupté en ce jardin des sens, du plaisir et du désir. Corps et âme, nous y sommes invités à vivre des expériences intimes ou partagées. Il se veut comme le prolongement du logis, une projection fantasmée de la chambre à coucher, avec ses règles, ses normes, ses rituels et leur transgression.

C’est en traversant un verger dense d’arbres fruitiers qu’il est possible d’y pénétrer. A travers ce méandre, on parvient à un espace ouvert sur le ciel. Tout n’est que luxe et raffinement. Au centre, trône le lit à baldaquin, déposé sur un socle de roses rouges, qui convoque la passion.

Invitation au repos, à la méditation, à la rencontre amoureuse, le lit à baldaquin projette l’intimité du logis dans ce lieu à la fois ouvert et clos qu’est le jardin. La puissance évocatrice d’une végétation, généreuse, sensuelle, flattant les sens, y tient une place essentielle. Les arbres fruitiers côtoient les roses rouges et la vigne vierge, à fleur de peau. Tous les sens sont en éveil.

 

« Delirium tremens »

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-20

Marine VIGIER et Émilie DELERUE, paysagistes DPLG, Marie-Laure HANNE, designer paysagiste, Jérôme JOLY et Frédéric DELCAYROU, jardiniers France

Le jardin du « Delirium Tremens » naît du délire : une scénographie d’ambiances végétales, minérales et animales farfelues... Dans cette invitation insolite à arpenter le sentier des poètes disparus, le regard glisse, malgré lui, entre les lames d’une conscience dissimulant le monde des délices et des délires. La raison s’étiole au contact des plantes interdites, flanche au rythme des planches qui tombent, se dilate dans un rêve onirique de plantes exquises et terribles. Le jardin s’anime en hallucinations visuelles, désorientant, obnubilant les visiteurs qui s’y plongent jusqu’au paroxysme du délire.

L’extravagance des fantasmes enfantins est au cœur de ce jardin, où la mise en scène évoque les divagations chimériques et chamaniques, sur les pas des grands écrivains du symbolisme. Les associations inopinées de plantes dessinent des élucubrations utopiques, le graphisme chambarde les matières usuelles jusqu’à l’illusion, l’exaltation des sens nous porte jusqu’au déséquilibre et à l’hallucination.

 

« Le calendrier des sept lunes »

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-21

RCPDESIGNGLOBAL-Régine CHARVETPELLOetsonéquipe interne, dirigeante et fondatrice de l’agence RCP design global, Alix DE SAINT VENANT, propriétaire du Château et Potager- conservatoire de Valmer et paysagiste, Marc DE FERRIÈRE LE VAYER, professeur des Universités à l’Université François-Rabelais de Tours et Xavier MATTHIAS, maraîcher bio France

Un calendrier jardin hors normes, régi par les sept lunes de la durée du Festival. Régi par le cycle lunaire, ce jardin dissimule aussi sept lunes, à découvrir... Attention, il faudra bien chercher !

Espace sensoriel et olfactif, ce jardin lunaire est dédié au temps et à la lune, à l’attente, aux jeux et à l’enfance. A découvrir en un coup d’œil, ou à savourer lune après lune : il est tout à la fois un et multiple. Marquant le passage du temps, l’avancée du cycle, une fenêtre s’ouvre chaque semaine. Tout invite à revenir, pour découvrir les trésors de la semaine suivante... et la suivante encore pendant toute la durée de la saison du Festival. 28 ouvertures sur un croissant de lune et une seule accessible par semaine, grâce à un mécanisme délirant, qui rend délicieux le moment de la surprise. 28 cabinets de curiosités, qui ont une vie propre cachée, puis découverte, pour le plaisir de tous.

 

« Les chrysadélires »

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-22

Laurent FAYOLLE et Noël PINSARD, paysagistes France

« Prenez garde, ne vous éloignez pas trop des sentiers battus, le jardin dans lequel vous entrez a été investi par des bêtes géantes. Elles ont tissé leurs toiles à travers cette jungle foisonnante. Ne vous approchez pas trop d’elles ! Vous risquez de tomber dans un sommeil profond et délicieux, si vous vous lovez entre leurs pattes. »

Enchanté après avoir croqué une tomate magique, celui qui entre en ce jardin rapetisse et se retrouve dans un monde d’insectes. Ils ont été pétrifiés et leurs toiles ont été colonisées, petit à petit, par une étrange végétation. A la fois luxuriantes et potagères, les plantes envahissent l’espace, elles grimpent partout. Leurs feuilles sont énormes, leurs fleurs et leurs fruits poussent à foison.

Cette jungle est accompagnée de deux chrysalides, sortes de chaises longues jumelles, invitant à la discussion, au repos et à la contemplation du jardin, sous la lumière tamisée des lattis. Le contraste se dessine entre un jardin potager envahissant et une chrysalide protectrice.

 

« Le jardin de la bière »

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-23

Joost EMMERIK, designer Pays-Bas

Toutes les composantes de la bière, cette boisson si populaire, sont cultivées dans ce jardin. Champ d’orge, couloir de houblon, riante fontaine composent une saisissante harmonie végétale. Au fil des mois, le temps fait son œuvre, et c’est, d’avril à octobre, tout le cycle de la culture qui nous est révélé. Les végétaux mûrissent, font varier leurs couleurs et seront à l’automne prêt pour la récolte.

Au fond du jardin, une jarre de levure est posée sur une grande table. La modeste quantité de levure contenue suffirait à transformer tout le contenu du jardin en quelque deux cents litres de bière ! Ainsi, une fois le Festival terminé, alors que le souvenir perdure dans les esprits, le « Jardin de la Bière » pourrait-il offrir une continuité à ce délire.

Le « Jardin de la Bière » c’est ainsi non seulement un retour sur les origines de la bière, mais aussi une petite leçon de patience et un hommage au pouvoir de la simplicité dans le design et la botanique.

 

CARTES VERTES :

Chaque édition du Festival International des Jardins est l’occasion d’inviter des personnalités qui n’émanent pas toujours du monde du jardin. Qu’ils interprètent le thème de l’année à leur manière ou laissent libre cours à leur imagination, ces invités ont carte verte et bénéficient d’une grande liberté de création. Délicieux et délirants, les projets du designer Pablo Reinoso, de l’architecte Jean-Philippe Poirée-Ville et du directeur artistique en maquillage Nicolas Degennes sont autant d’échos à la folie végétale et artistique de cette nouvelle édition du Festival. Le grand paysagiste chinois Shu Wang créera également un jardin nouveau dans les prés du Goualoup.

 

Jean-Philippe POIRÉE-VILLE « Sylphes »

Tour d’Amboise, Château

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-24

Projet

C’est un rêve vert et fou que Jean-Philippe Poirée-Ville installe à l’ombre du Château. Spirale végétale inspirée, reliant l’architecture à la nature. Le procédé mis au point par Jean-Philippe Poirée-Ville permet de créer d’audacieuses structures végétalisées, aux lignes étonnantes. A Chaumont- sur-Loire, l’artiste imagine une installation monumentale à la force graphique inédite. La structure végétale dessine des entrelacs, pareils à l’interminable ruban que déroulerait une princesse. Se projetant sur la façade historique du Château, l’ombre des Entrelacs introduit également une lecture nouvelle du patrimoine : son graphisme à la rondeur végétale vient épouser la rigueur architecturale.

Éléments biographiques

Jean Philippe Poirée-Ville est architecte et paysagiste, diplômé de l’Ecole Spéciale d’Architecture en 1996. Il suit parallèlement l’enseignement dispensé à l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage où il peut concrétiser avec bonheur son talent de jardinier des cimes. Son appétit artistique et sa soif de création le conduisent à concevoir en 2003, un nouveau système de cultures aériennes hydroponiques (hors sol) qui s’appuie sur un premier brevet : ce sera la liane végétalisée. Il est lauréat du concours d’entreprise innovante en 2006. La ville de Strasbourg, la fondation EDF, le château de Versailles le sollicitent pour créer des œuvres végétales. Il collabore tout autant avec l’INRA qu’avec des agences d’architecte de renom: Renzo Piano, Jean Nouvel, Jean-Michel Wilmotte, ou des paysagistes comme l’agence TER.

Conjuguant architecture, paysage et botanique, Jean-Philippe Poirée-Ville apporte une réponse aux enjeux grandissants d’une écologie de la ville fondée sur la revégétalisation et l’équilibre biologique. D’autre part, il crée une signalétique urbaine qui exprime avec force l’identité d’une ville plus soutenable, plus poétique.

 

Shu WANG « Le jardin des nuées qui s’attardent »

Prés du Goualoup

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-25

Projet

« L’oiseau en cage se souvient de son vieux bois, Le poisson en bassin rêve de son fond ancien » Tao Yuanming, « Retour pour demeurer aux vergers et aux champs ! ».

Au cœur des Prés du Goualoup, nouvellement aménagés, le grand paysagiste chinois Wang Shu choisit des matériaux simples : le bois de pin, la vigne, l’eau d’un petit bassin. Etendue sur une vingtaine de mètres de long, la structure qu’il imagine est faite d’un entrecroisement de pièces de bois, rappelant les savants enchevêtrements des nids d’oiseaux. Comme retournée, la fragile structure est progressivement gagnée par la vigne qui pousse à ses côtés.

A l’intérieur, un pont nous guide et traverse un bassin. La surface de l’eau s’offre comme un miroir et nous renvoie le jeu poétique de l’ombre et de la lumière, du bois statique et des feuilles de vignes vibrantes dans le vent. Les nuages se reflètent dans ce délicat bassin et l’on se plait à les croire pris dans les filets du nid, qui nous entoure et se reflète, lui aussi.

C’est une pause, une parenthèse contemplative que l’on peut ici savourer, dans le calme et la sérénité : l’accès est étroit, le pont limite le nombre de visiteurs en ce lieu. On peut alors donner libre cours à l’imaginaire, à la réflexion, à l’amitié, répondant alors à l’invitation qui nous est faite, dans le nom du jardin. Tingyun ting, « pavillon des Nuées qui s’attardent », fait référence à un poème de Tao Yuanming, « Tingyun » (« Les Nuées qui s’attardent ») : un vibrant hymne à l’amitié.

Éléments biographiques

Wang Shu a étudié l’architecture à l’Université du Sud Est à Nankin, avant d’obtenir un doctorat en architecture à l’Université Tongji de Shanghai (2000). Il a créé son agence, Amateur Architecture Studio, avec sa femme Lu Wenyu en 1998 à Hangzhou, où il est également directeur du département d’architecture de l’Ecole supérieure des Beaux-Arts depuis 2003.

Ses projets ont été diffusés à travers le monde dans de nombreuses revues et expositions (« Alors la Chine ? » en 2003, « Positions » en 2008, « Architecture as Resistance » en 2009), et lui ont valu plusieurs distinctions dès 2003 en Chine, mais aussi à l’étranger, parmi lesquelles le Global Award for Sustainable Architecture en 2007 et la Grande médaille d’or de l’Académie d’architecture en 2011.

Après avoir passé les années 90 sur les chantiers à apprendre les techniques traditionnelles auprès des artisans, il a réalisé plusieurs projets, surtout des équipements culturels, dans lesquels il fait preuve d’une approche sensible et poétique du savoir-faire constructif traditionnel tout en utilisant un vocabulaire architectural très contemporain : bibliothèque du collège Wenzheng à l’Université de Suzhou (2000) avec TONG Ming, Musée d’art contemporain de Ningbo (2005), « Five Scattered Houses » à Ningbo (2006), Jardin des tuiles à la Xe biennale de Venise (2006), « maison de la céramique » dans le parc de Jinhua (2007). Au-delà des techniques constructives, ce sont aussi les formes et les usages traditionnels qu’il souhaite réinterpréter dans ses projets, afin de recréer une continuité, souvent perdue en Chine, avec la tradition: tours d’habitation (2006) et rénovation de la rue Zhongshan (2009) à Hangzhou, pavillon Tengtou-Ningbo à l’Exposition universelle de Shanghai (2010).

Ses projets montrent un souci permanent des relations entre l’édifice, le paysage et la nature. Wang Shu se compare volontiers à un peintre classique : campus Xiangshan de l’École supérieure des Beaux-Arts à Hangzhou (2004-2007), Musée d’histoire de Ningbo (2008). Le travail qu’il dirige actuellement pour

la réhabilitation des friches portuaires de Zhoushan, en ayant fait appel à d’autres architectes lauréats comme lui du Global Award, montre toute l’attention qu’il porte au site, à son histoire, à ses anciens usages, et son attachement au recyclage.

Protagoniste exemplaire de la jeune architecture en Chine, Wang Shu nous montre comment dans un contexte si différent de la France, la recherche de la qualité architecturale, urbaine et paysagère passe par la redécouverte de la tradition, sa compréhension et son dépassement.

 

Nicolas DEGENNES « Toi et Moi, Une Rencontre »

Nicolas Degennes - Création et mise en scène Francis Kurkdjian - Parfumage de la fontaine Production - Parfums Givenchy

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-26

Le regard aigu d’un créateur à la fois extérieur et fasciné par le monde du jardin. De son imagination foisonnante naît un jardin féérique qui multiplie les jeux de couleurs et de matières pour mieux faire surgir la beauté et l’émotion.

Projet

Dès le seuil, trois lames s’élèvent habillées de noir brillant, tels les « totems des ancêtres » si chers aux temples shintoïstes japonais. Manière d’obstruer le passage, mais aussi de capter notre attention et notre regard en ne laissant diffuser la lumière de l’intérieur qu’à travers quelques failles.

À l’intérieur, l’espace est noir et intime. Un chemin de bitume à l’étrange et voluptueuse matité contraste avec un désert de paillettes de mica aux reflets noirs. Ici et là apparaissent quelques rochers, tout aussi sombres qu’étincelants, des explosions de fleurs blanches, comme légèrement pixellisées de rouge, évoluant au fil de la saison. Plus loin, la chevelure intrigante d’une forêt d’ophiopogons au noir extrême se mêle à la blanche candeur de reines marguerites... et puis, qui semblent jaillir du sol volcanique, quatre arbres majestueux s’élèvent, gardiens de la passion habillés de rouge feu, bois rendus vivants sous le scalpel et les messages d’imaginaires amoureux.

Cachée au cœur de ce lieu de mystère et de recueillement, une fontaine parfumée, masse étincelante et noire comme percée de blanc en son bassin, distille au gré des heures de la nuit et du jour ses notes envoûtantes, philtre d’humeur et d’amour créé par le parfumeur Francis Kurkdjian pour l’offrir aux « Toi » et aux « Moi », célébrer cette palpitation de la première rencontre, cette union sacrée de tous les sens.

Autour de ce miroir d’eau s’organisent quelques bancs dédiés à la contemplation et à la fraîcheur du sentir et du voir, protégés par l’ombre bienveillante d’écrans de bambous noirs ; enfin, pour celles ou ceux qui voudraient communier au plus près avec cette source merveilleuse, une clairière, creusée en contrebas du bassin, permet de venir effleurer l’eau magique, d’en caresser presque les délicates effluves..

Éléments biographiques

Directeur Artistique Maquillage et Couleurs depuis plus de dix ans pour Parfums Givenchy, Nicolas Degennes est avant tout un capteur de l’air du temps, un véritable créateur d’imaginaires et d’émotion. Il a dessiné ce jardin comme une palette de couleurs et de matières, un univers de perception synesthésique, où tous les sens se rencontrent et se mêlent pour mieux nous transporter dans une nature qui déborde le cadre du réel.

 

Pablo REINOSO

Prés du Goualoup, Grange aux Abeilles et Manège des Ecuries

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-27

Projet

Pablo Reinoso, bien connu pour ses extraordinaires et délirants bancs spaghettis ne pouvait être absent de l’édition 2012 : Jardins des délices, jardins des délires ! Dans l’imaginaire de l’artiste, le banc devient fantasque, comme doué d’une vie propre qui l’amènerait à se développer, à pousser, à germer ; laissant libre cours à d’impossibles excroissances, dont la folie excède le cadre habituel de notre quotidien. Bousculant nos habitudes en intervenant sur un objet pour ainsi dire commun, Pablo Reinoso introduit le merveilleux au sein du parc du Domaine. Ses bancs spaghettis et ses fantasques instruments de jardin surprennent le visiteur au cœur du Festival et dans nombres d’espaces du Domaine, comme autant d’incitations à déceler l’extravagance partout dissimulée.

Éléments biographiques

Né en 1955 à Buenos Aires, Pablo Reinoso a quitté l’Argentine pour vivre à Paris dès l’âge de 24 ans. Ses études à l’école d’architecture à l’Université de Buenos Aires, précèdent son installation en Italie, en 1978, à Carrare, où il apprend la sculpture du marbre. Prolifique, aimant à croiser les disciplines, il mène ses expérimentations aux quatre coins du monde de l’art, entre design et création plastique, photographie, vidéo ou encore édition. Après de premières réalisations usant de la sculpture sur bois, pierre et minéraux, Pablo Reinoso s’attache à des matériaux légers, flexibles voire volatiles. Naissent alors ses « Breathing sculptures », dont le mouvement, animé par des pompes à air, évoque la respiration, la présence organique. Dans les années 1990, il se tourne résolument vers le design avant de donner naissance à ses premiers Bancs spaghetti, bientôt installés dans plusieurs pays du monde, jusqu’à la ville japonaise de Fukuroi, autour du stade de football qui a accueilli le championnat du monde 2002. Son expertise et son talent lui ouvrent également les portes de la direction artistiques de grandes marques, telles que Givenchy, la Veuve Clicquot ou encore Kenzo.

 

Invités

« Le Délicieux et le Délirant »

Ecole Nationale d’Horticulture d’Angers (Agrocampus Ouest) France

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-28

Projet

Passée la porte anguleuse et rectangulaire de ce jardin, on rejoint un univers merveilleux. Cet espace de contemplation est une ouverture vers le céleste, qui invite à la détente et ménage des échappées visuelles : le monde « terrestre », à l’entrée du jardin et le monde « céleste », celui des nuages, s’offrent au promeneur.

L’esprit de ce jardin fait référence à l’avant post-modernisme, dont les dimensions culturelles, écologiques, économiques, fonctionnelles, esthétiques s’expriment à travers des formes d’environnements singulières.

Ainsi, les fruits exotiques font-ils écho à la culture asiatique dans ses dimensions tant civilisationnelles que divines.

Éléments biographiques

L’Institut National d’Horticulture est un établissement public d’enseignement supérieur et de recherche du Ministère de l’Agriculture. Forte d’une tradition qui remonte aux années 1970, l’INH est intégrée au sein d’AGROCAMPUS OUEST depuis 1998.

Né de la volonté de créer au cœur du 1er bassin agricole et alimentaire européen un Grand établissement en sciences du vivant, AGROCAMPUS OUEST constitue aujourd’hui un ensemble unique en France par la palette des thématiques couvertes et des expertises rassemblées dans les domaines de l’agronomie, de l’alimentation, de l’environnement, de l’horticulture et du paysage, mais aussi de l’alimentation au cadre de vie.

 

« En vert »

LA SUPERSTRUCTURE - Patrice GOBERT, architecte, Marie-Christine LORIERS et Pascal MONTEL, artistes, Béatrice TOLLU, designer et Thierry DALCANT, paysagiste France

« Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-29

Projet

Le promeneur s’égare dans un monde inversé. Envers. En vert. L’allée sableuse du parc de Chaumont-sur-Loire, l’a guidé, tout naturellement, vers une parcelle ombreuse. Il découvre un parterre foisonnant, il s’immerge dans la verte odeur des feuillages exubérants, étranges, découpés, charnus ou légers. Et aussitôt le monde bascule.

Quels fruits cherchent ces personnages vêtus de costume noir, la tête plantée dans la végétation, les pieds en l’air posés sur une échelle qui paraît monter au ciel ? Quel chant de la terre écoutent ils ? Quels sont ces arbres, dont les embranchements sortent du sol ?

Trois bornes optiques, vidéo et sonores sont installées au bord de ce monde à l’envers. Le curieux s’approche de l’œilleton. Des viseurs, des lentilles rétablissent le sens commun : voici une chorégraphie immobile, dans un verger aux fruits secrets, cachés dans une riche frondaison.

Le visiteur est dé-placé en situation imagée, en rêve éveillé. Plaisir, malaise. Le basculement ludique interroge sur la relation subjective, mal connue et fragile qui nous lie à notre terre, notre sol, au système nature. La saisissante notion d’équilibre.

Éléments biographiques

La Superstructure n’existe pas. Elle est un lieu, des rencontres, des projets. Point fixe, un atelier ouvert, à Paris : architecture, paysage, design textile, création d’objets et environnements urbains ou végétaux, dessin, écriture, enseignement.

Dans ce groupe multidisciplinaire et changeant, s’est cristallisée une idée: le jardin. Non pas vu dans les perspectives du savoir paysagiste, mais plutôt, et avec modestie, comme une installation in situ, une figure vivante utilisant la palette du végétal et l’évocation narrative.

Ce fut l’angle d’approche du projet « Voir Rouge » lauréat 2009 du Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire sur le thème de la couleur. Depuis, l’idée de « Voir Rouge » a pris racines, en variations contextuelles, à Saint-Pétersbourg, et en Allemagne à Bingen, toujours en lien avec le Festival de Chaumont-sur-Loire.

En écho, les partenaires de ce projet pensent avoir modifié leur approche de leurs domaines personnels de création. Plus que jamais, ils revendiquent la synergie de groupe, l’attention aux contextes sociaux et environnementaux et la porosité entre les cultures.

 

Informations pratiques

Domaine de Chaumont-sur-Loire

Etablissement Public de Coopération Culturelle créé par la Région Centre et la Commune de Chaumont-sur-Loire

41150 Chaumont-sur-Loire

tél:0254209922

fax : 02 54 20 99 24

contact@domaine-chaumont.fr

www.domaine-chaumont.fr

Tarifs

 « Jardins des délices, jardins des délires » F-copie-30

Entrée gratuite jusqu’à 6 ans 1 Ce billet vous permet de visiter la totalité du Domaine: Festival des Jardins, Château, Ecuries et Parc 2 Ce tarif comprend la visite du Festival des Jardins et du Parc. Il ne permet pas la visite du Château et des Ecuries 3 Ce tarif comprend la visite du Château, des Ecuries et du Parc. Il ne permet pas la visite du Festival des Jardins

Carte Pass : 35,00 euros par an, visitez en journée autant de fois que vous le souhaitez le Festival International des Jardins, le Centre d’Arts etdeNatureetleChâteau (supplémentpourlesmanifestationsnocturnesetles«Splendeursd’Automne»).

2. Horaires

Le Festival International des Jardins est ouvert tous les jours du 25 avril au 21 octobre 2012, de 10h00 à 20h00 (horaires variables selon les saisons) La visite guidée d’une sélection de jardins dure environ 1h15. La visite libre nécessite 2 heures.

Le Château et le Parc sont ouverts toute l’année, les expositions du 06 avril au 07 novembre 2012. A partir d’avril, le Château est ouvert de 10h00 à 18h00 (horaires variables selon les saisons).

Visites libres, visites guidées.

3. Accès

Chaumont-sur-Loire est situé entre Blois et Tours, à 185 km de Paris. Autoroute A10 et A85, sortie Blois ou Amboise.

Nombreux trains chaque jour sur la ligne Paris Austerlitz - Orléans - Tours, arrêt à Onzain.

Pensée du Jour

$
0
0

Henry_Wasdworth_Longfellow.jpgPensée du Jour

« Si nous pouvions lire l'histoire secrète de nos ennemis, nous devrions trouver dans la vie de chaque homme assez de chagrin et de souffrances pour désarmer toute hostilité. »

Henry Wadsworth Longfellow  1807 - 1882

L’atout bois dans la destinée du secteur de la construction

$
0
0

Bois de constructionL’atout bois dans la destinée du secteur de la construction

Une étude commandée pour le ministère de l’Économie et de celui de l’Agriculture et réalisée par le cabinet Alcimed dans le cadre du Pipame, pôle interministériel de prospective et d’anticipation des mutations économiques (PIPAME), qui a pour objectif d’apporter, en coordonnant l’action des départements ministériels, un éclairage de l’évolution des principaux acteurs et secteurs économiques en mutation, en s’attachant à faire ressortir les menaces et les opportunités pour les entreprises, l’emploi et les territoires.

Le thème de l’étude est centré sur l’atout du bois et son fort marché potentiel et prospecte les leviers et les freins de son développement en analysant les tendances du marché à l’horizon de 2020.

Une étude dont l’objectif est de parvenir à décrire le futur marché de nouveaux produits à base de bois (hors biocarburants) et à une prospective à échéance 2020. Une analyse renforcée par près de 80 entretiens avec des experts nationaux et internationaux, débouche sur 6 leviers d’action principaux, déclinés en 26 mesures phares, agissant sur l’ensemble de la filière bois française, depuis l’effort de mobilisation du bois et de première transformation par les scieries jusqu’aux utilisations industrielle (sous forme de bois massif, bois fibre et bois chimie) et énergétique, et ayant pour but de lancer une réelle dynamique et une véritable cohésion autour de la filière bois française. 

Véritable atout, le bois représente une réelle alternative pour le secteur de la construction en France. Troisième forêt au niveau européen en termes de ressources, la forêt française se caractérise par une ressource forestière grandissante mais une sous-exploitation de cette ressource ainsi que l’existence d’un déficit de la balance commerciale de la filière bois.

Du fait de l’opportunité majeure de développement économique qu’elle représente, la filière bois française doit devenir à terme l’une des priorités nationale, car sous-exploitée, la forêt et donc le bois représentent une véritable alternative de développement durable et bénéficient d’un contexte global favorable à son essor engouement soutenu par les politiques de développement durable et les règlementations nationales et internationales.

Hors l’étude met en lumière les difficultés que rencontre la filière pour s’imposer comme un atout du marché de la construction. La filière constitue le deuxième poste du déficit extérieur.

Le potentiel et le gisement, en terme d’emploi, est très important  puisque 30 000 à 80 000 emplois peuvent être créés d’ici 2020. Aussi l’étude explore cette valeur ajoutée dans l’économie française à travers plusieurs propositions et encourage l’innovation , levier critique pour accroître le développement de la filière.

Dans la construction, le marché du bois se découpe en 5 catégories majeurs, couverture et structure de l’habitat, ouverture et agencement, revêtement de sol et mur, revêtement extérieur et aménagement extérieur. Le marché économique du bois français se concentre  majoritairement sur le secteur de la construction secteur avec 65 % des utilisations des sciages et 40 % des panneaux.

Concernant le marché du Bois construction, l’étude montre que cette filière se constitue principalement de TPE/PME positionné au niveau local.

Ainsi, le rapport appuie les qualités écologiques du matériau bois qui répond parfaitement aux objectifs réglementaires. Ces nouveaux dispositifs permettent au bois de profiter d’un développement dont son utilisation a augmenté de près de 40 % de 2003 à 2006, contre 20 % pour la construction en général.

Toutefois, l’étude fait remarquer que malgré cette croissance, le marché du bois construction a tendance à se tasser  et ne progresse plus. La raison de cette stabilité est le cadre réglementaire peu spécifique au matériau comme le bois. En 2011, une charte bois avait été signé entre l’état et les organisations professionnelles et qui prévoyaient une augmentation progressive du bois dans la construction, sur la base de 10 objectifs prioritaires. L’objectif était d’atteindre une part du bois dans la construction de 12,5 % en 2010 puis 20 % en 2020 dans le but de réduire approximativement de 7 millions de tonnes par an l’émission de CO2. Néanmoins, elle n’a pas été suivie d’effets, les objectifs annoncés n’ayant pas été atteints, puisque la part du bois dans la construction stagne encore à 10 %.

Même si l’étude constate que la part du bois connaît une stabilité, elle note une démocratisation de son utilisation dans la construction, ainsi le nombre de maisons individuelles en ossature bois a augmenté de plus de 40 % de 2003 à 2006, alors que le nombre total de constructions n’a augmenté que de 20 %. De même, la part des maisons en bois dans le total des permis de construire des maisons individuelles connaît une augmentation constante depuis 2003. Elle représentait 4 % en 2003, 5 % en 2005 et 7 % en 2009. L’étude fait d’ailleurs remarquer que le marché du bois construction est concentré sur le marché résidentiel et tertiaire dont les constructions ne dépassent pas plus de 3, 4 étages.

Que est principalement le frein à son développement ? L’étude montre que malgré les atouts écologiques que possède le bois, notamment par un bilan carbone meilleur que les produits traditionnels de la construction, son caractère sain et des performances techniques thermiques et énergétiques légèrement au-dessus de la moyenne par rapport aux matériaux traditionnels, il en demeure pas moins que les limites technique et financières demeurent importantes et freine donc son essor.

Ses caractéristiques vivaces en font un matériau complexe à concevoir en raison  des déformations possibles et des dimensions limitées. Par ailleurs, contrairement au traitement favorable des ponts thermiques dans la construction bois, la perméabilité à l'air est plus difficile à obtenir, mais surtout à assurer dans le temps.

Outre ces limitations techniques, l’étude appuie sur le côté financier et précise que sont coût est plus élevé que pour l’acier ou le béton. Ce surcoût reste ainsi l’une des principales raisons d’abandon de projet de construction en bois : une maison à ossature bois coûterait entre 10 et 20 % plus cher qu’une construction résidentielle en maçonnerie. Les problèmes rencontrés avec l’obtention du permis de construire (22 %) et l’absence de réponse des entreprises de construction (22 %) étant les autres raisons principales d’abandon.

De plus, l’offre produit de bois de construction est principalement proposée par des produits étrangers, plusieurs raisons à cela :

Une forêt morcelée, les trois quarts de la forêt française, soit 11,7 millions d’ha, appartiennent à des propriétaires privés, tandis que la forêt publique est de 1,5 million d’ha de forêts domaniales et de 2,5 millions d’ha d’« autres forêts publiques ». 96 % des propriétaires forestiers privés sont des personnes physiques possédant 82% des surfaces. La propriété privée est, par ailleurs, elle-même marquée par un fort morcellement : sur les 3,5 millions de propriétés privées, 3 millions possèdent moins de 4 ha.

Entre 3,5 et 4 millions de propriétaires possèdent des espaces boisés de moins de dix hectares, pour une superficie totale de 2,8 millions d'hectares, soit 25 % de la surface totale. La proportion de forêts possédée par des personnes physiques ou morales dont l'activité principale concerne la récolte ou la valorisation du bois est par ailleurs très faible, de l'ordre de 1 à 2 %.

D’importantes diversités régionales conduisant à des réflexions sur les utilisations et la coordination des politiques locales, cette diversité, couplée à des spécificités culturelles, entraîne des différences dans les usages locaux entre construction, énergie, ameublement, etc. que doivent prendre en compte les collectivités locales dans la mise en œuvre de leurs politiques en matière d’aménagement du territoire, de soutien au développement économique ou encore d’écoconstruction. Or, la volonté de développement de filières courtes doit s’insérer dans un objectif plus large, de constitution et de renforcement de filières nationales tenant compte des logiques de hiérarchisation entre usages.
Concernant le marché du bois construction, les entreprises françaises peinent à trouver du bois répondant à leurs attentes techniques à un prix compétitif. Les entreprises principales sur le marché du bois construction sont étrangères, Finnforest (Finlande), Schilliger ou Binderholz (Allemagne) et exportent vers les entreprises françaises des produits bruts ou semi-finis, cette conclusion étant en partie responsable du déficit chronique et croissant observé en France.

Le bois construction doit donc pouvoir s’industrialiser et se standardiser, cette conséquence provoquera une baisse du coût, principal frein à son essor. Un produit de qualité au prix du marché.

La construction constitue le principal secteur du bois massif en termes de produits innovants et de perspectives de croissance du marché. Au-delà des utilisations traditionnelles du bois en charpente par exemple, de nouvelles applications font leur apparition qui, à terme, permettront l’essor du secteur, notamment au travers d’innovations constructives. Ces dernières englobent d’une part des innovations produits, telles que la poutre en I et l’ossature bois, mais également de nombreuses innovations marché, telles que le bâtiment R+2, la maison bois accessible à tous et la mixité des matériaux, ainsi que des innovations process.

On compte aujourd’hui quatre principaux systèmes constructifs : le bois empilé, technique la plus traditionnelle, les poteaux-poutres, les panneaux massifs et l’ossature bois. Ce dernier est le système constructif le plus répandu en France et dans le monde. Il représente également le moteur de développement du bois dans sa globalité et plus spécifiquement dans la construction. La poutre en I connaît par ailleurs une expansion en France, de même que les innovations de marché, les bâtiments R+2, la maison bois accessible à tous et la mixité des matériaux. D’autres usages du bois massif sont regroupés sous l’appellation bois reconstitué ou bois d’ingénierie. La matière première est alors modifiée afin d’offrir de nouveaux produits, possédant des capacités techniques et mécaniques équivalentes à celles du bois massif. Le bois contrecollé, présent dans les pays étrangers depuis plusieurs dizaines d’années, mais naissant en France, ainsi que les panneaux à base de bois remplacent par exemple avantageusement le bois massif dans certaines applications. Enfin, les dernières avancées technologiques ont permis de développer des innovations de process considérables. Celles-ci impactent majoritairement la première transformation et le secteur des scieries. Le bois abové et le système 5D Process, innovations françaises, en sont des illustrations.

L’ossature bois est aujourd’hui le système constructif le plus répandu en France et sa croissance devrait se poursuivre dans les années à venir. Les scénarios envisagés à 2020 montrent des volumes allant de plus de 17 000 unités à 36 000 unités selon les hypothèses (voir tableau 3).

                  État des lieux

Le contexte actuel est favorable à l’ossature bois qui est, aujourd’hui, le système constructif le plus répandu, représentant 75 % du marché de la construction bois, soit 11 250 unités en 200951. Au niveau financier tout d’abord, en dépit du fait que les matières premières traditionnelles (maçonnerie) dominent le marché, le bois construction, et l’ossature bois en particulier, est appuyé par des subventions et des crédits d'impôts, soutenant un coût d’exploitation du bois plus élevé que pour les matériaux concurrents.

Au niveau technologique, des efforts R&D doivent viser des innovations incrémentales dans le but notamment d’utiliser davantage les essences françaises, la filière connaissant une vraie difficulté d’accès et de disponibilité de la ressource (pour les résineux). L’offre de produits est par ailleurs très fragmentée et ne contribue pas à la visibilité de l’ossature bois, même si quelques acteurs majeurs, dont des nouveaux entrants d’envergure, tirent le marché. Enfin, l’ossature bois bénéficie d’une demande sociétale forte, due à la montée des préoccupations environnementales en particulier, et de l’environnement règlementaire favorable (Grenelle de l’Environnement, Charte Bois, etc.)

L’ossature bois est largement dépendante du développement de la construction bois. Les freins à ce développement sont de plusieurs natures : i) règlementaire, notamment du fait des normes et essais feu, thermiques et acoustiques, ii) académique, du fait du manque de formation et iii) industriel, du fait de la faiblesse de l’outil industriel. Les leviers au développement de l’ossature bois sont néanmoins importants. Jusqu’ici réservée à la construction résidentielle et individuelle, l’ossature bois développe de nouveaux marchés sur le collectif, le tertiaire mais aussi la construction à étages qui représentent une réelle opportunité, en particulier en termes de volumes de bois engendrés (plus importants que pour une construction individuelle). L’extension de marché de l’ossature bois est

également liée au développement de la maison accessible à tous. Par ailleurs, les préoccupations environnementales soutenues par les pouvoirs publics et le Grenelle de l’Environnement représentent une opportunité de transformer une « mode » développement durable en comportement durable. La rénovation et la réhabilitation des bâtiments pour répondre aux nouvelles Règlementations Thermiques et énergétiques est également un moteur important de développement de l’ossature bois. Enfin des développements technologiques permettant d’apporter des innovations incrémentales à l’ossature bois favoriseraient considérablement son essor.

                  Prospective à 2020

La méthode employée pour la prospective à 2020 est la méthode de projection basée sur les tendances d’évolution récentes, prenant en compte les données historiques de l’ossature bois, de même que les projections de la construction bois d’ici 2014 puis 2020 disponibles dans la littérature.

Les trois scénarios sont les suivants.

- Le développement de l’ossature bois suit le développement de la construction, ce qui explique que, même dans le cas d’un scénario bas, le volume de maisons à ossature bois augmente de 50 % d’ici 2020 pour atteindre plus de 17 000 unités produites par an.

- Dans un scénario intermédiaire, avec des actions de communication et de structuration de l’offre, le développement de l’ossature bois, pourrait atteindre un volume de plus de

24 000 unités en 2020, ce qui représente plus du double de la production actuelle. Si l’on considère uniquement le marché de la construction individuelle, ce chiffre paraît réaliste et atteignable selon les experts interrogés.

- Enfin, si toutes les variables sont à leur maximum (campagne de communication efficace auprès du grand public pour faire connaître le produit et communiquer sur ses atouts, efforts de R&D pour une meilleure utilisation de la ressource disponible en France, industrialisation et standardisation, structuration de l’offre pour diminuer les prix de revient, développement de certifications et labels), le volume de maisons à ossature bois atteindrait 36 000 unités en 2020, ce qui correspondrait à un triplement de la production actuelle, objectif jugé ambitieux mais atteignable par les experts interrogés. Deux types d’acteurs auront un rôle à jouer afin d’atteindre ce volume : les PME/TPE, au nombre de 130 à 200, afin de développer les marchés locaux et les acteurs de plus grande envergure, une dizaine, afin de développer les marchés des collectivités et des industriels.

 

Poutre en I :

Les poutres en I sont des poutres composites en section en I réalisées avec des membrures en bois ou dérivés, soit avec une âme en panneau dérivé du bois assemblée par collage ou soit avec une âme métallique assemblée par connections mécaniques. Ces poutres peuvent donc également être composites. Elles relèvent de la procédure de l’Avis Technique ou ATE.

La poutre en I peut être utilisée tant en construction neuve qu’en rénovation et sur tout type de chantier (maison individuelle, bâtiment agricole, industriel ou public). Elle répond à plusieurs types d’applications classiques : en plancher, en toiture (chevron, panne, toiture terrasse, etc.), en solivage (vides sanitaires, planchers d’étage, transformation de combles, surélévations, etc.), en applications spéciales (bâtiments agricoles, etc.) et pour d’autres ouvrages (montants, coffrages, etc.).

La poutre en I permet une économie de matière et, du fait de sa légèreté, elle est, de plus, manu- portable (2 à 11 kg/ml) et permet une mise en œuvre sur chantier simple et rapide. Elle offre également de grandes portées et permet des franchissements jusqu’à 15 mètres, sur tout type de chantier. La poutre en I est par ailleurs adaptable et peut être coupée sur-mesure pour s’adapter au chantier. Enfin, elle est gage de qualité et de sécurité, étant sous Avis Technique (AT ou ATE), certification et marquage CE.

Selon les experts interrogés, la poutre en I possède un potentiel de croissance important, sans pour autant être en mesure d’atteindre les volumes produits dans les pays voisins. Ainsi, si, à l’heure actuelle, le marché de la poutre en I représente un volume de 1 000 000 à 1 200 000 de mètres linéaires, d’ici 2020, le marché pourrait être multiplié par 5 pour atteindre 6 millions de mètres linéaires dans un scénario haut, tandis que sans actions ciblées, le marché devrait à peine doubler (voir tableau 4).

                  État des lieux

À l’image du bois construction, le contexte actuel est favorable à la poutre en I (réglementation favorable et montée des préoccupations environnementales). Le produit est, par ailleurs, de plus en plus connu et accepté. Ceci est particulièrement dû aux développements technologiques, notamment en matière de portée, de raideur et de fiabilité, ainsi qu’à la disponibilité de services associés aux produits.

                  Freins et leviers

Bien qu’elle soit largement développée à l’étranger, la poutre en I reste un marché émergent en

France. Le manque de standards et de visibilité expliquent en partie cette situation. L’image perçue de la poutre en I, jusqu’ici plutôt négative, ainsi que le manque de R&D sur les essences françaises constituent d’autres freins à surmonter pour développer son marché. L’essor de la construction bois, et en particulier de l’ossature bois, représente néanmoins un moteur important pour ce produit.

Prospective à 2020

La prospective à 2020 pour la poutre en I se base sur les estimations disponibles dans la littérature ainsi que sur les estimations recueillies auprès des experts interrogés.

- Dans le cas d’un scénario bas, sur la base de la croissance actuelle et où peu d’actions seraient entreprises, le marché de la poutre en I devrait à peine doubler d’ici 2020 pour atteindre 2 000 000 de mètres linéaires.

- Dans le cas d’un scénario haut, le marché de la poutre en I pourrait être multiplié par six et atteindre 6 000 000 de mètres linéaires. Ces chiffres distancent ceux du leader britannique mais les marchés d’applications étant différents et la maturité du marché étant plus avancée au Royaume-Uni qu’en France, l’objectif de 6 000 000 de mètres linéaires apparaît comme réaliste et atteignable selon les experts interrogés. Afin d’accompagner le développement de la poutre en I sur le territoire français, il sera nécessaire de prendre exemple sur l’étranger et de reprendre les éléments techniques maîtrisés hors de France.

Néanmoins, la culture est très différente entre ces pays et la France doit également travailler sur l’image perçue de la poutre en I.

Ainsi, l’industrie de la poutre en I a longtemps peiné à mettre en avant le produit du fait des a priori psychologiques existants sur le matériau bois. Pour cette raison, la communication et la promotion de la poutre en I sont incontournables pour assurer son développement. Le syndicat APIBOIS pourrait également renforcer sa position, par exemple en incluant des acteurs autres que la poutre en I pour assurer son développement et renforcer la communication autour de ce produit. Par ailleurs, le bois français ne possède pas les mêmes caractéristiques techniques que les bois étrangers et afin de pouvoir s’inspirer des bonnes pratiques étrangères, il est nécessaire de réaliser des travaux de R&D pour valoriser le bois français, en particulier les feuillus. Le produit final doit, en effet, être techniquement et

économiquement viable pour concurrencer, d’une part, le résineux, et, d’autre part, le béton.

 

L’innovation :

Si les innovations produits constituent le moteur du développement de la construction bois, elles s’accompagnent d’innovations marché destinées à toucher davantage de consommateurs finaux. Jusque-là réservée à une élite dans le secteur de la maison individuelle, la construction en bois se démocratise et touche désormais les bâtiments collectifs, tertiaires et industriels, favorisant l’essor des bâtiments à étages (>R+2). Du fait des volumes de bois nécessaires pour ces constructions, les ces bâtiments ont un réel effet de levier pour la construction bois en général.

Par ailleurs, une telle démocratisation se traduit par l’élargissement des segments de marché au moyen-de-gamme, permettant d’envisager la construction de maisons en bois accessibles à tous. Enfin, si le tout bois poursuit son développement, la mixité du bois avec d’autres matériaux favorisera également l’essor de la construction bois en encourageant l’introduction de bois dans les constructions réalisées avec des matériaux traditionnels, tels que le béton ou l’acier.

-                  Les bâtiments >R+2 : un essor encore timide en France, notamment du fait de normes non adaptées

Traditionnellement réservé à la construction résidentielle, le bois prend de la hauteur, et, bien qu’encore timide en France, le marché des bâtiments >R+2 commence à se développer. Grâce à la technique du bois contrecollé, il est désormais possible de concevoir en usine des panneaux de longue portée qui facilitent la construction sur chantier.

En France, peu d’exemples de bâtiments >R+2 existent pour les raisons suivantes.

Normes et essais incendie non adaptés. Certains éléments, tels que la résistance au feu, le risque de propagation ou la détection incendie, constituent encore des obstacles pour la construction bois, et plus spécifiquement pour la construction bois en hauteur. Des systèmes de protection incendie existent pourtant chez les voisins européens, notamment en Allemagne où un immeuble de six étages a été édifié ou à Londres où un immeuble de huit étages a vu le jour (voir encadré Tour d’horizon des pays étrangers). Les contrôles effectués permettent de constater que ces bâtiments sont aussi résistants au feu que des structures en béton ou en acier, mais les craintes liées à la protection incendie subsistent. En France, les travaux sur ces sujets sont en cours et, en attendant leur aboutissement, les normes et essais incendie actuels limitent le développement de la construction bois en hauteur.

D’autres obstacles sont à relever : une offre insuffisamment structurée, un manque de formation technique et des préjugés d’ordre culturel et économique qui expliquent que le bois peine à concurrencer l’industrie des matériaux concurrents, quant à elle très organisée, normée et compétitive.

Malgré ces freins, plusieurs projets ont vu le jour sur le territoire français, dont les suivants :

-            Un immeuble résidentiel écologique et basse consommation à Gentilly (R+4),

-            Un immeuble de bureaux à énergie positive à Bordeaux (R+5).

Du fait des atouts liés au bois, notamment sa légèreté, sa polyvalence, sa souplesse et sa rapidité de mise en œuvre, les constructions bois en hauteur sont pourtant amenées à se développer. Dans un premier temps, il est néanmoins indispensable de se concentrer sur la base de ces édifices et de maîtriser la construction sur un ou deux étages avant de poursuivre l’élévation des bâtiments. Lorsque les aspects de formation technique et de règlementation seront résolus, ou, tout du moins, lorsque la réflexion sera suffisamment avancée, les bâtiments en bois de plus de deux niveaux pourront alors se développer.

La maison en bois accessible tous : encore de 10 % à 20 % plus onéreuse, du fait du manque de préfabrication en série et d’un marché trop faible en volumes

La maison en bois a longtemps été réservée aux chalets de montagne ou à une élite férue d’architecture et d’écologie. La démocratisation de la maison en bois est en cours mais elle nécessite de développer une offre à un prix abordable.

Les fabricants doivent donc faire évoluer leur modèle économique, en axant leur stratégie sur la réduction des coûts et la standardisation des composants en atelier. Cela passera par une industrialisation et une préfabrication en série, déjà amorcée par certains acteurs (voir encadré Une offre limitée mais en croissance de maisons bois à la portée de tous). La commercialisation reste une faiblesse, du fait du manque de concentration et d’homogénéisation du secteur construction bois en général. Le marché devrait néanmoins profiter de l’émergence de masse de la construction bois.

La SEM « Energies posit’if » pour la rénovation énergétique en Ile-de-France.

$
0
0

logements sociaux parisiensLa SEM « Energies posit’if » pour la rénovation énergétique en Ile-de-France.

La région Ile-de-France s’est dotée d’un nouvel outil d’aide répondant aux attentes des collectivités territoriales d’Ile-de-France sur le volet de la rénovation thermique des logements et au développement des énergies renouvelable, une opérateur public nommé Energies Posit’if.

Cet outil a donc pour but de diminuer la vulnérabilité énergétique des franciliens puisque l’Ile-de-France est dépendante aujourd’hui à 98% des énergies non renouvelables (fossiles et fissiles). Vulnérabilité financière également puisque deux logements sur trois ont été construits avant les premières réglementations thermiques (s’apparentant ainsi à de vrais « passoires thermiques ») et 330 000 ménages sont en situation de précarité énergétique (soit 7% des ménages franciliens).

En regard de l’augmentation des prix de l’énergie, il est urgent d’agir, en complément des dispositifs existants et pour faciliter les initiatives des collectivités franciliennes et de leurs partenaires. Le secteur du bâtiment est central dans la réalisation des objectifs climatiques que la Région s’est engagé à réaliser dans le cadre de son Plan Régional pour le Climat. En effet, diviser par plus de 4 les émissions de la région Ile-de-France en 2050 par rapport à 1990 requiert une rénovation massive et de haut niveau du parc bâti francilien et un développement important des énergies renouvelables.

La création de POSIT’IF permettra donc de répondre à une attente forte des collectivités territoriales et des franciliens concernant deux enjeux majeurs :

- amorcer la rénovation énergétique des bâtiments actuellement délaissés, en particulier le logement collectif (copropriétés et petits bailleurs sociaux) et le parc de bâtiments des collectivités territoriales ;

- soutenir le développement des énergies renouvelables (EnR) en Ile-de-France.

En effet, la Sem a pour ambition de compléter et de relayer les structures et les dispositifs d’intervention en place. Il ne s’agit pas de se substituer à l’existant, mais d’intervenir là où les acteurs ont besoin d’un accompagnement, d’une coordination spécifique pour trouver des fonds et sécuriser leur intervention d’un point de vue juridique, technique et financier. Energies POSIT’IF vient compléter les moyens d’intervention de la puissance publique.

Elle a ainsi vocation à renforcer la maîtrise publique des projets d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables, condition nécessaire pour que ces projets soient guidés par des objectifs environnementaux et sociaux ambitieux, et contribuent au développement soutenable du territoire francilien.

Energies POSIT’IF couvrira un large champ de prestations : - être un acteur regroupant les compétences immobilières et à ce titre agir, le cas échéant, en compte propre ; - développer l’ingénierie financière de l’opération ; - apporter aux clients des formules de Garantie de Performance Energétique (GPE).

Son activité relative à la rénovation énergétique mobilisera un modèle économique innovant, le « tiers financement », qui consiste à avancer le financement nécessaire, le bénéficiaire remboursant le coût des travaux par un versement régulier dont le montant est inférieur à celui des économies d’énergie.

Actuellement, le marché privé de la rénovation ne s’intéresse qu’aux opérations très rentables et avec un temps de retour sur investissement court (10 ou 12 ans maximum). Cela induit des rénovations « à moitié faites », qui hypothèquent ensuite les possibilités d’atteindre un haut niveau de rénovation compatible avec lefacteur 4 (seules les économies d’énergies les moins rentables sont laissées pour la seconde rénovation, ce qui empêche l’établissement d’un équilibre économique). Grâce à un portage public fort, la recherche de rentabilité de la société sera limitée. Ainsi, Energie POSIT’IF permettra la réalisation d’opérations de rénovation dont la durée de retour sur investissement sera plus longue (15, 20 ans ou plus), mais qui permettront une réelle rénovation en profondeur.

De plus, en apportant une solution globale (organisationnelle, juridique, financière et technique), Energies POSIT’IF sera en mesure de lever les difficultés actuelles pour l’engagement de rénovations de niveau « facteur 4 » par les copropriétés, les petits bailleurs sociaux et les collectivités territoriales.

Dans l’objectif de diminuer la vulnérabilité énergétique régionale, le développement des énergies renouvelables est le corolaire au développement de l’efficacité énergétique. Si le développement des projets portés principalement par des opérateurs privés va dans le bon sens, la Région souhaite aujourd’hui renforcer la maîtrise publique sur ces projets. Pour, d’une part, les inscrire en cohérence avec les objectifs de développement local (et à ce titre assurer une meilleure diversification et exploitation des filières) et pour, d’autre part, maximiser les retours économiques au bénéfice du territoire et de ses habitants. En investissant dans des projets d’énergie renouvelable, la Sem permettra de maximiser l’effet levier de l’action publique, de mieux redistribuer la rente et ainsi participer à l’émergence de projets d’investissement locaux et citoyens.

Les projets envisagés concernent :

- la production de chaleur : géothermie, méthanisation, biomasse...

- et la production d’électricité verte : cogénération biomasse, éolien...

 

Le capital réuni déterminera l’ampleur du portefeuille de projets. A ce titre, il a été évalué qu’une dotation initiale en capital d’Energies POSIT’IF à hauteur de 5,63 millions d’euros permettrait d’accompagner techniquement et financièrement la réalisation d’un volume de projets compris entre 40 et 70 millions d’euros (en fonction du scénario retenu).

A l’occasion de la création de la Sem, la Région souhaite s’engager à hauteur de 4 millions d’euros, et ambitionne d’impliquer au moins une quinzaine de collectivités territoriales, groupements de communes et d’institutions de financement et d’assurance (publiques et privées). Ces partenaires ont fait part de leur souhait de participer à la capitalisation initiale et sont actuellement en train de réaliser les procédures qui sont les leurs. Le niveau de participation publique des collectivités territoriales sera compris entre 75% et 85% du capital initial.

En 2012, il sera offert à d’autres collectivités franciliennes l’opportunité de devenir parties prenantes, et aux actionnaires initiaux d’accroître leurs engagements. Cette seconde phase sera aussi l’occasion de maximiser l’effet de levier des participations financières publiques, en autorisant l’augmentation de la participation du secteur privé au capital de la Sem. A moyen terme, la montée en puissance d’Energies POSIT’IF, tant en termes de compétences que de capital, permettra d’engager des projets dont les investissements se situeront à hauteur de plusieurs centaines de millions d’euros.

Chiffres clés pour la période de lancement (des 5 années à venir) :

-            La SEM Energies POSIT’IF permettra la rénovation de 140 000 m2 de logements collectifs rénovés au niveau « Facteur 4 » au travers de 50 à 90 opérations (en fonction de la taille des copropriétés), soit environ 2 500 logements rénovés.

-            La SEM Energies POSIT’IF pourrait participer au capital de 6 à 8 projets structurants de production d’énergie renouvelables : biomasse –méthanisation, combustion et cogénération, éolien, géothermie. Le montant total des investissements dans les EnR auxquels participerait la SEM serait de l’ordre de 70 à 110 millions d’euros.

-            Effet levier des fonds dégagés par les collectivités territoriales : entre x 8 et x 14 selon les scénarii et les choix d’investissement qui seront opérés (chaque euro investi par une collectivité dans le capital de la SEM permettra d’engager 8 à 14 € d’investissement)

-            La rentabilité pour les actionnaires serait en fonction des scénarios de l’ordre de 2,4 à 5,5 % à 5 ans et de 4,9 à 6,1 % à 9 ans.

Fabrique 21, un projet ambitieux pour la filière éco-construction

$
0
0

Fabrique-21.jpgFabrique 21, un projet ambitieux pour la filière éco-construction

Fer de lance de l’Ecopôle Seine Aval, Fabrique 21 est un très ambitieux projet d’immobilier d’entre- prises de la filière éco construction,

Situé à l’entrée de Carrières-sous- Poissy, il créera un lien environnemental avec Triel-sur-Seine.

Né d’un partenariat inédit et pré- curseur, ce projet est le fruit d’une volonté politique commune très forte de développer la filière de l’éco-construction et de créer des emplois dans une région durement touchée par la crise économique.

Implanté sur la ZAC Ecopôle Seine aval, aménagé par l’EPAMSA, à vocation mixte (activités économiques, logements, espaces naturels) dans le département des Yvelines à cheval sur la partie nord de la commune de Carrières-sous-Poissy (15 000 habitants) et la partie sud de la commune de Triel-sur- Seine (12 000 habitants). La ZAC est un des projets principaux de l'Opération d'Intérêt National (OIN) « Seine aval », en liaison avec d'autres projets d'aménagement de la « boucle de Chanteloup ». La ZAC est bordée par la RD 190 à l'est et la Seine à l'ouest sur un site reprenant des secteurs de la ZAC des Trois Cèdres de la commune de Triel-sur-Seine et de la ZAC des Grésillons de la commune de Carrières-sous-Poissy ( toutes deux supprimées par délibération en septembre 2011), à proximité de la ZAC « Nouvelle centralité » de la commune de Carrières-sous-Poissy, située au sud3, et du projet de port fluvial à Triel-sur-Seine (« Port St Louis/Eco-port des deux rives ») situé à l'ouest.

L’aménagement urbain porte sur une superficie totale de 200 ha dont 86 ha de périmètre d'intervention opérationnel parmi lesquels sont prévus 40 ha de terrains cessibles, pour trois types d'activités regroupées par nature : des activités économiques au nord, des espaces publics divers (accès routiers, cheminements doux et espaces verts) et des logements au sud.

La vocation économique et industrielle affichée est d'accueillir, sur des espaces en friche ou exploités depuis les années 1950 et encore aujourd'hui comme gravières, des « éco-entreprises » du recyclage, de la valorisation des déchets et des « activités agricoles de production de nouveaux matériaux de construction »4, ainsi qu'un lycée technique avec internat (lycée des métiers) dédié aux « éco-constructions ».

Fabrique-21-2.jpg

Le parti pris d’aménagement est de restaurer un site d’exploitation méthodique du sous-sol par des carrières de sables et graviers depuis les années 1950, lesquelles ont laissé la place à des remblais et à une ancienne décharge d’ordures ménagères en partie nord. L’accueil privilégié « d’éco-industries et d’activités d’éco-construction et d’éco-matériaux » est une orientation définie par l’OIN Seine aval (création visée ici de 3.000 emplois) à côté d’un objectif de construction de 240 logements neufs.

Outre le projet d’autoroute A 104, tronçon de la Francilienne (prolongement entre Cergy-Pontoise et Poissy-Orgeval), dont un tracé à l’étude traverse la commune de Carrières-sous-Poissy (évoqué ci-dessus), deux autres projets d’infrastructures intéressent la boucle de Chanteloup : la requalification de la RD 190 qui longe la ZAC (avec deux giratoires) et la liaison RD 190 / RD 30.

Plusieurs projets urbains sont proches de la ZAC : - la ferme solaire des Grésillons (parc photovoltaïque de 54ha), mitoyenne au nord,

- l’éco-port fluvial de Triel-sur-Seine, mitoyen au sud-ouest et- la ZAC « Nouvelle centralité », mitoyenne au sud-est (déjà cités)

- la « Fabrique 21 » (éco-construction) bâtiment regroupant les professionnels des métiers de l’habitat durable, mitoyenne au sud-est.

Le programme immobilier a été dessiné par l’architecte Marc BAUSTERT / Agence Preconcept et le promoteur, la SCI SEMIIC CARRIERES, filiale de Semiic Promotion. L’ensemble fait l’objet d’une forte démarche environnementale tant du point de vue des matériaux et procédés utilisés que du souci de la performance énergétique de ses bâtiments tertiaires (certification BBC).

Fabrique 21 est un parc immobilier dédié aux entreprises de l’éco construction et de l’efficacité énergétique. Il est destiné à favoriser l’implantation d’entreprises de cette nouvelle filière. Lieu privilégié du « savoir faire » et du « faire savoir», il valorisera et donnera accès à tous les métiers et services du domaine de l’habitat durable.

Outre la communauté d’agglomération 2 Rives de Seine, de nombreux partenaires se sont associés au projet : le promoteur immobilier SEMIIC Promotion, le Conseil général des Yvelines, le Conseil régional d’Ile-de-France, l’Etat, l’EPAMSA (Etablissement public d’Aménagement du Mantois Seine Aval et l’Europe, par l’intermédiaire des fonds européens FEDER. L’EPFY (Etablissement Public Foncier des Yvelines) a assuré le portage foncier de l’opération. Fabrique 21 a bénéficié de financements très importants de la part de nombreux partenaires. En effet, le fonds européen de développement régional (FEDER) finance l’opération à hauteur de 33 %, le Conseil régional d’Ile-de-France et le Conseil général des Yvelines, se répartissant également 34 %, soit 67 % du financement total.

Le programme est particulièrement abouti en termes de développement durable : choix des éco-matériaux (notamment le bois), choix de l’énergie biomasse pour l’ensemble du parc, toitures végétalisées pour la captation des eaux de pluie, bâtiments tertiaires certifiés BBC (bâtiment basse consommation)

- 2 600 m² de bardage bois et 900 m² de murs à ossature bois,

- dimensionnement des menuiseries extérieures visant à limiter le recours à l’éclairage artificiel,

- 2 000m² de toitures végétalisées,

- production d’eau chaude centralisée biomasse (végétaux granulés ou déchiquetés) pour le chauffage des bâtiments,

- puits canadiens couplés à des installations de ventilation mécanique contrôlée / VMC double flux pour les locaux tertiaires, afin de ventiler les pièces sans les refroidir,

- rétention des eaux pluviales et regroupement de celles-ci dans un bassin paysagé, …

Achat, vente d’éco matériaux et de solutions à haut rendement environnemental pourront se réaliser dans une cour de matériaux et un espace de négoce.

Une halle d’exposition permettra d’accueillir des animations, des démonstrations mensuelles réalisées par les producteurs et les fabricants de produits, des salons professionnels thématiques seront organisées.

Les « allées des professionnels » : tout autour de la cour des matériaux et de la halle d’exposition, des locaux d’activités seront dédiés aux professionnels du bâtiment et de la construction.

Des bureaux seront disponibles pour les bureaux d’études techniques (BET) et les sociétés d’architectes qui souhaitent s’orienter vers l’éco construction.

Le carrefour « conseils et innovation », véritable centre de ressources public, consacré à la filière et comprenant une agence de développement en charge de la veille technologique et commerciale, un centre de formation, un espace conseil à l’habitat durable pour les particuliers et les collectivités territoriales.

Sur les 8 100 m2 que compte ce programme immobilier d’entreprises, 2 500 m2 ont été acquis par la CA2RS pour la construction de bâtiments à louer aux entreprises du secteur d’activité de l’éco-construction et de la performance énergétique :

• 1 000 m2 disponibles pour les éco-matériaux

• 800 m2 de bureaux incluant une pépinière d’entreprises

• 700 m2 pour l’agence de l’éco-construction actuellement située à Chanteloup-les-Vignes, incluant le show room et une cafétéria ouverte à tous.

De son côté, l’EPAMSA (Etablissement Public d’Aménagement du Mantois Seine Aval) a acquis 3 000 m2, divisibles en ateliers de 250 à 300 m2, pouvant être loués aux artisans et petites entreprises de l’éco-construction et de la performance énergétique.

Les quelque 2 600 m2 restants serviront à la construction d’un bâtiment tertiaire disponible à la location ou à la vente, réalisée lors d’une deuxième tranche de travaux par le promoteur Semiic.

Fabrique-21-1.jpg

Viewing all 4277 articles
Browse latest View live